Roi Philip

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 21 mars 2021
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Disponible dans ces autres langues: anglais
King Philip (Metacom) (by Paul Revere, Public Domain)
Roi Philip (Metacom)
Paul Revere (Public Domain)

Le roi Philip (originellement connu sous le nom de Metacom ou Metacomet, 1638-1676) était le chef de la confédération Wampanoag entre 1662 et 1676, surtout connu comme chef des forces autochtones pendant le conflit connu sous le nom de guerre du roi Philip (1675-1678) au cours de laquelle les Wampanoags et leurs alliés combattirent les immigrants anglais dans un effort pour préserver leurs terres et leur mode de vie.

Le père de Metacom, Massasoit (c. 1581-1661), était le chef qui avait accueilli et aidé les pèlerins de la colonie de Plymouth en 1621 et qui avait signé le traité de paix entre les pèlerins et les Wampanoags avec le premier gouverneur de Plymouth, John Carver (1584-1621), le 22 mars de cette année-là. Le traité ne fut jamais rompu du vivant de Massasoit, mais après sa mort, les relations entre les colons et les autochtones commencèrent à se détériorer.

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Son fils aîné Wamsutta (c. 1634-1662, également connu sous le nom d'Alexander Pokanoket) succéda à Massasoit. Afin de renforcer les liens entre son peuple et les Anglais, Massasoit fit renommer ses fils, avec leur consentement, par les Anglais de Plymouth. Ainsi, Wamsutta fut connu sous le nom d'Alexander et Metacom sous celui de Philip. Wamsutta mourut en 1662 peu après une rencontre avec le gouverneur adjoint Josiah Winslow (c. 1628-1680), et Metacom affirma qu'il avait été empoisonné. Cette affirmation était fondée car Winslow était hostile aux autochtones et les considérait comme des obstacles qu'il fallait éliminer pour laisser la place aux Anglais. Lorsque trois Wampanoags, tous conseillers de Metacomet, furent pendus par les Anglais pour le meurtre d'un autochtone chrétien, Metacom estima qu'il en avait assez subi, et la guerre du roi Philip commença en juin 1675.

La guerre dévasta la région de la Nouvelle-Angleterre, tuant des milliers de personnes et détruisant à la fois les colonies anglaises, les villages autochtones et les forts. Metacom fut trahi et assassiné par un indigène chrétien au service des Anglais le 12 août 1676 et ses partisans abandonnèrent l'effort de guerre. D'autres tribus poursuivirent la guerre au nord et au sud du théâtre d'opérations central de Metacom, mais elles finirent par se rendre en 1678, mettant fin à la guerre. Par la suite, les chefs de l'armée autochtone furent exécutés et de nombreux autres vendus comme esclaves. Ceux qui ne furent pas réduits en esclavage ou tués fusionnèrent avec d'autres tribus, quittèrent la région ou furent confinés dans des réserves. La guerre du roi Philip changea complètement la dynamique du pouvoir en Nouvelle-Angleterre et mit en place les politiques qui allaient diriger l'interaction coloniale avec les autochtones pendant les 100 années suivantes et, après la fondation des États-Unis, jusqu'au 20e siècle.

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Jeunesse et colonie de Plymouth

Metacom vit le jour alors que les Anglais étaient présents sur le territoire depuis 18 ans et il grandit en ayant bien conscience des tensions et autres conflits entre les immigrants et son peuple. La colonie de Plymouth avait été établie en 1620 et son père, Massasoit, avait choisi de les aider à survivre en envoyant Squanto (également connu sous le nom de Tisquantum, c. 1585-1622) pour leur apprendre à planter des cultures, à chasser et à pêcher. Le succès de la colonie de Plymouth avait encouragé la poursuite de la colonisation anglaise entre 1620 et 1628. Le groupe le plus important, composé de 700 puritains, arriva en 1630 sous la direction de John Winthrop (c. 1588-1649) pour développer la colonie de la baie du Massachusetts.

Massasoit avait tenu la confédération Wampanoag à l'écart de la guerre des Pequots et maintenu les relations amicales qu'il avait forgées avec la colonie de Plymouth.

Massasoit et John Carver de Plymouth avaient signé un traité de paix en mars 1621 qui continuait d'être respecté, mais aucun accord de ce type n'avait été conclu entre la colonie de la baie du Massachusetts et les autochtones. Winthrop orchestra des accords commerciaux qui supposaient des relations pacifiques, mais il ne s'agissait pas de véritables traités. Winthrop pensait que Dieu avait ordonné aux Anglais de coloniser l'Amérique du Nord et citait les nombreux villages autochtones vides - dépeuplés par les maladies européennes qui avaient tué jusqu'à 80 % de la population côtière - comme preuve du plan de Dieu, qui avait "enlevé les Indiens" pour faire place aux puritains.

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Metacom naquit l'année de la guerre des Pequots, qui opposait la colonie de la baie du Massachusetts et leurs alliés colons et autochtones contre la tribu des Pequots, et qui se solda par une victoire coloniale. Les Pequots furent dispersés, vendus comme esclaves ou poussés dans une réserve. Une fois les Pequots éliminés, les Anglais occupèrent leurs terres le long de la rivière Connecticut et continuèrent à s'étendre à partir de là.

Expansion et conflits

Massasoit avait tenu la confédération Wampanoag à l'écart de la guerre des Pequots et maintenu les relations amicales qu'il avait nouées avec la colonie de Plymouth. Le colon et futur gouverneur Edward Winslow (1595-1655) avait sauvé la vie de Massasoit des années auparavant, ainsi que celle d'un certain nombre de membres de sa tribu touchés par la maladie, et les deux parties avaient bénéficié du traité de 1621. Les Pequots et leurs problèmes n'intéressaient pas Massasoit, car il avait conclu un accord avec Plymouth selon lequel ils n'empiéteraient pas sur son territoire, qui s'étendait de l'actuel Rhode Island (autour de Warren) jusqu'au Massachusetts.

The Treaty between Governor Carver and Massasoit
Le traité entre le gouverneur Carver et Massasoit
Internet Archive Book Images (Public Domain)

La colonie de la baie du Massachusetts, en revanche, n'avait conclu aucun accord de ce type avec Massasoit et, bien qu'elle n'ait pas encore menacé les terres des Wampanoag, elle s'en rapprochait en prenant des terres à d'autres tribus. L'expert Alan Taylor commente:

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Au fur et à mesure que les colons rendaient la terre plus familière et plus profitable pour eux, ils la rendaient plus étrangère et plus hostile pour les Indiens. En défrichant la forêt, les colons ont progressivement éliminé l'habitat des animaux sauvages et des plantes indispensables à l'alimentation et à l'habillement des Indiens. Les colons ont également introduit des porcs et du bétail qui se sont répandus très loin, au-delà des propriétés des colons, dans la forêt et les champs de maïs des Indiens. En 1642, le chef des Narragansett, Miantonomi, se plaignit:

Vous savez que nos pères avaient beaucoup de cerfs... et que nos criques étaient pleines de poissons et de volailles. Mais ces Anglais se sont emparés de nos terres, ils coupent l'herbe avec des faux et abattent les arbres avec des haches; leurs vaches et leurs chevaux mangent l'herbe, et leurs porcs abîment nos bancs de palourdes, et nous allons mourir de faim.

Lorsque les Indiens réagirent en tuant et en mangeant le bétail incriminé, les colons exigèrent que les coupables soient jugés devant leurs tribunaux pour vol. Insistant sur leurs propres droits de propriété sur les animaux, les colons se désintéressèrent des droits de propriété des Indiens sur leur maïs en croissance. (193)

La guerre des Pequots ne donna pas lieu à des conflits armés de grande ampleur, mais les désaccords se multiplièrent à mesure que les Anglais poursuivaient leur expansion, sans tenir compte des revendications, des coutumes et de la culture des autochtones. La situation s'aggrava pour les populations locales à mesure que de plus en plus de colons continuèrent d'arriver et demandèrent davantage de terres pour s'installer.

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Mort de Massasoit et de Wamsutta

Vers la fin de sa vie, Massasoit souhaitait faire un geste qui assurerait la continuité des liens d'amitié entre les Wampanoag et Plymouth. Il consulta donc ses fils, puis envoya Wamsutta à Plymouth pour demander que Metacom et lui-même reçoivent des noms anglais. Dans la culture wampanoag, comme dans de nombreuses tribus indigènes, on prenait un nouveau nom à un tournant important de sa vie et, dans ce cas, c'est Wamsutta qui prenait la tête de la confédération. Wamsutta reçut le nom d'Alexander et Metacom celui de Philip, en l'honneur de Philippe II de Macédoine et de son fils Alexandre le Grand.

Metacom commença à utiliser le titre et le nom de roi Philip dans ses interactions non seulement avec les colons mais aussi avec son propre peuple et s'habilla en conséquence.

Massasoit mourut de causes naturelles en 1661 et Wamsutta devint chef. Il avait épousé Weetamoo (c. 1635-1676), fille de haut rang du chef Corbitant, vers 1653 et avait peut-être un enfant au moment où il devint chef. En 1662, Wamsutta fut convoqué au tribunal de Plymouth pour répondre d'accusations de ventes illégales de terres. Le gouverneur adjoint Josiah Winslow, fils de l'homme qui avait sauvé la vie du père de Wamsutta, était l'autorité immédiate, agissant soit de sa propre initiative, soit sur ordre du gouverneur de l'époque, Thomas Pence (c. 1601-1673). Winslow faisait partie de la deuxième génération de colons de Plymouth qui avaient oublié ou ignoré l'aide vitale apportée à leurs parents par les Wampanoags lors de l'établissement de la colonie. L'expert Nathaniel Philbrick explique:

Dans les années 1660, les Anglais ne pensaient plus que leur survie dépendait du soutien des Indiens; au contraire, de nombreux colons, en particulier les plus jeunes, considéraient les Indiens comme un obstacle à leur prospérité future. N'ayant plus conscience de la dette qu'ils avaient envers les Pokanokets, sans lesquels leurs parents n'auraient jamais survécu à leur première année en Amérique, certains enfants de pèlerins étaient moins enclins à traiter les chefs amérindiens avec la tolérance et le respect que leurs parents avaient jadis accordés à Massasoit. (200-201)

Wamsutta avait vendu des terres à un certain Richard Smith du Rhode Island et, comme les colonies anglaises se considéraient toutes comme le peuple de Dieu et ne concluaient que des accords qui leur étaient favorables, la vente de terres à une autre colonie par un chef autochtone allié à Plymouth était considérée comme illégale. Wamsutta semble avoir été aidé dans ses ventes de terres par son ami et beau-frère, le commerçant anglais Thomas Willet (1605-1674), qui parlait le néerlandais et l'algonquin et servait souvent d'interprète. Wamsutta fut interrogé, puis relâché après avoir reçu une collation. Il mourut peu après avoir regagné son village. Metacom devint alors chef, mais les relations avec Plymouth furent tendues dès le début, car il affirma que son frère avait été empoisonné par les Anglais, en particulier Winslow.

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Winslow, Willet et les ventes de terres

Metacom commença à utiliser le titre et le nom de roi Philip dans ses relations non seulement avec les colons mais aussi avec son propre peuple et s'habilla en conséquence. Philbrick écrit :

D'après tous les témoignages, Philip présentait bien Un Anglais admiratif qui vit le [chef] dans les rues de Boston estima que ses vêtements et ses grandes ceintures de wampum valaient au moins 20 livres sterling, soit environ 4 000 dollars d'aujourd'hui. (209)

Il avait acquis son argent grâce au commerce des fourrures et à la vente de terres, mais il comprit qu'il devait maintenant préserver ces terres pour le bien de son peuple. Il demanda à son secrétaire et interprète, John Sossamon, de rédiger une lettre au gouverneur Pence vers 1662, imposant un embargo sur les ventes de terres pendant sept ans. La pression des Anglais et ses propres besoins financiers l'obligèrent cependant à accepter une vente en 1664. En 1665, les Anglais s'immiscèrent lors d'une exécution rituelle qu'il présidait sur l'île de Nantucket et, manquèrent de respect au nouveau chef à de nombreuses autres occasions.

En 1667, le roi Philip dicta son testament à John Sossamon. Philip était marié à Wootonekanuske, sœur de Weetamoo, et ils venaient d'avoir un fils. Philip voulait s'assurer que le garçon recevrait l'héritage qui lui revenait et voulait que le testament soit rédigé en anglais. Lorsque Sossamon eut terminé, Philip lui fit relire le testament. Tout semblait en ordre, mais Sossamon avait en fait ordonné que toutes les terres et tous les objets de valeur de Philip lui soient légués. Lorsque Philippe l'apprit, il fut tout naturellement furieux et Sossamon s'enfuit du village et retourna auprès de son mentor, le missionnaire chrétien John Eliot (c. 1604-1690). Philip attribua la trahison de Sossamon à l'influence corruptrice du christianisme.

King Philip Meeting with Colonists
Le roi Philip rencontre des colons
S. N. Wood (Public Domain)

Le gouverneur Pence mourut en 1673 et Josiah Winslow lui succéda. Philbrick note que "lorsqu'il devint gouverneur en 1673, Winslow en était venu à incarner la politique de Plymouth, d'un opportunisme de plus en plus arrogant à l'égard des Amérindiens de la colonie" (214). Willet, qui prétendait être l'ami des colons et des Wampanoags, encourageait Philip à vendre davantage de terres dans le cadre de transactions qui profitaient à Willet plus qu'à quiconque. Philbrick écrit que "de 1650 à 1659, il y avait eu un total de quatorze actes indiens enregistrés à la cour de Plymouth; entre 1665 et 1675, il y aurait eu soixante-seize actes" (214). Ces ventes profitaient davantage à Winslow et à Willet qu'à Philip ou à son peuple. Lorsque les pratiques de Winslow étaient considérées comme illégales, il utilisait sa fonction de gouverneur pour tout bonnement changer les lois.

Sossamon et le procès

Winslow poursuivit sa politique autoritaire envers les autochtones, tandis que Philip perdait de plus en plus de terres à travers les accords négociés avec Willet ou Winslow. Winslow réclamait des dettes avant qu'elles ne soient dues et forçait le débiteur à hypothéquer sa terre, puis utilisait l'hypothèque pour s'emparer d'encore plus de terres. Finalement, Philip commença à discuter d'un soulèvement avec ses chefs tributaires et d'un plan à multiples facettes pour chasser les Anglais de la région. Ses discussions furent entendues par John Sossamon, qui courut rapidement voir Winslow pour lui faire part de l'éventualité d'un soulèvement, s'attendant à être grassement récompensé. Winslow rejeta son rapport comme n'étant pas digne de confiance. L'universitaire Jill Lepore décrit la réunion et ce qui se passa ensuite:

Winslow, hélas, ne tint pas compte des avertissements de Sossamon et n'apaisa pas ses craintes. Et il ne parla d'aucune récompense. Au lieu de cela, le gouverneur rejeta les informations de Sossamon "parce qu'elles étaient d'origine indienne et qu'il était difficile de les croire [même] lorsqu'elles disaient la vérité". Il renvoya le ministre sur ses pas... Une semaine après sa rencontre avec Winslow, John Sossamon disparut mystérieusement. En février, son corps gonflé et meurtri fut retrouvé sous la glace de l'étang d'Assawompset. (21)

Philip fut appelé devant la cour et interrogé sur le meurtre de Sossamon et les rumeurs de soulèvement. Il se défendit et nia la véracité du récit de Sossamon et toute implication dans sa mort. Winslow réagit en ordonnant aux Wampanoag de rendre leurs armes, ce qu'ils firent, du moins en partie. Le 1er mars, le tribunal de Plymouth interrogea d'autres autochtones au sujet de Sossamon, mais n'était guère plus près de résoudre le meurtre qu'auparavant. Le 1er juin, cependant, des témoins oculaires apparurent de nulle part et affirmèrent que Sossamon avait été tué par trois des principaux conseillers de Philip: Mattashunannamo, Tobias et le fils de Tobias, Wampapaquan.

Un jury fut rapidement constitué, composé de 12 Anglais et de 6 autochtones. Il ne faisait aucun doute que Winslow ne se souciait guère de la justice pour l'autochtone assassiné, mais le procès se poursuivit malgré tout et les trois hommes furent condamnés puis pendus le 8 juin 1675. Trois jours plus tard, les Wampanoags étaient en armes autour de la colonie de Swansea, et les colonies de Rhode Island, Massachusetts Bay et Plymouth cherchèrent rapidement à négocier avec le roi Philip et les autres chefs, mais il était trop tard. Le 24 juin 1675, les Wampanoags attaquèrent la colonie de Swansea et la guerre du roi Philip commença.

Guerre du roi Philip

La guerre prit la forme de raids de guérilla par les tribus autochtones et de représailles par les colons. Au début du mois d'août, les autochtones détruisirent la colonie de Brookfield et, en septembre, ils tendirent une embuscade et tuèrent 57 hommes sur une compagnie de 79 à la bataille de Bloody Brook. La tribu des Narragansetts resta neutre mais accepta d'accueillir les femmes et les enfants non combattants ainsi que les blessés. Josiah Winslow les accusa d'aider l'ennemi et, le 19 décembre 1675, mena une attaque contre leur forteresse, massacrant plus de 600 Narragansetts ainsi que des femmes, des enfants et des blessés d'autres tribus. Les Narragansetts entrèrent alors en guerre aux côtés de Philip.

Battle of Bloody Brook, 1675
Bataille de Bloody Brook, 1675
F.O.C. Darley (Public Domain)

Ayant besoin de plus d'effectifs et de ressources, Philip conduisit son armée dans l'État de New York au début du mois de janvier 1676 pour demander l'aide des Mohawks. Les Mohawks s'étaient alliés aux Anglais pendant la guerre des Pequots et firent de même, attaquant Philip, tuant beaucoup de ses hommes et le repoussant en Nouvelle-Angleterre. Il résolut de continuer à se battre seul et continua à détruire des colonies et à tuer des colons tout au long de l'année avec l'aide des Narragansetts, des Nipmucs et d'autres tribus.

Il fut finalement trahi par un ancien conseiller, John Alderman, qui s'était converti au christianisme et était devenu un "Indien priant" au service des Anglais. Alderman conduisit le capitaine Benjamin Church (c. 1639-1718) et Josiah Standish (c. 1633-1690) au camp de Philip à Mount Hope. Alderman tua Philip, son cadavre fut décapité et ses mains coupées. Church les donna à Alderman comme trophées et Alderman fit payer les gens pour voir la tête jusqu'à ce qu'il ne finisse par la vendre à la colonie de Plymouth pour 30 shillings. La tête resta accrochée à un poteau à l'extérieur du fort pendant les 20 années suivantes.

Conclusion

Bien que la cause immédiate de la guerre ait été la pendaison des conseillers de Philip - en violation directe du traité de 1621 qui stipulait que les deux parties puniraient leur propre peuple pour les offenses - le conflit était devenu inévitable une fois que Winslow était devenu gouverneur et qu'il avait été libre d'agir selon ses politiques racistes et génocidaires. Depuis que les pèlerins avaient débarqué à Pawtuxet en 1620 et occupé le site sans dédommager les Wampanoag, le vol des terres par les Anglais s'était poursuivi sans relâche et avait pris de l'ampleur avec le temps.

De nombreux colons pensaient que la guerre avait été provoquée par le mauvais traitement qu'ils avaient infligé aux autochtones et que Dieu les punissait pour ces péchés, utilisant Philip et son armée comme instrument de justice. Malgré cela, cette culpabilité n'incita pas à mieux traiter les populations locales; ils multiplièrent les jours de jeûne et de repentance au cours desquels ils demandaient à Dieu de les aider à lutter contre le "fléau" qu'ils pensaient que Dieu lui-même avait déversé sur eux.

Death of King Philip or Metacom
Mort du roi Philip (alias Metacom)
Frank O. Small (Public Domain)

Après la mort de Philip, la guerre fut gagnée dans le centre de la Nouvelle-Angleterre mais se poursuivit dans le nord et le sud jusqu'en 1678. Les survivants, comme la femme et le fils de Philip, furent vendus comme esclaves, et Weetamoo, qui avait commandé sa propre force, fut tuée, mutilée et sa tête exposée à la colonie de Taunton. Winslow avait auparavant promu une politique visant à considérer tous les autochtones coupables, qu'ils aient pris part à la guerre, déclaré la neutralité ou même aidé les Anglais, et de nombreux autres furent envoyés comme esclaves aux Bermudes et dans les Antilles.

Ceux qui restèrent furent poussés dans des réserves et perdirent de plus en plus leurs droits personnels et civiques. Bien des années plus tard, les descendants de ceux qui avaient volé les terres des autochtones et les avaient réduits en esclavage baptisèrent des lycées, des navires et des boutiques de souvenirs du nom du roi Philip, mais ne lui avaient toujours pas accordé l'honneur de reconnaître pleinement les politiques racialistes de leurs ancêtres qui avaient précédé et suivi la guerre du roi Philip et qui deviendraient la politique standard des États-Unis à l'égard des revendications des autochtones concernant les droits les plus élémentaires sur les terres qui leur appartenaient jadis.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, mars 21). Roi Philip [King Philip (Metacom)]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19576/roi-philip/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Roi Philip." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 21, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19576/roi-philip/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Roi Philip." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 21 mars 2021. Web. 22 avril 2024.

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