Georges Danton

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Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 17 janvier 2023
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
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Portrait of Georges Danton, 1790 (by Anonymous, Public Domain)
Portrait de Georges Danton, 1790
Anonymous (Public Domain)

Georges Jacques Danton (1759-1794) était un avocat français qui devint un leader éminent de la Révolution française (1789-1799). Danton joua un rôle majeur dans le renversement de la monarchie française et l'établissement de la Première République française. Il finit par adopter une position modérée et s'opposa au règne de la Terreur, ce qui conduisit à son exécution le 5 avril 1794.

Vie pré-révolutionnaire

Danton vit le jour à Acris-sur-Aube, une commune du nord-est de la France, le 26 octobre 1759, dans une famille bourgeoise ordinaire qui venait tout juste de sortir de la paysannerie. Il était le fils de l'avocat Jacques Danton et de sa seconde épouse, Marie-Madeleine Camus, et avait une sœur aînée, Anne-Marguerite. Lorsque Danton avait trois ans, son père mourut, et sa mère se remaria en 1770 avec un marchand de grains. Pendant son enfance, le visage de Danton fut marqué par une attaque de variole et par quelques rencontres malheureuses avec des animaux de ferme : il fut attaqué par des cochons et reçut un coup de pied au visage d'un taureau, ce qui le défigura définitivement.

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À partir de 1773, il fit ses études dans un collège religieux de Troyes. En 1780, il se rendit à Paris où il trouva un emploi de clerc de notaire, et en 1784, il poursuivit des études de droit à Reims; il conserva son poste de clerc et voyagea souvent entre Paris et Reims. Danton passait souvent prendre des rafraîchissements au Café du Parnasse, en face du Palais de Justice de Paris, et c'est là qu'il rencontra et tomba amoureux d'Antoinette-Gabrielle Charpentier, la fille du propriétaire ; les deux se marièrent le 14 juin 1787. La même année, Danton emprunta suffisamment d'argent pour acheter la fonction vénale d'avocat au Conseil du Roi. Il s'agissait d'un conseil ayant des fonctions législatives et judiciaires, offrant à Danton un brillant avenir.

Danton entra de force dans les pages de l'histoire lorsqu'il se dressa sur une table et exhorta ses concitoyens à agir.

Les Danton s'installèrent dans un appartement de six pièces sur la rive gauche à Paris et eurent trois fils, dont deux atteignirent l'âge adulte. Danton semblait prêt à vivre une vie modérément réussie, quoique parfaitement obscure. Pourtant, même à cette époque, les nuages de la révolution s'amoncellaient; les pauvres mouraient de faim, les ordres sociaux se chamaillaient et une montagne de dettes publiques menaçait d'étouffer toute la France sous son poids. En mai 1789, le roi Louis XVI (r. de 1774 à 1792) n'eut d'autre choix que de convoquer les États généraux de 1789 pour tenter de régler ces problèmes; la réunion se retourna contre lui lorsque les États se regroupèrent en une Assemblée nationale constituante et défièrent l'autorité royale en promettant d'écrire une nouvelle constitution française. Les tentatives du roi de rétablir l'ordre par la force des armes aboutirent à la prise de la Bastille par le peuple le 14 juillet. La Révolution française avait commencé, et la vie de Danton y serait bientôt complètement liée.

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La Révolution commence

Pour reprendre les termes de l'historienne française Mona Ozouf, Danton était "une création de la Révolution" qui "a émergé sans être annoncé du grand événement à proprement dit" (Furet, 213). Le 13 juillet 1789, au milieu des émeutes qui conduisirent à la chute de la Bastille, Danton s'imposa dans les pages de l'histoire lorsqu'il monta sur une table pour exhorter ses concitoyens à l'action. Grand, athlétique et doté d'une voix grave et puissante, il était impossible de l'ignorer. Deux jours plus tard, il se porta volontaire pour rejoindre les gardes nationales de son district et se retrouva rapidement impliqué dans la politique révolutionnaire locale.

Le quartier où vivait Danton, centré autour de l'ancien couvent des Cordeliers, était un foyer d'activité révolutionnaire radicale. Danton vivait à deux pas des révolutionnaires en devenir Camille Desmoulins (1760-1794) et Jean-Paul Marat (1743-1793). Les trois hommes firent probablement connaissance au café Procope, où les révolutionnaires du quartier des Cordeliers se réunissaient pour boire et partager leurs visions d'une France meilleure. Le charisme et le zèle révolutionnaire de Danton l'aidèrent à se distinguer dans cette foule, et il fut élu président du district des Cordeliers au début du mois d'octobre. Il devint le porte-parole du radicalisme populaire, dénonçant la politique modérée du maire de Paris Jean Sylvain Bailly et de Gilbert du Motier, marquis de Lafayette (1757-1834). Il fréquentait le Club des Jacobins, une société politique où les révolutionnaires se réunissaient pour discuter de leurs programmes, et en devint rapidement l'un des principaux membres aux côtés de Maximilien Robespierre (1758-1794) et de Jacques-Pierre Brissot (1754-1793).

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Robespierre, Danton, and Marat
Robespierre, Danton et Marat
Alfred Loudet (Public Domain)

Les talents d'orateur de Danton lui valurent le surnom de "Mirabeau du caniveau", d'après l'éloquent leader révolutionnaire Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791), qui partageait de nombreuses qualités avec Danton. Comme Mirabeau, Danton était un orateur électrisant et passionné, dont l'apparence unique en son genre ne faisait qu'ajouter à son magnétisme. Comme Mirabeau, Danton n'était pas étranger au vice et était connu pour être dragueur et grand consommateur d'alcool. Tout comme Mirabeau, Danton fut accusé de corruption. Mais contrairement à Mirabeau, un ancien noble, Danton était un homme du peuple et s'identifiait étroitement au sort des sans-culottes, les classes inférieures de la France révolutionnaire.

Le club des Cordeliers

En avril 1790, le quartier des Cordeliers fut supprimé à la suite d'un redécoupage électoral, et Danton perdit ses fonctions publiques. Pour maintenir l'esprit révolutionnaire du quartier, Danton et Desmoulins fondèrent un nouveau club politique, qui prit le nom du couvent des Cordeliers dans lequel il se réunissait. Le club des Cordeliers ne demandait qu'un centime par mois pour être ouvert à tous, ce qui le distinguait de la plupart des autres clubs politiques, comme celui des Jacobins, qui s'adressait à une clientèle essentiellement bourgeoise. Les Cordeliers se réunissaient tous les matins à 9 heures, et Danton arrivait promptement, prenant place parmi la foule des participants de la classe ouvrière. Il devint le premier président des Cordeliers le 27 avril 1790.

The Cordeliers Convent
Le couvent des Cordeliers
Poulpy (CC BY-SA)

En juin 1791, Louis XVI et sa famille tentèrent de fuir la France lors de leur malencontreuse fuite de Varennes. Cela perturba une grande partie de la population française, qui pensait que le roi avait tenté de fomenter une contre-révolution. En juillet, le club des Cordeliers prit la tête de l'appel à la déposition du roi; Danton, Desmoulins et Brissot préparèrent une pétition qui demandait l'abdication de Louis XVI et l'organisation d'un référendum pour décider de l'avenir de la monarchie. Lorsque les manifestants se rassemblèrent sur le Champ-de-Mars pour signer la pétition le 17 juillet, ils furent la cible des tirs des gardes nationaux commandés par Lafayette, qui firent 50 morts. Après la fusillade du Champ-de-Mars, l'Assemblée nationale réprima les agitateurs, obligeant Danton à se réfugier à Londres pendant un mois pour éviter d'être arrêté. Il est intéressant de noter que son nom n'apparaît nulle part sur la pétition qu'il avait fait circuler et qu'il n'était pas présent le jour du massacre, ce qui amena ses ennemis à douter de ses motivations.

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Renversement de la monarchie

En 1792, la France déclara la guerre à l'Autriche, déclenchant ainsi les guerres révolutionnaires françaises (1792-1802). La guerre commença mal pour les Français, qui furent repoussés de la frontière, permettant à une armée dirigée par les Prussiens d'entamer une lente marche vers Paris. Danton, qui avait hésité à soutenir la déclaration de guerre initiale, devint un vigoureux partisan de l'effort de guerre, réalisant qu'une défaite sonnerait le glas de la Révolution. Il continua à dénoncer Lafayette, désormais général à la tête d'une armée française, qui, selon Danton, utiliserait sa position pour faire de la politique. Lorsque Lafayette s'enfuit de France après avoir échoué à obtenir un soutien pour un coup d'État contre les Jacobins, les soupçons de Danton semblaient justifiés et sa popularité ne fit qu'augmenter.

Pendant ce temps, de nombreux révolutionnaires soupçonnaient le roi d'être ambivalent à l'égard des défenses de la France, voire d'aider les ennemis de la France. Fin juillet, l'armée d'invasion publia le Manifeste de Brunswick, qui menaçait de détruire Paris au cas où la famille royale française serait touchée. Cela jeta la ville dans la panique, et les sections de Paris commencèrent à planifier une insurrection contre le roi traître. Une grande partie de la planification eut lieu au sein du Club des Cordeliers, et Danton joua un rôle de premier plan dans l'organisation de l'insurrection. Alors que la date de l'insurrection se rapprochait, Danton rentra chez lui à Acris-sur-Aube et donna tout son argent à sa mère au cas où il serait tué. De retour à Paris, il passa la soirée du 9 août avec sa femme Gabrielle à dîner avec Desmoulins et sa femme Lucile ; après le repas, les deux hommes prirent leurs fusils et partirent rejoindre les insurgés, laissant leurs femmes en larmes.

Camille Desmoulins
Camille Desmoulins
Joseph Boze (Public Domain)

Aux petites heures du matin du 10 août, Danton conduisit des hommes des 48 sections de Paris à l'Hôtel de Ville, le siège du gouvernement de la ville; ils se constituèrent en Commune insurrectionnelle avec Danton en tant que ministre de la justice. Sa première action fut d'ordonner l'arrestation et l'exécution du marquis de Mandat, commandant de la Garde nationale, qui avait prévu l'insurrection et organisé les défenses contre cette dernière. Ensuite, les insurgés se dirigèrent vers le palais à proprement parler, commençant l'assaut du palais des Tuileries. Tout au long de la journée, une bataille sanglante fit rage entre les insurgés et les gardes suisses, faisant 800 morts. Pourtant, au matin du 11 août, il était clair que la Commune insurrectionnelle dirigeait Paris. La Commune exigea que le roi et la reine soient emprisonnés dans la Tour du Temple, et l'Assemblée nationale n'eut d'autre choix que de s'y plier. La monarchie française était pour ainsi dire morte.

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La Commune insurrectionnelle

En tant que ministre de la justice de la Commune insurrectionnelle, Danton tenait le pouvoir de la ville entre ses mains. Il autorisa des commissaires à fouiller chaque maison ou appartement appartenant à une personne soupçonnée de sympathies royalistes ou d'intentions contre-révolutionnaires. À la fin du mois, les prisons de Paris regorgeaient de milliers de traîtres présumés ; pendant ce temps, la guillotine fut installée sur la place de la Révolution et fut utilisée pour la première fois pour exécuter des prisonniers politiques condamnés à mort.

Si Danton n'a pas orchestré les massacres de septembre, il n'a rien fait non plus pour les empêcher.

Le 30 août, les forces d'invasion prussiennes assiégèrent la forteresse cruciale de Verdun. Danton, qui avait pris la responsabilité des défenses de la ville, demanda que 30 000 gardes nationaux et volontaires soient envoyés au front. Pourtant, le peuple hésita à y aller, craignant un complot royaliste visant à libérer des milliers de prisonniers en leur absence, qui se chargeraient ensuite de détruire Paris. Le 2 septembre, la nouvelle de la chute de Verdun parvint à la capitale; paniqués et furieux, des foules de Parisiens se rendirent dans les prisons de la ville où ils massacrèrent les prisonniers contre-révolutionnaires. Les meurtres se poursuivirent pendant cinq jours, et 1 100 à 1 400 personnes furent tuées. Si Danton n'orchestra pas les massacres de septembre, comme ses ennemis le prétendraient plus tard, il est vrai qu'il ne fit rien pour les arrêter. Au lieu de cela, il s'efforça d'inciter les citoyens à défendre la patrie, en prononçant son discours le plus célèbre le 2 septembre: "Si nous sommes audacieux, plus audacieux encore, et toujours audacieux, alors la France est sauvée !". (Doyle 191).

Cette audace ne tarderait pas à porter ses fruits. Le 20 septembre, une armée française arrêta l'invasion prussienne à la bataille de Valmy; le lendemain, la République française fut proclamée. Les Français poussèrent ensuite en Belgique, qu'ils capturèrent après leur victoire à la bataille de Jemappes. Danton était l'un des principaux partisans de l'annexion de la Belgique, estimant que les frontières de la République française étaient "tracées par la nature" et devaient être étendues jusqu'au Rhin. Il était un fervent partisan de l'expansionnisme français, affirmant que "nous avons le droit de dire aux autres nations : vous n'aurez plus de rois" (Furet, 219).

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Le Comité de salut public

En février 1793, Danton était en mission en Belgique, travaillant à son annexion, lorsqu'il reçut la nouvelle que sa femme Gabrielle était morte en donnant naissance à leur quatrième fils, qui était également décédé. Danton rentra précipitamment en France, mais découvrit que sa femme avait déjà été enterrée quatre jours plus tôt; en pleine nuit, il exhuma son cadavre pour pouvoir la regarder une dernière fois, et commanda à un sculpteur de venir au cimetière pour faire un buste d'elle. Cinq mois plus tard, il se remaria avec Louise Sébastienne Gély, la fille de 16 ans d'un de ses amis cordeliers, mais il semble ne s'être jamais remis de la mort de sa première femme.

Antoinette Gabrielle Charpentier Danton
Antoinette Gabrielle Charpentier Danton
Jacques-Louis David (Public Domain)

Pendant ce temps, la guerre s'était à nouveau retournée contre les Français. La Coalition avait repris la Belgique, et le général français Charles François Dumouriez avait fait défection aux profit des Autrichiens. Cette situation plaça Danton dans une position suspecte ; quelques jours seulement avant la trahison de Dumouriez, Danton avait rendu visite au général, un fait que la faction politique des Girondins utilisa pour accuser Danton de l'avoir aidé. À cette époque, Danton était également accusé de corruption. Il avait remboursé très rapidement les dettes contractées pour l'achat de son bureau de représentation et avait acheté des propriétés nationales avec de l'argent liquide qui semblait sortir de nulle part. Il refusait de fournir les reçus de ces transactions, ce dont ses ennemis se saisirent rapidement.

Au printemps 1793, les tensions augmentèrent entre les Girondins et la propre faction politique de Danton, la Montagne. Danton était convaincu que le sang ne tarderait pas à couler. Si la Terreur était inévitable, Danton pensait qu'il valait mieux que le gouvernement la contrôle pour éviter que des foules déchaînées ne se livrent à une justice d'autodéfense. "Soyons terribles", dit-il, "pour dispenser le peuple de l'être" (Furet, 220). En mars 1793, il joua un rôle déterminant dans la mise en place du Tribunal révolutionnaire, et le mois suivant, il participa à la création du Comité de salut public, un comité destiné à veiller à la défense de la nation, dont il fut le premier membre. Danton joua ainsi un rôle majeur dans la préparation du règne de la Terreur, rôle qu'il regretterait très vite.

En tant que membre dominant du Comité de salut public, Danton fit marche arrière par rapport à sa rhétorique expansionniste de l'automne précédent. La préservation de la République était sa priorité absolue, et il commença donc à rechercher des moyens de négociation pacifique avec les nations de la coalition anti-française. Cette politique étrangère défaitiste ne lui valut aucun ami et, le 10 juillet, il fut exclu du Comité. Il fut remplacé par Robespierre, qui dirigea le Comité dans une direction plus radicale et accumula lentement des pouvoirs plus importants. Lors de l'insurrection du 5 septembre, Danton se prononça en faveur de la satisfaction des revendications de la foule, notamment l'armement de tous les citoyens et la formation d'une armée révolutionnaire pour maintenir l'autorité de la République dans les campagnes. Il refusa l'offre de réintégrer le Comité de salut public, qui devenait trop radical à son goût.

Les Indulgents

La fin de l'année 1793 vit l'accélération de la Terreur; des dizaines de milliers de suspects contre-révolutionnaires furent arrêtés, et beaucoup d'entre eux firent l'objet de simulacres de procès devant le Tribunal révolutionnaire que Danton avait contribué à créer. Le procès des Girondins, qui avaient été les amis de Danton, même s'il s'opposait à eux sur le plan politique, le bouleversa particulièrement : "Je ne pourrai pas les sauver", se lamenta-t-il en larmes à un ami. Lassé de la politique et de l'effusion de sang, il quitta brusquement Paris le 12 octobre et retourna dans sa ville natale avec sa femme et ses enfants. Il y resta plus d'un mois avant de revenir à Paris le 21 novembre; il devint alors le chef de la faction modérée des Indulgents, qui prônaient l'apaisement de la Terreur.

Le modérantisme de Danton le mit en conflit avec Jacques-René Hébert, un journaliste "ultra-révolutionnaire" qui cherchait à intensifier la Terreur et qui usurpa l'ancien club des Cordeliers de Danton. Desmoulins, qui était à nouveau le bras droit de Danton, publia Le Vieux Cordelier, un journal qui attaquait les Hébertistes et les excès de la Terreur. Le journal fut d'abord publié avec la bénédiction de Robespierre, qui méprisait également les Hébertistes, mais lorsque Desmoulins commença à utiliser son journal pour critiquer la politique de terreur de Robespierre, il fut expulsé du Club des Jacobins. Les Indulgents et les Robespierristes allaient maintenant droit au conflit.

Le Vieux Cordelier, Issue 3
Le Vieux Cordelier, numéro 3
Camille Desmoulins (Public Domain)

La position de Danton ne fut en rien rendue facile lorsque son ami proche et partisan Fabre d'Églantine fut arrêté en janvier 1794, en relation avec un scandale de corruption entourant la Compagnie française des Indes orientales. Lorsque Danton prit la défense de son ami, il fut accusé d'avoir lui-même été complice du scandale. Sentant une faiblesse, Hébert multiplia les attaques contre les Indulgents, endurcissant le cœur des radicaux contre eux, jusqu'à l'exécution d'Hébert et de ses alliés en mars 1794. Avec la disparition des Hébertistes, les Indulgents devinrent la plus grande menace pour l'autorité de Robespierre; averti à plusieurs reprises qu'il risquait d'être arrêté, Danton en riait, proclamant "ils n'oseront pas !". Mais dans la nuit du 29 au 30 mars, Danton, Desmoulins et d'autres chefs indulgents furent arrêtés.

Procès, exécution et héritage

Du 2 au 4 avril, Danton fut jugé devant le Tribunal révolutionnaire. Les foules de spectateurs qui remplirent le palais de justice témoignèrent de sa popularité durable. Il donna un dernier spectacle mémorable, tonnant sur son patriotisme et l'injustice de son procès jusqu'à ce qu'on lui ordonne de se taire. Le 5 avril 1794, Danton fut le dernier des 15 condamnés à être guillotinés, un groupe comprenant Desmoulins, Hérault de Séchelles, Fabre d'Églantine et Pierre Philippeaux. Après avoir assisté aux exécutions de ses amis les plus proches, Danton aussi passa sous le couperet. "Montrez ma tête au peuple", dit-il au bourreau. "elle en vaut bien la peine" (Davidson, 216).

Execution of Danton
Exécution de Danton
Charles Brabant (Public Domain)

Immédiatement après sa mort, Danton fut vilipendé par les Robespierristes, qui soulignèrent sa corruption et utilisèrent sa vénalité comme preuve qu'il n'avait jamais été un vrai patriote. Cet héritage resta le sien pendant près d'un siècle, jusqu'à ce que la Troisième République française n'ait besoin de déterrer des héros patriotiques du passé républicain de la France à la suite de la guerre franco-prussienne (1870-71). Danton était un candidat évident à l'héroïsme national, en raison de son engagement dans la défense de la Première République française. Comme Danton n'a laissé que peu de traces écrites, ses véritables pensées et opinions ne seront jamais connues et sont depuis longtemps débattues par les spécialistes. Pourtant, sa présence plus grande que nature a profondément marqué la Révolution française, sur laquelle il a laissé son empreinte indélébile.

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Questions & Réponses

Qui était Georges Danton ?

Georges Jacques Danton (1759-1794) était un leader de la Révolution française, qui jouA un rôle majeur dans le renversement de la monarchie et l'établissement de la République française. Il adopta une position modérée et s'opposa au règne de la Terreur, ce qui conduisit à sa chute et à son exécution le 5 avril 1794.

Qu'a fait Georges Danton pendant la Révolution française ?

Georges Danton fonda le club radical des Cordeliers, mena l'insurrection qui mit fin à la monarchie française, contribua à la défense de la France pendant les guerres révolutionnaires françaises et s'opposa aux excès du règne de la Terreur.

Pourquoi Danton a-t-il été exécuté ?

Georges Danton a été exécuté par la guillotine pour s'être opposé aux politiques du règne de la Terreur pendant la Révolution française.

Quels ont été les derniers mots de Georges Danton ?

Les derniers mots de Georges Danton ont été adressés à son bourreau : "Montrez ma tête au peuple. Elle en vaut bien la peine".

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, janvier 17). Georges Danton [Georges Danton]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21044/georges-danton/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Georges Danton." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 17, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21044/georges-danton/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Georges Danton." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 17 janv. 2023. Web. 13 déc. 2024.

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