Moïse (vers 1400 AEC) est considéré comme l'un des chefs religieux les plus importants de l'histoire du monde. Il est revendiqué par les religions du Judaïsme, du Christianisme, de l'Islam et, plus récemment, du Bahaïsme (Iran), comme un important prophète de Dieu, et fondateur de la croyance monothéiste. L'histoire de Moïse est racontée dans les livres bibliques de l'Exode, du Lévitique, du Deutéronome et des Nombres, mais il apparaît aussi tout au long de la Bible, et c’est le prophète le plus souvent cité dans le Nouveau Testament. Il joue également un rôle important dans le Coran et, là aussi, il est la figure religieuse la plus souvent citée, mentionnée 115 fois, alors que Mahomet n'est mentionné sous son nom que quatre fois dans le texte. Comme dans la Bible, Moïse est dans le Coran une figure qui peut être perçue d’un point de vue soit divin soit humain.
Moïse est surtout connu de l'histoire du Livre de l'Exode et du Coran comme le législateur qui a rencontré Dieu face à face sur le Mont Sinaï pour recevoir les Dix Commandements après avoir conduit son peuple, les Hébreux, et l’avoir sorti de l'esclavage en Égypte, vers la «Terre Promise» de Canaan. L'histoire de l'Exode des Hébreux d'Égypte ne se trouve que dans le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible), et dans le Coran, qui a été écrit plus tard. Aucune autre source ancienne ne corrobore cette histoire, et aucune preuve archéologique ne la soutient. Ceci a conduit de nombreux chercheurs à conclure que Moïse était une figure légendaire et que l'histoire de l'Exode était un mythe culturel.
L'historien égyptien Manéthon (IIIe siècle AEC) raconte cependant l'histoire d'un prêtre égyptien nommé Osarseph qui avait pris la tête d’un groupe de lépreux en rébellion contre le roi qui voulait leur bannissement. Osarseph, dit Manéthon, rejetait le polythéisme de la religion égyptienne en faveur d'une perception monothéiste. Il changea son nom en Moïse, signifiant "enfant de …", et généralement utilisé en association avec le nom d'un dieu (Ramsès serait Ra-Mosé, fils de Ra, par exemple). Mais Osarseph n'avait attaché aucun nom de dieu au sien, semble-t-il, puisqu'il se croyait fils d'un dieu vivant qui n'avait pas de nom que les êtres humains pouvaient - ou devaient - prononcer.
L'histoire d'Osarseph/Moïse est racontée aussi par l'historien Flavius Josèphe (vers 37-100 EC), qui cite longuement Manéthon. L'historien romain Tacite (vers 56-117 EC) raconte une histoire similaire d'un homme nommé Moïse qui devient le chef d'une colonie de lépreux égyptiens. Cela a conduit un certain nombre d'écrivains et de chercheurs (dont Sigmund Freud et Joseph Campbell) à affirmer que le Moïse de la Bible n'était pas un Hébreu élevé dans un palais égyptien, mais un prêtre égyptien qui menait une révolution religieuse pour établir le monothéisme. Cette théorie relie étroitement Moïse au pharaon Akhenaton (1353-1336 AEC) qui a établi dans la cinquième année de son règne sa propre croyance monothéiste en le dieu Aton, dieu ne ressemblant à aucun autre, et plus puissant que les autres. Le monothéisme d'Akhenaton peut être né d'une véritable impulsion religieuse, ou pourrait avoir été une réaction contre les prêtres d’Amon qui étaient devenus presque aussi riches et puissants que le trône. En établissant le monothéisme et en banissant tous les anciens dieux de l'Égypte, Akhenaton a effectivement éliminé toute menace pour la couronne de la part des prêtres. La théorie avancée par Campbell et d'autres (suivant en cela Moses and Monotheism, de Sigmund Freud) est que Moïse était un prêtre d'Akhenaton qui a conduit des disciples partageant les mêmes idées hors d'Égypte après la mort d'Akhenaton lorsque son fils, Toutankhamon (vers 1336-1327 AEC), restaura les anciens dieux et pratiques. D'autres chercheurs encore assimilent Moïse à Akhenaton lui-même, et voient l'histoire de l'Exode comme une interprétation mythologique de la tentative sincère de réforme religieuse d'Akhenaton.
Moïse est mentionné par un certain nombre d'écrivains classiques, s'inspirant tous des histoires connues de la Bible ou d’écrivains antérieurs. Il pourrait avoir été un personnage mythologique qui s’est incarné du fait que son histoire était racontée maintes fois, ou avoir été un personnage réel à qui on a attribué des événements magiques ou surnaturels, ou encore avoir été précisément tel qu’il est décrit dans les premiers livres de la Bible et dans le Coran. Dater précisément la vie de Moïse et l'Exode est difficile, cela étant toujours basé sur des interprétations du Livre de l'Exode et d'autres livres, c’est toujours spéculatif. Il est tout à fait possible que l'histoire de l'Exode ait été écrite par un scribe hébreu vivant en Canaan qui souhaitait faire une distinction claire entre son peuple et les Amorrites (peuple originaire d’Assyrie) établis plus anciennement dans la région. L'histoire du peuple élu de Dieu, conduit par son serviteur Moïse vers un pays que leur Dieu leur avait promis, servirait bien ce but.
Moïse dans la Bible
Le Livre de l'Exode (écrit vers 600 AEC) reprend du Livre de la Genèse (chapitres 37-50) le récit de Joseph, fils de Jacob, vendu en esclavage par ses demi-frères jaloux, et ayant pris ensuite de l'importance en Égypte. Joseph avait un don pour comprendre les rêves et il avait a interprété précisément un rêve du roi, ce qui lui permit de prédire une famine à venir. Il fut alors chargé de préparer l'Égypte à la famine, il y réussit brillamment, et amena sa famille en Égypte. Le Livre de l'Exode s'ouvre en disant que les descendants hébreux de Joseph etaient devenus nombreux en Égypte si bien que le pharaon, craignant qu’ils ne deviennent une menace pour le pouvoir, les réduisit en esclavage.
Moïse entre dans l'histoire au second chapitre du livre au moment où le pharaon (non nommé), toujours préoccupé par la population croissante des Israélites, décrète que tout nouveau-né de sexe masculin doit être tué. La mère de Moïse le cache pendant trois mois, mais craignant qu'il ne soit découvert et tué, le met à la dérive dans un panier de papyrus sur le Nil, sur lequel il flotte jusqu'à l'endroit où la fille du pharaon et ses suivantes se baignent. L'enfant est alors recueilli par la princesse, qui l'appelle "Moïse", en disant qu'elle a choisi ce nom parce qu'elle "l'a tiré hors de l'eau" (Exode 2:10). Ceci évoque que "Moïse" signifiait "tirer hors", cependant cette étymologie du nom est contestée car, comme on l’a vu, «Moïse» en égyptien signifiait «enfant de».
Moïse grandit dans le palais égyptien jusqu'à ce qu'un jour il voie un égyptien battre un esclave hébreu et le tuer, puis l’ensevelir dans le sable. Quand il sort à nouveau le lendemain, il voit deux hébreux se battre, il les sépare alors et leur demande quel est le problème. L'un d'eux répond en demandant s'il a l’intention de les tuer comme il l'a fait pour l'égyptien. Moïse réalise alors que son crime est maintenant connu et fuit l'Égypte pour Madian (dans le nord-ouest de l’Arabie).
Au pays de Madian, il sauve les filles d'un grand prêtre (nommé Réuel dans Exode 2 et Jéthro par la suite) qui lui donne sa fille Séphora (ou Sipporah) comme épouse. Moïse vit à Madian comme berger. Un jour, il passe devant un buisson qui brûle avec des flammes, mais qui ne se consume pas. Le feu est un ange de Dieu qui apporte à Moïse le message qu'il doit retourner en Égypte pour libérer son peuple. Moïse n'a pas envie et dit sans ménagement à Dieu: "Veuillez envoyer quelqu'un d'autre" (Exode 4:13). Dieu n'est pas d'humeur à être contesté sur sa décision et indique clairement à Moïse qu’il retournera en Égypte. Il lui assure que tout ira bien et qu'il aura son frère, Aaron, pour l'aider à parler au pharaon, et des pouvoirs surnaturels qui lui permettront de le convaincre qu'il parle pour Dieu. Il dit également à Moïse, dans un passage qui a longtemps troublé les interprètes, qu'il "endurcira le cœur du pharaon" contre la demande et le fait de laisser partir le peuple, alors qu’il veut que le pharaon accepte le message et libère son peuple.
Moïse retourne en Égypte et, comme Dieu l'avait promis, le cœur du pharaon s'endurcit contre lui. Moïse et Aaron rivalisent avec les prêtres égyptiens afin de montrer le dieu de qui est le plus grand, mais le pharaon n'est pas impressionné. Après qu'une série de dix plaies ait détruit le pays, tuant finalement les premiers-nés des Égyptiens, les Hébreux sont autorisés à partir et, comme Dieu l'a ordonné, ils emportent une grande quantité de trésors hors d'Égypte avec eux. Cependant, le pharaon change d'avis après leur départ et envoie son armée de chars à leur poursuite. Dans l'un des passages les plus connus de la Bible, Moïse sépare la mer Rouge afin que son peuple puisse traverser, puis referme les eaux sur l'armée égyptienne, la noyant. Il conduit son peuple en suivant deux signes que Dieu envoie: une colonne de nuée le jour et une colonne de feu la nuit. Au Mont Sinaï, Moïse laisse son peuple et monte rencontrer Dieu face à face. Là, il reçoit les Dix Commandements, les lois de Dieu pour son peuple.
Sur la montagne, Moïse reçoit la loi et aussi les instructions pour l'Arche de l'Alliance et le tabernacle qui garderont la présence de Dieu parmi le peuple. En bas, Moïse tardant à revenir, les disciples commencent à craindre sa mort et, désespérés, demandent à Aaron de fabriquer une idole qu'ils pourront adorer et à qui ils pourront demander de l'aide. Aaron fait fondre les trésors qu'ils ont pris à l'Égypte pour fabriquer un Veau d'Or. Sur la montagne, Dieu voit ce que font les Hébreux et dit à Moïse de revenir pour s'occuper de son peuple. Quand celui-ci redescend de la montagne et voit son peuple adorer l'idole, il devient furieux et détruit les tables des Dix Commandements. Il appelle tous ceux qui sont restés fidèles à Dieu à ses côtés, ainsi qu’Aaron, et leur ordonne de tuer leurs voisins, amis et frères, tous ceux qui ont forcé Aaron à fabriquer l'idole pour eux. Exode 32:27-28 décrit la scène et affirme que "environ trois mille personnes" ont été tuées par les Lévites de Moïse. Par la suite, Dieu dit à Moïse qu'il n'accompagnera plus ses disciples parce que c’est un peuple "au cou roide" et, s'il devait voyager plus loin avec eux, il finirait par les tuer par frustration.
Moïse et les anciens concluent alors une alliance avec Dieu par laquelle il sera leur seul dieu et ils seront son peuple élu. Il voyagera avec eux personnellement comme une présence divine, pour les diriger et les réconforter. Dieu écrit les Dix Commandements sur de nouvelles tablettes que Moïse taille pour lui, et celles-ci sont placées dans l'Arche d'Alliance, laquelle est abritée dans le tabernacle, une tente pour le recouvrir. Dieu ordonne en outre qu'un chandelier en or pur et une table en bois d'acacia soient fabriqués et placés devant sa présence dans le tabernacle pour recevoir des offrandes. Il précise la cour à créer pour le tabernacle, et définit les offrandes acceptables et les divers péchés qu'il faut éviter et expier. Le peuple ne devra plus remettre en question l'existence de Dieu ou à se demander ce qu'il veut car, entre les Dix Commandements et les autres instructions, tout est clair et, de plus, ils sauront qu'il est parmi eux dans le tabernacle.
Même avec Dieu au milieu d'eux cependant, les gens doutent encore, ont peur et continuent de s'interroger, il est donc décrété que cette génération errera dans le désert jusqu'à sa mort, c’est la prochaine génération qui verra la Terre Promise. Moïse mène alors son peuple à travers le désert pendant quarante ans jusqu'à ce que cela soit accompli et que la jeune génération atteigne la Terre Promise de Canaan. Moïse lui-même n'est pas autorisé à entrer, il peut seulement la regarder par-delà le Jourdain. Il meurt et est enseveli dans une tombe anonyme sur le Mont Nebo, et la direction du peuple est désormais assumée par son commandant en second, Josué, fils de Noun.
Les épreuves et les défis de Moïse, intermédiaire entre son peuple et Dieu, ainsi que ses lois, figurent dans les livres des Nombres, du Lévitique et du Deutéronome qui, avec la Genèse et l'Exode, constituent les cinq premiers livres de la Bible, et sont traditionnellement attribués à Moïse lui-même.
L'Histoire du Héros
La recherche biblique, cependant, écarte la paternité de Moïse comme auteur, et soutient que les cinq premiers livres ont été écrits par différents scribes à différentes périodes. L'histoire de Moïse relatée dans Exode est l'histoire du héros telle qu'élaborée par Joseph Campbell dans The Hero with a Thousand Faces ou Transformations of Myth Through Time. Bien que Moïse soit né hébreu, il est séparé de son peuple peu de temps après sa naissance et privé de son héritage culturel. En découvrant qui il est, il doit quitter la vie de confort à laquelle il s'est habitué et entreprendre un voyage qui le mène à la reconnaissance de son but dans la vie. Il a peur d'accepter ce qu'il sait qu'il doit faire, mais le fait finalement, et réussit. L'histoire de l’Exode résonne comme elle le fait parce qu'elle touche des thèmes et des symboles universels concernant l'identité personnelle, le but de la vie et l'implication du divin dans les affaires humaines.
L'entrée de Moïse dans l'histoire utilise à dessein le motif de l'enfant né d'humbles parents qui devient (ou est, sans qu’on le sache) un prince. Au moment de l'écriture d'Exode, cette histoire était connue au Moyen et au Proche-Orient depuis près de 2 000 ans à travers la Légende de Sargon d'Akkad. Sargon (2334-2279 AEC) était le fondateur de l'empire akkadien, le premier empire multinational au monde. Sa célèbre légende, dont il a fait grand usage durant sa vie pour atteindre ses objectifs, raconte comment sa mère était une prêtresse qui "m'a mis dans un panier de joncs et a scellé le couvercle avec du bitume. Elle m'a lancé sur la rivière qui me porta et me transporta jusqu’à Akki, le puiseur d'eau. Akki me prit comme son fils et m'éleva. Akki me nomma son jardinier" (Pritchard, 85-86). Finalement, Sargon grandit, renversa le roi, et unit la région de la Mésopotamie sous son règne.
Le chercheur Paul Kriwaczek, écrivant sur l'histoire de Sargon, mentionne le Festival international de Babylone de 1990 au cours duquel Saddam Hussein a célébré son anniversaire. Kriwaczek écrit:
Les festivités atteignèrent leur paroxysme lorsqu'une cabane en bois a été sortie et une foule vêtue des anciens costumes sumérien, akkadien, babylonien et assyrien s’est prosternée devant elle. Les portes s'ouvrirent, révélant un palmier à partir duquel cinquante-trois colombes blanches s'envolèrent dans le ciel. Sous elles, un bébé Saddam, reposant dans un panier, descendait un ruisseau bordé de marais. Le journaliste du magazine Time a été particulièrement frappé par le thème du bébé dans le panier, le décrivant comme "Moïse revisité". Mais pourquoi donc Saddam Hussein voudrait-il se comparer à un chef des Juifs, demandait-il? Il était passé à côté de la question. Le motif était l’existence d’une fiction mésopotamienne, l'histoire de Sargon, bien avant que les Hébreux ne la reprennent et ne l'appliquent à Moïse. Le dictateur irakien faisait ainsi allusion à un précédent beaucoup plus ancien, et pour lui, bien plus glorieux, il s'associait à Sargon (112).
L'écrivain d'Exode voulait également que son héros soit associé à Sargon: un véritable héros qui s’elèverait, partant de débuts peu prometteurs pour finalement atteindre la grandeur. Ceux qui pensent que l'histoire de l'Exode est un mythe culturel évoquent les débuts de Moïse, ainsi que de nombreux autres aspects de l'histoire, pour appuyer leur vue. D'autres chercheurs, comme Rosalie David ou Susan Wise Bauer, prennent le récit de l'Exode comme une histoire authentique et attribuent aux personnages de l’histoire une connaissance de la légende de Sargon que l'auteur de l'Exode a fidèlement reproduite. Bauer écrit:
L'histoire de la naissance de Sargon a servi comme la marque d’un choix, preuve de sa divinité. La mère du nouveau-né hébreu le savait sûrement et s'en est servie dans une tentative désespérée (et finalement réussie) de placer son propre enfant dans la lignée de l'élu divin (235-236).
Pour ces chercheurs, le fait qu'il n'y ait aucune trace de l'Exode ni aucune preuve archéologique pour le confirmer peut être expliqué par l'embarras que le départ des Israélites aurait causé au pharaon. Bauer écrit:
L'exode des Hébreux était un pied-de-nez dirigé non seulement contre le pouvoir du pharaon et de sa cour, mais aussi contre le pouvoir des dieux égyptiens. Les Plaies ont été conçues pour amener le message de l'impuissance du panthéon égyptien. Le Nil, sang d'Osiris et énergie vitale de l'Egypte, a été transformé en fleuve de sang et est devenu sale et empoisonné, les grenouilles consacrées à Osiris apparaissaient en si grand nombre qu'elles se transformaient en fléau, le disque solaire était occulté par l'obscurité. Ra et Aton sont apparus tous deux impuissants. Ce n’est pas le genre d'événements que l’on trouve habituellement décrits dans les inscriptions de célébration des pharaons (236).
L'Exode comme Théorie de l'Histoire
Une explication plus simple est que les événements décrits dans le Livre de l'Exode n'aient pas eu lieu - ou en tout cas, pas comme ils sont décrits - et donc aucune inscription ne les a relatés. Les Égyptiens sont réputés pour leur tenue d’archives, et pourtant aucun document n'a été trouvé qui fasse la moindre allusion au départ d'une fraction de la population du pays, qui pourtant, selon Exode 12:37, représentait «six cent mille hommes à pied, plus des femmes et des enfants » ; ou, comme indiqué dans Exode 38:26,« tous les dénombrés, âgés de vingt ans ou plus, représentaient un total de 603 550 hommes », encore une fois sans compter les femmes et les enfants. Même si les Égyptiens décidaient que l'embarras de leurs dieux et du roi était une trop grande honte pour que ce soit écrit, il devrait rester une trace d'un tel mouvement de population, même si cette trace n’était qu’un bouleversement dans la configuration physique de la région. On trouve des traces de camps saisonniers du Paléolithique en Écosse et dans d'autres régions datant de vers 12000 AEC (comme Howburn Farm), et ces sites n'ont pas été occupés pendant une période de quarante ans comme les campements des Hébreux lors de leur déplacement vers la Terre Promise.
Les arguments des égyptologues tels que David Rohl selon lesquels des preuves de l'Exode existent, ne sont pas largement acceptés par les chercheurs, les historiens ou les autres égyptologues. L'affirmation de Rohl est que l'on ne trouve aucune preuve physique ou écrite de l'Exode simplement parce que l'on ne regarde pas à la bonne époque. L'Exode a traditionnellement été placé sous le règne de Ramsès II (1279-1213 AEC), mais Rohl dit que les événements ont eu lieu beaucoup plus tôt, sous le règne du roi Dedoumes I (vers 1650 AEC). Si l'on examine les traces de cette époque, affirme Rohl, le récit biblique correspond à l'histoire égyptienne.
Le problème avec la théorie de Rohl est que les traces de la période du Moyen Empire (2040-1782 AEC) et de la Deuxième Période Intermédiaire (vers 1782-vers 1570 AEC) ne corroborent pas réellement l'histoire de l'Exode. Le papyrus d’Ipou-Our, qui, selon Rohl, est un récit égyptien des Dix Plaies, est daté du Moyen Empire, bien avant le règne de Dedoumes I, et en outre, il correspond clairement à un genre connu de la littérature égyptienne, pas à de l'histoire. Les Sémites dont Rohl affirme qu’ils ont vécu en grand nombre à Avaris (nord-est du delta du Nil) ne peuvent être identifiés avec les Israélites. Chaque fois que Rohl donne des affirmations reliant le Livre de l'Exode à l'histoire égyptienne, soit il ignore les détails qui lui donnent tort, soit il déforme les preuves pour les faire correspondre à sa théorie. En dépit des affirmations de Rohl, et d’autres qui s’en sont sont emparés, on doit admettre qu'il n'y a aucune preuve archéologique ou écrite de Moïse sortant les Israélites de l'esclavage en Egypte. La seule source pour cette histoire est le récit biblique.
La Théorie du Prêtre égyptien
Il existe aussi un récit égyptien d'un événement qui, selon certains, a inspiré l'histoire de l'Exode, c’est le récit de Manéthon sur le prêtre égyptien Osarseph et sa direction de la communauté de lépreux. Le récit de Manéthon a été perdu, mais il est longuement cité par Flavius Josèphe, et plus tard par l'historien romain Tacite. Selon Josèphe, le roi Aménophis (Amenhotep III, vers 1386-1353 AEC) souhaitait « voir les dieux », mais un oracle lui a dit qu'il ne le pouvait pas - à moins qu'il ne « nettoie » l'Égypte des lépreux. Il bannit donc les lépreux vers la ville d'Avaris où ils furent rassemblés sous la direction d'un prêtre monothéiste nommé Osarseph. Osarseph s'est rebellé contre le pouvoir d’Aménophis, institua le monothéisme, et invita les Hyksos à revenir en Égypte. Dans la version de Tacite, le roi égyptien est nommé Bocchoris (nom grec du roi Bakenranef, vers 725-720 AEC), et il exile une partie de sa population atteinte de la lèpre vers le désert. Les exilés restent dans le désert «accablés de chagrin» jusqu'à ce que l'un d'eux, Moïse, les rassemble et les conduise vers un autre pays. Tacite poursuit en disant comment Moïse a alors enseigné au peuple une nouvelle croyance en un dieu suprême et "leur a donné une nouvelle forme de culte, opposée à tout ce qui est pratiqué par les autres hommes" (1).
De même que pour l'histoire d'Exode, on ne dispose d’aucune trace corroborant cette version des événements, et le règne d'Amenhotep III n'a été marqué par aucune rébellion de lépreux ou de qui que ce soit. Le récit de Tacite sur l'arrivée au pouvoir de Moïse sous le règne de Bakenranef n'est pas non plus étayé. En outre, le récit de Manéthon déclare explicitement qu'Osarseph "a invité les Hyksos à revenir en Egypte" où ils ont régné pendant treize ans, mais les Hyksos ont été expulsés d'Egypte vers 1570 AEC par Ahmôsis I de Thèbes, et il n’existe aucune trace indiquant qu'ils y soient jamais revenus.
L'historien Marc Van de Mieroop commente à ce sujet : «les opinions des chercheurs diffèrent sur ce que le récit de Josèphe évoque exactement, mais beaucoup y voient la persistance d'un souvenir d'Akhenaton et de son règne impopulaire» (210). Akhenaton a introduit le monothéisme en Égypte à travers le culte du seul dieu Aton et a proscrit le culte de tous les autres dieux. Selon la célèbre théorie avancée par Freud, l'histoire d'Osarseph est en fait un récit du règne d'Akhenaton et de l'un de ses prêtres, Moïse, qui a poursuivi sa réforme. Freud se dit surpris que personne ne semble avoir remarqué que ce chef prétendument hébreu de l'Exode avait un nom égyptien : "on aurait pu s'attendre à ce que l'un des nombreux auteurs qui ont reconnu que Moïse était un nom égyptien en aient tiré la conclusion, ou du moins aient envisagé la possibilité, que le porteur d'un nom égyptien puisse être lui-même égyptien »(5-6). Freud dit en outre:
Je me risque maintenant à tirer la conclusion suivante: si Moïse était égyptien et s'il transmettait aux Juifs sa propre religion, cela voudrait dire que c'était celle d'Ikhnaton [Akhenaton], la religion d'Aton (27).
Selon Freud, Moïse a été assassiné par son peuple, et le souvenir de cet acte a créé une culpabilité communautaire qui a imprégné la religion du Judaïsme et qui caractérise ce système de croyance et les les croyances monothéistes qui l'ont suivi. Aussi intéressante que puisse être la théorie, comme beaucoup de théories de Freud, elle est basée sur une hypothèse qu’il ne démontre jamais, mais il continue cependant à en faire un argument. Susan Wise Bauer écrit:
Pendant au moins un siècle, a traîné la théorie selon laquelle Akhenaton a formé Moïse au monothéisme et l'a ensuite laissé libre dans le désert. Elle apparaît encore de temps en temps dans les émissions spéciales de History Channel et chez les collecteurs de fonds de PBS (fondation d'éducation aux USA). Cette théorie n'a absolument aucune base historique et est en realité impossible à concilier raisonnablement avec une quelconque date sérieuse de l'Exode. Cela semble provenir de Freud qui n'était certainement pas un savant impartial dans son désir d'expliquer les origines du monothéisme, mais tout en refusant au Judaïsme son caractère unique (237).
Bien que son nom suggère certainement une origine égyptienne, le premier texte qui introduit le personnage de Moïse indique clairement qu'il était fils de parents hébreux. Que l'on accepte le Livre de l'Exode comme un récit fiable ou comme un mythe culturel, on ne peut pas en changer le texte pour l'adapter à ses théories personnelles, ce qui est ce que fait Freud.
En même temps, on ne peut pas avancer une date «acceptable» pour l'Exode alors qu’on n’a pas de trace historique de l'événement, en dehors du Livre de l'Exode. Les événements de l'Exode sont traditionnellement attribués au règne de Ramsès II sur la base du passage d'Exode 1:11 où il déclare que les esclaves hébreux ont travaillé sur les villes de Pithôm et de Ramsès (Pi-Ramsès), deux villes dont il était connu que Ramsès II avait commandé la construction. Bauer, cependant, écrit qu'une date «acceptable» pour l'Exode est 1446 AEC, sur la base « de la simple lecture de I Rois 6:1, où il est dit que 480 ans se sont écoulés entre l'Exode et la construction du temple de Salomon" (236). Pour compliquer encore la datation de l'événement, Exode 7:7 dit que Moïse avait 80 ans quand il a rencontré le pharaon pour la première fois, mais la date de naissance de Moïse est donnée comme 1391 AEC par le Judaïsme rabbinique, ce qui rend la date de 1446 AEC impossible. Il y a encore beaucoup d'autres possibilités d’années de naissance qui rendent aussi la date de 1446 AEC pour l'Exode intenable.
L’Exode en tant que Littérature Naru
Le problème avec toutes ces spéculations vient de la tentative de lire la Bible comme une histoire simple au lieu de ce qu'elle est: de la littérature et, plus spécifiquement, une écriture. Les écrivains anciens, bien que certainement intéressés par la vérité, n'étaient pas aussi préoccupés par les faits que le lecteur moderne. Ceci est illustré par le genre littéraire ancien connu sous le nom de littérature mésopotamienne Naru, dans lequel un personnage, généralement quelqu’un de fameux, joue un rôle important dans une histoire à laquelle les auteurs n'ont pas participé en réalité.
Les meilleurs exemples de littérature Naru concernent Sargon d'Akkad et son petit-fils Naram-Sin (2262-2224 AEC). Dans la célèbre histoire "La malédiction d'Akkad", Naram-Sin est montré détruisant le temple du dieu Enlil pour n’avoir pas reçu de réponse à ses prières. On n'a aucune trace de Naram-Sin faisant une chose pareille alors qu'on dispose de beaucoup d’éléments montrant que c'était un roi pieux qui honorait Enlil et les autres dieux. En fait, Naram-Sin a été choisi comme personnage principal en raison de son nom fameux, et il a été utilisé pour transmettre une vérité sur la relation de l'humanité avec les dieux et, surtout, sur l'attitude appropriée d'un roi envers le divin.
De la même manière, le Livre de l'Exode et les autres récits concernant Moïse racontent une histoire de libération matérielle et spirituelle en utilisant le personnage central de Moïse - une figure jusque-là inconnue dans la littérature - qui représente la relation de l'homme avec Dieu. Les auteurs des récits bibliques se donnent beaucoup de mal pour ancrer leurs histoires dans l'histoire, pour montrer Dieu à l’oeuvre à travers des événements réels, de la même manière que les auteurs de la littérature mésopotamienne Naru ont choisi des personnages historiques pour transmettre leur message. La littérature, l’écriture, n'a pas besoin d'être historiquement exacte pour exprimer une vérité. Se concentrer sur les histoires telles que le Livre de l'Exode en tant que récit historique enlève au lecteur une expérience plus large du texte. Dire que le livre doive être historiquement vrai pour être significatif nie le pouvoir du récit pour relayer son message.
Moïse est une figure symbolique de l'histoire tout en restant un individu complètement autonome avec une personnalité propre. Tout au long du récit, Moïse sert d'intermédiaire entre Dieu et le peuple, mais n'est ni complètement saint, ni complètement séculier. Il accepte son mandat de Dieu à contrecœur, demande continuellement à Dieu pourquoi il a été choisi et ce qu'il est censé faire, et pourtant il essaie constamment de faire la volonté de Dieu jusqu'à ce qu'il frappe le rocher pour en faire sortir de l'eau au lieu de lui parler comme Dieu l'avait ordonné (Nombres 20:1-12). Dieu avait précédemment dit à Moïse de frapper un rocher pour obtenir de l'eau (Exode 17:6), mais cette fois il lui a dit de parler au rocher. Les actions de Moïse ici, ignorant les instructions de Dieu, l'empêchent d'entrer dans la Terre Promise de Canaan. Il est autorisé à voir le pays depuis le mont Nébo mais ne peut pas y mener son peuple une fois qu'il a compromis sa relation avec Dieu.
Comme pour le reste du récit concernant Moïse, cet épisode du rocher devait transmettre (et transmet toujours) un message important sur la relation d'un croyant avec Dieu: celui qu'il faut faire confiance au divin au-delà de sa propre perception ou de sa confiance en ses expériences passées. Peu importe finalement si un individu historique nommé Moïse a frappé ou a parlé à un rocher qui a ensuite donné de l'eau, ce qui compte, c'est la vérité de la relation de l'individu avec Dieu que porte cette histoire, et comment chacun peut mieux comprendre sa propre place dans un projet divin.
Moïse dans le Coran
Ceci est vu également dans le Coran, où Moïse est connu sous le nom de Moussa. Il y est mentionné à plusieurs reprises comme un homme juste, un prophète et un sage. Dans l'histoire de l'Exode dans le Coran, Moussa est toujours vu comme un dévoué serviteur d'Allah, confiant en la sagesse divine. Dans la sourate 18:60-82 cependant, il est raconté une histoire qui montre comment même un homme grand et juste a encore beaucoup à apprendre de Dieu.
Un jour, après que Moussa ait prononcé un sermon particulièrement brillant, un membre de l'auditoire lui demande s'il y en a un autre sur terre aussi instruit dans les voies de Dieu que lui, et Moussa répond non. Dieu (Allah) lui apprend qu'il y en a toujours qui en savent plus, en particulier pour ce qui concerne le divin. Musa demande à Allah où il pourrait trouver un tel homme, Allah lui donne alors des instructions sur comment procéder.
Suivant les conseils d'Allah, Moussa trouve Al-Khidr (un représentant du divin) et lui demande s'il peut le suivre et apprendre toute la connaissance qu'il a de Dieu. Al-Khidr lui répond qu’il ne comprendrait rien de ses dires ou de ses faits et qu’il perdrait patience; il le congédie alors. Moussa le supplie et Al-Khidr dit: "si tu veux me suivre, ne me demande rien jusqu'à ce que je te le dise moi-même". Moussa donna son accord.
Alors qu'ils voyagent ensemble, Al-Khidr tombe par hasard sur un bateau sur le rivage, et perce un trou au fond de celui-ci. Moussa lui reproche ce geste, criant que les propriétaires du bateau ne pourront plus gagner leur vie avec lui maintenant. Al-Khidr lui rappelle qu’il lui a dit qu'il ne pouvait pas être patient, et il le congédie. Mais Moussa demande pardon et promet qu'il ne jugera ni ne parlera plus sur quoi que ce soit d'autre. Cependant, peu de temps après l'incident du bateau, ils rencontrent un jeune homme sur la route, et Al-Khidr le tue. Moussa réagit fermement et demande pourquoi un si beau jeune homme devrait être tué. Al-Khidr lui rappelle à nouveau ce qu'il a dit auparavant et lui dit de partir maintenant, immédiatement. Moussa s'excuse à nouveau, est pardonné, et les deux continuent à voyager ensemble. Ils atteignent une ville où ils demandent l'aumône mais se la voient refuser. En sortant de la ville, ils passent devant un mur de pierre qui s'effondre. Al-Khidr s'arrête et le répare. Moussa est de nouveau dans la confusion et se plaint à son compagnon, disant qu'il aurait pu au moins demander un salaire pour réparer le mur afin qu'ils puissent avoir quelque chose à manger.
Sur ce, Al-Khidr dit à Moussa qu'il a rompu leur contrat pour la dernière fois, et qu'ils doivent maintenant se séparer. Cependant, avant cela, il explique: il a sabordé le bateau parce qu'il y avait un roi en mer qui saisissait de force tout bateau qui embarquait, et il asservissait l'équipage. Ainsi, si les gens bons qui possédaient le bateau étaient sortis, ils auraient trouvé une mauvaise fin. Il a tué le jeune homme parce qu'il était mauvais et qu'il allait faire souffrir ses parents et sa communauté. Allah avait déjà arrangé les choses pour qu'un autre fils naisse de ces parents, à qui il apporterait, ainsi qu'aux autres, la joie au lieu de la douleur. Il a reconstruit le mur parce qu'il y avait un trésor caché dessous, dont deux orphelins étaient censés hériter. Si le mur s'était effondré davantage, le trésor aurait été exposé à ceux qui le déroberaient. Al-Khidr termine en disant: "c'est l'interprétation de ces choses pour lesquelles tu n'as montré aucune patience". Et Moussa a compris la leçon.
Comme avec le Moïse biblique, le Moussa du Coran est un personnage pleinement mature, avec les forces et faiblesses de toute personne. Dans la Bible, l'humilité de Moïse est soulignée, mais il a encore assez de fierté pour se fier à son propre jugement en frappant le rocher plutôt qu'en écoutant Dieu. Dans le Coran, sa foi en lui-même et en ses propres perceptions et jugements est remise en question par son incapacité à faire confiance au messager de Dieu. L'histoire de la sourate 18 enseigne que Dieu a un projet, que les êtres humains, même ceux qui sont aussi pieux et savants que Moussa, ne peuvent pas comprendre.
Conclusion
Au long du Nouveau Testament chrétien, Moïse est cité plus que tout autre prophète ou personnalité de l'Ancien Testament. Moïse est considéré comme le législateur dans les écrits chrétiens, ce qui témoigne d'un homme de Dieu. Pour ne citer qu'un seul exemple, Moïse figure en bonne place dans la célèbre histoire que Jésus raconte concernant Lazare et l'homme riche, dans Luc 16:19-31.
Dans cette histoire, un homme pauvre mais pieux, du nom de Lazare, et un homme riche (non nommé) vivent dans la même ville. Lazare souffre quotidiennement alors que l'homme riche a tout ce qu'il peut désirer. Ils meurent tous les deux le même jour et l'homme riche se réveille dans le monde souterrain et voit Lazare avec le Père Abraham au paradis. Il supplie le Père Abraham de l'aider, mais celui-ci lui rappelle que, sur terre, il a vécu une vie aisée pendant que Lazare souffrait, et que maintenant les rôles sont inversés. Le riche demande alors au Père Abraham d'envoyer quelqu'un pour avertir sa famille, car il a encore cinq frères vivants, pour leur dire comment ils devraient mieux vivre pour éviter son sort. Abraham répond: «Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent». L'homme riche proteste en disant que si quelqu'un se relevait d'entre les morts pour avertir sa famille, alors ils écouteraient sûrement. Mais Abraham dit: «S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils n'écouteraient pas non plus si quelqu'un se relèvait d'entre les morts.
Dans cette histoire, Moïse est présenté comme le paradigme de la vérité de Dieu. Si les gens écoutaient l'exemple et les paroles de Moïse, ils pourraient éviter d’être séparés de Dieu dans l'au-delà. L'histoire met l'accent sur la façon dont les enseignements de Moïse fournissent tout ce que chacun doit savoir sur la façon de vivre une vie bonne et décente, et pour profiter d'une vie après la mort avec Dieu. Elle montre ainsi que, si l'on veut ignorer Moïse et les prophètes et seulement justifier ses choix de vie, on rejetterait tout aussi facilement quelqu'un qui reviendrait d'entre les morts. Tout cela montre les attentes de Dieu pour la piété de l'homme envers lui et son comportement.
Moïse est également présenté avec Élie dans la transfiguration de Jésus (Matthieu 17:1-3, Marc 9:2-4, Luc 9:28-30) lorsque Dieu annonce que Jésus est son fils, avec lequel il est heureux. Dans ces passages et d'autres dans le Nouveau Testament, Moïse est présenté comme un exemple et un représentant de la volonté de Dieu.
On ne sait pas s'il y a eu dans l'histoire un chef religieux du nom de Moïse qui a mené son peuple et initié une perception monothéiste du divin. Accepte-t-on l'historicité de Moïse, ou le considère-t-on comme une figure mythique ? Les croyances de chacun le détermineront mieux que n'importe quelle preuve historique - ou absence de preuve. Quoi qu'il en soit, la figure de Moïse a jeté une longue ombre sur l'histoire du monde. Le monothéisme, dont on lui attribue l'introduction, a été développé par les enseignants de la foi juive, et ceci a nourri le climat dans lequel le christianisme a pu prospérer, qui a ensuite conduit à la naissance de l'Islam. Les trois grandes religions monothéistes du monde revendiquent aujourd'hui Moïse comme le leur, et il continue de servir comme un modèle de la relation de l'humanité avec le divin, pour les fidèles de nombreuses confessions à travers le monde.