Silphium

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Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 10 juillet 2023
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Coin from Cyrene Showing Silphium Plant (by Osama Shukir Muhammed Amin, Copyright)
Pièce de Cyrène avec Silphium
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Le silphium ou Silphion (également connu sous le nom de laser chez les Romains) était une plante non cultivée qui poussait à Cyrène, en Afrique du Nord (aujourd'hui Shahhat, en Libye) et qui devint la culture commerciale de la région de Cyrénaïque entre environ 631 avant notre ère et le 1er siècle de notre ère, époque à laquelle, selon Pline l'Ancien, elle s'est éteinte. Sa disparition est considérée comme la première extinction d'espèce enregistrée dans l'histoire.

La plante poussait à l'état sauvage sur une étroite bande de terre en Cyrénaïque (la région entourant Cyrène) censée mesurer environ 201 kilomètres sur 40 kilomètres, dans les environs de la ville d'Euesperides (Gorvett, 2). Selon Strabon (de 64 av. J.-C. à 24 av. J.-C.), la plante faillit être détruite par une invasion barbare - bien qu'il n'identifie pas les envahisseurs et ne donne pas de date - mais les chercheurs modernes, suivant le rapport de Pline l'Ancien (23-79 av. J.-C.) du 1er siècle de notre ère, pensent que son extinction serait due à la surexploitation et au surpâturage.

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Selon Pline, "De notre temps on n'a pu en découvrir qu'un seul pied, qui a été envoyé à l'empereur Néron." (Histoire naturelle, 19:15, Remacle). En son temps, cependant, le silphium était si abondant qu'il devint le principal produit d'exportation de Cyrène pendant des siècles. Sa valeur était telle que sa vente fit passer la ville d'une petite colonie sur la côte de la Libye à l'une des plus riches de la Méditerranée.

La plante était utilisée comme assaisonnement, comme aromate, comme antiseptique, comme analgésique et constituait une forme populaire de contrôle des naissances. En fait, le silphium semble avoir été considéré comme un remède universel et, selon Pline, il était vendu pour son poids en argent. Pline souligne la valeur du silphium en notant qu'en plus de l'or et de l'argent, Jules César retira 1 500 livres de résine de Silphium du trésor public pour l'aider à payer sa guerre civile contre Pompée le Grand.

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Bien que la plante ait été soigneusement décrite par Théophraste et que son image apparaisse sur les pièces de monnaie de Cyrène, elle n'a pas été identifiée avec certitude.

La description la plus complète de la plante provient de Théophraste (de 371 à 287 av. J.-C.), le père de la botanique et ami d'Aristote (de 384 à 322 av. J.-C.), dans son Enquête sur les plantes, chapitres 3.1.7, 3.2.1 et 6.3.2-6.3.5, où il est fait référence au silphium, le nom grec de la plante. Les Romains la connaissaient sous le nom de laser et sa résine sous le nom de laserpicium, comme il apparaît dans le livre de cuisine romain du Ve siècle de notre ère, l'Apicius. Il pourrait s'agir d'une espèce du genre Ferula, mais cela n'est pas clair.

Bien que la plante ait été soigneusement décrite par Théophraste et que son image apparaisse sur les pièces de monnaie de Cyrène, elle n'a pas été identifiée avec certitude. On pense qu'elle était comparable au fenouil et qu'il s'agissait peut-être d'un hybride. La plante ne poussait qu'à l'état sauvage et ne pouvait être cultivée. Une fois les ressources de son habitat naturel épuisées, elle disparut donc. Les affirmations modernes selon lesquelles le silphium pousserait encore dans diverses régions du monde (comme les récentes affirmations concernant une plante similaire en Turquie) sont régulièrement contestées et démenties, bien que les chercheurs continuent d'espérer qu'il pousse encore quelque part dans la région de l'ancienne Cyrénaïque.

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Fondation et expansion de Cyrène

Cyrène avait été fondée en tant que colonie de l'île grecque de Théra (l'actuelle Santorin) en 631 avant notre ère. Selon la légende, l'oracle de Delphes aurait demandé aux Théréens d'envoyer une expédition pour coloniser la région côtière de la Libye afin de résoudre leur problème de surpopulation. L'expédition débarqua d'abord sur l'île de Platée, puis dans la région du continent connue sous le nom d'Asilis (également appelée Aziris). Selon Hérodote (c. 484-425/413 av. J.-C.), c'est là que le silphium poussait à l'état sauvage et était utilisé par les tribus autochtones des environs:

Les Giligammes touchent aux Adyrmachides : ils habitent le pays qui est vers l'occident jusqu'à l'île Aphrodisias. Dans cet intervalle est l'île de Platée, où les Cyrénéens envoyèrent une colonie. Aziris, où ils s'établirent aussi, est sur le continent, ainsi que le port de Ménélas. C'est là qu'on commence à trouver le silphium. Le pays où croît cette plante s'étend dans l'île de Platée jusqu'à l'embouchure de la Syrte.

(Livre IV. 169, trad. Larcher, Remacle)

Hérodote note également que "Il naît outre cela, dans le Silphium, des belettes." et que la région était connue pour sa faune abondante (Livre IV. 192), ce qui laisse supposer qu'il s'agissait de terres non cultivées (ce qui concorde avec les conclusions de Théophraste).

Archaeological Site of Cyrene
Site archéologique de Cyrène
Giovanni Boccardi / UNESCO (CC BY-SA)

La ville se développa sous les trois premiers rois de la dynastie Battiade :

  • Battos Ier - r. v. 631 à v. 599 av. J.-C.
  • Arcésilas Ier - r. v. 599 à v. 583 av. J.-C.
  • Battos II (le Prospère) - r. v. 583 à v. 560 av. J.-C.

Le commerce fut établi sous Battos Ier, développé sous Arcésilas Ier, et l'économie était en plein essor à l'époque de Battos II, le silphium étant la principale culture. Dans l'ensemble, la terre était si fertile que la saison des récoltes durait huit mois et produisait des céréales, des légumes et d'autres produits cultivés. Hérodote commente:

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La Cyrénaïque est le pays le plus élevé de cette partie de la Libye habitée par les nomades. Il y a trois saisons admirables pour la récolte : on commence la moisson et la vendange sur les bords de la mer ; on passe ensuite au milieu du pays, qu'on appelle les Bunes (collines) : le blé et le raisin sont alors mûrs, et ne demandent qu'à être recueillis. Pendant qu'on fait la récolte du milieu des terres, ils viennent aussi en maturité dans les endroits les plus reculés, et veulent être moissonnés et vendangés. On a par conséquent mangé les premiers grains, et l'on a bu les premiers vins, lorsque la dernière récolte arrive. Ces récoltes occupent les Cyrénéens huit mois de l'année.

(Livre IV. 199, trad Larcher, Remacle)

Ces cultures, ainsi que le silphium non cultivé que les indigènes avaient introduit chez les Cyrénéens, devinrent la principale source de revenus de la ville, encourageant le développement urbain et, finalement, l'établissement de la Pentapole ("cinq villes") de Cyrénaïque:

  • Cyrène (moderne Shahhat)
  • Barqa (aujourd'hui Al-Marj)
  • Euesperides (aujourd'hui Benghazi)
  • Apollonia (le port de Cyrène, aujourd'hui Marsa Susah)
  • Taucheira (aujourd'hui Tukrah)

Battos II invita des Grecs du Péloponnèse, de Crète et d'autres régions à rejoindre la colonie, augmentant ainsi la population et la main-d'œuvre pour la récolte du silphium. À l'époque du quatrième roi de la dynastie des Battiades, Arcésilas II (le Dur, r. v. 560 à v. 550 av. J.-C.), Cyrène et les autres villes étaient fabuleusement riches.

Aspect, récolte et utilisation

Pline l'Ancien donne l'origine du silphium dans un passage de son Histoire naturelle:

Nous lisons, dans les auteurs grecs les plus accrédités, que cette plante naquit dans les environs des jardins des Hespérides et de la grande Syrte, à la suite d'une pluie poisseuse qui humecta soudainement la terre, sept années avant la fondation de la ville de Cyrène, fondation qui eut lieu l'an de Rome 143 ; que la vertu de cette pluie se fit sentir en Afrique dans un espace de quatre mille stades ; que là venait d'ordinaire le laserpitium, plante sauvage, rebelle, et qui, si on la cultivait, fuyait dans les déserts.

(19:15, trad. E, Littré, collection des Auteurs latins de Nisard, Paris, Firmin-Didot (1855))

Le silphium semble n'avoir poussé que dans la région de la Cyrénaïque, avoir résisté à la culture et s'être cantonné aux zones non développées autour d'Euesperides. Théophraste décrit la plante:

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Le silphium a une racine épaisse et abondante; sa tige est semblable à la férule et presque aussi épaisse; la feuille, qu'on appelle inaspeton, est semblable au céleri; elle a un fruit large, qui ressemble pour ainsi dire à une feuille, et qu'on appelle phyllon. La tige ne dure qu'un an, comme celle de la férule... la racine a une écorce noire qui s'enlève... La plante se rencontre sur une grande étendue de la Libye, sur une distance, dit-on, de plus de quatre mille stades, mais elle est plus abondante près de la Syrte, à partir des îles Euspérides. Elle a la particularité d'éviter les terrains cultivés et, lorsque ceux-ci sont mis en culture et apprivoisés, elle se retire, montrant ainsi qu'elle n'a pas besoin d'être soignée, mais qu'elle est sauvage.

(6.3.2)

Il note également que la feuille est de couleur dorée et que la récolte de la plante est strictement contrôlée:

Ils ont des règlements, comme ceux utilisés dans les mines, pour couper la racine, conformément auxquels ils fixent soigneusement la quantité appropriée à couper, en tenant compte des coupes précédentes et de l'approvisionnement de la plante. En effet, il n'est pas permis de mal couper ni de couper plus que la quantité prévue, car si le jus est gardé et n'est pas utilisé, il se détériore et se décompose. Lorsqu'ils l'acheminent vers le Pirée [le port d'Athènes], ils le traitent de la manière suivante : après l'avoir mis dans des récipients et y avoir mélangé de la farine, ils l'agitent pendant un temps considérable, ce qui lui donne sa couleur, et ce traitement fait qu'il se conserve ensuite sans se décomposer.

(6.3.2)

Les utilisations de la plante semblent avoir été illimitées. Elle aromatise les aliments mais sert aussi à fabriquer des parfums. Les racines étaient consommées fraîches, parfois trempées dans du vinaigre, mais elles étaient aussi rôties ou bouillies et produisaient un jus aromatique. C'était un contraceptif, un diurétique, un analgésique, et on disait qu'il faisait non seulement grossir les moutons qui le broutaient, mais qu'il "rendait leur chair merveilleusement délicieuse" (Théophraste, 6.3.2).

Weighing and Loading of Silphium at Cyrene
Pesage et chargement du Silphium à Cyrène
Daderot (Public Domain)

Une fois que l'on comprit que le silphium enrichissait le goût et la qualité de la viande de mouton, les moutons (et d'autres animaux d'élevage) furent conduits dans les champs pour brouter la plante:

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Ils en nourrissaient le bétail; au début, cela les purgeait, mais par la suite, ils devenaient gras, la chair étant améliorée en goût dans une mesure des plus surprenantes. Après la chute de la feuille, les gens avaient l'habitude de manger la tige, soit rôtie, soit bouillie; à cause des effets drastiques de ce régime, le corps était purgé pendant les quarante premiers jours, toutes les humeurs vicieuses étant éliminées de manière efficace.

(Pline, 19:15)

Le soulagement des "humeurs vicieuses" qui rendaient malade n'était toutefois qu'un des avantages du silphium qui pouvait également être utilisé pour soigner les morsures de chien, guérir la toux, soulager les muscles tendus, calmer les indigestions, éliminer les verrues et servir de contraceptif.

Contraceptif et symbole du cœur

La réputation du silphium en tant que contraceptif (ou, éventuellement, abortif) n'est pas due à Pline ou à Théophraste, mais à d'autres auteurs grecs et romains, dont le poète Catulle (84-54 av. J.-C.), l'écrivain voyageur Pausanias (110-180 av. J.-C.) et les médecins Dioscoride (le père de la pharmacognosie, l. 1er siècle av. J.-C.) et Soranos d'Éphèse (1er siècle av. J.-C.), pour ne citer qu'eux. Soranos, dans sa Gynécologie, suggère de prendre chaque mois du silphium de la taille d'un pois chiche dissous dans de l'eau pour prévenir la conception. Pausanias raconte que les Dioscures (Castor et Pollux) visitèrent la maison d'une jeune fille et que, le lendemain, "cette jeune fille et tous ses vêtements de fille avaient disparu, et l'on trouva dans la chambre des images des Dioscures, une table et du silphium dessus" (3.16), ce qui suggère que le silphium avait été utilisé comme contraceptif. La référence de Catulle est plus vague (dans Carmen 7) mais suggère toujours une association entre le silphium et les rapports sexuels.

Silphium Seed on Silver Drachma
Graine de Silphium sur drachme en argent
Münzkabinett der Staatlichen Museen (Public Domain)

Contrairement à ce qu'affirment de nombreuses vidéos et articles sur Internet, le silphium ne semble pas avoir été le contraceptif le plus efficace et le plus recherché, car il est mentionné par Dioscoride et Soranos avec beaucoup d'autres (dont le palmier dattier, les figues, la myrrhe, la racine de panax, la pennyroyal, l'écorce de grenade, la rue), sans distinction aucune. La popularité du silphium semble avoir été due à sa réputation de remède et d'aromate, bien plus qu'à un quelconque rapport avec les relations sexuelles.

L'affirmation selon laquelle la graine de silphium, telle que représentée sur les pièces de Cyrène, aurait inspiré le symbole du cœur, très populaire à l'époque moderne, est également erronée. Cet argument repose sur l'association du silphium avec le sexe et les activités romantiques, mais comme les auteurs anciens n'accordent aucun statut élevé au silphium à cet égard, ce lien ne semble pas avoir existé. La chaîne YouTube Cogito Edu réfute également cette affirmation en notant que l'image figurant sur les pièces (apparues entre 500 et 275 av. J.-C.) n'aurait pas été connue des Romains (qui seraient, selon l'affirmation, à l'origine du symbole du cœur), qui ne prirent le contrôle de la région qu'en 96 avant notre ère et n'auraient probablement pas eu à se préoccuper d'une ancienne monnaie étrangère.

Déclin de Cyrène

Cyrène commença à décliner sous le règne d'Arcésilas II (le Dur), dont les disputes avec ses frères débouchèrent sur une guerre civile qui coûta à Cyrène 7 000 victimes dans son conflit avec la ville voisine de Barqa. L'économie de la ville fut relancée sous Battos III (le Boiteux, r. v. 550 à v. 530 av. J.-C.), qui instaura une démocratie et améliora l'économie, mais la fortune de Cyrène s'inversa sous son successeur Arcésilas III (r. v. 530 à v. 514 av. J.-C.), qui renversa la démocratie avec l'aide de sa mère et rétablit la monarchie jusqu'à son assassinat vers 514 av. J.-C.

Battos IV (le Bel, r. v. 514 à v. 470 av. J.-C.) lui succéda, puis Arcésilas IV (r. v. 470 à v. 440 av. J.-C.), champion de course de chars aux Jeux pythiques et olympiques, dont l'assassinat mit fin à la dynastie des Battiades. La Cyrénaïque fut prise par Alexandre le Grand vers 332/331 avant notre ère, puis, après sa mort, par son général Ptolémée Ier Soter (r. de 323 à 282 avant notre ère), fondateur de la dynastie ptolémaïque d'Égypte. Pendant que Ptolémée Ier combattait avec les autres généraux anciennement sous Alexandre dans les guerres des Diadoques, un commandant de moindre importance nommé Thibron envahit Cyrène en 322 avant notre ère et fut vaincu (et plus tard exécuté) par le général de Ptolémée Ier, Ophellas (alias Ophélas c. 350-308 av. J.-C.), qui devint alors gouverneur de Cyrène.

A Coin of Magas of Cyrene with Silphium Plant
Une pièce de Magas de Cyrène avec une plante de silphium
Classical Numismatic Group, Inc. (CC BY-SA)

On pense que le décret de fondation de Cyrène fut publié à cette époque (vers 322 av. J.-C.), pour encourager les citoyens de Théra à émigrer à Cyrène afin de rétablir la main-d'œuvre - peut-être associée à la récolte du silphium - après les pertes causées par le conflit. Le décret promet l'égalité des droits à tout citoyen de Théra qui choisit de s'installer à Cyrène, et cette offre pourrait avoir été inspirée par la nécessité de remplacer les travailleurs du silphium qui avaient été victimes de la guerre.

Conclusion

La Cyrénaïque fut contrôlée par la dynastie des Ptolémées jusqu'à ce que Ptolémée Apion ne la cède à Rome en 96 avant notre ère. La région prospéra dans un premier temps, mais au 1er siècle de notre ère, la surexploitation et le surpâturage eurent un impact négatif sur la culture du silphium. L'historien romain Arrien (86-160 de notre ère) écrit:

Les moutons aiment beaucoup le silphium. Si un mouton sent la plante de loin, il court vers elle et se nourrit de la fleur; il creuse aussi avec ses sabots pour déterrer les racines, qu'il mange de la même manière. C'est pourquoi, à Cyrène, on a l'habitude de faire paître les troupeaux, autant que possible, en dehors des endroits où poussent les plantes de silphium; d'autres entourent même les plantes d'une clôture afin que, si les moutons parviennent à s'en approcher, ils ne puissent pas pénétrer à l'intérieur de l'enceinte.

(Anabase d'Alexandre, 28)

Selon Pline l'Ancien, cette pratique était cependant ignorée par de nombreux métayers de Cyrénaïque qui avaient besoin de faire des profits pour leurs propriétaires absents en faisant le commerce de moutons engraissés au silphium:

Depuis plusieurs années il a disparu de la Cyrénaïque, parce que les fermiers des pâturages laissent, y trouvant un plus grand profit, les troupeaux paître dans les Iocalités où vient cette plante. De notre temps on n'a pu en découvrir qu'un seul pied, qui a été envoyé à l'empereur Néron.

(19:15)

Pline mentionne des substituts du silphium provenant de Perse, de Médie et d'Arménie, mais note leur qualité inférieure à celle de la plante de Cyrène. Le surpâturage et la surexploitation ayant épuisé le silphium de Cyrénaïque, sa rareté fit grimper la demande et lui donna encore plus de valeur. On pense que les métayers, en essayant de répondre à cette demande, ignorèrent les règles de récolte minutieuses décrites par Théophraste, détruisant les racines et menant finalement la plante à l'extinction.

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Questions & Réponses

Qu'était le silphium ?

Le silphium (appelé "laser" par les Romains) était une plante médicinale et aromatique qui poussait dans la région de Cyrène, en Afrique du Nord. Il s'agissait d'un assaisonnement, d'un médicament et d'un contraceptif populaire qui avait disparu à l'époque de Pline l'Ancien (23-79 de notre ère) en raison du surpâturage et de la surexploitation.

Pourquoi le silphium était-il si populaire dans l'ancienne Méditerranée ?

Le silphium était considéré comme un remède, un assaisonnement, un aromate, un contraceptif et une source de nourriture. Il semble qu'il ait eu des utilisations diverses et qu'il ait été très demandé.

La graine de silphium est-elle à l'origine du symbole du cœur aujourd'hui ?

La graine de silphium, qui figurait sur les pièces de monnaie de Cyrène et qui ressemble au symbole du cœur, n'a rien à voir avec l'image moderne. Le silphium n'était ni le seul ni le plus efficace des contraceptifs et n'était pas associé à l'amour romantique dans la Rome antique.

Qu'est-il arrivé au silphium ?

La surexploitation et le surpâturage ont entraîné l'extinction du silphium en Cyrénaïque entre environ 96 ans avant notre ère et environ 79 ans après notre ère. Cet événement est considéré comme la première extinction d'origine humaine enregistrée dans l'histoire.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2023, juillet 10). Silphium [Silphium]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22016/silphium/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Silphium." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 10, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22016/silphium/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Silphium." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 10 juil. 2023. Web. 14 déc. 2024.

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