Première guerre punique

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Yves Palisse
publié le 26 mai 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais, allemand
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Roman Beach Attack (by The Creative Assembly, Copyright)
Attaque des Romains sur une plage
The Creative Assembly (Copyright)

La première guerre punique (264-241 av. J.-C.) fut un conflit ayant opposé Carthage et Rome, principalement pour le contrôle de la Sicile. Cette guerre se déroula sur l'île de Sicile, en mer et en Afrique du Nord. Chaque camp remporta des victoires et subit des défaites quasi-catastrophiques. Au final, les Romains, dont les ressources semblaient inépuisables, surent s'adapter aux nécessités de la guerre navale et finirent par l'emporter.

À l'issue de la guerre, le plus long conflit ininterrompu de l'histoire jusqu'alors, la Sicile devint la première province de Rome hors de ses frontières. Toutefois, Carthage n'en avait pas encore fini avec Rome, ainsi, une fois réglés ses problèmes internes et après avoir obtenu de nouvelles ressources financières, le conflit reprit à peine une génération plus tard sous la forme de la deuxième guerre punique.

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Causes du conflit

Les relations entre les deux puissances avaient été essentiellement pacifiques au cours des siècles ayant précédé la guerre. Des traités de paix déterminant les sphères d'influence de chaque empire avaient été signés en 509, 348, 306 et 279 avant notre ère, mais lorsque Rome commença à afficher de plus grandes ambitions en Grande-Grèce, Carthage décida de défendre ses propres intérêts dans la région. Le contentieux le plus épineux entre les deux puissances portait sur la Sicile, une île de grande importance stratégique et à l'économie florissante que les Carthaginois disputaient depuis longtemps aux cités-États grecques et qui suscitait désormais la convoitise de Rome. Ainsi, lorsque Rome prît le contrôle de Rhegium et que Messine demanda la protection de Rome contre la double menace de Carthage et de Hiéron II (tyran de Syracuse), les relations se détériorèrent davantage entre les deux puissances dominantes de la Méditerranée, toutes deux sur leurs gardes, jalouses de leur hégémonie et peu soucieuses de laisser l'autre établir toute forme de suprématie.

En 288 avant notre ère, Messine avait été conquise par les Mamertins, un groupe de mercenaires à la réputation sulfureuse originaires de Campanie, en Italie. Après avoir perdu une bataille contre Hiéron II vers 265 avant J.-C., ils demandèrent d'abord la protection des Carthaginois, qui répondirent à leurs vœux en installant une garnison dans la ville. Les Mamertins voyaient également en Rome une alliée puissante qui pouvait garantir leur indépendance, et lorsqu'elle leur offrit son aide, ils chassèrent la garnison carthaginoise. Rome dépêcha le consul Appius Claudius Caudex et deux légions en Sicile, tandis que Carthage réagit en commençant par crucifier le commandant de la garnison évincée de Messine, puis en formant une alliance avec Acragas (Agrigente) et Syracuse. À son arrivée, la flotte carthaginoise se joignit à Hannon, assiégea Messine et, ensemble, attendirent de pied ferme le débarquement du Romain Appius Claudius. Hannon, le commandant carthaginois, fit dire aux Romains que sa flotte ferait en sorte qu'ils ne puissent même pas se laver les mains dans la mer. Face à cette riposte déterminée de Carthage, le consul romain, désormais en poste à Messine, proposa un accord de paix, mais Hannon le rejeta sans hésiter.

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si Rome voulait réellement vaincre Carthage, l'empêcher de continuellement déverser des renforts de troupes ennemies par la mer et contrôler toute la Sicile, elle aurait besoin d'une force navale opérationnelle.

Cependant, arrêter les navires romains et les 16 000 soldats de Claudius s'avéra impossible et, dès la deuxième tentative, ceux-ci atteignirent Messine en l'espace d'une seule nuit, brisèrent le siège de la ville et défirent les armées combinées de Carthage et de Syracuse. Prenant la relève de Claudius, le nouveau commandant romain, le consul Manius Valerius Maximus Messalla, décida de porter son attaque directement sur Syracuse. Hiéron se rendit avant que la flotte carthaginoise n'ait eu le temps de lui venir en aide et, après avoir accepté de devenir l'allié de Rome, il fut autorisé à rester au pouvoir. La perte de son allié ne refroidit pas les ardeurs de Carthage qui, probablement encouragée par le retour de la moitié des forces romaines en Italie, envoya une nouvelle armée en Sicile en 262 avant notre ère. La première guerre punique venait de commencer.

Premiers engagements: victoires romaines

Les Romains assiégèrent Acragas avec quatre légions dirigées par les consuls L. Postumius Megellus et Q. Mamilius Vitulus en 262 avant J.-C. Lorsque les Carthaginois tentèrent de porter secours à leur allié, ils furent vaincus et la ville fut mise à sac. La sévérité du traitement infligé à Acragas révéla aux cités-États siciliennes ce dont Rome était capable. Carthage subit une nouvelle perte avec la cité de Ségeste, qui décida de se rallier à Rome en 263 avant notre ère. Un certain nombre d'escarmouches se déroulèrent alors sans résultats décisifs. Acragas fut mise à sac pour la deuxième fois et 50 000 de ses habitants se virent réduits en esclavage. Cependant, en 261 avant notre ère, il devint évident que si Rome voulait réellement vaincre Carthage, l'empêcher de continuellement déverser des renforts de troupes ennemies par la mer et contrôler toute la Sicile, elle aurait besoin d'une force navale à la hauteur de ses attentes.

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The Western Mediterranean 264 BCE
Méditérranée occidentale en 246 av. JC
Jon Platek (CC BY-SA)

Dès le printemps 260 avant notre ère, Rome avait réussi à se constituer en 60 jours seulement une flotte de 20 trirèmes et de 100 quinquérèmes, des navires de guerre pourvus de trois rangées de rameurs répartis par groupes de cinq. Ne possédant alors qu'une expérience limitée de la guerre navale, les Romains avaient probablement copié les navires carthaginois qu'ils avaient réussi à capturer lors des premiers engagements de la guerre. Pendant la durée de construction des navires, les rameurs s'entraînaient sur des bancs spécialement aménagés sur la terre ferme.

Comme dans bien d'autres domaines technologiques, les Romains apportèrent des innovations aux modèles existants. Dans ce cas particulier, ils inventèrent le corvus (corbeau), une plate-forme rotative dotée d'une pointe d'ancrage géante (semblable à un bec d'oiseau, d'où son nom). Ce pont mesurait 11 mètres de long et pouvait s'arrimer à un navire ennemi pour permettre à une unité d'infanterie lourde (peut-être 80-120 hommes) de le prendre à l'abordage. Le but de cette invention était de neutraliser la supériorité maritime des Carthaginois et de faire en sorte que les batailles navales ressemblent davantage à des batailles terrestres auxquelles les Romains étaient plus habitués. L'efficacité de cette invention permit aux Romains de remporter une victoire immédiate lorsque leur flotte de 145 navires, commandée par Duilius, mit en déroute une flotte carthaginoise de 130 navires à la bataille de Mylae (Milazzo) en 260 avant notre ère. Duilius se vit honorer d'un triomphe romain, le premier dans l'histoire de Rome à être décerné pour une victoire navale.

Roman Naval Warfare
Bataille Navale Romaine
CA (Copyright)

Après deux années d'impasse au cours desquelles les Romains se contentèrent de raids sur la Corse et la Sardaigne, ils remportèrent une nouvelle bataille navale à Sulcis en 258 avant notre ère. Les Carthaginois crucifièrent leur commandant à la suite de cette défaite. Puis, en 256 avant notre ère, une importante flotte romaine (330 navires selon Polybe) remporta une autre victoire importante, à la bataille du cap Ecnome (Licata). Les Carthaginois semblaient impuissants à contrer la manœuvre d'abordage du corvus. Le consul Marcus Regulus Atilius débarqua alors avec une armée de quatre légions à Clupea, aussi appelée Aspis (dans l'actuelle Tunisie). La guerre s'étendait désormais au territoire carthaginois.

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Carthage contre-attaque

De façon inexplicable, à peine arrivés en Afrique, les Romains décidèrent de rappeler la moitié de leur armée et de leur flotte. Toutefois, cet excès de confiance laissa à la disposition de Regulus quelque 15 000 fantassins et 500 cavaliers. Le Sénat romain avait peut-être pensé qu'une attaque contre Carthage devrait attendre la fin de l'hiver qui approchait et avait par conséquent renvoyé deux légions en Italie. Quoi qu'il en soit, Regulus remporta une grande bataille terrestre au sud de Tunis où les Carthaginois, n'ayant pourtant pas moins de trois commandants, ne parvinrent pas à surmonter la nature hostile du terrain qui rendait impossible l'utilisation de leurs éléphants. Regulus occupa la ville et, en 255 avant notre ère, des pourparlers de paix s'engagèrent entre les deux camps, mais ils échouèrent face aux exigences excessives du commandant romain qui demandait notamment à Carthage de renoncer à la Sicile une bonne fois pour toutes.

Carthaginian War Elephant
Éléphant de guerre carthaginois
The Creative Assembly (Copyright)

Le sort des Carthaginois s'améliora lorsque le commandant mercenaire spartiate Xanthippe réorganisa l'armée et, fort de 12 000 fantassins et de 4 000 cavaliers, se prépara à affronter les Romains. Xanthippe sut brillamment combiner sa cavalerie et 100 éléphants de guerre, écrasant l'ennemi et capturant le général romain dans la foulée. Au cours de la bataille, 12 000 Romains périrent pour seulement 800 Carthaginois. Les survivants de l'armée de Regulus (à peine 2 000 hommes) parvinrent à s'enfuir et furent récupérés par une flotte récemment envoyée à Clupea, mais la plupart de ces navires furent par la suite détruits pendant une tempête, au cours de laquelle jusqu'à 100 000 hommes périrent noyés. Polybe décrivit cet événement comme le plus grand désastre naval de l'histoire de Rome. Si les Romains n'avaient pas rapatrié la moitié de leurs effectifs et s'ils avaient fait un meilleur usage des soulèvements libyens à Carthage, la guerre aurait peut-être pris fin en 255 avant notre ère. Au lieu de cela, ce qui ne cessait de s'avérer être un conflit brutal et épuisant devait durer encore 14 ans.

Reprise de la guerre en Sicile

N'ayant pas réussi à capitaliser leurs premiers succès en Afrique, les Romains revinrent en terrain connu en Sicile en 254 avant notre ère et s'emparèrent de Panormus (Palerme). Sur les 70 000 habitants de la ville, seuls ceux qui pouvaient payer 200 drachmes furent libérés, les autres furent immédiatement réduits en esclavage. Dans le même temps, les Carthaginois mettaient à sac et rasaient Acragas, mais ne contrôlaient plus qu'une étroite bande côtière. Cependant, les éléments se liguèrent une fois de plus contre les Romains: une tempête détruisit 150 navires de la flotte de C. Sempronius Blaesus qui revenait d'un autre raid en Afrique du Nord. Une fois de plus, des milliers d'hommes se noyèrent. Il est possible que le corvus ait été en partie responsable du naufrage d'un aussi grand nombre de navires par mauvais temps à cause du poids supplémentaire qu'il leur infligeait. Bien sûr, le corvus aurait pu être démonté et entreposé en prévision des voyages en mer, mais il est intéressant de noter que l'on entend plus parler de ce dispositif après ce désastre.

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Après une période où Carthage avait dû se concentrer sur des événements plus proches et assurer le contrôle de ses territoires africains, les attentions de la cité se tournèrent à nouveau vers la Sicile, et une nouvelle armée fut envoyée sur l'île en 251 avant notre ère. L'expédition, menée par Hasdrubal, fut un nouvel échec, et l'armée fut vaincue près de Panormus par deux légions commandées par le consul Lucius Caecilius Metellus en juin 250 avant notre ère. Caecilius captura même les éléphants des Carthaginois, qui avaient de fait posé plus de problèmes à l'infanterie carthaginoise qu'à l'ennemi, et les renvoya à Rome pour divertir la population lors de son triomphe. Regulus (de retour) et son collègue consul L. Manius Vulso entreprirent alors un long siège de Lilybée (Marsala), en vain. La ville et les autres forteresses carthaginoises s'avérèrent impossibles à conquérir.

Naval Landing
Un débarquement
The Creative Assembly (Copyright)

Le conflit s'éternise: Hamilcar prend le commandement

Carthage enchaînait les échecs sur terre tandis que les Romains subissaient des pertes répétées en mer. Cette tendance devait se confirmer en 249 avant notre ère lorsque la flotte carthaginoise, dirigée par Adherbal, battit la flotte romaine à Drépane (Trapani), capturant 93 des 120 navires ennemis. Cette année-là, les Romains étaient dirigés par un consul impopulaire, P. Claudius Pulcher, célèbre pour avoir jeté ses poulets sacrés à la mer après qu'ils eurent refusé d'offrir le présage favorable d'accepter de se nourrir avant la bataille. Les Romains allaient bientôt rejoindre les poulets lorsqu'une autre grande flotte, comprenant 800 navires de ravitaillement, fut coulée par une tempête pour la troisième fois, cette fois dans la baie de Gela. Cela n'empêcha pas les Romains de prendre Eryx (Erice), mais la guerre avait fait des ravages dans les deux camps et les ressources des belligérants ne purent leur permettre de financer d'autres armées qu'à partir de 247 avant notre ère. Carthage se vit même contrainte à demander au souverain égyptien Ptolémée II 2 000 talents pour l'aider à financer son effort de guerre. Comme il fallait s'y attendre, il ne put être persuadé de se séparer d'une somme aussi colossale.

C'est alors que se présenta l'ambitieux Hamilcar Barca (le père d'Hannibal). Il remplaça Carthalon, qui pourtant n'avait pas démérité, à la tête de la flotte carthaginoise. Hamilcar effectua un premier raid sur la côte italienne en 247 avant notre ère, peut-être à la recherche d'un butin lui permettant de payer ses mercenaires, puis débarqua en Sicile au mont Héricté, près de Panormus. Cette position lui permit de harceler l'arrière-garde des forces romaines qui assiégeaient Drépane et Lilybée, les derniers bastions de Carthage en Sicile. Hamilcar dut s'en tenir à des tactiques de guérilla éclair (d'où son nom Barca, du punique Baraq qui signifie éclair) dans la mesure où Carthage n'avait plus les ressources nécessaires pour entretenir une grande armée, mais il parvint tout de même à s'emparer d'Eryx, qui devint sa nouvelle base militaire en 244 avant J.-C. Le commandant en chef carthaginois poursuivit également ses attaques sur le sol de l'Italie continentale, mais faute de disposer d'une force suffisante, il n'eut qu'un impact limité sur le déroulement de la guerre. Les campagnes d'Hannon le Grand en Libye, qui étendirent l'empire africain de Carthage et augmentèrent d'autant la source de revenus fiscaux nécessaires au financement d'une guerre ruineuse, furent peut-être plus utiles à Carthage sur le long terme.

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Roman Victory Procession
Défilé de victoire romain
The Creative Assembly (Copyright)

Victoire de Rome

En 242 avant notre ère, les Romains disposaient d'une nouvelle flotte de 200 navires flambant neufs, placée sous le commandement du consul Gaius Lutatius Catulus, financée cette fois par des prêts de riches citoyens. Il en fit bon usage et décida une nouvelle fois d'assiéger Drépane. Le 10 mars 241 avant notre ère, les Romains vinrent à bout d'une flotte carthaginoise commandée par Hannon et envoyée pour soulager la ville assiégée au large des îles Égades (Isole Egadi). Au cours de la bataille, 50 navires carthaginois furent envoyés par le fond, 70 saisis par les Romains et 10 000 hommes furent capturés. En elles-mêmes, ces pertes n'étaient pas énormes mais, survenant après des décennies de guerre, elles poussèrent des Carthaginois désormais ruinés à négocier des conditions de paix.

Obligée d'abandonner la Sicile, Carthage dut en outre verser à Rome 3 200 talents d'argent au titre de dommages de guerre au cours de la décennie suivante. La Sicile devint la première province étrangère de Rome (provincia), et la Corse et la Sardaigne n'allaient pas tarder à tomber sous le contrôle de Rome. Dans les faits, Rome négligea en grande partie la Sicile au cours des décennies suivantes, tandis que de leur côté, les Carthaginois durent faire face à des révoltes et à des guerres menées en Libye par des mercenaires qu'on avait oublié de payer. Cependant, en l'espace d'une génération, et cette fois sous le commandement de leur général le plus doué, Hannibal, les Carthaginois apprirent à se concentrer sur la guerre terrestre et revinrent porter la guerre à Rome, arrivant cette fois bien plus près de la Cité, lors d'un autre conflit épique, la deuxième guerre punique, qui prit place entre 218 et 201 avant notre ère.

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Bibliographie

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Traducteur

Yves Palisse
Linguiste passionné d'Histoire, Yves P Palisse est un traducteur indépendant possédant des années d’expérience dans les domaines de la traduction, de l’analyse des médias et du service à la clientèle. Après avoir beaucoup voyagé dans toute l'Europe, Il a fini par poser ses bagages à londres en 1999. Il a une passion pour les sciences humaines, le droit et la justice sociale.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2016, mai 26). Première guerre punique [First Punic War]. (Y. Palisse, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-12366/premiere-guerre-punique/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Première guerre punique." Traduit par Yves Palisse. World History Encyclopedia. modifié le mai 26, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-12366/premiere-guerre-punique/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Première guerre punique." Traduit par Yves Palisse. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 26 mai 2016. Web. 10 oct. 2024.

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