Culture de l'Égypte Ancienne

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 13 janvier 2013
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Disponible dans ces autres langues: anglais, grec, espagnol
Queen's Coffin Mask (by A.K., Copyright)
Masque funéraire de reine
A.K. (Copyright)

La culture de l'Égypte ancienne s'épanouit entre environ 6 000 ans avant notre ère, avec l'essor de la technologie (comme en témoigne le travail du verre de la faïence), et 30 ans avant notre ère, avec la mort de Cléopâtre VII, le dernier souverain ptolémaïque de l'Égypte. Elle est aujourd'hui célèbre pour ses grands monuments qui célèbrent les triomphes des souverains et honorent les dieux du pays.

La culture égyptienne est souvent considérée à tort comme obsédée par la mort, mais si tel avait été le cas, il est peu probable qu'elle aurait eu l'impact qu'elle eut sur d'autres cultures antiques telles que la Grèce et Rome. La culture égyptienne était en fait une culture de l'affirmation de la vie, comme l'écrit la spécialiste Salima Ikram :

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À en juger par le nombre de tombes et de momies que les anciens Égyptiens ont laissées derrière eux, on pourrait croire qu'ils étaient obsédés par la mort. Or, il n'en est rien. Les Égyptiens étaient obsédés par la vie et sa continuation plutôt que par une fascination morbide pour la mort. Les tombes, les temples mortuaires et les momies qu'ils produisaient étaient une célébration de la vie et un moyen de la poursuivre pour l'éternité... Pour les Égyptiens, comme pour d'autres cultures, la mort faisait partie du voyage de la vie, la mort marquant une transition ou une transformation après laquelle la vie se poursuivait sous une autre forme, spirituelle plutôt que corporelle. (ix)

Cette passion pour la vie inculqua aux anciens Égyptiens un grand amour pour leur terre, car ils pensaient qu'il n'y avait pas de meilleur endroit sur terre pour jouir de l'existence. Bien que les classes inférieures en Égypte, comme ailleurs, aient subsisté avec beaucoup moins que les classes plus aisées, elles semblent avoir apprécié la vie de la même manière que les citoyens plus riches. Le concept de gratitude et le rituel connu sous le nom des Cinq Dons d'Hathor en sont l'illustration: les travailleurs pauvres étaient encouragés à regarder les doigts de leur main gauche (la main qu'ils tendaient quotidiennement pour récolter les cultures) et à considérer les cinq choses pour lesquelles ils étaient le plus reconnaissants dans leur vie. L'ingratitude était considérée comme un "péché portail", car elle conduisait à tous les autres types de pensées négatives et aux comportements qui en découlaient. Une fois que l'on se sentait ingrat, on avait tendance à se laisser aller à de mauvais comportements. Le culte d'Hathor était très populaire en Égypte, dans toutes les classes sociales, et illustre l'importance primordiale de la gratitude dans la culture égyptienne.

La religion dans l'Égypte ancienne

La religion faisait partie intégrante de la vie quotidienne de chaque Égyptien. Comme les peuples de Mésopotamie, les Égyptiens se considéraient comme des collaborateurs des dieux, mais avec une distinction importante : alors que les peuples de Mésopotamie pensaient qu'ils devaient travailler avec leurs dieux pour empêcher la réapparition de l'état de chaos originel, les Égyptiens considéraient que leurs dieux avaient déjà accompli cet objectif et que le devoir de l'homme était de célébrer ce fait et d'en rendre grâce. La "mythologie égyptienne" était, dans l'Antiquité, une structure de croyance aussi valable que n'importe quelle religion acceptée de nos jours.

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Ptah
Ptah
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

La religion égyptienne enseignait au peuple qu'au début, il n'y avait rien d'autre que des eaux chaotiques et tourbillonnantes d'où émergea une petite colline connue sous le nom de ben-ben. Au sommet de cette colline se tenait le grand dieu Atoum, qui donna naissance à la création en s'appuyant sur le pouvoir d'Heka, le dieu de la magie. On pensait que Heka était antérieur à la création et qu'il était l'énergie qui permettait aux dieux de remplir leurs fonctions. La magie était à la base de toute la civilisation, et Heka était la source de ce pouvoir créatif, durable et éternel.

Le nom d'un individu était considéré comme si important que le vrai nom d'un Égyptien était gardé secret tout au long de sa vie et on était connu par son surnom.

Dans une autre version du mythe, Atoum créa le monde en façonnant d'abord Ptah, le dieu créateur qui se chargea ensuite de l'œuvre proprement dite. Une autre variante de cette histoire est que Ptah était apparu en premier et avait créé Atoum. Dans une autre version plus élaborée de l'histoire de la création, Atoum s'accoupla avec son ombre pour créer Shou (l'air) et Tefnout (l'humidité), qui donneraient ensuite naissance au monde et aux autres dieux.

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C'est de cet acte originel d'énergie créatrice que naquit l'ensemble du monde connu et de l'univers. Il était entendu que les êtres humains constituaient un aspect important de la création des dieux et que chaque âme humaine était aussi éternelle que celle des divinités qu'ils vénéraient. La mort n'était pas la fin de la vie, mais la réintégration de l'âme individuelle dans le royaume éternel d'où elle venait.

Le concept égyptien de l'âme considère qu'elle est composée de neuf parties :

  • Khat, le corps physique
  • Ka, la double forme de l'être humain
  • Ba était un oiseau à tête humaine qui pouvait se déplacer à toute vitesse entre la terre et les cieux.
  • Shuyet était le moi de l'ombre
  • Akh est le moi immortel et transformé.
  • Les aspectsSahu et Sechem étaient de l'Akh.
  • Ab est le cœur, la source du bien et du mal.
  • Ren était le nom secret d'une personne.

Le nom d'un individu était considéré comme si important que le vrai nom d'un Égyptien était gardé secret tout au long de sa vie et qu'il était connu par son un surnom. La connaissance du véritable nom d'une personne lui conférait des pouvoirs magiques, et c'est l'une des raisons pour lesquelles les souverains d'Égypte prenaient un autre nom lorsqu'ils montaient sur le trône; il s'agissait non seulement de se lier symboliquement à un autre pharaon couronné de succès, mais aussi d'une forme de protection pour assurer sa sécurité et garantir un voyage sans problème vers l'éternité une fois sa vie sur terre achevée. Selon l'historienne Margaret Bunson :

L'éternité était une période d'existence sans fin qu'aucun Égyptien ne devait craindre. L'expression "aller vers son Ka" (être astral) a été utilisée à chaque époque pour exprimer le fait de mourir. Le hiéroglyphe désignant un cadavre se traduisait par "participer à la vie éternelle". La tombe était la "Maison de l'Eternité" et le mort était un Akh, un esprit transformé. (86)

La célèbre momie égyptienne (dont le nom vient des mots persan et arabe pour "cire" et "bitume", muum et mumia) était créée pour préserver le corps physique de l'individu (Khat) sans lequel l'âme ne pouvait atteindre l'immortalité. Le Khat et le Ka ayant été créés en même temps, le Ka n'aurait pas pu se rendre au Champ des roseaux s'il n'avait pas eu le composant physique sur terre. Les dieux qui avaient façonné l'âme et créé le monde veillaient constamment sur le peuple d'Égypte et entendaient leurs requêtes, auxquelles ils répondaient. Un exemple célèbre est celui de Ramsès II, encerclé par ses ennemis lors de la bataille de Qadech (1274 avant notre ère), qui, en appelant le dieu Amon à l'aide, trouva la force de se frayer un chemin vers un lieu sûr. Il existe cependant de nombreux exemples beaucoup moins spectaculaires, consignés sur les murs des temples, les stèles et les fragments de papyrus.

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Mummy of a Child
Momie d'enfant
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Progrès culturels et vie quotidienne

Le papyrus (d'où vient le mot "papier") n'est qu'une des avancées technologiques de l'ancienne culture égyptienne. Les Égyptiens sont également à l'origine du développement de la rampe, du levier et de la géométrie à des fins de construction, des progrès des mathématiques et de l'astronomie (également utilisés dans la construction, comme en témoignent la position et l'emplacement des pyramides et de certains temples, tels qu'Abou Simbel), des améliorations de l'irrigation et de l'agriculture (peut-être apprises des Mésopotamiens), de la construction navale et de l'aérodynamique (peut-être introduites par les Phéniciens), de la roue (introduite en Égypte par les Hyksôs) et de la médecine.

Le papyrus gynécologique de Kahun (c. 1800 av. J.-C.) est un des premiers traités sur la santé des femmes et la contraception, et le papyrus d'Edwin Smith (c. 1600 av. J.-C.) est le plus ancien ouvrage sur les techniques chirurgicales. La dentisterie était largement pratiquée et on attribue aux Égyptiens l'invention du dentifrice, de la brosse à dents, du cure-dent et même des pastilles à la menthe. Ils créèrent le jeu de quilles et améliorèrent le brassage de la bière tel qu'il était pratiqué pour la première fois en Mésopotamie. Les Égyptiens n'ont cependant pas inventé la bière. La fiction populaire selon laquelle les Égyptiens auraient été les premiers brasseurs s'explique par le fait que la bière égyptienne ressemble davantage à la bière moderne que la bière mésopotamienne.

Edwin Smith Papyrus
Papyrus Edwin Smith
Jeff Dahl (Public Domain)

Le travail du verre, la métallurgie du bronze et de l'or et l'ameublement sont d'autres avancées de cette culture. L'art et l'architecture égyptiens sont célèbres dans le monde entier pour leur précision et leur beauté. Les Égyptiens accordaient une grande importance à l'hygiène personnelle et à l'apparence. Ils se baignaient régulièrement, s'embaumaient avec des parfums et de l'encens, et créaient des produits cosmétiques utilisés par les hommes et les femmes. La pratique du rasage fut inventée par les Égyptiens, tout comme la perruque et la brosse à cheveux.

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En 1600 avant notre ère, l'horloge à eau était utilisée en Égypte, tout comme le calendrier. Certains ont même suggéré que les Égyptiens comprenaient le principe de l'électricité, comme en témoigne la célèbre gravure des lampes de Dendérah sur le mur du temple d'Hathor à Dendérah. Les images sur le mur ont été interprétées par certains comme représentant une ampoule électrique et des personnages attachant cette ampoule à une source d'énergie. Cette interprétation a toutefois été largement discréditée par la communauté universitaire.

Dans la vie quotidienne, les Égyptiens semblent avoir été peu différents des autres cultures anciennes. Comme les habitants de la Mésopotamie, de l'Inde, de la Chine et de la Grèce, ils vivaient, pour la plupart, dans des maisons modestes, élevaient des familles et profitaient de leurs loisirs. Une différence importante entre la culture égyptienne et celle d'autres pays est que les Égyptiens croyaient que la terre était intimement liée à leur salut personnel et ils avaient une peur profonde de mourir au-delà des frontières de l'Égypte. Ceux qui servaient leur pays dans l'armée, ou ceux qui voyageaient pour gagner leur vie, prenaient des dispositions pour que leur corps soit ramené en Égypte s'ils étaient tués. On pensait que la terre fertile et sombre du delta du Nil était la seule zone sanctifiée par les dieux pour la renaissance de l'âme dans l'au-delà et qu'être enterré ailleurs, c'était être condamné à la non-existence.

Ancient Egyptian Music and Dancing
Musique et danse de l'Égypte ancienne
Jan van der Crabben (CC BY-NC-SA)

En raison de cette dévotion à la patrie, les Égyptiens n'étaient pas de grands voyageurs et aucun "Hérodote égyptien" n'a laissé d'impressions sur le monde antique au-delà des frontières égyptiennes. Même dans les négociations et les traités avec d'autres pays, les Égyptiens préféraient rester en Égypte. L'historien Nardo écrit,

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Bien qu'Aménophis III ait joyeusement ajouté deux princesses du Mitanni à son harem, il a refusé d'envoyer une princesse égyptienne au souverain du Mitanni, parce que "depuis des temps immémoriaux, une fille royale d'Égypte n'a été donnée à personne". Ce n'est pas seulement l'expression du sentiment de supériorité des Égyptiens sur les étrangers, mais en même temps une indication de la sollicitude accordée aux femmes de la famille, qui ne pouvaient être incommodées par le fait de vivre parmi des "barbares". (31)

En outre, dans les limites du pays, les gens ne se déplaçaient pas loin de leur lieu de naissance et la plupart, sauf en temps de guerre, de famine ou d'autres bouleversements, vivaient leur vie et mouraient dans la même localité. Comme on croyait que la vie après la mort serait la continuation de la vie présente (mais en mieux, car il n'y avait pas de maladie, de déception ou, bien sûr, de mort), l'endroit où l'on passait sa vie constituait le paysage éternel de chacun.

La cour, l'arbre et le ruisseau que l'on voit tous les jours derrière sa fenêtre seraient reproduits à l'identique dans l'au-delà. C'est pourquoi les Égyptiens étaient encouragés à se réjouir de leur environnement immédiat, à l'apprécier profondément et à vivre avec gratitude selon leurs moyens. Le concept de maât (harmonie et équilibre) régissait la culture égyptienne et, qu'ils soient de classe supérieure ou inférieure, les Égyptiens s'efforçaient de vivre en paix avec leur environnement et entre eux.

Distinctions de classe dans la culture égyptienne

Dans les classes inférieures, les maisons étaient construites en briques de terre cuites au soleil. Plus le citoyen était aisé, plus sa maison était épaisse; les plus riches avaient des maisons construites avec une double couche de briques, voire plus, tandis que les maisons des plus pauvres n'avaient qu'une seule brique pour la largeur. Le bois était rare et n'était utilisé que pour les embrasures de portes et les rebords de fenêtres (là encore, dans les maisons plus aisées). Le toit était considéré comme une autre pièce de la maison où se tenaient régulièrement des réunions, car l'intérieur des maisons était souvent faiblement éclairé.

Il était entendu que la déesse Isis avait donné des droits égaux aux hommes et aux femmes, et que les hommes n'avaient pas le droit de dicter à une femme comment elle devait se vêtir.

Les hommes portaient une jupe au genou (ou un pagne) et les femmes des robes légères descendant au niveau des chevilles ou des robes qui cachaient ou exposaient leurs seins selon la mode du moment. Il semblerait que le niveau de déshabillement d'une femme ait été révélateur de son statut social pendant une grande partie de l'histoire égyptienne. Les danseuses, les musiciennes, les servantes et les esclaves sont régulièrement représentées nues ou presque nues, alors que la maîtresse de maison est entièrement vêtue, même à l'époque où les seins apparents étaient à la mode.

Néanmoins, les femmes étaient libres de s'habiller comme elles le souhaitaient et il n'y a jamais eu d'interdiction, à aucun moment de l'histoire égyptienne, concernant la mode féminine. Les seins exposés d'une femme étaient considérés comme un choix de mode naturel et normal, et n'étaient en aucun cas jugés impudiques ou provocants. Il était entendu que la déesse Isis avait donné des droits égaux aux hommes et aux femmes et que, par conséquent, les hommes n'avaient pas le droit de dicter à une femme, même à sa propre épouse, comment elle devait se vêtir. Les enfants portaient peu ou pas de vêtements jusqu'à la puberté.

Les mariages n'étaient pas arrangés dans les classes inférieures et il semble qu'il n'y ait pas eu de cérémonie de mariage officielle. Un homme apportait des cadeaux à la maison de sa future épouse et, si les cadeaux étaient acceptés, elle s'installait chez lui. L'âge moyen de la mariée était de 13 ans et celui du marié de 18 à 21 ans. Un contrat était établi pour répartir les biens d'un homme entre sa femme et ses enfants, et cette répartition ne pouvait être annulée, sauf en cas d'adultère (pour une femme mariée, et non pour un homme marié). Les femmes égyptiennes pouvaient posséder des terres, des maisons, gérer des entreprises, présider des temples et même devenir pharaons (comme la reine Hatchepsout, r. de 1479 à 1458 av. J.-C.) ou, plus tôt, la reine Néférousobek, r. c. de 1767 à 1759 av. J.-C.).

Isis Nursing Horus
Isis allaitant Horus
Georges Perrot and Charles Chipiez (1883) (Public Domain)

L'historien Thompson écrit : "L'Égypte traitait ses femmes mieux que toutes les autres grandes civilisations du monde antique. Les Égyptiens pensaient que la joie et le bonheur étaient des objectifs légitimes de la vie et considéraient le foyer et la famille comme la principale source de bonheur". En raison de cette croyance, les femmes jouissaient d'un plus grand prestige en Égypte que dans n'importe quelle autre culture du monde antique.

Si l'homme était considéré comme le chef de la maison, la femme était le chef du foyer. Elle élevait les enfants des deux sexes jusqu'à ce que, à l'âge de quatre ou cinq ans, les garçons soient confiés aux soins et à la tutelle de leur père pour apprendre leur métier (ou aller à l'école si la profession du père était celle d'un scribe, d'un prêtre ou d'un médecin). Les filles restaient sous la tutelle de leur mère, apprenant à tenir une maison, jusqu'à ce qu'elles ne se marient. Les femmes pouvaient également être scribes, prêtres ou médecins, mais cela n'était pas courant car l'éducation était coûteuse et la tradition voulait que le fils suive la profession du père, et non celle de la fille. Le mariage était l'état commun des Égyptiens après la puberté, et un homme ou une femme célibataire était considéré comme anormal.

Les classes supérieures, ou nobles, vivaient dans des maisons plus ornées et possédaient de plus grandes richesses matérielles, mais semblent avoir suivi les mêmes préceptes que ceux qui se trouvaient plus bas dans la hiérarchie sociale. Tous les Égyptiens aimaient jouer à des jeux, comme le senet (un jeu de société populaire depuis la période prédynastique en Égypte, vers 6000-3150 av. J.-C.), mais seuls ceux qui avaient les moyens pouvaient s'offrir un plateau de jeu de qualité. Cela ne semblait pas empêcher les plus pauvres de jouer à ce jeu, mais ils jouaient simplement avec un plateau moins orné.

Game of Senet
Jeu de Senet
Tjflex2 (CC BY-NC-ND)

La noblesse et la classe supérieure appréciaient les combats de lutte et les courses, ainsi que d'autres activités sportives telles que la chasse, le tir à l'arc et la navigation, mais tous les Égyptiens en profitaient dans la mesure de leurs moyens (à l'exception de la chasse aux grands animaux, qui était réservée au souverain et à ceux qu'il désignait). Les banquets étaient un loisir réservé à la classe supérieure, mais les classes inférieures pouvaient se divertir de la même manière (bien que moins somptueuse) lors des nombreuses fêtes religieuses qui se déroulaient tout au long de l'année.

Sports et loisirs

La natation et l'aviron étaient extrêmement populaires dans toutes les classes. L'écrivain romain Sénèque observa des Égyptiens ordinaires en train de faire du sport sur le Nil et décrivit la scène :

Les gens embarquent sur de petits bateaux, à deux par bateau, et l'un rame tandis que l'autre écope l'eau. Ils sont ensuite violemment ballottés dans les rapides déchaînés. Enfin, ils atteignent les chenaux les plus étroits... et, emportés par toute la force du fleuve, ils contrôlent à la main le bateau qui se précipite et plongent la tête en bas, à la grande terreur des spectateurs. On croirait tristement qu'ils sont maintenant noyés et submergés par une telle masse d'eau quand, loin de l'endroit où ils sont tombés, ils jaillissent comme d'une catapulte, toujours en naviguant, et la vague qui se retire ne les submerge pas, mais les emporte sur des eaux plus calmes. (Nardo, 18)

La natation était un élément important de la culture égyptienne et les enfants apprenaient à nager dès leur plus jeune âge. Les sports nautiques jouaient un rôle important dans les divertissements des Égyptiens, le Nil étant un aspect majeur de leur vie quotidienne. Les joutes nautiques, au cours desquelles deux petits bateaux, chacun avec un ou deux rameurs et un jouteur, s'affrontaient, semblent avoir été très populaires. Le rameur (ou les rameurs) dans le bateau cherchait à manœuvrer stratégiquement tandis que le combattant essayait de faire tomber son adversaire de l'embarcation. Mais ils s'adonnaient aussi à des jeux qui n'avaient rien à voir avec la rivière et qui s'apparentaient aux jeux modernes de la balle au pied et du handball.

Egyptian Hunting in the Marshes
Chasse Égyptienne dans les marais
Jan van der Crabben (CC BY-NC-SA)

Les Égyptiens accordaient une grande importance aux jardins et aux simples ornements de la maison. Un jardin était important pour la subsistance, mais il procurait aussi le plaisir de s'occuper de sa propre récolte. Les ouvriers agricoles ne travaillaient jamais leur propre récolte et leur jardin individuel était donc un lieu de fierté, car il produisait quelque chose de leur cru, à partir de leur propre sol. Ce sol, encore une fois, serait leur demeure éternelle après qu'ils eurent quitté leur corps et avaitt donc une très grande valeur à leurs yeux. Une inscription tombale datant de 1400 avant notre ère dit : "Que je marche chaque jour sur les rives de l'eau, que mon âme repose sur les branches des arbres que j'ai plantés, que je me rafraîchisse à l'ombre de mon sycomore", en référence à l'aspect éternel de l'environnement quotidien de chaque Égyptien. Après la mort, on pouvait encore profiter de son propre sycomore, de sa propre promenade quotidienne au bord de l'eau, dans une terre éternelle de paix accordée aux Égyptiens par les dieux qu'ils vénéraient avec gratitude.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2013, janvier 13). Culture de l'Égypte Ancienne [Ancient Egyptian Culture]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10649/culture-de-legypte-ancienne/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Culture de l'Égypte Ancienne." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 13, 2013. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10649/culture-de-legypte-ancienne/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Culture de l'Égypte Ancienne." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 13 janv. 2013. Web. 20 avril 2024.

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