La bataille d'Aboukir (1er et 2 août 1798), ou bataille du Nil en anglais, vit une flotte britannique dirigée par le contre-amiral Sir Horatio Nelson (1758-1805) détruire une flotte française dans la baie d'Aboukir, près de l'embouchure de Rosette sur le Nil. Il s'agit de l'une des batailles navales les plus décisives des guerres révolutionnaires et napoléoniennes.
La bataille fut l'aboutissement d'une campagne de trois mois en Méditerranée, Nelson ayant pris en chasse une énorme flotte française qui transportait le général Napoléon Bonaparte et une armée de 38 000 hommes vers l'Égypte. Après avoir débarqué l'armée de Bonaparte, le vice-amiral français François-Paul Brueys d'Aigalliers déplaça sa flotte vers la baie d'Aboukir, à environ 19 kilomètres à l'est d'Alexandrie, où il fut attaqué par Nelson le 1er août 1798. Nelson divisa ses navires de guerre en deux escadres et enveloppa la ligne de bataille française, une escadre passant entre les navires français et le rivage, et l'autre attaquant le côté maritime. Au plus fort de la bataille, le navire amiral français Orient explosa, et les Britanniques parvinrent à détruire ou à capturer la plupart des navires français dans la matinée du 2 août.
La victoire britannique eut de profondes conséquences sur la suite des guerres de la Révolution française (1792-1802). Avant la bataille, la Grande-Bretagne avait combattu seule la France révolutionnaire, mais la victoire de Nelson contribua à convaincre d'autres puissances européennes de s'unir contre la France dans la guerre de la deuxième coalition (1798-1802). En détruisant la flotte française, Nelson coupa également Bonaparte et son armée de l'Europe, contribuant ainsi à l'échec de la campagne de Napoléon en Égypte et en Syrie. Bien que la bataille d'Aboukir soit restée moins célèbre que la bataille de Trafalgar, elle joua sans doute un rôle encore plus important dans l'anéantissement de la puissance navale française, ce qui permit à la Grande-Bretagne de dominer les mers pendant un siècle; c'est pourquoi elle fut qualifiée par certains d'"engagement naval le plus décisif de la grande époque de la voile" (Maffeo, 272).
La flotte française
Au début de l'année 1798, les guerres de la Révolution française semblaient toucher à leur fin. Après cinq années sanglantes, les armées de la République française avaient vaincu presque tous leurs ennemis et conquis les Pays-Bas, la Rhénanie et le nord de l'Italie, mais avant de pouvoir crier victoire, la France devait encore vaincre son rival de toujours, la Grande-Bretagne qui refusait obstinément de faire la paix. Dans un premier temps, les Français envisagèrent d'envahir directement les îles britanniques, avant qu'un autre plan ne soit suggéré par le jeune et populaire général Napoléon Bonaparte: l'invasion de l'Égypte. En établissant une colonie française en Égypte, Bonaparte espérait créer une base à partir de laquelle il pourrait lancer une attaque sur l'Inde britannique et mettre fin à la guerre. Son plan fut approuvé et Bonaparte passa les mois de mars et d'avril à rassembler une armée de 38 000 hommes.
Une énorme flotte de navires français se rassembla à Toulon et dans plusieurs autres ports de la Méditerranée. Elle se composait de 13 navires de ligne, 13 frégates, 23 corvettes et sloops, ainsi que de centaines de navires de transport de différentes tailles. Le navire amiral de la flotte était le colossal navire de guerre à trois ponts de 124 canons appelé L'Orient, qui était probablement le navire de guerre le plus puissant au monde à l'époque. La marine française étant épuisée et manquant de main-d'œuvre, des pêcheurs locaux, des corsaires et même des prisonniers avaient été engagés comme marins, mais cela n'avait pas suffi pour que les équipages soient au complet. Le commandement général fut confié au vice-amiral François-Paul Brueys d'Aigalliers, un officier de marine de 45 ans issu de la petite aristocratie. Seuls Brueys et une poignée de ses officiers furent informés de l'objectif de l'expédition. Pour conserver l'effet de surprise, Bonaparte se donna beaucoup de mal pour dissimuler la destination de la flotte, même à ses propres hommes.
La discrétion de Bonaparte fut payante puisque les espions anglais apprirent rapidement l'existence de la flotte à proprement parler, mais ne parvinrent pas à découvrir les raisons de son rassemblement. Lorsque la nouvelle parvint à Londres, le cabinet du Premier ministre William Pitt le Jeune resta perplexe quant à la destination de la flotte. Le secrétaire à la guerre Henry Dundas suggéra l'Égypte comme destination, mais ses collègues l'écartèrent en lui disant de réfléchir "avec une carte à la main et en calculant les distances" (Rodger, 458). Finalement, des ordres furent envoyés au vice-amiral Saint-Vincent, commandant de la flotte méditerranéenne, pour savoir ce que les Français préparaient. Saint-Vincent, à son tour, envoya une escadre de trois navires de guerre commandée par son protégé, le contre-amiral Sir Horatio Nelson.
À 39 ans, Nelson était le plus jeune contre-amiral de la Royal Navy, mais il s'était déjà forgé une solide réputation et avait des cicatrices de combat qui le prouvaient: en 1794, il avait perdu l'usage de son œil droit lors du siège de Calvi et, trois ans plus tard, il avait été blessé par la mitraille à la bataille de Santa Cruz de Tenerife, ce qui lui avait valu l'amputation du bras droit. À peine remis de la perte de son bras, Nelson partit le 2 mai à bord de son navire amiral, le Vanguard, avec l'ordre de se contenter d'observer la flotte française à Toulon et de faire son rapport. Mais le 12 mai, alors que l'escadre de Nelson était stationnée au large de Toulon, une violente tempête dispersa les navires et démâta le Vanguard. Nelson prit la décision de se rendre en Sardaigne pour y effectuer des réparations, mais lorsqu'il retourna à son poste le 27 mai, les Français avaient déjà mis les voiles. Le 7 juin, Saint-Vincent fournit à Nelson 10 navires de ligne supplémentaires en guise de renforts, ainsi que de nouveaux ordres: Nelson ne devait plus se contenter de surveiller la flotte française mais devait "faire tout son possible pour la prendre, la couler, la brûler ou la détruire" (Strathern, 55). Nelson se mit consciencieusement en route vers le sud, le long de la côte italienne; la chasse avait commencé.
Le chat et la souris
Après avoir été retardée par la même tempête qui avait dispersé l'escadre de Nelson, la flotte française quitta Toulon le 19 mai; chaque navire abaissa ses couleurs en guise de salut lorsqu'il passa devant L'Orient. La flotte arriva pour la première fois au large de Malte le 10 juin. Lorsque les Chevaliers de Saint-Jean refusèrent d'autoriser la flotte à entrer dans le port, Bonaparte ordonna l'invasion et Malte tomba après une résistance minime. Les Français passèrent plusieurs jours sur l'île, au cours desquels Bonaparte pilla le trésor maltais; 7 millions de francs d'or, d'argent et de bijoux furent entreposés dans la cale de L'Orient. Enfin, le 19 juin, les Français mirent le cap sur Alexandrie, empruntant la longue route qui contourne la Crète pour échapper à leurs poursuivants britanniques. Prenant des précautions supplémentaires, le vice-amiral Brueys ordonna que tous les navires marchands qu'ils croiseraient soient saisis et retenus jusqu'à ce qu'ils n'atteignent l'Égypte.
Nelson, quant à lui, croisa un navire marchand génois qui lui apprit que les Français avaient quitté Malte le 15 juin et faisaient route vers l'est. Cela confirma les soupçons de Nelson qui pensait que les Français faisaient route vers Alexandrie et, supposant que les Français avaient six jours d'avance, il fonça immédiatement vers l'Égypte. Cependant, les marchands avaient été mal informés et avaient déclaré que les Français avaient quitté Malte quatre jours plus tôt qu'ils ne l'avaient fait en réalité. En réalité, les Français étaient beaucoup plus proches: dans la nuit du 22 au 23 juin, les flottes britannique et française se croisèrent à quelques kilomètres l'une de l'autre. Dissimulés par un épais brouillard, les marins français entendirent dans un silence angoissé les coups de canon de signalisation britanniques qui retentissaient à intervalles réguliers. Nelson arriva à Alexandrie le 28 juin, mais il ne vit aucun signe de la flotte française. Comprenant qu'il avait perdu la trace de l'ennemi, Nelson était au bord de la crise de nerfs; il attendit 24 heures avant de quitter Alexandrie.
Les Français arrivèrent au large d'Alexandrie le 1er juillet. Le poète Nicolas Turc décrit le spectacle grandiose: "Lorsque les habitants d'Alexandrie regardèrent l'horizon, ils ne virent plus la mer, mais seulement le ciel et les navires. Ils furent saisis d'une terreur qui dépassait l'imagination" (Strathern, 66). Le 2 juillet, les Français s'emparèrent de la ville et passèrent les jours suivants à débarquer. Le port d'Alexandrie étant trop peu profond pour les navires de guerre français, Bonaparte ordonna à Brueys de jeter l'ancre dans la baie d'Aboukir, à charge pour Brueys de se rendre à Corfou si la baie s'avérait trop dangereuse. Désireux de rester à proximité en cas d'évacuation de l'armée, Brueys choisit de rester dans la baie d'Aboukir, où il ancra ses navires de ligne pendant que Bonaparte conduisait son armée dans le désert égyptien.
La baie d'Aboukir
Large de 30 km, la baie d'Aboukir semblait constituer une défense idéale pour la flotte de Brueys. Elle était protégée par une péninsule avec un fort à son extrémité et par des hauts-fonds rocheux le long de la côte. Brueys décida de positionner ses navires en ligne de bataille, avec le côté tribord tourné vers le large et le côté bâbord tourné vers le rivage, afin de débarquer plus facilement les vivres. Chaque navire était relié à la poupe et à la proue de son voisin par des câbles, créant ainsi une formidable barrière à travers la baie. Les navires de guerre les plus puissants furent placés au centre et à l'arrière de la ligne, car la position des hauts-fonds obligerait hypothétiquement les Britanniques à attaquer à cet endroit. Brueys plaça ses navires les plus faibles à l'avant-garde, pensant qu'ils pourraient s'approcher et contre-attaquer pendant que l'ennemi était aux prises avec les plus gros navires. Cependant, Brueys avait fait une erreur de calcul fatale: il avait laissé trop d'eau libre entre le côté bâbord de sa flotte et les hauts-fonds, donnant théoriquement à un navire ennemi suffisamment d'espace pour se faufiler.
Alors que les Français s'installaient dans la baie d'Aboukir, Nelson et ses officiers naviguaient à l'ouest de la Crète, cherchant désespérément l'ennemi. Après une brève escale en Sicile pour se ravitailler, Nelson se tourna à nouveau vers l'est et entra au port de Coroni, au large du Péloponnèse, le 28 juillet. Le gouverneur ottoman local avait été informé de l'invasion française de l'Égypte. Cette information fut corroborée par la capture, par l'un des navires de Nelson, d'un brick français chargé de vin et en route pour l'Égypte. Nelson mit immédiatement le cap sur l'Égypte et arriva au large d'Alexandrie le matin du 1er août.
Bien que le drapeau tricolore français ait été visible au-dessus de la ville, les navires eux-mêmes étaient introuvables et Nelson envoya les navires Zealous et Goliath explorer les côtes à la recherche de l'insaisissable flotte. Vers 14h30, les vigies du Zealous aperçurent la forêt de voiles françaises ancrées dans la baie d'Aboukir. Le Zealous signala que l'ennemi avait été trouvé et, à 16 heures, la majorité des navires britanniques avaient contourné la péninsule pour entrer dans la baie. À bord du Vanguard, Nelson dînait tôt avec ses capitaines qui deviendraient bientôt célèbres sous le nom de "Nelson's Band of Brothers". Nelson porta un toast et leur annonça que le lendemain, il se rendrait soit à la Chambre des Lords, soit à l'abbaye de Westminster où étaient enterrés les héros militaires britanniques.
À ce moment-là, les navires britanniques furent repérés par les Français qui se trouvaient dans une position délicate: la plupart des membres de l'équipage étaient à terre, en train de creuser des puits pour trouver de l'eau douce. Bien que Brueys ait ordonné à ses hommes de retourner aux navires, il n'y avait pas de sentiment d'urgence; avec seulement quelques heures de soleil restantes, il était peu probable que Nelson attaque si peu de temps avant la tombée de la nuit. Cependant, Nelson bénéficiait d'un vent favorable du nord-ouest qu'il ne voulait pas risquer de perdre, et il fit donc signe à ses navires d'attaquer.
Nelson attaque
À la tête de la ligne britannique se trouvait le Goliath, dont le commandant, le capitaine Thomas Foley, remarqua l'écart entre la flotte française et le rivage. Au risque de s'échouer sur les hauts-fonds, Foley prit l'initiative de faire naviguer le Goliath dans le chenal. Cela lui permit d'attaquer la faible avant-garde française que Brueys croyait en sécurité. Le Goliath ouvrit le feu sur la proue du premier navire français, Le Guerrier, et l'endommagea gravement. Les royal marines tirèrent sur les ponts de Guerrier alors que le Goliath le dépassait et jetait l'ancre à côté du navire français suivant, le Conquérant, qui reçut lui aussi un coup de canon décisif de la part du Goliath. Constatant le succès du capitaine Foley, les capitaines du Zealous, de l'Orion et de l'Audacious suivirent le Goliath dans le chenal, tandis que Nelson dirigeait le reste des navires du côté de la mer; en peu de temps, les navires français furent bombardés de part et d'autre.
La rapidité de l'attaque britannique prit les Français complètement par surprise; de nombreux marins étaient encore à terre, tandis que la plupart des capitaines français étaient encore à bord de L'Orient, où ils s'étaient entretenus avec Brueys. Les capitaines regagnèrent leurs navires à la rame, au milieu du carnage, en criant leurs ordres. L'obscurité s'installa rapidement et la pleine lune fut masquée par la fumée des canons, laissant les lanternes sur les ponts et les éclairs des coups de canon comme seules sources de lumière. À 20 heures, le Conquérant, très malmené, se rendit, suivi de près par le Guerrier, complètement démâté. Les navires britanniques poursuivirent leur route le long de la ligne française, tirant des bordées sur les navires français Spartiate et Aquilon. Au cours de l'une de ces bordées, vers 8h30, Nelson fut frappé au front par un éclat d'obus, ce qui fit tomber un lambeau de peau sur son œil valide. Croyant sa blessure mortelle, Nelson s'exclama "Je suis tué" alors qu'on le ramenait sous le pont (Strathern, 163). Une fois la blessure pansée, Nelson remonta sur le pont et reprit son commandement.
Le chaos s'aggrava au fur et à mesure que la nuit s'assombrit, les boulets de canon, les coups de mousquet et les débris volant dans tous les sens. L'un des navires britanniques du côté de la mer, le Bellerophon, dériva accidentellement vers le centre français, où il se retrouva face à face avec l'imposant L'Orient. Avec seulement deux ponts avant et 30 canons, le Bellerophon n'avait aucune chance. Vers 20 h 30, le Bellerophon avait perdu 200 hommes et était complètement démâté; son commandant coupa les câbles d'ancre et le navire dériva dans la nuit. L'Orient ne connut qu'un moment de répit avant qu'un navire britannique plus grand, le Swiftsure, ne jette l'ancre à ses côtés et ne commence à lancer de nouvelles salves. En peu de temps, une partie de L'Orient était en feu et les deux jambes de Brueys furent arrachées par un boulet de canon. Plutôt que de descendre, Brueys se fit attacher à un fauteuil sur le pont pour pouvoir continuer à donner des ordres. Un autre boulet de canon le frappa à l'estomac, le coupant presque en deux ; 15 minutes plus tard, il était mort. Le capitaine de L'Orient, Luc-Julien Casabianca, également blessé par des débris volants, descendit à terre, laissant son fils de 12 ans, Giaconte, attendre sur le pont.
Entre-temps, deux autres navires de l'avant-garde française s'étaient rendus, ce qui permit aux navires de guerre britanniques de se concentrer sur le centre de l'ennemi. Le navire britannique Majestic échangea des coups de feu avec le Tonnant de 80 canons et subit certaines des plus lourdes pertes britanniques de la bataille, son capitaine, George Westcott, figurant parmi les morts. Alors que le Majestic s'éloignait, le Swiftsure, qui avait commencé à s'éloigner de L'Orient, commença à tirer sur le Tonnant tandis qu'un autre navire britannique, l'Alexander, continuait à tirer sur le navire amiral français.
Destruction de L'Orient
En peu de temps, le feu se propagea à L'Orient et il devint évident que le navire était sur le point d'exploser. Anticipant l'inévitable, plusieurs officiers et marins français se jetèrent à l'eau; le jeune Giaconte Casabianca fut incité à faire de même, mais il refusa d'abandonner le navire de son père. Vers 22 heures, le puissant navire amiral français explosa dans un fracas tumultueux; tous les navires à proximité furent secoués par la déflagration qui fut entendue par les soldats de Bonaparte à Rosette, à 32 km à l'est. Des morceaux de corps, des débris enflammés et des morceaux du trésor maltais furent projetés en l'air et retombèrent en pluie. La bataille connut alors une longue accalmie après l'explosion, les marins se précipitant sous les ponts pour s'abriter des débris qui tombaient ou s'empressant d'éteindre les flammes sur leurs propres navires. Bien qu'il y ait eu quelques survivants, la plupart des 1 000 hommes d'équipage de L'Orient périrent dans l'explosion.
À minuit, seul le Tonnant restait engagé contre les navires britanniques; son commandant, le commodore Petit-Thouars, refusait de se rendre bien que son navire ait été démâté et qu'il ait perdu ses deux jambes et un bras. Installé sur le pont dans un seau de blé, Petit-Thouars ordonna que les couleurs soient clouées au mât pour éviter qu'il ne soit frappé. Mais très vite, Petit-Thouars mourut de ses blessures et le Tonnant se rendit à son tour. Lorsque le soleil se leva enfin, le 2 août à 6 heures du matin, l'issue de la bataille n'était plus à démontrer. Le contre-amiral français Pierre-Charles Villeneuve qui commandait à l'arrière le Guillaume Tell (80 canons), ordonna la retraite. Seuls deux navires de ligne et deux frégates français s'échappèrent de la baie d'Aboukir, le reste des navires français ayant été capturés ou détruits par les Britanniques. Bien que deux navires britanniques aient été gravement endommagés - le Bellerophon et le Majestic - aucun ne fut totalement détruit. Alors que les pertes françaises se situaient entre 2 000 et 5 000 hommes, les Britanniques ne perdirent moins de 1000 hommes: 218 tués et 677 blessés. Lorsque Nelson regarda enfin le carnage flottant de la bataille, il remarqua : "Victoire n'est pas un nom assez fort pour un tel spectacle" (Blanning, 195).
Suites de la bataille
La bataille d'Aboukir marqua un tournant dans les guerres de la Révolution française. Non seulement elle paralysa la capacité de la France à faire la guerre sur mer et bloqua l'armée expéditionnaire de Bonaparte en Égypte, mais elle convainquit également les ennemis de la France révolutionnaire de s'unir dans une seconde coalition anti-française. Lorsque la nouvelle de la victoire parvint à Londres le 2 octobre, elle fut accueillie par des célébrations grandioses et Nelson devint une sorte de célébrité; il fut nominé à la Chambre des Lords, comme il l'avait espéré, et devint Lord Nelson of the Nile. La bataille reste l'une des plus célèbres de l'histoire de la marine britannique et est souvent considérée comme l'une des plus importantes de son époque.