Douze figures mythologiques menaçantes ou protectrices

Article

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 15 octobre 2019
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Disponible dans ces autres langues: anglais

Le terme "mythologie" vient des mots grecs mythos ("histoire du peuple") et logos ("parole") et se définit donc comme l'histoire orale (puis écrite) d'une culture. Les spécialistes modernes ont divisé les mythes en différents types qui répondent à de nombreux objectifs culturels différents.

Les mythes servent à expliquer l'origine du monde, le fonctionnement et les raisons des différents aspects de ce monde, le sens de la souffrance et de la mort et, toujours, à renforcer les valeurs culturelles. Au cœur de ces histoires se trouvent des personnages surnaturels - dieux, héros, démons, esprits - dont le but est de transmettre le message.

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Pazuzu
Pazuzu
Museopedia (CC BY-SA)

Ces personnages, quels qu'aient été leurs autres objectifs, étaient l'expression des craintes et des espoirs du peuple. Les dieux, dans toutes les civilisations anciennes, étaient considérés comme bienveillants en général, mais il y avait aussi des divinités qui avaient choisi de rendre la vie difficile à l'humanité.

De la même manière que l'on aura tendance à faire plus d'efforts pour amadouer et à faire plaisir et à un enseignant, un professeur ou un superviseur intimidant qu'un autre qui est aimable et facile à vivre, les anciens prenaient soin de prévoir des dispositions pour les forces menaçantes avant de remercier ceux qui ne leur voulaient que du bien. Amulettes et charmes, figures votives, incantations et prières, gestes et dévotions quotidiennes étaient utilisés pour se protéger des menaces surnaturelles et, dans certains cas, ces pratiques trouvaient leur expression dans un être surnaturel spécifique.

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Douze figures mythologiques

La liste suivante provient de cultures du monde entier, et les figures sont choisies comme représentatives de types. Il existe des milliers de figures de ce type dans la mythologie mondiale, et toutes ont leurs propres caractéristiques individuelles et des fonctions particulières dans la culture qui leur donna naissance.

Les douze entités considérées sont:

  • Pazuzu - Mésopotamie
  • Bès - Égypte
  • Lamia - Grèce
  • Les Lémures - Rome
  • Nian - Chine
  • Homa - Perse
  • Bhramari - Inde
  • Ixtab - Mésoamérique
  • Morrigan - Irlande
  • Le Manananggal - Philippines
  • Le Kelpie - Écosse
  • Akabeko - Japon

Certaines de ces créatures sont des divinités, mais la majorité sont des entités surnaturelles dotées de pouvoirs inférieurs à ceux des dieux mais bien supérieurs aux capacités humaines. La forme sous-jacente de toutes les créatures signifie le changement, la transformation, qui est aussi inévitable que la résistance humaine à celle-ci. L'être humain se sent à l'aise dans ce qui est connu et familier et a tendance à reculer ou à résister activement aux menaces perçues par rapport à la norme établie.

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En même temps, la vie comporte des défis évidents que le bon sens veut que l'on essaie d'éviter, comme la mort, la maladie et la perte, et ces figures représentaient ces menaces et l'espoir de les éviter. L'une des plus grandes craintes des anciens, à en juger par le nombre d'artefacts et d'incantations la concernant, était la mortalité infantile, car elle menaçait non seulement la croissance démographique, mais aussi la stabilité sociale.

Pazuzu

Pazuzu, un démon assyrien/babylonien de Mésopotamie, est apparu en réponse à cette menace. Il est représenté sous la forme d'un humanoïde au visage canin, aux yeux exorbités, à la peau écailleuse, aux grandes ailes, aux serres et au pénis à tête de serpent. Il est surtout connu de nos jours pour son rôle central dans le roman et le film à succès L'Exorciste, sorti dans les années 1970. Dans cette œuvre, Pazuzu est le démon qui possède le personnage principal mais, à l'origine, il aurait été l'entité invoquée par une mère pour protéger son enfant.

Bronze Pazuzu Amulet
Amulette de Pazuzu en bronze
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Pazuzu était sans aucun doute une force maléfique et chaotique, mais c'est précisément pour cela qu'il était si souvent invoqué pour sa protection. De petites images et statuettes de Pazuzu étaient placées dans les maisons, en particulier dans les chambres d'enfants, dans ce but précis. L'image était censée invoquer l'esprit lui-même et, puisque l'humain honorait le démon à travers cette image et cet hommage, Pazuzu tournait sa colère contre ce qui menaçait la sécurité et la sûreté de la maison. Il était le plus souvent invoqué contre le démon-esprit connu sous le nom de Lamashtu (ou Labartu) qui s'attaquait aux femmes enceintes et aux nouveau-nés.

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Bès

Bès est le dieu nain de l'Égypte ancienne qui remplissait une fonction similaire, mais était également une divinité de la fertilité qui présidait à la sexualité humaine, à l'humour et à la guerre - tous des modes de transformation. Cependant, il était principalement invoqué pour protéger les femmes enceintes et les nouveau-nés, et son image a été retrouvée à l'extérieur des ruines des maisons de naissance, des maisons et des temples de l'Égypte ancienne dédiés aux divinités féminines et à la fertilité, comme le temple d'Hathor à Dendera. Bès est représenté comme un homme de petite taille aux organes génitaux proéminents, aux jambes arquées, barbu, aux longs cheveux hirsutes, toujours souriant. Son homologue féminin était Beset qui protégeait les gens des fantômes, des mauvais esprits et des démons malveillants, mais Bès était plus étroitement associé à la déesse de la fertilité et de l'accouchement, Taouret, généralement représentée sous la forme d'un hippopotame.

Bes Figurine, British Museum
Figurine de Bès, British Museum
The Trustees of the British Museum (Copyright)

Lamia

La mythologie grecque comprend un certain nombre d'histoires concernant les aventures extraconjugales du dieu Zeus et l'histoire de Lamia en fait partie. Lamia était l'une des maîtresses de Zeus et, lorsque sa femme Héra le découvrit, elle maudit la femme en la rendant insomniaque - pour qu'elle n'ait jamais de repos - et lui suscita une faim vorace d'enfants. Bien qu'il ne semble pas y avoir eu à l'origine de lien entre le comportement d'un enfant et la menace de Lamia, ce devint sa caractéristique la plus courante, car les parents (même au Moyen Âge) utilisaient la menace de Lamia pour effrayer leurs enfants mal élevés et les forcer à leur obéir, en particulier à l'heure du coucher. Lamia était considérée comme une empousa (métamorphe) au moins au 1er siècle de notre ère et comme une séductrice de jeunes hommes dont elle se délectait ensuite comme la succube, à laquelle elle est associée, ainsi qu'à Lamashtu de Mésopotamie.

Lamia
Lamia
John William Waterhouse (Public Domain)

Lémures

Les LéMURIEs étaient les PRÉCURSEURs DES FESTIVALS MODERNES HONORANT LES MORTS, TELS QUE LE JOUR DES MORTS AU MEXIQUE, HALLOWEEN, LE JOUR DU BALAYAGE DES TOMBES ET LE FESTIVAL DES FANTÔMES EN CHINE.

Les lémures de Rome étaient les morts agités ou en colère qui devaient être apaisés par un festival connu sous le nom de Lemuria (Lémuries) (qui se déroulait les 9, 11 et 13 mai). Ce rituel se développa à partir de deux célébrations qui avaient lieu plus tôt dans l'année, les Parentalia - qui honoraient les esprits des ancêtres (13-21 février) - et les Feralia - qui honoraient les esprits des êtres chers perdus (21 février). Les morts pouvaient revenir hanter et troubler les vivants pour de nombreuses raisons, mais surtout à cause de rites funéraires et d'enterrement inappropriés, y compris l'ignorance de leurs souhaits exprimés dans les testaments. Les Lémures perturbaient les vies, errant dans les rues et causant toutes sortes d'ennuis (comme le décrit le mieux Ovide dans son œuvre Fasti, vers l'an 8 de notre ère), à moins que le lémure ne soit observé et qu'il soit assuré que ses doléances seront prises en compte. La fête des Lémuries est l'un des précurseurs des fêtes modernes qui honorent les morts, comme le Jour des morts au Mexique, Halloween, le Jour du balayage des tombes et le Festival des fantômes en Chine.

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Nian

Le chaos provoqué par les Lémures était le résultat de défaillances humaines d'une sorte ou d'une autre dans les rituels mortuaires, mais le Nian de Chine s'abattait sur une population simplement parce que c'était sa nature. Le Nian était un oiseau géant qui vivait soit sous la mer, soit dans les montagnes et descendait sur les villages à la période charnière du Nouvel An pour ravager les cultures et dévorer les gens et le bétail. Le Nian était plus grand que tout autre être vivant sur terre, avec un visage de lion, une tête cornue et des dents pointues et saillantes. Il privilégiait les hommes, les gros animaux et les céréales, mais il aimait surtout dévorer les enfants et détruire les villages. Il n'y avait aucune chance de tuer l'oiseau puisqu'il était immortel, mais il pouvait être chassé par des bruits forts et était offensé par la couleur rouge. C'est pour cette raison que le Nouvel An chinois est marqué par des tambours, des feux d'artifice, des pétards, des parades et l'utilisation importante du rouge dans les décorations.

L'oiseau Homa

L'oiseau homa de Perse est l'exact opposé du Nian en ce sens que, s'il était vu - même brièvement - il apportait des bénédictions pour la vie. Le homa naît en vol et ne se repose jamais sur terre, volant éternellement dans les hauteurs du ciel. Il semble qu'à l'origine, son but était d'expliquer la fortune, car on pensait que, même si on ne pouvait pas le voir, si l'ombre de l'oiseau homa tombait sur une personne, celle-ci serait bénie. À l'inverse, si l'on essayait d'attraper ou même de tuer l'oiseau, on mourrait peu après et l'on souffrirait d'un malheur avant la mort.

Huma Birds
Oiseaux Homa, Persépolis
Carole Raddato (CC BY-SA)

Le vol du homa l'associe aux cieux les plus élevés et donc à la divinité et, avec le temps, il est devenu associé à la royauté. Des images du homa sont visibles dans les ruines de Persépolis et d'autres sites de l'ancienne Perse, où elle ressemble à la figure mythologique du griffon. Son aspect transformateur est illustré par son association avec le phénix qui renaît de ses propres cendres de destruction, car le homa est censé contenir à la fois le mâle et la femelle et se donner naissance en vol.

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Bhramari

La déesse indienne Bhramari est une incarnation de la puissance cosmique connue sous le nom de Shakti. Elle vit le jour en réponse à une crise qu'elle seule pouvait résoudre. Le démon Aranasura trompa le grand dieu Brahma et se fit accorder une dérogation spéciale selon laquelle Aranasura ne pouvait être blessé ou tué par un objet à deux ou quatre pattes. Une fois cette promesse obtenue, il attaqua les maisons des dieux et les en chassa, plongeant l'univers dans le chaos. Une grande bataille entre les démons d'Aranasura et les dieux s'ensuivit, mais il était impossible de vaincre le démon et les dieux furent repoussés jusqu'à ce que la déesse de la fertilité et de l'amour, Parvati, n'appelle à elle tous les insectes de la terre - abeilles, mouches, moustiques, frelons, guêpes et tous les autres - et n'incarne l'énergie Shakti en tant que déesse Brahmari qui détruisit l'armée de démons et, avec ses insectes à six pattes, put tuer Aranasura. Les dieux purent alors retourner dans leurs foyers et l'ordre fut rétabli.

Ixtab

La dualité entre l'ordre et le chaos est un thème commun à la mythologie et, en Méso-Amérique, elle trouve une expression individuelle dans la déesse maya du suicide, Ixtab (prononcez Ish-tahb). Ixtab était imaginée comme le cadavre en décomposition d'une femme suspendue par un nœud coulant depuis les cieux, qui réconfortait les suicidés et les emmenait en toute sécurité au paradis après la mort.

Ixtab
Ixtab
Magnus Manske (Public Domain)

La vie après la mort des Mayas (et d'autres cultures indigènes méso-américaines) était un labyrinthe sombre et dangereux, fait de mauvais tournants et de plans diaboliques destinés à maintenir l'âme dans l'errance aussi longtemps que possible, alors qu'elle cherchait la base de l'arbre du monde dans le monde souterrain, qu'elle devait ensuite escalader pour atteindre le paradis. Ixtab récupérait l'âme du suicidé avant qu'elle ne pénètre dans le sombre royaume de Xibalba et lui épargnait ainsi de nouvelles misères, devenant ainsi une figure stabilisatrice qui veillait à ce qu'aucune mort ne soit marginalisée. Les Mayas, ainsi que d'autres cultures méso-américaines comme les Aztèques et les Tarascans, croyaient également en des chiens spirituels qui remplissaient la même fonction qu'Ixtab pour d'autres décès - comme la noyade, la mort d'une personne seule au cours d'une chasse, la mort d'enfants - en guidant l'âme en toute sécurité dans l'au-delà.

Morrigan

MORRIGAN POUVAIT NON SEULEMENT PRÉDIRE MAIS AUSSI INFLUENCER L'AVENIR et l'ON PENSAIT ÉGALEMENT QU'ELLE CHOISISSAIT QUI VIVRAIT OU MOURRAIT AU COMBAT.

Le passage de la vie à la mort a toujours été considéré comme la transformation la plus dramatique - et la plus redoutée - et, dans l'Irlande ancienne, la déesse qui y était étroitement associée était Morrigan, une triple déesse apparaissant sous une forme unique qui présidait principalement au destin et à la guerre. Morrigan faisait partie de la lignée de la race mystique des Tuatha de Danaan (Enfants de Dana) qui habitaient la terre et qui furent chassés sous terre par la venue des Formoriens et des races ultérieures. Dans l'épopée irlandaise Cath Maige Tuired, Morrigan rallia les Tuatha de Danaan pour vaincre les Formoriens et récupérer leur héritage. Elle joua également un rôle crucial dans les récits du héros épique Cuchulain, en prophétisant sa mort. Elle était associée au festival de Samhain (prononcé "soo-when" ou "sow-in"), le nouvel an celtique, une période où l'on pensait que le voile entre les vivants et les morts était le plus mince et que les morts pouvaient marcher parmi les vivants et interagir avec eux. Morrigan pouvait non seulement prédire l'avenir, mais aussi l'influencer. On pensait également qu'elle choisissait qui vivrait ou mourrait au combat. Ses raisons lui étaient propres, mais elle œuvra toujours pour l'ordre ultime par la transformation, comme le symbolise sa capacité à changer de forme, notamment en corbeau, son oiseau de compagnie.

Le Manananggal

Le Manananggal des Philippines est une entité d'un tout autre genre, qui se nourrit de chaos et de carnage. Vampire, presque toujours de sexe féminin, il est représenté comme un être terrifiant doté de grandes ailes qui marche sur terre jusqu'à ce qu'il ne repère sa proie, puis détache son torse de ses jambes pour voler rapidement et attaquer. Les jambes restent en place jusqu'à ce qu'elle ait vidé le sang de sa victime et l'ait déchiquetée, après quoi il se rattache et poursuit son chemin. Son nom, en fait, signifie "enlever" ou "séparer", ce qui fait référence à cette capacité mais, au sens figuré, pourrait s'appliquer à ses attaques sauvages sur ses proies. Comme beaucoup de créatures mythologiques de ce type, on pense qu'elle aime particulièrement les enfants et que, de sa longue langue fourchue, il aspire la vie d'un fœtus pendant le sommeil de la mère enceinte. Les jeunes couples mariés, les futurs mariés et les futures mariées font également partie de ses cibles préférées, mais on peut l'éloigner grâce à des charmes et à diverses épices. Le Manananggal incarne la peur du noir et de l'inconnu car, comme tous les vampires, il ne peut supporter la lumière du soleil qui le tuerait. Si l'on pouvait trouver et tuer sa moitié inférieure une fois détachée (en frottant du sel et/ou de l'ail dessus), le Manananggal mourrait, mais on risquait de voir la partie supérieure revenir pendant que l'on essayait de le faire.

Kelpie

Le Kelpie est un démon aquatique écossais qui change de forme. Il apparaît généralement sous la forme d'un cheval, mais parfois sous celle d'un beau jeune homme, qui charme les gens - le plus souvent des enfants et des jeunes femmes - pour qu'ils s'approchent de lui ou qu'ils grimpent sur son dos, puis les entraîne dans l'étendue d'eau qui leur sert de maison.

Kelpies
Kelpies
nz_willowherb (CC BY-NC-SA)

Le kelpie fait partie du type d'esprit le plus populaire dans la mythologie mondiale - avec le zombie et le vampire entre autres - connu sous le nom d'esprit de l'eau ou de démon de l'eau et est l'équivalent écossais d'entités telles que le Qalupalik des Inuits, le Shui gui des Chinois et le Bunyip d'Australie. La principale fonction culturelle de ces figures est d'effrayer les membres les plus vulnérables de la société - en particulier les enfants - pour les éloigner du danger du bord de l'eau. Il existe de nombreuses versions différentes de l'histoire du kelpie, mais, en général, l'entité se présente sous la forme d'un beau cheval émergeant d'un lac ou d'un étang, qui attire un ou plusieurs enfants pour qu'ils grimpent sur son dos, puis plonge dans l'eau, les noie et les mange, avant de recracher leurs intestins sur la rive. En tant que métamorphe, le kelpie peut prendre n'importe quelle forme et, en plus de mettre en garde les jeunes contre les eaux potentiellement dangereuses, ils les encourageaient également à considérer les étrangers avec méfiance.

Akabeko

L'Akabeko du Japon, quant à elle, est exactement ce qu'elle semble être: une vache. Selon la légende, il y avait une vache nommée Akabeko dans le district d'Aizu au Japon qui se dévoua aux ouvriers construisant un temple bouddhiste au 9ème siècle de notre ère. On pense que la vache se consacra à Bouddha et, selon la version de la légende, elle se transforma en pierre pour faire partie de la construction ou vécut simplement une vie longue et prospère sur le terrain du temple. La vache devint une entité surnaturelle au XVIe siècle de notre ère, lorsque sa vie exemplaire et son dévouement au Bouddha incitèrent le seigneur au pouvoir, Toyotomi Hideyoshi (r. 1585-1592), à demander à ses principaux artisans de fabriquer des petits jouets à l'effigie d'Akabeko pour les enfants de la région. Lorsqu'une épidémie de variole se déclara, les enfants qui possédaient les jouets en Akabeko furent mystérieusement épargnés. On pensait que le jouet possédait des vertus magiques de guérison et de protection liées au caractère sacré et à la sainteté de l'Akabeko d'origine. Ces jouets sont toujours fabriqués au Japon de nos jours et sont toujours considérés comme aussi puissants en matière de protection.

Akabeko
Akabeko
shinji_w (CC BY)

Conclusion

L'importance d'Akabeko est typique de celle de toutes les créatures mythologiques, car il s'agit d'une réponse à une menace directe pour la santé, la sécurité et la sûreté. Dans le cas d'Akabeko, l'histoire de l'origine est bien connue mais, pour la plupart des entités mythologiques, elle ne l'est pas. Malgré tout, un événement ou un concours de circonstances dut donner naissance à chacune des figures présentées ici et à des milliers d'autres dans le monde entier. Les spécialistes pensent que le célèbre Minotaure de la mythologie grecque, par exemple, fut créé par une combinaison de la peur et de la suspicion des Athéniens à l'égard des Minoens de Crète et du sport crétois du saut de taureau au cours duquel l'athlète et le taureau semblaient devenir un seul être. On pense que le basilic européen naquit de la peur des serpents venimeux et de la façon dont on se figeait à leur vue, et que les kodama, esprits des arbres du Japon, sont apparus pour expliquer pourquoi les arbres vivaient, mouraient et semblaient "saigner" de la sève lorsqu'ils étaient coupés.

Le kodama caractérise le type de mythes étiologiques - ceux qui expliquent pourquoi les choses se produisent comme elles le font ou comment quelque chose est apparu. Il existe également des mythes historiques, des mythes psychologiques, des mythes nationaux et de nombreux autres types. Le thème de la transformation et du changement est au cœur de la plupart d'entre eux. De nombreux mythes psychologiques mettent en scène un héros qui part à la découverte de lui-même, mais même lorsque cet archétype est absent, les créatures surnaturelles qui peuplent le récit servent le même objectif en confrontant les peurs du public en les incarnant et, dans de nombreux cas, en servant de protection contre elles.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2019, octobre 15). Douze figures mythologiques menaçantes ou protectrices [Twelve Menacing & Protective Mythological Figures]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1457/douze-figures-mythologiques-menacantes-ou-protectr/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Douze figures mythologiques menaçantes ou protectrices." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 15, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1457/douze-figures-mythologiques-menacantes-ou-protectr/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Douze figures mythologiques menaçantes ou protectrices." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 15 oct. 2019. Web. 25 avril 2024.

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