Alexandrie

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 18 juillet 2023
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol, Turc
Harbour & Lighthouse of Alexandria (by Mohawk Games, Copyright)
Port et Phare d'Alexandrie
Mohawk Games (Copyright)

Alexandrie est une ville portuaire située sur la mer Méditerranée, dans le nord de l'Égypte, fondée en 331 avant notre ère par Alexandre le Grand. C'est là que se trouvaient le Phare, l'une des sept merveilles du monde antique, et la légendaire Bibliothèque d'Alexandrie. La ville était autrefois le centre culturel le plus important de l'Antiquité, rivalisant même avec Athènes, en Grèce.

La ville se développa à partir d'un petit port connu sous le nom de Rhakotis après l'arrivée d'Alexandre qui traça les grandes lignes de ce qu'il voulait, puis partit poursuivre sa conquête de la Perse. Sous la dynastie des Ptolémées (323-30 av. J.-C.), la ville se développa et devint un centre intellectuel, culturel et commercial, l'une des plus grandes villes de son temps; elle deviendrait célèbre en tant que centre du christianisme primitif.

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Elle est également devenue tristement célèbre pour les conflits religieux qui résultèrent de l'affrontement des religions païennes, juives et chrétiennes après la montée du christianisme aux 4e et 5e siècles. Parmi les événements les plus marquants de cette période figure le martyre de la philosophe néo-platonicienne Hypatie d'Alexandrie en 415, que de nombreux chercheurs modernes considèrent comme un événement déterminant dans le déclin des activités intellectuelles de la ville.

ALEXANDRIE ATTIRAIT LES ÉRUDITS, LES SCIENTIFIQUES, LES PHILOSOPHES, LES MATHÉMATICIENS, LES ARTISTES ET LES HISTORIENS.

Lorsque le christianisme devint la religion dominante, les sites païens tels que le Mouseion, le temple de Serapis et le Serapion - tous associés d'une manière ou d'une autre à la Bibliothèque d'Alexandrie - étaient déjà en déclin. Ces institutions dépendaient du mécénat des Ptolémées et, comme celui-ci diminuait régulièrement vers la fin de la dynastie ptolémaïque, les bâtiments ne pouvaient plus être entretenus, pas plus que les érudits qui copiaient, soignaient et cataloguaient les manuscrits. Même si les empereurs romains ultérieurs semblent avoir soutenu la bibliothèque, celle-ci ne semble pas avoir atteint le même niveau que celle des Ptolémées.

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Au début du Ve siècle, alors que les divisions religieuses se multipliaient dans la ville, les intellectuels partirent à la recherche d'un emploi dans des régions plus stables. Les conflits religieux se poursuivirent jusqu'au VIIe siècle, lorsque les Arabes musulmans conquirent la région et, à cette époque, la grande métropole d'Alexandrie n'était plus qu'un souvenir.

Fondation par Alexandre

Après avoir conquis la Syrie en 332 avant notre ère, Alexandre le Grand déferla sur l'Égypte avec son armée. Il fonda Alexandrie dans la petite ville portuaire de Rhakotis, au bord de la mer, avec l'intention de créer un centre de commerce supérieur à la ville grecque de Naucratis (un important comptoir de commerce), qui se trouvait plus à l'intérieur des terres, dans le delta du Nil. On dit qu'il dessina le plan de la ville en versant de la farine ou des céréales selon un quadrillage qui fut ensuite adopté par son architecte. La ville qui se développa à partir de ce modèle rudimentaire suscita l'admiration de nombreuses personnes, dont l'historien et géographe Strabon (de 64 av. J.-C. à 24 ap. J.-C.), qui la décrivit en détail :

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Le terrain sur lequel a été bâtie la ville d'Alexandrie affecte la forme d'une chlamyde, les deux côtés longs de la chlamyde étant représentés par le rivage de la mer et par le bord du lac, et son plus grand diamètre pouvant bien mesurer 30 stades, tandis que les deux autres côtés, pris alors dans le sens de la largeur, sont représentés par deux isthmes ou étranglements, de 7 à 8 stades chacun, allant du lac à la mer. La ville est, partout sillonnée de rues où chars et chevaux peuvent passer à l'aise, deux de ces rues plus larges que les autres (car elles ont plus d'un plèthre d'ouverture) s'entrecroisent perpendiculairement. A leur tour, les magnifiques jardins publics et les palais des rois couvrent le quart, si ce n'est même le tiers de la superficie totale, et cela par le fait des rois, qui, en même temps qu'ils tenaient à honneur chacun à son tour d'ajouter quelque embellissement aux édifices publics de la ville, ne manquaient jamais d'augmenter à leurs frais de quelque bâtiment nouveau l'habitation royale elle-même, si bien qu'aujourd'hui on peut en toute vérité appliquer aux palais d'Alexandrie le mot du Poète : «Ils sortent les uns des autres» (Od. XVII, 266). Quoi qu'il en soit, toute cette suite de palais tient le long du port et de l'avant-port. A la rigueur on peut compter aussi comme faisant partie des palais royaux le Muséum, avec ses portiques, son exèdre et son vaste cénacle qui sert aux repas que les doctes membres de la corporation sont tenus de prendre en commun. On sait que ce collège d'érudits philologues vit sur un fonds ou trésor commun administré par un prêtre, que les rois désignaient autrefois et que César désigne aujourd'hui

(Géographie, 17.1.8, trad. A. Tardieu, Remacle)

Le Mouseion était un institut d'enseignement supérieur qui faisait partie de la bibliothèque d'Alexandrie. Il était dédié aux Muses (son nom est à l'origine du mot "musée") et créé, probablement par Ptolémée II (r. de 282 à 246 av. J.-C.), en tant que lieu de rassemblement et d'accueil pour les érudits dont les travaux contribuaient à enrichir les fonds de la bibliothèque.

Les palais et les grandes demeures dont parle Strabon n'existaient évidemment pas à l'époque où Alexandre fonda la ville. Il quitta l'Égypte quelques mois seulement après son arrivée pour marcher sur Tyr, en Phénicie. C'est à son commandant, Cléomène de Naucratis (mort en 322 av. J.-C.), qu'il revint de construire la ville sur la base des plans de l'architecte Dinocrate de Rhodes qui, prétendument en suivant le plan d'Alexandre, aménagea la ville selon le schéma connu sous le nom de plan en grille hippodamien - formulé par l'architecte Hippodamos de Milet (au Ve siècle av. J.-C.) et considéré comme le schéma optimal en matière d'urbanisme.

Lighthouse of Alexandria, Reconstructed
Phare d'Alexandrie, reconstruction
NeoMam Studios (CC BY-SA)

Bien que Cléomène et Dinocrate aient établi le plan de la ville, l'expansion complète d'Alexandrie eut lieu sous le règne du général d'Alexandre, Ptolémée, et de la dynastie des Ptolémées qui suivit. Après la mort d'Alexandre en 323 avant notre ère, Ptolémée ramena son corps à Alexandrie pour l'enterrer et, pendant les guerres des Diadoques (les successeurs d'Alexandre), il commença à gouverner l'Égypte à partir d'Alexandrie, supplantant l'ancienne capitale de Memphis. Sous Ptolémée II, le phare d'Alexandrie, l'une des sept merveilles du monde antique, fut achevé (à l'endroit où se trouve aujourd'hui le fort Qaitbey, datant du XVe siècle).

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Le phare guidait les navires vers les ports qui avaient également été conçus par Alexandre le Grand. Tyr avait été une ville importante pour les échanges et le commerce dans la région et, après sa destruction par Alexandre, Alexandrie combla le vide laissé. Carthage (qui prospéra aussi grâce au sac de Tyr) était encore une jeune ville portuaire lorsque Alexandrie commença à prospérer. L'expert M. Mangasarian commente:

Sous les Ptolémées, une lignée de rois grecs, Alexandrie prit rapidement de l'importance et, accumulant culture et richesse, devint la métropole la plus puissante d'Orient. Servant de port à l'Europe, elle attira le commerce lucratif de l'Inde et de l'Arabie. Ses marchés s'enrichissaient des superbes soies et tissus des bazars d'Orient. La richesse apportait les loisirs, et ceux-ci, à leur tour, les arts. Elle devint, avec le temps, le foyer d'une merveilleuse bibliothèque et d'écoles de philosophie, représentant toutes les phases et les nuances les plus délicates de la pensée. A un moment donné, la croyance générale était que le manteau d'Athènes était tombé sur les épaules d'Alexandrie. (5)

La ville se développa et devint la plus grande du monde connu de l'époque, attirant des savants, des scientifiques, des philosophes, des mathématiciens, des artistes et des historiens. Le poète et érudit Callimaque de Cyrène (310 - 240 av. J.-C.) catalogua l'ensemble de la littérature grecque à Alexandrie à partir de la collection conservée dans la bibliothèque, et on lui attribue la création du premier "catalogue de cartes" permettant d'organiser systématiquement cette collection. Eratosthène (c. 276-194 av. J.-C.) calcula la circonférence de la terre à 80 km près à Alexandrie. Euclide enseigna à l'université de cette ville. Archimède (287-212 av. J.-C.), le grand mathématicien et astronome, y enseigna peut-être mais pour sûr, il y étudia. Le plus grand ingénieur et mathématicien de son temps, Héron (10-70 de notre ère) naquit et vécut à Alexandrie. On attribue à Héron des exploits étonnants en matière d'ingénierie et de technologie, notamment le premier distributeur automatique, la fontaine à eau et un théâtre de personnages automatisés qui dansaient, parmi ses nombreuses autres inventions.

La bibliothèque d'Alexandrie

La bibliothèque, commencée sous Ptolémée Ier (r. de 305 à 285 av. J.-C.), fut complétée par Ptolémée II (r. de 285 à 246 av. J.-C.), qui envoya des invitations aux souverains et aux érudits pour leur demander de fournir des livres. Selon les historiens Oakes et Gahlin :

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Il y avait de la place pour jusqu'à 70 000 rouleaux de papyrus. La plupart des articles étaient achetés mais d'autres moyens étaient parfois utilisés. Afin de se procurer les ouvrages convoités, tous les navires entrant dans le port étaient fouillés. Chaque livre trouvé était apporté à la Bibliothèque où l'on décidait de le rendre ou de le confisquer et de le remplacer par une copie. (230)

Personne ne sait combien de livres se trouvaient dans la bibliothèque d'Alexandrie, mais on estime qu'il y en avait 500 000. On dit que Marc-Antoine aurait donné à Cléopâtre 200 000 livres pour la bibliothèque, mais cette affirmation est contestée depuis l'Antiquité. La bibliothèque semble avoir fait partie du Mouseion, qui était proche ou attaché au grand ensemble de bâtiments comprenant le Serapion, le temple du dieu Serapis, un hybride de divinités grecques et égyptiennes, créé par les Ptolémées pour mélanger les diverses cultures en une union harmonieuse. Mangasarian écrit,

Après sa magnifique bibliothèque, dont les étagères supportaient un fret plus précieux que l'or battu, l'édifice le plus stupéfiant de la ville était peut-être le temple de Sérapis. On raconte que les constructeurs du célèbre temple d'Édesse se vantaient d'avoir réussi à créer quelque chose que les générations futures compareraient au temple de Sérapis à Alexandrie. Cela devrait donner une idée de l'ampleur et de la beauté du Sérapis d'Alexandrie, et de la haute estime dont il jouissait. Les historiens et les connaisseurs affirment que c'était l'un des plus grands monuments de la civilisation païenne, juste après le temple de Jupiter à Rome et l'inimitable Parthénon à Athènes. Le temple de Sérapis était construit sur une colline artificielle, à laquelle on accédait par une centaine de marches. Il ne s'agissait pas d'un seul édifice, mais d'un vaste ensemble de bâtiments, tous regroupés autour d'un édifice central de plus grandes dimensions, s'élevant sur des piliers d'une ampleur considérable et aux proportions gracieuses. Certains critiques ont avancé l'idée que les constructeurs de ce chef-d'œuvre avaient voulu en faire une structure composite, combinant les divers éléments de l'art égyptien et grec en un tout harmonieux. Le Sérapéon était considéré par les anciens comme marquant la réconciliation entre les architectes des pyramides et les créateurs de l'Acropole athénienne. Il représentait à leurs yeux le mélange du massif de l'art égyptien avec la grâce et la beauté de l'art hellénique. (6)

Lorsque Carthage arriva à l'apogée de sa puissance, Alexandrie fut relativement épargnée, car le commerce était établi depuis longtemps et la ville ne représentait aucune menace pour la puissance maritime des Carthaginois. Même après la chute de Carthage à la suite des guerres puniques (264-146 av. J.-C.), lorsque Rome devint suprême et qu'Alexandrie tomba sous son emprise, la ville resta prospère et continua à attirer des visiteurs du monde entier.

Ancient Library
Bibliothèque Antique
Mohawk Games (Copyright)

La guerre civile entre les généraux Jules César et Pompée eurent un premier impact négatif sur Alexandrie en 48 avant Jésus-Christ. Avant cette date, bien que la ville ait certainement connu sa part de problèmes, elle était restée un environnement stable. Cependant, à la suite de la bataille de Pharsale, au cours de laquelle César vainquit Pompée, ce dernier se réfugia à Alexandrie et fut tué par le corégent Ptolémée XIII.

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César arriva et, que cela ait été réel ou feint, se dit indigné par la mort de son ancien ami et allié. Il déclara alors la loi martiale, s'empara du palais royal et fit venir la corégente en exil, Cléopâtre VII. Lors de la guerre civile qui s'ensuivit entre César et les forces de Ptolémée XIII, une grande partie de la zone portuaire d'Alexandrie fut brûlée, y compris, selon certains érudits, la fameuse bibliothèque. Il semble toutefois que seul un entrepôt de manuscrits situé près du port ait été brûlé, et non la bibliothèque à proprement dit. Comme la plupart des informations concernant la célèbre bibliothèque, cette affirmation a été et continue d'être contestée.

L'Alexandrie romaine

Après l'assassinat de César en 44 avant J.-C., son bras droit, Marc-Antoine devint l'époux de Cléopâtre et quitta Rome pour Alexandrie. La ville devint sa base d'opérations pendant les treize années suivantes, jusqu'à ce que lui et Cléopâtre ne soient vaincus par Octavien César (Octave) à la bataille d'Actium en 31 avant Jésus-Christ. L'année suivante, Cléopâtre et Antoine se suicidèrent tous deux et, avec la mort de Cléopâtre, la lignée ptolémaïque prit fin. Octave devint le premier empereur de Rome et prit le titre d'"Auguste". Alexandrie devint alors une simple province de l'Empire romain sous le règne d'Auguste César.

Roman Theatre, Alexandria
Théâtre romain d'Alexandrie
Daniel Mayer (CC BY-SA)

Auguste consolida son pouvoir dans les provinces et fit restaurer Alexandrie. Les chercheurs qui contestent le rôle de Jules César dans l'incendie de la grande bibliothèque soulignent qu'il existe des preuves qu'elle existait toujours sous le règne d'Auguste et que les visiteurs étaient toujours attirés par la ville en tant que siège du savoir. Alexandrie fut à nouveau touchée en 115 de notre ère lors de la guerre de Kitos et fut à nouveau restaurée, cette fois par l'empereur Hadrien, qui, en tant qu'homme d'étude, s'intéressait beaucoup à Alexandrie. La ville était encore un centre intellectuel important à cette époque, et la Septante grecque (la traduction grecque des écritures juives, l'Ancien Testament de la Bible) y fut achevée en 132 et aurait pris place parmi les grands livres de la bibliothèque.

Les érudits religieux vivaient dans la bibliothèque ou la fréquentaient pour leurs recherches, et Alexandrie attirait depuis longtemps des personnes de différentes confessions, qui, au départ, semblent avoir respecté les divers systèmes de croyance. Sous le règne d'Auguste, cependant, des conflits éclatèrent entre juifs et païens et, à mesure que le christianisme gagnait en popularité, les chrétiens ajoutèrent à l'agitation publique. Après que l'empereur romain Constantin le Grand (r. de 306 à 337) eut promulgué l'édit de Milan en 313 (décrétant la tolérance religieuse), les chrétiens ne furent plus passibles de poursuites judiciaires et commencèrent non seulement à exiger davantage de droits religieux, mais aussi à poursuivre leurs attaques contre les païens et les juifs.

Religion et déclin d'Alexandrie

Alexandrie, qui avait été une ville de prospérité et d'apprentissage, devint une arène de conflits religieux entre la nouvelle foi des chrétiens et l'ancienne foi de la majorité païenne. Les Chrétiens se sentirent de plus en plus audacieux et s'attaquèrent aux symboles de ces religions, car ils pensaient que leur système de croyance était alors le seul valable. Magasarian écrit,

Ce n'est pas tant la religion qui fait le caractère d'un peuple, que le peuple qui détermine le caractère de sa religion. La religion n'est que le résumé des idées, des pensées et du caractère nationaux. La religion n'est rien d'autre qu'une expression. Ce n'est pas, par exemple, le mot ou la langue qui crée l'idée, mais l'idée qui provoque l'existence du mot. De même, la religion n'est que l'expression de la mentalité d'un peuple. Et pourtant, la religion ou la philosophie d'un homme, bien qu'elle ne soit que le produit de son propre esprit, exerce une influence réflexe sur son caractère. L'enfant influence le parent dont il est la progéniture ; le langage affecte la pensée dont il n'est, à l'origine, que l'instrument. Il en va de même pour la religion. La religion chrétienne, dès qu'elle a pris le pouvoir, a bouleversé le monde. (8)

Ce revirement ne fut peut-être nulle part aussi évident qu'à Alexandrie. Sous le règne de Théodose Ier (r. de 379 à 395 de notre ère), le paganisme était proscrit et le christianisme encouragé. En 391, le patriarche chrétien Théophile suivit l'exemple de Théodose et fit détruire ou convertir en églises tous les temples païens d'Alexandrie. En l'an 400 de notre ère, Alexandrie était en proie à des troubles religieux constants qui aboutirent, en 415, au meurtre de la philosophe néo-platonicienne Hypatie et, selon certains spécialistes, à l'incendie de la grande bibliothèque et à la destruction complète du temple de Sérapis. Alexandrie déclina rapidement après cette date, les savants, les scientifiques et les penseurs de toutes disciplines quittant la ville pour des lieux plus sûrs.

Hypatia of Alexandria Experimenting
Hypatie en plein travail
Focus Features (Copyright, fair use)

La ville s'appauvrit peu à peu en raison des conflits civils, tant sur le plan financier que culturel, car elle devint un champ de bataille pour les religions rivales avant que le christianisme ne s'impose en tant que système de croyance dominant. Alexandrie devint un centre important du christianisme, envoyant des missionnaires dans toute l'Afrique du Nord et apportant la foi à d'autres centres importants tels que Cyrène.

Conclusion

La ville fut conquise par les Perses de l'Empire sassanide en 619, puis l'Empire byzantin chrétien sous Héraclius la reconquit en 628, mais la perdit face à l'invasion des Arabes musulmans sous le calife Omar ibn al-Khattâb en 641. Les forces des Byzantins chrétiens et des Arabes musulmans s'affrontèrent alors pour le contrôle de la ville et de l'Égypte jusqu'à ce que les forces arabes ne l'emportent en 646 et que l'Égypte ne tombe sous la domination islamique. Les églises furent alors détruites ou transformées en mosquées et des auteurs chrétiens ultérieurs affirment que c'est à cette époque que la grande bibliothèque fut brûlée par les conquérants musulmans.

Comme les autres affirmations concernant le sort final de la bibliothèque, celle-ci a également été contestée et démentie. La bibliothèque d'Alexandrie a probablement décliné parce qu'elle avait perdu le patronage des Ptolémées et que, plus tard, le soutien de Rome fut en dents de scie. Les rouleaux de papyrus et les parchemins n'étaient plus entretenus comme auparavant et se décomposaient dans l'atmosphère humide de la ville. Cela ne veut pas dire que la bibliothèque n'aurait pas été victime de l'intolérance religieuse qui régnait dans la ville, mais si tel fut le cas, sa collection avait probablement disparu depuis longtemps ou était en ruine au moment de l'arrivée du calife Omar.

Ce qui ne fut pas détruit par la guerre le fut par la nature et, en 1326, lorsque le voyageur et écrivain Ibn Battuta (1304-1368/69) la visita, la plus grande partie de l'Alexandrie ptolémaïque avait disparu. Le grand phare avait été détruit par des tremblements de terre, tout comme une grande partie du port. Aujourd'hui, l'ancienne ville se trouve sous la nouvelle ou au fond du port. En 1994, les premières découvertes de vestiges, de statues et de bâtiments dans le port d'Alexandrie ont été révélées. Ceux-ci sont fouillés sans relâche par le professeur Jean-Yves Empereur et son équipe qui continuent à mettre en lumière l'âge d'or perdu d'Alexandrie.

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Questions & Réponses

Quand et par qui Alexandrie a-t-elle été fondée ?

Alexandrie, en Égypte, a été fondée en 331 avant notre ère par Alexandre le Grand, qui lui a donné son nom.

Pourquoi Alexandrie, en Égypte, était-elle importante ?

Alexandrie, en Égypte, était un important centre intellectuel, culturel et commercial. Située au bord de la mer Méditerranée, dans le delta du Nil, elle était facilement accessible aux navires de toute la région. La bibliothèque d'Alexandrie attirait certains des savants les plus célèbres de l'époque.

Où se trouvait le phare d'Alexandrie ?

Le phare d'Alexandrie était situé à l'endroit où se trouve aujourd'hui le fort Qaitbey, datant du XVe siècle.

Pourquoi Alexandrie, en Égypte, a-t-elle décliné et quand ?

Alexandrie, en Égypte, a commencé à décliner aux 4e et 5e siècles de notre ère en raison de l'intolérance religieuse qui a déclenché des troubles civils. Au VIIe siècle de notre ère, les bâtiments les plus célèbres avaient disparu ou avaient été convertis en églises.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2023, juillet 18). Alexandrie [Alexandria, Egypt]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-245/alexandrie/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Alexandrie." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 18, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-245/alexandrie/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Alexandrie." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 18 juil. 2023. Web. 27 avril 2024.

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