Tarse

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 18 juillet 2019
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Disponible dans ces autres langues: anglais, Turc
Roman Road, Tarsus (by Troels Myrup, CC BY-NC-ND)
Voie romaine, Tarse
Troels Myrup (CC BY-NC-ND)

Tarse était une ville de l'ancienne Cilicie située dans l'actuelle province de Mersin, en Turquie. C'est l'un des plus anciens centres urbains continuellement habités au monde, datant de la période néolithique. Construite à proximité de la rivière Cydnus (aujourd'hui Berdan), elle fut un important centre commercial pendant la majeure partie de son histoire. Elle est surtout connue comme le lieu de naissance de Saint Paul (également connu sous le nom de Saul de Tarse, c. 5-64 de notre ère) et, selon Plutarque, Cléopâtre VII (c. 69-30 av. J.-C.) aurait rencontré Marc Antoine (c. 83-30 av. J.-C.) à bord de son navire devant la porte du port de la ville, dont les ruines sont aujourd'hui une attraction touristique populaire. Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.) se rétablit à Tarse lorsqu'il tomba malade après s'être baigné dans le Cydnus en 333 av. J.-C., après avoir pris la ville lors de sa conquête de la Cilicie.

Tarse prospéra sous les Hittites vers 1700-1200 avant notre ère, fut saccagée au 12e ou 13e siècle avant notre ère (presque certainement par les Peuples de la mer), et reprit son ancien statut de centre commercial vital sous les Assyriens (entre environ 700 et 612 av. J.-C.), les Perses (entre 547-333 av. J.-C.), puis Alexandre le Grand (entre 333-323 av. J.-C.), et fut ensuite divisée entre deux de ses généraux qui fondèrent les empires séleucide et ptolémaïque, jusqu'à ce que la région ne soit prise par Rome en 103 avant notre ère.

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Après 64 avant notre ère, elle devint la capitale du district de Cilicie Campestris et le resta lorsque la région fut redécoupée et rebaptisée Cilicie Prima, avant de passer sous le contrôle de l'Empire byzantin. Elle fut prise avec le reste de la Cilicie par les invasions musulmanes vers l'an 700, revint sous le contrôle byzantin vers 965 et resta une ville importante pour le commerce après sa prise par l'Empire ottoman après 1453.

Histoire ancienne

Tarse était déjà un centre commercial important sous les Hittites et fut développée à partir d'un centre urbain hatti beaucoup plus ancien (c. 2500 av. J-C.).

Les textes romains ultérieurs affirment que la ville aurait été fondée par le petit-fils d'une femme nommée Anchiale, qui aurait fondé une ville voisine portant son nom et dont le fils, Cydnus, aurait donné son nom à la rivière. Le fils de Cydnus, Parthenius, fonda la ville de Parthenia, qui fut ensuite connue sous le nom de Tarse. Cette histoire est cependant une fiction byzantine tardive, car la ville apparaît pour la première fois dans les textes assyriens comme ayant été connue sous le nom de Tarsisi par les Akkadiens (entre 2334 et 2083 av. J.-C.) et fut appelée Tarsa par les Hittites en l'honneur de l'un de leurs dieux. Elle était déjà un centre commercial important sous les Hittites et avait très probablement été développée à partir d'un centre urbain Hatti beaucoup plus ancien (c. 2500 av. J.-C.).

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Les Hittites appelèrent la région Kizzuwatna et firent de Tarse leur capitale. Le commerce prospéra sous le roi hittite Suppiluliuma Ier (r. c. 1344-1322 av. J.-C.) et ses successeurs, contribuant ainsi à rendre la ville riche. Entre 1276 et 1178 avant notre ère, une coalition d'envahisseurs et de pirates connue sous le nom de Peuples de la mer ravagea la région méditerranéenne et fut presque certainement responsable de la destruction de Tarse. Les documents hittites relatifs à la fin de leur empire sont aujourd'hui perdus, mais les Égyptiens répertorièrent un certain nombre de villes d'Anatolie comme ayant été détruites par les Peuples de la mer, parmi lesquelles Troie, Milet et Tarse.

Alors que l'empire séleucide s'affaiblit vers 110 avant notre ère, son contrôle sur la Cilicie se relâcha, ce qui favorisa le développement de la piraterie dans la région. Rome intervint pour la première fois en 103 avant notre ère, en conquérant la région qui serait plus tard connue sous le nom de Cilicia Campestris, dans le but d'éradiquer les pirates ciliciens qui harcelaient leurs navires et perturbaient le commerce, ce qui marqua le début de l'implication de Rome dans la région.

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Tarse et la République romaine

Rome fut impliquée dans les guerres de Mithridate au nord entre 89 et 63 avant notre ère. Mithridate VI (120-63 av. J.-C.), dans le cadre de sa stratégie contre Rome, avait conclu des accords avec les pirates ciliciens pour harceler et piller les navires de commerce et les ports romains. Le problème de la piraterie s'était aggravé pour Rome à mesure que Mithridate VI l'encourageait, et le général Pompée le Grand (c. 106-48 av. J.-C.) décida donc de s'en occuper une fois pour toute.

Contrairement aux efforts précédents, qui visaient à attaquer les pirates sur terre, Pompée s'attaqua aux mers, divisant la Méditerranée en 13 districts et chargeant une flotte de capturer les pirates dans chacun d'entre eux à partir de 67 avant notre ère. En 89 jours, il brisa le pouvoir des pirates ciliciens en capturant ou en détruisant leurs navires, et en 66 avant notre ère, ils étaient vaincus. En 64 avant notre ère, Pompée divisa la Cilicie en six districts et réinstalla un nombre important de pirates dans le district de Cilicia Campestris, y compris la ville de Tarse.

Pompey Marble Bust
Buste en marbre de Pompée
Carole Raddato (CC BY-SA)

Les anciens pirates étaient aussi industrieux en tant qu'agriculteurs et ouvriers qu'ils l'avaient été en tant que voleurs et kidnappeurs, et la région prospéra en grande partie grâce à leurs efforts. Les administrateurs romains gouvernaient la région et Rome disposait désormais d'un territoire stable à partir duquel elle pouvait lancer des campagnes au Proche-Orient. Le port de Tarse, qui avait toujours été l'un des plus lucratifs, devint encore plus actif sous l'administration romaine, et la ville gagna en richesse et en opulence. La Cilicie fut laissée à elle-même pendant la guerre civile entre Jules César (100-44 av. J.-C.) et Pompée, mais les deux généraux se trouvaient dans la région ou à proximité entre 49 et 45 av. J.-C.

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César fut tellement impressionné par Tarse qu'il l'exempta d'impôts et lui accorda d'autres faveurs; en remerciement, Tarse se rebaptisa Juliopolis. César accorda également aux Juifs de la région (et, par extension, à tous les Juifs qui allaient vivre sous la domination romaine) la liberté de pratiquer leur religion en remerciement du soutien qu'ils lui avaient apporté dans ses luttes contre Pompée. Son décret, qui date très probablement de 47 avant notre ère, fut maintenu par Auguste César (r. de 27 av. J.-C. à 14 ap. J.-C.) et par les empereurs qui lui succédèrent.

Après l'assassinat de César en 44 avant notre ère, Marc Antoine et Octave (le futur Auguste) poursuivirent les conspirateurs et leurs forces, et finirent par les vaincre à la bataille de Philippes en 42 avant notre ère. Antoine était encore dans la région, à Tarse, en 41 avant notre ère, lorsque la reine Cléopâtre d'Égypte lui fit sa désormais célèbre ouverture depuis sa péniche sur le Cydnus, devant les portes de Tarse. César et Cléopâtre avaient entretenu des relations politiques et amoureuses et elle avait désormais besoin du soutien et de la protection d'Antoine. De son côté, Antoine était conscient de l'intérêt de détenir une participation majoritaire en Égypte, grenier à blé de Rome en raison de l'exportation de céréales, et Tarse fut le début de leur célèbre histoire d'amour et de leur alliance politique.

Cleopatra's Gate, Tarsus, Cilicia
Porte de Cléopâtre, Tarse, Cilicie
Carole Raddato (CC BY-SA)

Tarse et l'Empire romain

L'engagement d'Antoine avec Cléopâtre, ainsi que son comportement général, irrita d'abord puis rendit furieux Octave, contribuant finalement à la guerre civile entre les généraux, qui culmina avec la bataille d'Actium en 31 avant notre ère, au cours de laquelle Antoine et Cléopâtre furent vaincus. Ils se suicidèrent peu après et, en 27 avant notre ère, Octave devint Auguste César, le premier empereur de Rome. La même année, il redécoupa la Cilicie en la rattachant à la Syrie pour en faire la province de Syrie-Cilicie-Phénicie et ordonna la construction de temples, de bâtiments administratifs et de routes.

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Une route romaine, peut-être l'une de celles qu'Auguste décréta, est encore visible dans l'actuelle ville de Tarse, bien que seule une petite partie de cette route ait été fouillée. Les routes de Cilicie la reliaient au reste de l'empire, ce qui facilitait le commerce et les déplacements. Le réseau de routes s'étendait de Troie à Pergame, du plateau arménien aux portes de Cilicie, en passant par la Galatie et jusqu'à Tarse. Le commerce par voie terrestre était désormais presque aussi facile que par voie maritime, ce qui ne diminuait en rien les bénéfices du port de Tarse sur le Cydnus.

Roman Road in Tarsus
Voie romaine à Tarse
Matt Krause (CC BY)

À cette époque, Tarse était le joyau de la Cilicie et le commerce faisait venir des gens de toute la région, dont beaucoup restaient. Les anciens pirates que Pompée avait déplacés étaient des adorateurs de Mithra, pratiquant la religion perse du mithraïsme qu'ils introduisirent auprès des soldats de Rome à Tarse et dans les environs. Le spécialiste A. N. Wilson commente:

Comme tout grand port, Tarse avait une population mixte. Les auteurs anciens parlent des Tarsiens comme de pirates, de marins et d'adorateurs de Mithra... [le culte] devint particulièrement populaire dans l'armée, dont la plupart, au premier siècle, étaient des Asiatiques. Les archéologues montrent que Tarse fut un centre de culte mithriaque très actif jusqu'à la chute de l'Empire. Le trait le plus caractéristique du culte mithriaque est que les initiés buvaient soit le sang du taureau sacré, soit un calice de vin représentant symboliquement le sang. (25)

Le mithraïsme était l'un des nombreux "cultes à mystères" du 1er siècle de notre ère, appelés ainsi non seulement parce qu'ils prétendaient connaître les mystères de la vie et de la mort, mais aussi parce que leurs adeptes gardaient leurs croyances et leurs rituels secrets, connus uniquement des initiés. Le mithraïsme se développa à partir de la Cilicie, et plus particulièrement de Tarse, pour devenir la religion la plus populaire de l'Empire romain, ne rivalisant finalement qu'avec le culte d'Isis venu d'Égypte et, enfin, un culte à mystères mineur dont les adeptes étaient connus sous le nom de Galiléens ou de Nazaréens, mais qui allaient être appelés chrétiens et dont le plus ancien chantre était né à Tarse.

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Saint Paul

Saul, le futur saint Paul, vit le jour à Tarse, citoyen romain et juif pratiquant (Actes 22:28, Philippiens 3:4-5). Tout ce que l'on sait de lui provient du livre biblique des Actes, des épîtres qui constituent l'essentiel du Nouveau Testament chrétien, et d'autres récits (comme les Actes de Paul et de Thécla) qui ne figurent pas dans la Bible. Son nom de naissance était sans doute Saul, tandis que Paul (Paulus) était son nom romain, qu'il aurait naturellement utilisé davantage dans son travail de missionnaire parmi les païens. Contrairement à l'opinion générale, il n'existe aucune preuve biblique que Saul ait changé son nom en Paul après son expérience de conversion. Actes 13:9 indique que Saul était aussi appelé Paul et il est appelé Saul ailleurs après sa conversion.

Paul the Apostle
L'Apôtre Paul, Monastère de Khizi, Russie
RomanZ (CC BY-NC-SA)

Il fut envoyé étudier à Jérusalem et devint un membre éminent de la communauté juive de cette ville (Actes 22:3). Lorsque les disciples de Jésus-Christ commencèrent à partager leur nouvelle foi, Saul faisait partie de leurs persécuteurs jusqu'à ce qu'il n'ait une vision sur le chemin de Damas, au cours de laquelle Jésus lui aurait parlé et l'aurait rendu aveugle (Actes 9:3-9). Après avoir recouvré la vue avec l'aide des chrétiens, il devint le grand évangéliste que l'on connaît, parcourant les routes romaines de Syrie-Cilicie-Phénicie pour répandre la nouvelle foi.

Au fil des ans, de nombreux chercheurs et théologiens ont noté que le lieu de naissance et l'éducation de Saul avaient influencé sa vision du christianisme. Il devait connaître le culte mithriaque et ses rituels, ainsi que d'autres religions telles que le culte d'Hercule, le zoroastrisme, le culte de Cybèle, le manichéisme, le culte d'Isis et bien d'autres encore. Le culte populaire d'Hercule était étroitement associé à la figure du Dieu qui meurt et ressucite - l'une des premières sortes de divinités fécondes et végétatives. À Tarse, le culte (à l'origine dédié à la divinité de la végétation Sandan) était associé à trois figures de ce type: l'Adonis syrien, le Tammuz babylonien et l'Osiris égyptien (Wilson, 26). Hercule "naissait" chaque année au printemps et "mourait" à l'automne, ces deux événements étant marqués par une fête religieuse. Wilson commente:

Chaque automne, à Tarse, le jeune Paul aurait vu le grand bûcher funéraire sur lequel le dieu était rituellement brûlé. Le mystère central du rituel était que la chaleur flétrissante du soleil d'été avait entraîné la mort du dieu, mais qu'il reviendrait à la vie au printemps, à peu près au moment où les Juifs célébraient la Pâque. Les inscriptions de Tarse nous apprennent qu'Héraklès, lors de sa mort et de sa descente dans l'Hadès, était considéré comme un sauveur divin. (26)

Cette influence précoce, selon certains spécialistes (dont Hyam Maccoby), explique la différence entre le christianisme de Pierre et la vision de la foi de Paul évoquée dans Actes 15:1-35 et Galates 2:11-21 (connue sous le nom d'Incident d'Antioche). Deux versions différentes de la croyance et de la pratique chrétiennes sont suggérées dans ces passages et celle de Paul semble l'avoir emporté. Par ses lettres et ses sermons lors de ses nombreux voyages (de la Cilicie à la Grèce, de Rome à la Palestine et vice-versa), Paul répandit sa vision de Jésus-Christ mourant et ressuscitant, et il est loin d'être évident que son message ait quelque chose à voir avec le ministère réel de Jésus de Nazareth. Il existe un certain nombre de divergences entre le message de Jésus dans les évangiles et le message dans les épîtres de Paul, et même entre le personnage de Paul dans le livre des Actes et Paul tel qu'il se présente dans ses lettres.

Paul poursuivit ses efforts missionnaires extrêmement fructueux pendant environ 30 ans avant d'être martyrisé, selon la tradition chrétienne, à Rome. Les églises qu'il avait fondées prospérèrent toutefois et, après que Constantin le Grand eut légitimé le christianisme au IVe siècle de notre ère, le christianisme devint la religion dominante, non seulement en Cilicie, mais aussi dans l'ensemble du monde antique.

Tarse de l'époque impériale tardive

La Tarse impériale tardive continua à prospérer et était célèbre à la fois pour sa richesse et pour l'indolence de ses citoyens. Le sophiste grec Philostrate (c. 170-250 de notre ère), écrivant sur la vie du mystique et philosophe Apollonios de Tyane (c. 15-100 de notre ère, lui-même objet d'un autre culte à mystères au Ier siècle de notre ère), remarque:

Apollonios a trouvé l'atmosphère de la ville rude et étrange et peu propice à la vie philosophique, car nulle part les hommes ne sont plus accros au luxe qu'ici. Ils sont tous bouffons et pleins d'insolence et ils s'intéressent plus à leur linge fin que les Athéniens à la sagesse. Un ruisseau appelé Cydnus traverse leur ville, le long des rives duquel ils s'assoient comme autant d'oiseaux aquatiques. (Vie d'Apollonios de Tyna, I.7)

L'observation de Philostrate est conforme à l'image générale de Tarse sous l'Empire romain, une ville portuaire luxueuse, riche et opulente. Elle n'était pas seulement un centre commercial, mais aussi le centre administratif romain de la région, et aucune dépense n'était épargnée pour créer des temples, des parcs et des bains publics. L'empereur Commode (161-192 de notre ère) appréciait particulièrement les plaisirs de Tarse et l'empereur Julien (331-363 de notre ère) l'admirait tellement qu'il projeta d'y déplacer sa capitale d'Antioche, mais mourut avant de pouvoir le faire. De magnifiques figurines en terre cuite ont été trouvées à Tarse sur le site du tumulus de Gozlukule et les fouilles menées à partir de 2007 ont permis d'en découvrir d'autres. La popularité des cultes d'Aphrodite et de Dionysos est attestée par un certain nombre de figures qui les représentent et qui témoignent de deux des principaux centres d'intérêt des citoyens.

Statue of Marsyas from Tarsos
Statue de Marsyas provenant de la ville de Tarse
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

La Tarse byzantine

Tarse conserva cette réputation même après la chute de l'Empire romain d'Occident en 476 de notre ère, et l'intégration de la ville dans l'Empire romain d'Orient, connu sous le nom d'Empire byzantin, alors que son district s'appelait Cilicia Prima. Les empereurs continuèrent à tenir la ville en haute estime, et le commerce était toujours aussi profitable. Tarse exportait des céréales, des haricots, des grains, du poisson, des olives, du vin, des tentes (en particulier de grandes tentes pour l'armée romaine) et un tissu rugueux connu sous le nom de cilicium. Ce tissu, fait de poils de chèvre, était appelé cilice au Moyen-Âge (c. 476-1500) et constituait une forme populaire de pénitence. Les pénitents portaient la chemise de cilice ouvertement ou sous leurs vêtements pour souffrir de l'inconfort de la matière grossière qui, apparemment, provoquait aussi des démangeaisons. À l'origine, le cilicium était destiné à la fabrication de tentes et non de vêtements.

L'ancienne ville de Tarse est enfouie sous la nouvelle et il est impossible de la fouiller sans perturber la vie et les intérêts commerciaux des habitants.

Au VIIe siècle, l'Empire byzantin défendit la région contre les adeptes de la nouvelle religion de l'islam, dont les guerriers s'emparaient des terres et convertissaient les gens par divers moyens, mais le plus souvent par l'épée. Les musulmans s'emparèrent de la Cilicie en 700 et, après avoir établi des bases et transformé des églises en mosquées, utilisèrent Tarse et d'autres villes comme points d'appui pour des raids dans d'autres régions byzantines.

Cette situation perdura jusqu'au 10e siècle, lorsque les Byzantins furent suffisamment forts pour riposter par la force sous l'égide de leur empereur Nicéphore II Phocas (r. de 963 à 969). Nicéphore chassa les envahisseurs musulmans de Cilicie et rétablit le contrôle byzantin en 965. Les Byzantins continueraient à contrôler Tarse et la région environnante jusqu'à la chute de l'empire en 1453, après quoi la ville ferait partie de l'Empire ottoman.

Conclusion

Il ne reste rien de l'ancienne Tarse dans la ville turque moderne, à l'exception de la voie romaine partiellement excavée et d'une partie de la porte du port (connue sous le nom de porte de Cléopâtre) qui a été tellement restaurée qu'il semble ne rester que peu de choses de l'original. Le limon et d'autres facteurs ont contribué à éloigner le Cydnus de la ville, même s'il est toujours connu comme un centre commercial lucratif. Deux attractions touristiques, l'église et le puits de Saint-Paul, n'ont rien à voir avec Saint-Paul et furent construits des siècles après son travail de missionnaire. L'ancienne ville de Tarse est enfouie sous la nouvelle et les fouilles sont impossibles sans perturber la vie et les intérêts commerciaux des habitants.

Certaines zones de la ville et de ses environs ont livré des pièces très intéressantes qui suggèrent l'opulence de l'ancienne Tarse. Les fouilles en cours sur le tumulus de Gozlukule, menées depuis 2007 par l'Université Bogazici d'Istanbul, ont mis au jour de nombreuses figurines en terre cuite, comme mentionné plus haut, ainsi que des traces des ateliers qui les produisaient. Tarse reste cependant une très jolie ville, même si elle ne se rapproche pas du joyau de la Cilicie qu'elle était à l'époque de la Rome impériale, et elle a beaucoup à offrir au visiteur grâce à une architecture attrayante, en particulier pour les mosquées, et à la célèbre hospitalité de ses habitants.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2019, juillet 18). Tarse [Tarsus]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10869/tarse/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Tarse." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 18, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10869/tarse/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Tarse." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 18 juil. 2019. Web. 29 avril 2024.

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