La deuxième guerre punique (guerre d'Hannibal) opposa Carthage et Rome entre 218 et 201 avant notre ère. La guerre se déroula en Espagne, en Italie, en Sicile, en Sardaigne et en Afrique du Nord. Hannibal, l'un des commandants les plus doués de l'histoire, dirigeait les Carthaginois, mais les Romains avaient leur propre grand général, Scipion l'Africain qui attaqua Carthage avec succès sur son propre territoire.
Carthage avait perdu la première guerre punique et maintenant la deuxième, mais elle se relèverait brièvement pour une troisième guerre punique 50 ans plus tard. Cependant, une nouvelle défaite signifiait que sa position en tant que grande puissance méditerranéenne était désormais perdue à jamais.
Causes de la guerre - l'Espagne
À la suite des termes de la capitulation en 241 avant notre ère, Carthage, qui avait perdu la plus longue guerre de l'histoire antique jusqu'alors, accepta de se retirer de la Sicile et de payer à Rome des réparations d'un montant de 3 200 talents. La première guerre punique avait été extrêmement coûteuse pour les deux parties, mais les ressources apparemment inépuisables de Rome, en particulier sa capacité à renouveler d'importantes flottes navales, signifiaient qu'en fin de compte, Carthage ne pouvait pas rivaliser avec la nouvelle superpuissance de la Méditerranée. Les Romains reprirent le flambeau des Carthaginois en tant que maîtres des mers et, si Carthage voulait reprendre le contrôle de son ennemi juré, elle devait se battre sur terre, ce qui nécessitait de l'argent, beaucoup d'argent.
Avant de penser à Rome, Carthage devait d'abord faire face à l'agitation persistante qui régnait près de chez elle. Lors de la guerre des mercenaires, entre 241 et 237 avant notre ère, Carthage dut réprimer une rébellion conjointe de troupes mercenaires (mécontentes à juste titre de ne pas avoir été payées pour leurs efforts lors de la première guerre punique), de groupes libyens et de plusieurs villes telles que Tunis et Utique. Hamilcar Barca fut rappelé de Sicile et rejoignit Hannon le Grand (qui venait de faire d'importantes conquêtes en Libye) afin d'étouffer la rébellion. Pendant ce temps, Rome prit le contrôle de la Sardaigne qui était la principale source de céréales de Carthage.
Sans flotte significative et ayant perdu leurs forteresses stratégiquement importantes en Sicile, en Corse et en Sardaigne, les Carthaginois devaient chercher ailleurs une source d'argent pour financer leurs armées. La réponse fut l'Espagne. Ils y contrôlaient depuis longtemps les anciennes colonies phéniciennes qui s'étaient déjà révélées être une riche source d'argent. En conséquence, Hamilcar Barca fut envoyé en 237 avant notre ère pour étendre le territoire carthaginois, ce qu'il fit en établissant sa base à Gadès (Cadix) et en fondant une nouvelle ville, Acra Leuce. Il compléta ses propres forces par des recrues locales et constitua une armée de 50 000 hommes avec un corps de 100 éléphants. Un tribut en argent, sinon en hommes, fut exigé des villes locales et de nouvelles mines d'argent furent exploitées.
Hasdrubal le Beau prit la relève d'Hamilcar Barca après sa mort par noyade en 229 avant notre ère et ajouta 10 000 fantassins et 8 000 cavaliers à ses forces, tandis que ses éléphants de guerre doublaient leur nombre pour atteindre 200. Carthage contrôlait alors la moitié de la péninsule ibérique. En 221 avant notre ère, un nouveau visage apparut sur la scène: Hannibal, fils aîné d'Hamilcar Barca. Le père d'Hannibal avait fait jurer à son fils de ne jamais être un ami de Rome, et avec cette solide base de richesse et d'armes, il ne déçut personne car le commandant, qui n'avait encore que 26 ans, allait devenir le plus grand ennemi de Rome.
En 226 avant notre ère, Hasdrubal avait signé un accord avec Rome, préoccupée par l'expansion de l'empire de Carthage; il ne traverserait pas l'Èbre dans le sud de l'Espagne, mais Hannibal, qui avait pris le commandement de l'Espagne, était plus ambitieux. Il envahit toujours plus profondément l'intérieur des terres, puis assiégea et conquit Saguntum (l'actuelle Sagonte, juste au nord de Valence), un allié de longue date de Rome, en 219 avant notre ère. Cette action avait été approuvée par le gouvernement carthaginois, mais elle s'avéra être un pas de trop pour les Romains qui, après s'être occupés des gênants Gaulois du nord et de l'Illyrie, exigèrent qu'Hannibal soit livré pour être puni comme il se devait. Carthage refusa et Rome déclara la guerre en mars 218 avant notre ère. La deuxième guerre punique était lancée.
Hannibal traverse les Alpes - Cannes
Hannibal s'attendait à ce que Rome attaque sa position en Espagne et, en effet, une armée romaine y fut envoyée avec 60 quinquérèmes sous le commandement de P. Cornelius Scipio, tandis qu'une autre fit voile vers la Sicile. Mais les Romains avaient été trompés. Hannibal les surprit en décidant d'envahir l'Italie. La première guerre punique avait montré que Rome ne pouvait être vaincue de l'extérieur, mais qu'en combattant sur son propre territoire et en suscitant des rébellions, elle pourrait l'être de l'intérieur.
Hannibal laissa donc Hasdrubal Barca (fils d'Hamilcar Barca) aux commandes en Espagne et traversa audacieusement les Alpes en 15 jours. L'expédition fut coûteuse. Le voyage difficile lui fit perdre une partie importante de son armée, mais les pertes étaient plus dues à la lutte contre les tribus gauloises hostiles et aux désertions qu'aux intempéries. Parti avec 90 000 soldats et 12 000 cavaliers, il ne disposait plus à l'arrivée que de 20 000 hommes et de la moitié de sa cavalerie initiale. Ces derniers furent complétés par des Gaulois sympathisants du nord de l'Italie et le Carthaginois poursuivit sa route sans relâche.
Hannibal établit sa réputation de quasi-invincibilité en remportant la bataille du Tessin, près de Pavie, et une autre, la bataille de la Trebia en décembre 218 avant notre ère. Une autre victoire eut lieu près du lac Trasimene en juin 217 avant notre ère (bataille du lac Trasimène), où 15 000 Romains furent tués et 10 000 capturés. Hannibal libéra à nouveau les prisonniers italiques mais traita durement les captifs romains afin de souligner qu'il n'était en guerre qu'avec ces derniers et que les communautés locales étaient invitées à se joindre à lui.
Après trois méchantes défaites, le pire était à venir pour Rome en août 216 avant notre ère lorsque Hannibal, se déplaçant dans le sud de l'Italie, remporta une grande victoire contre une armée adverse beaucoup plus nombreuse (80 000 hommes) à la bataille de Cannes dans les Pouilles, dans le talon de la péninsule italienne. Comme à son habitude, le général carthaginois utilisa le terrain à son avantage, en plaçant cette fois ses 50 000 soldats près du fleuve Aufide; il obligea les huit légions ennemies à faire de même, limitant ainsi leur possibilité de manœuvrer et de tirer parti de leur plus grand nombre. Hannibal avait également utilisé sa tactique habituelle de grande mobilité sur le terrain et enveloppa l'ennemi tandis que sa cavalerie attaquait l'arrière. 50 000 ennemis furent tués contre 5 700 du côté carthaginois, la plupart d'entre eux étant des Gaulois. Hannibal semblait inarrêtable.
Le résultat de cette campagne spectaculaire fut que la plupart des cités-États du sud de l'Italie se rallièrent à la cause carthaginoise, y compris la deuxième ville la plus importante d'Italie, Capoue. Cependant, toutes les colonies latines et l'Italie centrale restèrent fidèles à Rome, ce qui signifiait que les nouvelles acquisitions d'Hannibal devaient être défendues en permanence. La fin tant attendue de l'hégémonie romaine et le soulèvement massif de la Gaule n'eurent pas lieu. Hasdrubal ne pouvait pas non plus le soutenir depuis l'Espagne, ni Carthage par la mer. Rome était ébranlée, mais Hannibal était seul, et il décida fatalement de ne pas attaquer Rome à proprement parler. C'est peut-être parce qu'il manquait de soutien extérieur, mais aussi parce qu'il n'avait probablement jamais eu l'intention d'anéantir Rome. Ses campagnes en Italie visaient plutôt à contraindre Rome à reconnaître les prétentions de Carthage sur son empire.
Réalisant qu'elle était confrontée à l'un des plus grands commandants de l'histoire, Rome changea de tactique et adopta une politique consistant à éviter les combats directs contre Hannibal et à ne combattre que ses alliés. C'est ce que l'on a appelé la "politique fabienne", en référence à Fabius Maximus Verrucosus, le dictateur de 217 avant notre ère, qui fut surnommé "Cunctator" (le retardateur). Fabius savait que, comme à Cannes, Hannibal pouvait gagner des confrontations directes, mais qu'il pourrait être anéanti en bloquant ses approvisionnements par la mer et en le piégeant en Italie. Hannibal tenta désespérément de conquérir une ville portuaire, notamment Neapolis (Naples) et Tarentum (Tarente), mais toutes ses tentatives échouèrent, tout comme les attaques répétées contre Nola. Hannibal vainquit plusieurs grandes armées romaines, mais Rome elle-même, comme lors de la première guerre punique, semblait inébranlable.
Résurgence de Rome
Malgré la présence d'un dangereux ennemi à ses portes, Rome fit preuve de ténacité et rejeta toutes les offres de paix. Une armée romaine fut ensuite défaite en Gaule en 216 avant notre ère, mais la situation s'améliora lentement. Une armée de 13 500 hommes et un corps d'éléphants furent redirigés par Carthage vers l'Espagne au lieu d'Hannibal en Italie. Une armée de taille similaire fut envoyée dans une tentative infructueuse de reprise de la Sardaigne par Carthage. Deux erreurs stratégiques que les Carthaginois allaient regretter. Syracuse et Tarente firent défection au profit de Carthage en 214 et 212 avant J.-C. respectivement, mais Hannibal se retrouva sans soutien en Italie. Le général carthaginois fut confronté au problème qu'il n'avait tout simplement pas les effectifs nécessaires pour garder le contrôle de tous les territoires qu'il venait d'acquérir. Partout où Hannibal n'était pas, les Romains attaquaient.
En 212-211 avant notre ère, alors que Capoue était assiégée par six légions romaines, Hannibal tenta de les faire se retirer en simulant une marche sur Rome, mais la ruse échoua. La stratégie de Fabius, bien qu'interrompue occasionnellement par des commandants zélés avides de gloire pour leur seule année de consulat, fonctionna lentement et, sans relâche, les Romains réduisirent Hannibal à une poche de plus en plus petite, si bien qu'en 207 avant notre ère, il ne contrôlait plus que Bruttium. Rome craignait peut-être une bataille terrestre, mais elle était toujours maîtresse des mers, ce qui signifiait qu'Hannibal ne pouvait pas être réapprovisionné. Le compte à rebours était lancé et Rome avait le temps de son côté.
La guerre s'étend
Pendant ce temps, la guerre s'étendait. En 215 avant notre ère, Rome attaqua le sud de l'Espagne et battit Hasdrubal à la bataille de Dertosa en 215 avant notre ère. Saguntum fut reprise mais les deux commandants romains, P. Cornelius Scipio et Gn. Cornelius Scipio Calvus, furent tués et leurs armées gravement défaites dans la vallée du Tader en 211 avant notre ère. Leur remplaçant en Espagne fut le proconsul Publius Cornelius Scipio, dont les exploits ultérieurs lui permirent d'ajouter un "Africanus" à son nom. Le jeune général de 25 ans s'embarqua à Ostie et marqua rapidement la guerre de son empreinte en s'emparant de la principale base de ravitaillement et du trésor carthaginois en Espagne, Carthago Nova (l'actuelle Carthagène), en 209 avant notre ère. Les Ibères abandonnèrent alors la cause carthaginoise et Rome eut accès aux mines d'argent de l'ennemi pour renforcer son effort de guerre.
En Sicile, les Carthaginois perdirent leur allié utile, Syracuse. Carthage envoya une armée de 23 000 hommes sur l'île en 213 avant notre ère, mais ne put empêcher la ville de tomber aux mains de Marcus Claudius Marcellus, un vétéran de la première guerre punique, en 212 avant notre ère. Rome put alors établir un contrôle ferme sur l'île en 210 avant notre ère. Marcellus expédia de grandes quantités d'œuvres d'art grecques à Rome afin d'impressionner la population par sa réussite. La Macédoine fut également impliquée dans la guerre. Sous Philippe V, les Macédoniens ne firent pas le poids face au général romain Marcus Valerius Laevinus, et la Macédoine fut contrainte de quitter l'Adriatique pour entrer en guerre contre la confédération des Étoliens dans le nord-ouest de la Grèce.
De retour en Espagne, Scipion l'Africain se fit des alliés locaux et battit une armée carthaginoise dirigée par Hasdrubal à Baecula en 208 avant notre ère. Hasdrubal s'enfuit en Italie, mais les restes de son armée furent vaincus à la bataille du Métaure l'année suivante. Scipion préféra se concentrer sur l'Espagne et remporta une nouvelle victoire, toujours contre un adversaire plus nombreux, à Ilipa en 206 avant notre ère. L'Espagne, point de départ de la guerre, était désormais débarrassée des forces carthaginoises. Scipion s'allia alors à deux princes numides, Syphax et Massinissa, en vue de son projet de porter la guerre en Afrique. Syphax passerait plus tard dans le camp des Carthaginois et le Sénat romain s'opposa dans un premier temps à une invasion, mais Scipion finit par obtenir son soutien et était prêt à frapper le point faible des territoires détenus par les Carthaginois en Afrique, tout comme Hannibal le faisait dans le sud de l'Italie.
Au même moment, en Italie, Hannibal tenait toujours bon malgré des armées deux fois plus nombreuses que la sienne. En 205 avant notre ère, Carthage envoya une armée en Ligurie, dans le nord de l'Italie. Dirigée par Magon, le frère d'Hannibal, cette force de 14 000 hommes souffrit de l'impossibilité de débarquer plus près de l'armée d'Hannibal en raison de la domination navale des Romains et de leur contrôle des principaux ports. Presque inévitablement, Magon ne réussit pas à joindre ses forces à celles d'Hannibal et son armée fut vaincue en Gaule cisalpine en 203 avant notre ère. Les théâtres de guerre d'Espagne, de Sicile et d'Italie étaient désormais presque joués et l'attention se tourna vers l'Afrique.
Scipion l'Africain attaque l'Afrique
En 205 avant notre ère, après avoir été nommé consul, Scipion traversa la Méditerranée pour se rendre en Sicile et renforcer son armée. Puis, en 204 avant notre ère, avec une force d'environ 30 000 hommes et 440 navires, il traversa l'Afrique du Nord en trois jours. Scipion battit immédiatement un contingent de 500 cavaliers carthaginois, puis vit son armée renforcée par l'arrivée de la cavalerie numide de Massinissa. Il remporta ensuite une autre victoire rapide contre une force de cavalerie carthaginoise de 4 000 hommes.
Lorsque Scipion attaqua Utique, la ville se montra plus résistante que prévu, et Carthage, pendant ce temps, rassembla une armée. Cette force se composait de 30 000 fantassins et de 3 000 cavaliers, ils furent presque immédiatement rejoint par le Numide Syphax avec son armée de 50 000 fantassins et 10 000 cavaliers. Cette immense force se dirigea vers Utique pour lever le siège en 203 avant notre ère. Les deux camps ne s'affrontèrent pas, mais établirent chacun un camp pour passer l'hiver. Après une période de négociations de paix hésitantes, qui ne furent peut-être proposées que pour permettre à Scipion d'obtenir des renseignements sur les positions ennemies, le général romain divisa sa force en deux et attaqua les camps ennemis pendant la nuit. Les raids furent couronnés de succès et dévastèrent l'ennemi.
Avec les renforts d'une armée dirigée par Hasdrubal, les Carthaginois et leurs alliés numides parvinrent à rassembler une autre armée de 30 000 fantassins. Scipion marcha à leur rencontre et, après trois jours d'observation mutuelle, la bataille s'engagea. Les ailes de cavalerie de Scipion écrasèrent l'ennemi et l'infanterie africaine s'effondra. Après que Scipion eut envoyé une force pour asseoir Massinissa sur le trône et capturer Syphax, la menace numide fut écartée. En outre, Scipion conquit Tunis. Ces défaites mirent en danger la ville de Carthage elle-même et nécessitèrent le retour d'Hannibal d'Italie pour défendre la patrie. Carthage fit des ouvertures de paix en 203 avant notre ère, peut-être uniquement pour donner à Hannibal le temps de rentrer chez lui, comme l'indique le traitement qu'elle réserva à une flotte de transport romaine détournée de sa route en 202 avant notre ère. Au cours de l'été 202 avant notre ère, la guerre reprit de plus belle et les deux camps s'affrontèrent lors d'une dernière bataille décisive. Pour Carthage, ce serait le dernier coup de dés.
Zama et la victoire
En octobre 202 avant notre ère, les armées d'Hannibal et de Scipion se firent face dans une plaine de l'ouest de la Tunisie, près de Naraggara. Les deux commandants s'étaient en fait rencontrés en personne lors d'une conférence au cours de laquelle Hannibal aurait peut-être demandé un accord de paix, mais Scipion était probablement désireux de mettre fin à la longue guerre par une bataille exemplaire et de se mériter un triomphe à Rome. La bataille est connue sous le nom de "bataille de Zama" parce que cette ville se trouvait sur la route d'Hannibal vers le champ de bataille. Scipion aligna 30 000 fantassins et 5 500 cavaliers, dont 6 000 fantassins et 4 000 cavaliers de Massinissa. Les troupes d'Hannibal, composées de vétérans italiens et de nouvelles recrues, comptaient environ 45 000 hommes, dont 2 000 cavaliers numides alliés.
Les troupes d'Hannibal se battirent vaillamment, en particulier les vétérans placés dans la ligne arrière de trois, mais les 80 éléphants de guerre carthaginois furent facilement gérés par Scipion qui avait placé ses légionnaires de manière à créer des canaux permettant aux animaux de passer lorsqu'ils chargeaient. Ils furent ensuite ramenés en direction des Carthaginois pour y faire des ravages. La cavalerie romaine et numide frappa alors les forces d'Hannibal à l'arrière, et la victoire fut au rendez-vous. 20 000 Carthaginois tombèrent alors que Rome comptait moins de 5 000 morts.
La deuxième guerre punique était perdue et Hannibal demanda la paix. Les Romains insistèrent pour que Carthage renonce à l'ensemble de sa flotte (à l'exception d'une maigre dizaine de navires), à tous ses éléphants et à tous les prisonniers romains. En outre, Carthage ne pouvait pas faire la guerre sans l'autorisation de Rome, devait reconnaître les territoires du nouveau roi numide Massinissa et payer en réparations à Rome la somme énorme de 10 000 talents au cours du demi-siècle suivant. Les Romains prirent également possession du sud de l'Espagne.
Au début de la guerre, les deux camps étaient à peu près à égalité en termes de forces de combat sur terre. Rome disposait d'une marine bien supérieure, mais Carthage avait le meilleur commandant en la personne d'Hannibal. Une fois de plus, les ressources apparemment inépuisables de Rome en hommes, en navires et en argent, combinées à ses compétences sur le champ de bataille et à sa maîtrise des mers, permirent à Rome de compenser ses pertes plus facilement que Carthage. Et, lors de la bataille finale de Zama, Scipion avait montré ce qu'il était possible de faire en adaptant des tactiques standard pour vaincre des ennemis spécifiques. Ce serait une leçon bien apprise et répétée encore et encore par l'armée romaine, désormais rompue au combat sur plusieurs théâtres simultanément. Rome, dont le plus grand ennemi avait été écrasé, était désormais, et resterait pendant des siècles, le maître incontesté de la Méditerranée.