Jean-Baptiste Jourdan

Définition

Harrison W. Mark
par , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié sur 06 avril 2023
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Disponible dans d'autres langues: Anglais, Espagnol
Jean-Baptiste Jourdan, Marshal of the Empire (by Eugène Charpentier, Public Domain)
Jean-Baptiste Jourdan, maréchal d'Empire
Eugène Charpentier (Public Domain)

Jean-Baptiste Jourdan (1762-1833) était un général français qui exerça des commandements importants au cours des guerres révolutionnaires françaises (1792-1802) et des guerres napoléoniennes (1803-1815). Il remporta une victoire majeure pour la République française à la bataille de Fleurus en 1794 et fut parmi les 14 premiers hommes à être nommés maréchaux d'empire par Napoléon Ier en 1804.

Malgré les victoires militaires qu'il remporta au début de sa carrière, principalement lors de la guerre de la Première Coalition (1792-1797), Jourdan connut moins de succès au service du Premier Empire français. Il fut confiné à un poste inutile en Espagne pendant la guerre péninsulaire (1807-1814), où il fut souvent ignoré par les autres généraux français qui étaient, en théorie, sous son commandement. Jourdan subit une défaite majeure à la bataille de Vitoria en juin 1813, qui mit fin au contrôle français de l'Espagne et contribua à l'effondrement de l'empire napoléonien. Après l'exil de Napoléon à Sainte-Hélène, Jourdan se réconcilia avec les Bourbons, bien qu'il ait plus tard soutenu la révolution de juillet 1830.

Dans l'armée royale

Bien que le statut de pauvre roturier de Jourdan l'aurait empêché de progresser au sein de l'armée des Bourbons, une carrière militaire lui offrait une chance d'accéder à une nouvelle vie.

Jean-Baptiste Jourdan vit le jour le 29 avril 1762 à Limoges, dans le département de la Haute-Vienne. Sa mère mourut lorsqu'il avait deux ans et son père, un pauvre chirurgien, décéda quelques années plus tard, laissant Jourdan orphelin à l'âge de neuf ans. Grâce à l'aide d'un oncle, il fut scolarisé dans un pensionnat en Provence. Après avoir obtenu son diplôme, il se rendit à Lyon pour travailler comme apprenti commis dans un magasin de vêtements appartenant à un autre oncle. Mais Jourdan n'était manifestement pas satisfait de ce travail. En 1778, après avoir travaillé moins d'un an dans la boutique de son oncle, Jourdan s'enrôla dans le régiment de l'Auxerrois de l'armée royale française, peu après son seizième anniversaire. Bien que le statut de Jourdan en tant que pauvre roturier l'aurait empêché de progresser dans la hiérarchie rigide de l'armée des Bourbons, une carrière militaire lui offrait une chance d'accéder à une nouvelle vie.

L'année même où Jourdan s'engagea, le Royaume de France se joignit à la guerre d'indépendance américaine et déclara la guerre à la Grande-Bretagne. En décembre 1778, après huit mois d'entraînement, le régiment de Jourdan partit pour les Antilles. Sous le commandement du comte d'Estaing, Jourdan participa à la prise de la Grenade tenue par les Britanniques en juillet 1779, ce qui constitua son premier contact avec le combat. Le 9 octobre, Jourdan et le régiment de l'Auxerrois prirent part à l'assaut désastreux de d'Estaing contre les défenses britanniques lors du siège de Savannah. La bataille fut l'une des plus sanglantes de la guerre, entraînant de lourdes pertes pour les forces franco-américaines, dont l'officier de cavalerie polonais Casimir Pulaski, qui fut mortellement blessé.

Attack on Savannah, 1779
Attaque de Savannah, 1779
A. I. Keller (Public Domain)

Les forces vaincues de d'Estaing retournèrent aux Antilles où elles participèrent à la défense de Saint-Vincent en 1780 et à l'invasion de Tobago en 1781. Les hommes du régiment de l'Auxerrois, peu habitués au climat des Caraïbes, furent souvent ravagés par les maladies, et Jourdan fut atteint d'une grave maladie qui l'obligea à rentrer en France en janvier 1782. On diagnostiqua une hernie, mais il s'agissait probablement d'une maladie intestinale. Quoi qu'il en soit, Jourdan serait touché par cette maladie à intervalles réguliers jusqu'à la fin de sa vie. Il fallut attendre deux ans pour que Jourdan se rétablisse suffisamment pour reprendre le service actif. La guerre était alors terminée et Jourdan fut démobilisé le 26 juillet 1784. Malgré ses six années de service, il n'était encore que simple soldat.

Dans l'armée révolutionnaire

Après avoir quitté l'armée, Jourdan retourna à Limoges où il ouvrit une mercerie qui connut un succès modeste. En 1788, il épousa une couturière, avec laquelle il aurait cinq filles, et s'installa pour vivre ce qu'il devait penser être une vie normale. Mais en mai 1789, la société française fut bouleversée lorsque la Révolution française éclata à Versailles. Jourdan accueillit la Révolution à bras ouverts et devint rapidement républicain. En juillet 1789, il fut élu capitaine des gardes nationales de Limoges. Il réintégra l'armée en 1791 après que le gouvernement révolutionnaire, l'Assemblée nationale, eut demandé la levée de 169 bataillons de volontaires, s'enrôlant dans le 2e bataillon de volontaires de la Haute-Vienne. Grâce à son expérience militaire, il fut élu chef de bataillon de l'unité.

Lors du déclenchement de la guerre de la Première Coalition en 1792, le bataillon de Jourdan faisait partie de l'Armée du Nord, chargée d'envahir les Pays-Bas autrichiens (Belgique). Jourdan mena son bataillon avec bravoure à la bataille de Jemappes (6 novembre 1792) et à la bataille de Neerwinden (18 mars 1793). Sa conduite lui valut d'être promu général de brigade le 27 mai 1793. Deux mois plus tard, il fut à nouveau promu général de division. L'avancement rapide de Jourdan était dû notamment à la pénurie d'officiers qui sévit dans la France révolutionnaire; de nombreux officiers avaient été désillusionnés par la Révolution et avaient fui la France ou avaient été arrêtés pour contre-révolution, ce qui permit à des hommes comme Jourdan d'avancer sur la base de leur mérite.

Jean-Baptiste Jourdan
Jean-Baptiste Jourdan
Julie Volpelière & Horace Vernet (Public Domain)

Les 7 et 8 septembre 1793, l'Armée du Nord attaqua une armée coalisée à la bataille d'Hondschoote. Désormais à la tête d'une division entière, Jourdan se distingua en menant une avancée réussie qui permit aux Français de remporter la victoire, tout en subissant une blessure mineure à la poitrine. Il s'était à peine remis de sa blessure lorsque, le 22 septembre, il apprit qu'il avait reçu le commandement de toute l'Armée du Nord; le commandant précédent, Jean-Nicolas Houchard, avait été arrêté, accusé de lâcheté et de trahison, et serait bientôt guillotiné. L'avancement rapide de Jourdan était donc une arme à double tranchant; le sort de Houchard rappelait que tout officier militaire était à la merci du Comité de salut public, le gouvernement de facto de la République française, pendant les jours de paranoïa du règne de la Terreur. Tout ce qui n'était pas une victoire pouvait être interprété comme du sabotage intentionnel ou de la lâcheté.

Comme pour enfoncer le clou, Jourdan fut rejoint dans son nouveau commandement par Lazare Carnot, l'un des douze membres du Comité de salut public. Carnot ordonna à Jourdan de se rendre en toute hâte à Maubeuge, une forteresse française vitale assiégée par une armée de la Coalition dirigée par le prince Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld. Jourdan obtempéra et battit Cobourg les 15 et 16 octobre 1793 à la bataille de Wattignies. Bien que la victoire aurait dû revenir de droit à Jourdan, Carnot s'en attribua le mérite à son retour à Paris. Cela créa une animosité entre les deux hommes qui s'exacerba au cours de l'hiver lorsque Jourdan refusa un ordre du Comité de salut public de traverser la Sambre et d'attaquer l'ennemi. Jourdan fit valoir que son armée n'était pas en état de mener une campagne d'hiver, soulignant que "l'infanterie n'a pas de souliers, la cavalerie pas de foin et l'artillerie pas de chevaux" (Glover, 160).

En raison de son insubordination, Jourdan reçut la redoutable convocation à Paris. Il se présenta devant le Comité de salut public le 10 janvier 1794 et reçut un mandat d'arrêt signé par Carnot, Maximilien Robespierre et Collot d'Herbois. Jourdan ne fut probablement sauvé de la lame de la guillotine que par un représentant de la Convention nationale, Ernest-Joseph Duquesnoy, qui était présent à Wattignies. Duquesnoy non seulement se porta garant de la moralité de Jourdan, mais il contredit également la version des faits de Carnot avec une telle virulence qu'apparemment ce dernier en pleura. Le Comité ne pouvait plus arrêter Jourdan et décida de le mettre à la retraite, en lui accordant une pension annuelle de 3 000 livres. Il retourna à sa mercerie de Limoges, mais un mois plus tard, il fut rappelé au front.

Victoire et défaite

Fin mai 1794, Jourdan fut placé à la tête d'une nouvelle armée de 96 000 hommes, baptisée Armée de Sambre-et-Meuse. Cette nouvelle force fut chargée de traverser la Sambre et d'assiéger la forteresse belge de Charleroi, ce que Jourdan fit le 12 juin. Quatre jours plus tard, Jourdan fut attaqué par une armée anglo-néerlandaise de 43 000 hommes, qui émergea des brumes épaisses et le prit par surprise. La bataille de Lambusart fit 3 000 victimes françaises et Jourdan fut contraint de repasser la Sambre. La défaite n'entama en rien le moral des Français et, deux jours plus tard, l'armée de Jourdan retraversa la Sambre et assiégea à nouveau Charleroi. La forteresse capitula le 25 juin, quelques heures seulement avant l'arrivée d'une armée de la Coalition sous les ordres de Cobourg venue pour la relever.

Battle of Fleurus
Bataille de Fleurus
Jean-Baptiste Mauzaisse (Public Domain)

Croyant à tort que la garnison de Charleroi ne s'était pas rendue, Cobourg ordonna une attaque contre l'armée de Jourdan le matin du 26 juin. Le combat qui s'ensuivit, la bataille de Fleurus, dura toute la journée et se termina par une victoire française, malgré de lourdes pertes de part et d'autre. Cette bataille s'avéra être l'une des plus décisives de la guerre; elle convainquit les Autrichiens d'abandonner la défense des Pays-Bas, ce qui permit à Jourdan d'achever la conquête de la Belgique à la fin du mois de juillet. Fleurus précipita également la fin de la Terreur et du Comité de salut public, ce qui libéra les officiers français de la menace imminente de la guillotine. Plus important encore pour Jourdan, la victoire de Fleurus le rendit célèbre et le couvrit de gloire. C'était sans doute le point culminant de sa carrière.

En 1796, Jourdan fut chargé par le nouveau gouvernement, le Directoire français, d'attaquer Vienne. Il s'agissait d'une campagne en trois volets: Jourdan et le général Jean-Victor Moreau dirigeaient chacun une armée à travers la Rhénanie, tandis que le général Napoléon Bonaparte avançait par l'Italie. Si la campagne d'Italie de Napoléon entra dans la légende, Jourdan et Moreau connurent beaucoup moins de succès. L'armée de Jourdan finit par dépasser celle de Moreau, ce qui signifie qu'il subit seul le poids de la contre-attaque autrichienne. Jourdan fut battu à plusieurs reprises par l'archiduc Charles, notamment à la bataille de Würzburg (3 septembre 1796), ce qui l'obligea à se replier sur le Rhin. Sans le soutien de Jourdan, Moreau fut également contraint de se retirer, et la campagne d'Allemagne se solda par un échec. Peu après, la maladie de Jourdan se déclara à nouveau, l'obligeant à démissionner de son commandement.

L'échec de la campagne d'Allemagne de Jourdan entacha sa réputation militaire, ce qui l'incita à renoncer à l'armée et à se lancer dans la politique. En 1797, il fut élu au Conseil des 500, représentant sa Haute-Vienne natale. Jourdan fut élu en tant que jacobin, il fut propulsé au pouvoir lors de la résurgence de la gauche qui suivit le coup d'État du 18 Fructidor et devint président du Conseil des 500 en 1798. Lorsque la guerre de la deuxième coalition (1798-1802) éclata et que la France eu besoin de nouveaux soldats, Jourdan fut l'auteur de l'édit connu sous le nom de "loi Jourdan"; imitant les tristement célèbres lois sur la conscription de 1793, la loi Jourdan demandait que tous les hommes célibataires âgés de 20 à 25 ans soient disponibles pour la conscription. En 1799, Jourdan prit à nouveau les rênes d'une armée, mais il fut battu par les Autrichiens à la bataille de Stockach, le 25 mars.

Maréchal d'Empire

Alors que la réputation martiale de Jourdan était entachée de défaites depuis Fleurus, l'étoile de son collègue, Napoléon Bonaparte, ne faisait que monter. À la fin de l'année 1799, Bonaparte s'adressa à Jourdan pour lui demander son soutien dans le cadre d'un coup d'État visant à remplacer le Directoire. Bien que Jourdan n'ait pas apprécié le Directoire corrompu, sa vision d'un nouveau gouvernement ne correspondait pas à celle de Bonaparte et il refusa de soutenir le coup d'État. Le coup d'État de Bonaparte du 18 Brumaire (9 novembre 1799) fut couronné de succès, conduisant au renversement du Directoire et à la fin de la Révolution française. Bonaparte, devenu Premier Consul, nomma Jourdan inspecteur général de la cavalerie et de l'infanterie en 1800.

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General Bonaparte in the Coup d'état of 18 Brumaire
Le général Bonaparte lors du coup d'État du 18 brumaire
François Bouchot (Public Domain)

En 1804, Bonaparte établit le Premier Empire français et se fit couronner sous le nom de Napoléon Ier. Cette même année, la fonction de "maréchal de l'empire" fut créée et Napoléon nomma 14 hommes à ce poste. Jourdan faisait partie de ce premier groupe de maréchaux; même si ce titre n'était censé revenir qu'aux généraux les plus éminents de France, Napoléon est connu pour avoir nommé des hommes à ce poste pour des raisons purement politiques. Jourdan, qui jouissait encore d'une grande renommée et d'une grande influence depuis sa victoire à Fleurus, restait un ardent républicain et jacobin; en lui attribuant un maréchalat, Napoléon cherchait à gagner sa loyauté.

Commandement en Espagne

En 1806, Napoléon nomma son frère Joseph roi de Naples et envoya le maréchal Jourdan comme principal conseiller. Joseph et Jourdan devinrent des amis proches et lorsque Joseph fut transféré sur le trône d'Espagne en 1808, il demanda à Jourdan de le rejoindre en tant que chef d'état-major. À peine arrivés en Espagne, ils furent chassés de Madrid par des rebelles espagnols soutenus par une armée britannique sous les ordres de Sir John Moore; les populations d'Espagne et du Portugal entamèrent une lutte sanglante et prolongée contre l'occupation française, connue sous le nom de "guerre péninsulaire" (1807-1814). La situation se dégrada tellement pour le roi Joseph que Napoléon dut intervenir en personne, envahissant la péninsule ibérique avec son Armée d'Espagne, forte de 278 000 hommes. Napoléon récupéra Madrid, et un corps français dirigé par le maréchal Jean-de-Dieu Soult repoussa les Britanniques au Portugal après la bataille de la Corogne, où Moore fut tué.

La piètre performance de Jourdan dans les guerres napoléoniennes fut davantage le résultat de sa situation que le reflet de ses capacités.

Estimant que l'Espagne était en grande partie pacifiée, Napoléon rentra à Paris à la mi-janvier 1809, laissant à son frère et à Jourdan le soin de liquider les dernières résistances. Les Espagnols étaient loin d'être vaincus et les Britanniques, désormais sous le commandement d'Arthur Wellesley, marquis (et futur duc) de Wellington, renforcèrent leurs positions dans la péninsule. Pour compliquer les choses, les maréchaux français sous le commandement nominal de Jourdan ne lui prêtaient aucune attention, préférant passer par-dessus sa tête et communiquer directement avec Napoléon. Les réponses de l'empereur contenaient souvent des ordres qui contredisaient ceux de Jourdan, ce qui sapait encore davantage son autorité. Malgré son manque de contrôle, Jourdan fut néanmoins tenu pour responsable de la défaite française à la bataille de Talavera (27-28 juin 1809) et se trouva encore plus humilié lorsque son nom fut retiré de la liste des maréchaux de Napoléon imprimée dans l'Almanach. Face au mécontentement de l'empereur, Jourdan démissionna de son poste en octobre 1809.

En 1811, Jourdan fut à nouveau affecté en Espagne en tant que gouverneur de Madrid, en partie pour apaiser le roi Joseph qui menaçait d'abdiquer. L'année suivante, alors que Napoléon se préparait à envahir la Russie, Joseph reçut le commandement de toutes les forces françaises en Espagne, ce qui signifie que Jourdan, en tant que chef d'état-major du roi, avait de nouveau le contrôle nominal de la guerre péninsulaire. Cependant, Napoléon ne réussit pas à faire comprendre la suprématie de Joseph aux autres commandants français en Espagne ; le manque de coordination efficace contribua à la grande défaite française lors de la bataille de Salamanque (22 juillet 1812). Après Salamanque, Joseph et Jourdan furent contraints d'abandonner Madrid pour un emplacement plus sûr à Valence. Cependant, après avoir rejoint l'armée du maréchal Soult, ils reprirent Madrid après le siège de Burgos en octobre 1812 et repoussèrent l'armée alliée de Wellington au Portugal.

Battle of Vitoria, 1813
Bataille de Vitoria, 1813
Heath & Sutherland (CC BY-SA)

Au début de l'année 1813, la nouvelle de la défaite de Napoléon en Russie parvint en Espagne et les troupes françaises furent rappelées de la péninsule ibérique pour renforcer les principales armées françaises en Allemagne. Le roi Joseph et le maréchal Jourdan furent donc surpassés en nombre par l'armée alliée de Wellington, renforcée de 81 000 hommes, lors de la bataille de Vitoria (21 juin 1813), qui se solda par une défaite française décisive; au cours de la retraite, Jourdan fut humilié lorsque son bâton de maréchal fut capturé. Bien que moins importante que d'autres batailles napoléoniennes, Vitoria sonna le glas du contrôle français sur l'Espagne; en 1814, l'Espagne était perdue pour l'Empire napoléonien. Cette même année, Napoléon abdiqua pour la première fois et la monarchie des Bourbons fut restaurée.

Dernières années et héritage

Jourdan prêta allégeance au roi de France Louis XVIII lors de la première restauration des Bourbons en 1814. Puis, lorsque Napoléon revint d'exil pendant les Cent-Jours en 1815, Jourdan jura à nouveau l'épée à l'empereur, bien qu'il n'ait pas reçu de commandements significatifs. Après la défaite finale de Napoléon à la bataille de Waterloo, la loyauté de Jourdan revint aux Bourbons. Bien que cela puisse sembler être une volte-face opportuniste, Jourdan lui ne le voyait pas ainsi; dans son esprit, il était un patriote qui servait la France, quel qu'en soit son chef.

Bien qu'il n'ait jamais été un brillant commandant, Jourdan était un général assez compétent dont les piètres performances au cours des guerres napoléoniennes étaient davantage le résultat de sa situation que le reflet de ses propres capacités. Réfléchissant à sa carrière depuis son exil à Sainte-Hélène, Napoléon lui-même reconnut ce fait à propos de Jourdan, en déclarant:

J'ai certainement fait un très mauvais usage de cet homme... J'ai appris avec plaisir que depuis ma chute, il s'est toujours comporté de la meilleure manière. Il a ainsi donné l'exemple de cette louable élévation d'esprit qui distingue les hommes les uns des autres. Jourdan est un vrai patriote, et c'est la réponse à beaucoup de choses que l'on a dites de lui.

(Glover, 168)

En effet, Jourdan passa le reste de sa vie au service de la France. En 1816, il fut nommé gouverneur de Grenoble et fut fait pair de France en 1819. Malgré sa longue carrière au service d'un empire puis d'une monarchie, la partie de Jourdan qui s'était réjouie de l'éclatement de la Révolution en 1789 ne semble pas avoir totalement disparu, puisqu'il soutint la Révolution de juillet 1830 qui amena le roi Louis-Philippe Ier sur un trône français plus libéral. Jourdan servit Louis-Philippe en tant que gouverneur des Invalides pendant les trois dernières années de sa vie. Il mourut le 23 novembre 1833 à l'âge de 71 ans et fut enterré aux Invalides.

Questions et réponses

Qui était Jean-Baptiste Jourdan ?

Jean-Baptiste Jourdan était un général français qui servit pendant les guerres révolutionnaires françaises et les guerres napoléoniennes. Il fut nommé "maréchal de l'empire" par Napoléon en 1804. Jourdan est surtout connu pour sa victoire à la bataille de Fleurus (1794) et sa défaite à la bataille de Vitoria (1813).

Qu'est-ce que la loi Jourdan ?

La loi Jourdan est une loi adoptée par la Première République française le 5 septembre 1798, appelant à la conscription massive de tous les hommes célibataires âgés de 20 à 25 ans pour participer à la guerre de la Deuxième Coalition. Elle porte le nom de Jean-Baptiste Jourdan, alors président en exercice du Conseil des 500, qui en fut l'auteur.

Qui participa à la bataille de Fleurus ?

La bataille de Fleurus (26 juin 1794) opposa une armée de la République française, commandée par Jean-Baptiste Jourdan, à une armée de la Première Coalition, commandée par le prince Cobourg. Elle se solda par une victoire française et permit aux Français de remporter la guerre de la Première Coalition (1792-1797).

Quand Jourdan est-il devenu maréchal ?

Jean-Baptiste Jourdan fut nommé "maréchal d'empire" par Napoléon Ier en mai 1804.

À propos du traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

A propos de l'auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer ce travail

Style APA

Mark, H. W. (2023, avril 06). Jean-Baptiste Jourdan [Jean-Baptiste Jourdan]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Récupéré de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21431/jean-baptiste-jourdan/

Le style Chicago

Mark, Harrison W.. "Jean-Baptiste Jourdan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. Dernière modification avril 06, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21431/jean-baptiste-jourdan/.

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Mark, Harrison W.. "Jean-Baptiste Jourdan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 06 avril 2023. Web. 25 avril 2024.

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