Sacre de Napoléon Ier

Article

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 06 juillet 2023
X
translations icon
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol

Le sacre de Napoléon Ier comme empereur des Français eut lieu le dimanche 2 décembre 1804, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cérémonie sacrée destinée à légitimer le règne de Napoléon, le sacre marque la naissance du Premier Empire français (1804-1814; 1815) et établit la dynastie impériale des Bonaparte.

The Coronation of Napoleon I
Le sacre de Napoléon Ier
Jacques-Louis David (Public Domain)

Fait significatif, le sacre se déroula en présence du pape Pie VII (1800-1823), ce qui, avec le Concordat de 1801, marquait la réconciliation entre la France et l'Église catholique. Mais le sacre avait aussi une composante laïque, reconnaissant l'idée que Napoléon gouvernait avec le consentement du peuple qui avait approuvé son élévation au rang d'empereur lors d'un plébiscite. La cérémonie se distinguait des couronnements des monarques français précédents, car Napoléon combina divers rites de la dynastie carolingienne, de l'Ancien Régime et de la Première République française pour renforcer sa légitimité.

Supprimer la pub
Advertisement

Contexte : La chute d'un royaume

Au cours des deux siècles qui avaient précédé la Révolution française (1789-1799), la monarchie absolue s'était enracinée dans le royaume de France. Alors que l'autorité des premiers rois français était largement confinée à leurs domaines personnels autour de l'Île-de-France en raison des intérêts concurrents des puissants seigneurs locaux, au XVIIe siècle, le pouvoir en France était devenu centralisé; en effet, le roi soleil Louis XIV de France (r. de 1643 à 1715) avait une telle emprise sur son royaume qu'il put un jour déclarer "L'état, c'est moi !". Après avoir écrasé une rébellion de seigneurs féodaux, la Fronde (1648-1653), Louis XIV attaqua et démantela les derniers obstacles à son autorité absolue, tandis que ses diverses guerres, réformes et projets de construction permirnt à la France de devenir l'une des premières puissances d'Europe. Le roi soleil gouvernait depuis son célèbre et opulent palais de Versailles, où le protocole rigide de la vie de cour signifiait que tout tournait autour du roi. L'isolement relatif de Versailles par rapport à Paris conférait également à la monarchie un aspect presque mythique.

Bonaparte avait beau avoir le pouvoir d'un roi absolutiste, il n'avait que le titre de Premier Consul d'une république régicide.

Un mode de gouvernance aussi extravagant ne pouvait durer éternellement et le règne du successeur du roi soleil, le roi de France Louis XV (r. de 1715 à 1774), vit le royaume s'endetter davantage et s'enliser dans des guerres perpétuelles. Les idées populaires du Siècle des Lumières alertèrent de nombreux Français sur les sombres réalités de l'inégalité sociale rampante qui se cachait derrière le masque de splendeur dorée de l'Ancien Régime; les tensions continuèrent à couver avant de finalement exploser en 1789, date du début de la Révolution française. Des événements tels que la prise de la Bastille et la marche des femmes sur Versailles marquèrent le démantèlement rapide d'une monarchie française presque millénaire, les citoyens qui avaient longtemps payé le prix de l'absolutisme prenant enfin leur revanche. Le coup de grâce fut donné le 10 août 1792, lorsque des milliers de Parisiens prirent d'assaut le palais des Tuileries et massacrèrent quelque 600 gardes suisses. La famille royale fut emprisonnée et, un peu plus d'un mois plus tard, la monarchie fut officiellement abolie au profit d'une République française. L'infortuné roi Louis XVI de France (r. de 1774 à 1792) fut jugé pour trahison et fut exécuté le 21 janvier 1793; son épouse, la détestée reine Marie-Antoinette (1755-1793), le suivit à la guillotine neuf mois plus tard. La Première République française fut baptisée dans le sang royal.

Supprimer la pub
Advertisement

Bien entendu, la fin de l'absolutisme en France ne signifiait pas que les choses allaient se dérouler sans heurts. Soucieux d'empêcher la Révolution de s'étendre au-delà des frontières françaises, les anciens régimes d'Europe formèrent une coalition anti-française, entraînant le continent dans les guerres de la Révolution française (1792-1802). Les premières défaites françaises provoquèrent la montée en puissance du Comité de salut public, dirigé par les Jacobins et dominé par Maximilien Robespierre (1758-1794). Obsédé par la création d'une république parfaitement pure et vertueuse, Robespierre supervisa les arrestations et les exécutions de royalistes et d'autres dissidents politiques présumés; son règne de la Terreur, qui dura dix mois, ne prit fin qu'avec sa propre chute et son exécution en juillet 1794. Par la suite, le Directoire français, corrompu et inefficace, prit le pouvoir. Bien que les armées françaises aient été constamment victorieuses sous le règne du Directoire, celui-ci était impopulaire. La famine et la pauvreté sévissaient dans tout le pays, tandis que plusieurs tentatives de coups d'État témoignèrent de l'instabilité terminale du gouvernement. À l'approche de la dixième année de la Révolution, la population, lasse de la guerre et fatiguée du chaos, était prête à accepter tout gouvernement susceptible de lui offrir la stabilité.

General Bonaparte in the Coup d'état of 18 Brumaire
Le général Bonaparte lors du coup d'État du 18 brumaire
François Bouchot (Public Domain)

Cette stabilité leur fut finalement offerte par Napoléon Bonaparte (1769-1821), un général populaire d'origine corse qui prit le pouvoir lors du coup d'État du 18 Brumaire, les 9 et 10 novembre 1799. En tant que Premier Consul du nouveau gouvernement, Bonaparte mit en place une nouvelle constitution et annonça la fin de la Révolution. Il légitima son nouveau régime en battant les Autrichiens à la bataille de Marengo (14 juin 1800) et en mettant fin aux guerres révolutionnaires deux ans plus tard. Bien qu'il ait prétendu être la personnification de la Révolution, Bonaparte commença à prendre des mesures autoritaires et à faire revivre certains mécanismes de l'Ancien Régime; il invita les émigrés contre-révolutionnaires à revenir en France, réconcilia la France avec l'Église catholique par le Concordat de 1801 et rétablit même un système de hiérarchie sociale théoriquement fondé sur le mérite mais qui, en réalité, favorisait la noblesse. En 1802, un plébiscite confirma Bonaparte dans ses fonctions de Premier consul à vie, ce qui le conforta dans son rôle de dictateur.

Supprimer la pub
Advertisement

Transition vers l'empire

Bonaparte avait beau avoir le pouvoir d'un roi absolutiste, il n'avait encore que le titre de Premier consul d'une république régicide. Il savait que pour assurer sa position en France et être traité en égal par les monarques d'Europe, il devait établir une sorte de monarchie héréditaire qui lui soit propre. L'occasion se présenta en février 1804, lorsqu'un complot royaliste contre sa vie fut découvert. L'affaire Cadoudal, du nom de son principal protagoniste Georges Cadoudal, était un complot soutenu par les Britanniques visant à tuer ou à enlever Bonaparte et à restaurer la Maison de Bourbon en exil sur le trône de France. Après avoir appréhendé Cadoudal et les autres conspirateurs, Bonaparte déclara au peuple français qu'il était le protecteur des libertés conquises lors de la Révolution; s'il était tué, rien n'empêcherait la France de retomber dans le chaos politique ou, pire encore, entre les mains des Bourbons. La seule solution, selon lui, était l'instauration d'une monarchie héréditaire afin d'assurer une transition sans heurt du pouvoir.

En 1804, la plupart de ceux qui auraient été suffisamment populaires pour s'opposer au couronnement de Napoléon étaient soit morts, soit en disgrâce.

Fin mars 1804, le Conseil d'État se réunit pour discuter du meilleur titre à donner à Bonaparte. Presque immédiatement, le titre de "roi" fut écarté pour éviter toute association avec l'ancienne monarchie des Bourbons. Les titres de "prince" et de "consul", trop modestes, furent également écartés. Finalement, le Conseil opta pour le titre d'"empereur" qui était, selon lui, "le seul [titre] digne de lui et de la France" (Roberts, 342). Le 18 mai 1804, le Sénat conféra officiellement le titre impérial à Bonaparte, qui prit le nom de Napoléon Ier. Onze ans seulement après le procès et l'exécution de Louis XVI, la France était à nouveau une monarchie héréditaire. La popularité de Napoléon et ses promesses de sauvegarder les libertés françaises firent que peu de gens s'y opposèrent; en effet, un plébiscite organisé pour confirmer la transition vers l'empire vota massivement en faveur de la mesure (avec un incroyable taux d'approbation de 99,93 %, le plébiscite avait certainement été trafiqué, bien que le régime napoléonien ait été réellement populaire).

Parmi les anciens dirigeants républicains français, la plupart de ceux qui auraient été suffisamment populaires pour s'opposer au couronnement de Napoléon étaient, en 1804, soit morts, soit en disgrâce. Ceux qui étaient encore assez influents pour rivaliser avec Napoléon furent dûment séduits par l'octroi de titres. Le lendemain de sa proclamation, Napoléon nomma quatre "maréchaux de l'empire" honoraires et quatorze "maréchaux de l'empire" actifs; il s'agissait de fidèles et de membres de la famille comme Louis-Alexandre Berthier et Joachim Murat, mais aussi de rivaux potentiels comme Jean-Baptiste Jourdan et Jean Bernadotte, que l'on amadoua pour qu'ils ne fassent pas d'histoires. En été, la situation semblait suffisamment stable pour que Napoléon commence à préparer son couronnement.

Supprimer la pub
Advertisement

Les préparatifs

Le 12 juin 1804, l'ancien Conseil d'État, rebaptisé Conseil impérial, se réunit à Saint-Cloud pour régler les détails du futur couronnement. Le Conseil décida de ne pas organiser le couronnement dans le lieu traditionnel de Reims, toujours pour éviter toute association désagréable avec les Bourbons. Aix-la-Chapelle fut envisagée en raison de son association avec Charlemagne, mais il fut finalement décidé de tenir la cérémonie dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, et la date fut fixée au 2 décembre 1804.

La conversation porta ensuite sur l'héraldique du nouvel empire. La fleur de lys, symbole de l'ancien royaume de France, fut abandonnée au profit d'un aigle aux ailes déployées, au motif que l'aigle "affirme la dignité impériale et rappelle Charlemagne" (Roberts, 348). Pour son emblème personnel, Napoléon choisit l'abeille, associée au roi franc du haut Moyen Âge Childéric Ier (r. d'environ 458 à 481), un des premiers membres de la dynastie mérovingienne. En choisissant l'abeille comme emblème, Napoléon entendait lier sa propre dynastie aux Mérovingiens, souvent considérés comme les fondateurs de la France. En 1804, il n'avait toujours pas d'enfant et il semblait de plus en plus probable que sa femme, la belle mais vieillissante Joséphine de Beauharnais, n'en aurait jamais. Pour l'heure, Napoléon désigna son frère aîné, Joseph, comme héritier, et l'un de ses frères cadets, Louis, comme second héritier.

Arrival of Napoleon at the Notre-Dame de Paris for his Coronation
Arrivée de Napoléon à Notre-Dame de Paris pour son couronnement
Charles Percier & Pierre François Léonard Fontaine (Public Domain)

Ces détails réglés, la cour impériale pouvait désormais se consacrer à la préparation de la cathédrale à proprement parler. La tâche fut confiée aux architectes Percier et Fontaine, qui divisèrent l'espace en deux centres distincts: à l'une des extrémités, près du chœur de la cathédrale, un espace fut aménagé pour l'aspect religieux de la cérémonie. Le trône papal y fut installé à gauche de l'autel, et un espace fut prévu pour les cardinaux, archevêques et autres membres du clergé. Au milieu, un prie-dieu fut installé pour que l'empereur et l'impératrice puissent s'agenouiller devant le pape. À l'autre extrémité de l'église, près de la grande nef, un second espace fut préparé pour la partie laïque de la cérémonie. Un grand trône impérial y fut construit sous un arc de triomphe décoré d'aigles et drapé de velours rouge. Cette partie de la cathédrale était ornée d'images grecques et romaines anciennes, de sorte qu'un observateur puisse établir un lien subliminal entre Napoléon et des héros antiques tels qu'Alexandre le Grand. Entre les parties profane et religieuse, il y avait suffisamment d'espace pour accueillir les 6 000 invités.

Supprimer la pub
Advertisement

Le 2 novembre, le pape Pie VII quitta Rome pour Paris et rencontra Napoléon à la fin du mois entre Nemours et Fontainebleau. Napoléon n'était guère le catholique idéal: il avait en effet flirté avec l'idée de se convertir à l'islam lors de sa campagne d'Égypte et avait déjà fait la guerre aux États pontificaux et emprisonné le prédécesseur de Pie VII. L'empereur reconnaîssait cependant l'importance de la religion dans une telle cérémonie et était conscient que nombre de ses nouveaux sujets étaient favorables à une réconciliation avec l'Église. Le pape, quant à lui, fut d'abord réticent à l'idée de célébrer le couronnement, mais après de nombreuses négociations, il finit par être persuadé de le faire. L'une de ses conditions était que le mariage de Napoléon et de Joséphine soit refait selon les rites de l'Église; leur mariage en 1796 avait été une cérémonie d'État hâtive. Napoléon accepta et son demi-oncle, le cardinal Joseph Fesch, célébra les noces religieuses dans la nuit du 1er décembre. Satisfait, le pape Pie VII entra à Paris aux côtés du nouvel empereur des Français.

La cérémonie

Les invités commencèrent à arriver à la cathédrale à 6 heures du matin le dimanche 2 décembre 1804. En attendant le début de la cérémonie, ils se blottirent sous un auvent en bois de style néogothique pour échapper à la neige qui commençait à tomber autour d'eux. Une heure plus tard, les premiers sons de la musique se firent entendre: 460 musiciens et choristes se mirent à jouer; ils appartenaient à des formations telles que la chapelle impériale, le théâtre Feydeau ou l'Opéra. À l'ouverture des portes, les invités se pressèrent à l'intérieur, remettant leur invitation à l'un des 92 guichetiers, tandis que des soldats les escortèrent jusqu'à leur siège. Outre d'importantes personnalités françaises, la plupart des membres du corps diplomatique figuraient parmi les invités, à l'exception notable des représentants du Royaume-Uni (en guerre avec la France), de la Russie et de la Suède (qui protestaient contre la récente exécution du duc d'Enghien par les Français). Le pape arriva à pied, sous un dais porté par douze palefreniers en damas rouge.

Napoleon in Coronation Robes
Napoléon Ier en costume de sacre
François Gérard (Public Domain)

À 10 heures, des salves d'artillerie alertèrent la ville que Napoléon et Joséphine avaient quitté le palais des Tuileries et se rendaient à la cathédrale. L'empereur et l'impératrice montèrent dans un grand carrosse tiré par huit chevaux blancs et furent accompagnés d'un cortège si nombreux qu'il dut s'arrêter à plusieurs reprises pour se frayer un passage dans des endroits particulièrement étroits. Le cortège était conduit par le nouveau maréchal Murat, gouverneur de Paris, et comprenait la famille et les conseillers de Napoléon, tous décorés de nouveaux titres: Joseph Bonaparte, grand électeur, Cambacérès, archichancelier, et Talleyrand, archichambreur, entre autres. À 11 heures, le cortège s'arrêta devant Notre-Dame et Napoléon sortit de sa voiture pour revêtir sa robe de sacre, un manteau de velours cramoisi, doublé d'hermine et parsemé d'abeilles d'or. Alors que Joseph l'aidait à enfiler la robe, qui pesait apparemment 36 kilos, Napoléon se tourna vers son frère et lui dit, dans sa langue maternelle, l'italien : " Si seulement papa pouvait nous voir maintenant " (Bell, 63). L'impératrice Joséphine portait une robe similaire, et était assistée par les trois sœurs de Napoléon.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

À 11 h 45, l'empereur et l'impératrice entrèrent dans la cathédrale tandis que le chœur chantait des hymnes. Ils furent accueillis par l'archevêque de Paris qui les aspergea d'eau bénite avant qu'ils ne rejoignent leurs places respectives. Selon Laure d'Abrantes, une dame d'honneur qui se tenait près de Napoléon, l'empereur fut rapidement lassé par la longueur de la célébration et dut à plusieurs reprises réprimer un bâillement. Pourtant, Napoléon "fit tout ce qu'on lui demandait de faire avec bienséance" (Roberts, 355). Au point culminant de l'événement, la couronne de Napoléon fut présentée. La couronne française traditionnelle ayant été détruite pendant la Révolution, il s'agissait d'une nouvelle couronne, fabriquée pour ressembler à celle de Charlemagne. Napoléon la prit et la plaça sur sa propre tête; bien que des récits ultérieurs aient prétendu qu'il s'agissait d'une décision spontanée prise pour contrarier le pape, l'autocouronnement de Napoléon avait en fait été répété en même temps que tout le reste et avait été effectué avec l'approbation de Pie VII. Napoléon couronna ensuite Joséphine, qui s'agenouilla devant lui, un moment immortalisé par le tableau de Jacques-Louis David.

Empress Joséphine in Coronation Robes
L'Impératrice Joséphine en costume de sacre
Baron François Gérard (Public Domain)

Après le couronnement, le pape Pie VII bénit l'empereur et l'impératrice, puis Napoléon prêta serment :

Je jure de maintenir l'intégrité du territoire de la République ; de respecter et de faire respecter les lois du concordat et la liberté des cultes ; de respecter et faire respecter l'égalité des droits, la liberté politique et civile, l'irrévocabilité des ventes des biens nationaux ; de ne lever aucun impôt, de n'établir aucune taxe qu'en vertu de la loi ; de maintenir l'institution de la légion d'honneur ; de gouverner dans la seule vue de l'intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français. (Comte L.-P. de Ségur: Procès verbal du sacre, 1805)

Le serment fut suivi de nouvelles salves d'artillerie et des cris de "Vive l'empereur !". Le cortège impérial quitta alors la cathédrale et redescendit dans les rues de Paris, suivi par le cortège papal. Des milliers de soldats s'alignèrent dans les rues pour retenir les foules qui espéraient apercevoir leur nouvel empereur.

Conclusion

Régnant depuis son glorieux château de Versailles, le roi Louis XIV avait un jour déclaré qu'il était l'État, expression de l'absoluité de son pouvoir. Le jour du sacre, un siècle plus tard, l'empereur Napoléon Ier aurait certainement pu faire une déclaration similaire. La France qu'il dirigeait était plus puissante, plus centralisée que l'Ancien Régime du Roi Soleil, et semblait bénéficier de la bénédiction de Dieu et du peuple. Onze ans après que Louis XVI et Marie-Antoinette eurent perdu leur tête sur la place de la Révolution, la tête de Napoléon fut ointe et couronnée, inaugurant la période du Premier Empire français et livrant à la mort la Première République française régicide.

Napoleon I on his Imperial Throne
Napoléon Ier sur le trône impérial
Jean-Auguste-Dominique Ingres (Public Domain)

Le nouvel empereur ne tarda pas à être mis à l'épreuve: le 11 avril 1805, une nouvelle alliance anti-française fut lancée contre lui lors de la guerre de la Troisième Coalition (1805-1806). Le 2 décembre 1805, un an exactement après son couronnement, Napoléon battit les armées autrichiennes et russes à la bataille d'Austerlitz. Souvent considérée comme la plus grande victoire de la carrière de Napoléon, Austerlitz consolida le pouvoir impérial proclamé un an plus tôt.

Supprimer la pub
Publicité

Questions & Réponses

Quand eut lieu le sacre de Napoléon Ier ?

Le sacre de Napoléon Ier eut lieu le dimanche 2 décembre 1804 en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Qui refusa d'assister au couronnement de Napoléon ?

Deux des frères de Napoléon, Lucien et Jérôme Bonaparte, n'assistèrent pas au couronnement après s'être brouillés avec Napoléon. La mère de Napoléon, Letizia, n'assista pas non plus au sacre par solidarité avec ses deux fils cadets. Les ambassadeurs de Russie et de Suède boycottèrent le couronnement pour protester contre la récente exécution du duc d'Enghien.

Que se passa-t-il lors du sacre de Napoléon ?

Lors du couronnement de Napoléon, le nouvel empereur français plaça la couronne sur sa propre tête avant de couronner son épouse, l'impératrice Joséphine, qui s'était agenouillée devant lui. Contrairement à la croyance populaire, la décision de Napoléon de se couronner lui-même avait été planifiée et n'avait pas été prise pour contrarier le pape Pie VII, qui l'avait approuvée au préalable.

Pourquoi le sacre de Napoléon est-il important ?

Le couronnement de Napoléon est important car il marque la naissance du premier empire français, inaugure l'ère napoléonienne et marque le retour de la monarchie en France après la Révolution française.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, juillet 06). Sacre de Napoléon Ier [Coronation of Napoleon I]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2251/sacre-de-napoleon-ier/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Sacre de Napoléon Ier." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 06, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2251/sacre-de-napoleon-ier/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Sacre de Napoléon Ier." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 06 juil. 2023. Web. 05 mai 2024.

Adhésion