Paestum

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 02 février 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Temple of Hera II, Paestum (by Carole Raddato, CC BY-SA)
Temple d'Hera II, Paestum
Carole Raddato (CC BY-SA)

Paestum, également connue sous son nom grec original de Poseidonia, était une colonie grecque fondée sur la côte ouest de l'Italie, à environ 80 km au sud de l'actuelle Naples. Prospérant en tant que centre commercial, elle fut d'abord conquise par les Lucaniens, puis, sous le nouveau nom latin de Paestum elle devint une importante colonie romaine au IIIe siècle avant Jésus-Christ. Aujourd'hui, c'est l'un des sites archéologiques les plus visités au monde en raison de ses trois grands temples grecs parfaitement conservés.

Fondation de la colonie

Au VIIe siècle avant J.-C., une deuxième vague de colonisation grecque eut lieu en Grande-Grèce et, vers 600 avant J.-C., des colons de Sybaris, dans le sud de l'Italie, fondèrent la colonie ou cité-état (polis) de Poseidonia (signifiant sacrée aux yeux de Poséidon) à un endroit choisi pour sa plaine fertile, son accès terrestre par les collines de Lucanie et son port maritime. Selon l'historien antique Strabon, les colons construisirent d'abord des fortifications sur la côte avant de s'enfoncer dans les terres pour bâtir leur ville proprement dite. La colonie prospéra, si bien qu'au VIe siècle avant J.-C., on y trouvait un important sanctuaire (Foce del Sele) et des temples monumentaux dédiés aux déesses grecques Héra et Athéna. La ville était planifiée selon un quadrillage précis et entourée de murs. Elle bénéficiait d'une grande agora et devint suffisamment riche pour frapper sa propre monnaie et étendre son contrôle territorial à la campagne. Finalement, Poseidonia administra la plaine entre la rivière Sele au nord et le promontoire d'Agropoli au sud.

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Paestum est célèbre pour ses trois magnifiques temples qui comptent parmi les meilleurs exemples d'architecture grecque antique jamais conservés.

Les temples

Paestum est aujourd'hui célèbre pour ses trois magnifiques temples qui sont parmi les meilleurs exemples de l'architecture grecque antique. Il y a deux temples doriques dédiés à Héra qui faisaient partie du même sanctuaire - le temple d'Héra I, également connu sous le nom de Basilique, et le temple d'Héra II, également connu sous le nom de Temple de Neptune. Le troisième temple, qui était dédié à Athéna, est également connu sous le nom de temple de Cérès.

Le temple le plus ancien est le temple d'Héra I, construit vers 550 avant notre ère. Construit en pierre calcaire locale de teinte brune, il était à l'origine recouvert de stuc et mesurait 54 x 24 mètres. Singulièrement pour un temple dorique, chaque façade a 9 colonnes et 18 colonnes présentées le long des longs côtés.

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Le temple d'Athéna fut construit entre 510 et 500 avant J.-C. environ. De manière inhabituelle, les colonnes extérieures sont d'ordre dorique tandis que celles du pronaos intérieur sont d'ordre ionique. Les façades présentent six colonnes cannelées tandis que les longs côtés ont 13 colonnes.

Le temple dorique d'Héra II, construit vers 460 avant J.-C., est le mieux conservé des trois temples. Également construit en calcaire, il est un peu plus grand que le Temple I. Les façades ont six colonnes cannelées et les longs côtés 14. À l'intérieur, une double rangée de fines colonnes doriques divise la cella en trois nefs et soutenait autrefois un toit à arêtes en bois et en tuiles.

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Temple of Hera I, Paestum
Temple d'Hera I, Paestum
Carole Raddato (CC BY-SA)

Conquise par les Lucaniens

À la fin du Ve siècle avant J.-C., la fortune de Poseidonia périclita lorsqu'elle fut attaquée vers 410 avant J.-C. par le peuple autochtone Samnite-Oscane connu sous le nom de Lucaniens. Désormais sous le contrôle des Lucaniens, comme la majeure partie de la Campanie, Poseidonia continua néanmoins à prospérer sur le plan artistique, produisant notamment de grandes quantités de poterie à figures rouges. Les tombes peintes qui subsistent de cette période témoignent également du savoir-faire des artistes de Poseidonia. Des dalles prélevées sur ces tombes sont aujourd'hui exposées au musée archéologique de Paestum. Parmi les plus célèbres de ces fresques murales, on peut citer la représentation d'aristocrates allongés lors d'un symposium et, sur une dalle de plafond, celle d'un jeune plongeur sautant d'une plate-forme dans un bassin, peinte vers 480 avant notre ère.

Le contrôle de la ville par les Lucaniens se maintint jusqu'au IIIe siècle avant J.-C., malgré une révolte de courte durée menée par le roi d'Épire, Alexandre Ier. La ville devint de plus en plus osque au fil des siècles, mais le contrôle politique de Poseidonia allait à nouveau changer de mains avec l'arrivée des Romains.

Temple of Athena, Paestum
Temple d'Athéna, Paestum
Carole Raddato (CC BY-SA)

Paestum romaine

En 273 avant Jésus-Christ, Rome, qui s'étendait de plus en plus vers le sud de la péninsule italienne, établit une colonie latine sur le site. Le nom fut alors changé en Paestum, dérivé du nom lucanien de Paistom. Bénéficiant des droits latins et autorisée à continuer à frapper sa propre monnaie (un privilège inhabituel), la ville prospéra à nouveau, même si elle fut directement menacée par les Carthaginois pendant les guerres puniques du IIIe siècle avant Jésus-Christ. Selon Tite-Live, Paestum fournit de l'or et des navires à l'effort de guerre romain, ce qui lui valut un statut spécial par rapport aux autres colonies.

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Au IIe siècle avant J.-C., la fortune économique de Paestum déclina et la ville tomba dans une relative obscurité, principalement parce que, vers 133 avant J.-C., la nouvelle autoroute romaine, la Via Popilia, qui allait de Rhêgion à Capoue, contournait la ville. Pourtant, vers 71 de notre ère, une deuxième colonie fut fondée et les inscriptions qui subsistent attestent que la ville retrouva au moins une partie de sa gloire perdue. Cependant, à la fin du 1er siècle de notre ère, il semble que les jours de Paestum en tant que grande ville romaine étaient terminés. Affectée par les tremblements de terre et l'éruption du Vésuve en 79 de notre ère qui détruisit Pompéi, le système d'assainissement de la ville fut gravement endommagé et certains bâtiments montrent des signes qui prouvent qu'ils ne furent jamais réparés.

Au cours des siècles suivants, la taille et la richesse de la ville diminuèrent considérablement et elle sombra lentement dans l'oubli, car la tendance de la région aux inondations et au mauvais drainage lui valut la réputation d'être un endroit trop malsain pour y passer beaucoup de temps, les terres marécageuses étant un terrain fertile pour les moustiques porteurs de la malaria.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2016, février 02). Paestum [Paestum]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-12677/paestum/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Paestum." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 02, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-12677/paestum/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Paestum." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 02 févr. 2016. Web. 14 oct. 2024.

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