Comité de Salut Public

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 24 novembre 2022
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Committee of Public Safety Emblem, 1794 (by Jacques-Nicolas Billaud-Varenne, Public Domain)
Emblème du Comité de salut public, 1794
Jacques-Nicolas Billaud-Varenne (Public Domain)

Pendant la Révolution française (1789-1799), le Comité de salut public était un organe politique créé pour superviser la défense de la République française contre les ennemis étrangers et nationaux. Pour atteindre cet objectif, le Comité mit en place le règne de la Terreur (1793-1794), au cours duquel il exerça des pouvoirs quasi dictatoriaux sur la France.

Au sommet de son pouvoir, le Comité comptait douze membres qui gouvernèrent la France pendant dix mois consécutifs, du début de la Terreur en septembre 1793 à la chute de Maximilien Robespierre en juillet 1794 (à la seule exception de Hérault de Séchelles, exécuté en avril). Le Comité atteignit son objectif de remporter des victoires dans les guerres de la Révolution française (1792-1802), ce qu'il fit en promulguant des conscriptions de masse et en appliquant des réformes aux armées des citoyens français. Il est peut-être plus célèbre pour avoir orchestré et supervisé la Terreur, au cours de laquelle 16 594 personnes furent guillotinées à travers la France et des milliers d'autres moururent sans procès.

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Origines

Comme son nom l'indique, le Comité de salut public fut créé à un moment où la sécurité de la jeune République française - et même de la Révolution - était menacée. Bien que les Français aient temporairement repoussé l'invasion étrangère lors de la bataille de Valmy, la liste des puissances européennes rejoignant la guerre de la Première Coalition (1792-1797) contre la France ne cessait de s'allonger, tandis que de larges pans de la province se rebellaient contre le gouvernement révolutionnaire de Paris. Les citoyens français, paranoïaques, voyaient leurs libertés nouvellement acquises ne tenir qu'à un fil, ce qui les poussa à s'en prendre aux contre-révolutionnaires présumés dans des actes de violence sanglants comme les massacres de septembre 1792. Pendant ce temps, la monnaie de la France révolutionnaire, l'assignat, perdait rapidement de sa valeur, entraînant un chômage et une famine généralisés. En réalité, la République française était étranglée de toutes parts ; la société égalitaire promise par la Révolution était en danger d'étouffement prématuré.

Le rôle premier du Comité était d'agir en tant que conseil de guerre et d'élaborer une stratégie pour vaincre les ennemis de la République, qu'ils soient étrangers ou nationaux.

C'est dans ce contexte apocalyptique que le Comité de salut public est créé le 6 avril 1793. Son objectif premier était d'agir en tant que conseil de guerre et d'élaborer des stratégies pour vaincre les ennemis de la République, tant étrangers que nationaux. Mais il servait également à "surveiller et accélérer" toute fonction gouvernementale pouvant se rapporter à la guerre et au renseignement, comme la fabrication de matériel ou le maintien de l'ordre (Palmer, 31). Cette immense responsabilité allait contribuer à faire de lui un conseil exécutif sans en porter le nom. Au départ, cependant, il n'avait aucun pouvoir inhérent et était simplement l'un des nombreux comités sous l'égide plus large du gouvernement provisoire de la France, la Convention nationale. Chacun des neuf membres du Comité de salut public (plus tard porté à douze) était censé être élu par la Convention une fois par mois afin d'empêcher certains individus de devenir trop puissants, tandis que le Comité faisait des rapports hebdomadaires à la Convention. Au moins sur le papier, la Convention se réservait le pouvoir de censurer le Comité et d'annuler ses décisions, mais cela ne se produisit jamais.

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Le Comité de salut public vit le jour en grande partie grâce aux efforts de Georges Danton (1759-1794), dont le leadership contribua à renverser la monarchie lors de l'assaut du palais des Tuileries huit mois plus tôt. Danton avait également contribué à la création du Tribunal révolutionnaire, qui devait juger et condamner les contre-révolutionnaires. Une telle institution était essentielle à la sécurité de l'État et permettait d'éviter que des foules hystériques ne se fassent justice elles-mêmes ; selon les propres mots de Danton, le gouvernement doit être terrible "pour que le peuple n'ait pas à l'être" (Furet, 220). Il fut à l'origine de la création du Comité de salut public pour cette même raison, sans se rendre compte qu'il jetait les bases du règne de la Terreur, auquel il s'opposerait plus tard.

Portrait of Georges Danton, 1790
Portrait de Georges Danton, 1790
Anonymous (Public Domain)

Au début, le Comité était centré sur le leadership de Danton ; sept des neuf membres du Comité étaient des adeptes de l'aile dantoniste du parti politique connu sous le nom de la Montagne. Cependant, l'étoile de Danton blêmit rapidement, car le vent de la guerre continuait de tourner contre les Français, et ses ouvertures de paix n'aboutissaient à rien. En juillet 1793, lui et ses partisans furent chassés du Comité, remplacés par des membres plus radicaux de la Montagne, prêts à aller plus loin pour sauver la République. En septembre, ils étaient douze ; à une exception près, ces douze resteraient au pouvoir pendant dix mois consécutifs, au cours desquels ils orchestreraient et superviseraient la phase la plus sanglante de la Révolution française.

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Douze au pouvoir

Le pouvoir des douze finit par éclipser celui de la Convention nationale ; l'autorité du Comité s'éleva à des hauteurs quasi dictatoriales jusqu'à ce que les événements du 9 thermidor an II (27 juillet 1794) n'entraînent la chute de Robespierre. Les douze membres ne s'appréciaient pas toujours et n'étaient pas toujours d'accord sur les questions de politique générale. Certains étaient certainement plus populaires et plus influents que d'autres, Maximilien Robespierre étant souvent reconnu comme le visage du Comité. Pourtant, leur administration fut l'une des plus efficaces que la France connaîtrait au cours de la décennie chaotique de la Révolution, car chaque homme travaillait aux tâches qui lui convenaient le mieux. En vérité, selon les mots célèbres de Thomas Carlyle, "La Terre n'a jamais vu d'ensemble plus étrange de maîtres des nuages" (649). Voici une liste des "Douze au pouvoir", comme les appelle l'historien R. R. Palmer dans son livre éminent du même nom :

  • Bertrand Barère (1755-1841) : avocat doucereux issu d'une famille d'avocats, chef de file de " la Plaine ", l'équivalent d'un parti indépendant à la Révolution. Il fut le premier membre élu au Comité de salut public et servit souvent de liaison entre le Comité et la Convention nationale, où il resta populaire. En raison de ses nombreux discours et ouvrages en faveur de la Terreur, il fut surnommé "l'Anacréon de la Guillotine".

Bertrand Barère
Bertrand Barère
Jean-Louis Laneuville (Public Domain)

  • Jacques-Nicolas Billaud-Varenne (1756-1819) : avocat sans succès, il se radicalisa plus tôt dans sa vie que la plupart de ses collègues. Il fut l'un des défenseurs les plus militants de la Terreur, faisant cette désormais célèbre déclaration : " ou la révolution triomphera, ou nous mourrons tous " (Schama, 809).
  • Lazare Carnot (1753-1823) : ancien officier de l'armée et brillant mathématicien. Il joua un rôle déterminant dans la réforme des armées de la République et dans le retournement de la guerre de la Première Coalition en faveur de la France ; pour cette raison, il fut surnommé "l'organisateur de la victoire".
  • Jean-Marie Collot d'Herbois (1750-1796) : acteur et dramaturge, connu pour son caractère excitateur. Avec Billaud-Varenne, il fut l'un des deux derniers membres ajoutés au Comité pour apaiser les Hébertistes "ultra-révolutionnaires" après l'insurrection du 5 septembre. Collot supervisa le massacre à grande échelle des suspects après la Révolte de Lyon.
  • Georges Couthon (1756-1794) : avocat qui avait perdu l'usage de ses jambes à cause d'une méningite, le confinant dans un fauteuil roulant en 1793. Il fut le principal auteur de la tristement célèbre loi du 22 prairial et forma, avec Robespierre et Saint-Just, un triumvirat officieux au sein du Comité.
  • Jeanbon Saint-André (1749-1813) : ancien ministre protestant qui supervisa la reconstruction de la marine française.
  • Robert Lindet (1746-1825) : à 46 ans, il était le doyen du Comité. Avocat, il était en charge de la Commission nationale de l'alimentation, qui supervisait la production agricole et industrielle pendant la Terreur.
  • Pierre-Louis Prieur, dit Prieur de la Marne (1756-1827) : avocat, il supervisa la Terreur en Bretagne mais on ne sait pas grand-chose d'autre sur lui ; sans lien avec le Prieur de la Côte-d'Or.
  • Claude-Antoine Prieur-Duvernois dit « Prieur de la Côte d'Or (1763-1832) : ingénieur militaire, aida Carnot à organiser la défense de la nation ; sans rapport avec le Prieur de la Marne.
  • Maximilien Robespierre (1758-1794) : avocat arrageois. Bien-pensant, chaste, souvent perdu dans ses pensées. Ses discours ressemblaient plus à des leçons de morale qu'à autre chose, mais il gagna rapidement en popularité au sein du Club des Jacobins car, pour paraphraser Mirabeau, il croyait vraiment tout ce qu'il disait. C'est pour cette raison qu'on le surnomma "l'Incorruptible".
  • Louis Antoine Saint-Just (1767-1794) : jeune avocat qui avait été un grand admirateur de Robespierre avant de devenir son plus important allié. Il fut à l'origine d'importants progrès dans l'effort de guerre en tant que commissaire militaire, mais on se souvient surtout de lui comme l'un des plus fervents partisans de la Terreur, ce qui lui valut le surnom d'"Archange de la Terreur".

Triumvirate of Saint-Just, Robespierre, and Couthon
Triumvirat de Saint-Just, Robespierre et Couthon
Unknown Artist (Public Domain)

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  • Marie-Jean Hérault de Séchelles (1759-1794) : riche aristocrate qui avait commencé à travailler dans les tribunaux de Paris comme avocat du roi à seulement 18 ans. Au Comité, il se heurta souvent à Robespierre qui fit en sorte qu'il soit jugé et exécuté aux côtés des dantonistes le 5 avril 1794.

Dans son livre, Palmer fait remarquer que ces Douze n'étaient pas très représentatifs de la France dans son ensemble. À l'exception d'Hérault, un noble, ils étaient tous bourgeois, sans représentation de la paysannerie qui représentait encore les quatre cinquièmes de la population française. Ils étaient extraordinairement jeunes pour atteindre un tel niveau de pouvoir ; la plupart d'entre eux avaient une trentaine d'années, Saint-Just, le plus jeune, n'avait que vingt-six ans.

Huit d'entre eux étaient avocats, et tous, à l'exception de Collot, avaient reçu une éducation supérieure à la moyenne. À l'exception de Collot, aucun d'entre eux n'avait jamais connu l'insécurité économique ou n'avait eu une connaissance directe de la classe salariée. Ils étaient généralement mieux lotis que ne l'avaient été leurs pères et, à l'exception du protestant Saint-André, ils n'avaient jamais connu l'oppression du gouvernement. Bien que différents les uns des autres, et de la population qu'ils dirigeaient, les douze étaient unis dans leur vision commune d'une France meilleure. Ils n'étaient pas devenus des révolutionnaires pour améliorer leur propre vie, mais pour faire de la France une nouvelle société progressiste fondée sur les idéaux des Lumières auxquels ils tenaient tant.

Au jour le jour

Aucun procès-verbal ne fut rédigé, aucune déclaration ne fut consignée, aucun grand discours ne fut mis par écrit pour la postérité.

La Convention nationale, et toutes les assemblées révolutionnaires qui l'avaient précédée, se caractérisaient par leur caractère public. Les discours étaient dynamiques et théâtraux, les débats étaient consignés et rendus publics. Ce n'était pas le cas du Comité de salut public qui se réunissait principalement la nuit et à huis clos. Aucun procès-verbal ne fut rédigé, aucune déclaration ne fut consignée, aucun grand discours ne fut mis par écrit pour la postérité. Rumeurs et spéculations mises à part, il est impossible de connaître les détails des conversations que les douze eurent entre eux et qui façonnèrent le cours de l'histoire.

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Lorsque les douze étaient présents, ils se réunissaient deux fois par jour, brièvement à 9 heures du matin et plus longuement à 19 heures. Ils se réunissaient dans un bureau du palais des Tuileries, meublé de papier peint vert et d'une grande table ovale recouverte d'une nappe verte. Généralement, certains étaient absents, en mission en Bretagne, en Alsace ou à Lyon, ou encore à la tête des armées, comme ce fut constamment le cas pour Carnot et Saint-Just. Certains membres, comme Saint-Just, préféraient être en mission en province plutôt que de rester enfermés dans la capitale tandis que d'autres, comme Robespierre, ne quittèrent jamais Paris.

Lazare Carnot
Lazare Carnot
Louis-Léopold Boilly (Public Domain)

Chaque membre travaillait selon ses propres forces. Robespierre, Saint-Just et Couthon étaient les hommes politiques, habiles à prendre la parole devant le Club des Jacobins et à orchestrer habilement les offensives judiciaires du Comité contre ses ennemis. Barère et Hérault s'assuraient le soutien des députés de la Convention qui, sans cela, auraient pu appréhender la montée en puissance du Comité. Carnot et Prieur de la Côte-d'Or concentraient leurs efforts sur la restructuration et le réapprovisionnement de l'armée, tandis que Saint-André en faisait de même avec la marine. Lindet s'occupait du ravitaillement. Cette répartition des tâches n'était pas parfaite, et les membres avaient certainement des idées différentes sur la France ; un ingénieur comme Carnot, par exemple, estimait que la vision idéaliste de Robespierre d'une république morale et vertueuse était absurde. Pourtant, ils travaillèrent remarquablement bien ensemble jusqu'à ce que tout ne s'écroule en juillet 1794.

La voie de l'autoritarisme

Le chemin du Comité vers l'autoritarisme commença le 27 juillet 1793, lorsque le populaire Robespierre en devint membre; sa quête obsessionnelle de purger le corps politique de la contre-révolution serait le catalyseur du changement radical du Comité. Le 5 septembre, la Convention nationale déclara que la Terreur était "l'ordre du jour" et ordonna la création d'une armée dite révolutionnaire pour étendre la justice révolutionnaire aux provinces. Le 17 septembre vit la promulgation de la loi des suspects, une mesure draconienne permettant l'arrestation de toute personne qui "par sa conduite, ses contacts, ses paroles ou ses écrits se montre partisane de la tyrannie, du fédéralisme, ou ennemie de la liberté" (Doyle, 251). Cette définition ambiguë pouvait s'appliquer à presque tout le monde et conduisit à des centaines de milliers d'arrestations dans tout le pays. 16 594 de ces suspects furent guillotinés pendant la Terreur, et 10 000 autres moururent en prison.

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Le 14 septembre, le Comité de salut public se vit conférer le pouvoir de nommer des adjoints à d'autres comités. Plus tard dans le mois, il tenta de résoudre le problème du pain trop cher en publiant la loi du maximum général qui imposa un contrôle strict des prix sur les approvisionnements alimentaires. Cette loi fit également de la thésaurisation un délit passible de la peine de mort. Le 10 octobre, grâce aux efforts de Saint-Just, la Convention nationale déclara que le gouvernement de la France resterait "révolutionnaire" (ou dictatorial) jusqu'à la paix. La Constitution républicaine de 1793 fut mise au placard, n'ayant jamais été appliquée, et le Comité continua à imposer sa volonté à la Convention. Le 4 décembre, Robespierre put utiliser la menace d'un "complot étranger" pour codifier les pouvoirs du Comité dans la loi du 14 Frimaire.

Maximilien Robespierre
Maximilien Robespierre
Unknown Artist (Public Domain)

Sur le plan militaire, le Comité promulgua la levée en masse le 23 août 1793. Rédigée par Barère et Carnot, il s'agit essentiellement d'une politique de conscription nationale massive ; le libellé du décret était une déclaration de guerre totale :

A partir de ce moment, jusqu'à ce que les ennemis aient été chassés du territoire de la République, tous les Français sont en réquisition permanente pour le service des armées. Les jeunes hommes iront au combat ; les hommes mariés forgeront des armes et transporteront des vivres ; les femmes fabriqueront des tentes et des uniformes et serviront dans les hôpitaux ; les enfants feront des pansements avec du vieux linge ; les vieillards se présenteront sur les places publiques pour exciter le courage des guerriers et prêcher la haine des rois et l'unité de la République. (Schama, 762)

En dépit de la fugue massive, la levée en masse s'avéra fructueuse, faisant passer le nombre d'hommes enrôlés dans les armées françaises à 1,5 million en septembre 1794. Grâce à ses dispositions, l'effort de guerre fut intensifié et organisé plus efficacement. En outre, Carnot veilla à ce que les nouvelles recrues soient mélangées à des soldats expérimentés à des fins d'entraînement, et imposa une discipline plus stricte aux armées. Les réformes militaires du Comité, ainsi que son contrôle étroit des armées, conduisirent à des victoires décisives lors des batailles d'Hondschoote, de Wattignies et de Fleurus, qui firent basculer la campagne des Flandres en faveur de la France.

En outre, les guerres civiles avaient été pour la plupart réprimées à la fin de 1793, leurs participants étant souvent soumis à des mesures punitives brutales sur ordre du Comité. Collot d'Herbois, par exemple, présida à des massacres après l'échec du soulèvement de Lyon contre la convention nationale, tandis que les soldats français pillèrent tout sur leur chemin à travers la Vendée, agissant sur ordre de Barère pour transformer la région rebelle en un désert inhabitable.

Perte du pouvoir

Au début de l'année 1794, il semblait que le danger pour la République française soit passé. Beaucoup pensaient qu'il était temps que la Terreur prenne fin et que le Comité abandonne ses pouvoirs pour que la nouvelle constitution puisse enfin être mise en œuvre. Mais Robespierre et ses alliés continuaient de croire qu'il restait des ennemis à éradiquer. À cette fin, la faction ultra-radicale appelée les Hébertistes fut arrêtée et exécutée en mars 1794. Le 5 avril, les Indulgents, une faction modérée qui cherchait à atténuer la Terreur, furent également guillotinés; parmi eux se trouvaient Danton et Hérault.

Execution by Guillotine in the Place de la Revolution
Exécution guillotinée sur la place de la Révolution
Pierre-Antoine Demachy (Public Domain)

Au début de l'été, le pouvoir au sein du Comité était essentiellement concentré dans les mains d'un " triumvirat " officieux qui commandait le Club des Jacobins, à savoir Robespierre, Saint-Just et Couthon. Le 10 juin, le triumvirat fit voter la loi du 22 prairial, qui intensifia la Terreur en accélérant la phase des procès. Commença alors la phase d'un mois de la Grande Terreur, au cours de laquelle 1 400 personnes furent exécutées à Paris. Pendant ce temps, Robespierre commença à laisser entendre qu'il y avait des traîtres présumés dans la Convention nationale, ainsi qu'au sein du Comité de salut public. Collot et Billaud-Varenne, en particulier, furent attaqués verbalement au Club des Jacobins, ce qui était généralement un signe avant-coureur d'une dénonciation et d'une arrestation. Ceux qui se sentaient le plus menacés par les Robespierristes décidèrent de frapper préventivement ; Robespierre, Saint-Just et Couthon furent renversés le 27 juillet 1794 et exécutés le lendemain. Cet événement, généralement appelé "coup d'État du 9 Thermidor", non seulement marqua la fin du règne de la Terreur, mais aussi celle du pouvoir du Comité de salut public.

Pendant environ un an après le 9 Thermidor, le Comité continua d'exister, bien que dans une capacité considérablement réduite. Collot et Billaud-Varenne furent arrêtés pour leur rôle dans la Terreur et déportés en Guyane française en 1795 ; Barère évita de justesse de partager le même sort. Le 22 août 1795, la République française adopta la Constitution de l'an III, qui dotait la France d'un nouveau corps législatif bicaméral, le Directoire national. Ce faisant, tous les comités de l'ancienne Convention nationale furent supprimés, y compris le Comité de salut public. Si l'on se souvient surtout aujourd'hui de son rôle dans le règne de la Terreur, le Comité de salut public joua certainement un rôle essentiel en guidant la République française pendant les jours les plus sombres des guerres révolutionnaires françaises, préparant par inadvertance le terrain pour l'ascension de Napoléon Bonaparte (1769-1821).

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Questions & Réponses

Quel était le rôle du Comité de salut public ?

Le rôle initial du Comité de salut public était de défendre la République française, qui était en proie à des ennemis étrangers et nationaux.

Quels étaient les pouvoirs du Comité de salut public ?

Le Comité de salut public disposait d'un pouvoir quasi dictatorial sur la République française et son armée.

Quelles furent les mesures prises par le Comité de salut public ?

Le Comité de salut public prit des mesures pour défendre la République française en adoptant une série de lois qui contribuaient à l'effort de guerre et permettaient d'arrêter et d'exécuter les contre-révolutionnaires sur le territoire français.

Qui faisait partie du Comité de salut public ?

Pendant les dix mois que dura le règne de la Terreur, les douze mêmes hommes gouvernèrent la France depuis leur poste au Comité de salut public.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2022, novembre 24). Comité de Salut Public [Committee of Public Safety]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21244/comite-de-salut-public/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Comité de Salut Public." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 24, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21244/comite-de-salut-public/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Comité de Salut Public." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 24 nov. 2022. Web. 24 avril 2024.

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