Anahita

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 04 février 2020
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Head of the Goddess Anahita (by Osama Shukir Muhammed Amin, Copyright)
Tête de la déesse Anahita
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Anahita est l'ancienne déesse perse de la fertilité, de l'eau, de la santé, de la guérison et de la sagesse. En raison de son association avec les propriétés vitales, elle fut également associée à la guerre dans la Perse antique, les soldats la priant pour leur survie avant la bataille.

Elle est également connue sous les noms d'Ardvi Sura Anahita, Anahid, Anahit et Anaitis. Anahita était l'une des divinités les plus populaires et les plus vénérées de la religion iranienne primitive peut-être dès le 8e siècle av. J.-C. (certainement au 4e siècle av. J.-C.) et elle survécut aux réformes religieuses du prophète Zoroastre (c. 1500-1000 av. J.-C.) en tant qu'émanation du dieu unique Ahura Mazda plutôt que comme la divinité qu'elle était auparavant.

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Elle est associée à de puissantes déesses d'autres civilisations anciennes, comme Sarasvati dans la tradition hindoue, Inanna/Ishtar en Mésopotamie, Sauska chez les Hurriens-Hittites, Astarte chez les Phéniciens, Aphrodite chez les Grecs et Vénus chez les Romains. Elle avait plus de temples et de sanctuaires qui lui étaient dédiés que n'importe quelle autre déesse perse, même après l'avènement du zoroastrisme qui établit un paradigme monothéiste dans la région, et les gens lui rendaient régulièrement hommage sur ces sites jusqu'à la chute de l'empire sassanide aux mains des Arabes musulmans en l'an 651.

Même par la suite, elle continua à être vénérée sous le nom de Bibi Sahrbanu, veuve légendaire du héros et martyr de l'islam chiite Husayn ibn Ali (626-680), tombé à la bataille de Karbala (680), un événement commémoré de nos jours par la fête de l'Achoura. Les sanctuaires d'Anahita, que ce soit sous le nom de Bibi Sahrbanu ou sous un autre nom, continuent d'être visités par des suppliants de nos jours.

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Origine, caractère, représentation

ANAHITA ET LA DÉESSE HINDOUE SARASvATI (QUI PRÉSIDE À LA CONNAISSANCE, L'APPRENTISSAGE, LA MUSIQUE ET LA SAGESSE) ÉTAIENT PROBABLEMENT LA MÊME DIVINITÉ À UN MOMENT DONNÉ.

Anahita a probablement existé sous une forme ou une autre avant le 3e millénaire avant notre ère, lorsque la religion perse antique se développa dans la région du Grand Iran (Caucase, Asie centrale, Asie du Sud et Asie occidentale). Les Indo-Iraniens (Aryens) qui finirent par s'installer en Perse faisaient partie d'un groupe migratoire plus large comprenant les Indo-aryens qui iraient s'installer dans le nord de l'Inde, et à cette époque, Anahita et la déesse hindoue Sarasvati (qui préside à la connaissance, à l'apprentissage, à la musique et à la sagesse) étaient probablement la même divinité.

À un moment donné, les Indo-Iraniens développèrent leur système de croyances religieuses pour refléter un affrontement cosmique entre les forces de l'ordre, de la lumière et du bien et celles du chaos, de l'obscurité et du mal. Les dieux de leur panthéon furent créés par le dieu principal et seigneur de l'univers, Ahura Mazda, pour aider le peuple qui devait alors lui rendre la pareille en choisissant de suivre Ahura Mazda et ses semblables et de rejeter les mensonges de son adversaire Angra Mainyu (également connu sous le nom d'Ahriman), chef des démons et des mauvais esprits.

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Ahura Mazda était la première divinité, incréée, qui établit l'ordre à partir du chaos par l'acte de création en sept étapes : le ciel, l'eau, la terre, la végétation, les animaux, les êtres humains et le feu. Après la création du feu, Ahura Mazda engendra les dieux à partir de sa propre essence, faisant ainsi de tous les dieux ses enfants, même s'ils ne sont pas tous désignés comme tels. Anahita a toujours fait l'objet d'une vénération particulière en étant clairement identifiée comme la fille d'Ahura Mazda.

Sassanian Coin Depicting Anahita
Pièce sassanide représentant Anahita
The Trustees of the British Museum (CC BY-NC-SA)

Elle était étroitement associée à Mithra (dieu des alliances, des contrats et du soleil levant) qui encourageait la piété et une relation correcte avec les dieux. Anahita jouait également un rôle dans la dévotion religieuse en tant que déesse de la sagesse et de l'eau qui donne la vie. Mithra a toujours figuré parmi les dieux les plus populaires des Perses, mais Anahita a été vénérée dans plus de sanctuaires et de temples que tout autre dieu. L'érudit John R. Hinnells commente :

Il est naturel que de nombreuses religions imaginent la source de la vie et de la fécondité sous une forme féminine. En Perse, la déesse Ardvi Sura Anahita, les eaux fortes non souillées, est la source de toutes les eaux de la terre. Elle est la source de toute fertilité, purifiant la semence de tous les mâles, sanctifiant le ventre de toutes les femmes et purifiant le lait dans le sein de la mère. Depuis sa demeure céleste, elle est la source de l'océan cosmique. (27)

L'océan cosmique, selon le texte de création zoroastrien Bundahisn, prit naissance au sommet du mont Harā (Harā Bərəzaitī), traversa le monde et se divisa en eau douce et eau salée pour subvenir aux besoins de toutes les créatures de la planète. Cet océan était Anahita elle-même et donc toute vénération de l'eau était un honneur accordé à la déesse de la même manière que la vénération du feu n'était pas un culte du feu mais une reconnaissance du dieu du feu, Atar. En tant que source de toute l'eau dans le monde, et l'eau elle-même, elle était considérée comme pure, rapide en mouvement et puissante ; son nom, en fait, reflète le double concept d'humidité et de force.

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Elle est régulièrement représentée comme une belle femme vêtue d'une robe blanche brodée d'or, portant des boucles d'oreilles en or, un collier en or autour de la gorge et une couronne en or. Elle porte dans une main les rameaux de vie (représentant la générosité de la terre et donc la fertilité) et conduit un char tiré par quatre chevaux représentant le vent, la pluie, les nuages et le grésil. Elle était protégée par Mithra et d'autres divinités similaires dans ses voyages à travers le ciel (et entre le ciel et la terre) et fournissait au dieu du soleil, Hvare-khshaeta, tous les éléments essentiels grâce auxquels il pouvait maintenir la vie sur terre.

Sassanian Plate with Winged Horses
Assiette sassanide avec chevaux ailés
Metropolitan Museum of Art (Copyright)

La religion primitive mettait l'accent sur l'immanence des dieux et les rituels se déroulaient en plein air (aucune maison de culte n'était jugée adéquate et ne pouvait contenir une divinité) et étaient centrés sur les quatre éléments qui étaient, d'une manière ou d'une autre, représentés par un dieu ou une déesse. Les rituels étaient présidés par la classe sacerdotale (les Mages) et commençaient par l'invocation d'Atar à travers les flammes allumées sur l'autel ; le rituel se terminait par l'invocation d'Anahita et l'utilisation de l'eau.

À cette époque, des sanctuaires extérieurs d'Anahita étaient érigés en divers endroits - le plus souvent, naturellement, près de sources, de ruisseaux et de rivières - mais elle n'avait pas de temples. Les anciens sites qui lui sont aujourd'hui associés - tels que Kangavar et Bishapour - ont pu être des lieux dédiés à son culte à cette époque, mais les temples que l'on pense avoir été construits sur l'un ou l'autre de ces sites sont arrivés bien plus tard et les études récentes remettent en question l'interprétation des ruines de ces sites comme étant des temples, encore moins des temples à Anahita.

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Le zoroastrisme et l'empire achéménide

La vénération des différents dieux par la religion primitive finit par inclure les ancêtres et la bureaucratie religieuse sut en tirer parti en proposant des services en l'honneur de ceux qui étaient décédés. Grâce aux dîmes et aux frais perçus pour les prières adressées aux dieux, les bénédictions accordées et les incantations récitées aux ancêtres - parmi d'autres services tels que la vente et la bénédiction de statuettes, d'amulettes et d'icônes - la classe sacerdotale s'enrichit au point de devenir l'institution financière la plus puissante de la région.

ON POUVAIT TOUJOURS VÉNÉRER ANAHITA, MAIS ON ADORAIT ALORS UN ASPECT D'AHURA MAZDA, ET NON UNE VÉRITABLE DÉESSE.

Zoroastre était l'un de ces mages, mais on dit qu'il eut un certain nombre de problèmes avec leur comportement et leurs politiques. À un moment donné, entre 1500 et 1000 avant notre ère, il reçut une révélation d'Ahura Mazda par l'intermédiaire d'un être de lumière, Vohu Manah ("bon dessein"), qui lui apparut au bord d'une rivière. Vohu Manah s'identifia comme un représentant direct d'Ahura Mazda et dit à Zoroastre que la compréhension et la pratique religieuses dominantes étaient erronées. Ahura Mazda, disait-il, était le seul dieu et l'adoration de nombreux autres à côté de lui était une erreur. Zoroastre initia des réformes qui, après la conversion du roi Vishtaspa, furent acceptées et devinrent la religion monothéiste du zoroastrisme.

Les nombreux dieux de l'ancienne religion furent réorganisés - certains furent éliminés, d'autres considérés comme maléfiques - de sorte que des divinités comme Mithra ou Anahita devinrent des émanations du dieu unique et perdirent leur statut divin (mais pas leur divinité intrinsèque). On pouvait toujours vénérer Anahita, mais en sachant qu'il s'agissait d'un aspect d'Ahura Mazda et non d'une véritable déesse. Cette pratique serait similaire au développement ultérieur de la vénération de la Vierge Marie dans le catholicisme ; on ne vénère pas Marie elle-même mais on honore un aspect du Divin qu'elle représente.

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Lorsque Cyrus II (le Grand, r. env. 550-530 av. J.-C.) fonda l'Empire achéménide (env. 550-330 av. J.-C.), le zoroastrisme était solidement implanté dans la région, mais cela ne signifie pas nécessairement que Cyrus était zoroastrien ni que la liberté religieuse qu'il encouragea était fondée sur cette religion. Les références à Ahura Mazda dans les inscriptions de Cyrus II pourraient tout aussi bien faire allusion au roi des dieux de l'ancienne religion qu'au dieu unique du zoroastrisme. La même possibilité s'applique aux successeurs de Cyrus II, tels que Darius Ier (le Grand, r. 522-486 av. J.-C.) et Xerxès Ier (r. 486-465 av. J.-C.), bien que la plupart des spécialistes pensent qu'ils étaient zoroastriens. Cette croyance pourrait toutefois être infondée, puisque Darius Ier, dans sa célèbre inscription de Behistun, invoque Ahura Mazda et "les autres dieux", ce qui suggère clairement une référence à la religion prézoroastrienne. Les invocations d'Ahura Mazda par Xerxès Ier peuvent être interprétées de manière similaire.

The Behistun Inscription
L'inscription de Behistun
dynamosquito (CC BY-SA)

On a beaucoup parlé des inscriptions du roi perse Artaxerxès II (r. 404-358 av. J.-C.) qui font référence à Ahura Mazda, Anahita et Mithra (dans cet ordre) et les invoquent pour protéger les œuvres et la sécurité personnelle du roi. Selon certains chercheurs, ces inscriptions montrent clairement que le zoroastrisme était une foi polythéiste et que ces trois divinités constituaient une sorte de trinité zoroastrienne. Cette affirmation n'est toutefois pas tenable, car elle part du principe qu'Artaxerxès II était zoroastrien, alors qu'il ne l'était peut-être pas plus que Darius Ier ou Xerxès Ier. De plus, même s'il l'était, les inscriptions peuvent tout aussi bien être interprétées comme un appel du roi à Ahura Mazda et à ses émanations de sagesse et de protection - Anahita et Mithra.

Selon l'historien Bérose (IIIe siècle av. J.-C.), Artaxerxès II fut le premier monarque achéménide à ériger publiquement des statues d'Anahita dans les temples de nombreuses grandes villes de l'empire. Selon les spécialistes, il s'agit là d'une preuve de l'existence d'un culte populaire et répandu de la déesse, et cette interprétation est fondée dans la mesure où les cultes populaires de diverses divinités ont été identifiés avec certitude sur la base de l'iconographie trouvée sur les sites religieux.

Aucun des prédécesseurs d'Artaxerxès II n'avait érigé de monuments à des dieux, conformément à la croyance zoroastrienne - et prézoroastrienne - selon laquelle les dieux ne devaient pas être représentés dans des œuvres d'art ni "confinés" dans des œuvres humaines telles que des temples. Le fait que Bérose mentionne des temples à Anahita ainsi que des statues suggère fortement un changement de paradigme pendant le règne d'Artaxerxès II, lorsque le culte direct d'Anahita dans un temple était non seulement acceptable mais populaire et répandu. Les auteurs anciens mentionnent des temples à la déesse dans des régions s'étendant de l'Iran à l'Arménie, de la Cilicie à la Syrie et ailleurs.

Empires parthe et sassanide

L'empire achéménide tomba aux mains d'Alexandre le Grand en 330 av.J.-C. et fut remplacé par l'empire séleucide (312-63 av. J.-C.), au cours duquel la vénération d'Anahita - et peut-être même son culte - continua de prospérer. Les temples d'Anahita de cette époque sont décrits par les historiens anciens (comme l'écrivain romain Arrian, 4e siècle av. J.-C.) comme des structures opulentes ornées d'or et d'argent. Ces temples recevaient en cadeau de la part de riches suppliants divers objets en métaux précieux - statues, figurines, armes, plaques, pièces de monnaie - qui faisaient partie de la dîme d'un dixième de l'impôt du temple exigé de toutes les personnes vivant à proximité du temple pour son entretien ou qui étaient des offrandes à la déesse dans l'espoir d'une réponse aux prières. On pense que le célèbre trésor de l'Oxus faisait à l'origine partie du trésor d'un tel temple avant d'être retiré et enterré sur la rive du fleuve Oxus.

Achaemenid Gold Appliques
Appliques en or achéménide
The Trustees of the British Museum (CC BY-NC-SA)

L'Empire séleucide fut remplacé par l'Empire parthe (247 av. J.-C. - 224 après J.-C.) et, au cours de cette période, Anahita subit un changement important. Bien qu'elle ait toujours été considérée comme une déesse de la fertilité, de l'eau, de la santé et de la sagesse, son rôle principal était celui de déesse de la guerre. Les Parthes décentralisèrent le gouvernement de la Perse antique et les satrapes (gouverneurs) des différentes régions jouissaient donc d'une plus grande autonomie que pendant la période achéménide. On pense qu'Anahita représentait l'unité sous-jacente de l'empire pour défendre le royaume, symboliquement, à la place d'un gouvernement centralisé qui exigeait la conformité.

Ce même paradigme se maintint sous l'empire sassanide (224-651 de notre ère), où Anahita resta une déesse de la guerre. Les Sassanides firent du zoroastrisme leur religion d'État mais, conformément à la tradition perse remontant à la période achéménide, ils autorisèrent la liberté d'expression religieuse dans tout l'empire. Une partie de cette expression semble avoir été une continuation du culte d'Anahita. Il est difficile de concilier le culte très répandu de la déesse avec le concept zoroastrien selon lequel elle n'était qu'une "émanation" du seul vrai dieu Ahura Mazda, et il est bien plus probable qu'elle était adorée comme une déesse à part entière à cette époque.

Il est possible - et aussi très probable - que la popularité et la vénération continue d'Anahita durant cette période aient été dues au système de croyance du zervanisme (généralement considéré comme une "secte hérétique" du zoroastrisme). Zervan était une divinité mineure du temps dans la religion prézoroastrienne d'Iran qui, à un moment donné à la fin de la période achéménide, fut élevée au rang de dieu suprême. Dans la croyance zervaniste, Zervan - la personnification du Temps - était le premier être incréé qui donna naissance aux jumeaux Ahura Mazda et Ahriman.

DANS LE ZeRVANISME, ANAHITA AURAIT ÉTÉ CRÉÉE PAR AHURA MAZDA MAIS AURAIT EU UN STATUT PLUS ÉLEVÉ PUISQUE AHURA MAZDA LUI-MÊME ÉTAIT UN ÊTRE CRÉÉ.

Ahriman se vit confier le contrôle du monde pendant une certaine période, mais Ahura Mazda devrait ensuite le reconquérir et finalement l'emporter. Le zervanisme résolut le problème théologique de l'origine du mal en ce sens qu'Ahura Mazda était toujours le créateur tout bon et Ahriman son adversaire, mais Ahura Mazda n'avait pas créé le mal, et le mal n'était pas sorti de lui ; toutes les choses provenaient du temps, dont l'essence même est le changement et la mutabilité, et donc Ahriman et ses manigances étaient simplement le résultat de sa naissance à partir du temps, et non de quoi que ce soit ayant à voir avec le bienveillant Ahura Mazda.

Dans ce système de croyance, une déesse comme Anahita aurait été créée par Ahura Mazda - tout comme dans le zoroastrisme - mais aurait eu un statut plus élevé puisque Ahura Mazda lui-même était un être créé, né du Temps, tout comme elle était un être créé né d'Ahura Mazda. Les premiers rois sassanides - Ardashir Ier (r. 224-240 de notre ère) et Chapour Ier (r. 240-270 de notre ère) - étaient probablement tous deux zervanites, même s'ils soutenaient publiquement le zoroastrisme comme religion d'État. Ardashir Ier aurait envoyé les têtes de ses adversaires vaincus dans l'un des sanctuaires d'Anahita pour les exposer, conformément à son rôle de déesse de la guerre qui aurait été satisfaite de telles offrandes.

Sous le règne de Bahram Ier (ou Vahram, 272-273 de notre ère), les temples d'Anahita furent convertis en temples du feu zoroastriens, mais ses sanctuaires furent conservés et le culte continua. La popularité d'Anahita au cours de la période sassanide est connue pour avoir été si répandue que les chercheurs modernes ont interprété à plusieurs reprises les représentations sassanides de femmes mortelles comme des représentations d'Anahita sous ses différents aspects. Ces œuvres d'art ont maintenant été identifiées, du moins pour la plupart, comme des représentations de reines et de femmes nobles sassanides, et non d'Anahita.

Conclusion

L'Empire sassanide tomba aux mains des Arabes musulmans en 651 et, par la suite, le zoroastrisme ainsi que tous les autres aspects de la culture perse - y compris le culte d'Anahita - furent réprimés. Avec le temps, la légende de Bibi Shahrbanu ("Dame de la Terre" ou "Dame des Terres du Roi") se développa, identifiant une fille du dernier roi sassanide, Yazdegerd III (r. 632-651 CE) comme la veuve du héros et martyr musulman chiite Husayn ibn Ali, tombé à la bataille de Karbala en 680. Les sites et les sanctuaires précédemment dédiés à Anahita furent ensuite associés à Bibi Shahrbanu et le sont encore aujourd'hui, notamment le sanctuaire de Shah-e Ray, dans la province de Téhéran, en Iran.

Le nom d'Anahita finit par être oublié, remplacé par celui de Bibi Shahrbanu, bien que ses sanctuaires continuent d'attirer des visiteurs et des suppliants qui touchent les eaux et les rochers associés à la divinité dans l'espoir d'obtenir des réponses à leurs prières. Son héritage se perpétue cependant dans les rites du zoroastrisme moderne, où elle est toujours honorée dans les rituels qui incluent l'ancienne vénération de la déesse de l'eau, qui fournissait les éléments essentiels à la vie sur terre.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2020, février 04). Anahita [Anahita]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-14766/anahita/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Anahita." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 04, 2020. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-14766/anahita/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Anahita." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 04 févr. 2020. Web. 22 avril 2024.

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