Diversité Architecturale des Églises dans l'Angleterre Médiévale

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Nick Miller
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 25 avril 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Les églises médiévales anglaises diffèrent par leur taille et leur disposition. Leur rôle d'origine et leur évolution, les ressources financières et matérielles et les modes architecturales ont contribué à déterminer cette variabilité. Cependant, leur aspect s'est finalement développé à partir d'une symbiose constante entre le lieu de culte et les questions pratiques. Au cours des Xe-XVe siècles, la construction en pierre s'est solidement implantée, ce qui a donné lieu à un âge d'or de la construction d'églises.

Durham Cathedral
Cathédrale de Durham
Viktorija (CC BY-NC-SA)

Objectif et ressources

Les raisons immédiates de la diversité étaient les mêmes que pour les autres bâtiments - maisons, châteaux, bureaux - et dépendaient de la raison pour laquelle ils avaient été construits à l'origine et des ressources financières et matérielles dont disposaient les premiers bâtisseurs et les propriétaires ultérieurs qui souhaitaient les agrandir et/ou les embellir.

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Les communautés les plus pauvres ont créé des églises basiques en utilisant les moyens et les matériaux que les membres de la communauté possédaient ou qu'ils pouvaient se procurer à proximité, à la sueur de leur front et grâce à leur savoir-faire. Les riches commanditaires avaient les moyens d'envisager et d'exécuter les projets les plus somptueux que l'argent et l'autorité pouvaient acheter, en transportant des matériaux de partout et en engageant les meilleurs concepteurs, techniciens, maçons, métallurgistes, charpentiers, peintres et vitriers de l'époque.

Les projets les plus grandioses étaient financés par d'importants bienfaiteurs afin de créer des centres d'influence ecclésiastique, administrative et académique.

Les bâtiments basiques pouvaient être érigés en tant qu'avant-postes d'églises-mères/collégiale ou par des villages individuels ou de petits propriétaires terriens souhaitant disposer d'un lieu, aussi humble soit-il, pour exprimer leur foi, en tant que centre pour les cycles de dévotion quotidiens, hebdomadaires et annuels qui dominaient et conduisaient la vie des gens. Il s'agissait de simples structures rectangulaires, assez grandes pour accueillir 15 à 20 fidèles. Les projets les plus grandioses étaient financés par d'importants bienfaiteurs royaux, aristocratiques ou religieux, afin de créer des centres d'influence ecclésiastique, administrative et académique de premier plan. La plupart des grandes cathédrales, abbayes et églises, comme Durham, Lincoln et Old St Paul's London, étaient des merveilles du monde à l'époque où elles furent construites, avec plus de 100 mètres de long, 100 mètres de haut ou plus, et des dizaines de mètres de large.

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Bien entendu, la majorité des églises se situent entre ces deux extrêmes. Certaines n'ont peut-être pas été conçues à l'origine sur une grande échelle, mais au fil des siècles, elles se sont développées au fur et à mesure que les mécènes et les communautés répondaient à l'évolution de la taille des populations et aux progrès de la technologie de construction qui alimentaient le désir d'avoir toujours ce qui était plus grand, meilleur, plus beau et à la dernière mode en matière d'architecture. Dans le climat économique de la fin du Moyen Âge, de nouveaux promoteurs de la construction et de l'agrandissement des églises sont entrés en scène. Dans de nombreuses villes, des guildes et des marchands nouvellement riches ont utilisé leur fortune pour créer des chapelles ornées ou pour améliorer une église existante à laquelle ils étaient associés. Après des débuts sans prétention, de nombreux édifices modestes sont ainsi devenus d'impressionnantes maisons de Dieu - en témoignent la plus grande église du Leicestershire, à Melton Mowbray, financée par l'argent des négociants en laine, et les grandes églises de la laine du Norfolk et du Suffolk.

St. Mary's Church, Melton Mowbray
Église Sainte-Marie de Melton Mowbray
Kev747 (CC BY-SA)

Croissance des églises

Les églises se sont développées en ajoutant des étages et des toits. Les minuscules fenêtres de l'époque anglo-saxonne et du début de l'époque normande ont cédé la place à des conceptions plus vastes. L'amélioration de la technologie du verre permit de vitrer des fenêtres auparavant vides. Les urbanistes ont créé des tours ou les ont rehaussées, les coiffant parfois d'une flèche. Ils ont élargi le plan rectangulaire de base en ajoutant de nouveaux bas-côtés parallèles à la nef. Ils ont incorporé des chapelles, dans ou sur les nouveaux bas-côtés, sur le côté du chœur, peut-être une chapelle de la Vierge prolongeant l'église vers l'est, derrière le sanctuaire. Des porches et des portes plus élaborés sont apparus, et une abside a peut-être été ajoutée pour compléter l'extrémité est. L'embellissement et l'agrandissement de la façade ouest étaient populaires, avec de nouvelles façades, peut-être un narthex (vestibule). Parfois, la nécessité de remplacer ou d'étayer un mur, une fenêtre, un toit ou une tour défectueux entraînait des modifications.

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Une loi promulguée au XIIe siècle a eu des répercussions sur l'aspect général de nombreuses églises. Le règlement sur la réparation du chœur rendait le recteur responsable de l'entretien du chœur et les habitants de la paroisse devaient s'occuper du reste. Il pouvait en résulter un chœur rudimentaire si le recteur était pauvre, économe ou négligeait l'église, et une nef imposante si la communauté était attentive - ou, bien sûr, l'inverse.

(en anglais)

Plan de base

Les plus petites chapelles suivaient la forme des premières églises de l'époque anglo-saxonne (VIIe-VIIIe siècles), même si, historiquement, leurs précurseurs reflétaient des influences bien plus anciennes, venues d'aussi loin que l'Irlande, la Rhénanie, l'Italie, la Grèce/Byzance et l'Égypte. Les églises suivaient alors principalement un plan rectangulaire simple. Les églises rondes étaient/sont extrêmement rares.

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Au début, les églises les plus simples pouvaient consister en une seule pièce - un espace indifférencié partagé par la congrégation et le prêtre. Peu à peu, l'espace s'est agrandi et s'est divisé en deux, avec un espace pour la congrégation (la nef) et un espace séparé (le sanctuaire) réservé au célébrant. C'est là que se trouvait l'autel où se déroulaient les rituels. Le sanctuaire peut également être divisé en deux parties: le chœur, la zone précédant l'autel, et le sanctuaire (ou presbytère, où officiait le presbytre, l'ancien, le prêtre), le lieu le plus saint, généralement situé en haut de quelques marches. L'espace commun à la chaire et au sanctuaire est souvent appelé le chœur.

Development of Church Layout in Medieval English Churches
Développement de la disposition des églises dans les églises anglaises médiévales
C J Cox (Public Domain)

Il est important de noter que cette division bi- ou tripartite est restée le plan de base auquel toutes les églises se sont conformées, certainement jusqu'à la Réforme, et qu'elle est perceptible même dans les édifices les plus grandioses. Les églises moins importantes, après avoir commencé à accumuler tous leurs appendices supplémentaires et s'être ramifiées latéralement, vers le haut et dans le sens de la longueur pour devenir les créations plus complexes des XIe-XVIe siècles, ont toujours conservé cette formation de base.

Progressions et seuils

Bien qu'aujourd'hui nous soyons habitués à voir les églises entourées d'autres bâtiments et de routes, en particulier dans les villes, elles étaient à l'origine le point central d'un cadre sacré plus large. La progression dans une église de la nef, l'espace commun à tous les croyants, au chœur, généralement réservé au prêtre, puis à l'intérieur du chœur, le sanctuaire, réservé exclusivement au clergé ordonné et aux ustensiles pour conduire les rites les plus sacrés à l'autel, ne constituait que les dernières étapes d'un plus long voyage du terrestre au divin.

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Dans les églises dotées d'un cimetière, le principal seuil entre la terre non sacrée et la terre sacrée était le portail.

Les églises étaient entourées d'une terre sacrée, séparée de la terre non consacrée par un monticule, une haie, une clôture ou un mur. Ce terrain peut également contenir des sanctuaires et des chemins pour les processions. C'est là que les croyants étaient enterrés. Les non-croyants, les personnes expulsées de l'église et celles qui, d'une manière ou d'une autre, avaient offensé Dieu par un meurtre ou un acte pécheur similaire, n'étaient pas autorisées à être enterrées dans un lieu sanctifié. Dans les églises dotées d'un cimetière, le principal point de passage entre la terre non sanctifiée et la terre sanctifiée était le lych-gate ( barrière des morts, lych/lic/lyke signifie "cadavre" en anglo-saxon), l'entrée où reposait le corps du défunt, qui attendait la bénédiction du prêtre avant d'entrer dans l'église pour la suite de son voyage dans l'au-delà.

Au portail de l'église se trouvait un bénitier, un bassin sculpté contenant de l'eau bénite. Ceux qui entraient dans l'église y trempaient leur doigt et se bénissaient du signe de la croix, rappelant ainsi l'eau bénite et le signe de la croix qu'ils avaient reçus lors de leur baptême et reconnaissant le franchissement d'un autre seuil dans un espace encore plus saint. Les statues sont encore visibles dans certaines églises anciennes (et dans les églises catholiques modernes), mais les iconoclastes de la Réforme ont éliminé la plupart d'entre elles, les considérant comme des symboles de superstition non étayés par des précédents bibliques.

Cette progression du mondain vers le plus saint des saints n'est pas l'apanage des églises chrétiennes. La Bible (par exemple 1 Rois, chapitre 6 détaillant le grand temple de Salomon) décrit les temples juifs avec leur enceinte extérieure suivie d'antichambres où les gens se réunissaient pour le culte. De là, la progression se faisait vers les cours intérieures plus sacrées où les prêtres accomplissaient leurs offices, et enfin vers le plus saint des saints, dont l'accès était réservé aux prêtres les plus élevés, comme le chœur chrétien cloisonné par des voiles ou des écrans de partition, et comme le maître-autel chrétien, un seuil spirituel entre le ciel et la terre.

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Pre-Reformation Church Altar
Autel d'Époque Pré-Réforme
David Hawgood (CC BY-SA)

Les temples romains, les bosquets sacrés celtes (nemeta), le hof scandinave et le hearg(as ) anglo-saxon (parcelles sacrées) comprenaient également une structure périmétrique délimitant un champ plus large de terres sacrées où se déroulaient les cours, les festivals et d'autres réunions générales. Cette structure entourait ou conduisait à des espaces de plus en plus sacrés, jusqu'à des quartiers réservés aux actions des plus hauts responsables de la hiérarchie sacerdotale.

Formes monastiques

Bien que le plan de l'église des institutions monastiques reprenne le modèle de base à deux ou trois espaces des églises paroissiales, elles constituent une classe d'établissement différente dans la mesure où les moines et les moniales y vivent, mangent, dorment, travaillent et étudient. Cela nécessitait des réfectoires, des cuisines, des dortoirs et des toilettes, ainsi que des bibliothèques, des ateliers, des brasseries, des granges, des étables et ainsi de suite, liés à leurs occupations et à leur industrie. Nombre d'entre eux ont mis en place des aumônes et des hôpitaux pour répondre à l'obligation du clergé de s'occuper des pauvres et des infirmes. Les bibliothèques, les salles d'étude et les dortoirs étaient souvent juxtaposés directement à l'église, avec des passages qui permettaient aux moines et aux moniales de quitter aisément leur lit, leur bureau et leurs repas pour se rendre à l'église où ils se livraient à une dévotion stricte tout au long de la journée et de la nuit.

Cloister of Lacock Abbey, England
Cloître de l'abbaye de Lacock, Angleterre
Dillif (CC BY-SA)

Un monastère médiéval pouvait accumuler des richesses appréciables grâce aux revenus de la dîme, à l'agriculture, au commerce et à d'autres activités. Pour certains, le fait d'être un lieu de pèlerinage augmentait les revenus. Ils utilisaient cette richesse pour s'agrandir, non seulement en agrandissant et en embellissant le bâtiment central de l'église où se déroulait l'office divin, mais aussi en développant les structures extérieures.

Après la dissolution des monastères par Henri VIII d'Angleterre (r. de 1509 à 1547), la plupart de ces bâtiments supplémentaires ont été démolis ou laissés à l'abandon. Certains ont été transformés en châteaux, leurs fondations et leurs matériaux étant incorporés dans le nouveau bâtiment. Cependant, certaines anciennes abbayes sont devenues des cathédrales, où les vestiges des bâtiments monastiques d'habitation, de travail et d'étude restent visibles. Entre autres, Hereford possède sa bibliothèque, la cathédrale de Gloucester ses cloîtres, et Lincoln conserve sa salle capitulaire.

Dans le plan de la cathédrale de Salisbury, les cloîtres monastiques et la salle capitulaire sont clairement visibles. De tels bâtiments sont également visibles dans les ruines de certaines anciennes abbayes - l'abbaye de Fountains en est un exemple particulièrement splendide. Les églises paroissiales actuelles, qui étaient auparavant des monastères, présentent souvent des anomalies de disposition et de structure qui trahissent leur passé plus grandiose. Un panneau sur le mur sud de l'église d'Owston (Leicestershire), aujourd'hui de petite taille, indique la présence d'un ancien cloître. L'épaisseur des murs et l'anomalie que constitue l'immense pilier autoportant qui soutient l'arcade sud donnent une idée de l'ampleur de l'édifice autrefois.

Salisbury Cathedral
Cathédrale de Salisbury
P. H. Ditchfield (Public Domain)

Raisons profondes de cette diversité

Les effets de la finalité et de la grandeur envisagée, les moyens financiers disponibles et les ressources matérielles expliquent en partie l'aspect des églises. La volonté de créer des lieux de culte plus splendides et plus imposants a également des racines culturelles et politiques.

À l'époque anglo-saxonne, les fondateurs ont érigé des structures impressionnantes pour souligner la supériorité et la puissance du christianisme et de ses lieux saints par rapport aux lieux saints et aux idoles préchrétiennes. En effet, pour souligner ce point, de nombreuses églises primitives se sont appropriées des lieux de culte préchrétiens antérieurs. En outre, après la conquête normande de l'Angleterre, les souverains normands ont supplanté l'aristocratie et les propriétaires terriens anglo-saxons aux XIe et XIIe siècles et avaient eux aussi des arguments à faire valoir. Les coutumes anglo-saxonnes vaincues étaient révolues, un nouveau pouvoir régnait. Pour le prouver, les Normands ont démoli les églises anglo-saxonnes ou les ont radicalement modifiées en fonction des styles qu'ils avaient apportés avec eux. L'ascendant ecclésiastique et architectural devenait une arme et un symbole d'hégémonie culturelle et administrative.

L'édification d'une église sans pareil était l'un des moyens de revendiquer un territoire.

Plus localement, construire des églises et revendiquer d'avoir les plus grandes et les plus belles s'inscrivait dans le cadre de guerres intestines entre puissants. L'implantation d'une église exceptionnelle était l'un des moyens de revendiquer un territoire. Elle indiquait également à la population locale à quel seigneur terrestre elle devait rendre hommage. La fondation par le comte de Leicester de l'abbaye de Garendon et du prieuré d'Ulverscroft dans les années 1130 pour étouffer les ambitions du comte de Chester et ses empiètements sur le territoire du Leicestershire n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Bien que de tels facteurs terrestres aient poussé à construire des églises plus grandes et plus belles, ils ont finalement été influencés ou éclipsés par des raisons plus profondes de célébrer la beauté. Tout d'abord, les flèches, les tours et les fenêtres n'étaient pas les principaux moyens d'expression de la foi et de la dévotion. Ils servaient essentiellement des objectifs fonctionnels. Les fenêtres laissaient entrer la lumière, les toits protégeaient de la pluie. Les tours abritaient les cloches, qui appelaient à la prière et, dans certaines régions et à certaines époques, servaient de tours de guet et de refuges si la communauté était menacée. Les églises, en revanche, étaient toujours consacrées et dédiées à Dieu. Elles étaient des lieux de culte. Les gens ont compris que l'impact visuel d'une église pouvait également proclamer cette véritable raison d'être et l'aspiration à la vénération et à la prière.

C'est ainsi que certains aspects de la conception se sont imprégnés du symbolisme de la croyance et du culte. Les gens imaginaient que plus les tours étaient hautes, plus ils étaient proches de Dieu. Les flèches pointaient vers le ciel. Plus les fenêtres étaient grandes, plus la lumière du Christ pénétrait à l'intérieur. Les motifs et les décorations plus ornés témoignaient des dons accordés par Dieu à l'homme et célébraient son inspiration. Les conceptions plus austères (par exemple le style architectural anglais du XIIIe siècle) professaient l'humilité devant le Christ, le rejet des richesses du monde et l'espoir de récompenses somptueuses au paradis.

Purification des âmes

D'autres raisons ont motivé l'expression d'une foi toujours plus profonde. L'enseignement et les croyances de l'Église médiévale affirmaient que les bonnes œuvres sur terre pouvaient non seulement permettre d'obtenir plus de faveurs de la part de Dieu dans la vie, mais aussi, surtout, d'avoir plus de chances d'atteindre le paradis dans l'au-delà. D'où l'ambition de créer des structures toujours plus agréables à Dieu. Même dans les chapelles pauvres, les artisans locaux façonnaient des sculptures et des peintures au mieux de leurs capacités et de leurs ressources afin que Dieu puisse leur accorder sa faveur.

Ruins of Whitby Abbey
Ruines de l'abbaye de Whitby
Afshin Darian (CC BY)

En outre, les gens au Moyen-Âge pensaient qu'après la mort, selon le parcours de chacun dans la vie, on irait soit au paradis soit en enfer. Peu de gens étaient susceptibles d'être si parfaits qu'ils accédaient immédiatement au paradis. La plupart d'entre eux devaient attendre au purgatoire (du latin purgare, "purifier") que leur âme soit purifiée avant de poursuivre leur voyage. Outre le parrainage d'églises et la création d'œuvres d'art sacré exquises, un autre moyen d'accéder au paradis consistait à ce que d'autres personnes prient pour le salut de son âme.

C'est ce qui explique la multiplication des chapelles de chantre et des sous-altars dans les églises. Les personnes aisées engageaient des prêtres pour psalmodier (d'où le terme anglais "chantry") des messes et prononcer des prières afin de faciliter leur passage du purgatoire au paradis. Les particuliers finançaient les messes non seulement pour eux-mêmes et leur famille de leur vivant, mais aussi pour eux-mêmes, leurs ancêtres et leurs descendants à perpétuité après leur mort. Les petits marchands et les commerçants ne pouvaient pas se permettre ce luxe. L'un des rôles des guildes était de parrainer des sous-altars ou des chapelles et des prêtres afin de mettre à la disposition des travailleurs ordinaires et de leurs familles les privilèges et les assurances par le biais de prières et de messes qui, autrement, n'auraient été accessibles qu'aux riches.

Il y avait un autre facteur. La plupart des propriétaires terriens franco-normands qui exerçaient le pouvoir aux XIe et XIIIe siècles avaient amassé leurs richesses par la guerre, l'asservissement et d'autres moyens détournés. Leurs évêques les ont réprimandés pour cela, les avertissant qu'ils risquaient la damnation éternelle pour leurs iniquités. Cependant, ils leur offraient en même temps une clause de sortie. En employant leur richesse à des fins bienfaisantes, certains de leurs péchés pouvaient être absous et les tourments de l'au-delà évités ou améliorés. La croyance voulait que plus l'église, l'hôpital ou l'aumônerie était grandiose et richement aménagée, plus les torts de l'individu pouvaient être réparés.

D'innombrables autres aspects de l'aménagement et du mobilier des églises célébraient le caractère sacré de l'édifice et indiquaient la voie du salut. Les fresques sur les murs, les représentations dans les vitraux, les statues, les peintures, les icônes et les symboles sur les lutrins et les fonts baptismaux, ou encore le maître-autel surélevé y contribuaient. Une analyse complète de ces éléments dépasse le cadre de cet article, mais deux autres aspects de l'apparence des églises méritent d'être mentionnés.

Orientation

Les églises chrétiennes sont généralement orientées vers l'est et le maître-autel est situé à cette extrémité. Certains pensent que c'est parce qu'elles font face à la Terre sainte où est né le Christ. Ce n'est probablement pas la raison, dans la mesure où toutes les églises ne sont pas orientées vers l'est et où, dans les pays où elles devraient être orientées vers le sud, l'ouest ou le nord pour faire face à la Terre sainte, elles sont encore majoritairement orientées vers l'est. L'explication la plus probable est qu'elles saluent le soleil levant, la lumière de Dieu pour le monde, la source de la vie. L'ouest était plutôt perçu comme un lieu de ténèbres. Ce n'est pas un hasard si, autrefois, le narthex où les non-initiés attendaient le baptême, pour entrer dans la lumière du Christ, était situé à l'extrémité ouest et si les fonts baptismaux se trouvaient à l'intérieur du seuil occidental.

Crécy Window, Gloucester Cathedral
Vitrail de Crécy, cathédrale de Gloucester
David Iliff (CC BY-SA)

De nombreuses églises ont un plan en forme de croix. La nef et le chœur forment le montant et les transepts la barre transversale. Nombreux sont ceux qui supposent que cette configuration découle de la volonté des églises de rappeler la croix sur laquelle le Christ est mort. Bien que les gens puissent ressentir cela et aimer l'idée de flèches s'élevant vers le ciel, cela ajoute une dimension à la manière dont les églises peuvent refléter les croyances, il est plus probable que la forme en croix découle des progrès réalisés dans la construction des églises à la fin du Moyen-Âge. Les tours centrales, les flèches et les plafonds élaborés et lourdement voûtés nécessitaient d'immenses supports pour ne pas s'effondrer. Ils devaient également être soutenus latéralement pour éviter qu'ils ne s'étalent vers l'extérieur. Les transepts jouaient ce rôle.

Conclusion

Bien que les commentaires ci-dessus concernent principalement les églises d'Angleterre entre le VIIIe et le XVIe siècle, les mêmes sources de diversité s'appliquent à de nombreux pays, même si cette diversité s'exprime dans des styles différents. Aujourd'hui, l'apparition de nouvelles églises continue de refléter ces influences, une combinaison des effets des ressources disponibles et de la manière dont les gens souhaitent voir leur foi s'exprimer.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Nick Miller
Nick Miller est l'auteur d'un ouvrage de référence sur l'histoire de l'Église dans le Leicestershire (Book Guild, 2024) et écrit sur des sujets aussi variés que l'histoire irlandaise, l'histoire navale et les langues. Il est professeur émérite et ancien clinicien et chercheur scientifique.

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Style APA

Miller, N. (2024, avril 25). Diversité Architecturale des Églises dans l'Angleterre Médiévale [Diversity in Church Architecture in Medieval England]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2426/diversite-architecturale-des-eglises-dans-langlete/

Style Chicago

Miller, Nick. "Diversité Architecturale des Églises dans l'Angleterre Médiévale." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 25, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2426/diversite-architecturale-des-eglises-dans-langlete/.

Style MLA

Miller, Nick. "Diversité Architecturale des Églises dans l'Angleterre Médiévale." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 25 avril 2024. Web. 07 déc. 2024.

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