Siège de Toulon

Article

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 15 février 2023
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol

Le siège de Toulon (29 août au 19 décembre 1793) fut une opération militaire décisive pendant les guerres révolutionnaires françaises (1792-1802), menée par une armée républicaine française pour reprendre la ville portuaire de Toulon aux rebelles qui étaient soutenus par les forces alliées. Le siège constitua une étape importante dans la carrière de Napoléon Bonaparte (1769-1821).

Destruction of the French Fleet at Toulon
Destruction de la flotte française à Toulon
Thomas Whitcombe (Public Domain)

Une République en danger

À l'été 1793, la Révolution française (1789-1799) prit une direction de plus en plus radicale. Le Royaume de France avait été aboli en faveur d'une République française, le roi Louis XVI de France (r. de 1774 à 1792) avait été déposé et exécuté, et la guillotine était devenue un élément permanent de la place de la Révolution à Paris. La chute des Girondins le 2 juin laissa le destin de la France entre les mains des Jacobins extrémistes, et ceux qui ne partageaient pas leurs vues radicales risquaient d'être arrêtés et exécutés en tant que contre-révolutionnaires présumés.

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Les citoyens de Toulon remirent leur ville à la Coalition.

La liste des ennemis de la France s'allongea rapidement. L'Autriche et la Prusse, qui étaient en guerre avec la France depuis 1792, furent rejointes en février suivant par la Grande-Bretagne, l'Espagne et la République hollandaise; ces nations se regroupèrent en une alliance connue plus tard sous le nom de Première Coalition, dont le but était de détruire l'insolente révolution française. Sur le plan intérieur, le radicalisme des Jacobins avait provoqué la rébellion de certaines régions modérées du pays, des villes importantes comme Lyon, Bordeaux, Marseille et Toulon se débarrassant de leurs administrations jacobines et renonçant à l'autorité de Paris. Ces révoltes fédéralistes menaçaient de détruire la jeune République française de l'intérieur, alors même que les nations européennes érodaient lentement les défenses frontalières de la France. Il n'est pas exagéré de dire que la patrie était en danger, comme l'annonce la Convention nationale, organe législatif de la République.

La Convention rassembla suffisamment de soldats pour réprimer les rébellions dans le sud et plaça cette force sous le commandement du général Jean-François Carteaux, qui était peintre avant la guerre. Carteaux avança vers les rebelles fédéralistes de Marseille, qui se s'étaient emparés de la ville voisine d'Avignon. Ces rebelles n'opposèrent que peu d'opposition; Avignon tomba aux mains de Carteaux le 25 juillet, et Marseille fut reprise un mois plus tard. Les républicains victorieux inondèrent Marseille de propagande jacobine et guillotinèrent les principaux responsables de la révolte. Après avoir pacifié Marseille, Carteaux se prépara à marcher sur Toulon, mais avant son départ, il reçut une mauvaise nouvelle : les Toulonnais avaient livré leur ville à la Coalition.

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Révolte à Toulon

Toulon, ville portuaire située sur la côte méditerranéenne, comptait alors environ 28 000 habitants. C'était également un port naval important où se trouvait la totalité de la flotte française de la Méditerranée, soit 26 navires de ligne et de nombreuses frégates et sloops, ce qui représentait un tiers de la puissance navale de la France. Outrés par ce qu'ils percevaient comme la tyrannie des Jacobins, les républicains modérés de Toulon se rebellèrent le 12 juillet, en fermant leur club local des Jacobins et en faisant pendre 24 administrateurs jacobins. Toulon avait une importante population royaliste, et les royalistes supplantèrent les modérés à la tête de la rébellion. Lorsque la nouvelle arriva à Toulon qu'une armée républicaine descendait sur Marseille, les rebelles de Toulon réalisèrent qu'ils ne pouvaient résister à une attaque seuls. Dans leur désespoir, ils tendirent la main à la flotte britannique qui bloquait leur port, commandée par l'amiral Lord Samuel Hood, et l'invitèrent à entrer dans le port.

Admiral Lord Samuel Hood
Amiral Lord Samuel Hood
James Northcote (Public Domain)

Hood, tout naturellement, était méfiant à l'égard de cette offre et s'attendait à un piège. La nuit du 24 août, il envoya le lieutenant Edward Cooke dans la ville pour rencontrer les chefs rebelles, déceler leurs véritables intentions et éventuellement négocier une alliance. Cooke dut se faufiler devant la flotte française à quai dont le commandant, l'amiral Saint-Julien, était resté fidèle à la République. Après le débarquement, Cooke fut appréhendé par une foule de sympathisants jacobins, mais il fut libéré par des royalistes avant qu'il ne puisse être blessé. Les chefs royalistes acceptèrent de remettre la ville et les navires français aux Britanniques en échange de leur protection et de la promesse que tout leur serait rendu à la fin de la guerre.

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Cooke rapporta ces conditions à Lord Hood, qui ne tarda pas à profiter de l'offre. Le 28 août, Hood envoya des soldats occuper les hauteurs occidentales qui surplombaient le port de la ville, en particulier la pointe l'Eguilette, d'une importance stratégique. Il entra ensuite dans le port à bord de son navire amiral, le HMS Victory, accompagné de 19 navires de ligne. Saint-Julien et les autres marins républicains s'étaient faufilés hors de la ville après avoir réalisé que les royalistes et les alliés avaient conclu un accord, permettant à Hood de capturer Toulon et la flotte française sans tirer un seul coup de feu. Il fut rejoint par 17 navires espagnols commandés par l'amiral Juan de Lángara, ainsi que par des troupes napolitaines et piémontaises. En raison de la spontanéité de l'entreprise, les alliés ne disposaient que de 16 000 soldats pour défendre la ville, et dans son désespoir, Hood écrivit à ses alliés pour obtenir des renforts. Il en aurait bientôt besoin, car le 29 août, les Français arrivaient devant Toulon et commençaient à l'assiéger.

Un nouveau commandant d'artillerie

Pour la République française, la récupération de Toulon était une priorité absolue. Perdre la ville et la flotte méditerranéenne signifierait abandonner tout espoir de contrôle français sur la Méditerranée et encouragerait également d'autres parties du pays à se rebeller. Carteaux était conscient de l'immense charge qui pesait sur ses épaules. Il commanda environ 12 000 soldats et fut renforcé par 5 000 autres sous les ordres du général Lapoype qui avait été détaché de l'armée d'Italie. Cela donna aux républicains un léger avantage numérique qui augmenterait au fur et à mesure que d'autres soldats arriveraient des autres fronts. Mais Carteaux avait un gros problème: il n'avait pas de commandant d'artillerie. Au cours de sa poussée vers Toulon, son officier d'artillerie en chef, le capitaine Dommartin, avait été gravement blessé lors d'une escarmouche avec des éclaireurs ennemis.

Lorsque Bonaparte passa le saluer, Saliceti lui confia sur le champ le commandement de l'artillerie républicaine.

Il faudrait rapidement remédier à cette situation, car il était clair que le siège reposait en grande partie sur l'artillerie. Cependant, la République était plutôt à court d'officiers disponibles et bien entraînés; beaucoup de ceux qui n'avaient pas encore fui le pays avaient été arrêtés parce que soupçonnés d'activités contre-révolutionnaires. Malgré cette difficulté, l'armée républicaine n'aurait pas à attendre longtemps pour trouver un candidat adéquat. Le 16 septembre, un jeune officier d'origine corse, le capitaine Napoléon Bonaparte, escortait un convoi de wagons de poudre de Marseille à Nice. Il s'arrêta au quartier général de Carteaux pour présenter ses respects à Antoine Saliceti, député jacobin de la Convention nationale, qu'il connaîssait depuis son passage dans la Garde nationale corse. Saliceti, attaché à l'armée en tant que représentant en mission, avait été impressionné par Bonaparte après la récente publication de son pamphlet pro-jacobin Le Souper de Beaucaire. Lorsque Bonaparte passa le saluer, Saliceti lui confia sur le champ le commandement de l'artillerie républicaine.

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Le petit Gibraltar

Le nouveau commandement de Bonaparte était bien maigre: il ne comprenait que deux canons de 24 livres, deux de 6 livres, quelques mortiers et plusieurs canons de campagne plus petits, ainsi qu'un approvisionnement insuffisant en munitions. Malgré ces lacunes, Bonaparte était déterminé à ne pas perdre cette occasion. Il construisit deux batteries sur une colline surplombant la rive ouest de la Petite Rade, l'arrière-port de Toulon. Le 20 septembre, ces batteries - baptisées patriotiquement La Montagne et des Sans-Culottes - bombardèrent les navires présents dans la rade, les forçant à se rapprocher de Toulon afin de les piéger. Bonaparte remarqua que les hauteurs occidentales surplombaient les ports extérieurs et intérieurs de Toulon. S'il pouvait y installer une batterie, il pourrait bombarder la flotte ennemie depuis le haut. Hood n'aurait d'autre choix que d'abandonner la ville sous peine d'endommager sa flotte qui serait sans défense sous le bombardement français. Bonaparte présenta ce plan au général Carteaux qui lui donna le feu vert; il ne restait plus qu'à chasser les soldats alliés des hauteurs.

Siege of Toulon 18-19 Dec. 1793
Siège de Toulon 18-19 décembre 1793
Simeon Netchev (CC BY-NC-SA)

Carteaux ordonna l'assaut le 22 septembre mais commit l'erreur de ne pas envoyer assez de troupes. Les Français furent repoussés dans "un grand carnage", n'ayant rien obtenu d'autre que d'alerter les forces ennemies de leurs intentions (James, 79). Hood réagit en envoyant plus d'hommes et de matériel pour renforcer les hauteurs. Les forces ennemies renforcèrent leurs défenses à la pointe de l'Eguilette et à la pointe Balaguier avec un formidable nouveau terrassement équipé de 20 canons lourds et de 4 mortiers. Ce système de fortifications fut baptisé Fort Mulgrave, surnommé "Petit Gibraltar" par les Français. Or, pour que le plan de Bonaparte réussisse, il fallait d'abord prendre le Petit Gibraltar.

Bonaparte renforce l'artillerie

Bonaparte n'était pas du genre à baisser les bras. Après la construction du Petit Gibraltar par les forces ennemies, il renforça ses propres forces d'artillerie afin d'avoir suffisamment de canons pour attaquer et prendre le fort. Au cours des semaines suivantes, il travailla sans relâche, écrivant des lettres aux villes et villages voisins pour réquisitionner des armes, des munitions et des fournitures. Il exerça un chantage sur les villes qui s'étaient récemment rebellées autour de Marseille afin qu'elles lui donnent leurs chevaux et envoya des messages à Lyon, Grenoble et même à l'armée d'Italie pour leur demander de lui envoyer les canons inutilisés. Il établit même un arsenal de 80 hommes à Ollioules pour commencer à fabriquer des boulets de canon. Fin octobre, Bonaparte était à la tête de 64 officiers, 1 500 hommes et 100 canons, obusiers et mortiers.

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Bonaparte fit tout cela sans consulter ses supérieurs, passant outre Carteaux en écrivant directement au Comité de salut public. Le mépris de Bonaparte pour Carteaux, qui découlait de l'assaut raté sur les hauteurs de l'ouest, était partagé par Saliceti, qui complota pour faire renvoyer Carteaux début novembre. Il s'avéra que le remplaçant de Carteaux, le général François Doppet, n'était pas plus compétent. Le 15 novembre, Doppet ordonna une attaque contre le fort Mulgrave. L'attaque se passa bien au début, et les Français chassèrent les troupes espagnoles du côté droit du fort, mais Doppet paniqua lorsque son aide de camp fut tué à ses côtés; il ordonna une retraite prématurée. Bonaparte était fou de rage et déclara: "notre coup à Toulon a échoué, parce qu'un [juron supprimé au XIXe siècle] a battu en retraite ! (Roberts, 49).

Bonaparte at the Siege of Toulon
Bonaparte au siège de Toulon
Édouard Detaille (Public Domain)

Doppet fut remplacé par le général Jacques Dugommier le 17 novembre. Contrairement à ses deux prédécesseurs, Dugommier était un vétéran et un commandant compétent qui avait le respect de Bonaparte; Dugommier appréciait également la conduite de Bonaparte, le qualifiant d'" officier rare " (Roberts, 51). Dugommier apporta avec lui de nouveaux renforts, portant ainsi la force d'attaque française à 37 000 hommes. En revanche, les soldats de Hood prêts au combat n'étaient plus que 12 000 ; non seulement les renforts qu'il avait demandés n'étaient pas arrivés, mais les soldats qu'il avait déjà étaient ravagés par la maladie.

Bonaparte commença à préparer l'attaque finale du fort Mulgrave. Entre le 15 octobre et le 30 novembre, il construisit au total onze batteries : huit d'entre elles étaient positionnées pour neutraliser le fort Mulgrave par des tirs croisés, deux autres pour viser le fort Malbousquet sur la rive nord de l'arrière-port, et la dernière pour bombarder la ville de Toulon à proprement parler. L'une de ces batteries, située directement en dessous du fort Mulgrave, avait une funeste réputation, surtout après que les artilleurs envoyés pour l'établir eurent tous été tués ou blessés. Bonaparte eut du mal à trouver des volontaires pour équiper la batterie jusqu'à ce qu'il ne la nomme"Batterie des hommes sans peur". Par la suite, les volontaires affluèrent. Dans un autre exemple, un artilleur fut tué à côté de Bonaparte qui se saisit immédiatement de sa baguette trempée de sang pour aider en personne à finir de charger le canon. De telles actions contribuèrent à rassembler les hommes autour de Bonaparte.

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Assaut final

Le 25 novembre, le général Dugommier tint un conseil de guerre au cours duquel il fut décidé de lancer une attaque finale sur le fort Mulgrave afin que le plan de Bonaparte puisse enfin être mis en œuvre. Mais alors que les Français préparaient leur assaut, les forces ennemies en lancèrent un à leur tour. Le 30 novembre, 2 200 soldats ennemis lancèrent une sortie surprise depuis le fort Malbousquet. Dirigées par le général britannique Charles O'Hara, les troupes britanniques et napolitaines balayèrent les Français d'une batterie voisine et sabotèrent les canons. Lorsque la nouvelle parvint à Dugommier, celui-ci ne tarda pas à organiser une contre-attaque, qu'il dirigea en personne.

Les Français se faufilèrent le long d'une tranchée dissimulée par des branches d'olivier jusqu'à ce qu'ils soient à portée de la batterie capturée. Lorsque les Français commencèrent à tirer, les soldats ennemis paniquèrent et ripostèrent à l'aveugle, ne sachant pas où l'ennemi se cachait. Après que les alliés eurent été suffisamment désorientés, Bonaparte mena en personne la charge française, récupérant la batterie et renvoyant les ennemis au pas de course vers le fort Malbousquet. Le général O'Hara, qui avait été blessé au bras, fut capturé. Douze ans plus tôt, O'Hara avait été l'homme désigné pour livrer Yorktown aux Américains; il capitulait maintenant aussi devant Bonaparte, devenant ainsi le seul officier à rendre les armes à la fois à George Washington et à Napoléon.

Siege of Toulon
Siège de Toulon
Jean-Antoine-Siméon Fort (Public Domain)

Dugommier décida que le moment de frapper Fort Mulgrave était presque arrivé. À 1 heure du matin le 17 décembre, après un bombardement d'artillerie intense, Dugommier ordonna l'attaque. Les Français avancèrent au milieu de vents glacés et d'une pluie battante, subissant de lourdes pertes dues aux canons ennemis. Cette première colonne, sous les ordres de Claude Victor-Perrin (futur maréchal de l'empire) franchit la première ligne de défense du Petit Gibraltar mais fut arrêtée à la deuxième ligne. Un deuxième assaut français fut lancé à 3 heures du matin, cette fois dirigé par Bonaparte lui-même. Le Bonaparte chuta lorsque sa monture fut tuée et il fut méchamment blessé à la cuisse par une baïonnette britannique, mais ses hommes réussirent à capturer le fort Mulgrave, avant de continuer à prendre les défenses ennemies de la pointe l'Eguilette et de la pointe Balaguier.

Malgré sa blessure, Bonaparte supervisa la construction de nouvelles batteries sur la pointe de l'Eguilette ; dans l'après-midi du 18, dix canons étaient en place et prêts à commencer à bombarder les navires ennemis dans le port en contrebas. Entre-temps, le général Lapoype avait réussi à prendre les fortifications alliées du mont Faron et de Malbousquet et avait positionné des canons supplémentaires sur ces hauteurs également. La prise de ces positions donna le coup de grâce à tout espoir de victoire ennemie ; le siège de Toulon était terminé.

Destruction de la flotte française

Le jour de la chute du fort Mulgrave, Lord Hood tint un conseil de guerre à bord du HMS Victory. Il fut décidé que la flotte se retirerait du port pour ne pas risquer de perdre les précieux navires de ligne, et d'évacuer le plus grand nombre possible de Toulonnais. L'amiral espagnol Lángara, ne voulant pas voir la flotte française retomber aux mains des républicains, ordonna à certains de ses hommes d'emmener trois bateaux dans l'arsenal pour détruire le plus grand nombre possible de navires français. Sir William Sydney Smith, un officier de marine britannique récemment arrivé à bord de son navire Swallow, se porta volontaire pour l'aider. Smith et son équipe avaient pour mission de détruire les navires français qui contenaient les réserves de poudre à canon de toute la flotte et étaient ancrés dans les routes extérieures, ainsi que de pénétrer dans l'arsenal même et de détruire les navires qui y étaient ancrés.

Dans la nuit du 18 décembre, sous le couvert des ténèbres, l'équipe de Smith s'approcha des portes du quai de l'arsenal qui étaient gardées par 800 galériens affranchis sympathisants des républicains. Smith garda sa canonnière pointée sur les galériens pour s'assurer qu'ils n'interviendraient pas pendant que ses hommes se chargeaient du travail. Ils furent repérés par les batteries républicaines qui tirèrent sur eux, bien qu'aucun des navires de Smith ne fut touché ; après que les soldats républicains eurent commencé à tirer depuis le rivage, Smith les tint à distance en tirant des salves de mitrailleuse.

Destruction of the French Ships and Arsenal at Toulon
Destruction des navires et de l'arsenal français à Toulon
Archibald Robertson (Public Domain)

Après avoir placé des explosifs sur les navires de ligne ancrés, Smith ordonna que les mèches soient allumées à 22 heures, envoyant des équipes pour mettre le feu aux entrepôts sur le rivage. La lumière du brasier donna aux canons français une cible plus mieux éclairée, et alors que Smith s'éloignait, deux de ses bateaux furent détruits, et trois hommes furent tués. Avant de rejoindre la flotte britannique, Smith se dirigea vers deux navires de ligne français désarmés, le Thémistocle et l'Héros, et y mit le feu. Pendant ce temps, les bateaux espagnols avaient réussi à détruire les navires de poudre français, provoquant de très fortes explosions. Smith ne réussit pas à détruire autant de navires français qu'il l'aurait souhaité, mais il réussit à en endommager suffisamment de manière significative avant de rejoindre la flotte de Hood.

Évacuation

Alors que les Français étaient distraits par l'attaque de Smith, Hood ordonna à trois navires d'évacuer les soldats ennemis encore présents sur le front de mer. Au matin du 19 décembre, ces navires avaient récupéré tous les soldats restés dans la ville. Les navires britanniques annoncèrent qu'ils emmèneraient avec eux autant de royalistes français que possible; 14 877 citoyens de Toulon, terrifiés par la colère de la République, se pressèrent sur les ponts de ces navires. À 9 heures du matin, alors que les royalistes étaient encore en train d'embarquer sur les navires, les soldats républicains entrèrent dans la ville, ce qui provoqua une panique générale; les citoyens se précipitèrent vers le rivage. Beaucoup furent tués par les boulets de canon républicains qui tombèrent prèsd'eux, d'autres furent tués à la baïonnette par les soldats qui les poursuivaient. William James écrit que certains royalistes se jetèrent dans la mer et se noyèrent, "préférant une mort instantanée à une vengeance furieuse" (89).

En effet, ceux qui ne réussirent pas à prendre la fuite firent l'expérience de la vengeance des Jacobins. Sous la supervision de représentants jacobins tels que Paul Barras, quelque 700 à 800 prisonniers royalistes furent emmenés au Champ de Mars de la ville où ils furent fusillés ou tués à la baïonnette sans procès. Bonaparte, qui avait été pris en charge pour sa blessure, ne participa pas au massacre, mais il fut reconnu pour son rôle déterminant dans la prise de Toulon et fut promu général de brigade le 22 décembre, à seulement 24 ans. Le siège de Toulon non seulement sauva la République française, mais constitua une étape importante dans la carrière de Bonaparte ; peu après, il atteignit la gloire en tant que commandant de l'armée d'Italie et était sur la bonne voie pour devenir empereur des Français.

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Questions & Réponses

Pourquoi le siège de Toulon fut-il important ?

Le siège de Toulon fut important car l'existence de la République française était en jeu. Si la ville était perdue, la France aurait perdu la clé du contrôle de la Méditerranée et aurait perdu toute sa flotte méditerranéenne. La chute de la ville aurait également encouragé d'autres régions françaises à se rebeller.

Que fit Napoléon à Toulon ?

Napoléon Bonaparte formula et exécuta le plan pour la prise de Toulon. Il réquisitionna des canons et des fournitures dans les villes voisines, fit construire des batteries d'artillerie dans des positions clés et mena personnellement des attaques contre les fortifications ennemies, subissant une blessure au passage. Après le siège, il fut promu général de brigade.

Que s'est-il passé au siège de Toulon ?

Le siège de Toulon commença lorsque des rebelles fédéralistes prirent le contrôle de la ville et la remettent à une flotte anglo-espagnole. La République française dut assiéger Toulon pendant quatre mois avant de la récupérer. Au cours de l'évacuation de la rade par les Britanniques, plusieurs navires de guerre français furent détruits.

Quel âge avait Napoléon à Toulon ?

Lors du siège de Toulon, Napoléon n'avait que 24 ans et était inexpérimenté au combat. Il fit ses preuves pendant le siège et fut promu général de brigade, ce qui marqua le début de son illustre carrière.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, février 15). Siège de Toulon [Siege of Toulon]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2171/siege-de-toulon/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Siège de Toulon." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 15, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2171/siege-de-toulon/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Siège de Toulon." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 15 févr. 2023. Web. 25 avril 2024.

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