Massacres de Septembre

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 29 septembre 2022
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Disponible dans ces autres langues: anglais
The September Massacres Outside the Abbaye Prison (by Jules-Adolphe Chauvet, Public Domain)
Les massacres de septembre devant la prison de l'Abbaye
Jules-Adolphe Chauvet (Public Domain)

Les massacres de septembre désignent une série de tueries de masse qui eurent lieu dans les prisons de Paris entre le 2 et le 7 septembre 1792, pendant la Révolution française (1789-99). Parfois connus sous le nom de première Terreur, ces massacres virent entre 1 100 et 1 400 prisonniers assassinés par des bandes de sans-culottes, poussés par la crainte que les prisonniers ne se rebellent et ne détruisent Paris.

Les échecs militaires français dans les premiers mois de la guerre de la Première Coalition (1792-97) avaient laissé le chemin de Paris ouvert à une armée prussienne qui avait promis la destruction complète de la ville. Paniqués, des foules de Parisiens se précipitèrent vers les prisons de la ville, où des royalistes et des prêtres réfractaires étaient détenus sur la base d'accusations douteuses de contre-révolution. Se faisant justice elles-mêmes, ces hordes mirent en place des simulacres de tribunaux dans lesquels elles condamnèrent les "traîtres" et en exécutèrent beaucoup sur place. Les massacres de septembre sont importants car ils marquent le début d'une nouvelle phase de la révolution, où la terreur et la violence étaient considérées comme des outils politiques légitimes. Bien entendu, cela conduirait tout droit aux effusions de sang du règne de la Terreur qui débuterait environ un an plus tard.

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Menaces contre une France sans roi

Le matin du 13 août 1792, le soleil se leva sur une nouvelle France sans roi. À maintes reprises, le roi Louis XVI s'était irrité face aux nouvelles limites que lui imposait la Constitution et avait manifesté des signes d'intentions perfides et contre-révolutionnaires. Une dernière tentative des sans-culottes de Paris pour le réconcilier avec la Révolution lors de la manifestation du 20 juin 1792 avait échoué. Lorsqu'ils revinrent le 10 août, ce n'était pas pour convaincre le roi d'adhérer à un programme révolutionnaire, mais bel et bien pour le déposer.

La prise du palais des Tuileries donna lieu à une bataille sanglante entre des milliers de rebelles parisiens et la fidèle Garde suisse du roi ; lorsque les Suisses finirent par céder et commencèrent à battre en retraite, la bataille tourna au massacre. À la fin de la journée, plus de 800 personnes étaient mortes et la ville se retrouva entre les mains d'un nouveau gouvernement municipal: la Commune insurrectionnelle. Sur l'insistance de la Commune, une Convention nationale fut convoquée pour rédiger une nouvelle constitution. Entre-temps, les pouvoirs du roi furent suspendus, et lui et sa famille furent emprisonnés dans la forteresse prison connue sous le nom de Temple. Il fallut attendre plus d'un mois pour que la république soit officiellement déclarée, mais dans la pratique, la monarchie française millénaire était enfin abolie.

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L'Assemblée législative déclara la patrie en danger et les rumeurs sur les crimes terribles que les Prussiens commettaient en France se multiplièrent.

Bien que la monarchie ait été effectivement terminée, les problèmes de la France ne l'étaient pas. Une armée d'invasion composée de Prussiens, d'Autrichiens et d'émigrés français royalistes se dirigeait vers Paris, dispersant les faibles résistances qui se dressaient devant elle. Le 25 juillet, le commandant de l'armée d'invasion, le duc de Brunswick, publia le Manifeste de Brunswick qui promettait la destruction totale de Paris si la famille royale française était touchée. Après que les Parisiens aient franchi un Rubicon en attaquant les Tuileries, il semble que Brunswick ait été prêt à mettre sa menace à exécution. Le 19 août, la force dirigée par les Prussiens franchit la frontière française et prit la forteresse de Longwy quatre jours plus tard. Le 30 août, elle assiégea la forteresse clé de Verdun. Si cette forteresse tombait, la route vers Paris serait grande ouverte à travers la vallée de la Marne.

Paris s'inquiétait à juste titre de la progression rapide des envahisseurs. Les quelques combats qui avaient eu lieu au printemps précédent avaient donné à beaucoup un faux sentiment de sécurité car tous croyaient que la guerre se déroulerait dans les champs de la Belgique. Maintenant qu'elle était arrivée dans leur propre cour, il était temps de paniquer. Pour la deuxième fois en un mois, l'Assemblée législative déclare la patrie en danger, et les rumeurs circulèrent sur les crimes terribles que les Prussiens commettaient dans leur marche à travers la France, comme la mutilation de paysannes pour le plaisir et les executions insensées d'enfants à coups de baïonnettes. Bien que ces histoires n'aient été que des conjectures alimentées par la paranoïa d'une invasion militaire, elles obligèrent les Parisiens à réfléchir au Manifeste de Brunswick et à imaginer le sort terrible qui les attendrait lorsque les drapeaux prussiens flotteraient dans leurs rues.

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Heureusement, la ville était remplie d'hommes armés. Des dizaines de milliers de gardes nationaux, désormais sous le commandement du chef sans-culotte Antoine Santerre, se tinrent prêts à intervenir, de même que 20 000 miliciens provinciaux appelés fédérés. En réponse à la chute de Longwy, Georges Danton, le nouveau ministre de la Justice, demanda à 30 000 volontaires de quitter la capitale et de rejoindre l'armée. Cependant, aussi patriotes qu'aient été de nombreux Parisiens, ils hésitaient à quitter la ville, craignant que l'absence d'hommes armés n'entraîne une rébellion contre-révolutionnaire au sein même de Paris. Une telle rébellion, pensaient-ils, commencerait dans les prisons qui regorgeaient de royalistes et de prêtres considérés comme hostiles à la patrie.

Les prisonniers de Paris

Les prisons de Paris commencèrent à se remplir peu après la prise des Tuileries, alors que la nouvelle Commune insurrectionnelle commençait à rendre justice aux ennemis de la nation. Les arrestations commencèrent par les membres de la Garde suisse qui avaient réussi à survivre au massacre frénétique de leurs camarades le 10 août. Puis, ce fut le tour des prêtres réfractaires qui n'avaient pas prêté serment de fidélité à la France. Ils furent mis en détention après avoir été enlevés à leurs séminaires et leurs églises. Les arrestations ne firent que s'intensifier à partir de là, la Commune détenant les personnes soupçonnées de sympathies royalistes, y compris les citoyens que l'on avait entendus râler à propos des récentes insurrections ou qui avaient exprimé leur soutien à la tentative de coup d'État du général Lafayette.

Les insurgés firent stopper la presse royale, arrêtèrent ses rédacteurs et imprimeurs et appréhendent même d'anciens serviteurs royaux et des membres de la cour ; la plus notable des arrestations royales fut celle de la princesse de Lamballe, amie proche et dame de compagnie de Marie-Antoinette. Au cours des deux dernières semaines d'août, la Commune insurrectionnelle arrêta plus de mille personnes, souvent sur la base d'accusations peu convaincantes. Il s'agissait véritablement d'une rafle alimentée par la paranoïa, du type de celles qui deviendraient trop familières pendant le règne de la Terreur. Mais les similitudes entre août 1792 et la Terreur ne s'arrêtent pas aux arrestations.

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Le 21 août, un nouvel appareil d'exécution sinistrement appelé "la machine" fut utilisé pour décapiter Louis Collot d'Angremont, secrétaire de l'administration de la Garde nationale, accusé d'avoir participé à une conspiration royaliste. Cet appareil, la guillotine, avait été introduit plus tôt dans l'année lorsqu'il avait été utilisé pour exécuter un violent bandit de grand chemin. Maintenant, pour la première fois, elle était utilisée pour exécuter des ennemis supposés de la Révolution. Un tribunal spécial fut créé pour prononcer les sentences, ce qu'il faisait au nom de la Commune insurrectionnelle plutôt que de l'Assemblée législative. Ces sentences ne pouvaient pas faire l'objet d'un appel. Deux autres contre-révolutionnaires, un journaliste royaliste et l'un des anciens intendants du roi, passèrent également à la guillotine.

La Commune insurrectionnelle transforma Paris en une sorte d'État policier. Sur ordre de Danton, des bandes de sans-culottes armés se rendirent au domicile des Parisiens aux premières heures du matin des 30 et 31 août. Ces "visites domiciliaires" furent apparemment effectuées pour réquisitionner les armes à feu personnelles à l'usage de la nation ; en réalité, les hommes de Danton recherchaient des suspects cachés ou des documents compromettants. Des milliers d'autres Parisiens furent arrêtés et remplirent les prisons de Paris de traîtres présumés.

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour l'Assemblée législative qui, bien qu'étant l'organe législatif de la nation, jouait depuis le 10 août le rôle de second couteau de la Commune. Elle exigea la dissolution immédiate de la Commune et demanda l'organisation de nouvelles élections municipales. Mais cette décision scandalisa les sans-culottes qui considéraient la Commune le véritable sauveur de la France. Non seulement la Commune refusa de se dissoudre mais, à l'instigation de Maximilien Robespierre, elle tenta même d'arrêter les membres de l'Assemblée. Seule l'intervention de Danton permit d'éviter l'arrestation des principaux députés de l'Assemblée, comme Jacques-Pierre Brissot par exemple. L'acte de bienveillance de Danton envers ses collègues révolutionnaires leur avait probablement sauvé la vie.

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La tension monte

Le 11 août, le nouveau commandant de la Garde nationale, Santerre, reçut une note de la police de Paris l'avertissant qu'" un plan est formé pour envahir les prisons de Paris afin de faire sortir tous les prisonniers et de leur faire subir une justice sommaire " (Davidson, 112). Santerre n'agit pas. Plus tard, le journaliste provocateur Jean-Paul Marat exhorta tous les bons citoyens à " se rendre à la [prison de] l'Abbaye, à se saisir des prêtres et surtout des officiers des gardes suisses et de leurs complices et à leur passer le sabre au travers " (Schama, 630). Les défenseurs de Marat prétendront plus tard qu'il avait parlé par métaphore, bien qu'il n'y ait aucune raison pour que ses lecteurs l'aient interprété autrement que littéralement. Le plus effrayant appel à l'action fut peut-être celui lancé par l'ami de Danton, le dramaturge Fabre d'Églantine :

Encore une fois, citoyens, aux armes ! Que toute la France se hérisse de piques, de baïonnettes, de canons et de poignards, afin que chacun soit soldat ; débarrassons les rangs de ces vils esclaves de la tyrannie. Dans les villes, que le sang des traîtres soit le premier holocauste de la Liberté, afin qu'en avançant à la rencontre de l'ennemi commun, nous ne laissions rien derrière nous pour nous inquiéter. (Schama, 630)

Une théorie du complot répandue dans tout Paris parlait d'un complot royaliste visant à libérer les prisonniers une fois que tous les hommes armés et valides seraient partis à la guerre. Ces théories comspirationnistes n'étaient pas nouvelles, elles remontaient à l'époque de la Grande Peur de 1789, lorsque les roturiers français pensaient que les aristocrates prévoyaient de les affamer dans un "complot de famine" délibéré. Mais cette fois, la menace était plus immédiate et l'enjeu était plus important. Une fois les hommes armés partis, la logique voulait que rien n'empêche les prisonniers de se déchaîner dans Paris, de brûler et de tuer sans discernement, mettant ainsi à exécution la menace du Manifeste de Brunswick de détruire complètement la ville. Dans les derniers jours du mois d'août, de nombreux citoyens protestèrent contre l'envoi d'hommes au front alors que les prisonniers restaient une menace interne, demandant "la mort des conspirateurs avant le départ des citoyens" (Schama, 631).

C'était la panique plutôt qu'un patriotisme déterminé qui emplit l'air de Paris.

Le moment que tous redoutaient arriva beaucoup plus tôt que prévu, lorsque Verdun tomba aux mains des Prussiens le 2 septembre après un siège de trois jours seulement. Plus rien ne séparait désormais Paris de la colère des envahisseurs. Le moment était venu d'envoyer les défenseurs de Paris au combat dans une dernière tentative désespérée d'éviter la calamité. Dans l'un de ses meilleurs discours, Danton promit que "Si nous sommes audacieux, plus audacieux encore, et toujours audacieux, alors la France est sauvée !". (Doyle, 191). Pourtant, c'était la panique plutôt qu'un patriotisme déterminé qui emplit l'air de Paris ce jour de septembre. Beaucoup partirent consciencieusement rejoindre les armées françaises sur le front, mais beaucoup d'autres décidèrent que le combat le plus important était là, à Paris. Ayant pris soin d'aiguiser leurs piques, ils allèrent rendre visite aux prisons.

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Les massacres

Les violences commencèrent dans l'après-midi. Un convoi de 24 prisonniers, dont la plupart étaient des prêtres encore vêtus de leur robe cléricale, fut escorté vers la prison de l'Abbaye dans six fiacres. En chemin, le convoi fut harcelé par une foule toujours plus nombreuse de sans-culottes hostiles qui réclamaient que justice soit faite. Manifestement, les citoyens décidèrent très vite de se faire "justice" eux-mêmes. Arrachant les prêtres des taxis, la foule attaqua et tailla en pièces 19 d'entre eux.

Plus tard dans la journée, une autre foule s'abattit sur la prison temporaire du couvent des Carmélites où 150 prêtres étaient détenus. La foule força les prisonniers à sortir dans le jardin du couvent, où ils les alignèrent et commencèrent à faire l'appel. Lorsque le nom d'un prêtre était appelé, il était brièvement interrogé avant que la foule ne prononce la "sentence" de mort. Peu de prêtres eurent la chance d'être fusillés, car les armes préférées de ces sans-culottes étaient les piques, les couteaux et même les scies de charpentier. La foule avait atteint la moitié de la liste des noms lorsqu'un fonctionnaire de la Commune arriva. Mais plutôt que de mettre un terme à cette folie, il ne fit que contribuer à mieux la coordonner. Sous la présidence de ce fonctionnaire, les choses se déroulèrent plus facilement et certains prisonniers furent même "acquittés". Pourtant, ce jour-là, 115 prêtres furent massacrés dans le jardin du monastère des Carmes.

Improvised Tribunal during the September Massacres
Tribunal improvisé lors des massacres de septembre
Unknown Artist (Public Domain)
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Le 3 septembre, la tuerie s'intensifia. Tôt le matin, une foule de sans-culottes retourna à la prison de l'Abbaye pour commettre ce qu'ils appelaient leur "labeur"(Schama, 634). Les deux tiers environ de la population carcérale furent mis à mort, y compris d'anciens ministres royaux, d'anciens parlementaires et de malheureux citoyens soupçonnés de sympathies royalistes. Stanislas Maillard, qui avait mené la célèbre Marche des femmes sur Versailles, joua le rôle de juge, les autres sans-culottes faisant office de jurés. Les prisonniers furent amenés devant Maillard un par un et, le plus souvent, Maillard prononçait la sentence de mort et le prisonnier était abattu sur place. Un prisonnier, le soldat Jourgniac de Saint-Méard, décrit ainsi le début des tueries de l'Abbaye :

Vers 4 heures du matin, les cris déchirants d'un homme tué à coups de sabre nous ont attirés vers la fenêtre de la tourelle, et nous avons vu, en face des portes de la prison, le cadavre d'un homme étendu dans la rue. Une minute plus tard, ils en ont tué un autre, et la tuerie a continué à partir de là. Il est tout à fait impossible d'exprimer le silence profond et grave qui régnait pendant ces exécutions. Il n'était interrompu que par les cris de ceux qui étaient assassinés et par le bruit des coups de sabre portés à la tête des victimes. Dès qu'elles étaient abattues, un murmure s'élevait de la foule, renforcé par les cris de "Vive la Nation !", mille fois plus terrifiants que l'horrible silence précédent. (Lenôtre, 85)

Les tueries s'étendirent à d'autres prisons, notamment à Bicêtre, La Force et La Salpêtrière. Ces prisons étaient d'une nature différente des autres, dans la mesure où elles abritaient peu de prisonniers politiques. Au lieu de cela, leurs populations étaient composées de criminels de droit commun et de mendiants. Cela n'avait pas d'importance pour les sans-culottes. À Bicêtre, 162 personnes furent massacrées sans raison. 43 d'entre elles avaient moins de 18 ans, la plus jeune victime n'ayant que 12 ans. À la prison pour femmes de La Salpêtrière, 40 prostituées furent tuées après avoir été agressées sexuellement. Les tribunaux fantoches offraient une façade de légalité, mais les effusions de sang étaient tout simplement barbares. Dans certaines prisons, des gardiens et des surveillants se joignirent au massacre.

Massacre at La Salpêtrière, 3 September 1792
Massacre de La Salpêtrière, 3 septembre 1792
Unknown Artist (Public Domain)

Mort de la princesse de Lamballe

Une dernière anecdote qui mérite d'être mentionnée est le sort de la victime la plus célèbre des massacres, la princesse de Lamballe. Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, qui fut emprisonnée après la chute des Tuileries, avait été une amie proche de la reine Marie-Antoinette. Leur amitié avait donné lieu à des rumeurs de liaison amoureuse, rumeurs popularisées par les pamphlets pornographiques des libelles qui circulaient à Paris.

Le 3 septembre, la princesse fut extraite de sa cellule à la prison de La Force et fut conduite devant un tribunal improvisé. Les juges sans-culottes lui demandèrent de prêter un serment de fidélité à la liberté et à l'égalité, et un autre dénonçant le roi, la reine et la monarchie. Lamballe répondit qu'elle prêterait volontiers le premier serment mais qu'elle ne pourrait pas prêter le second. Après avoir fait cette déclaration, on dit à la princesse qu'elle pouvait se diriger vers la sortie, ce qui était en fait un code signifiant l'exécution. Elle fut escortée jusqu'à la cour de la prison où, selon un témoin oculaire, "plusieurs coups de marteau l'ont mise à terre, puis ils sont tombés sur elle" (Fraser, 388).

Certains récits affirment que le corps de la princesse fut ensuite déshabillé et mutilé par la foule, alors qu'elle était encore à l'agonie. D'autres sources affirment que la foule cuisina et mangea son cœur. Quoi qu'il en soit, il est généralement admis que sa tête fut coupée et fixée au sommet d'une pique. La foule se dirigea ensuite vers le Temple où la famille royale était retenue, dans l'intention de présenter la tête à Marie-Antoinette et d'obliger la reine à embrasser les lèvres de sa présumée maîtresse. Heureusement, la reine fut informée de leur intention avant que la tête ne lui soit présentée, et elle fut sauvée d'une telle expérience traumatisante en s'évanouissant.

Death of the Princess de Lamballe
Mort de la princesse de Lamballe
Harrison W. Mark (Public Domain)

Portée

Au moment où les massacres prirent fin le 7 septembre, entre 1 100 et 1 400 personnes avaient été tuées, soit environ la moitié de la population carcérale totale de Paris. La nouvelle de l'incident choqua et horrifia le reste de l'Europe, retournant contre la Révolution de nombreuses personnes qui avaient pu être ambivalentes, voire favorables, auparavant. Les massacres déclenchèrent également de nouvelles vagues d'émigrés quittant la France, bien que cette fois-ci, beaucoup d'entre eux aient été des bourgeois plutôt que des aristocrates.

Ces massacres furent significatifs en ce sens qu'ils firent de la terreur et de la violence des méthodes acceptables pour atteindre des objectifs politiques. Au lendemain des massacres, chaque faction révolutionnaire accusa les autres d'être responsables des massacres, même s'il convient de noter qu'aucune d'entre elles n'avait fait quoi que ce soit pour mettre fin aux tueries alors qu'elles étaient encore en cours. Bien que la victoire éclatante de la France à la bataille de Valmy le 20 septembre ait calmé l'hystérie à Paris, les cicatrices laissées par les massacres ne seraient jamais vraiment effacées.

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Questions & Réponses

Quelle fut la cause des massacres de septembre ?

Les massacres de septembre furent provoqués par la crainte que les prisonniers de Paris ne soient libérés dans le cadre d'un complot contre-révolutionnaire royaliste, et qu'ils ne procèdent à l'incendie aveugle de la ville et au meurtre de ses habitants.

Qui a commis les massacres de septembre ?

Les massacres de septembre furent principalement le fait de bandes de sans-culottes, ou de classes inférieures révolutionnaires, bien que des soldats se rendant au front pour combattre les Prussiens y participèrent également.

Que furent les massacres de septembre ?

Les massacres de septembre eurent lieu lorsque des foules de citoyens de Paris se rendirent dans les prisons de la ville et tuèrent 1 100 à 1 400 prisonniers entre le 2 et le 7 septembre 1792, pendant la Révolution française. De nombreuses victimes étaient des prisonniers politiques, soit des prêtres, soit des personnes soupçonnées de sympathies royalistes ou contre-révolutionnaires.

Comment les massacres de septembre ont-ils affecté la Révolution française ?

Les massacres de septembre ont contribué à faire de la peur et de la violence des outils politiques légitimes pendant la Révolution française, ouvrant ainsi la voie au règne de la Terreur (1793-94).

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2022, septembre 29). Massacres de Septembre [September Massacres]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21077/massacres-de-septembre/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Massacres de Septembre." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le septembre 29, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21077/massacres-de-septembre/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Massacres de Septembre." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 29 sept. 2022. Web. 18 avril 2024.

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