Le Royaume de Koush

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 26 février 2018
Disponible dans ces autres langues: anglais, allemand, malais, espagnol, Turc
Écouter cet article
X
Imprimer l'article
Kushite Archers (by The Creative Assembly, Copyright)
Archers koushites
The Creative Assembly (Copyright)

Koush était un royaume d'Afrique orientale dans la région correspondant à l'actuel Soudan. La région plus vaste autour de Koush (appelée plus tard Nubie) était habitée vers 8 000 avant notre ère, mais le royaume de Koush se développa beaucoup plus tard. La culture Kerma, ainsi nommée d'après la ville de Kerma dans la région, est attestée dès 2500 av. JC et les preuves archéologiques du Soudan et de l'Égypte montrent que les Égyptiens et les habitants de la région de Koush étaient en contact à partir de la première période dynastique d'Égypte (c. 3150 - c. 2613 av. JC). La civilisation ultérieure définie comme " koushite " évolua probablement à partir de cette culture antérieure, mais fut fortement influencée par les Égyptiens.

Bien que l'histoire de l'ensemble du pays soit assez ancienne, le royaume de Koush prospéra entre environ 1069 avant notre ère et 350 de notre ère. Le Nouveau Royaume d'Égypte (c. 1570-1069 av. JC) était en phase finale de déclin vers 1069 av. JC, ce qui donna plus de pouvoir à la cité-état koushite de Napata. Les Koushites n'avaient plus à s'inquiéter des incursions de l'Égypte sur leur territoire, car l'Égypte avait désormais suffisamment de mal à se gérer elle-même. Ils fondèrent le royaume de Koush avec Napata comme capitale, et Koush devint la puissance de la région tandis que l'Égypte était en difficulté.

Supprimer la pub
Publicité

Les rois koushites devinrent les pharaons de la 25e dynastie égyptienne et les princesses koushites dominèrent le paysage politique de Thèbes en tant qu'épouses d'Amon. Le roi koushite Kashta (c. 750 av. JC) fut le premier à s'établir sur le trône égyptien et nomma sa fille, Amenardis I, première épouse koushite d'Amon. Il fut suivi par d'autres grands rois koushites qui régnèrent jusqu'à l'invasion assyrienne de l'Égypte par Ashurbanipal en 666 avant notre ère.

Vers 590 av. JC, Napata fut saccagée par le pharaon égyptien Psammétique II (595-589 av. JC) et la capitale de Koush fut transférée à Méroé. Le royaume de Koush continua à vivre avec Méroé comme capitale jusqu'à l'invasion des Aksūmites vers 330 av. JC, qui détruisit la ville et renversa le royaume. Cependant, la surexploitation des terres avait déjà épuisé les ressources de Koush et les villes auraient très probablement été abandonnées même sans l'invasion des Aksūmites. À la suite de cet événement, Méroé et le royaume de Koush, en déclin, survécurent encore 20 ans avant de disparaître vers 350 de notre ère.

Supprimer la pub
Publicité

Nom

À l'époque de l'Ancien Empire d'Égypte (c. 2613-2181 av. JC), la région était connue des Égyptiens sous le nom de Ta-Sety (" le pays de l'arc "), en référence aux habiles archers koushites, et la zone nord, à la frontière de l'Égypte, sous le nom de Wawat. Il est difficile de savoir comment les habitants de Koush l'appelaient à l'époque; peut-être l'ont-ils toujours appelé Koush - ou une variante de ce nom - puisque les inscriptions égyptiennes le désignent également sous les noms de Kus, Kas et Kash. L'appellation "Koush" semble être indigène, tandis que le nom ultérieur de la même région, la Nubie, provient probablement des Égyptiens du nord.

Supprimer la pub
Publicité

La région de Koush était la principale source d'or pour les Égyptiens, et l'on pense que "Nubie" est dérivé du mot égyptien "nub", qui désigne l'or. Selon une autre théorie, cependant, "Nubie" proviendrait du peuple Noba ou Nuba qui s'y installa. Les Égyptiens connaissaient également le pays sous le nom de Ta-Nehsy ("Terre du peuple noir"). Les auteurs grecs et romains appelaient la région Aethiopia ("Terre des personnes au visage brûlé") en référence à la peau noire des autochtones, et les tribus arabes la connaissaient sous le nom de Bilad al-Sudan ("Terre des Noirs"). Il convient toutefois de noter que ces désignations peuvent ou non faire référence à l'ensemble de la région.

Kerma et les débuts de Koush

La ville de Kerma fut établie à Koush vers 2400 av. JC et était assez puissante pour menacer l'Égypte, comme l'attestent les inscriptions égyptiennes et les forts construits pour repousser les raids venus du sud. Malgré cela, les rois de Kerma et d'Égypte établirent un commerce lucratif pour les deux parties et l'Égypte dépendait de Kerma pour l'importation d'or, d'ébène, d'encens, d'animaux exotiques et d'ivoire, entre autres articles de luxe.

La ville s'articulait autour d'une structure connue sous le nom de deffufa, un centre religieux fortifié créé à partir de briques de boue et s'élevant à une hauteur de 59 pieds (18 mètres). Des passages et des escaliers intérieurs menaient à un autel sur le toit plat où se tenaient des cérémonies, mais on ignore en quoi consistaient ces services. La plus grande deffufa (le terme signifie "tas" ou "masse") est connue aujourd'hui sous le nom de Deffufa occidentale, et il y en a une plus petite à l'est et une troisième encore plus petite. On pense qu'elles formaient la triade d'un centre religieux autour duquel la ville s'éleva par la suite et fut entourée de murs.

Supprimer la pub
Publicité

Western Deffufa Temple, Kerma
Temple de la Deffufa occidentale, Kerma
Walter Callens (CC BY)

On pense que la culture Kerma s'épanouit entre environ 2400 et environ 1500 avant notre ère. Le roi égyptien Montouhotep II conquit la région au début du Moyen Empire (2040-1782 av. JC), mais Kerma resta une métropole prospère et était suffisamment puissante à l'époque de la Seconde Période Intermédiaire de l'Égypte (c. 1782 - c. 1570 av. JC) pour menacer l'Égypte en conjonction avec le peuple connu sous le nom de Hyksos qui s'était établi comme une puissance politique et militaire dans la région du Delta du nord de l'Égypte.

Les Koushites de Kerma et les Hyksos firent du commerce avec les Égyptiens à Thèbes jusqu'à ce qu'Ahmosé Ier (C. 1570-1544 av. JC) ne chasse les Hyksos d'Égypte et marche ensuite vers le sud pour vaincre les Koushites. Les campagnes égyptiennes à Koush se poursuivirent sous les règnes de Thoutmôsis Ier (1520-1492 av. JC) et de Thoutmôsis III (1458-1425 av. JC). On situe généralement la fin de la période Kerma vers 1500 avant notre ère, lorsque Thoutmôsis Ier attaqua la ville. Thoutmôsis III fonda ensuite la ville de Napata après ses campagnes qui consolidèrent le pouvoir égyptien dans la région.

Napata

Napata fut clairement influencée par la culture égyptienne dès ses débuts. Les souverains étaient enterrés sous des tombes pyramidales avec des objets funéraires égyptiens, ce qui rendait difficile la datation de certaines tombes, puisqu'une tombe relativement récente d'un roi koushite pouvait contenir des objets datant de 200 ans avant son règne. L'absence de traces écrites rend également une bonne datation difficile. L'expert Derek A. Welsby note que "l'étude du royaume de Koush s'apparente à une histoire policière dans laquelle un certain nombre de faits disparates et souvent apparemment contradictoires doivent être tissés dans un récit cohérent et plausible des événements" (9). Malgré cela, il est clair que Napata était le centre religieux de la région et qu'elle devint une ville riche grâce au commerce.

Supprimer la pub
Publicité

Thoutmôsis III construisit le grand temple d'Amon au pied de la montagne voisine du Gebel Barkal, qui restera le site religieux le plus important du pays pour le reste de son histoire. Des pharaons égyptiens ultérieurs, tels que Ramsès II (1279-1213 av. JC), agrandirent le temple d'Amon et la ville. Assez rapidement, les prêtres d'Amon exercèrent sur les souverains koushites le même type de pouvoir politique qu'ils avaient sur les rois égyptiens depuis l'époque de l'Ancien Empire.

LA FAIBLESSE DE L'ÉGYPTE fut LA FORCE DE KOUSH et LE ROYAUME DE KOUSH EST DATÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS VERS 1069 AV. JC LORSQUE LES ROIS KOUSHITES PurENT RÉGNER SANS CRAINTE NI RÉFÉRENCE AUX MONARQUES ÉGYPTIENS.

Cependant, au fur et à mesure que le Nouveau Royaume déclinait vers 1069 av. JC, Napata se renforça en tant qu'entité politique indépendante de l'Égypte. Les prêtres d'Amon en Égypte n'avaient cessé d'accroître leur pouvoir à Thèbes et, à l'époque de la troisième période intermédiaire de l'Égypte (c. 1069-525 av. JC), le grand prêtre de Thèbes dirigeait la Haute-Égypte tandis que le pharaon dirigeait la Basse-Égypte depuis la ville de Tanis.

La faiblesse de l'Égypte fut la force de Koush, et le royaume de Koush est daté pour la première fois vers 1069 av. JC, lorsque les rois koushites purent régner sans crainte ni référence envers les monarques ou les politiques égyptiennes. Napata fut choisie comme capitale du nouveau royaume, qui continuait à commercer avec l'Égypte, mais pouvait désormais étendre son commerce à d'autres nations. Au début, les rois étaient toujours enterrés à Kerma, mais la nécropole royale fut finalement établie à Napata. Le royaume se développa régulièrement jusqu'à ce qu'il soit assez puissant pour prendre ce qu'il voulait de l'Égypte quand il le voulait, et pourtant, quand ce moment arriva, ils n'entrèrent pas en Égypte en tant que conquérants mais en tant que souverains soucieux de préserver la culture égyptienne.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

La 25e dynastie

La troisième période intermédiaire en Égypte, bien qu'elle ne soit pas aussi chaotique et sombre que les premiers égyptologues l'ont affirmé, vit un déclin général de la richesse et du prestige international de la nation. À la même époque, Koush était florissant et le premier roi koushite connu sous son nom, Alara, unifia le royaume et consolida les rites religieux centrés sur Napata. Ses dates sont inconnues (bien que beaucoup aient suggéré des possibilités), et il deviendrait une figure légendaire pour le peuple de Koush pour son long règne prospère, mais son existence est vérifiée par des inscriptions anciennes et la découverte de ce qui est très probablement sa tombe.

Son successeur, Kashta, vouait une grande admiration à la culture égyptienne, important des objets du nord et "égyptianisant" Napata et le royaume de Koush. Alors que l'Égypte déclinait et que le pouvoir en Basse-Égypte avait de moins en moins d'emprise sur la Haute-Égypte, Kashta fit discrètement nommer sa fille Amenardis Ire épouse d'Amon à Thèbes. Il put sans doute le faire en raison de la relation entre les prêtres d'Amon à Napata et ceux de Thèbes, bien qu'aucun document ne l'atteste. Le poste d'épouse de Dieu Amon, créé au Moyen Empire, avait pris de l'importance au point qu'à l'époque de Kashta, une femme occupant ce poste était l'équivalent féminin du Grand Prêtre d'Amon et disposait d'une richesse et d'un pouvoir politique énormes.

Mummy of Amenirdis
Momie d'Amenardis
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Amenardis Ire prit le contrôle de Thèbes et revendiqua ensuite tout simplement la domination de la Haute-Égypte. Les princes de Basse-Égypte étant à cette époque engagés dans leurs propres conflits, Kashta arriva à Thèbes et se déclara roi de Haute et Basse-Égypte. Sans lever d'armée ni initier de conflit avec les Égyptiens, il fonda la 25e dynastie d'Égypte, sous laquelle le pays était dirigé par une monarchie koushite. Cependant, Kashta ne vécut pas longtemps après son succès et son fils Piye lui succéda (747-721 av. JC).

Il n'existe aucune trace de la réaction des princes de Basse-Égypte à la déclaration de Kashta, mais ils s'opposèrent fermement aux efforts de Piye pour consolider la domination koushite dans le pays. Piye ne négocia pas avec ceux qu'il considérait comme des princes rebelles et fit marcher son armée vers le nord, conquérant toutes les villes de Basse-Égypte, avant de retourner à Napata. Il permit aux rois conquis de conserver leurs trônes, de rétablir leur autorité et de poursuivre leurs activités comme auparavant; ils devaient simplement le reconnaître comme leur seigneur. Piye ne gouverna jamais l'Égypte depuis Thèbes et ne semble pas y avoir pensé pour le moins du monde après sa campagne.

Le frère de Piye, Chabaka (721-707 av. JC) lui succèda et continua de régner depuis Napata. Cependant, la royauté de Basse-Égypte se rebella à nouveau et Chabaka la vainquit. Il établit fermement le contrôle koushite dans toute la Basse-Égypte jusqu'à la région du Delta. Les experts du début du XXe siècle affirment qu'il s'agissait d'une "période sombre" pour l'Égypte, lorsque la culture nubienne supplanta les valeurs égyptiennes traditionnelles, mais cette affirmation ne peut en aucun cas être confirmée. À cette époque, la culture dite nubienne était fortement égyptianisée et, de plus, Chabaka admirait la culture égyptienne tout autant que son frère et son père. Il continua à observer les politiques égyptiennes et à respecter les croyances égyptiennes. Il fit nommer son fils, Horemakhet, Grand Prêtre d'Amon à Thèbes, le rendant ainsi maître de l'Égypte, et se lança dans une série de projets de construction et de reconstruction dans tout le pays. Chabaka, loin de détruire la culture égyptienne, la préserva.

SANS LEVER D'ARMÉE NI INITIER UN QUELCONQUE CONFLIT, cHABAKA FONDA LA 25E DYNASTIE D'ÉGYPTE SOUS LAQUELLE LE PAYS ÉTAIT DIRIGÉ PAR UNE MONARCHIE KOUSHITE.

Le frère (ou neveu) cadet de Chabaka, Shebitku (707-690 av. JC) lui succéda et connut de bons débuts jusqu'à ce qu'il n'entre en conflit avec les Assyriens. Les Égyptiens avaient maintenu une zone tampon entre leurs frontières septentrionales et la région de la Mésopotamie, qui avait été perdue à cette époque. Des royaumes tels que Juda et Israël s'étaient désormais rebellés contre la domination des Assyriens de Mésopotamie et Chabaka avait donné asile à un chef rebelle, Ashdod, qui s'était révolté contre le roi assyrien Sargon II (722-705 avant notre ère). La 25e dynastie continua à soutenir ces royaumes contre les Assyriens, ce qui amena l'armée assyrienne en Égypte sous la direction de leur roi Assarhaddon en 671 avant notre ère.

Assarhaddon rencontra le roi koushite Taharqa (c. 690-671 av. JC) au cours d'une bataille, le vainquit, captura sa famille et d'autres nobles koushites et égyptiens, et les renvoya enchaînés à Ninive. Taharqa lui-même réussit à s'échapper et à se réfugier à Napata. Tanoutamon (c. 669-666 av. JC) lui succéda. Il continua à contrarier les Assyriens et fut vaincu par Ashurbanipal qui conquit l'Égypte en 666 av. JC.

La grande ville de Méroé

La 25e dynastie se termina avec Tantamani, qui fut remplacé par un roi fantoche, choisi par les Assyriens, connu sous le nom de Nékao I. Le fils de Nékao, Psammétique I (c. 665-610 av. JC), rejeta la domination assyrienne et fonda la 26e dynastie d'Égypte. Psammétique Ier et son successeur, Nékao II, gouvernèrent bien, mais le successeur de Nékao II, Psammétique II, sentit qu'il avait besoin d'une campagne militaire glorieuse, à l'image des grands pharaons du Nouvel Empire. Il mena donc une expédition contre Koush, détruisant villes, temples, monuments, stèles, et finalement la ville de Napata avant de se lasser de la campagne et de rentrer en Égypte.

À cette époque, vers 590 av. JC, la capitale du royaume de Koush se déplaça plus au sud, dans la ville de Méroé, pour des raisons de sécurité. Les rois de Méroé continuèrent à imiter les coutumes et la mode égyptiennes et à suivre la politique et les pratiques religieuses égyptiennes jusqu'au règne du roi Arkamani I (295-275 avant notre ère). Les prêtres d'Amon avaient longtemps exercé leur pouvoir sur la monarchie koushite en attribuant à chaque roi un certain temps de règne. Lorsque leur dieu leur indiquait que ce temps était écoulé, le roi devait mourir et un autre était choisi par les prêtres.

The Pyramids of Meroe
Les Pyramides de Méroé
B N Chagny (CC BY-SA)

Selon l'historien Diodore de Sicile (1er siècle av. JC), Arkamani Ier avait été éduqué à la philosophie grecque et refusait d'être contrôlé par les superstitions des prêtres. Il conduisit une bande d'hommes au temple, fit massacrer tous les prêtres et mit fin à leur pouvoir sur la monarchie. Il institua ensuite de nouvelles politiques et pratiques, dont l'abandon de la culture égyptienne, en mettant l'accent sur la culture koushite. Arkamani Ier abandonna l'écriture hiéroglyphique au profit d'une autre appelée méroïtique qui, à ce jour, n'a pas encore été déchiffrée. Sous son règne, la mode des habitants de Méroé passa de l'égyptien au méroïtique et les dieux égyptiens furent assimilés à des divinités koushites comme Apédémak. La tradition d'enterrer la royauté à Napata fut également abandonnée et les rois furent dorénavant enterrés à Méroé.

Une autre innovation intéressante du règne d'Arkamani Ier fut l'établissement de monarques féminins à Méroé. Ces reines, connues sous le nom de Candaces régnèrent entre 284 av. JC et 314 de notre ère. Bien qu'elles aient eu des escortes masculines lors des cérémonies publiques, elles n'étaient pas soumises à la domination masculine. La plus ancienne reine connue est Shanakdakhete (vers 170 av. JC), représentée en armure complète menant ses troupes au combat. On pense que le titre de Candace signifie "reine mère", mais on ne sait pas exactement à quoi il fait référence. Il a pu signifier initialement "femme royale" ou "mère du roi", mais les reines qui portèrent ce titre apparaissent comme des monarques qui n'étaient pas définis par leur relation avec les hommes. L'une de ces reines, Amanirenas (c. 40-10 av. JC), mena son peuple avec succès pendant la guerre méroïtique entre Koush et Rome (27-22 av. JC) et put négocier des conditions favorables dans le traité de paix d'Auguste César.

Conclusion

Méroé, sur les rives du Nil, était un complexe agricole et industriel, ainsi que la capitale du royaume de Koush, et s'enrichit grâce à son travail du fer et à son commerce. Les grains et les céréales étaient exportés avec des armes et des outils en fer et le bétail parcourait les champs autour de la ville. Méroé était si riche qu'elle en devint légendaire et le roi perse Cambyse II (525-522 av. JC) aurait même lancé une expédition pour la mettre à sac. Si cette expédition fut bel et bien organisée, elle n'atteignit jamais la ville, et la légende prétend que l'armée de Cambyse II fut vaincue par le terrain inhospitalier qu'elle devait traverser et par le temps.

De grandes forêts s'élevaient de l'autre côté des champs fertiles qui entouraient la ville et qui étaient irrigués par les canaux du Nil. La classe supérieure vivait dans de grandes maisons et des palais qui donnaient sur de larges avenues bordées de statues, tandis que les classes inférieures vivaient dans des maisons en briques de terre ou des huttes. Selon les inscriptions anciennes, même le citoyen le plus pauvre de Méroé était toujours mieux loti que quiconque ailleurs. Le temple d'Amon, au centre de la ville, était considéré comme le joyau de la cité, au même titre que le temple antérieur de Napata.

Vers 330 de notre ère, les Aksūmites envahirent et saccagèrent Méroé. Bien que la ville ait continué à vivre pendant encore 20 ans, elle fut, à tous les effets, détruite par les Aksūmites. Cependant, même si l'invasion n'avait pas eu lieu, Méroé était condamnée et avait provoqué elle-même cette situation. L'industrie du fer nécessitait des quantités massives de bois pour créer du charbon de bois et alimenter les fours pour le fer, ce qui entraîna la déforestation des forêts autrefois abondantes. Les champs furent surpâturés par le bétail et surutilisés pour les cultures, épuisant ainsi le sol. Avant l'arrivée des Aksūmites, Méroé devait être en déclin et aurait de toute façon dû être abandonnée. Lorsque les derniers habitants quittèrent la ville vers l'an 350, le royaume de Koush avait pris fin.

Supprimer la pub
Publicité

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2018, février 26). Le Royaume de Koush [The Kingdom of Kush]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16819/le-royaume-de-koush/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Le Royaume de Koush." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 26, 2018. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16819/le-royaume-de-koush/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Le Royaume de Koush." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 26 févr. 2018. Web. 30 oct. 2024.

Adhésion