Monothéisme dans le Monde Antique

Article

Rebecca Denova
de , traduit par Jerome Couturier
publié le 17 octobre 2019
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Disponible dans ces autres langues: anglais, arabe, chinois, espagnol

Le Monothéisme est simplement défini comme la croyance en un dieu unique, et il se situe à l'opposé du polythéisme, croyance en de nombreux dieux. Le mot monothéisme est relativement moderne, inventé au milieu du 17ème siècle par le philosophe britannique Henry More (1614-1687). Il vient du grec, monos (unique) et theos (dieu). Dans la tradition occidentale, cette 'croyance en un seul dieu' se réfère spécifiquement au Dieu de la Bible, Dieu du Judaïsme, du Christianisme et de l'Islam (toujours écrit avec un D majuscule). Cependant, dans le monde antique, le concept de monothéisme tel que nous le comprenons aujourd'hui n'existait pas, tous les peuples anciens étaient polythéistes. Ils peuvent avoir élevé un dieu à un niveau plus élevé que les autres (hénothéisme), mais reconnaître néanmoins l'existence de la multiplicité divine.

Creation
La Création
Fr Lawrence Lew, O.P. (CC BY-NC-ND)

Le concept de l'univers pour les anciens se composait de trois royaumes: le ciel (les cieux), la terre (les humains), et le monde souterrain (parfois connu comme 'le pays des morts', ou les enfers). Le ciel était le domaine des dieux et était peuplé d'une foule de divinités ayant une hiérarchie de pouvoirs. De nombreuses civilisations anciennes avaient un dieu dominant, ou un roi des dieux, et d'autres divinités en charge de divers aspects de la vie, servant de conseillers ou simplement de messagers aux humains en-dessous. Beaucoup de ces puissances pouvaient transcender (traverser) vers la terre en-dessous, dans diverses manifestations. Elles pouvaient également voyager vers le monde souterrain, ou y demeurer, et dans ces manifestations elles étaient connues comme divinités chthoniennes (puissances du monde souterrain). Certaines divinités mineures en vinrent à être perçues comme maléfiques au fil du temps (démons). On croyait que ces puissances étaient capables de posséder des gens et expliquer des maladies et des troubles mentaux.

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Croyance & Foi

IL N'Y AVAIT PAS D’AUTORITÉ CENTRALE (COMME LE VATICAN) POUR DICTER LA CONFORMITÉ DES CROYANCES & DES PRATIQUES.

Le concept moderne de monothéisme suppose également deux autres concepts, celui de 'croyance' et celui de 'foi'. Le problème dans la compréhension des religions de l'Antiquité n'est pas qu'elles ne croyaient pas aux choses ou qu'elles manquaient de foi dans les dieux et les déesses, c’est que, souvent, cela n'était pas exprimé ou manifesté de la même façon que nous l'entendons dans nos systèmes religieux aujourd’hui. Il n'y avait pas initialement de croyance comparables aux croyances chrétiennes dans les divers cultes ethniques du bassin méditerranéen.

L'équivalent le plus proche d’une connaissance partagée se trouve dans les œuvres d'Homère (l’Iliade, l’Odyssée), d’Hésiode (la Théogonie, les Travaux et les Jours), et dans les mythes des bardes, base des histoires de la création et des dieux et des héros. Il n'y avait pas d'autorité centrale (comme le Vatican) pour dicter la conformité des croyances et des pratiques. Chaque groupe ethnique développa les rituels et les pratiques nécessaires au culte (consistant en des sacrifices), supposés avoir été transmis à ses ancêtres par les dieux. Il était essentiel de mener à bien ces rituels sans faute.

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Racines Anciennes du Monothéisme

Alors que le terme de monothéisme lui-même est moderne, les chercheurs ont tenté d’en découvrir les racines anciennes dans le monde antique. En premier se trouve le pharaon égyptien Akhenaton (1353-1336 av. JC), souvent appelé le premier monothéiste. Pendant la période amarnienne, Akhenaton promut le culte d'Aton, le disque solaire, comme la plus haute forme d'adoration, et élimina le culte d'Amon-Ra à Louxor, qui était le dieu dominant à l'époque. Cependant, la tentative de détruire les temples, les images et le clergé d'Amon-Ra indiquait néanmoins une croyance en l'existence (et en l'influence) de ce dieu. Dans le même temps, rien ne prouve qu'Akhenaton ait également persécuté ou tenté d'éliminer les autres dieux/déesses égyptiens, ni tenté d'éliminer les nombreuses fêtes religieuses ou croyances en l'au-delà en Égypte.

Akhenaten and the Royal Family Blessed by Aten
Akhenaton et la Famille Royale bénie par Aton
Troels Myrup (CC BY-NC-ND)

Une autre source des racines du monothéisme ancien peut être trouvée dans le Zoroastrisme, qui devint le culte d'état de l'ancienne Perse. Zoroastre, ou Zarathoustra (dates imprécises, allant du 15ème au 6ème siècle av. JC), était un prophète persan qui promut le culte d'une divinité suprême, Ahura Mazda, le créateur de tout dans l'univers. Néanmoins, d’Ahura Mazda émanait six Amesha Spentas primaires (forces spirituelles bénéfiques) ainsi que d'autres Yazatas (divinités à pouvoirs bénéfiques) qui étaient en opposition polaire avec d'autres forces (par exemple la vérité contre la pensée maléfique). L'extrême opposé d'Ahura Mazda était druj, ou 'chaos', personnifié en Angra Mainyu, esprit maléfique. L'existence d'une telle puissance opposée à toute création fut à l'origine plus tard des concepts juifs, chrétiens et islamiques du 'Diable'. Malgré les extrêmes du bien pur contre le pur mal (concept connu comme le dualisme), les zoroastriens modernes prétendent qu'ils sont véritablement à l'origine du monothéisme, car tout est né du 'un'.

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Le Judaïsme ancien continue d'être considéré avec le plus d'attention comme étant à l'origine du monothéisme dans la tradition occidentale. Plus récemment, certains chercheurs appliquent le terme de 'monolâtrie' à un système qui reconnaît l'existence d'autres dieux, mais choisit de n’en adorer qu’un seul. Comme leurs voisins, les anciens Juifs conçurent une hiérarchie de puissances dans le ciel: 'fils de Dieu (Genèse 6:2), anges, archanges (messagers de Dieu qui communiquent la volonté de Dieu aux humains), chérubins et séraphins. Les Juifs reconnaissaient également l'existence de démons avec de nombreux exemples dans le ministère de Jésus dans les évangiles, dans son rôle d'exorciste.

LES JUIFS POUVAIENT PRIER LES ANGES et D’AUTRES PUISSANCES DANS LE CIEL, MAIS ILS NE DEVAIENT OFFRIR DES SACRIFICES QU’AU DIEU D'ISRAËL.

Les chercheurs ont toujours tenté d'expliquer cette phrase: "Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance ... "(Genèse 1:26). A qui Dieu parle-t-il? Le "notre" est-il le même que le nous "royal"? On trouve dans les cultures anciennes des idées comparables, selon lesquelles les cieux reflétaient les structures sociétales sur terre; les rois avaient généralement une cour de conseillers, il y avait donc aussi une cour céleste.

L'histoire fondatrice de l'idée que les Juifs étaient monothéistes apparaît lorsque Moïse reçoit les commandements de Dieu sur le Mont Sinaï: "Je suis le Seigneur ton Dieu... Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi." L'hébreu pourrait en fait être traduit par "aucun autre dieu à côté de moi". Cela n'indique pas que d'autres dieux n'existent pas, c'est un commandement que les Juifs ne devaient pas adorer d'autre dieu. L'adoration dans le monde antique impliquait toujours des sacrifices. Les Juifs pouvaient prier les anges et d'autres puissances dans le ciel, mais ils devaient n’offrir des sacrifices qu’au dieu d'Israël.

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Les Écritures juives se réfèrent constamment à l'existence des dieux des nations (groupes ethniques): "ne suivez pas les autres dieux" (Deutéronome 6:14); "pour aller servir les dieux de ces nations" (29:18); "Louez ô cieux, son peuple, adorez-le vous tous, dieux!" (32:43); "qui parmi tous les dieux de ces nations a sauvé sa nation?" (Esaïe 36:20); ("Dieu se tient dans l’assemblée de Dieu; il rend jugement parmi les dieux" (Psaume 82:1). Dans l'histoire de l'Exode des Juifs d'Égypte, Dieu se bat contre les dieux d'Égypte pour démontrer qui contrôle la nature. Cela n'a guère de sens si l'existence de ces dieux n'a pas été reconnue: "...Je porterai jugement sur tous les dieux de l'Egypte." (Exode 12:12)

Moses & the Parting of the Red Sea
Moïse et la Séparation des eaux de la Mer Rouge
Providence Lithograph Company (Public Domain)

Alors que les Juifs n'offraient des sacrifices qu’au dieu d'Israël, ils partageaient une conviction commune que tous les dieux devaient être respectés, il était risqué de mettre en colère les autres dieux. Il était ordonné aux Juifs de ne jamais insulter les dieux des nations (Exode 22:28). Avec la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains en 70 ap. JC, les sacrifices cultuels n'étaient plus possibles. Les derniers leaders du Judaïsme, les rabbins, entamèrent alors un long processus de réinterprétation du culte comme une focalisation sur le "un", ce qui devait conduire au concept final de l'existence d'un seul dieu dans l'univers.

Sous la persécution des Grecs Séleucides (qui aboutit à la Révolte des Maccabées en 167 av. JC), ceux qui étaient morts pour avoir refusé d'adorer les dieux grecs étaient censés être récompensés en étant instantanément transportés vers Dieu au ciel, en tant que martyrs ('témoins') .

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Monothéisme Philosophique

Avec l'émergence des écoles de philosophie grecque vers 600 av. JC à Milet (Asie mineure), les spéculations concernant l'univers et la place des humains dans celui-ci commencèrent à se répandre dans tout le bassin méditerranéen. De nombreux philosophes rassemblèrent des étudiants autour d'eux (disciples), et ce sont souvent eux qui écrivirent les enseignements et les transmirent à la génération suivante. La philosophie était également associée aux classes supérieures, car seuls les riches avaient du temps et des loisirs à consacrer à cette forme d'enseignement supérieur. La philosophie n'était pas seulement une spéculation de tour d'ivoire, et comme une religion ancienne, elle enseignait un mode de vie, offrant ses propres interprétations morales et spirituelles.

Les écoles de Platon, d'Aristote et des stoïciens enseignaient des moyens de faire face aux aléas de la vie, plus concernées par les états d’âme de chacun que par les états du monde. L'accent était mis sur la façon dont l'âme pouvait retourner à ses origines dans le royaume supérieur après la mort, en se réunissant avec le "dieu le plus élevé". Pour Platon, ce dieu élevé était incréé, immuable, et essence pure (pas matériel, donc pas sujet à décomposition). Par le biais de l'allégorie, des résumés de réalité émanaient de l'esprit de dieu, comme la lumière d'une bougie. De ce dieu a également émané le logos, ou principe de rationalité, pour ordonner le monde physique.

Aristote (384-322 av. JC) traita de la métaphysique ou de l'existence de principes premiers. Le dieu le plus élevé est la première de toutes les substances, le "moteur immuable", provoquant le mouvement des sphères, les planètes. Pour les Stoïciens, l'univers était un organisme unique mu par une force rationnelle divine immanente qui ordonnait l'univers selon la loi naturelle. Ils enseignaient que chacun devrait vivre une vie d'acceptation à la fois du bien et du mal, en se disciplinant pour finalement atteindre l'harmonie avec cette force divine.

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De nombreuses écoles critiquèrent la mythologie grecque traditionnelle et son anthropomorphisme, bien que très peu condamnaient les sacrifices ou appelaient à l'élimination des rites traditionnels. À travers ses écrits, la philosophie contribua aux visions finales du monothéisme tant pour les théologiens chrétiens que pour les rabbins.

Christianisme

Notre preuve la plus ancienne pour les communautés chrétiennes, les épîtres de Paul (vers 50-60 ap. JC), démontrent la même reconnaissance des Juifs des puissances de l'univers. De nombreuses manifestations du divin furent acceptées avec les mêmes niveaux de puissance, mais seul le dieu d'Israël devait être adoré: "Même s'il peut y en avoir qui sont appelés dieux dans le ciel ou sur la terre - de la même façon qu'il y a beaucoup de seigneurs dans la réalité - pour nous, il n'y a qu'un seul dieu, le Père »(1 Corinthiens 8:5-6). Paul s'insurgea souvent contre les dieux des autres qui entravaient sa mission (2 Corinthiens 4:4). Leur existence était réelle.

Paul the Apostle
L'Apôtre Paul, Monastère de Khizi, Russie
RomanZ (CC BY-NC-SA)

Cependant, le Christianisme primitif se compliqua par rapport au concept d'un dieu unique lorsqu'un nouveau concept fut introduit. Dès le début (dans les événements vécus par les apôtres après Pâques), les Chrétiens commencèrent à affirmer qu'avec la résurrection de Jésus d'entre les morts, il avait également été "glorifié" au ciel et avait reçu un siège "à la droite de Dieu" (Actes 7:56). Pierre déclara que: "Il [le baptême] vous sauve par la résurrection de Jésus-Christ, qui est allé au ciel et est à la droite de Dieu, avec les anges, les autorités et les puissances qui lui sont soumises. " (1 Pierre 3:21-22)

Jusqu'à la destruction du Temple de Jérusalem, les premiers disciples de Jésus étaient en accord avec le dictat juif selon lequel les sacrifices ne pouvaient être offerts qu'au dieu d'Israël. Nous savons également que ces premiers disciples commencèrent à inclure d'autres éléments d'adoration en relation avec Jésus: baptiser au nom de Jésus, guérir et chasser les démons, répandre le concept de pardonner les péchés en son nom, lui adresser des prières et des hymnes.

Un hymne précoce récité par Paul se trouve dans Philippiens:

[Jésus] étant de véritable nature divine, n'a point regardé comme une usurpation d'être égal à Dieu; plutôt, il s'est abaissé en prenant la nature même d'un serviteur, devenant semblable aux hommes. Et ayant paru comme un homme, il s'est humilié en devenant obéissant jusqu'à la mort - même la mort sur la croix! c'est pourquoi, Dieu l'a aussi élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, de sorte qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (Philippiens 2:5-11)

Que "tout genou fléchisse" signifiait adorer, dans le concept antique de se prosterner devant les images de divers dieux. L'idée que Jésus préexistait au ciel avant de se manifester en tant qu'humain sur terre fut renforcée dans l'Évangile de Jean, où il commence par dire que Jésus était le logos qui s'est incarné pour nous enseigner Dieu et le salut. Cette idée est ensuite rentrée dans le canon comme l'Incarnation de Jésus.

La Route vers la Trinité

Lorsque les ex-païens se convertirent au Christianisme, ils adoptèrent le concept juif de refuser d'adorer les autres dieux. Cela conduisit à la persécution car un tel refus était compris comme une trahison envers l'Empire Romain. Ne pas vouloir apaiser les dieux signifiait que vous ne vouliez pas que l'Empire prospère, et vous pouviez provoquer le désastre. La trahison était toujours considérée comme un crime capital, et les Chrétiens furent donc exécutés dans les arènes.

De nombreux écrivains chrétiens appelèrent les empereurs à leur accorder la même exception pour les sacrifices traditionnels que celle qui avait été accordée aux Juifs (sous le règne de Jules César). Les Chrétiens affirmaient qu'ils étaient les 'vrais Juifs', et non une nouvelle religion, utilisant l'analogie pour démontrer qu'ils avaient des liens anciens à travers les Écritures juives. Ils soutenaient que partout où Dieu était mentionné, c'était en fait une forme du Christ préexistant. Techniquement donc, comme les Juifs, ils n'adoraient qu'un seul dieu. Rome répondait toujours que les Chrétiens n'étaient pas circoncis et donc, ils n'étaient pas des Juifs.

Holy Trinity
Sainte Trinité
Fr Lawrence Lew, O.P. (CC BY-NC-ND)

En 312 ap. JC, l'empereur Constantin devint chrétien légalisa le Christianisme afin que les persécutions cessent. Cependant, les penseurs chrétiens débattaient encore de la relation entre Dieu et Jésus. À cette époque, Arius, presbytre (en grec, 'ancien') de l'église d'Alexandrie, commença à enseigner que si Dieu avait tout créé dans l'univers, alors à un moment donné, il avait dû créer le Christ. Cela signifiait que le Christ était subordonné à Dieu. Des émeutes éclatèrent à ce sujet à Alexandrie et dans d'autres villes de l'Empire.

Le premier Concile de Nicée se réunit pour régler la question; on décida que Dieu et le Christ étaient identiques en substance et que le Christ était une manifestation de Dieu lui-même sur terre:

Nous croyons en un seul dieu, le Père, le Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre, et de tout le visible et l'invisible. Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, éternellement engendré du Père, Dieu de Dieu, Lumière de la Lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré et non fait, un en Personne avec le Père. Par lui, toutes choses ont été faites. Pour nous les hommes et pour notre salut, il est descendu du ciel: par le pouvoir du Saint-Esprit, il est né de la Vierge Marie et est devenu homme. . . Nous croyons au Saint-Esprit, le Seigneur, le donneur de vie, qui procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il est adoré et glorifié.

Ce credo (le Symbole de Nicée, 325 ap. JC) fut révisé plusieurs fois au cours des décennies suivantes, et une version abrégée devint populaire et est communément connue comme le Credo des Apôtres. Le concept de la Trinité dit que Dieu est un, mais sous trois manifestations: Dieu, le Christ et le Saint-Esprit.

Absorbant à la fois les idées du Judaïsme et des cultes des héros grecs, les Chrétiens commencèrent à se réunir dans la prière sur les tombes des martyrs. La montée du culte des saints combinait le martyre juif et les cultes des héros grecs antiques où les gens avaient l'habitude de se rassembler sur les tombes des héros. Le concept gréco-romain des dieux/déesses patrons d'un groupe ethnique ou d'une ville déterminée fut absorbé par les saints patrons chrétiens au ciel, qui devinrent des médiateurs entre les humains et Dieu.

Islam

Au 6ème siècle ap. JC, un prophète apparut en Arabie saoudite, Mohammed, qui devint le fondateur de l'Islam. C'était essentiellement un réformateur, affirmant que le Judaïsme et le Christianisme avaient été corrompus par de faux enseignements. Utilisant les Écritures juives, il souligna l'unité de Dieu (Allah); combiner Allah avec tout autre puissance est considéré 'shirk' ('association' - à d'autres dieux), équivalent à l'idolâtrie. Néanmoins, l'Islam reconnaît des niveaux de puissances.

Dieu avait créé trois types d'êtres intelligents: les anges, les djinns (équivalent des démons) et les humains. Les anges n'ont pas de libre arbitre (ils sont pure raison) et ne peuvent donc pas pécher, mais les djinns et les humains peuvent choisir entre le bien et le mal. Quand Dieu avait créé Adam, il avait ordonné à tous les anges de se prosterner devant lui. Un ange, Iblis (Shaytan, le Diable), avait refusé de le faire et fut jeté en enfer. Il reçut la permission de Dieu de tenter les humains, mais son autorité serait finalement détruite le Jour du Jugement.

Hagia Sophia Interior
Sainte Sophie d'Istanbul, Intérieur
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Après la mort de Mohammed, ses disciples se divisèrent en deux grands groupes au sujet de la succession. Ceux qui soutenaient son gendre, Ali, sont devenus les Chiites ('disciples'), tandis que la majorité est connue sous le nom de Sunnites (de 'sunna', la règle). Les Chiites honorent leurs grands enseignants, les imams, avec des pèlerinages et des rituels sur leurs tombes. Les Sunnites considèrent que cela équivaut à la vénération chrétienne des saints et compromet l'unité de Dieu.

Au fil des siècles, de nombreux éléments contribuèrent à ce qui devait finalement devenir la conception occidentale moderne du monothéisme. Le paradoxe se trouve dans la proclamation de Dieu comme unique, avec pourtant la perception que Dieu n'est pas seul.

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Traducteur

Jerome Couturier
Je suis médecin, spécialisé en Génétique. J'aime l'Histoire et l'Antiquité depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu un interêt pour la recherche dans divers domaines scientifiques, dont l'archéologie.

Auteur

Rebecca Denova
Rebecca I. Denova, Ph. D., est Maître de Conférences à temps plein en Christianisme Primitif au Département d'Études Religieuses de l'Université de Pittsburgh. Elle a récemment publié un ouvrage, "The Origins of Christianity and the New Testament" (Wiley-Blackwell).

Citer cette ressource

Style APA

Denova, R. (2019, octobre 17). Monothéisme dans le Monde Antique [Monotheism in the Ancient World]. (J. Couturier, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1454/monotheisme-dans-le-monde-antique/

Style Chicago

Denova, Rebecca. "Monothéisme dans le Monde Antique." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. modifié le octobre 17, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1454/monotheisme-dans-le-monde-antique/.

Style MLA

Denova, Rebecca. "Monothéisme dans le Monde Antique." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 17 oct. 2019. Web. 25 avril 2024.

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