Roms

Définition

Arienne King
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 03 avril 2023
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol, Turc
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Spanish Gypsies (by Evgraf Sorokin, Public Domain)
Gitans espagnols
Evgraf Sorokin (Public Domain)

Roms est un terme générique utilisé pour décrire un groupe ethnolinguistique diversifié de personnes historiquement présentes en Europe et en Asie occidentale. Le terme historiquement courant de "Gitans" est basé sur le mythe selon lequel ils étaient venus d'Égypte. En réalité, les ancêtres des Roms ont quitté l'Inde au cours du premier millénaire de notre ère.

Au cours de la colonisation européenne du Nouveau Monde, les premiers Roms arrivèrent aux Amériques après avoir été réduits en esclavage ou déportés par les puissances coloniales européennes. Les immigrants roms commencèrent à s'installer volontairement en Amérique du Nord et du Sud au XIXe siècle. Aujourd'hui, on trouve des communautés roms dans le monde entier. Les Roms partagent la même langue et certaines similitudes culturelles, mais ils présentent une grande diversité sociale, culturelle et ethnique.

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Noms et identité

Pendant la majeure partie de l'histoire, il n'y avait pas de nom universel pour les Roms dans leur propre langue; les différents groupes de locuteurs roms et leurs descendants utilisaient des noms différents pour eux-mêmes et les uns pour les autres. Ce qui se rapproche le plus d'un endonyme dans la langue romani est le mot Rom/Romni, qui désigne un homme ou une femme. Aujourd'hui, "Rom" est le terme générique les plus largement acceptés pour désigner les groupes qui parlent ou ont parlé historiquement le romani et qui ont une origine commune dans le sous-continent indien.

Pendant la majeure partie de l'histoire, il n'y avait pas d'identité ou de nation rom unifiée.

Toutefois, l'appellation "Rom" est une invention moderne destinée à faciliter la discussion sur l'histoire et l'expérience de ces groupes, qui se recoupent, et n'était pas utilisée de cette manière avant le 20e siècle. Pendant la majeure partie de l'histoire, il n'y avait pas d'identité ou de nation rom unifiée. L'étiquette est utilisée par les historiens pour désigner plus commodément un certain nombre de communautés qui partageaient la même langue et certaines habitudes culturelles, mais il ne faut pas en déduire que ces groupes étaient unifiés ou homogènes. Contrairement au stéréotype selon lequel les Roms se tiennent à l'écart de la société dans son ensemble, les Roms d'Europe étaient intimement liés à leurs voisins et possédaient une identité culturelle souple.

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Les différents groupes de locuteurs romanis ont historiquement utilisé leurs propres endonymes. Le terme "Rom" est largement utilisé par les Roms originaires d'Europe centrale et orientale. Les Kaale finlandais et les Calé de la péninsule ibérique utilisent des noms dérivés de kalo (qui signifie "noir" en romani). Parmi les autres peuples notables, citons les Sinti du nord-ouest de l'Europe, les Manouches de France et de Belgique, et les Romanichel des pays anglophones. De nombreux clans et sous-groupes roms sont connus pour leur profession historique, comme les Kalderash (littéralement "forgerons de cuivre").

Plusieurs noms ont été donnés aux Roms par des étrangers, souvent sur la base d'idées fausses à leur sujet. Le mot anglais "Gypsy" (Gitans) vient du mythe selon lequel les Roms seraient originaires d'Égypte. Au fil du temps, il a fini par être utilisé de manière générale pour désigner de nombreux groupes nomades ou semi-nomades d'Eurasie. De nos jours, le terme "tsigane" est souvent considéré comme offensant, bien qu'il soit utilisé par certains Roms. Dans les milieux universitaires, le terme "tsigane" est souvent utilisé comme un terme générique qui englobe à la fois les Roms et d'autres peuples nomades historiquement qualifiés de "Tsiganes".

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Gathering of Gypsies in the Wood (Detail)
Rassemblement de Gitans dans le bois flamand
Jan Brueghel the Elder (Public Domain)

De nombreuses langues européennes utilisent des mots dérivés du mot grec Atsingani ou Athingani pour décrire les Roms, comme le français Tzigane ou le portugais Cigano. Le mot grec original dérive probablement de Athinganoi, le nom d'une secte chrétienne hérétique de l'Empire byzantin, et peut avoir été appliqué aux Roms en raison de leurs pratiques religieuses étrangères ou de leur association avec la cartomancie.

L'histoire des Roms est étroitement liée à celle d'autres groupes minoritaires, en particulier les peuples nomades d'Europe et du Moyen-Orient. Les Loms d'Arménie et les Doms que l'on trouve dans toute l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient ont des points communs avec les Roms et partagent probablement une origine indienne. On pense que les langues romani, domari et des Loms sont issues du même groupe de langues de l'Inde centrale. Historiquement, le terme "tsigane" a également été appliqué à d'autres peuples nomades européens, tels que les gens du voyage irlandais et les Yéniches d'Europe occidentale, qui n'ont pas les mêmes origines que les Roms.

Langue romani

La caractéristique principale des communautés roms est l'utilisation du romani, une langue indienne qui a des liens étroits avec des langues comme le sanskrit.

La caractéristique principale des communautés roms est l'utilisation du romani, une langue indienne étroitement liée à des langues telles que le sanskrit. Cette langue a considérablement évolué au fil du temps en raison de la vaste diaspora géographique de ses locuteurs et de sa transmission presque exclusivement orale jusqu'à l'époque moderne. Sa grammaire et son vocabulaire ont évolué au contact des langues dominantes de l'époque, notamment l'arménien, le grec et le persan.

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Parallèlement, le brassage culturel en marge de la société a conduit à l'intégration d'éléments issus de langues minoritaires dans de nombreux dialectes roms. Les linguistes ont identifié plusieurs dialectes distincts du romani, dont certains ne sont pas mutuellement intelligibles. Plusieurs langues para-romani, qui combinent des éléments de langues européennes et indo-aryennes, se sont également développées en Europe.

Origines en Inde

Des études linguistiques ont révélé que la langue proto-romani s'est développée en Inde au début du Moyen Âge. L'évolution du proto-romani au contact d'autres langues a permis aux historiens de reconstituer les mouvements des locuteurs roms avant que les récits historiques ne les mentionnent en détail.

La date exacte de leur migration est inconnue. La plupart des spécialistes s'accordent à dire qu'un groupe de peuples migra du nord-ouest de l'Inde au Moyen-Âge. Il est généralement admis que cette migration dut avoir lieu avant l'an 1000, car la langue romani avait alors commencé à diverger des autres langues indiennes. Cette migration se déroula probablement en plusieurs vagues, plutôt qu'en un seul grand mouvement de population. Malgré l'image populaire des Roms nomades, plusieurs chercheurs ont suggéré que les ancêtres des Roms n'étaient pas nomades à l'origine.

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Map of Romani Migration in the Middle Ages
Carte de la migration des Roms au Moyen Âge
Arienne King (CC BY-NC-SA)

La cause de ce mouvement massif de population n'est pas claire, mais un certain nombre d'événements migratoires hors de l'Inde pourraient avoir impliqué les ancêtres des Roms. En particulier, les invasions du sous-continent indien par les souverains perses et musulmans provoquèrent l'instabilité dans la région. Donald Kenrick a émis l'hypothèse que la migration des Roms pourrait être le résultat des conquêtes du roi sassanide Ardashir Ier (r. de 224 à 240 de notre ère) dans le nord de l'Inde. D'autres théories suggèrent que les conquêtes de Mahmoud de Ghazni (r. de 998 à 1030) ou de Muhammad Ghûrî (r. de 1173 à 1206) auraient incité les ancêtres des Roms à quitter l'Inde.

À ce stade, cette migration aurait pu inclure des membres de diverses castes et tribus. Dans The Gypsies, Angus Fraser suggère que les Roms étaient apparentés aux Doms, une caste indienne de musiciens migrants. La tribu nomade des Banjara a également été comparée aux Roms, en raison de leur mode de vie, bien que leurs langues présentent peu de similitudes. Une autre théorie moins vraisemblable veut que les Roms descendent de guerriers Jat et Rajput qui furent faits prisonniers au 12e siècle.

Premières migrations au Moyen-Orient

Les ancêtres des Roms arrivèrent très vite en Asie occidentale, où certains groupes prirent des directions distinctes avant de se rejoindre plus tard. Certaines de leurs communautés étaient totalement ou partiellement nomades, tandis que d'autres vivaient dans des établissements permanents. Cette flexibilité leur permit de s'adapter facilement à l'Asie centrale et au Moyen-Orient, où vivaient déjà plusieurs peuples nomades et semi-nomades. Cependant, d'autres communautés roms étaient des agriculteurs entièrement sédentaires. Ces proto-roms migrèrent vers l'ouest et finirent par s'installer en Perse pendant un certain temps, acquérant un certain nombre de mots empruntés au farsi.

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Le nom persan pour Roms, Zutt, était utilisé de manière générale pour décrire tous les migrants indiens dans le monde islamique médiéval, ce qui rend difficile de déterminer quand les sources décrivent les proto-Roms. Un récit du IXe siècle affirme que le roi sassanide Vahram V (420-438) fit venir dans son pays 12 000 musiciens indiens qu'il força ensuite à errer comme des nomades. Cette histoire correspond à peu près à la réputation de musiciens et d'amuseurs qu'eurent les Roms à leurs débuts et a été considérée à une époque comme leur origine. Bien que l'histoire soit apocryphe, il est probable qu'une minorité nomade indienne ait été établie en Perse dès le IXe siècle.

Au cours de cette période, les ancêtres des Roms commencèrent à prendre des routes diverses, certains groupes se dirigeant vers l'Arménie tandis que d'autres restèrent en Perse. Les Roms restèrent en Arménie pendant une période considérable, de sorte que la langue romani contient de fortes influences arméniennes.

Arrivée en Europe

Au XIe siècle, un conflit généralisé en Méditerranée incita certains Roms à migrer d'Arménie en Grèce, où ils furent enregistrés pour la première fois par des chroniqueurs byzantins. De là, ils se répandirent en Europe du Sud et de l'Est et établirent des communautés dans toute la Grèce byzantine et l'Empire vénitien. En se déplaçant plus au nord-ouest, certains Roms furent absorbés par la société féodale de ce qui est devenu la Bulgarie, la Serbie et la Roumanie. Les premiers récits des Balkans décrivent les Roms comme des travailleurs qualifiés et des artisans. Ils étaient généralement associés à des professions telles que la forge, la cordonnerie, la médecine vétérinaire et les travaux agricoles.

Jusqu'à présent, l'image que nous avons des Tziganes sous les empires ottoman et vénitien suggère que, s'ils étaient perçus comme différents, ils n'étaient pas considérés comme exceptionnels. Ils étaient pleinement intégrés dans leurs structures administratives et exerçaient un large éventail d'activités économiques, allant de la métallurgie et des travaux agricoles saisonniers aux fonctions militaires et même à des rôles de petits fonctionnaires. (Taylor, 34-35)

Les Roms furent d'abord accueillis par les dirigeants locaux comme une source de main-d'œuvre qualifiée et de recettes fiscales, occupant un statut social comparable à celui des serfs. Les conquêtes ottomanes en Europe centrale et dans les Balkans eurent un impact profond sur la société féodale. Sous l'autorité directe des Ottomans, les Roms avaient tendance à jouir d'une plus grande liberté que dans les principautés qui n'étaient que nominalement sous contrôle ottoman. Le traitement des Roms variait considérablement, allant d'une égalité relative dans certaines régions à l'esclavage pur et simple dans les principautés de Valachie, de Transylvanie et de Moldavie (l'actuelle Roumanie).

Entrée en Europe occidentale

Les premiers témoignages sur les Roms en Europe occidentale décrivent des groupes de Tsiganes arrivés au XIVe siècle sous la direction de chefs identifiés comme des comtes ou des ducs. Ces groupes étaient beaucoup plus organisés que les migrations précédentes et étaient généralement de petite taille, comptant entre 40 et 200 personnes. Ces groupes se présentaient comme des pèlerins pour s'assurer un passage sûr à travers les royaumes d'Europe occidentale. Cela s'explique probablement par le fait qu'ils avaient observé la liberté de mouvement accordée aux pèlerins dans l'Empire byzantin. Au début du 15e siècle, les Roms étaient présents dans toute l'Europe occidentale et septentrionale.

À la fin de la période médiévale, les origines des Roms étaient devenues obscures, y compris pour eux-mêmes. On croyait à tort qu'ils étaient originaires d'Égypte, et les Européens du Moyen Âge les appelaient "Égyptiens" ou "Gitans". Un mythe proliféra selon lequel les Gitans avaient été exilés d'Égypte pour une période temporaire en guise de pénitence pour avoir renoncé au christianisme dans le passé. Certains chefs roms encouragèrent ces histoires et les embellirent, affirmant qu'ils avaient été envoyés en exil par leur roi ou même par le pape en personne.

Arrival of the Gypsies in Berne
Arrivée des Gitans à Berne
Dbachmann (Public Domain)

Les récits européens de la fin du Moyen Âge mettent souvent l'accent sur l'apparence étrangère et les pratiques culturelles des Roms. Le parti pris de ces récits fait qu'il est difficile de se faire une idée précise de ce qu'était la vie des Roms dans l'Europe médiévale. Contrairement aux communautés essentiellement sédentaires d'Europe de l'Est et du Moyen-Orient, de nombreuses communautés roms d'Europe occidentale menaient un mode de vie itinérant, se déplaçant régulièrement pour exercer leur métier et établissant leur campement dans des champs ouverts à proximité des agglomérations.

Ce nomadisme fut peut-être rendu nécessaire par la structure économique de l'Europe occidentale, qui était moins ouverte aux étrangers. La plupart des métiers étaient réglementés par des guildes médiévales et il y avait moins de possibilités de travail agricole saisonnier. La nécessité de rechercher des opportunités économiques et d'éviter les persécutions força probablement les Roms d'Europe occidentale à adopter un mode de vie itinérant, contrairement à leurs homologues d'Europe centrale et orientale.

Persécution en Europe

En raison de leur marginalisation, les Roms ont souvent été désignés comme boucs émissaires pour des problèmes de société tels que les épidémies et la criminalité.

Les Roms de l'Europe médiévale et du début de l'époque moderne ont souvent fait l'objet de racisme et de persécutions. Bien que les Roms de l'Europe occidentale médiévale aient été chrétiens, ils sont souvent décrits en tant que païens dans les récits de l'époque. Comme beaucoup d'autres groupes minoritaires de l'Europe médiévale, ils étaient traités comme des étrangers et accusés à tort de servir d'espions pour des ennemis étrangers.

L'historienne Geraldine Heng relève des similitudes entre le traitement des Roms et celui des Juifs, tous deux mal compris dans l'Europe médiévale. La perception des Juifs et des Roms comme étant secrets ou isolés contribua aux sentiments négatifs et à la méfiance. En raison de leur marginalisation, ils étaient souvent désignés comme boucs émissaires pour des problèmes de société tels que les épidémies et la criminalité. De nombreux souverains d'Europe occidentale promulguèrent des décrets interdisant les Roms sous peine d'emprisonnement ou de mort. Ces lois n'éradiquèrent pas complètement la présence des Roms en Europe, mais elles les obligèrent à voyager en groupes encore plus restreints pour éviter les persécutions.

Pendant les 200 années suivantes, du milieu du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, la réaction de la plupart des puissances européennes à la présence des Tsiganes est d'une uniformité déprimante. Ceux-ci continuent d'être considérés comme des criminels simplement en raison de leur position dans la société et, en outre, les préjugés raciaux particuliers subsistent, de même que l'hostilité religieuse à l'égard de ce qui est considéré comme des pratiques païennes et de la sorcellerie. (Fraser, 129)

Ces attitudes persistèrent au début de la période moderne et contribuèrent à la criminalisation des Roms et d'autres communautés minoritaires. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les gouvernements européens multiplièrent les tentatives d'assimilation forcée de l'expression culturelle des minorités par le biais de stratégies telles que les lois anti-vagabondage, qui visaient les communautés itinérantes, et les lois restreignant l'utilisation de langues minoritaires telles que le romani.

The Visit of the Gypsies
Visite des Gitans
Jane023 (Public Domain)

Dans les Amériques et en Australie

Les Roms furent introduits dans les Amériques et en Australie par le biais du colonialisme. Pendant la colonisation européenne des Amériques, des prisonniers, des esclaves et des serviteurs sous contrat roms arrivèrent en Amérique du Nord et du Sud. À partir de 1538, les prisonniers roms du Portugal furent déportés dans les colonies de l'Empire portugais et soumis au travail forcé. Les descendants des prisonniers envoyés au Brésil portugais donnèrent naissance à la communauté rom au Brésil qui abrite la deuxième plus grande population de Roms au monde après les États-Unis.

À partir du XVIIe siècle, les Roms du Royaume d'Angleterre furent également envoyés dans les colonies d'outre-mer d'Amérique du Nord et, plus tard, d'Australie. Les Romanichels anglais et gallois commencèrent à émigrer volontairement vers les États-Unis et l'Australie au début du 19e siècle, à la recherche de nouvelles opportunités et d'une absence de discrimination. Après l'abolition de l'esclavage en Roumanie, de nombreux Roms anciennement esclaves émigrèrent vers des pays tels que les États-Unis, le Brésil et l'Australie.

Gypsies on the Road
Gitans sur la route
National Museum in Warsaw (CC BY-NC-SA)

Historiographie et études roms

Au cours du siècle des Lumières, les préjugés à l'égard des Roms s'atténuèrent quelque peu et les érudits européens commencèrent à s'intéresser à l'héritage historique et linguistique des Roms, jusqu'alors négligé. Les premières tentatives systématiques d'étude de la langue romani furent faites au XVIIIe siècle, et les premiers recueils de folklore romani furent publiés au XIXe siècle. Ces travaux finirent par donner naissance à la gypsiologie (aujourd'hui appelée "études rom", Romani Studies en anglais). Si ces premiers chercheurs ont bel et bien apporté de précieuses contributions à l'histoire et à la linguistique, leurs travaux ont souvent perpétué les stéréotypes de nobles sauvages et de nomades libres d'esprit ayant conservé un mode de vie plus primitif et plus pur que celui des autres Européens. Ces stéréotypes, sans être malveillants, étaient ancrés dans l'ignorance.

La montée du nationalisme et du fascisme dans l'Europe du XXe siècle a conduit à des violences et à des génocides qui ont entraîné la destruction d'une grande partie de la population rom d'Europe. Ces événements ont fait des intellectuels roms européens une priorité pour établir une identité ethnique et nationale qui leur permettrait de se défendre collectivement dans le cadre sociopolitique de l'Europe moderne. Ce cadre intellectuel a contribué à façonner l'historiographie rom moderne qui tend à se concentrer sur les points communs entre les communautés roms à travers le temps et la géographie.

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Questions & Réponses

Les Roms et les Tziganes sont-ils les mêmes ?

Le terme "Rom" est le terme générique le plus largement accepté pour désigner les groupes qui parlent ou ont parlé historiquement le romani et qui ont une origine commune dans le sous-continent indien. Le terme "tzigane" est souvent considéré comme offensant aujourd'hui. Sur le plan académique, il est utilisé comme terme générique pour inclure à la fois les Roms et d'autres peuples nomades.

Quelle est la nationalité d'un Tzigane ?

Il n'y avait pas d'identité ou de nation rom unifiée. Les communautés roms sont présentes dans le monde entier en tant que minorités ethniques.

Quelle est la religion des Roms ?

Les Roms sont généralement chrétiens.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Arienne King
Arienne King est une étudiante et rédactrice indépendante passionnée d'histoire, d'archéologie et de média numérique. En plus d'animer le blog Muses & Mayhem, elle occuppe le poste d'éditrice média au sein de l'Ancient History Encyclopedia.

Citer cette ressource

Style APA

King, A. (2023, avril 03). Roms [Romani]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21732/roms/

Style Chicago

King, Arienne. "Roms." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 03, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21732/roms/.

Style MLA

King, Arienne. "Roms." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 03 avril 2023. Web. 12 nov. 2024.

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