Insurrections Fédéralistes

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 28 octobre 2022
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Disponible dans ces autres langues: anglais
Destruction of the French Fleet at Toulon (by Thomas Whitcombe, Public Domain)
Destruction de la flotte française à Toulon
Thomas Whitcombe (Public Domain)

Les insurrections fédéralistes furent une série de rébellions qui éclatèrent dans plusieurs régions de France au cours de l'été 1793, en réponse à la concentration du pouvoir à Paris pendant la Révolution française (1789-99). La plupart des révoltes furent réprimées en quelques mois, ce qui conduisit les Jacobins victorieux à instaurer le règne de la Terreur pour punir les rebelles et imposer leur idéologie.

Le mouvement fédéraliste commença avec la faction politique modérée des Girondins qui préconisait une répartition égale du pouvoir entre les 83 départements, ou provinces, de la France. Cette idée était combattue par les Jacobins, qui assimilaient cela au fédéralisme. Le fédéralisme fait référence à une décentralisation des pouvoirs qui, selon les Jacobins, aurait entraîné la fragmentation et la dissolution de la République française. La tension monta jusqu'au 2 juin, date à laquelle une insurrection de la foule parisienne entraîna la chute des Girondins. Ce fut le catalyseur de la rébellion dans plusieurs grandes villes telles que Caen, Lyon, Marseille, Toulon et Bordeaux.

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Toutes les révoltes fédéralistes n'étaient pas explicitement pro-Girondins, mais elles peuvent toutes être caractérisées par leurs objectifs anti-Jacobins. Comme ce mouvement était toujours pro-républicain, les révoltes fédéralistes sont distinctes de la guerre concurrente en Vendée, une autre rébellion qui, elle, avait des objectifs catholiques et royalistes. Bien que les révoltes fédéralistes aient toutes connu un succès initial en se débarrassant de leurs administrations jacobines, un manque de coordination conduisit à une perte d'élan rapide. En octobre, la plupart des révoltes avaient été écrasées, et les rebelles fédéralistes furent soumis à des mesures punitives brutales par les Jacobins. Le 31 octobre, les 22 Girondins emprisonnés furent exécutés à Paris, tandis que beaucoup de ceux qui avaient fui furent tués ou se suicidèrent l'année suivante.

La question du fédéralisme

Au début de l'année 1793, la Révolution française était en crise. L'époque des réformes sociétales radicales et du fraternalisme exalté étant révolue depuis longtemps, la Révolution se caractérisait désormais par la guerre, la paranoïa et le factionnalisme. Alors que les révolutionnaires eux-mêmes n'auraient jamais admis être partisans (l'idée de partis politiques allait à l'encontre des principes fondamentaux de la nouvelle République française), en vérité, la politique française était devenue un âpre bras de fer entre deux factions principales : la Montagne, le groupe extrémiste étroitement associé au Club des Jacobins de Paris, et les Girondins, une faction relativement modérée dont la base du pouvoir se trouvait principalement en dehors de Paris, dans les autres départements français.

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Dans le contexte révolutionnaire français, le fédéralisme fait référence à une décentralisation du pouvoir, également réparti entre les 83 départements français.

Les Girondins s'étaient séparés des Jacobins sur des questions telles que la conduite des guerres révolutionnaires françaises en cours (1792-1802) ainsi que le procès et l'exécution de Louis XVI en janvier 1793. Mais alors que l'hiver laissait place au printemps, le principal point de discorde était la centralisation du pouvoir à Paris au détriment des 82 autres départements français. Les Girondins s'inquiétaient du fait qu'une trop grande partie du destin de la France était décidée par des foules parisiennes indisciplinées qui imposaient souvent leur volonté par l'insurrection et la violence. Les foules de sans-culottes parisiens, ou classes inférieures révolutionnaires, avaient été au centre de l'assaut du palais des Tuileries qui avait conduit au renversement de la monarchie et des massacres de septembre qui virent l'exécution extrajudiciaire de plus de mille "contre-révolutionnaires". Ces émeutes étaient souvent soutenues et même encouragées par la Montagne et la Commune de Paris, le gouvernement de la ville. En certaines occasions, l'influence de la Commune éclipsa celle de la Convention nationale qui se retrouvait de plus en plus à la merci des foules parisiennes.

Pour les Girondins, il était donc nécessaire de diminuer l'influence disproportionnée de Paris dans les affaires nationales, de peur que les voix de millions de citoyens provinciaux ne soient noyées. Ils se donnèrent pour mission de réduire Paris à une "part d'influence de 1/83 en France, comme tous les autres départements" (Davidson, 166). Une proposition fut faite d'établir une " garde départementale " recrutée en dehors de Paris pour protéger la Convention nationale des excès de l'anarchie parisienne. Un autre plan prévoyait de retirer le siège du gouvernement de Paris et de le transférer à Bourges, dans le centre de la France, où la Révolution aurait une seconde chance d'obtenir une véritable représentation nationale.

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De telles mesures furent violemment combattues par la Montagne qui accusait ses rivaux girondins de comploter le "fédéralisme". Dans le contexte révolutionnaire français, le fédéralisme faisait référence à une décentralisation du pouvoir réparti de manière égale entre les 83 départements français. De nombreux révolutionnaires considéraient que cela posait problème car cela équivalait à briser un État français unifié en 83 républiques quasi-indépendantes. Chacune aurait son propre programme, et les provinces les plus fortes opprimeraient inévitablement les plus faibles. Pour les Jacobins, le fédéralisme signifierait au mieux une sorte de "féodalisme républicain" ; au pire, il s'apparenterait à la sécession complète des provinces et à la fin de la République. Le chef des Jacobins, Georges Danton, appelait à la mort de ceux qui voulaient dépecer la France, tandis que Maximilien Robespierre soulignait la nécessité d'une nation unifiée et indivisible.

Maximilien Robespierre
Maximilien Robespierre
Unknown Artist (Public Domain)

Au milieu de l'année 1793, le terme "fédéraliste" était devenu une insulte aussi péjorative que "monarchiste" ou "aristocrate" dans le lexique jacobin. Les Girondins furent accusés de trahison ou d'intentions contre-révolutionnaires et, à la mi-avril, les sections révolutionnaires de Paris commencèrent à demander l'expulsion des politiciens girondins de la Convention. Dans le même temps, les Girondins accusèrent les Montagnards d'aspirer à la dictature par leur domination à Paris ; en mai, des manifestations anti-jacobines éclatèrent dans les villes de Bordeaux, Marseille et Lyon, entraînant la prise d'assaut des clubs jacobins locaux et l'arrestation de leurs membres. Le 23 mai, des citoyens de Dijon déclarèrent à la Convention que "si elle continue à mettre en garde contre le loup fédéraliste, elle finira par faire apparaître cette bête" (Furet, 59).

Le 2 juin, 80 000 sans-culottes de Paris, en collaboration avec la Garde nationale de la ville, assiégèrent le palais des Tuileries, demandant l'arrestation des chefs girondins. La Montagne s'exécuta et, à la tombée de la nuit, 29 éminents Girondins furent arrêtés. Cela provoqua un exode des Girondins proscrits de la ville qui s'échappèrent dans les provinces pour dénoncer le coup d'État des Jacobins et inciter tous les vrais patriotes à la rébellion. En juillet, les villes de Bordeaux, Marseille, Lyon, Toulon et Caen répondirent à l'appel et défièrent ouvertement l'autorité de ce qui était désormais une république fermement jacobine.

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Révolte en Normandie et en Bretagne

Dans les semaines qui suivirent la chute des Girondins le 2 juin, les villes commencèrent à se révolter. Dans le nord, divers départements bretons et normands se rallièrent à la cause anti-jacobine, ce qui aboutit à l'arrestation de deux représentants en mission et à la déclaration, le 9 juin, par la ville de Caen en Normandie, qu'elle était en état d'insurrection. Cette déclaration attira de nombreux chefs girondins proscrits, dont Marguerite-Élie Guadet, François Buzot, Jérôme Pétion et Charles Barbaroux, qui espéraient utiliser Caen comme base pour lancer une rébellion girondine. Le commandant militaire local, le général Félix de Wimpffen, se vit confier le commandement de l'armée fédéraliste du Nord, composée d'hommes venus de Bretagne et de Normandie. Bien que cette armée ne comptait que 3 000 hommes au début du mois de juillet, Wimpffen s'attendait manifestement à ce qu'elle s'agrandisse ; lorsque la Convention nationale le rappela à Paris pour expliquer sa conduite rebelle, Wimpffen répondit avec défi qu'il reviendrait effectivement à Paris, mais seulement avec 60 000 hommes armés derrière lui.

Les Girondins espéraient inciter davantage d'hommes à rejoindre la cause grâce à leur rhétorique enflammée qui les avait rendus si célèbres. S'ils parvinrent à inciter la jeune Charlotte Corday à commettre l'assassinat de Marat le 13 juillet, ils ne parvinrent pas à susciter un sentiment anti-jacobin similaire chez un nombre suffisant de combattants valides du Nord. En outre, alors que les Girondins avaient été traités en héros à leur arrivée à Caen, ils furent traités avec beaucoup moins de chaleur au début du mois de juillet, la population d'obédience royaliste ayant compris qu'ils n'abandonneraient pas leurs opinions républicaines. Ainsi, lorsque le général Wimpffen partit pour Paris le 8 juillet, il ne commandait qu'environ 2 000 hommes.

The Assassination of Marat
L'assassinat de Marat
Paul-Jacques-Aimé Baudry (Public Domain)

Pourtant, tout espoir n'était pas perdu. Les Girondins pensaient pouvoir faire cause commune avec les autres révoltes fédéralistes qui avaient éclaté, et peut-être même avec les rebelles vendéens, pour coordonner un assaut sur plusieurs fronts contre Paris. Cependant, tout espoir d'y parvenir fut anéanti le 13 juillet lors de la "bataille" de Brécourt. L'armée fédéraliste y fut surprise par une petite force que la Convention avait envoyée pour lui faire face. Au premier coup de feu, les fédéralistes paniquèrent et s'enfuirent, et la guerre fut terminée avant même qu'une bataille ait pu avoir lieu. Les chefs girondins se dispersèrent alors que les forces jacobines descendaient sur Caen; beaucoup d'entre eux prirent le bateau pour Bordeaux. Bien que la désormais tristement célèbre assassine Corday ait été originaire de Caen, la région fut traitée avec indulgence par la Convention, une fois les deux représentants en mission libérés. Mais la paix en Bretagne ne durerait pas longtemps, car une autre révolte, connue sous le nom de Chouannerie, y éclata en 1794.

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La révolte de Lyon

La révolte de Lyon ne se termina pas sans effusion de sang. Avec une population de plus de 120 000 habitants, Lyon était la deuxième ville de France, ayant fait sa richesse en grande partie grâce à la production de soie. Cependant, l'émigration massive des aristocrates depuis le début de la Révolution avait considérablement réduit la demande de soie, entraînant la fermeture de nombreuses usines lyonnaises. En 1793, on estime que 50 % de la main-d'œuvre était au chômage et que la pauvreté était endémique.

Le 29 mai, la bourgeoisie industrielle et marchande de Lyon se souleva, s'empara du gouvernement de la ville et emprisonna les dirigeants jacobins.

Cette situation désastreuse contribua à porter les Jacobins locaux au pouvoir au début de l'année, en particulier le leader révolutionnaire populiste Joseph Chalier. Ayant promis d'aider la classe salariée et de faire baisser le taux de chômage, Chalier commença à attaquer les dirigeants bourgeois locaux, menaçant de guillotiner tout marchand de soie qui invoquerait la récente dépression pour ne pas employer davantage de travailleurs. Il semble que la rhétorique incendiaire qui avait si bien servi les Jacobins à Paris ne fonctionnerait pas à Lyon, cependant ; le 29 mai, la bourgeoisie industrielle et marchande de la ville se souleva, saisit le gouvernement de la ville et emprisonna les dirigeants jacobins. Chalier fut exécuté.

Contrairement au faible soulèvement du nord, Lyon représentait une véritable menace. Elle disposait de plus de 10 000 soldats fédéralistes pour défendre la ville, sous le commandement d'un aristocrate, le comte de Précy. L'armée républicaine des Alpes, dirigée par le général François-Christophe Kellermann, héros de la bataille de Valmy, fut envoyée pour neutraliser cette menace fédéraliste. La ville fut assiégée le 7 août, et l'armée jacobine commença à la bombarder le 22 août, un bombardement constant qui ne cesserait pas jusqu'à la reddition des défenseurs fatigués, le 9 octobre.

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Après le siège de Lyon, le châtiment de la ville fut laissé à Georges Couthon, membre du Comité de salut public qui avait été envoyé pour superviser la pacification de Lyon. Dans un premier temps, Couthon souhaita ramener Lyon dans le droit chemin en tant que deuxième ville de la République en rétablissant un gouvernement jacobin et en créant des tribunaux révolutionnaires pour punir les meneurs. Mais pour ses collègues parisiens, ce n'était pas suffisant, il fallait en faire un exemple. Il reçut rapidement des instructions selon lesquelles la ville de Lyon devait être entièrement détruite, seules les maisons des pauvres seraient épargnées. Ce qui resterait serait rebaptisé "Ville libérée", tandis que le reste ne serait qu'un tas de décombres sur lequel on élèverait une colonne sur laquelle on lirait : "Lyon a fait la guerre à la Liberté. Lyon n'est plus" (Palmer, 156).

Fouché Executing Federalist Prisoners in Lyon By Cannon
Fouché exécute des prisonniers fédéralistes à Lyon à coups de canon.
Auguste Raffet (Public Domain)

Couthon était mal à l'aise avec sa nouvelle tâche et demanda à être démis de sa mission à Lyon. Il fut remplacé par Collot d'Herbois, son collègue du Comité de salut public, et Joseph Fouché, qui étaient beaucoup plus disposés à porter la colère des Jacobins sur les Lyonnais. Entre octobre et décembre, ces deux hommes firent subir aux Lyonnais toute la force de la Terreur, présidant à la mort de près de 2 000 citoyens ; lorsque la guillotine s'avéra trop lente pour eux, ils rassemblèrent des groupes de prisonniers et leur tirèrent dessus à bout portant avec des canons remplis de grenaille. Bien que la ville n'ait pas été entièrement détruite comme prévu, la punition fut dévastatrice et laissa une marque durable sur les citoyens lyonnais.

Révoltes à Marseille et Toulon

Marseille se révolta à la suite de la chute des Girondins, démantelant ses clubs jacobins locaux et arrêtant leurs chefs qui furent jugés et exécutés en juillet. Déclarant officiellement l'indépendance fédéraliste à l'égard de Paris, les Marseillais levèrent une armée des villes fédéralistes environnantes qui s'empara d'Avignon le 8 juillet. Pendant ce temps, la ville portuaire voisine de Toulon était également sur le point de se rebeller. Quartier général de la flotte française de la Méditerranée, Toulon était depuis longtemps le théâtre de luttes politiques entre les Jacobins dominants et les royalistes résidents. Ayant entendu parler du succès de leurs voisins de Marseille, la population se rebella contre leur administration jacobine le 12 juillet: le club jacobin de la ville fut fermé et 24 de ses membres furent pendus. Le 27 août, réalisant qu'ils ne pourraient jamais résister à une armée jacobine, les habitants de Toulon abandonnèrent leur ville et la flotte qui y était stationnée aux Britanniques qui envoyèrent des soldats à Toulon pour l'occuper sous le commandement de son nouveau gouverneur général, le major Charles O'Hara.

La tâche de réprimer ces rébellions méridionales incomba à Jean-Baptiste François Carteaux qui récupéra Avignon le 25 juillet. Les fédéralistes de Marseille s'adressèrent à l'amiral britannique Samuel Hood, demandant la même protection que celle accordée à Toulon, mais Carteaux arriva à Marseille avant les Britanniques et prit la ville le 25 août. La punition de Marseille fut similaire à celle de Lyon, bien qu'à plus petite échelle. Son nom fut changé en Ville-Sans-Nom, et les représentants jacobins en mission se mirent au travail pour établir un tribunal révolutionnaire. 412 prisonniers furent condamnés à mort, la plupart issus de la noblesse et de la bourgeoisie. Sa mission à Marseille terminée, Carteaux se rendit à Toulon qu'il assiégea rapidement.

Bonaparte at the Siege of Toulon
Bonaparte au siège de Toulon
Édouard Detaille (Public Domain)

Le siège de Toulon dura du 29 août au 19 décembre, et la ville fut finalement prise en grande partie grâce aux efforts d'un officier d'artillerie de 24 ans nommé Napoléon Bonaparte. Alors que la ville tombait, la flotte britannique évacua le port, prenant les navires français qu'elle put et brûlant le reste. Environ 7 000 fédéralistes toulonnais fuirent avec les Britanniques. Lorsque les Jacobins prirent le contrôle de la ville, ils abattirent à la baïonnette environ 700 des fédéralistes qui étaient restés au Champ de Mars. Bonaparte, qui était soigné pour ses blessures, ne participa pas au massacre. Pourtant, il fut indéniablement la vedette du siège et fut ensuite promu brigadier-général, ce qui marqua le début de son illustre carrière.

Révolte à Bordeaux

Bordeaux est remarquable pour être la révolte qui soutint le plus fermement la cause girondine. En tant que foyer de nombreux Girondins de premier plan, elle ne connut jamais le problème des loyautés divisées qui entrava les autres révoltes fédéralistes, et la ville s'était soulevée pour soutenir les Girondins en mai, avant leur arrestation le 2 juin. Le 7 juin, le département de la Gironde se déclara en état d'insurrection et tenta de lever une armée. Mais malgré un soutien massif à la cause fédéraliste, les Girondins eurent peu de chance avec le recrutement des soldats ; seuls 400 hommes s'engagèrent.

Ce manque de force militaire mit fin à l'insurrection de Bordeaux presque aussi rapidement qu'elle avait commencé. La Convention persuada les départements voisins d'isoler la Gironde en refusant de lui vendre des vivres ou d'autres denrées. En octobre, les soldats républicains entrèrent dans la ville, établirent un gouvernement provisoire pro-jacobin et un tribunal révolutionnaire pour juger les traîtres. Bordeaux fut finalement épargnée : sur 834 verdicts, seules 104 exécutions eurent lieu entre octobre 1793 et juillet 1794.

Les chefs girondins échappés de Caen ne furent pas épargnés pour autant. En juin 1794, un mois avant la fin de la Terreur, la plupart d'entre eux furent découverts dans leurs cachettes en Gironde. Pétion et Buzot se suicidèrent le 18 juin plutôt que d'affronter la guillotine. Leurs corps furent découverts une semaine plus tard, à moitié dévorés par des loups. Barbaroux fut capturé après une tentative de suicide ratée et fut emmené à Bordeaux, où il fut exécuté aux côtés de Guadet. Le marquis de Condorcet, le célèbre mathématicien du siècle des Lumières qui avait rédigé la constitution girondine, fut retrouvé mort dans sa cellule de prison, probablement par suicide. Leurs morts marquaient les derniers vestiges des révoltes girondines et fédéralistes de l'année précédente.

Last Moments of the Girondins
Les derniers moments des Girondins
Karl von Piloty (Public Domain)

Conséquences

Les révoltes fédéralistes, qui avaient éclaté en mai et juin 1793, étaient pour la plupart terminées en octobre. Les Jacobins, désormais pleinement sûrs de leur pouvoir, imposèrent le règne de la Terreur afin de faire respecter leur idéologie, de punir les rebelles fédéralistes et de débusquer les autres traîtres contre-révolutionnaires. Certaines des premières victimes de la Terreur furent des fédéralistes supposés, comme on put le voir dans des villes comme Lyon et Marseille, où les exécutions furent menées avec vigueur. À Paris, certaines des premières victimes de la Terreur furent les 22 chefs Girondins qui avaient été capturés lors de leur purge initiale, comme Jacques-Pierre Brissot et Pierre Vergniaud. Après un simulacre de procès, ils furent emmenés dans une charrette jusqu'à la guillotine le 31 octobre. Tous chantaient la Marseillaise de manière à provoquer leurs bourreux. Un par un, ils furent exécutés jusqu'à ce que leur chant ne finisse par s'éteindre. Une semaine plus tard, la célèbre Girondine Madame Roland passa elle aussi à la guillotine ; ses derniers mots furent : "Liberté ! Quels crimes sont commis en ton nom ?" (Scurr, 290).

Avec leur mort, et les exécutions et suicides de leurs collègues survivants l'année suivante, les Girondins étaient éteints et les révoltes fédéralistes étaient terminées. Le Comité de salut public, dominé par Maximilien Robespierre et ses alliés de la Montagne, régnait sur la France et supervisa l'effusion de sang qui se poursuivrait jusqu'à la réaction thermidorienne en juillet 1794.

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Questions & Réponses

Quelle était l'opinion des fédéralistes sur la Révolution française ?

Les fédéralistes estimaient que la Révolution française était trop concentrée à Paris et que cette ville avait placé ses propres besoins au-dessus de ceux de la nation tout entière. Ils souhaitaient que le pouvoir soit décentralisé et réparti équitablement entre les 83 provinces françaises.

Que furent les insurrections fédéralistes en France ?

Les insurrections fédéralistes furent une série de rébellions qui éclatèrent contre le gouvernement contrôlé par les Jacobins à Paris pendant la Révolution française. D'importantes villes françaises se joignirent à ces insurrections, notamment Lyon, Marseille, Bordeaux et Toulon.

Quand les insurrections fédéralistes prirent-elles fin ?

Les insurrections fédéralistes, qui avaient commencé fin mai et début juin 1793, étaient pour la plupart terminées en décembre de la même année, après avoir été réprimées par les Jacobins.

Qui était impliqué dans les révoltes fédéralistes ?

Les insurrections fédéralistes sont des rébellions qui éclatèrent dans des villes françaises importantes telles que Lyon, Marseille, Toulon, Bordeaux et Caen. Les émeutes furent initialement menées par les Girondins, la faction modérée qui avait été purgée de la Convention nationale française, bien que des royalistes et d'autres anti-Jacobins aient rejoint la cause.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2022, octobre 28). Insurrections Fédéralistes [Federalist Revolts]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21146/insurrections-federalistes/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Insurrections Fédéralistes." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 28, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21146/insurrections-federalistes/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Insurrections Fédéralistes." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 28 oct. 2022. Web. 26 avril 2024.

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