John Rolfe

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 16 février 2021
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Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais
Baptism of Pocahontas (by John Gadsby Chapman, Public Domain)
Baptême de Pocahontas
John Gadsby Chapman (Public Domain)

John Rolfe (1585-1622) était un marchand anglais et un colon de Jamestown surtout connu en tant qu'époux de Pocahontas (c. 1596-1617). Il est également connu pour sa culture réussie du tabac en Virginie, qui fit de cette culture l'exportation la plus lucrative des premières colonies anglaises d'Amérique du Nord.

Le tabac s'était révélé être un produit commercial rentable pour les Espagnols qui avaient colonisé l'Amérique du Sud, l'Amérique centrale et les Antilles tout au long du XVIe siècle. Les Anglais espéraient connaître le même succès avec leur colonie de Jamestown, mais celle-ci lutta pendant trois ans pour survivre, jusqu'à ce que Rolfe n'arrive en 1610 avec des graines de tabac; il pensait qu'elles se développeraient bien sur le sol marécageux de la Virginie. Rolfe produisit sa première récolte en 1611, sauvant ainsi la colonie et créant une culture commerciale qui allait constituer la base de l'économie coloniale américaine.

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Il épousa Pocahontas en 1614, une union qui permit de forger une paix entre les colons et les Amérindiens de la confédération Powhatan. Le couple eut un fils et se rendit en Angleterre pour une tournée de relations publiques afin d'encourager les investissements à Jamestown en 1616. Pocahontas, qui s'était convertie au christianisme et avait pris le nom de Rebecca, tomba malade et mourut en 1617. Rolfe confia son fils à son frère et retourna à Jamestown où il épousa sa troisième femme, Jane Pierce, en 1619.

La paix établie par son mariage avec Pocahontas s'effrita progressivement à mesure que d'autres colons arrivèrent d'Angleterre et que d'autres terres furent prises pour y installer des colonies et des plantations de tabac. En 1622, la deuxième des guerres anglo-powhatans éclata et fit plus de 300 victimes parmi les colons. Rolfe mourut la même année, mais la cause de son décès est inconnue, de même que son lieu de sépulture.

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Telle est la version généralement acceptée de la vie de Rolfe, mais elle a été remise en question par l'histoire orale amérindienne Mattaponi, qui soutient que Pocahontas avait été violée après avoir été enlevée en 1613, qu'elle était tombée enceinte, que Rolfe ne l'avait épousée que pour dissimuler le viol à son père et qu'elle avait été assassinée (empoisonnée) à bord du navire en Angleterre. Ces deux récits très différents de Rolfe et de sa relation avec Pocahontas continuent de faire l'objet de débats.

Espagne, tabac et colonisation anglaise

Rolfe était le "père du tabac" dans les colonies de Virginie.

Les deux versions s'accordent cependant sur le fait que Rolfe était le "père du tabac" dans les colonies de Virginie. Deux types de tabac poussaient naturellement en Amérique: Nicotiana rustica (qui poussait principalement dans le nord) et Nicotiana tabacum (qui apparaissait principalement dans le sud). Christophe Colomb (1451-1506) revendiqua les Antilles et certaines parties de l'Amérique du Sud pour l'Espagne à la suite de sa première expédition en 1492, et d'autres forces expéditionnaires espagnoles suivirent, colonisant l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale ainsi que l'actuelle Floride tout au long du XVIe siècle. À son arrivée, Christophe Colomb se vit offrir du tabac en guise de cadeau de bienvenue par les indigènes des Indes occidentales et commença à le cultiver à des fins commerciales, établissant le système de l'encomienda qui, en fait, asservissait la population autochtone en tant que main-d'œuvre.

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Le Nicotiana tabacum était une exportation très rentable qui enrichit les propriétaires terriens espagnols dans les Amériques et les marchands en Espagne, car elle trouva rapidement un marché et était très demandée. Les Anglais voulurent reproduire ce succès et établirent donc la colonie de Roanoke en Amérique du Nord en 1585. La première tentative échoua et la seconde, établie en 1587, disparut en 1590. Sir Walter Raleigh (c. 1552-1618), qui avait supervisé les expéditions, introduisit la Nicotiana rustica en Angleterre vers 1585 et, bien qu'il ait trouvé un marché, elle n'était pas aussi populaire que le produit espagnol. Les consommateurs de tabac trouvaient le produit de Raleigh amer et difficile à fumer par rapport au tabac espagnol, plus doux et plus savoureux. Les Espagnols comprenaient la valeur de leur produit et protégeaient soigneusement leur mélange, décrétant la peine de mort pour tout Espagnol qui partagerait des graines ou des récoltes de tabac avec des non-Espagnols.

Tobacco Drying
Séchage du tabac
Ryan (CC BY)

Jamestown et les Bermudes

John Rolfe vit le jour l'année où Raleigh avait apporté du tabac à la cour d'Angleterre. Il était le fils de John et Dorothea (née Mason) Rolfe, et son père était probablement un marchand. On sait peu de choses sur les débuts de la vie de Rolfe, si ce n'est qu'en 1608/1609, il était marié (peut-être à une certaine Sarah Hacker, mais cela semble spéculatif, le nom de sa femme n'apparaissant pas dans les documents de base). Il devait avoir des liens avec la Virginia Company de Londres - la coalition d'hommes d'affaires et d'investisseurs qui avait financé la création de la colonie de Virginie de Jamestown - car il figurait parmi les prestigieux passagers du Sea Venture en 1609, un navire de ravitaillement pour Jamestown qui transportait également son nouveau gouverneur, Sir Thomas Gates (g. c. 1585-1622), l'écrivain William Strachey (1572-1621) et le nouvel aumônier de la colonie, le prêtre anglican Richard Buck, assisté de Stephen Hopkins (1581-1644), alors inconnu, qui deviendrait plus tard célèbre grâce au Mayflower et à la colonie de Plymouth.

Jamestown fut fondée en 1607 par une expédition composée en grande partie d'aristocrates et d'ouvriers non qualifiés des classes inférieures, qui avaient tous (ou presque) l'impression que l'Amérique du Nord était une terre regorgeant d'or qu'il suffisait de ramasser sur le sol. Cette illusion avait été encouragée par les rapports sur les conquêtes espagnoles qui mettaient l'accent sur la richesse du Nouveau Monde. Par conséquent, Jamestown ne fut pas le grand succès espéré par les investisseurs, car les colons n'avaient aucune expérience du travail de la terre ou furent découragés lorsqu'ils réalisèrent qu'il n'y avait pas de tas d'or à ramasser et devraient consacrer leurs efforts à essayer de survivre.

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Les colons furent disciplinés et organisés par le capitaine John Smith (1580-1631), membre de la première expédition, mais celui-ci retourna en Angleterre à l'automne 1609 après avoir été blessé dans un accident. Sans son leadership, qui avait également établi de bonnes relations avec le chef Wahunsenacah (c. 1547-c. 1618, également connu sous le nom de chef Powhatan) de la confédération Powhatan de la région, la colonie déclina. L'hiver 1609-1610 est connu sous le nom de Starving Time (période de famine), au cours de laquelle les habitants furent contraints de manger des rats, des chiens, des chevaux et, finalement, des cadavres pour survivre.

Historic Jamestowne
Historic Jamestowne
Ken Lund (CC BY-SA)

La période de famine n'était pas seulement due à l'incapacité des colons à obtenir des récoltes substantielles dans les marais de Virginie, mais aussi à l'impossibilité d'acheminer les vivres vers la colonie en 1609. Le Sea Venture fut pris dans une tempête en juillet 1609 et s'échoua sur les récifs au large des Bermudes (un événement qui inspira la pièce de Shakespeare La Tempête). Rolfe et ses compagnons passèrent les mois suivants sur ces îles inhabitées pendant qu'ils construisaient deux navires pour les emmener à Jamestown. Pendant ce temps, la femme de Rolfe, Sarah, et leur petite fille, Bermuda, moururent toutes les deux. Enfin, en mai 1610, les navires étaient prêts et partirent pour Jamestown.

Rolfe et le tabac

À leur arrivée, ils trouvèrent la colonie en plein désarroi. Sir Thomas Gates déclara que la colonie était un échec et ordonna aux survivants de faire leurs bagages et de se préparer à retourner en Angleterre. Cependant, alors qu'ils descendaient la rivière, ils furent accueillis par un autre navire transportant le noble Thomas West, Lord De La Warr (1577-1622), qui leur donna l'ordre de faire demi-tour. De La Warr prit le contrôle de la colonie, déléguant des responsabilités à Gates, et initia une nouvelle politique avec les Powhatans qui déboucha sur la première guerre anglo-powhatan (1610-1614). Rolfe, quant à lui, s'installa sur une parcelle de terre et tenta d'abord de cultiver la plante indigène Nicotiana rustica. William Strachey critiqua ce produit comme étant "pauvre et faible et d'un goût piquant", et Rolfe n'eut guère de succès avec (Goodman, 134). Il était cependant arrivé avec des graines de Nicotiana tabacum hybrides de Trinidad qu'il expérimenta. Le spécialiste Jordan Goodman commente:

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On ne sait pas de qui Rolfe tenait ses graines, bien qu'il y ait eu des contacts entre la Virginie et Trinidad par l'intermédiaire de marchands et de marins anglais... N'importe lequel des nombreux marchands anglais et hollandais qui naviguaient autour de Trinidad et du delta de l'Orénoque et qui débarquaient en Virginie aurait pu transmettre les graines à Rolfe. (135)

Il est tout aussi possible que les graines aient été acquises aux Bermudes, revendiquées par l'Espagne en 1505 par l'explorateur Juan de Bermúdez (mort en 1570), mais jamais colonisées. Les navires espagnols avaient tendance à éviter les îles parce qu'elles étaient considérées comme hantées par des démons et des diables, mais il est possible que N. tabacum y poussait à l'état sauvage ou qu'un navire espagnol y ait laissé des plantes. Quoi qu'il en soit, il mit la main sur les graines, perfectionna leur culture et obtint sa première récolte en 1611.

Dried Tobacco
Tabac séché
Maureen (CC BY)

Il nomma son mélange Orinoco (peut-être en l'honneur de Sir Walter Raleigh qui avait exploré cette région) et exporta son premier produit en 1612; en 1614, il était un homme riche avec une grande plantation s'étendant le long de la rivière James, en face de la colonie de Henricus établie par Sir Thomas Dale (c. 1560-1619) en 1611.

Mariage avec Pocahontas

Lord De La Warr tomba malade en 1611 et confia les pleins pouvoirs à Sir Samuel Argall (c. 1580-1626). Argall poursuivit la politique de De La Warr avec les Powhatans, et les hostilités continuèrent. Les Powhatans avaient fait prisonniers un certain nombre de colons et Argall ne trouva aucun moyen de les récupérer jusqu'à ce qu'il n'apprenne que la fille du chef Wahunsenacah, Pocahontas, vivait (peut-être avec son mari qui fut tué par la suite) dans un village voisin et qu'il la fasse prisonnière, la retenant contre rançon à Henricus. Wahunsenacah rendit les colons captifs et attendit la libération de sa fille, mais Argall prétendit que le chef n'avait pas entièrement respecté les termes de l'accord et la garda.

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Pocahontas et Rolfe furent mariés par Richard Buck en avril 1614.. Leur union mit fin à la première guerre anglo-Powhatan et instaura la paix.

Pendant son séjour à Henricus, Pocahontas se convertit au christianisme, apprit l'anglais et entra en contact avec Rolfe, qui visitait régulièrement la colonie. Ils furent attirés l'un par l'autre et Rolfe écrivit au gouverneur de l'époque, Dale, pour lui demander la permission de l'épouser. Le couple fut marié par Richard Buck en avril 1614 et leur union mit fin à la première guerre anglo-powhatan et instaura la paix. En janvier 1615, leur fils Thomas Rolfe (1615 - c. 1680) vit le jour et le couple semble avoir vécu heureux sur la plantation de Rolfe.

La paix avec les Powhatans apporta une stabilité qui permit la prolifération sans entrave des plantations de tabac. Goodman note que "l'économie de la Virginie explosa et que partout où l'on pouvait planter du tabac, on le faisait" (135). Le secret de la réussite de Rolfe résidait dans le mélange particulier de son tabac Orinoco, qui avait un goût sucré, qu'il soit mâché ou fumé, et qui se consumait facilement dans une pipe pour une expérience dégustative beaucoup plus douce que celle offerte par d'autres tabacs.

Voyage en Angleterre

La Virginia Company, qui avait enfin obtenu un bon rendement pour ses investisseurs, souhaitait les encourager encore davantage. La compagnie avait obtenu le soutien de sa charte en 1607 en affirmant que le salut des âmes des Amérindiens était l'un de ses principaux objectifs et maintenant, avec Pocahontas, elle avait un exemple éclatant de sa réussite. Rolfe et sa famille furent invités en Angleterre en 1616 pour ce qui s'apparentait à une tournée de promotion de Jamestown.

Les Rolfe arrivèrent en Angleterre en juin 1616 en compagnie du sage amérindien (et beau-frère de Pocahontas) Tomocomo, envoyé par le chef Wahunsenacah pour observer les Anglais dans leur propre pays et lui faire un rapport, ainsi que d'autres membres de la tribu de Pocahontas. Le navire était commandé par Argall, l'homme qui avait enlevé Pocahontas des années auparavant. Le groupe fut escorté jusqu'à Londres où Pocahontas fut présentée comme une "princesse indienne" et fut accompagnée par Lord De La Warr et son épouse à diverses réceptions de la cour.

Portrait of Pocahontas
Portrait de Pocahontas
The Trustees of the British Museum (Copyright)

Le roi Jacques Ier d'Angleterre (r. de 1603 à 1625) était répugné par l'usage du tabac et avait même écrit un traité le condamnant (A Counterblaste to Tobacco), mais il ne pouvait pas l'interdire car la culture était bien trop rentable. Une rencontre officielle entre Rolfe et le roi fut donc déconseillée car "Rolfe, en tant que père du commerce croissant du tabac en Virginie, personnifiait l'une des contrariétés du roi: le fait que de plus en plus de ses sujets fumaient la pipe" (Price, 177). Le groupe finit par rencontrer le roi (bien que pas présenté officiellement) ainsi que la reine Anne et d'autres dignitaires.

Ils rencontrèrent également le capitaine John Smith qui, selon les rapports de Smith, avait été sauvé par Pocahontas lorsqu'il avait été fait prisonnier par les Powhatans des années auparavant. Smith raconta comment, en Angleterre, Rolfe l'avait amené à Pocahontas, à qui les colons de Jamestown avaient dit que Smith était mort. En le retrouvant vivant, écrit Smith, elle déclara que c'était une nouvelle preuve des mensonges des Anglais. Rolfe ne fait pas état de cette rencontre, mais d'autres récits corroborent celui de Smith, selon lequel elle ne semble pas s'être bien déroulée.

Pocahontas aurait voulu rester en Angleterre, mais les intérêts commerciaux de Rolfe se trouvaient en Virginie, et il dut rentrer. En mars 1617, le groupe embarqua sur le George, le navire d'Argall, pour le retour, mais Pocahontas ne se sentait pas bien. Le spécialiste David A. Price écrit:

Rolfe pensait apparemment que l'affection de sa femme n'était rien de plus grave que les crachats qui allaient et venaient chez tant de résidents de la ville polluée [de Londres]. Au moment où le navire s'approcha de la ville de Gravesend, il se rendit compte à quel point il s'était trompé. Pocahontas était mourante. Argall ancra son navire dans la ville et Pocahontas fut ramenée à terre. (182)

Elle mourut peu après et ses funérailles eurent lieu le 21 mars 1617. Price note que "l'on pense généralement que son état était une infection pulmonaire telle que la pneumonie ou la tuberculose" (182). Leur fils Thomas semblait souffrir de la même maladie et Rolfe le confia à un fonctionnaire à Gravesend jusqu'à ce que son frère Henry ne puisse le réclamer. Il remonta ensuite à bord du navire et regagna la Virginie; il ne reverrait jamais son fils.

Conclusion

La paix établie par le mariage de Rolfe avec Pocahontas tenait toujours et Argall rapporta que le chef Wahunsenacah, tout en déplorant la mort de sa fille, fut soulagé que son fils soit encore en vie et maintint donc la paix en son honneur. Tomocomo avait fait son rapport au chef Powhatan et aux anciens, dénonçant les Anglais et avertissant qu'il ne fallait pas leur faire confiance. Selon un rapport de Thomas Dale, les affirmations de Tomocomo furent réfutées par une compagnie de colons devant le chef Powhatan, et il fut contraint par la honte de se rétracter. À la lumière des événements qui suivirent, ce rapport est toutefois suspect.

Il est plus probable que les accusations de Tomocomo contre les Anglais aient été prises au sérieux alors que les tensions commençaient à croître entre les colons et les autochtones de la région. Rolfe poursuivit sa vie dans sa plantation et épousa Jane Pierce, fille du capitaine de la milice William Pierce, en 1619; ils eurent une fille, Elizabeth. Wahunsenacah mourut vers 1618, mais son frère Opchanacanough (1554-1646) lui avait déjà succédé, reconnaissant que les paroles de Tomocomo avaient plus de poids que celles des immigrants dont les promesses et les traités n'avaient jamais été tenus.

En 1622, Opchanacanough lança une attaque concertée, appelée par les écrivains coloniaux anglais "massacre indien de 1622", tuant plus de 300 colons et détruisant la colonie de Henricus. La plantation de Rolfe se trouvait juste en face de cette colonie et l'on suppose donc qu'il fut tué lors du massacre, mais il n'y a pas de preuve réelle de cela. La plantation de Rolfe survécut à l'attaque, et sa femme et sa fille vivaient encore dans les années 1630, Elizabeth mourut en 1635, peut-être en couches.

Dans cette version de la vie de Rolfe, il est un homme honorable, mais l'histoire orale de Mattaponi brosse un tableau très différent d'un opportuniste qui apprit les secrets de la culture du tabac auprès du chef Powhatan, qui épousa Pocahontas par nécessité et qui empoisonna sa femme pour l'empêcher d'informer son père de ce qu'elle avait appris en Angleterre. Tomocomo, dans cette version, raconte aux Powhatans ce que Pocahontas n'avait pas pu raconter. Il s'agit d'un autre aspect de la version "officielle" de la vie de Rolfe, écrite par les vainqueurs, et qui est marginalisée en raison de sa remise en question du récit "officiel".

John Rolfe Tobacco
Tabac John Rolfe
Joe Haupt (CC BY-SA)

Rolfe est aujourd'hui honoré dans l'État de Virginie par un certain nombre de routes et de lieux qui portent son nom mais, très probablement, peu de ceux qui empruntent ces routes savent qui il était, ce qu'il a fait, ou que son tabac - le John Rolfe Blend - est encore vendu de nos jours. Il est aujourd'hui plus connu, du moins auprès d'un certain public, comme l'époux de Pocahontas (dont l'image apparaîtrait plus tard sur les paquets de cigarettes et dans la publicité pour le tabac), encouragé par une suite (Pocahontas II) au très populaire film d'animation de Disney, Pocahontas, que pour sa contribution à l'économie et à l'expansion de l'Amérique coloniale.

En son temps, cependant, Rolfe était le citoyen le plus connu de la colonie de Jamestown, respecté par les marchands de Londres et les amateurs de tabac de tous horizons pour sa culture très populaire, addictive et rentable. Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le tabagisme entraîne la mort de 480 000 personnes par an aux États-Unis. Pourtant, le produit de Rolfe continue d'être utilisé dans le monde entier et d'influencer l'économie de l'État de Virginie ainsi que celle de l'ensemble des États-Unis.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, février 16). John Rolfe [John Rolfe]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19419/john-rolfe/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "John Rolfe." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 16, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19419/john-rolfe/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "John Rolfe." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 16 févr. 2021. Web. 27 avril 2024.

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