Bibliothèques du monde antique

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Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 23 juillet 2019
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol

Les bibliothèques étaient une caractéristique des grandes villes du monde antique, avec des exemples célèbres comme celles d'Alexandrie, d'Athènes, de Constantinople, d'Éphèse et de Ninive. Ces bibliothèques ne prétaient que très rarement leurs ouvrages et elles étaient généralement conçues pour les chercheurs invités pour étudier et copier ce qui les intéressait le plus. Ce n'est qu'à l'époque romaine que les bibliothèques publiques permirent véritablement à tout le monde de venir lire comme ils l'entendaient. Les textes des anciennes bibliothèques étaient généralement conservés sur des rouleaux de papyrus ou de cuir, inscrits sur des tablettes de cire et d'argile ou liés dans des codexes en parchemin, et ils couvraient tous les sujets, de la lecture des présages aux lettres envoyées entre les anciens dirigeants. Les livres étaient soit achetés, copiés et donnés, mais ils étaient aussi l'un des objets confisqués aux villes par leurs conquérants; telle était la valeur du savoir dans l'antiquité.

The Library of Nysa
Bibliothèque, Nysa
Carole Raddato (CC BY-NC-SA)

Le concept de bibliothèque dans l'Antiquité

Les bibliothèques de l'Antiquité n'étaient pas toujours conçues pour permettre au public de consulter librement des textes ou de les emporter hors de ses murs comme le font les bibliothèques aujourd'hui, bien que certaines aient offert ce service. De nombreuses bibliothèques du Proche-Orient et d'Égypte étaient attachées à des temples ou faisaient partie d'archives administratives ou royales, tandis que dans les mondes grec et romain, ces types de bibliothèques existaient aussi, mais les collections privées devinrent également beaucoup plus courantes. Lorsque les bibliothèques étaient ouvertes au public, elles visaient généralement à permettre aux chercheurs invités de consulter et de copier des textes exactement comme les bibliothèques de référence modernes ou les archives d'un institut de recherche le font aujourd'hui. Les bibliothèques commencèrent à offrir plus que des livres à l'époque romaine, avec des conférences, des orateurs invités à impressionner et des intellectuels se rassemblant pour discuter de questions avec d'autres visiteurs dans la tranquillité de la salle d'audience de la bibliothèque ou du jardin.

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L'acquisition de textes se faisait par la copie ou simplement par l'appropriation de textes trouvés dans d'autres bibliothèques, par le biais de dons de particuliers et à la suite de conquêtes.

Les textes anciens pouvaient prendre de nombreuses formes telles que des rouleaux de papyrus (la forme dominante) ou de cuir, ou être inscrits sur des tablettes de cire ou d'argile. Les rouleaux de papyrus étaient longs, 6 à 8 m étant la norme et parfois les deux côtés étaient utilisés pour l'écriture, généralement en colonnes et avec une large marge laissée en blanc pour les notes ultérieures. Le papyrus était enroulé autour d'un bâton de bois et pouvait être traité pour préserver le matériau, par exemple, l'huile de cèdre était ajoutée pour éloigner les vers. Les rouleaux de cuir étaient réalisés en tannant le matériau ou, dans le cas du vélin ou du parchemin, trempés dans de la chaux éteinte, puis grattés et lissés à l'aide de pierre ponce. À l'époque romaine (du 1er au IVe siècle EC), les feuilles de parchemin pouvaient aussi être attachées ensemble à l'aide de lanières en cuir ou de coutures pour former un codex, parfois avec une couverture en cuir ou en bois. Le codex était beaucoup plus convivial car il permettait plus de texte, on pouvait trouver plus facilement des passages spécifiques (d'où l'origine du marque-page) et il prenait moins d'espace de rangement qu'un rouleau. Le sujet des textes anciens concernait tous les aspects des sociétés antiques et comprenait la religion, les sciences, les mathématiques, la philosophie, la médecine et la correspondance des dirigeants.

Bibliothèques du Proche-Orient

Les bibliothèques étaient l'un des éléments clés des villes du Proche-Orient à partir de la seconde moitié du deuxième millénaire AEC. Les Assyriens, les Babyloniens et les Hittites les avaient tous, tout comme les villes syriennes comme Emar et Ugarit. Les textes qu'elles conservaient revêtaient différentes formes et pouvaient être écrits sur des rouleaux de cuir (magallatu), des planches d'écriture en bois recouvertes de cire, de papyrus et de tablettes d'argile. Ces dernières sont les seules à survivre (en nombre prodigieux), mais elles mentionnent elles-mêmes les autres médias utilisés pour garder les documents écrits et les textes en sécurité pour les générations de lecteurs futures. Souvent, un texte nécessitait plusieurs tablettes, parfois jusqu'à 100. Les langues utilisées comprenaient le cunéiforme, l'akkadien, le sumérien, le hurrien et le grec.

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Cuneiform Synonyms List
Liste des synonymes cunéiformes
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Les cultures du Proche-Orient avaient trois types de bibliothèques, une diversification qui fut observée dans de nombreux autres États par la suite. Il y avait la bibliothèque dans le palais royal, dans les temples et dans les maisons privées. La plus commune était la deuxième catégorie, car c'était là que la plupart des savants et ceux qui étaient capables de lire et d'écrire se trouvaient.

La bibliothèque du palais assyrien de la capitale Ninive, souvent appelée Bibliothèque d'Ashurbanipal d'après le roi de ce nom (r. 668-627 AEC), mais en réalité constituée par plusieurs dirigeants différents, fut créée au VIIe siècle AEC. Cette bibliothèque était composée en grande partie de textes cunéiformes et couvrait à peu près tout ce que les rois avaient pu trouver, des hymnes jusqu'aux mythes. L'acquisition de textes se faisait par la copie ou simplement par l'appropriation de textes trouvés dans d'autres bibliothèques, par le biais de dons de particuliers et à la suite de conquêtes. Les chercheurs estiment que seulement la section des tablettes était composée de 30 000 tablettes d'argile, et celles qui composaient la collection privée d'Ashurbanipal sont très soigneusement écrites et scellées. Alors que tout le monde pleure la perte de la Bibliothèque d'Alexandrie (voir ci-dessous), la bibliothèque de Ninive subit une tragédie similaire lorsqu'elle fut détruite lors de l'invasion des Mèdes en 612 AEC. Heureusement, de nombreuses œuvres avaient déjà été recopiées et survécurent dans d'autres bibliothèques assyriennes.

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Il existait de très célèbres bibliothèques de temple à Babylone, Kalhu, Sippar et Uruk. Ici, les savants - en résidence ou simplement en visite - faisaient des copies de textes, dont beaucoup pouvaient finir dans une bibliothèque privée. Ces dernières n'étaient pas aussi privées que le nom l'indique, mais étaient plutôt des corps de textes sur des sujets précis que certains enseignants ou d'autres professionnels pouvaient étudier et elles pouvaient également être rattachées à un temple . Les travaux couvraient des sujets comme les rituels et la religion (en particulier les incantations, les prières pour l'exorcisme et tout autre rituel nécessitant une formule précise), les découvertes savantes en mathématiques et astronomie, la médecine et la façon correcte de lire les présages.

Bibliothèques égyptiennes

Des collections de ressources textuelles semblables aux archives modernes avaient été conservées en Égypte ancienne depuis l'Ancien Royaume, et il s'agissait de documents concernant les cultes, les textes sacrés, les textes magiques et les dossiers administratifs. Cependant, les bibliothèques égyptiennes étaient plus que des dépôts de textes anciens et étaient régulièrement enrichies en textes contemporains, notamment en ce qui concernait le gouvernement et même les lettres des pharaons. Les Égyptiens avaient aussi de nombreux différents types de bibliothèques, qui se distinguaient des archives pures et qui pouvaient porter des noms tels que « maison des livres » (per-medjat), « maison des écrits » (per-seshw) et « maison des mots divins » (per-medw-netjer). La signification précise de ces termes n'est pas connue et a sans doute varié au fil du temps. Comme au Proche-Orient, les bibliothèques égyptiennes étaient fréquemment associées aux temples et aux palais royaux. Une petite bibliothèque mise au jour à Edfu révèle que des rouleaux de papyrus y étaient conservés dans des coffres placés dans des niches murales.

The Westcar Papyrus
Le papyrus Westcar
Keith Schengili-Roberts (CC BY-SA)

Les Égyptiens possédaient peut-être la bibliothèque la plus célèbre de tous les temps à Alexandrie, bien que malgré sa célébrité, nous ne savons toujours pas exactement quand elle fut fondée ou quand elle fut détruite. La plupart des sources anciennes attribue le mérite de sa fondation à Ptolémée II Philadelphe (r. 285-246 AEC). Combinant une bibliothèque royale et une bibliothèque publique, elle fut l'une des premières à permettre à une personne étrangère au bon fonctionnement de la bibliothèque d'y entrer et d'y étudier les 500 000 à 700 000 rouleaux qu'elle contenait. Cependant, on doute fort que n'importe qui ait pu entrer dans la bibliothèque car elle était probablement réservée à l'usage d'une petite communauté d'érudits.

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Le personnel de la Bibliothèque d'Alexandrie était impitoyable et absolument déterminé à construire le plus grand stock de connaissances au monde en ne laissant aucune source et aucun sujet de côté.

La dynastie ptolémaïque consacra beaucoup de temps et d'argent à construire la bibliothèque d'Alexandrie, acquérant des textes de toute la Méditerranée. Les livres étaient achetés sur des marchés dans des villes comme Athènes et Rhodes, toute correspondance officielle y fut ajoutée, copistes et commentateurs créèrent de nouveaux livres, et même les navires arrivant à Alexandrie pouvaient se voir confisquer les textes qu'ils transportaient afin qu'ils soient ajoutés à la collection de la ville. Les bibliothécaires, sous la direction d'un directeur, étaient impitoyables et absolument déterminés à construire le plus grand stock de connaissances au monde en ne laissant aucune source ni aucun sujet de côté.

Pour faciliter la recherche d'un rouleau, l'immense contenu de la bibliothèque était divisé en sections de genre telles que la poésie tragique, la comédie, l'histoire, la médecine, la rhétorique et le droit. Les bibliothécaires ne se contentaient pas d'accumuler des textes car ils les cataloguaient, les organisaient en livres, chapitres et systèmes de numérotation (dont beaucoup sont encore utilisés aujourd'hui), et ils ajoutaient des notes telles que le lieu et la date à laquelle une pièce avait été jouée. Parfois, une brève évaluation critique était ajoutée à un texte, des guides sur des groupes de textes étaient rédigés, des listes d'auteurs à consulter sur un sujet donné étaient créées ainsi que des mini-encyclopédies qui donnaient de brèves biographies des auteurs et de leurs œuvres majeures. Il y avait même des érudits qui se spécialisaient dans la vérification de l'authenticité des textes anciens.

Ptolemy II Philadelphus Founds the Library of Alexandria
Ptolémée II Philadelphe fonde la bibliothèque d'Alexandrie
Vincenzo Camuccini (Public Domain)

La bibliothèque, plus entièrement soutenue par l'État, déclina à partir du milieu du IIe siècle AEC. Jules César (l. 100-44 AEC) fut tenu responsable par des écrivains anciens comme Plutarque (l. c. 45 - c. 125 EC) d'avoir brûlé la bibliothèque, bien qu'elle ait survécu tant bien que mal, seulement pour être proie à d'autres incendies en c. 270 EC et en 642 EC. Quelle que soit l'histoire exacte de la disparition de cette bibliothèque, heureusement pour la postérité, beaucoup de textes alexandrins avaient été copiés au cours des siècles et ceux-ci avaient souvent atterri dans des bibliothèques byzantines puis furent imprimés à la Renaissance créant un lien tangible entre les anciens manuscrits papyrus et ces éditions que l'on trouve aujourd'hui dans les bibliothèques universitaires et ailleurs.

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Les bibliothèques grecques

Les bibliothèques grecques continuaient d'être dominées par les manuscrits en papyrus, bien qu'un indicateur indiquant que les livres devenaient désormais un spectacle plus courant en dehors des institutions est que, pour les Grecs, le terme bibliothèque pouvait se référer à la fois à l'endroit où les textes étaient stockés et à toute petite collection de livres, maintenant facilement accessibles sur les marchés de l'Athènes du Ve siècle AEC. L'un des propriétaires d'une célèbre collection était le tyran Polycrate de Samos (r. 538-522 AEC). La première bibliothèque publique grecque est attribuée par les auteurs anciens aux efforts des Pisistrate d'Athènes (m. vers 527 AEC). Les pensées des célèbres philosophes grecs étaient l'une des grandes sources de livres - Aristote était lui-même un collectionneur célèbre - mais il y avait toujours débat sur ce qui était mieux pour l'enseignement: la parole parlée ou écrite.

Les dirigeants hellénistiques considéraient souvent les bibliothèques comme un moyen de promouvoir leur règne et de se présenter comme des dirigeants savants et éclairés. Ils pouvaient ainsi parrainer ou soutenir publiquement certains écrivains qui avaient obtenu l'acceptation scientifique (et politique) en faisant admettre leurs œuvres dans une bibliothèque officielle. Nous avons déjà vu les efforts des Ptolémées à Alexandrie, mais d'autres bibliothèques de la même époque comprenaient Pella, Antioche, et Pergame, créée par les Attalides (282-133 AEC), qui aurait eu 200 000 rouleaux. Une autre tendance était que le gymnase présent dans de nombreuses villes grecques avait en son sein une bibliothèque car cet endroit était tout aussi associé à l'apprentissage qu'à l'exercice physique.

Library of Celsus, Ephesus
Bibliothèque de Celsus, Éphèse
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Bibliothèques romaines

La première référence à une bibliothèque à Rome est la collection de livres que le général et consul Æmilius Paullus (vers 229 - 160 AEC) ramena chez lui après avoir vaincu Persée de Macédoine (vers 212 - 166 AEC) en 168 AEC. C'était un modèle souvent répété, un cas notoire étant l'appropriation par Sulla de la bibliothèque d'Aristote lorsqu'il pilla Athènes en 84 AEC. Comme dans les cultures antérieures, les bibliothèques étaient particulièrement associées aux temples, aux palais et aux archives d'État, et, comme en Grèce, la combinaison gymnase et bibliothèque, maintenant appelée palestra, fut maintenue. Les écrivains romains étaient des commentateurs prolifiques sur les œuvres de leurs prédécesseurs grecs et ils avaient donc clairement accès à ces textes dans les bibliothèques. Les bibliothèques romaines avaient tendance à être divisées en deux zones: l'une pour le latin et l'autre pour les œuvres grecques.

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Le nombre croissant d'enfants envoyés à des enseignants fut une manne pour la création de livres, ainsi que l'idée qu'un citoyen romain respectable devait non seulement posséder une bonne connaissance de la littérature, mais aussi avoir sa propre collection de livres, une bibliothèque privée souvent mise à la disposition d'un large cercle familial mais aussi cercle d'amis. Une de ces bibliothèques fut fouillée à Herculanum. Appartenant à L. Calpurnius Piso (beau-père de Jules César), on y a trouvé les restes carbonisés de près de 1 800 rouleaux qui auraient été conservés dans des niches murales ou des armoires cloisonnées (armaria) disposées autour d'une table de lecture centrale.

À la fin de la République romaine, des personnalités telles que Jules César, le consul Asinius Pollio (75 AEC - 4 EC) puis l'empereur Auguste (r. 27 AEC - 14 EC), mirent en pratique l'idée que les livres appartenaient à tous et ils construisirent ainsi les premières bibliothèques véritablement publiques par opposition aux institutions basées sur invitation des époques précédentes. La preuve que les bibliothèques célèbres étaient effectivement accessibles à tous et conçues pour être ainsi est référencée par des écrivains tels que Ovide (43 AEC - 17 CE) et Pline l'Ancien (23-79 EC). Une pancarte qui survit de la bibliothèque de Pantène à Athènes déclare : « Aucun livre ne sera sorti... Ouvert de l'aube à midi » (Hornblower, 830). Généralement, un préposé allait chercher le rouleau souhaité tandis que les copieurs et les restaurateurs pouvaient être à l'œuvre dans les coulisses.

The Gospels
Évangile
Kotomi Yamamura (CC BY-NC-SA)

Il y avait tellement de bibliothèques - la ville de Rome finirait peut-être par avoir 28 bibliothèques publiques à elle seule - que Vitruve (vers 90 - vers 23 AEC), le célèbre architecte et savant, consacra une partie de son De Architectura aux considérations appropriées lors de la construction d'une bibliothèque. Il recommanda qu'une bibliothèque fasse face à l'est pour non seulement avoir la meilleure lumière et mais aussi pour réduire l'humidité. D'autres écrivains indiquèrent que les planchers de la bibliothèque devaient être de marbre vert et que les plafonds ne devaient certainement pas être dorés afin d'éviter tout éblouissement et toute fatigue inutile pour les yeux.

Les bibliothèques romaines en arrivèrent à être l'endroit où un auteur diffusait son travail pour la première fois, en lisant à haute voix devant un tout petit public. La bibliothèque Palatine d'Auguste fut également utilisée pour toutes sortes de réunions, y compris les audiences impériales et les sessions du Sénat romain. Une autre combinaison possible de fonctions était d'avoir des bibliothèques dans les bains romains; les thermes de Trajan (r. 98-117 EC), Caracalla (r. 211-217 EC) et Dioclétien (r. 284-305 EC) à Rome avaient tous des salles identifiées par au moins certains chercheurs comme bibliothèques, bien que, si elles l'étaient vraiment, on ne pouvait sans doute pas emporter un rouleau dans le sudatorium. Tout comme pour de nombreux autres éléments de leur culture, les Romains répandirent l'idée de bibliothèques publiques à travers leur empire avec des bibliothèques célèbres établies à Éphèse (la Bibliothèque de Celsus, achevée en 117 EC) et à Athènes (la Bibliothèque d'Hadrien, achevée vers 134 EC). D'autres bibliothèques célèbres du IIe siècle EC comprenaient celles de Rhodes, Kos et Taormina (Tauromenium).

A Monk Tasting Wine
Un moine goûtant son vin
Unknown Artist (Public Domain)

Bibliothèques byzantines

Bien que l'Empire byzantin ait possédé une bibliothèque impériale et une bibliothèque patriarcale (dirigée par l'évêque en chef) pendant une grande partie de son histoire et qu'il ait pu se vanter d'avoir l'une des plus grandes bibliothèques à Constantinople avec ses 120 000 rouleaux (elle brûla vers 475) en général, dans l'Antiquité tardive, les bibliothèques publiques commencèrent à disparaître dans le monde greco-romain. Les livres ne disparurent certainement pas complètement, et les monastères byzantins devinrent les grands conservateurs de textes anciens dans leurs bibliothèques. Acquis grâce à des copies diligentes et grâce aux dons de généreux mécènes, un monastère typique se portait bien s'il pouvait se vanter de posséder 50 livres, et ceux-ci n'étaient vraiment disponibles que pour que les savants puissent les consulter; les bibliothèques revenaient peu à peu au rôle plus limité qu'elles avaient joué au Proche-Orient et en Égypte.

De nouveaux livres furent produits, en grande partie grâce à la religion chrétienne qui, contrairement aux anciennes croyances païennes, transférait des idées à de nouveaux adeptes en utilisant le mot écrit plutôt que simplement l'instruction orale. Les textes écrits pouvaient rappeler des histoires aux convertis ainsi que des hymnes et des rituels.. Les débats interminables que les savants chrétiens créèrent avec de nouvelles idées et interprétations de textes plus anciens, leurs commentaires et les schismes qui en résultèrent ont tous provoqué un essor tant dans la production de livres que dans la lecture (mais aussi parfois la destruction de ces livres considérés comme subversifs). Des exemples notables de bibliothèques byzantines sont celles des monastères du mont Athos et du mont Sinaï, qui contiennent environ le quart de tous les manuscrits médiévaux qui subsistent. C'est en grande partie grâce aux moines byzantins, alors, toujours affairés à produire leurs beaux mais coûteux manuscrits enluminés, que nous pouvons aujourd'hui lire, étudier et apprécier les œuvres de noms tels que Hérodote, Sophocle et Thucydide.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2019, juillet 23). Bibliothèques du monde antique [Libraries in the Ancient World]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1428/bibliotheques-du-monde-antique/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Bibliothèques du monde antique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 23, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1428/bibliotheques-du-monde-antique/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Bibliothèques du monde antique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 23 juil. 2019. Web. 18 avril 2024.

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