La Galatie était une région située dans le centre-nord de l'Anatolie (Turquie actuelle) colonisée par les Gaulois celtes vers 278-277 avant notre ère. Le nom vient du grec pour "Gaulois" qui fut repris par les auteurs latins sous le nom de Galli. Les Celtes se virent offrir la région par le roi de la Bithynie voisine, Nicomède Ier (r. de 278 à 255 av. J.-C.) et s'établirent dans trois provinces composées de quatre cantons (circonscriptions) comprenant des cités-états (appelées oppidum) gouvernées respectivement par les trois tribus qui constituaient le groupe initial : les Tectosages, les Trocmes et les Tolistoboges.
Les Celtes de Galatie conservèrent leur culture dans un premier temps, continuant à observer leurs anciennes fêtes religieuses et leurs rituels, mais ils s'hellénisèrent peu à peu au point d'être qualifiés de Grecs-Gaulois par certains auteurs latins. Ils furent conquis par Rome en 189 avant J.-C., devenant ainsi un État client, mais se virent accorder un certain degré d'autonomie sous le règne de Déiotaros ("le taureau divin", r. de c. 105 à c. 42 av. J.-C.) après que Pompée le Grand (l. c. 106-44 av. J.-C.) eut vaincu Mithridate VI du Pont (r. de 120 à 63 av. J.-C.) en 63 avant J.-C. et furent ensuite absorbés par l'Empire romain en 25 avant J.-C. par Auguste César. La région est surtout connue par le livre biblique aux Galates, une lettre écrite par saint Paul à la communauté chrétienne qui s'y trouvait.
Invasion et établissement des Celtes
La migration des Celtes était déjà en cours lorsque le chef gaulois Brennus mit Rome à sac en 390 avant Jésus-Christ. Elle se poursuivit jusqu'au IVe siècle avant J.-C., lorsque, vers 280 avant J.-C., un groupe de Celtes de Pannonie débarqua dans la région de la Grèce, offrant ses services en tant que mercenaires (comme ils l'avaient fait en Italie près de cent ans plus tôt) et vivant de la terre, du fourrage et du pillage des villes.
En 279 avant J.-C., une partie de cette importante force migratoire (dirigée par un autre Brennus, ce qui amène les chercheurs à penser que "Brennus" était peut-être un titre et non un nom propre) mit à sac le site sacré de l'Oracle de Delphes, emportant ses trésors. Brennus disparaît ensuite de l'histoire, mais deux autres chefs, Lutarius et Leonarius, plus intéressés par la recherche d'un foyer permanent pour leur peuple que par la guerre et le pillage continus, commencèrent à chercher des terres à cette fin.
À peu près à la même époque, le roi Nicomède Ier de Bithynie (r. de 278 à 255 av. J.-C.), en Anatolie, se battait avec son frère, Zipoétès II, qui avait établi un royaume indépendant en Bithynie pour contester la légitimité de Nicomède Ier. Nicomède, ayant entendu parler des prouesses des Celtes au combat, les invita en Anatolie pour l'aider dans sa guerre. Les Celtes vainquirent Zipoétès II, établirent Nicomèdes Ier comme roi légitime, puis commencèrent à marauder à travers l'Anatolie en extorquant de l'argent pour la protection des villes et des villages et en détruisant ceux qui ne voulaient pas payer.
Nicomède Ier, ayant énormément bénéficié de leur aide, n'avait plus besoin d'eux mais n'était pas en mesure de leur demander de partir. L'expert Gerhard Herm commente la situation :
Nicomède avait engagé les barbares ; ils lui avaient donné la liberté de manœuvre dont il avait besoin pour assurer son propre État, mais il était alors confronté à la question de savoir ce qu'il fallait maintenant faire d'eux. Afin de prévenir les demandes de paiement ou autres, il exploita habilement la grande nostalgie qui avait poussé les trois tribus à errer; il leur offrit un territoire dans la partie de l'Anatolie située à l'est de ses frontières, dans la région de l'actuelle Ankara. Ce stratagème présentait un double avantage: d'une part, il se débarrassait de ces hôtes et, d'autre part, il créait un État tampon entre lui et les sauvages Phrygiens. De plus, le terrain n'était même pas à lui. (40)
En fait, la terre appartenait aux Phrygiens, ou du moins était utilisée par eux, mais Nicomède semble avoir estimé que c'était aux Celtes de résoudre ce problème, ce qu'ils firent en s'installant simplement sur place et en chassant les communautés phrygiennes. Ayant pris l'habitude de faire la guerre et de prendre ce qu'ils voulaient de la population locale, ils continuèrent cependant leurs raids sporadiques. Vers 275 avant J.-C., peut-être encouragés par Nicomède, ils attaquèrent les territoires de l'empire séleucide et furent vaincus par le roi séleucide Antiochos I Sôter (r. de 281 à 261 av. J.-C.) à la bataille des éléphants. Ils demandèrent la paix et devinrent de précieux mercenaires dans l'armée d'Antiochos Ier.
Attale Ier et la Galatie
La forme que prenaient les communautés et le gouvernement en Galatie à ce moment-là n'est pas claire, mais il ne s'agissait pas d'un État centralisé et les Celtes ne se contentaient pas d'une vie sédentaire et agricole. Tandis qu'une tribu continuait à se battre pour Antiochos I, une autre devenait mercenaire pour Mithridate I Ktistès du Pont (r. de 281 à 266 av. J.-C.) contre les Séleucides. Dans le même temps, la troisième tribu, ou peut-être une force combinée des deux ou des trois, continuait à faire des raids dans d'autres localités et devenait une préoccupation sérieuse pour la ville de Pergame. Pergame avait été sous le contrôle de Lysimaque, l'un des Diadoques (" successeurs ") d'Alexandre le Grand qui tenait l'Anatolie et la Thrace après la mort d'Alexandre. Il fut tué au combat en 281 avant J.-C. par Séléucos I Nicator (r. de 305 à 281 av. J.-C.), un autre Diadoque et fondateur de l'Empire séleucide, qui revendiqua alors l'Anatolie.
Lysimaque avait auparavant confié Pergame, le site de son grand trésor, à l'un de ses commandants, Philétairos (r. de 282 à 263 av. J.-C.) qui protégea les biens de Lysimaque. Peu après la mort de Lysimaque, Séleucos Ier fut assassiné et son successeur, Antiochos Ier Sôter, ne savait rien du trésor (qui, selon l'historien antique Strabon, s'élevait à plus de 9 000 talents d'argent). Au lieu d'offrir l'argent à son nouveau suzerain, Philétairos le dépensa discrètement pour améliorer non seulement sa ville mais aussi celles de ses voisins, étendant tranquillement son territoire tout en achetant la loyauté des communautés environnantes grâce à de somptueux cadeaux.
À l'époque de sa mort, Pergame était une ville opulente dotée d'une acropole dédiée à la déesse Déméter et de temples à la déesse protectrice Athéna. Il avait fortifié la ville contre les Celtes, mais cela ne les empêchait pas de harceler les caravanes commerciales ou d'attaquer la ville. Ce problème se poursuivit sous le règne de son successeur, son neveu Eumène Ier (r. de 263 à 241 av. J.-C.), qui résolut le problème en engageant les Celtes comme mercenaires.
Eumène vainquit Antiochos I Sôter à la bataille de Sardes en 261 avant J.-C. avec l'aide des Celtes, qui tuèrent Antiochos I, et libérèrent Pergame du contrôle séleucide. Eumène étendit alors ses territoires et s'engagea dans de grands projets de construction, mais les Celtes de Galatie, autrefois employés par Antiochos Ier et désormais sans emploi puisque Eumène n'était pas intéressé par de nouvelles campagnes militaires, se tournèrent vers les raids sur son territoire. Le seul moyen pour Eumène de les tenir à distance fut de leur verser de l'argent en échange de leur protection.
Attale Ier, son cousin et fils adoptif (r. de 241 à 197 av. J.-C.) lui succéda. Il refusa de continuer à verser ces sommes et attaqua les Celtes, qu'il repoussa en Galatie en 232 avant. J.-C. En 230 avant J.-C., il repoussa un important contingent de Celtes qui marchait sur Pergame pour rétablir l'argent de la protection et les repoussa à nouveau dans leur région. Attale Ier célébra alors sa victoire par des monuments et des statues représentant des Gaulois mourants et vaincus qu'il fit placer dans le temple d'Athéna de Pergame. La célèbre statue Le Galate mourant (actuellement conservée au musée du Capitole, à Rome) est une copie romaine plus tardive de l'une de ces statues commandées par Attale Ier. Pendant que ses célébrations et monuments étaient élevés, Attale Ier reconnaissait officiellement la région des Gaulois sous le nom de Gallo-Grèce, leur accordant l'autonomie et les encourageant à établir leur propre royaume.
Gouvernement et religion
Les trois tribus, farouchement indépendantes et refusant de s'unir les unes aux autres, créèrent en Galatie des provinces séparées qui s'apparentaient à de petits royaumes. Les Trocmes prirent l'est, les Tolistoboges l'ouest et les Tectosages la région centrale. Chacune de ces provinces-royaumes était divisée en quatre cantons, chacun étant gouverné par un tétrarque avec un juge sous ses ordres, un chef militaire sous le juge et deux commandants subordonnés sous ses ordres. Le peuple était censé vivre selon les lois formulées par le tétrarque (essentiellement son roi) en concertation avec le juge dont les pouvoirs étaient considérables afin d'établir et faire respecter la loi.
Afin d'éviter les abus de pouvoir, le juge était responsable devant un sénat de 300 délégués issus des trois provinces du royaume, qui décidait des affaires importantes (notamment les crimes capitaux tels que les meurtres) et se réunissait régulièrement dans un lieu sacré, le Drunemeton. Gerhard Herm commente:
Un nemeton était, en France et en Grande-Bretagne celtiques également, le lieu paisible et sacré correspondant à peu près au temenos ou forme originelle du temple grec : ici, les prêtres régnaient et on faisait des sacrifices aux dieux. Le préfixe dru-... [vient de] drus, le nom grec d'un chêne. En Irlande celtique, le mot pour un chêne était daur, et il doit être évident, même pour un profane, que ce mot ressemble à l'équivalent grec comme le font parfois des cousins éloignés. Le Drunemeton était donc un lieu de culte surplombé de chênes, à la fois un bosquet sacré et une halte ombragée : le parlement galate devait donc lui-même avoir un caractère sacré. (42)
Les pratiques juridiques semblent avoir été dérivées d'une combinaison de traditions celtiques et phrygiennes, mais cela n'est pas clair. L'assemblée du Drunemeton ressemblerait, selon certains spécialistes, au tuath celtique (signifiant "peuple" mais aussi "territoire" ou ceux qui dépendent d'un territoire ou d'un chef) dans la mesure où le tuath se réunissait également en assemblée et où la loi appliquée était en fin de compte dérivée des dieux. Le fait que la loi galate ait été issue des dieux est suggéré par la proximité de la ville sacrée de Pessinonte, dédiée à la déesse mère Cybèle et à son consort Attis, à la frontière de la partie occidentale de la Galatie contrôlée par les Tolistoboges Strabon affirme que Pessinonte était le centre religieux des Galates, même s'ils ne contrôlaient pas la ville.
Pessinonte était un site antique qui se développa autour d'une grande pierre noire qui était censée être tombée du ciel et symbolisait la déesse que les Galates adoraient sous son nom phrygien, Agdistis. Parmi les nombreuses responsabilités d'Agdistis figuraient la protection, la loi et l'ordre. Des preuves archéologiques suggèrent que les Galates se rendaient régulièrement à Pessinonte et qu'ils prirent peut-être même la ville à un moment donné afin d'améliorer leur position dans la région en contrôlant le site religieux central.
Bataille de Magnésie et de Rome
Les Galates s'assimilèrent peu à peu aux populations environnantes, adoptant des coutumes et des vêtements syro-grecques et phrygiens, et continuèrent à jouer leur rôle, désormais traditionnel, de mercenaires pour divers royaumes et principautés. Ils combattirent pour le roi séleucide Antiochos III (le Grand, r. de 223 à 187 av. J.-C.) lors de ses campagnes de réunification de l'empire entre 210 et 204 avant J.-C. et constituaient une partie importante de ses forces lorsqu'il envahit la Grèce en 191 avant J.-C. pour combattre les Romains.
Antiochos III fut vaincu aux Thermopyles par les Romains en 191 avant J.-C. et à nouveau à la bataille de Magnésie en 190 avant J.-C. où ses forces furent sévèrement battues et mises en déroute. Antiochos III n'eut d'autre choix que d'accepter toutes les conditions de Rome, telles qu'elles furent stipulées dans le traité d'Apamée de 188 avant J.-C., qui, entre autres conditions, réduisait considérablement son empire et imposait une lourde indemnité de guerre aux Séleucides. Les Galates se retrouvaient à nouveau au chômage, mais c'était le moindre de leurs problèmes.
À Magnésie, les Romains s'étaient alliés à Eumène II de Pergame (r. de 197 à 159 av. J.-C., fils d'Attale Ier), qui avait été contraint de chasser à plusieurs reprises de sa ville les partisans galates, sans doute encouragés par Antiochos III. À Magnésie, les Romains virent de près les guerriers galates au combat, aussi bien dans l'infanterie que la cavalerie légère, et le consul romain Cnaeus Manlius Vulso (vers 189 av. J.-C.) réalisa qu'ils pouvaient être des atouts militaires valables.
Comme Rome était toujours alliée à Eumène II, et le trouvait utile, Vulso ne pouvait pas ouvrir de négociations avec ses ennemis mais pouvait punir les Galates pour avoir fourni des forces à Antiochos III. En 189 avant J.-C., Vulso marcha sur la Galatie, déclenchant la guerre de Galatie au cours de laquelle il vainquit les Celtes à la bataille du Mont Olympe et à nouveau à Ankara dans l'année. Il avait agi sur sa propre impulsion, sans consulter le sénat romain, et fut donc d'abord accusé d'obstruction à la paix puisque des négociations étaient en cours avec les Séleucides pour leur reddition et que Vulso venait d'attaquer les alliés séleucides. Cependant, après avoir expliqué son raisonnement, il fut blanchi de toutes les accusations et récompensé par un triomphe à Rome. La Galatie était désormais un État client de la République romaine, la tétrarchie étant essentiellement un gouvernement fantoche de Rome et des mercenaires galates servant dans l'armée romaine.
Strabon (63 av. J.-C. - 23 av. J.-C.) note qu'à son époque, la tétrarchie de Galatie était progressivement devenue une monarchie et que le plus grand de ses rois était Déiotaros, ami de Pompée le Grand et de l'orateur Cicéron (106-43 av. J.-C.), hôte de Jules César (100-44 av. J.-C.) lors de sa visite en Galatie, et plus tard associé de Marc Antoine (83-30 av. J.-C.). Déiotaros participa aux guerres Mithridatiques en tant qu'allié de Pompée, se rangea du côté de Pompée contre César dans leur guerre, fut pardonné par César par la suite, et fut restauré au pouvoir par Marc Antoine après l'assassinat de César alors que d'autres voulaient le déposer.
Déiotaros partagea le pouvoir du royaume avec son gendre Brogitaros (r. d'environ 63 à environ 50 av.J.-C.) dont le fils, Amyntas (c. 38-25 av. J.-C.) serait le dernier roi de Galatie. Après la défaite de Marc-Antoine face à Octave lors de la bataille d'Actium (31 av. J.-C.), Octave devint le pouvoir suprême à Rome et, en 27 avant J.-C., il devint Auguste César (r. de 27 av. J.-C. - 14 ap. J.-C.), premier empereur de l'Empire romain. Lorsqu'Amyntas fut assassiné en 25 avant J.-C., Auguste fit de la Galatie une province romaine.
Saint Paul et le christianisme
Très tôt, les Galates semblent avoir adopté le culte du dieu du ciel phrygien Sabazios, le cavalier des cieux tout-puissant amené en Anatolie par les Phrygiens, et représenté en conflit périodique avec la déesse mère indigène Cybèle. Cybèle (à l'origine Kybeleia, qui signifie "montagne") était la déesse des anciens Luwiens et Hatti de la région depuis environ 2500 avant J.-C. et, bien que vénérée par les Phrygiens, elle put être progressivement remplacée par Sabazios si l'interprétation du relief romain du cheval de Sabazios posant son sabot sur le taureau lunaire de Cybèle (actuellement au Boston Museum of Fine Arts) est correcte en supposant que cela signifie la primauté du dieu sur la déesse.
Sabiazos est représenté comme un guerrier à cheval brandissant un bâton ou une lance et piétinant le serpent du monde qui symbolisait le chaos. Les Phrygiens l'invoquaient comme un puissant dieu de la guerre et s'appuyaient sur lui bien plus que sur Cybèle. Les Galates auraient peut-être suivi la même voie mais, même s'ils ne l'avaient pas fait, à l'époque du travail missionnaire de saint Paul (c. 5 - c. 64 de notre ère) en Anatolie, ils furent réceptifs au message d'une divinité masculine unique et toute-puissante qui offrait le salut en croyant en son fils. Comme Sabiazos était associé à Zeus et que le célèbre fils de Zeus, Héraclès (le Hercule romain), était déjà une figure de sauveur établie en Anatolie, la conversion du paradigme païen au christianisme n'aurait pas été difficile.
Paul encouragea très probablement cette conversion de la même manière qu'on le voit faire dans le livre des Actes et les épîtres du Nouveau Testament chrétien, en faisant valoir que sa nouvelle foi était simplement la vérité réelle représentée de manière inadéquate par les anciens dieux. On dit qu'il utilisa cet argument dans les Actes des Apôtres 17:16-34 lorsqu'il s'adressa aux Grecs d'Athènes dans l'Aréopage, en soulignant que leur "dieu inconnu" était le Jésus-Christ qu'il représentait. Paul lui-même dit qu'il se présentait et présentait son message à ses interlocuteurs dans des termes qu'ils comprendraient, en I Corinthiens 9:22, lorsqu'il écrit : "Je me suis fait tout à tous les hommes, afin d'en sauver quelques-uns par tous les moyens" et il n'y a aucune raison de douter qu'il ait employé la même philosophie et le même argument en Galatie pour amener les gens vers le Christ.
Dans sa lettre aux Galates, il fait directement appel à leur amour bien connu de la liberté et de l'indépendance (5:1) et oppose à plusieurs reprises la liberté de l'esprit par le Christ à l'esclavage offert par la poursuite des plaisirs du monde. Il cite même spécifiquement des comportements et des péchés associés depuis longtemps aux Galates, tels que la jalousie, l'ivresse, la sexualité libérale et l'idolâtrie (5:19-20) et les oppose à la liberation du vice et de la corruption offerte par le christianisme (5:22-24). Ses appels portèrent leurs fruits et les Galates se convertirent, échangeant la protection de Sabiazos et de Cybèle contre celle de Jésus-Christ. Herm note que "les communautés chrétiennes sous la juridiction du Drunemeton étaient parmi les plus anciennes fondées" par Paul et la Galatie devint l'un des centres chrétiens les plus vitaux de la région (43).
À cette époque, les Galates étaient presque entièrement hellénisés et avaient substitué à leurs coutumes celtes et grecques des croyances et des attitudes romaines. Le christianisme remplaça leur ancienne religion et les temples furent transformés en églises. Ce même paradigme se répéta, avec l'ajout de la force militaire, après l'invasion musulmane de l'Anatolie en 830, lorsque la population fut convertie à l'islam et que les églises devinrent des mosquées. À cette époque, il ne restait plus grand-chose de la culture gréco-celtique originelle de la Galatie. Son nom survit aujourd'hui principalement à travers l'épître biblique de Saint Paul et, peut-être, la banlieue de Galata à l'extérieur d'Istanbul, en Turquie.