Hadès

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 19 July 2012
Disponible dans ces autres langues: anglais, néerlandais, indonésien, italien, portugais, espagnol, Turc
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Statue of Hades and Cerberus (by Aviad Bublil, CC BY-SA)
Statue de Hadès et Cerbère
Aviad Bublil (CC BY-SA)

Hadès était à la fois le nom de l'ancien dieu grec des enfers (nom romain : Pluton) et le nom de l'endroit sombre sous la terre qui était considéré comme la destination finale des âmes des morts. Peut-être le plus craint des dieux, Homère et Hésiode le décrivent comme l'« impitoyable », le « détesté » et le « monstrueux » Hadès. La femme du dieu était Perséphone qu'il avait enlevée pour qu'elle le rejoigne dans les enfers, et son symbole est un sceptre ou une corne d'abondance.

Le dieu Hadès

Après la destitution des Titans puis des Géants par les dieux olympiens, Hadès tira au sort avec ses frères Zeus et Poséidon pour décider sur quelle partie du monde chacun régnerait. Zeus reçut le ciel, Poséidon les mers, et Hadès les enfers. Protagoniste peut-être mineur dans les contes de la mythologie par rapport aux autres dieux olympiens, Hadès, doit néanmoins avoir été craint dans la superstitition de nombreux Grecs ordinaires. En effet, on évitait même de prononcer son nom; au lieu de cela, on utilisait des épithètes comme Eubulée (le bon conseiller). Il y a aussi des récits de pratiques sacrificielles faites en l'honneur de Hadès, effectuées la nuit et où on laissait filtrer le sang des victimes dans la terre pour qu'il atteigne le dieu des enfers.

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Hadès était le seul dieu à ne pas résider sur le mont Olympe, résidant plutôt dans un palais sombre sous la terre. Le dieu avait aussi un casque fabriqué par Héphaïstos qui rendait le porteur invisible, et c'est ce casque qui fut utilisé par Athéna lorsqu'elle combattit Arès dans le récit d'Homère sur la guerre de Troie dans l' Iliade et par Persée dans sa quête de la tête de Méduse.

Hadès était le seul dieu grec à ne pas résider sur le mont Olympe, résidant plutôt dans un palais sombre sous la terre.

Dans la mythologie, Hadès tomba amoureux de Perséphone, fille de Zeus et Déméter, et l'enleva pour qu'elle vive avec lui. Quand Hermès découvrit cela, il demanda que Perséphone soit renvoyée à Déméter et il fut décidé que si elle n'avait pas mangé de nourriture du royaume d'Hadès, elle pourrait retourner dans le monde supérieur. Cependant, Hadès trompa la jeune fille en lui faisant manger une graine de grenade et donc elle ne put revenir à la vie que pendant une moitié de l'année. Ce mythe était peut-être symbolique du cycle de vie et de mort, de plantation et de récolte. La célébration du retour du Perséphone dans le monde supérieur faisait probablement partie des célèbres Mystères Éleusiens exécutés au sanctuaire de Déméter à Éleusis.

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Dans l'art grec archaïque et classique, Hadès est le plus souvent représenté comme un homme plus mature, barbu et tenant un sceptre, une lance double, un vase de libation ou une corne d'abondance - symbole de la richesse minérale et végétale qui vient du sol. Parfois, il est assis sur un trône d'ébène ou monte un char tiré par des chevaux noirs, souvent avec Perséphone à ses côtés.

Persephone Mosaic, Amphipolis
Mosaïque de Perséphone, Ampipholis
Not Specified (Public Domain)

Le royaume d'Hadès

On croyait que le dieu Hermès conduisait les âmes à la rivière Styx dans les enfers, où le vieux Charon les conduisait jusqu'aux portes d'Hadès où Cerbère - le féroce chien à trois têtes (ou cinquante têtes selon Hésiode) avec des serpents sortant de son corps - montait la garde pour garder les âmes à l'intérieur plutôt que de garder les autres à l'écart. C'est à titre de paiement pour Charon que les membres de la famille endeuillée mettaient une pièce de monnaie dans la bouche du défunt (pour les Grecs, la pièce traditionnelle était une pièce de monnaie de faible valeur). Les non-enterrés ou ceux qui n'avaient pas les moyens de payer le batelier étaient condamnés à errer sur Terre comme des fantômes. Cette croyance fait allusion à la nature ambiguë d'Hadès. Ce n'était pas nécessairement un lieu de tourment et de souffrance, mais dans la plupart des cas, simplement le dernier lieu de repos de l'âme.

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À leur arrivée aux portes du royaume d'Hadès, la destination finale des âmes était déterminée par une évaluation de leurs actions pendant qu'elles étaient encore en vie. Traditionnellement, les trois juges des âmes étaient Minos, Rhadamanthe et Éaque, eux-mêmes connus pour leur vie honorable. Les âmes jugées avoir mené des vies particulièrement bonnes étaient invitées à boire les eaux de la rivière Léthé, ce qui leur faisait oublier toutes les mauvaises choses, puis elles étaient emmenées dans les idylliques Champs Élysées. Les âmes jugées avoir mené de mauvaises vies étaient placées entre les mains des Furies et emmenées à Tartare, le plus bas niveau d'Hadès, afin de recevoir une punition pour leurs méfaits. Les âmes les plus offensantes, celles qui avaient offensé les dieux par leur impiété, étaient condamnées au tourment éternel. Les exemples de ceux ainsi punis étaient Sisyphe qui devait toujours rouler un rocher sur une colline, Tantale qui ne pouvait jamais étancher sa soif, Ocnos qui tressait l'extrémité d'une corde pendant qu'un âne mangeait l'autre bout, les filles de Danaos qui devaient essayer de remplir un tamis d'eau, et Ixion qui était attaché à une roue.

Persephone & Hades
Perséphone et Hadès
Marie-Lan Nguyen (CC BY-SA)

Bien qu'endroit redoutable pour les vivants, Hadès fut visité par plusieurs héros au cours de leurs diverses aventures, dont Hercule pour capturer Cerbère lors du dernier de ses douze travaux, par Odysseus pour demander conseil au sage Tirésias, par Orphée pour trouver Eurydice, et par Thésée et Pirithoos pour capturer Perséphone afin qu'elle puisse épouser ce dernier. Ces deux derniers héros furent cependant moins chanceux que les autres en ce sens qu'Hadès les emprisonna dans deux trônes (ou furent attachés à deux rochers dans d'autres récits) et seul Thésée s'échappa des enfers quand Hercule le libéra.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2012, July 19). Hadès [Hades]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/Fr/1-418/hades/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Hadès." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le July 19, 2012. https://www.worldhistory.org/trans/Fr/1-418/hades/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Hadès." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 19 Jul 2012. Web. 07 Dec 2024.

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