Colonie de la Baie du Massachusetts

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 18 janvier 2021
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Massachusetts Bay Colony Plaque (by jpitha, CC BY-SA)
Plaque de la colonie de Massachusetts Bay
jpitha (CC BY-SA)

La colonie de la baie du Massachusetts (1628-1691) était la plus grande colonie anglaise de Nouvelle-Angleterre et la plus influente à la fois dans la colonisation de la région et dans les développements ultérieurs de ce qui allait devenir les États-Unis d'Amérique. Elle avait été fondée et développée par les puritains, des réformateurs religieux qui cherchaient à "purifier" les politiques et les pratiques de l'Église anglicane des influences catholiques qui les mettaient en conflit avec l'Église et la Couronne. Lorsque les persécutions contre les puritains s'intensifièrent en 1629, nombre d'entre eux choisirent de partir et de s'installer en Amérique du Nord, où la colonie de Plymouth s'était établie avec succès en 1620.

Une expédition préliminaire menée par le séparatiste puritain John Endicott (c. 1600-1665) avait établi une colonie à Salem en 1628, mais un afflux plus important arriva en 1630 sous la conduite de l'avocat puritain John Winthrop (c. 1588-1649). Winthrop arriva en tant que nouveau gouverneur avec 700 colons sur quatre navires et le centre de la colonie fut déplacé du village d'Endicott, Salem, vers un site nouvellement établi que Winthrop nomma Boston.

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À mesure que la colonie de la baie du Massachusetts se développa, elle entra en conflit avec les Autochtones de la région, ce qui entraîna d'abord la guerre des Péquots (1636-1638), puis la guerre du roi Philippe (1675-1678), après quoi les colons contrôlèrent la région et les Amérindiens qui n'avaient pas été vendus comme esclaves furent déplacés dans des réserves ou quittèrent la région.

Winthrop fut le principal responsable de la vision et du développement de la colonie pendant les 18 premières années de son existence et celle-ci suivit son modèle même après sa mort en 1649. Les événements survenus en Angleterre entraînèrent la révocation de la charte de la colonie, qui en reçut une nouvelle en 1691 sous le nom de Province de la baie du Massachusetts. À son apogée, elle comprenait des parties des États actuels du Connecticut, du Maine, du Massachusetts et du New Hampshire. La forme de gouvernement, les valeurs culturelles et les politiques de la colonie influenceraient celles de la région pendant des années et, plus ou moins, encore aujourd'hui.

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Puritains et séparatistes

La Réforme protestante (1517-1648) contesta, puis rejeta l'autorité de l'Église catholique pour des raisons théologiques, mais le roi Henri VIII d'Angleterre (r. de 1509 à 1547) ne s'intéressait pas vraiment aux questions religieuses; il voulait seulement divorcer de sa femme et adhéra à la Réforme lorsque l'Église catholique l'interdit. Par conséquent, il n'apporta que des changements mineurs à sa nouvelle Église anglicane, le plus important étant le remplacement du pape par le monarque anglais.

La colonie de la baie du Massachusetts avait été fondée et était composée de puritains gouvernés par des puritains; ils étaient donc moins tolérants à l'égard des étrangers.

Un certain nombre de théologiens et de réformateurs religieux s'opposèrent à cette politique, en particulier après le règne de la catholique Marie Ire d'Angleterre (r. de 1553 à 1558) qui restaura le catholicisme et persécuta les protestants, provoquant la fuite de beaucoup d'entre eux vers l'Europe (ce que l'on appelle les "exilés des persécutions mariales"). Lorsque ces personnes revinrent sous le règne de la protestante Élisabeth Ire d'Angleterre (1558-1603), elles avaient vu de leurs propres yeux à quoi ressemblait une véritable réforme de l'Église ailleurs et cherchaient à faire de même pour l'Église d'Angleterre. Les anglicans les appelaient "puritains" par dérision, ce qui équivaut à traiter quelqu'un de "pointilleux" ou de "pinailleur" car, selon eux, ils critiquaient des aspects mineurs de l'Église qui ne nuisaient à personne. Les puritains se désignaient eux-mêmes par d'autres noms, mais surtout par celui de "saints", car ils estimaient pratiquer le véritable christianisme en se fondant uniquement sur la Bible qu'ils interprétaient comme la parole littérale de Dieu.

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Les puritains voulaient achever l'œuvre de la Réforme en rejetant tous les éléments catholiques encore observés par l'Église anglicane, mais il y avait parmi eux des séparatistes qui estimaient que l'Église était entièrement corrompue et ne pouvait pas être réformée. Ils soutenaient qu'un chrétien devait se séparer complètement de l'Église pour servir Dieu fidèlement. Qu'ils aient été puritains ou séparatistes, les uns et les autres estimaient qu'il était de leur devoir de critiquer l'Église anglicane par le biais de diverses publications (illégales), de s'abstenir d'assister aux offices anglicans (en organisant les leurs en privé) et de mener une vie qui les caractérisait comme de véritables croyants, à l'écart de ceux qu'ils estimaient avoir été trompés par Satan par le biais de la théologie et de la pratique anglicanes.

The Puritan
Le Puritain
Metropolitan Museum of Art (Copyright)

Leurs croyances et leurs activités furent déclarées illégales car considérées comme une trahison sous Elisabeth Ire, et sous son successeur, Jacques Ier d'Angleterre (r. de 1603 à 1625) les puritains furent persécutés, beaucoup d'entre eux fuyant à nouveau vers l'Europe. Un groupe de séparatistes qui s'était réfugié à Leyde, aux Pays-Bas, décida de se soustraire davantage à l'emprise de Jacques Ier et, en 1620, partit s'installer en Amérique du Nord.

Colonies de Plymouth et de la baie du Massachusetts

Ces séparatistes fondèrent la colonie de Plymouth dans le Massachusetts, la première colonie anglaise de Nouvelle-Angleterre qui non seulement survécut mais prospéra. La colonie de Plymouth n'était cependant pas un groupe cohérent de séparatistes puritains, puisque la moitié de ses membres étaient des "étrangers" (des personnes qui n'étaient pas de leur confession), qui étaient anglicans. Les séparatistes (appelés plus tard pèlerins) avaient appris à vivre avec leurs compagnons anglicans à bord du Mayflower et s'étaient joints à eux pour signer le Pacte du Mayflower qui établissait le gouvernement de la colonie; Plymouth était donc quelque peu œcuménique dans la vie quotidienne, sinon religieuse. La colonie de la baie du Massachusetts, en revanche, avait une démographie complètement différente au moment de sa fondation et était composée de puritains gouvernés par des puritains; elle était donc moins tolérante à l'égard des étrangers - et certainement à l'égard des dissidents - que Plymouth.

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La nouvelle du succès de la colonie de Plymouth parvint en Angleterre au début de l'année 1622 et, en 1623, une petite colonie fut établie à Cape Ann, les investisseurs espérant qu'elle serait rentable. Au bout de deux ans, la colonie de Cape Ann fut abandonnée, mais certains colons restèrent dans la région. L'un d'entre eux, Roger Conant (c. 1592-1679), était un ancien résident de la colonie de Plymouth qui s'était installé à Cape Ann à la suite d'un désaccord avec les autorités de Plymouth. Il établit une nouvelle colonie sur le site d'un village autochtone abandonné, juste au sud de Cape Ann, qu'il appela Salem.

Plimoth Plantation
Plimoth Plantation
Dumphasizer (CC BY-SA)

La colonie de Cape Ann était une entreprise purement commerciale, mais la tentative suivante de colonisation ne le serait pas. Entre 1625 et 1629, les persécutions contre les puritains s'aggravèrent sous le règne de Charles Ier d'Angleterre et, en 1628, la toute nouvelle Massachusetts Bay Company finança l'expédition d'un groupe de puritains vers la Nouvelle-Angleterre. Ce groupe était dirigé par John Endicott (c. 1600-1665) et il agrandit le site de Salem entre 1628 et 1630. En 1630, John Winthrop, qui avait été élu gouverneur à la place d'Endicott, prit la tête d'une flotte de quatre navires transportant 700 colons dans le cadre de ce que l'on a appelé la Grande Migration (ou migration puritaine) vers l'Amérique du Nord. Ce fut le début de la colonie de la baie du Massachusetts, une colonie à charte (ce qui signifie que le droit d'exister et de former son propre gouvernement lui avait été accordé par une charte légale de la couronne anglaise) composée des colonies de Boston, Cambridge, Charlestown, Dorchester, Medford, Roxbury et Watertown.

Développement et vision

Winthrop travailla avec les autres colons pour construire la colonie tout en organisant un système de gouvernement. À l'instar de la colonie de Plymouth, il établit une forme de gouvernement représentatif, une république, dans laquelle les magistrats étaient élus par un vote populaire. Bien que ce gouvernement aient semblé démocratique et ait stipulé la séparation de l'Église et de l'État, il était plus proche d'une théocratie car il était fondé sur les valeurs puritaines et seuls ceux qui incarnaient ces valeurs avaient une chance d'être élus.

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John Winthrop, Governor of Massachussets Bay Colony
John Winthrop, gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts
American Antiquarian Society (Public Domain)

La colonie était guidée par la vision de Winthrop qui la voyait comme une "ville sur une colline" que Dieu lui-même leur avait confié le soin d'établir. Soit juste avant que la flotte ne quitte l'Angleterre en avril 1630, soit pendant la traversée, Winthrop prononça son célèbre sermon A Model of Christian Charity (Modèle de charité chrétienne), dans lequel il souligna l'importance du succès de la colonie, non seulement pour les personnes concernées, mais aussi pour la propagation et même la survie du christianisme à proprement dit, ainsi que pour l'honneur et la gloire de Dieu. Il précisa que tous les colons devaient travailler ensemble pour atteindre l'objectif commun de la réussite et, pour ce faire, ils devaient avoir les mêmes idées et être "unis dans ce travail comme un seul homme" (Hall, 169). Winthrop s'était inspiré de l'image du passage biblique de Matthieu 5:14 dans lequel Jésus-Christ dit à ses disciples: "Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une colline ne peut être cachée" pour faire comprendre aux colons l'importance du travail qui les attendait:

Car nous devons considérer que nous serons comme une ville sur une colline, les yeux de tous les peuples sont fixés sur nous; de sorte que si nous traitions notre Dieu à tort dans l'œuvre que nous avons entreprise et que nous l'amenions ainsi à nous retirer son aide actuelle, nous deviendrions une histoire et un mot dans le monde, nous ouvririons la bouche des ennemis pour qu'ils disent du mal des voies de Dieu et de tous les professeurs pour l'amour de Dieu; nous ferons honte à de nombreux serviteurs de Dieu, et nous ferons en sorte que leurs prières se transforment en malédictions à notre égard, jusqu'à ce que nous soyons exterminés de la bonne terre où nous allons. (Hall, 169)

Le sermon eut l'effet escompté, à savoir la création d'une colonie de puritains déterminés qui, plus ou moins, continueraient à travailler ensemble au cours des années suivantes pour établir une colonie prospère. Les colons de la baie du Massachusetts furent moins nombreux à mourir la première année que ceux de toute autre colonie anglaise fondée avant 1630. La colonie de Jamestown, en Virginie, perdit plus de la moitié de sa population entre 1607 et 1608 et plus de 80 % avant 1610. La colonie de Plymouth perdit également la moitié de sa population la première année et la colonie de Popham (1607-1608), bien qu'elle n'ait pas connu un taux de mortalité élevé, fut abandonnée après 14 mois. La colonie de la baie du Massachusetts prospéra dès la première année grâce à l'agriculture et au commerce (principalement de fourrures et de bois au début) et, plus tard, grâce à des industries telles que la construction navale.

La cohésion de la colonie de la baie du Massachusetts était plus forte que celle des autres colonies en raison de leur vision commune, ce qui conduisit à une plus grande productivité.

La cohésion de la colonie de la baie du Massachusetts était plus forte que celle des autres colonies en raison de leur vision commune, ce qui entraîna une plus grande productivité. La colonie de Plymouth, bien que prospère, ne partageait pas cet attribut car les citoyens n'étaient pas tous puritains. Les désaccords sur la politique et les punitions étaient assez fréquents à Plymouth, mais pas autant dans la colonie de la baie du Massachusetts. Tout au long de l'histoire des deux colonies, Plymouth se montrerait plus tolérante et plus accueillante, tandis que, pour préserver la vision de Winthrop, la colonie de la baie du Massachusetts se débarrassa de tous ceux qui contestaient l'ordre établi ou qui ne se conformaient pas aux croyances, aux valeurs et aux formes de comportement acceptées dans la colonie.

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Dissidence et bannissement

Les puritains étaient venus en Amérique du Nord pour établir une colonie où les gens pouvaient adorer Dieu librement, à condition qu'ils aient les mêmes croyances et le même culte qu'eux. La première source de conflit et de dissidence à laquelle ils eurent à faire face fut un homme qui ne faisait même pas partie de la colonie. En 1630, peu après son arrivée, Winthrop présida le procès et le bannissement de l'avocat anglican libéral Thomas Morton (c. 1579-1647), chef de la colonie voisine de Merrymount, dont les vues sur la religion et le comportement approprié différaient fortement de celles de la colonie. Morton fut exilé en Angleterre où il intenta une action en justice pour priver la colonie de la baie du Massachusetts de sa charte.

Il gagna le procès, mais ce fut une victoire insignifiante car Winthrop avait eu la prévoyance d'emporter la charte originale avec lui lorsqu'il avait quitté l'Angleterre, et lorsque Morton obtint gain de cause, les autorités étaient trop occupées par d'autres affaires pour déployer des efforts en envoyant une délégation en Amérique du Nord afin de la récupérer. Bien que l'Angleterre ait enregistré la charte, elle ne possédait ni l'original ni le conseil d'administration de la colonie. La possession de ces deux documents par Winthrop signifiait que l'autorité des magistrats pour gouverner la colonie était entre leurs mains, et non en Angleterre où le roi pouvait interférer, et qu'il s'agissait d'une preuve physique de leur droit légal de coloniser et de gouverner la région comme ils l'entendaient.

Dans ces conditions, Winthrop et les autres ne ressentirent nullement le besoin de tolérer les contestations de leur autorité. Dans les années 1630, l'unité de la colonie fut mise à l'épreuve par divers dissidents qui furent bannis pour avoir défié la vision de Winthrop et avoir proposé des réformes. Parmi les plus connus de ces dissidents figurent Roger Williams (1603-1683), Anne Hutchinson (1591-1643), Thomas Hooker (1586-1647) et John Wheelwright (c. 1592-1679). Hutchinson, Hooker et Wheelwright furent les principaux instigateurs de la controverse antinomienne ("contre la loi"), qui remettait en question l'idée selon laquelle les efforts personnels d'une personne pouvaient influer sur son salut.

Anne Hutchinson Statue
Statue d'Anne Hutchinson
Cyrus Dallin (Public Domain)

Ils affirmaient que les puritains mettaient l'accent sur l'adhésion à l'esprit de la loi dans la pratique religieuse plutôt que de s'appuyer sur la grâce gratuite de Dieu. Les puritains croyaient en la prédestination - Dieu avait déjà décidé qui serait sauvé ou damné - mais estimaient qu'il fallait vivre sa vie dans l'espoir d'être sauvé, ce qui impliquait d'accomplir des œuvres dignes de l'approbation de Dieu. Hutchinson et les autres puritains affirmaient qu'il n'y avait rien à faire pour mériter la grâce de Dieu et accusaient Winthrop et les autres puritains de politiques et de pratiques anti-bibliques.

Williams prétendait, entre autres critiques, que puisque tout le monde était pécheur, personne n'était digne de participer à la communion et, en tant que pasteur, il refusa la communion à de plus en plus de colons jusqu'à ce que seuls lui et sa femme y soient autorisés, puis lui seul, jusqu'à ce qu'il ne se rende finalement compte que lui aussi était également pécheur et indigne. Tous ces réformateurs furent bannis de la colonie après avoir été arrêtés et jugés. Williams, Hutchinson et Wheelwright partirent coloniser les régions qui devinrent le Rhode Island et le New Hampshire, tandis que Hooker fonda le Connecticut.

Conclusion

Bien que ces dissidents n'aient pas été d'accord avec la façon dont les puritains pratiquaient leur foi, ils restaient des chrétiens protestants intensément religieux, anticatholiques, qui croyaient en la Grande Commission (diffusion du message chrétien par l'évangélisation), et les colonies qu'ils fondèrent reflétaient cette croyance. Chaque colonie de Nouvelle-Angleterre, à des degrés divers, s'engagea dans un travail missionnaire auprès des Autochtones qui, selon eux, avaient non seulement besoin de civilisation et de salut, mais avaient en quelque sorte demandé spirituellement aux Puritains de venir les aider à atteindre ces objectifs.

Entre 1630 et 1640, 20 000 colons supplémentaires arrivèrent en Nouvelle-Angleterre, prenant de plus en plus de terres au fur et à mesure qu'ils s'étendaient à l'extérieur des colonies établies. Bien que la colonie de Plymouth ait également été convaincue de l'importance de diffuser le message chrétien auprès des Amérindiens, elle était moins zélée - du moins au début - que la colonie de la baie du Massachusetts et, dans les premières années, elle ne poursuivit pas de politique expansionniste. La colonie de la baie du Massachusetts fut donc le principal colonisateur du reste de la Nouvelle-Angleterre, soit intentionnellement, soit en bannissant les dissidents.

L'expansion de la colonie amena les colons à entrer en conflit avec les Amérindiens de la région. Selon la politique indienne de Winthrop, tout d'abord, Dieu avait débarrassé les terres des Amérindiens entre 1600 et 1620 par le biais de maladies afin de faciliter l'installation du peuple qu'il avait choisi et, ensuite, comme les Amérindiens ne clôturaient pas leurs terres et ne semblaient pas en tirer le meilleur parti, toute terre sur laquelle il n'y avait pas d'établissement amérindien était disponible pour n'importe quel colon.

Cette politique conduisit les colons à prendre de plus en plus de terres sans offrir aucune forme de paiement ou en offrant un paiement symbolique inférieur à la valeur de la terre, ce qui était accepté par les autochtoness qui n'avaient aucune notion de la propriété ou de la vente de terres privées. Pour un Péquot, par exemple, le terme "vente" était l'équivalent de "loyer" ou d'"emprunt" et tout paiement qui changeait de main était considéré comme une gratification et non comme une transaction en vue d'une vente permanente.

Les malentendus, la cupidité, l'intolérance religieuse et le simple racisme finirent par conduire au déclenchement de la guerre des Péquots entre 1636 et 1638, qui fut décidée en faveur des colons après le massacre de Mystic en 1637, au cours duquel plus de 700 Péquots, principalement des femmes et des enfants, furent massacrés dans leur village fortifié par la milice des colons. Par la suite, les survivants Péquot furent vendus comme esclaves dans les plantations voisines ou dans les Antilles. Le commerce des esclaves, qu'il s'agisse d'Amérindiens ou d'Africains, constituait une source de revenus importante pour la colonie qui pratiquait également un commerce lucratif de poissons salés vendus aux plantations du Sud et des Antilles pour nourrir leurs esclaves.

La guerre du roi Philippe, qui se déroula de 1675 à 1678, éclata lorsque le chef de la confédération des Wampanoag, Metacom (connu des colons sous le nom de roi Philippe, 1638-1676), ne supporta plus les nombreux traités rompus avec la colonie de la baie du Massachusetts et les vols de terres incessants qui repoussaient son peuple de plus en plus loin à l'intérieur des terres. Après la mort de Metacom et la victoire des colons, la Nouvelle-Angleterre fut contrôlée par les colonies et les autochtones furent déplacés dans des réserves ou quittèrent la région.

Tout au long des 20 premières années de la colonie, l'Angleterre était plongée dans le conflit des guerres civiles, l'abolition de la monarchie et la montée du Commonwealth, l'établissement du Protectorat puritain et d'autres problèmes, mais en 1686, Jacques II d'Angleterre (r. de 1685 à 1688) tourna son attention vers les colonies et révoqua la charte afin de fusionner la colonie de la baie du Massachusetts avec d'autres pour former le Dominion de la Nouvelle-Angleterre. En 1691, une nouvelle charte fut obtenue, désignant la colonie comme la province de la baie du Massachusetts et y incorporant d'autres colonies du Massachusetts, notamment la colonie de Plymouth. La province deviendrait par la suite l'État moderne du Massachusetts, avec sa capitale à Boston, qui continuerait à adhérer à la vision puritaine, avec des modifications, jusqu'au 19e siècle et, à certains égards, jusqu'à aujourd'hui.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, janvier 18). Colonie de la Baie du Massachusetts [Massachusetts Bay Colony]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19367/colonie-de-la-baie-du-massachusetts/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Colonie de la Baie du Massachusetts." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 18, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19367/colonie-de-la-baie-du-massachusetts/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Colonie de la Baie du Massachusetts." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 18 janv. 2021. Web. 29 avril 2024.

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