Les Effets de la Mésopotamie sur Israël à l'Âge du Fer

Article

Benjamin T. Laie
de , traduit par Caroline Martin
publié le 23 décembre 2015
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Disponible dans ces autres langues: anglais

Dans la chronologie traditionnelle du Proche-Orient ancien, l'âge du fer s'étend d'environ 1200 à 333 av. J.-C. La période commence à l'époque où l'on pense que le fer fut utilisé pour la première fois, jusqu'à l'ascension d'Alexandre le Grand en tant que principal pouvoir du Proche-Orient ancien. L'âge du fer est considéré comme le deuxième âge de l'Antiquité, après l'âge du bronze. La catégorisation de l'âge du fer dans cette chronologie est basée sur le «système des trois âges» mis au point par un archéologue danois, Christian J. Thomsen, dans les années 1800. Bien que le fer ait déjà été utilisé au cours du troisième millénaire, nombreux sont ceux qui continuent à maintenir sa validité. Pour beaucoup, l'âge du fer devrait se terminer avec l'ascension de Cyrus de Perse en tant que puissance majeure de l'ancien Proche-Orient. Sur la base des différents événements survenus en Israël au cours de cette période, l'âge du fer devrait être divisé en six sous-catégories: Âge du fer Ia, Âge du fer Ib, Âge du fer IIa, Âge du fer IIb, Âge du fer IIIa et Âge du fer IIIb. Pour acquérir une bonne compréhension d'Israël pendant cette période, les chercheurs doivent tenir compte des résultats bibliques et archéologiques afin d'établir une lecture plus crédible.

L'ÂGE DU FER EN ISRAËL PEUT ÊTRE DIVISÉ EN SIX SOUS-CATÉGORIES BASÉES SUR DES PREUVES BIBLIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES.

Les preuves mises au jour dans le Proche-Orient ancien depuis les années 1700 jusqu'à nos jours peuvent être classées sous trois rubriques générales: L'archéologie, l'épigraphie et la littérature. La découverte du monde et de la vie de l'Antiquité ne se limite pas à de simples matières premières, mais englobe également les inscriptions et les archives. Même lorsqu'il s'agit du monde et de la vie qui se cachent derrière le texte biblique, l'archéologie et l'épigraphie apportent une certaine vérification à la plupart des textes bibliques en question. Par conséquent, l'archéologie, l'épigraphie et la littérature fonctionnent en triade afin d'établir un récit plus cohérent.

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Les Peuples de la Mer

En Israël, l'âge du fer Ia correspond à la période qui suit la disparition des empires hittite et égyptien à la fin de l'âge du bronze tardif. Des artefacts attestant de leur présence en Canaan ont été découverts lors des fouilles d'Ashdod et de Tel Miqne-Ekron. C'est aussi une période où des données supplémentaires indiquent l'installation de groupes égéens (peuples de la mer) qui pourraient avoir été les précurseurs des Philistins. La question de savoir si les Israélites faisaient ou non partie de ce groupe reste très controversée.

La théorie des Peuples de la mer est sans doute la plus largement acceptée par les spécialistes pour expliquer l'occupation de Canaan et de la Transjordanie. Les archéologues modernes ont pu prouver l'existence de colonies à Sichem, Ai, Béthel, Kh. Raddana près de Ramalla, et Gédéon grâce à des artefacts culturels, des maisons, des restes de céréales, des silos, des citernes, des pots de cuisson et des outils en métal datant de la phase Ia de l'âge du fer. En outre, les archéologues n'ont pas réussi à recueillir de données archéologiques sur les principaux sites mentionnés dans le livre de Josué, tels que Gilgal, Jéricho et 'Ai, pour vérifier l'existence d'une entrée sud au cours de cette phase. De plus, le livre des Juges - chapitre 1 et le premier livre des Rois - chapitre 9 appuient également les études archéologiques. C'est pourquoi les activités d'Israël au cours de l'âge du fer Ia restent un sujet de débat entre les spécialistes de la Bible et les archéologues. Il est important de noter que les sources bibliques et une épigraphie égyptienne connue sous le nom de la stèle de Mérenptah (la plus ancienne référence non biblique à un peuple appelé «Israël») indiquent que l'âge du fer Ia est la période où les Israélites sont apparus pour la première fois sur la scène de Canaan.

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La Période des Juges

La phase de l'âge du fer Ib en Israël est attribuée à la période des juges, qui est marquée par des colonies dans la région. Le livre des Juges expose la situation de la vie en terre d'Israël pendant l'âge de fer Ib. En bref, cette période peut être décrite comme une expérience difficile pour les Israélites sur le plan politique, religieux et social, car l'installation précoce d'un peuple est toujours un défi, en particulier sur une terre déjà occupée par plus d'un groupe ethnique. Les juges ayant contrôlé Israël pendant environ deux cents ans, les Israélites ont dû faire face à deux problèmes majeurs en Canaan: leur relation avec Yahvé et leurs voisins.

La Monarchie

L'âge du fer IIa couvre la période de la monarchie jusqu'au 9e siècle av. J.-C. L'âge du fer IIa se distingue clairement de la période des juges par l'établissement d'une monarchie à la fin du premier millénaire av. J.-C. La découverte d'importants travaux de construction royaux, de villes, de palais, de fortifications et l'utilisation de la maçonnerie en pierre de taille distinguent cette époque de l'âge du fer Ib. L'âge du fer IIa était le moment idéal pour que le peuple nomme un roi afin de se protéger des menaces extérieures, car l'établissement d'une monarchie n'aurait jamais été possible si l'Égypte avait encore contrôlé la région. Cela aurait été considéré comme un acte de résistance à l'égard du contrôle égyptien.

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La monarchie fut mise en place sous les règnes de Saül, David, Salomon et Roboam. À l'époque des rois David et Salomon, les relations internationales entre Israël et ses voisins étaient établies et la force militaire et la stabilité économique d'Israël avaient atteint leur apogée. Comme les relations internationales avec les nations étrangères à l'époque du roi David et du roi Salomon sont attestées par des matériaux culturels datés de l'âge du fer IIa avec la culture néo-hittite, la culture cananéenne-phénicienne et l'Égypte, elles sont perçues de manière tout à fait opposée par les auteurs bibliques.

À L'ÉPOQUE DES ROIS DAVID ET SALOMON, LES RELATIONS INTERNATIONALES ENTRE ISRAËL ET SES VOISINS ÉTAIENT ÉTABLIES ET LA FORCE MILITAIRE ET LA STABILITÉ ÉCONOMIQUE D'ISRAËL AVAIENT ATTEINT LEUR APOGÉE.

Par exemple, le règne du roi Salomon est généralement perçu comme une période de stabilité économique basée sur le contrôle direct des routes commerciales situées au nord et au sud d'Israël. En outre, leur participation aux affaires internationales du Proche-Orient ancien constituait une autre source de revenus grâce à leurs richesses agricoles. Il s'agissait du principal atout d'Israël en matière d'exportation dans tout le Proche-Orient ancien, qui alimentait l'économie du pays. Ce sont les mariages de Salomon avec des étrangères, dont la fille d'un pharaon, qui ont permis à Israël de bénéficier de tous ces avantages économiques.

D'autre part, ces affaires internationales et les mariages étrangers du roi n'étaient rien de plus qu'une simple convoitise pour les auteurs bibliques. Les récits bibliques, après une lecture attentive et ouverte aux réalités sociales de l'âge du fer IIa, révèlent deux interprétations possibles des mariages étrangers et de l'engagement international de Salomon: théologique ou politique. Inévitablement, les mariages étrangers de Salomon étaient une démarche politique visant à assurer la protection de la monarchie, alors que dans les récits bibliques, il s'agissait d'un péché. En appréciant les réalités sociales et politiques de l'âge de fer IIa, on se rend compte qu'Israël n'avait pas d'autre choix que d'établir des relations avec l'étranger et de s'impliquer dans les affaires internationales.

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La Division d'Israël

Sous le règne de Salomon, le royaume d'Israël fut divisé en deux États distincts: Israël au nord et Juda au sud. Bien que la division ait apporté la paix entre les peuples, des problèmes extérieurs se posèrent peu à peu à Israël et à Juda au cours des 9e et 8e siècles av. J.-C, en provenance d'Aram et d'Assyrie au nord.

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Le premier conflit eut lieu à l'époque du roi Jéhu d'Israël et de Salmanazar III d'Assyrie. L’événement est indiqué sur une preuve épigraphique découverte dans les années 1800, appelée l'obélisque noir. Cet obélisque représente le roi Jéhu d'Israël et d'autres vassaux assyriens offrant leurs tributs au monarque assyrien Salmanazar III. Après sa découverte et son déchiffrement, la majorité des biblistes ont conclu que c'était la première fois dans l'histoire israélite qu'une relation était établie entre Israël et l'Assyrie.

The Black Obelisk of King Shalmaneser III
L'obélisque noir du roi Salmanazar III
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Un autre événement majeur de l'âge du fer IIa, survenu vers la fin du 9e siècle ou au début du 8e siècle av. J.-C., sous le règne du fils de Jéhu, Joachaz, est partiellement reflété dans le deuxième livre des Rois - chapitre 13 et dans l'étude archéologique. Le roi Joachaz dut faire face aux conséquences des représailles de son père contre la maison d'Omri, qui coûtèrent à Israël la perte de ses alliés, rendant le royaume vulnérable aux menaces étrangères. Après la mort de Salmanazar III, l'empire assyrien ne put plus contrôler ses vassaux assujettis, ce qui encouragea Aram à prendre finalement le contrôle d'Israël. En réponse à la demande d'assistance assyrienne du roi Joachaz, Adad-Nerari III, le monarque assyrien, vint à la rescousse et délivra les Israélites des Araméens, selon une stèle découverte à Tell el-Rima en Irak.

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Les Menaces Assyriennes

La phase IIb de l'âge du fer comprend les événements du 8e siècle av. J.-C., qui sont généralement connus comme une période de menaces de la part des Assyriens. Les inscriptions assyriennes de Tiglath-Phalazar III et de Sargon II témoignent de la terreur assyrienne. Le récit biblique mentionne également ces événements dans le deuxième livre des Rois - chapitre 15, après l'échec de la guerre syro-éphraïmite contre les Assyriens menée par le roi Peqah d'Israël et le roi Rezin de Syrie, et l'imprévisible soumission du roi Osée à Sargon II après Peqah.

En réponse à la coalition syro-éphraïmite, après la demande du roi Ahaz de Juda de se mettre à l'abri des menaces constantes de Peqah et de Rezin, et de se soumettre à la seigneurie assyrienne, Tiglath-Phalazar III et son armée marchèrent vers le sud pour venir à la rescousse du peuple. C'est la première fois dans l'histoire d'Israël que Juda devient un vassal assyrien. À partir de ces événements, les archéologues ont réussi à mettre au jour des couches contenant des tessons de poterie datant de la destruction d'Israël par Tiglath-Phalazar III. En conséquence, les restes d'Israël et du royaume de Juda furent soumis à la domination assyrienne et durent payer un tribut, tandis que la Syrie devint un centre administratif assyrien.

Israël sous la Domination Assyrienne

L'influence mésopotamienne majeure en Israël durant l'âge du fer IIb est attestée par l'élaboration du Code de l'Alliance que l'on trouve dans le livre de l'Exode. C’est entre 740 et 640 av. J.-C. que le code de Hammurabi qui existait déjà en Israël servit de base à l'élaboration du code de l'alliance. Lorsque l'on compare leur structure et leur contenu, il est évident que le ou les auteurs du code de l'alliance utilisèrent une copie du code d'Hammurabi.

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Une autre interaction mémorable de l'âge du fer IIb se produisit après qu'Osée, roi d'Israël, eut été reconnu coupable de trahison en envoyant des tributs au pharaon égyptien au lieu du monarque assyrien comme d'habitude (le deuxième livre des Rois - chapitre 17). Cette déloyauté était généralement considérée comme un acte de résistance dans l'Antiquité, ce qui provoqua la colère de Sargon II, le monarque assyrien de l'époque, qui renforça sa présence en Israël, ce qui conduisit au premier exil d'Israël en Assyrie vers 722 av. J.-C., comme le montrent certaines inscriptions.

Le conflit qui se déroula à l'époque du roi Ézéchias de Juda et du monarque assyrien Sennachérib (704-681 av. J.-C.) mérite également d'être mentionné. Il est relaté dans quatre récits différents: Le livre d’Isaïe (ou Ésaïe) - chapitres 36 et 37, le premier livre des Rois - chapitre 18, le Prisme de Sennachérib et Hérodote, l'historien grec du 5e siècle. Pendant cette phase de l'âge de fer en Israël, l'Assyrie était encore la principale puissance du Proche-Orient ancien et Jérusalem payait encore un tribut à l'empire assyrien.

The Taylor Prism of King Sennacherib, Nineveh
Le prisme de Taylor du roi Sennachérib, Ninive
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Les lourdes taxes imposées par l'Assyrie avaient provoqué une profonde frustration parmi le peuple de Juda qui cherchait une alliance avec l'Égypte pour mettre fin à cette situation. Dès que l’Assyrie apprit l'existence de cette nouvelle alliance égyptienne, la destruction du royaume du sud fut imminente. Sennachérib, le monarque assyrien de l'époque, mena une campagne punitive vers 701 av. J.-C., décrite dans le livre des Rois et dans le récit de Sennachérib lui-même, connu sous le nom de Prisme de Sennachérib. Le prisme, rédigé à l'origine en akkadien, indique que le monarque assyrien assiégea Jérusalem et déporta de nombreuses personnes, y compris leurs animaux, soit environ 200 000 personnes au total.

Fin de l'Empire Assyrien

La phase IIIa de l'âge du fer commença avec le règne du roi Manassé au 7e siècle av. J.-C. Comme le décrit le livre des Rois, le roi Josias avait mené à bien la restauration nationale et l'expansion du royaume après la mort du monarque assyrien Assurbanipal. Les conflits internes à l'empire conduisirent les Chaldéens à prendre le contrôle de l'Assyrie sous la direction de Nabopolassar, et le Juda connut de nouveau la paix, pendant une courte période. Cette hypothèse est étayée par des preuves archéologiques: une augmentation du nombre de sites et l'expansion des colonies judéennes dans les marges du désert de Judée et du Néguev.

L'Exil Babylonien

La dernière phase de l'âge du fer en Israël est classée comme l'âge du fer IIIb, qui correspond à l'exil babylonien et à ses conséquences. Les preuves textuelles et archéologiques, telles que les fouilles de Gabaon, Mizapa et Béthel, ainsi que la nomination d'un gouverneur judéen comme gardien babylonien de Jérusalem, rendent compte de cette période. Malgré la chute du Temple par Nabuchodonosor II et l'exil du peuple à Babylone, la vie continua à Juda. Les conséquences de l'attaque babylonienne sur Jérusalem furent mineures. La vie familiale, les traditions culturelles, la production économique, les valeurs et les perspectives idéologiques restèrent bien vivantes malgré l'éloignement des élites de Jérusalem.

Conclusion

Les archéologues et les biblistes tentent de démêler les relations entre la Mésopotamie et Israël à l'âge du fer en se basant sur les sources riches d'informations dérivant des documents bibliques et non bibliques et des découvertes archéologiques. Les diverses données évaluées ci-dessus suggèrent que, bien que cette relation n'ait pas été sereine, elle influença fortement Israël à bien des égards. Non seulement sa structure politique, mais aussi son système juridique et religieux subirent de nombreuses influences. Par exemple, les manières du roi en Israël, telles qu'elles sont décrites dans le livre de Samuel, sont mises en parallèle avec un document akkadien exposant les droits d'un roi; leurs lois civiles sont similaires au code d'Hammurabi. Plusieurs mythes de la Bible hébraïque et de l'Ancien Testament révèlent également une certaine influence de la mythologie mésopotamienne.

Les monarques assyriens et leurs forces militaires présents en Israël pendant tout l'âge de fer, la littérature mésopotamienne florissante et l'implication d'Israël dans les affaires internationales du Proche-Orient ancien eurent tous un impact sur le système politique et religieux. Tout au long de l'âge de fer, Israël n'a jamais échappé au contrôle mésopotamien pendant plus de trois siècles. Bien que les Israélites soient passés d'une théocratie à une monarchie, il n'y a jamais eu de moment dans l'histoire d'Israël où ils sont devenus une puissance majeure dans le Proche-Orient ancien. Ils sont restés soumis aux grandes puissances environnantes. De toute évidence, la situation géographique d'Israël, au milieu de l'Égypte au sud-ouest, de la Mésopotamie au nord-est et de la Syrie au nord, constituait un désavantage. Toutes ces nations puissantes eurent un impact sur Israël au cours de l'âge du fer, mais celle qui exerça une influence considérable sur Israël fut la Mésopotamie.

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Traducteur

Caroline Martin
Française, ayant vécu au Royaume Uni pendant 20 ans, Caroline Martin est totalement bilingue. Lectrice passionnée depuis son plus jeune âge, elle a développé un amour de l'histoire qui remonte a ses années sur les bancs de l’école. Elle s'intéresse maintenant beaucoup à l'histoire en général et à la géopolitique.

Auteur

Benjamin T. Laie
Titulaire d'un doctorat sur la Bible hébraïque de la Claremont School of Theology. Professeur d'études bibliques à l'université de Rochester, à l'université de Sierra States, professeur d’hébreu biblique à l'université d'Ezra et professeur invité au séminaire théologique de Kanana Fou.

Citer cette ressource

Style APA

Laie, B. T. (2015, décembre 23). Les Effets de la Mésopotamie sur Israël à l'Âge du Fer [Mesopotamian Effects on Israel During the Iron Age]. (C. Martin, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-850/les-effets-de-la-mesopotamie-sur-israel-a-lage-du/

Style Chicago

Laie, Benjamin T.. "Les Effets de la Mésopotamie sur Israël à l'Âge du Fer." Traduit par Caroline Martin. World History Encyclopedia. modifié le décembre 23, 2015. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-850/les-effets-de-la-mesopotamie-sur-israel-a-lage-du/.

Style MLA

Laie, Benjamin T.. "Les Effets de la Mésopotamie sur Israël à l'Âge du Fer." Traduit par Caroline Martin. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 23 déc. 2015. Web. 25 avril 2024.

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