Les Upanishads comptent parmi les œuvres philosophiques et religieuses les plus connues au monde, et aussi parmi les plus anciennes, car on estime que les premiers textes furent composés entre 800 et 500 av. J.-C. Ces œuvres sont des dialogues philosophiques portant sur les concepts exprimés par les Védas, les écritures centrales de l’Hindouisme. La forme de la foi des adeptes de l’Hindouisme est le Sanatan Dharma, qui signifie "Ordre éternel" ou "Voie éternelle", et cet ordre est considéré comme révélé à travers les Védas, dont les concepts sont réputés être une connaissance directe transmise par Dieu.
Le mot Veda signifie "connaissance", et l’on croit que les quatre Védas contiennent la connaissance essentielle de l’univers, ainsi que la manière dont un individu doit y vivre. Le terme Upanishad signifie "s’asseoir tout près", comme si l’on s’approchait pour écouter une instruction importante. Les Védas présentent les grandes lignes du fonctionnement de l’univers et de la façon dont l'individu doit y répondre. Les Upanishads donnent des instructions sur les détails de la réponse d'un individu.
Les Upanishads sont appelées Vedanta ("fin des Védas"), car elles complètent la révélation sacrée reçue par les sages à un moment dans le passé. Les Védas sont considérés comme des Shruti ("ce qui est entendu") en ce sens qu’ils furent reçus par les sages dans un état de profonde méditation, directement de Dieu. Ils furent ensuite préservés par tradition orale jusqu’à ce qu’ils n'aient été mis par écrit entre environ 1500 et 500 av. J.-C. Les Upanishads sont également considérées par les Hindous orthodoxes comme des Shruti, car la sagesse et la perception qu’elles contiennent semblent trop profondes pour provenir de l’esprit humain. Il existe entre 180 et 200 Upanishads au total, mais les plus connues sont les 13 intégrées dans les textes des Védas.
Védas & Upanishads
Les quatre Védas furent transmis de génération en génération jusqu’à ce qu’ils n'aient été mis par écrit pendant la Période védique, entre environ 1500 et 500 av. J-C., en Inde. On pense généralement que ces concepts sont originaires d’Asie centrale et qu’ils arrivèrent en Inde avec la migration indo-aryenne vers 3000 av. J.-C. (cela est cependant contesté par certains chercheurs). Bien que certaines écoles de pensée affirment qu’il existe cinq Védas, le consensus académique en retient quatre:
- Rig Veda
- Sama Veda
- Yajur Veda
- Atharva Veda
Les 13 Upanishads les plus connues sont intégrées dans les textes de chacun de ces Védas, en réponse aux concepts particuliers que chacun exprime. Les 13 Upanishads sont:
- Brihadaranyaka Upanishad
- Chandogya Upanishad
- Taittiriya Upanishad
- Aitareya Upanishad
- Kausitaki Upanishad
- Kena Upanishad
- Katha Upanishad
- Isha Upanishad
- Svetasvatara Upanishad
- Mundaka Upanishad
- Prashna Upanishad
- Maitri Upanishad
- Mandukya Upanishad
La composition des six premières (de Brihadaranyaka à Kena) est datée entre environ 800 et 500 av. J.-C., tandis que les sept dernières (de Katha à Mandukya) datent d’après 500 av. J.-C. jusqu’au Ier siècle ap. J.-C. Ces œuvres ont la forme de dialogues philosophiques narratifs dans lesquels un individu en recherche s’adresse à un maître pour recevoir un enseignement spirituel. Cet individu peut n’être pas toujours conscient de sa quête de vérité, et dans certaines Upanishads, une voix désincarnée s’adresse directement à un auditoire qui devient alors l’interlocuteur du narrateur dans le dialogue, soit, en d’autres termes, celui qui est en recherche.
Le but de ces œuvres est d’engager directement les gens dans un discours spirituel afin d’éveiller leur conscience et de les aider à atteindre l’objectif de la réalisation de soi. Les Upanishads sont issues du système philosophique et religieux du Brahmanisme, qui soutenait que le créateur de l’univers, et l’univers lui-même, était une Âme Suprême appelée Brahman. La majesté et la puissance de Brahman étaient trop grandes pour être appréhendées par les êtres humains, c’est pourquoi Il se manifestait aux hommes à travers des avatars prenant la forme des dieux hindous tels que Brahma, Vishnou, Shiva et bien d’autres.
Les êtres humains pouvaient reconnaître dans ces dieux la nature intrinsèque de Brahman mais, afin d’en faire l’expérience directe, ils étaient encouragés à rechercher une relation avec leur soi supérieur, l’Atman, qui représentait l’étincelle du Divin que chaque individu porte en lui. Le but de la vie dès lors, était de s’acquitter des responsabilités pour lesquelles on avait été envoyé sur terre, en reconnaissant son devoir (dharma) et en l’accomplissant par l’action juste (karma), tout en travaillant à la réalisation de soi et à la libération (moksha), ce qui affranchissait l'individu du cycle des renaissances et de la mort (samsara).
La réalisation de soi s’atteint par la compréhension de la phrase Tat Tvam Asi ("Tu es Cela"), signifiant que l’on est déjà ce que l’on souhaite devenir. L'on a seulement à le réaliser. Chaque individu porte déjà en lui l’étincelle divine, en prendre conscience le relie à Dieu et aux autres êtres humains. Cette compréhension de l’existence humaine est à base du système de croyance du Sanatan Dharma, et les Upanishads suggèrent comment vivre au mieux cette compréhension.
Résumé & Commentaire
Les 13 Upanishads suivantes sont présentées dans l’ordre dans lequel on pense qu’elles furent composées. Il n’y a pas de continuité narrative directe de la première à la dernière, toutes abordent les mêmes concepts fondamentaux, mais simplement sous des angles différents.
Brihadaranyaka Upanishad: la plus ancienne des Upanishads, elle est intégrée au Yajur Veda. Son nom signifie en gros "Grand Enseignement de la Forêt", et elle est généralement attribuée, bien que cela soit contesté, au sage Yajnavalkya (VIIIe siècle av. J.-C.). Elle commence par la création de l’univers par le dieu Prajapati, identifié plus tard comme un avatar de Brahman. L’Atman, en tant que Soi supérieur, l’immortalité de l’âme, l’illusion de la dualité et l’unité essentielle de toute réalité, sont discutés et expliqués à travers l’analogie du sel dans l’eau:
Tout comme un morceau de sel jeté dans l’eau s’y dissout et ne peut plus en être retiré bien que partout où l’on goûte l’eau elle soit salée, de même, le soi séparé se dissout dans la mer de la conscience pure, infinie et immortelle. La séparation naît de l’identification du Soi au corps, qui est composé d’éléments; lorsque cette identification physique se dissout, il ne peut plus y avoir de soi séparé. (4.12)
La Brihadaranyaka Upanishad est parmi les plus célèbres, non seulement parce qu’elle établit le concept de libération du cycle des renaissances et de la mort, et l’union de l’Atman avec Brahman, mais aussi du fait de son utilisation par le poète T.S. Eliot (1888-1965) dans son chef-d’œuvre La Terre Vaine.
Chandogya Upanishad: intégrée au Sama Veda, elle est considérée aussi ancienne que la Brihadaranyaka, bien que sa date de composition soit inconnue. Le texte reprend certains contenus de la Brihadaranyaka, mais sous forme métrique ce qui donne à cette Upanishad son nom, dérivé de Chanda (mètre poétique). Les récits développent davantage le concept d’Atman-Brahman, l’importance de l’action juste conforme au devoir de l'individu, et la manière dont fonctionne la connexion Atman-Brahman.
Cela est expliqué comme il est bien connu, dans L’Histoire de Svetaketu. Le personnage rentre chez lui après douze ans d’études, fier de son savoir, et est accueilli par son père Uddalaka. Celui-ci lui demande s’il a appris "la sagesse spirituelle qui permet d’entendre l’inouï, de penser l’impensé et de connaître l’inconnu" (6.1.3). Svetaketu n’a aucune idée de ce dont il s’agit, et Uddalaka le guide alors à travers différentes leçons sur l’unité, montrant comment on peut connaître la forme sous-jacente de toute argile à partir d’un seul morceau d’argile, ou de tout fer à partir d’un seul morceau de fer. Le singulier est informé par le collectif. Chaque vase d’argile, apparemment distinct, participe à la totalité de la substance de l’argile. Uddalaka poursuit avec d’autres exemples jusqu’à une discussion sur l’individu, l’Atman, et Brahman, menant enfin son fils à la prise de conscience de Tat Tvam Asi et de l’unité de toute existence.
Taittiriya Upanishad: intégrée au Yajur Veda, elle est également considérée comme l’une des Upanishads les plus anciennes. Le nom pourrait provenir de son auteur présumé, le sage Taittiri, mais cela est contesté. L’ouvrage commence par des bénédictions louant Brahman, "source de toute puissance", et le vœu de dire la vérité et de suivre la loi, avant d’affirmer l’engagement à apprendre les Védas et à demander à la Divinité la lumière de la sagesse pour illuminer sa vie et conduire à l’unité avec la Réalité Ultime. Le texte poursuit sur le thème de l’unité et du rituel approprié jusqu’à sa conclusion, louant la prise de conscience que la dualité est une illusion et que chacun fait partie de Dieu et des autres.
Aitareya Upanishad: intégrée au Rig Veda, l’Aitareya reprend un certain nombre de thèmes abordés dans les deux premières Upanishads, mais d’une manière légèrement différente. L’exemple le plus notable est la discussion sur les Cinq Feux du cycle de l’existence humaine: lorsqu’une personne meurt, elle est incinérée (premier feu), elle voyage alors sous forme de fumée vers l’autre monde où elle entre dans les nuages d’orage (deuxième feu), puis tombe sur la terre sous forme de pluie (troisième feu), devient de la nourriture consommée par un homme (quatrième feu), puis du sperme qui pénètre dans une femme (cinquième feu) pour enfin se développer en fœtus. L’Aitareya souligne que ce fœtus est l’Atman de ses parents, qui leur garantit l’immortalité après sa naissance et sa maturité, dans la mesure où ils seront rappelés en lui, mais aussi à travers l’expérience de l’amour inconditionnel. En d'autres termes, les enfants et la vie de famille peuvent offrir à chacun les moyens de prendre conscience de sa connexion à Dieu.
Kausitaki Upanishad: également intégrée dans le Rig Veda, cette Upanishad reprend elle aussi des thèmes déjà abordés ailleurs, mais se concentre sur l’unité de l’existence, en insistant sur l’illusion de l’individualité qui conduit les gens à se sentir séparés les uns des autres et isolés de Dieu et du monde qui les entoure. Ce concept est résumé dans la formule: "Qui es-tu ?", et la réponse: "Je suis toi" (1.2). L’ouvrage se termine par un chant sur l’importance de connaître la forme sous-jacente de l’existence et de ne pas se fier aux apparences superficielles pour définir ce que l’on croit être vrai dans la vie.
Kena Upanishad: intégrée au Sama Veda, la Kena développe des thèmes issus de la Kausitaki et d'autres Upanishads, en mettant l'accent sur l'épistémologie et la connaissance de soi. La Kena rejette l'idée que la vérité spirituelle puisse être atteinte par la seule quête intellectuelle, affirmant que l'on ne peut comprendre Brahman que par la connaissance de soi, à travers un travail personnel et spirituel, et non par l'expérience d'autrui ou par les mots contenus dans les livres. Ce concept fondamental est résumé dans les vers suivants:
Il n'existe qu'une seule manière de connaître le Soi, c'est de le réaliser soi-même. Les ignorants pensent que le Soi peut être connu par l'intellect, mais les illuminés savent qu'il est au-delà de la dualité du connaissant et du connu. (2.3)
Les recherches intellectuelles mènent à des fins intellectuelles; la vérité spirituelle ne peut être saisie à travers le travail des autres, mais seulement par ses propres efforts.
Katha Upanishad: intégrée au Yajur Veda, la Katha est une autre des Upanishads les plus connues, contenant la phrase utilisée par l'auteur britannique Somerset Maugham (1874-1965) pour inspirer son roman à succès de 1944, Le Fil du Rasoir ("le chemin du salut est étroit et difficile comme le fil du rasoir"). La Katha insiste sur l'importance de vivre dans le présent sans se soucier du passé ou du futur (ce que le philosophe Ram Dass a formulé par "Sois ici maintenant"), l'examen et l'explication de l'Atman et sa relation à l'âme/esprit d'un individu (dans la parabole du char), le concept de moksha, la vitalité des Védas et, surtout, la réalisation de soi, illustrée dans le conte de Nachiketa et Yama, Dieu de la Mort.
Dans cette histoire, le jeune Nachiketa et son père se disputent, et celui-ci, furieux, lui ordonne d'aller à la mort. Obéissant à la volonté de son père, Nachiketa s'exécute, mais il n'y a personne lorsqu'il arrive dans l'au-delà. Nachiketa attend trois jours devant la porte de la mort jusqu'à ce que Yama revienne, s'excuse de l'avoir fait attendre et lui offre trois vœux pour compenser sa piètre hospitalité. Le garçon demande à pouvoir retourner sain et sauf auprès de son père, à apprendre le sacrifice du feu qui confère l'immortalité et, surtout, à savoir ce qui se passe après la mort. Yama accepte le premier vœu mais refuse le dernier, offrant à Nachiketa tout autre chose, mais le garçon refuse. Le refus initial de Yama s'avère être une épreuve, et il est satisfait que Nachiketa n'ait pas été tenté par les plaisirs mondains ni été détourné de sa quête de la vérité. Yama révèle alors à Nachiketa le secret de la vie: il n'y a pas de mort car l'âme est immortelle, et il n'y a pas de soi séparé car tout est un. Personne n'est jamais vraiment seul, rien n'est jamais définitivement perdu, et chacun finalement retournera à Dieu.
Isha Upanishad: intégrée au Yajur Veda, l'Isha met fortement l'accent sur l'unité et l'illusion de la dualité, tout en soulignant l'importance d'accomplir son karma conformément à son dharma. L'idée principale de ce texte est de reconnaître l'unité de toute existence et la folie de croire que l'on est seul au monde. Ce concept est parfaitement exprimé dans ce passage du verset 1.6.
Ceux qui voient toutes les créatures en eux-mêmes
Et eux-mêmes en toutes les créatures ne connaissent pas la peur.
Ceux qui voient toutes les créatures en eux-mêmes
Et eux-mêmes en toutes les créatures ne connaissent pas la tristesse.
Comment la multiplicité de la vie
Pourrait-elle égarer celui qui en voit l’unité?
En reconnaissant l’unité essentielle de l’existence, on se libère de la peur, de la tristesse, de la solitude, de l’amertume et d’autres émotions négatives. Une fois libéré, il devient plus facile de se concentrer sur la réalisation de soi.
Svetasvatara Upanishad: intégrée au Yajur Veda, la Svetasvatara a manifestement été écrite par plusieurs auteurs à différentes époques, tout en conservant une vision cohérente centrée sur la Cause Première. Dans quelques unes de ses premières lignes, elle pose les questions suivantes:
Quelle est la cause du cosmos? Est-ce Brahman? D'où venons-nous? De quoi vivons-nous? Où trouverons-nous enfin la paix? Quelle puissance régit la dualité du plaisir et de la douleur qui nous anime? (1.1)
L’ouvrage poursuit en discutant de la relation entre l’Atman et Brahman et de l’importance de l’autodiscipline comme moyen d’atteindre la réalisation de soi.
Mundaka Upanishad: intégrée à l’Atharva Veda, cette Upanishad se concentre sur la connaissance spirituelle personnelle, considérée comme supérieure à la connaissance intellectuelle ou expérimentale. Comme dans les autres Upanishads, l’accent est mis sur ce qui se trouve sous la surface du monde perceptible. Le texte distingue la connaissance supérieure de la connaissance inférieure, la "connaissance supérieure" étant définie comme la réalisation de soi, et la "connaissance inférieure" comme toute information provenant d’une source extérieure, même des Védas. Cela est clairement exprimé dans les versets suivants:
La connaissance est double, supérieure et inférieure.
L’étude des Védas, la linguistique,
Les rituels, l’astronomie et tous les arts
Peuvent être qualifiés de connaissance inférieure. La supérieure
Est celle qui mène à la réalisation du Soi. (1.3)
La connaissance inférieure a sa place dans la vie de l'individu, mais elle ne doit pas être confondue avec le but existentiel de la réalisation de soi et de l’union avec le Divin. Le Mundaka est l’une des Upanishads les plus populaires pour son insistance sur l’effort individuel nécessaire à la compréhension spirituelle qu’il n’existe pas d’individu isolé dès lors que l’on prend conscience que chacun est lié au niveau le plus fondamental, et que nous sommes tous sur exactement le même chemin.
Prashna Upanishad: intégrée à l’Atharva Veda, la Prashna s’intéresse à la nature existentielle de la condition humaine, en commençant par une discussion sur l’origine de la vie et en poursuivant par des réflexions sur l’immortalité, tout en abordant des sujets tels que ce qui constitue la "vie" et la nature de la méditation/sagesse. Elle met finalement l’accent sur la dévotion comme moyen de se libérer du cycle des renaissances et de la mort, comme l’exprime le passage suivant :
Puissions-nous n’entendre que ce qui est bon pour tous.
Puissions-nous ne voir que ce qui est bon pour tous.
Puissions-nous te servir, Seigneur d’Amour, toute notre vie.
Puissions-nous être utilisés pour répandre ta paix sur la terre. (1.1.)
Ce concept de dévotion désintéressée envers la divinité devait inspirer le mouvement Bhakti ("dévotion") au Moyen Âge, qui serait plus tard ravivé sous la forme du mouvement Hare Krishna d’aujourd’hui. Ces deux mouvements mettaient l’accent sur une dévotion totale à Dieu comme moyen de se connecter pleinement à l’impulsion divine de l’Univers.
Maitri Upanishad: intégrée au Yajur Veda, également connue sous le nom de Maitrayaniya Upanishad, cette œuvre se concentre sur la constitution de l’âme, les différentes causes de la souffrance humaine, et la libération de cette souffrance par la réalisation de soi. L’un des passages les plus célèbres met en garde contre le danger de se contenter d’adorer ce que l’on perçoit (ou que l’on nous a dit être) des dieux, au lieu de chercher Dieu pour soi-même. Se contenter d’une expérience "religieuse" plutôt que d’une expérience "spirituelle" prive l’individu de la possibilité d’une véritable relation avec le Divin, laquelle ne peut être atteinte que par l’effort individuel.
Mandukya Upanishad: intégrée dans l’Atharva Veda, cette œuvre traite de la signification spirituelle de la syllabe sacrée Om, considérée comme l’expression du soi et de l’unité essentielle de toutes choses. L’ouvrage commence par ces lignes: "Om représente la réalité suprême. C’est un symbole de ce qui fut, de ce qui est et de ce qui sera. Om représente aussi ce qui se trouve au-delà du passé, du présent et du futur" (1.1). La Mandukya discute également des Quatre États de Conscience – la Veille, le Rêve, le Sommeil Profond et l’État de Conscience pure – soulignant que la conscience pure est la forme sous-jacente aux trois autres. Cette prise de conscience peut être réalisée en se concentrant vers l’intérieur, sur l’amélioration de soi et sur des exercices spirituels qui libèrent l’esprit des distractions extérieures et de l’illusion.
Conclusion
Ce qui précède n’est qu’un résumé succinct de quelques uns des concepts abordés par les Upanishads, chaque ouvrage superposant ses dialogues aux autres pour encourager un engagement de plus en plus profond avec le texte. La prise de conscience par Svetaketu de sa propre nature divine, que douze années d’éducation religieuse n’avaient pu lui enseigner, n’est qu’une illustration du concept de Tat Tvam Asi dans la Chandogya Upanishad, tout comme le dialogue de Nachiketa avec le Dieu de la Mort n’est qu’un échange parmi d’autres dans la Katha Upanishad.
On pourrait imaginer consacrer sa vie à l’étude des Upanishads, et faisant cela, on peut penser passer d’un état d’obscurité et d’isolement spirituels à la réalisation que l’on n’a jamais été seul, car la véritable étincelle du Divin réside en chaque âme. Écrivains, philosophes, chercheurs, artistes, poètes et d’innombrables autres à travers le monde répondirent à ces treize œuvres depuis leur première traduction du sanskrit à partir du XVIIe siècle. Depuis lors, leur influence n’a cessé de croître et elles sont aujourd’hui reconnues comme parmi les plus grandes œuvres spirituelles jamais composées.