Guerre des Pequots

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 16 mars 2021
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Lieut. Gardiner Attacked by the Pequot (by Charles Stanley Reinhart, Public Domain)
Lieutenant Gardiner attaqué par les Pequots
Charles Stanley Reinhart (Public Domain)

La guerre des Pequots (1636-1638) fut un conflit entre la tribu des Pequots et les immigrants anglais qui s'étaient établis en Nouvelle-Angleterre entre 1620 et 1630. La cause immédiate de la guerre fut le meurtre de deux commerçants anglais, le capitaine John Stone (mort en 1634) et John Oldham (1592-1636), qui aurait été commis par la tribu des Niantics de l'Ouest, alliée des Pequots.

En 1636, le troisième gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts, Sir Henry Vane (1613-1662), envoya John Endicott (c. 1600-1665) en expédition à Block Island, où Oldham avait été tué, pour exiger des Niantics de l'Ouest qu'ils livrent leurs meurtriers. Endicott brûla les villages indigènes et tua un homme avant de se diriger vers un village pequot de la côte, de le brûler, de tuer d'autres personnes et de détruire les récoltes. En représailles, les Pequots commencèrent à attaquer les colonies anglaises et à tuer des colons.

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Le conflit s'intensifia et, le 26 mai 1637, une compagnie de miliciens des colonies du Massachusetts et du Connecticut, assistée par des membres des tribus Narragansett et Mohegan, attaqua la forteresse pequote de Mystic. Le fort fut incendié et plus de 700 Pequots, principalement des femmes et des enfants, furent tués. Les survivants se réfugièrent dans une autre fortification et furent conduits par leur chef Sassacus (c. 1560-1637) vers les Nouveaux Pays-Bas (l'actuel État de New York), où ils espéraient trouver l'accueil de la Confédération iroquoise. Les Mohawks des Iroquois exécutèrent Sassacus et renvoyèrent sa tête et ses mains aux Anglais.

Sur les quelque 3 000 Pequots qui vivaient dans la région à l'époque, seuls un peu plus de 200 survécurent à la guerre. Certains d'entre eux furent vendus comme esclaves aux Antilles, aux Bermudes ou à des fermiers locaux, tandis que d'autres furent donnés comme esclaves aux Mohegans et aux Narragansetts. Il était interdit aux Pequots de s'appeler par leur nom ou d'habiter leurs terres ancestrales et, même après la guerre, les autorités coloniales payaient des primes pour les scalps des Pequots.

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La guerre entraîna la quasi-extermination de la tribu des Pequots et ouvrit les régions du Connecticut et de Long Island à la poursuite de la colonisation anglaise, ce qui facilita l'expansion vers l'ouest par la suite. Les historiens modernes s'accordent généralement à dire que les Pequots n'étaient pas responsables du conflit et que les causes avaient été inventées de toutes pièces par les Anglais dans l'intérêt de l'expansion et de la sécurisation de ports et de routes commerciales rentables.

La tribu des Pequots et les Hollandais

La tribu Pequot vivait le long de la côte de l'actuel Long Island Sound jusqu'au Connecticut et avait habité la région pendant des milliers d'années avant l'arrivée des Hollandais en 1614. À cette époque, les commerçants européens visitaient la région depuis près d'un siècle et avaient apporté des maladies contre lesquelles les autochtones n'avaient aucune immunité naturelle, ce qui avait entraîné la mort d'un grand nombre d'entre eux le long de la côte des États actuels du Massachusetts, du Rhode Island et du Maine entre 1610 et 1618, mais les Pequots, qui vivaient à l'intérieur des terres, n'avaient pas été touchés et, en 1614, ils étaient déjà une tribu puissante capable de subjuguer d'autres tribus comme les Niantics, les Nipmucs et les Mattabesics.

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Barensten, reconnaissant la valeur du wampum, accorda gratuitement aux Pequot un monopole sur le commerce avec les Hollandais.

En 1622, les Hollandais établirent un comptoir sur la rivière Connecticut, près de l'actuelle Hartford, et se réjouirent de pouvoir commercer avec toutes les tribus indigènes de la région, mais les Pequots, qui étaient alors encore plus puissants, soumirent les Narragansett et s'accaparèrent le marché, interdisant aux autres tribus de commercer avec les Hollandais. Lorsque les Massabesics refusèrent d'obtempérer, les Pequots tuèrent un certain nombre d'entre eux sur le chemin du poste de commerce. Le chef du comptoir, Jacob Elekens, se vengea en prenant en otage le chef pequot Tatobem et en exigeant une rançon. Il exigea un paiement important pour le retour du chef sain et sauf, ainsi que la promesse que les Pequots permettraient un commerce pacifique entre les Hollandais et toutes les tribus de la région.

Le produit le plus prisé par les Hollandais était la fourrure, et c'est ce qu'Elekens attendait en échange de Tatobem; au lieu de cela, il reçut entre 140 et 280 yards (128-256 m) de coquillages étroitement enfilés et finement lissés. Croyant que les Pequots se moquaient de lui, il fit tuer Tatobem et livra son cadavre aux Pequots qui ripostèrent en brûlant le poste de commerce. Les Hollandais réagirent rapidement par un geste de paix - craignant une perte de commerce - en remplaçant Elekens par un certain Pieter Barensten qui parlait la langue algonquine. Au cours des négociations de paix, Barensten comprit que les ceintures de perles polies, connues sous le nom de wampum, étaient très prisées par les populations autochtones. L'experte Susanah Shaw Romney commente:

À la fois puissant symbole diplomatique et marchandise appréciée, le wampum a servi de base aux échanges des habitants de Long Island avec les groupes de l'intérieur du pays qui l'utilisaient à des fins rituelles sacrées. Les commerçants hollandais se sont rapidement adaptés aux usages locaux du wampum et ont fini par le considérer d'abord comme un article de commerce donnant accès aux fourrures, puis comme une forme de monnaie dans les échanges avec les colons et les villageois indigènes, de Long Island à la vallée du Delaware. (133)

Barensten, reconnaissant la valeur du wampum, accorda gratuitement aux Pequots un monopole sur le commerce avec les Hollandais et les Pequots demandèrent à leurs tribus tributaires de commencer à fabriquer des wampums en grand nombre. Les wampums étaient échangés avec les Hollandais, qui les échangeaient ensuite avec les tribus de la Confédération iroquoise contre des fourrures. Les Pequots recevaient des marchandises hollandaises très prisées, telles que des pots en fer, des armes et des outils, entre autres.

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Wampum
Wampum
The Trustees of the British Museum (CC BY-NC-SA)

Arrivée et expansion des Anglais

En 1620, la colonie de Plymouth fut établie sur la côte du Massachusetts et, grâce à l'aide des tribus de la confédération Wampanoag, elle était florissante en 1622. Le succès de Plymouth encouragea l'arrivée d'autres immigrants et l'établissement d'autres colonies au cours des huit années suivantes jusqu'à ce qu'en 1630, John Winthrop (c. 1588-1649) n'arrive avec 700 colons puritains pour étendre et développer la colonie de la baie de Massachusetts, fondée en 1628 par John Endicott, le premier gouverneur. Winthrop prit la relève en tant que gouverneur et étendit la colonie plus loin qu'Endicott ne l'avait fait au départ.

La colonie de Plymouth avait déjà eu des difficultés avec les Hollandais concernant le commerce avec les indigènes et avait signé en 1627 un traité répartissant les territoires et les tribus entre eux. Winthrop n'avait pas connaissance de ce traité ou bien il l'ignora et, en 1633, il fit construire un comptoir commercial sur la rivière Connecticut à Windsor, en amont du comptoir hollandais, là où il pourrait intercepter les fourrures. Les Hollandais réagirent en établissant leur propre comptoir plus en amont, un établissement fortifié connu sous le nom de House of Good Hope, qui était protégé de toute menace anglaise par les Pequots de Sassacus, fils de Tatobem, le nouveau chef.

Conflit initial

Les PequotS ne pouvaient cependant pas être partout, et certains de leurs tributaires commencèrent à commercer avec les Anglais en aval, où ils pouvaient obtenir de meilleurs prix tout en snobant leurs suzerains. Les divisions causées par le commerce avec les Européens mIRent de plus en plus à rude épreuve les alliances des Pequots, et les Mohegans, qui avaient fait partie de la tribu Pequot, se séparèrent et s'alignèrent sur les Anglais qui, selon eux, les traitaient avec plus de respect et étaient plus équitables dans le commerce que les Hollandais. L'alliance des Mohegans avec les Anglais fit passer le pouvoir de production et de commercialisation des wampums des Pequots et des Hollandais aux Mohegans, aux Anglais et, peu après, aux Narragansetts.

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La mort de Stone et d'Oldham fournit à la colonie de la baie du Massachusetts une excuse pour chasser les Pequots de leurs terres afin que les Anglais puissent y contrôler le commerce.

En réalité, les Anglais n'avaient que peu d'égards pour les autochtones, si ce n'est qu'ils les considéraient comme un moyen de parvenir à leurs fins en matière de commerce, et ils n'avaient aucune considération pour les Néerlandais non plus. Un tract anglais de 1637 commence ainsi: "La Nouvelle-Angleterre (un nom qui devient chaque jour plus célèbre) est ainsi appelée parce que les Anglais en furent les premiers découvreurs et en sont maintenant les planteurs" (Orr, 67). Les Hollandais, qui étaient arrivés les premiers en Amérique du Nord, étaient censés rester dans leurs territoires au sud, dans la région que les autochtones appelaient Manhatance et que les Hollandais avaient rebaptisée Nouveaux Pays-Bas. Les conflits entre Anglais et Hollandais se multiplièrent jusqu'à ce qu'en 1634, le capitaine anglais John Stone et sept de ses hommes soient tués, prétendument par des Niantics.

Confrontés aux Anglais, les Niantics prétendirent qu'ils pensaient que Stone était hollandais et qu'ils l'avaient tué à juste titre en représailles de l'assassinat d'un des leurs. Pour maintenir la paix, Sassacus envoya aux Anglais une quantité de wampums. En 1636, le commerçant anglais John Oldham fut tué, ce qui fut également imputé aux Niantics. Tous deux avaient très probablement été tués par des Narragansetts sur qui les anglais choisirent de fermer les yeux parce qu'ils étaient alliés et rentables dans la production et le commerce de wampums contre des fourrures.

Stone était un pirate et un esclavagiste, et la nouvelle de sa mort fut accueillie avec un certain soulagement par les colons, tandis qu'Oldham était un fauteur de troubles qui avait été banni par la colonie de Plymouth et était en conflit avec certains magistrats de la baie du Massachusetts. Leur mort fournit toutefois à la colonie de la baie de Massachusetts un prétexte pour chasser les Pequots de leurs terres afin que les Anglais puissent y contrôler le commerce et empêcher les Hollandais de s'emparer de la région.

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Sir Henry Vane, qui avait remplacé Winthrop en tant que gouverneur en mai 1636, envoya Endicott à Block Island, où Oldham avait été tué, pour exiger la reddition de ses meurtriers. Les Niantics les accueillirent d'abord favorablement, croyant qu'il s'agissait de commerçants, mais les hommes lourdement armés d'Endicott les rendirent méfiants. Lorsqu'ils refusèrent d'accéder à sa demande de wampums, de garder des enfants pequots en otage et de livrer les meurtriers, Endicott attaqua et les indigènes s'enfuirent à l'intérieur de l'île. Endicott brûla ensuite deux villages et partit faire de même dans un village pequot en aval. La violence n'avait pas été autorisée et Vane n'était pas content, sachant que l'action d'Endicott entraînerait sans aucun doute des représailles rapides; il avait raison, et la guerre des Pequots avait commencé.

Governor Endicott Landing on Block Island
Le Gouverneur Endicott débarque sur Block Island
New York Public Library (CC BY-NC-SA)

Guerre des Pequots et massacre de Fort Mystic de 1637

La guerre était en fait une série de raids sur les établissements coloniaux à l'automne et à l'hiver 1636 jusqu'au printemps 1637, au cours desquels des bandes de Pequots tombaient sur les colons, les tuaient ainsi que leur bétail et brûlaient leurs maisons, avant de disparaître à nouveau dans la nature. Il n'y eut aucun engagement formel entre les forces opposées tout au long de l'année 1636 et jusqu'au printemps 1637. Vane avait perdu les élections de mai 1637 au profit de Winthrop, qui redevint gouverneur et ordonna des mesures défensives, mais il était difficile de se défendre contre un ennemi que l'on ne pouvait pas voir et que l'on n'avait aucun moyen de détecter avant qu'il ne soit trop tard.

Winthrop écrivit à William Bradford (1590-1657), gouverneur de la colonie de Plymouth, pour lui demander s'il pouvait compter sur son aide, ce que Bradford fit. À peu près à la même époque, les Pequots tentèrent d'enrôler les Narragansetts dans leur cause, arguant que si ces derniers aidaient les Anglais contre eux, ils ne feraient qu'ouvrir la voie à leur propre destruction et à leur futur asservissement. En revanche, si les Narragansetts se rangeaient du côté des Pequots contre les Anglais, ils pourraient mener une guerre efficace, frappant soudainement les colons de tous côtés, sans avertissement, jusqu'à ce que les Anglais ne soient chassés des terres ou complètement éliminés.

Les Narragansetts semblent avoir envisagé sérieusement cette proposition, mais Roger Williams (c. 1603-1683), un exilé de la colonie de la baie du Massachusetts qui avait vécu parmi les Wampanoags et les Narragansetts et leur avait acheté des terres pour sa colonie de Providence, les fit changer d'avis. Williams suggéra que les Narragansetts tireraient bien plus de profit d'une alliance avec les Anglais qui les aideraient à détruire leurs anciens rivaux et à ouvrir le territoire des Pequots au commerce des Narragansetts. Williams était déjà en bons termes avec les deux chefs Narragansetts Canonicus (c. 1565-1647) et Miantonomoh (c. 1600-1643), qui lui faisaient plus confiance qu'à Sassacus et ils se rangèrent donc du côté des Anglais.

Le choix des Narragansetts décida de l'issue de la guerre des Pequots et de l'histoire ultérieure de la région car, s'ils avaient accepté la proposition des Pequots, ils auraient probablement été en mesure de chasser les Anglais. Au lieu de cela, en mai 1637, ils aidèrent à guider les milices coloniales sous les capitaines John Underhill (1597-1672) de la baie de Massachussets et John Mason (c. 1600-1672) de la colonie du Connecticut jusqu'à la forteresse pequote de Mystic, Connecticut. Les Anglais et les Narragansetts arrivèrent avant l'aube du 26 mai 1637 et mirent le feu aux palissades après avoir forcé la porte d'entrée et tiré sur tous ceux qu'ils avaient trouvés à l'intérieur. Le fort étant encerclé, ceux qui tentèrent d'échapper aux flammes furent abattus à l'extérieur. La plupart des guerriers étant partis sur un autre site avec Sassacus, la "grande victoire" qui rendit Mason et Underhill célèbres fut le massacre de plus de 700 personnes, principalement des femmes et des enfants, paniqués par les tirs de mousquet et aveuglés par la fumée.

Mystic Massacre
Massacre de Fort Mystic
Library of Congress (Public Domain)

Le spécialiste David J. Silverman explique comment Winthrop réagit au massacre de Mystic en célébrant le fait que "la colonie de la baie du Massachusetts a commémoré la victoire en déclarant une journée publique d'action de grâce après que ses soldats sont rentrés chez eux sains et saufs" (224). La milice n'eut à déplorer que 26 blessés et deux morts au cours de l'action. La proclamation de Winthrop (fréquemment, et à tort, attribuée à Bradford de la colonie de Plymouth) est souvent citée aujourd'hui dans les protestations des populations autochtones contre la journée d'action de grâce (Thanksgiving).

Retombées

Les Pequots qui réussirent à s'échapper alertèrent l'autre fort et les guerriers ripostèrent en attaquant la milice sur le retour. Ils étaient cependant trop peu nombreux pour organiser un engagement sérieux et Sassacus décida de conduire son peuple vers le sud et de chercher de l'aide auprès des Mohawks dans les environs de Manhatance. Ils furent poursuivis par John Mason et son allié Mohegan Uncas qui, à la mi-juin, les engagèrent dans un marais près de l'actuel Fairfield, Connecticut. Sassacus et un certain nombre de ses guerriers s'échappèrent après que la milice anglo-mohégane eut autorisé la reddition des femmes et des enfants.

Il fut interdit aux Pequots de retourner sur leurs terres ancestrales ou de s'appeler eux-mêmes Pequots, et leur territoire fut divisé entre les parties victorieuses.

Lorsque Sassacus arriva à Manhatance, il fut presque immédiatement exécuté par les Mohawks et sa tête et ses mains furent envoyées aux Anglais en signe d'amitié. Ses partisans rentrèrent chez eux ou restèrent dans la région des Nouveaux Pays-Bas et furent absorbés par d'autres tribus. Le traité de Hartford, signé entre les Anglais, les Narragansetts et les Mohegans le 21 septembre 1638, répartit le butin de guerre. Les 200 Pequots qui survécurent au conflit furent dispersés; certains furent vendus comme esclaves aux Antilles ou aux Bermudes ou à des propriétaires terriens locaux.

Beaucoup furent donnés comme esclaves aux Mohegans et aux Narragansetts et furent si mal traités, surtout par les Mohegans, que les colons finirent par les récupérer par pitié. De nombreux Pequots furent absorbés par d'autres tribus de Nouvelle-Angleterre, car il leur était interdit de retourner sur leurs terres ancestrales ou de s'appeler Pequot. Leur ancien territoire fut divisé entre les trois parties victorieuses, les Anglais s'emparant des sites rentables situés au bord de la rivière.

Conclusion

Les Pequots qui furent finalement récupérés par les colons furent connus sous le nom de Pequots de Mashantucket et reçurent des terres à Noank en 1651; terres qui leur furent retirées en 1666 lorsqu'ils furent transférés à Mashantucket. En 1774, il n'y avait plus que 151 Pequots dans la réserve, et en 1800, moins de 40. Les Pequots qui se convertirent au christianisme rejoignirent le mouvement Brotherton et s'intégrèrent à cette communauté. Les exigences des Américains en terme de terres réduisirent les 1 000 acres (environ 400 ha) de la réserve à 213 acres (86 ha) en 1856.

Ce n'est que dans les années 1970 que les Pequot eurent la force de poursuivre l'État du Connecticut pour les ventes de terres illégales de 1856 et ce n'est qu'en 1983 que leur réserve leur fut restituée sur ses 1 250 acres (environ 500 ha). Ils furent également officiellement reconnus par le gouvernement américain de l'époque et reçurent une aide fédérale qu'ils investirent avec soin et, avec les bénéfices, ils créèrent Foxwoods Resort, le plus grand casino des États-Unis à l'époque, qui attira de nombreux membres de la tribu sur leurs terres d'origine. Depuis lors, des efforts sont déployés pour faire revivre la langue et la culture pequot.

La plupart des spécialistes contemporains s'accordent à dire que les causes de la guerre des Pequots furent en grande partie fabriquées par les Anglais pour étendre leur influence à l'intérieur des terres et écarter les Hollandais du commerce de la Nouvelle-Angleterre. Le spécialiste John Wilson, par exemple, écrit que "les prétendues offenses des Pequots (dont certaines s'étaient produites des années auparavant et n'avaient en fait pas été commises par des Pequots) n'étaient guère plus qu'un prétexte" (89). Une fois les Pequots éliminés, les Hollandais se retirèrent de la région du Connecticut et les Anglais eurent le monopole du commerce des fourrures et des wampums.

La prédiction des Pequots à l'égard des Narragansetts se vérifia quarante ans plus tard, lorsque les Anglais remportèrent la guerre du roi Philip (1675-1678) contre une coalition de tribus organisée par Metacom (également connu sous le nom de roi Philip, 1638-1676) de la confédération des Wampanoag. Les Narragansetts étaient restés neutres pendant le conflit mais avaient accepté d'accueillir des réfugiés autochtones. Les colons les accusèrent d'aider l'ennemi et attaquèrent les Narragansetts en 1675, incendiant leur fort et brûlant leurs femmes et leurs enfants comme ils l'avaient fait pour les Pequots.

Les Narragansetts se rallièrent et ripostèrent, mais il était trop tard, car les immigrants étaient alors plus nombreux que les tribus locales et avaient déjà pris leurs terres et leurs moyens de subsistance, comme ils allaient continuer à le faire de la côte est à la côte ouest. La guerre des Pequots établit le modèle auquel les colons anglais allaient adhérer à partir de 1637. Par la suite, ils déclareraient représenter le "la terre de la liberté et la patrie des courageux", mais cette désignation ne tenait pas compte de ceux à qui ils avaient pris ces terres; et leurs descendants continuent de le faire de nos jours.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, mars 16). Guerre des Pequots [Pequot War]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19461/guerre-des-pequots/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Guerre des Pequots." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 16, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19461/guerre-des-pequots/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Guerre des Pequots." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 16 mars 2021. Web. 27 avril 2024.

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