Commerce dans l'Ancienne Mésopotamie

Article

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 22 novembre 2022
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Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais, espagnol

Le commerce local dans l'ancienne Mésopotamie commença à la période d'Obeïd (vers 5000-4100 av. J.-C.), se transforma en commerce à longue distance à la période d'Uruk (c. 4100-2900 av. J.-C.) et était florissant à l'époque du début de la période dynastique (2900-2334 av. J.-C.). Le développement du commerce se poursuivit jusqu'en l'an 651, début de la période moderne du Proche-Orient.

A One-mina Weight from Southern Mesopotamia
Un poids d'une mine provenant du sud de la Mésopotamie
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Le commerce commença en Mésopotamie pour la même raison que partout ailleurs: le besoin. Les Mésopotamiens disposaient d'un excédent de céréales, d'argile et de roseaux (entre autres) qu'ils pouvaient offrir en échange de ressources dont ils manquaient, comme des métaux précieux, des minéraux et du bois provenant d'autres régions.

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Les biens exportés dans le cadre d'un commerce à longue distance comprenaient notamment:

  • la céramique
  • le verre
  • les céréales
  • les produits en cuir
  • les huiles de poisson, de palme et végétale
  • les paniers et nattes en roseau
  • les textiles

Les marchandises importées de l'extérieur de la Mésopotamie étaient les suivantes:

Le développement du commerce à longue distance pendant les périodes d'Obeïd et d'Uruk conduisit à l'invention de l'écriture sous la forme d'écriture cunéiforme vers 3500 avant J.-C. afin que les marchands puissent communiquer avec leurs clients dans des régions étrangères ou des villes mésopotamiennes éloignées. L'écriture cunéiforme fut perfectionnée à Uruk vers 3200 avant J.-C., permettant une communication écrite plus claire et plus précise qui, finalement, permit le développement de la littérature. Le commerce encouragea également l'application de la roue aux véhicules de transport, le développement des routes et l'élevage d'animaux domestiques pour tirer les charrettes et transporter les marchands.

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La révolution agricole (c. 10 000 av. J.-C.), qui permit de domestiquer les plantes et les animaux, est considérée comme le fondement de la civilisation, mais le commerce local et à longue distance favorisa son développement. Les cinq aspects qui définissent la civilisation - surplus de nourriture, division du travail, urbanisation, gouvernement et système d'écriture - se développèrent tous ou furent encouragés par le commerce.

Les premiers échanges commerciaux

La ville d'Eridu était un acteur central du commerce avant environ 5 000 avant JÉSUS-CHRIST.

Le commerce local commença entre les communautés mésopotamiennes de la période d'Obeïd et aurait été mené par des marchands se déplaçant à pied ou, peut-être, à l'aide d'animaux de bât. Les marchandises commerciales qui ont été identifiées avec certitude sont des céramiques, notamment des bols, des cruches et des figurines (dont les célèbres "hommes-lézards"). Le sceau cylindre, qui identifie l'artiste ou le marchand, le site de fabrication ou la valeur, avait déjà été développé à cette époque et il commença à être utilisé plus fréquemment.

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Bien que la période obeïde soit le plus souvent associée au commerce local, certains chercheurs suggèrent qu'il s'agissait à cette époque d'un commerce à longue distance avec des régions aussi éloignées que la Chine. Il semble également évident que les communautés obeïdes du nord de la Mésopotamie commerçaient jusqu'à Bahreïn, dans le golfe Persique, un centre de commerce vital reliant le Proche-Orient à des régions plus à l'est, notamment la vallée de l'Indus. La ville d'Eridu était un participant central au commerce avant environ 5000 avant J.-C. et aurait été impliquée dans cet échange, qui inclurait également les villes d'Uruk, Ur et Nippur pendant la période d'Uruk.

Terracotta Female Figurines from the Ubaid Period
Figurines féminines en terre cuite de la période d'Obeïd
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Période d'Uruk et commerce

La période d'Uruk vit l'établissement du commerce avec l'Égypte pendant la période gerzéenne de cette région (également connue sous le nom de période Naqada II (vers 3500-3200 av. J.-C.). Des céramiques mésopotamiennes de Sumer - qui provenaient de villes telles qu'Eridu, Nippur, Ur et Uruk - datées d'environ 3500 avant J.-C. ont été fouillées en Égypte et comprennent des céramiques, des sceaux cylindres et des pendentifs en lapis-lazuli. L'expansion des villes sumériennes au cours de cette période, en particulier Uruk, qui établit plusieurs colonies au-delà de ses limites initiales, à des carrefours importants des routes commerciales, témoigne de la richesse générée par le commerce.

Le commerce terrestre à travers la Mésopotamie se faisait à cette époque le long des routes établies et le long du Tigre et de l'Euphrate jusqu'au golfe Persique. L'île de Bahreïn, identifiée par les Sumériens comme Dilmun, le pays des dieux, servait de dépôt commercial central pour les marchandises en provenance de la civilisation de la vallée de l'Indus (7000-600 avant notre ère). À cette époque, il n'existait pas de système monétaire sous forme de pièces de monnaie; les marchandises étaient échangées contre d'autres considérées de valeur égale. Les chercheurs M. Wayne Alexander et William Violet commentent :

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L'argent sous forme de pièces standardisées n'avait pas encore été frappé par les gouvernements. Cependant, l'argent et les céréales avaient été utilisés de façon continue comme moyens d'échange du quatrième au deuxième millénaire. (14)

La pratique de l'échange de biens de valeur égale était toutefois la plus courante, comme le notent Alexander et Violet à propos des textiles de la ville d'Ur à cette époque:

Les archives indiquent qu'environ six mille femmes travaillaient à Girsu, une ville voisine, et treize mille travaillaient à tisser des textiles en laine à Ur et dans ses environs... Les textiles produits dans les ateliers du temple étaient exportés vers des terres lointaines en échange de métaux, de pierres précieuses... d'orge et d'autres ressources naturelles. (14)

Parmi les régions où les textiles d'Ur se rendaient, il y avait le Levant, où les marchandises sumériennes étaient échangées avec les villes de l'ancien Liban vers 3000 avant J.-C., et à la même date, la ville de Byblos au Levant échangeait ces marchandises avec l'Égypte, avec leur bois et leur papyrus de grande valeur. À cette époque, le bois était également importé de la région d'Élam en échange de céramiques. Le commerce mésopotamien était déjà établi avec l'Élam dès la période proto-élamite (c. 3200 à c. 2700 av. J.-C.) et il influença le développement de l'art, de l'architecture et de la culture élamites tout au long de la période élamite ancienne (c. 2700 à c. 1600 av. J.-C.).

Mesopotamian Record of Barley
Données mésopotamiennes concernant l'orge
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Selon certains chercheurs, le commerce mésopotamien - plus précisément sumérien - influença également l'art et l'architecture de l'Égypte. L'experte Margaret Bunson, pour ne citer qu'un exemple, note que la célèbre palette de Narmer (vers 3150 av. J.-C.) "avec sa représentation de monstres et de serpents entrelacés à long cou est d'une conception typiquement mésopotamienne" (267). Un morceau de verre bleu trouvé à Eridu en 1919, identifié comme provenant d'une ancienne verrerie voisine et daté de 2000 avant notre ère, correspond à des pièces de verre bleu similaires trouvées en Égypte et suggère que la verrerie égyptienne avait été introduite par le biais du commerce avec la Mésopotamie. Les statuettes et les conceptions architecturales égyptiennes de cette période suggèrent également une influence mésopotamienne, qui se poursuivrait pendant la période dynastique précoce.

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Périodes dynastique précoce et akkadienne

Pendant la période d'Uruk, le commerce était florissant et la ziggourat - l'architecture monumentale mésopotamienne distinctive - se développa. La ziggourat n'avait pas seulement une fonction religieuse, mais aussi une fonction pratique: elle permettait de distinguer une ville de loin et servait de point de repère. Uruk continua à dominer le commerce en Mésopotamie à cette époque, mais ensuite, comme le note le chercheur Paul Kriwaczek, quelque chose se produisit:

L'archéologie nous parle de changements considérables autour de 3000 avant J.-C.. Tout à coup, ou du moins c'est ce qu'il semble, les contacts entre les nombreux centres de civilisation répartis dans toute la grande Mésopotamie ont cessé. Les routes commerciales, comme celles qui menaient aux mines de lapis-lazuli d'Afghanistan, ont été coupées. Les avant-postes d'Uruk disparaissent de toute la région: d'Iran, de Syrie, d'Anatolie. (72)

Kriwaczek cite des raisons possibles pour expliquer ce phénomène, notamment le changement climatique, mais il maintient que la cause principale serait probablement l'agressivité et la surenchère d'Uruk, qui finit par se heurter à la résistance des autres cités-États. À l'époque du début de la période dynastique, en gros, cette situation avait été résolue (on ne sait pas comment), et les villes de Mésopotamie impliquées dans le commerce à longue distance comprenaient notamment:

  • Adab (avec l'Égypte jusqu'en 2000 avant notre ère).
  • Akshak (avec l'Afghanistan et probablement l'Égypte)
  • Ebla (avec l'Égypte et d'autres pays)
  • Eridu (avec l'Egypte et d'autres pays)
  • Qadesh (avec l'Egypte)
  • Kish (avec l'Élam)
  • Larsa (avec la civilisation de la vallée de l'Indus jusqu'en 2358 environ, date de sa destruction)
  • Mari (avec l'Égypte pour l'or, avec le Levant, et d'autres)
  • Nippur (pas clair)
  • Shuruppak (avec l'Égypte - céréales contre or - et avec d'autres)
  • Sippar (incertain)
  • Tell Brak (avec l'Égypte et d'autres pays)
  • Umma (peut-être avec l'Égypte sous le règne de son roi Lugal-zage-si, r. vers 2358-2334 avant J.-C.)
  • Ur (avec l'Égypte et d'autres pays)
  • Uruk (avec l'Égypte et d'autres pays)

Au début de la période Dynastique III (2600-2334 av. J.-C.), Kish et Uruk étaient les puissances politiques et commerciales dominantes. Chaque cité-état était une entité politique autonome et, naturellement, rivalisait entre elles pour le commerce et les ressources telles que les droits sur les terres et l'eau. Tout cela changea avec l'ascension de Sargon d'Akkad (le Grand, r. de 2334 à 2279 av. J.-C.) qui conquit la région et établit l'empire akkadien.

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The Akkadian Empire, c. 2334 - 2218 BCE
L'Empire akkadien, vers 2334 - 2218 avant notre ère
Simeon Netchev (CC BY-NC-SA)

Pendant la période akkadienne (2334-2218 av. J.-C.), les cités-états étaient toutes sous le contrôle de la ville d'Akkad (également appelée Agadé) et le commerce était réglementé par des fonctionnaires akkadiens élevés à des postes d'autorité dans les différentes villes. Le commerce local et à longue distance s'épanouit sous la bureaucratie akkadienne, qui élimina la rivalité entre les cités-États et normalisa les prix et les pratiques tout en améliorant les routes. Kriwaczek décrit les résultats des politiques akkadiennes:

Des navires venus d'aussi loin que Bahreïn (en akkadien, Dilmun), Oman (Magan) et même l'Indus (Meluhha) accostaient sur les quais d'Akkad et déchargeaient leurs trésors; des marins étrangers parlant dans des accents étranges se pressaient dans les rues près des ports. Des barges chargées jusqu'au plat-bord de céréales provenant de fermes lointaines arrosées par les pluies, bien au-delà de la plaine alluviale, arrivaient quotidiennement dans le port, déchargeaient leurs cargaisons et étaient rapidement démontées, le bois étant destiné à être recyclé dans de vastes projets de construction locaux. (125)

Cependant, alors que la région connaissait cet essor économique grâce au commerce, elle était périodiquement secouée par des troubles sociaux, les cités-États se rebellant contre la domination akkadienne. Sargon et ses successeurs durent continuellement réprimer les révoltes dans toute la région jusqu'à ce qu'Akkad ne finisse par tomber et que les Gutiens, un peuple d'Asie occidentale des montagnes de Zagros. Kriwaczek (ainsi que d'autres) a noté qu'Akkad était très probablement tombé pour de nombreuses raisons, y compris le changement climatique, et les Gutiens furent ensuite accusés par les scribes sumériens qui n'appréciaient pas leur contrôle de la région.

Périodes Goutéenne et Ur III

La Période Goutéenne (2218-2047 av. J.-C.) montre un déclin marqué du commerce, qui, selon les scribes de la période Ur III (2047-1750 av. J.-C.), était entièrement la faute des Goutis. D'après ces récits ultérieurs, le commerce terrestre et maritime s'arrêta, et les voleurs parcouraient les routes et traquaient les voyageurs sur les routes de commerce. Les preuves archéologiques confirment la chute du commerce et le déclin économique au cours de cette période. Il est possible, voire probable, que les Goutis ont mal géré les affaires, mais la cause probable serait en fait la sécheresse, qui aurait entraîné la famine et éliminé les surplus de céréales qui constituaient la base du commerce mésopotamien.

Les Sumériens se révoltèrent contre la domination des Goutis grâce à Utu-Hegal, roi d'Uruk (r. de c. 2055 à 2047 av. J.-C.) et, après sa mort, grâce à Ur-Nammu (r. de 2047 à 2030 av. J.-C.), fondateur de la troisième dynastie d'Ur, qui brisa l'emprise des Goutis sur le territoire et rétablit le commerce. Les preuves archéologiques confirment la description faite par les scribes sumériens du règne d'Ur-Nammu comme étant prospère, comme en témoignent la grande ziggourat d'Ur construite sous son règne, son code juridique (le code d'Ur-Nammu), ainsi que les améliorations apportées aux infrastructures et la reconstruction ou la rénovation de villes comme Lagash et de divers temples. Lorsque les Goutis se soulevèrent à nouveau en 2030 avant notre ère, Ur-Nammu fut tué au combat et son fils Shulgi d'Ur (r. de 2029 à 1982 avant notre ère) monta sur le trône.

Great Ziggurat of Ur
Grande Ziggourat d'Ur
Hardnfast (CC BY-SA)

Le commerce s'épanouit à nouveau sous le règne de Shulgi qui, après avoir chassé les Goutis, conquit la région correspondant à l'actuel Koweït jusqu'à l'Irak, puis normalisa les poids et mesures, l'heure et le calendrier afin que tout son royaume fonctionne à l'unisson. Les principales cités-États de Mésopotamie sous le règne de Shulgi semblent toutes avoir pratiqué le commerce à longue distance, ce qui favorisa la prospérité, la stabilité économique et la renaissance de la culture de la région, connue sous le nom de Renaissance sumérienne.

Le gouvernement - qu'il s'agisse des cités-états individuelles pendant la période d'Uruk jusqu'au début de la période dynastique ou d'une autorité centrale pendant les périodes akkadienne et Ur III - était responsable de la réglementation et de la supervision du commerce local et à longue distance ainsi que de la construction et de l'entretien des entrepôts, des quais et des routes. Shulgi institua des auberges ornées de jardins en bord de route pour les voyageurs. Le succès commercial de la Mésopotamie fut reproduit par ses partenaires commerciaux à longue distance et, les besoins essentiels étant satisfaits, les articles de luxe devinrent une denrée de choix. L'experte Gwendolyn Leick commente:

À mesure que les pays entourant la Mésopotamie développaient également leurs propres États stratifiés et leurs élites aisées, la demande d'articles de luxe produits en Mésopotamie augmentait. Il s'agissait de produits textiles (tissus en laine, vêtements finis, robes brodées), de vêtements en cuir, de meubles en bois et incrustés, d'armes en bronze, d'objets et de bijoux en métal et en pierre hautement ouvragés. Ces produits étaient exportés dans tout le Proche-Orient, y compris en Égypte, au cours du deuxième millénaire, puis à nouveau pendant la période néo-babylonienne. (174)

Après la mort de Shulgi, ses successeurs tentèrent de maintenir la cohésion du royaume, mais celle-ci s'effilocha peu à peu lorsque les Amorites nomades établirent des colonies permanentes et contestèrent l'autorité d'Ur. Ur finit par tomber aux mains des Élamites en 1750 avant J.-C., mais les Amorites s'étaient alors fermement établis dans la région et allaient être le prochain peuple à superviser et à encourager le commerce mésopotamien.

Hammurabi et le club des grandes puissances

Le roi amorite Hammurabi (r. de 1792 à 1750 av. J.-C.) commença son règne à Babylone en construisant et en entraînant discrètement une armée, puis il conquit très vite toute la région. Après avoir établi son autorité, il entreprit d'améliorer les infrastructures, ce qui lui valut le titre de bani matim ("bâtisseur de la terre") pour sa construction et l'amélioration des routes, des auberges, des entrepôts et d'autres projets de construction. L'expert Lionel Casson écrit:

Dans une lettre adressée à un fonctionnaire de Larsa, [Hammurabi] ordonne que certains membres du personnel lui soient envoyés aussi vite que possible, précisant qu'ils doivent "voyager jour et nuit et ainsi arriver à Babylone en deux jours". Les deux villes sont distantes d'environ 120 miles [193 km]; si nous accordons de trente-six à quarante-huit heures, cela signifie qu'il comptait sur une vitesse moyenne de 2 &1/2 à 3 & ½ miles par heure, et c'est presque aussi bien que ce que faisaient les voyageurs en charrette tirée par des mules sur les routes romaines tant vantées deux millénaires plus tard. (26)

Casson note également que le pavage était presque inexistant et que, à l'exception des travaux routiers effectués plus tard par les Hittites, les marchands, les voyageurs et les armées se déplaçaient sur des routes en terre battue. Comme les ponts étaient rares, ils devaient soit utiliser des bacs pour traverser les cours d'eau (ce qui impliquait de démonter les véhicules tels que les charrettes pour qu'elles tiennent dessus), soit louer des bateaux, soit trouver un moyen de les contourner. Les bandes de voleurs étaient une autre difficulté à laquelle les marchands devaient faire face, et nombre d'entre eux engageaient des gardes armés, parfois en grand nombre, pour protéger leurs intérêts.

Le royaume d'Hammurabi, comme celui de Shulgi, s'effondra peu après sa mort et fut pris par les Hittites en 1595 avant J.-C. avant que le contrôle ne soit repris par la dynastie kassite (de 1595 à 1155 av. J.-C.) qui maintint de nouveau le commerce, mais on ne sait pas dans quelle mesure. En 1500 avant J.-C., les Assyriens s'étaient affirmés en tant que grande puissance et, en 1400 avant J.-C., ils avaient gagné leur indépendance vis-à-vis du royaume de Mitani. La puissance économique et militaire des plus grands des États individuels du Proche-Orient, et de leurs voisins, encouragea l'égalité et la coopération.

The Ancient Near East c. 1500-1300 BCE
Le Proche-Orient ancien vers 1500-1300 avant notre ère
Simeon Netchev (CC BY-NC-SA)

Entre 1500 et 1200 avant J.-C., le "Club des grandes puissances" supervisait et réglementait le commerce international. Ce club comprenait :

  • la Babylonie kassite
  • l'Anatolie hittite
  • Égypte
  • Mitani, d'abord, puis l'Assyrie
  • Élam
  • Mycènes

Le chercheur Marc van de Mieroop écrit:

Au cours des siècles 1500-1200, le Proche-Orient s'est pleinement intégré dans un système international qui impliquait toute la région, de l'Iran occidental à la mer Égée, de l'Anatolie à la Nubie. Un certain nombre de grands États territoriaux interagissaient entre eux, à la fois sur un pied d'égalité et en rivalité. Entre eux, notamment dans la zone syro-palestinienne, se trouvait un ensemble d'États plus petits qui devaient allégeance à leurs voisins plus puissants et qui étaient souvent utilisés comme mandataires dans leur compétition. (129)

À l'époque des Lettres d'Amarna (correspondance entre les membres du " club " et l'Égypte pendant la période amarnienne, vers 1348-1320 av. J.-C.), le club des grandes puissances comprenait :

  • l'Assyrie
  • Alashiya (sur l'île de Chypre)
  • Arzawa (sud-ouest de l'Anatolie)
  • Babylonie
  • Égypte
  • Hatti (Royaume des Hittites)
  • Mitani

Le commerce se poursuivit entre ces puissances (et d'autres, même jusqu'au Danemark) avec des bouleversements périodiques et des affrontements militaires jusqu'à l'effondrement de l'âge du bronze (c. 1250 à 1150 av.J.-C.), lorsque le changement climatique, les catastrophes naturelles, les troubles sociaux, l'instabilité politique et les invasions des Peuples de la mer renversèrent les civilisations et perturbèrent le commerce ainsi que l'ordre social dans toute la Méditerranée et le Proche-Orient.

Conclusion

En 525 avant notre ère, tous les États du Club des grandes puissances avaient disparu. Le Hatti et le Mitani avaient disparu en 1200 avant J.-C., l'empire assyrien était tombé en 612 avant J.-C., et Babylone, Arzawa et Alashiya avaient été prises par l'empire perse achéménide (c. 550-330 av. J.-C.). L'Égypte tomba aux mains des Perses en 525 avant notre ère, et ce n'est qu'à cette époque que la frappe de monnaie fut introduite dans les pratiques commerciales égyptiennes. Des pièces furent frappées pour la première fois en Lydie sous le règne du roi Alyattes (c. 635-585 av. J.-C.) de Sardes, mais le commerce au Proche-Orient avait continué à utiliser le système du troc. Cyrus II (le Grand, r. d'environ 550 à 530 av. J.-C.) introduisit les pièces de monnaie dans le commerce après sa conquête de la Lydie, et Darius I (le Grand, r. de 522 à 486 av. J.-C.) aurait mis au point le daric, la première pièce d'or avec une valeur standardisée, qui serait ensuite utilisée dans le commerce dans tout l'Empire achéménide.

Persian Gold Daric
Darique en or perse
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Cette pratique se poursuivit après la chute de l'empire aux mains d'Alexandre le Grand en 330 avant J.-C. et fut maintenue par les entités politiques qui suivirent: l'empire séleucide (312-63 av. J.-C.), l'empire parthe (247 av. J.-C. à 224 ap. J.-C.) et l'empire sassanide (224-651 ap. J.-C.), qui avaient tous réglementé le commerce en tant qu'aspect intégral du gouvernement. Après la chute de l'Empire sassanide aux mains des Arabes musulmans en 651, les nouveaux dirigeants instituèrent leurs propres politiques commerciales, mais ils ne firent que suivre des modèles établis des milliers d'années auparavant.

Je tiens à remercier Mme Marjorie Hilton qui m'a inspiré la rédaction de cet article.

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Questions & Réponses

Quand le commerce a-t-il commencé dans l'ancienne Mésopotamie ?

Le commerce dans l'ancienne Mésopotamie est daté de la période d'Obeïd vers 5000-4100 avant notre ère.

Quels biens étaient exportés et importés dans le commerce mésopotamien ?

Les biens exportés par le commerce mésopotamien comprenaient la céramique, le verre, les céréales, les produits en cuir, l'huile de cuisson, les paniers et les nattes en roseau et les textiles. Les biens importés étaient le cuivre, l'ivoire, les perles, les pierres semi-précieuses, l'or, l'argent, les autres métaux précieux, le bois et le lapis-lazuli.

Quelles cités-états mésopotamiennes commerçaient avec l'Égypte au début de la période dynastique (2900-2334 av. J.-C.) ?

Au début de la période dynastique, les cités-états qui commerçaient avec l'Égypte comprenaient Adab, Ebla, Eridu, Qadesh, Mari, Shuruppak, Tell Brak, Ur et Uruk.

Quelle était la portée du commerce de longue distance mésopotamien ?

Les études modernes suggèrent que le commerce à longue distance de la Mésopotamie antique s'étendait jusqu'au Danemark au nord, à la Chine et à l'Inde à l'est, à la Nubie au sud et à l'Asie mineure, à la Grèce et, plus tard, à Rome à l'ouest.

Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2022, novembre 22). Commerce dans l'Ancienne Mésopotamie [Trade in Ancient Mesopotamia]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2114/commerce-dans-lancienne-mesopotamie/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Commerce dans l'Ancienne Mésopotamie." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 22, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2114/commerce-dans-lancienne-mesopotamie/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Commerce dans l'Ancienne Mésopotamie." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 22 nov. 2022. Web. 25 avril 2024.

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