Daniel Morgan

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 04 avril 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Portrait of Daniel Morgan (by Charles Willson Peale, Public Domain)
Portrait de Daniel Morgan
Charles Willson Peale (Public Domain)

Daniel Morgan (c. 1735-1802) était un pionnier et un soldat américain, surtout connu pour avoir dirigé un corps de fusiliers pendant la guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Il atteignit le rang de général de brigade dans l'armée continentale et joua un rôle clé dans plusieurs victoires américaines, notamment les batailles de Saratoga et de Cowpens.

Jeunesse et service pendant la guerre de la Conquête

Les détails de la vie de Daniel Morgan restent obscurs, mais on pense qu'il serait né dans le comté de Hunterdon, dans le New Jersey, en 1735 ou 1736, dans une famille d'immigrants gallois. Certaines sources affirment qu'il était le cousin d'un autre pionnier américain, Daniel Boone. Au cours de l'hiver 1752, alors qu'il avait environ 17 ans, Morgan quitta la maison après une violente dispute avec son père et se dirigea vers l'ouest. Il atteignit Carlisle, en Pennsylvanie, où il s'arrêta pour effectuer de petits travaux et gagner un peu d'argent avant de poursuivre son voyage une fois la neige fondue. Au printemps 1753, il arriva dans la ville de Winchester, en Virginie, qui se trouvait alors à la frontière de la colonie. Morgan se plut suffisamment dans la petite ville pour décider de s'y installer; il trouva d'abord du travail dans une scierie avant d'accepter un emploi de conducteur de chariot. La vie de conducteur de chariot satisfaisait la soif d'exploration et d'aventure du jeune Morgan, car son travail l'amenait à visiter les villes et les avant-postes disséminés le long de la frontière virginienne.

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À cette époque, la tension montait entre la Virginie et la colonie de Nouvelle-France, qui revendiquaient toutes deux la fertile vallée de l'Ohio. En 1754, une compagnie de la milice de Virginie, sous les ordres du colonel George Washington, fut envoyée pour obliger les Français et leurs alliés autochtones à quitter la vallée de l'Ohio. L'affrontement qui s'ensuivit se termina dans un bain de sang lorsque la force de Washington tendit une embuscade à une compagnie de soldats canadiens-français à la bataille de Jumonville Glen (28 mai 1754), déclenchant la guerre de la Conquête (1754-1763). L'année suivante, le major général Edward Braddock débarqua en Virginie avec deux régiments de soldats britanniques pour faire valoir les revendications de la Virginie sur le territoire de l'Ohio; l'armée de Braddock avait besoin de ravitaillement et Morgan se porta volontaire pour livrer de la farine, du sel et d'autres provisions à la base de l'armée britannique au fort Cumberland, dans le Maryland. À son arrivée, Morgan et d'autres conducteurs de chariots furent enrôlés contre leur gré dans l'expédition et accompagnèrent l'armée lorsqu'elle se mit en marche le 29 mai 1755.

Pour avoir "attaqué un officier", Morgan fut condamné à recevoir 500 coups de fouet dans le dos, une punition généralement fatale.

Alors que l'expédition de Braddock s'enfonçait dans la nature, les officiers britanniques furent rapidement irrités par le comportement des conducteurs de chariots et des miliciens virginiens. Les Virginiens se bagarraient fréquemment entre eux et avec les soldats britanniques, étaient enclins à boire et à jouer, et flirtaient sans vergogne avec les femmes autochtones. Ce mépris conduisit un officier britannique à frapper Morgan du plat de son épée; Morgan, peu habitué à une telle discipline militaire, réagit impulsivement en poussant l'officier à terre. Pour avoir "attaqué un officier", Morgan fut condamné à recevoir 500 coups de fouet dans le dos, une punition généralement fatale. Plus tard, Morgan plaisanterait souvent en disant qu'il devait aux Britanniques un coup de fouet supplémentaire parce qu'ils s'étaient trompés dans leurs calculs et ne l'avaient fouetté que 499 fois. Les cicatrices sur le dos de Morgan étaient cependant permanentes, tout comme la haine qu'il éprouvait pour les officiers britanniques.

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En raison de ses blessures, Morgan n'était pas avec l'armée principale lorsque celle-ci tomba dans une embuscade tendue par les Français et leurs alliés autochtones le 9 juillet 1755; le général Braddock lui-même fut mortellement blessé et une grande partie de son armée fut tuée ou blessée. Morgan aida à transporter les blessés jusqu'en Virginie dans son chariot. Quelques mois plus tard, Morgan rejoignit une compagnie de Virginia Rangers opérant dans la vallée de la Shenandoah, afin de protéger la frontière contre les attaques des alliés autochtones de la France. En avril 1756, Morgan et un compagnon se déplaçaient dans les bois, transportant des dépêches pour la ville de Winchester, lorsqu'ils tombèrent dans une embuscade tendue par sept guerriers autochtones. Le compagnon de Morgan fut tué sur le coup, tandis que Morgan lui-même fut touché par une balle de mousquet qui traversa son cou et ressortit par sa joue. Croyant Morgan mort, les guerriers amérindiens se mirent à scalper son compagnon. Morgan se leva alors d'un bond, sauta sur son cheval et s'échappa. Il se rétablit et continua à servir dans les rangers jusqu'en 1758, date à laquelle la prise de Fort Duquesne par les Britanniques rendit les compagnies de rangers inutiles.

Les fusils de Morgan

Après la guerre, Morgan reprit sa carrière de conducteur de chariot. Son travail l'amena souvent à la colonie de Battletown, où il buvait, jouait et luttait avec les pionniers locaux. Sa personnalité charismatique et joviale, ainsi que sa grande taille, lui valurent d'être apprécié par les pionniers, qui le considéraient bientôt comme un chef. À la même époque, Morgan tomba amoureux d'Abigail Curry et le couple commença à vivre en concubinage. Ils eurent deux filles dans les années 1760, Nancy et Betsy, qui furent éduquées par Abigail jusqu'à ce que Morgan ait les moyens de se payer un précepteur. En raison de ses nouvelles responsabilités familiales, Morgan abandonna le transport par chariot et loua des terres agricoles. Il cultivait du tabac et du chanvre et devint suffisamment prospère pour acheter 255 acres de terre à l'oncle d'Abigail à la fin des années 1760. En 1774, Morgan avait également dix esclaves. Sa vie de fermier fut brièvement interrompue au cours de l'été 1774, lorsqu'il rejoignit la milice pour combattre les Shawnee lors de la guerre de Lord Dunmore (mai à octobre 1774) à la frontière de la Virginie.

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En avril 1775, les tensions qui couvaient depuis longtemps entre la Grande-Bretagne et les treize colonies d'Amérique du Nord finirent par déboucher sur une guerre. Après les premiers coups de feu des batailles de Lexington et Concord (19 avril), des milliers de miliciens de Nouvelle-Angleterre commencèrent à assiéger la garnison de réguliers britanniques à Boston (Massachusetts); cette force américaine hétéroclite fut bientôt réorganisée en Armée continentale et placée sous le commandement du général George Washington. Pour compléter cette armée, le deuxième Congrès continental choisit de lever plusieurs compagnies de fusiliers issus des colonies de Pennsylvanie, du Maryland et de Virginie. À l'époque, les fusils étaient bien connus en Europe en tant qu'armes de chasse, mais ils étaient encore relativement peu connus en Amérique du Nord; John Adams avait écrit à sa femme pour lui faire part de sa fascination pour un "type particulier de mousquet, appelé fusil" (Boatner, 935). Le fusil prenait deux fois plus de temps à recharger qu'un mousquet et ne pouvait pas être équipé de baïonnette, c'est pourquoi il n'était pas couramment utilisé comme arme militaire avant 1775. Cependant, certains membres du Congrès, en particulier Richard Henry Lee de Virginie, reconnurent son potentiel. Le fusil long (plus connu sous le nom de fusil Kentucky) était doté d'un canon à rainures en spirale qui faisait tourner la balle en vol, ce qui lui conférait une plus grande portée et une plus grande précision qu'un mousquet.

Kentucky Rifle
Fusil Kentucky
John Spitzer / The Walters Art Museum (Public Domain)

Mais le fusil serait inutile s'il n'était pas mis entre les mains d'un tireur d'élite. Lee pensait savoir où trouver de tels hommes: à la frontière de la Virginie. Les frontaliers, dont le mode de vie exigeait la maîtrise des armes à feu, étaient connus pour être d'excellents tireurs; la rumeur disait que la plupart d'entre eux pouvaient atteindre une cible pas plus grosse qu'une orange à une distance de 200 yards (182 m). En outre, ils étaient connus pour parcourir de longues distances avec un minimum de provisions. Lorsque la Virginie approuva la création de deux compagnies de fusiliers, c'est donc parmi les hommes de la frontière qu'elle chercha des recrues. Morgan fut élu à l'unanimité capitaine de l'une des compagnies, choisi pour son "courage, sa conduite et son respect de la liberté" (Higginbotham, 22). En effet, en plus d'avoir la chance de défendre les libertés américaines, Morgan cherchait également à régler un compte personnel; les cicatrices qu'il avait dans le dos n'avaient pas été oubliées.

Après avoir fait ses adieux à Abigail et à ses enfants, Morgan se rendit de ville en ville à la recherche de recrues. Il n'eut aucun mal à en trouver; sa réputation parmi les pionniers de Battletown l'avait précédé, et partout où il allait, il trouvait des foules d'hommes impatients de prendre un fusil. Morgan était censé sélectionner ses recrues en organisant des concours de tir et en ne retenant que les meilleurs. En fin de compte, il recruta 96 hommes dans sa compagnie. La plupart étaient grands et âgés d'une vingtaine d'années, chacun équipé d'un fusil, d'un tomahawk et d'un couteau à scalper, et étaient vêtus de longues chemises de chasse, de jambières et de mocassins (Higginbotham, 24). Lorsque la compagnie fut prête, Morgan la conduisit à Boston, parcourant plus de 600 miles (965 km) en seulement 21 jours; lorsqu'ils arrivèrent au camp américain, le général Washington fut si ému par leur exploit qu'il serra la main de chacun des hommes de la compagnie alors que "des larmes coulaient sur ses joues" (Boatner, 934).

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Québec et Saratoga

Les fusiliers de Morgan participèrent au siège de Boston pendant environ un mois; ils terrorisèrent les Britanniques en tirant sur les sentinelles et sur les officiers qui s'aventuraient au-delà des lignes britanniques. En septembre 1775, la compagnie de Morgan reçut l'ordre de participer à l'invasion américaine du Québec. Accompagnant la deuxième partie de l'expédition sous les ordres du général Benedict Arnold, les fusiliers de Morgan endurèrent un périple éprouvant à travers les étendues sauvages du Maine avant d'arriver devant la ville de Québec, occupée par les Britanniques, en décembre. Au petit matin du 31 décembre 1775, au milieu d'une terrible tempête de neige, les Américains prirent d'assaut la ville; une colonne de soldats sous les ordres du général Richard Montgomery attaqua par le sud, tandis que les hommes d'Arnold donnaient l'assaut par le nord. Après avoir pénétré dans la ville, les deux camps se rejoignirent à une position désignée dans Québec pour terminer l'attaque.

Arnold mena l'assaut depuis le front et fut blessé à la jambe au début des combats. Morgan prit le commandement et mena la colonne vers l'avant, se heurtant finalement à une barrière défendue par deux canons. Morgan plaça une échelle contre le mur et poussa ses hommes à avancer; lorsqu'ils hésitèrent, Morgan grimpa lui-même à l'échelle. Il fut accueilli par une grêle de balles, dont l'une traversa son chapeau et l'autre lui effleura la joue. La force de cette volée fit tomber Morgan du mur et l'envoya dans un banc de neige, mais le résistant pionnier se releva et remonta sur l'échelle. Cette démonstration de bravoure inspira ses hommes, qui le suivirent le long du mur et prirent d'assaut la barrière. Les Américains poursuivirent leur route jusqu'à ce qu'ils n'atteignent l'endroit où ils étaient censés rejoindre les hommes de Montgomery. L'autre colonne américaine, cependant, était introuvable; à l'insu de Morgan, Montgomery fut tué par la mitraille et ses hommes s'enfuirent. Lorsque les hommes de Montgomery ne se présentèrent pas, les troupes de Morgan perdirent leur sang-froid et paniquèrent, ce qui entraîna leur capture par les Britanniques. Morgan fut retenu en captivité jusqu'en septembre 1776, date à laquelle il fut libéré dans le cadre d'un échange de prisonniers.

Daniel Morgan
Daniel Morgan
Unknown Artist (Public Domain)

Morgan réintégra l'armée continentale en tant que colonel et, en avril 1777, il leva une nouvelle unité de 500 fusiliers. En août, il fut envoyé au nord pour aider le général Horatio Gates à défendre la vallée du fleuve Hudson contre une armée britannique qui marchait vers le sud depuis le Canada. L'armée de Gates prit une position défensive sur les hauteurs de Bemis, près de la ville de Saratoga, dans l'État de New York. Le 19 septembre 1777, des éclaireurs américains signalèrent que l'armée britannique était en train d'attaquer. Les fusiliers de Morgan s'élancèrent et rencontrèrent une colonne de réguliers britanniques à Freeman's Farm, un endroit situé à environ 1,5 km au nord du camp de Gates. Le combat qui s'ensuivit (la première bataille de Saratoga) dura toute la journée. Soutenus par le général Benedict Arnold et plusieurs unités de Continentaux, les fusiliers de Morgan tinrent bon. Ils excellèrent dans le combat dans les bois denses autour de la ferme de Freeman, utilisant le couvert du feuillage pour recharger leurs fusils.

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La bataille aboutit à une impasse et les deux armées restèrent sur place pendant plusieurs semaines. Mais les Britanniques commencèrent à manquer de vivres et, le 7 octobre, un détachement de tuniques rouges sous les ordres du brigadier général Simon Fraser se mit en route dans une tentative désespérée de trouver une faiblesse dans les lignes américaines. Les Américains étaient au courant des mouvements britanniques et tendirent une embuscade aux troupes de Fraser à la bataille de Bemis Heights (ou Deuxième bataille de Saratoga). Les fusils de Morgan pivotèrent sur la gauche et tirèrent sur l'arrière des troupes britanniques. Alors que le général Fraser galopait sur son cheval gris en essayant de rallier ses hommes, Arnold comprit qu'il fallait l'éliminer et dit à Morgan: "l'homme au cheval gris... doit être éliminé" (Fleming, 67). Morgan demanda à l'un de ses fusiliers de viser Fraser, qui ne tarda pas à glisser de son cheval, mortellement blessé. Peu après la chute de Fraser, les Britanniques se dispersèrent et s'enfuirent. Le 17 octobre 1777, le général britannique John Burgoyne rendit toute son armée au général Gates; dans son rapport, Gates fit l'éloge des fusiliers de Morgan, les considérant comme le "corps dont l'armée du général Burgoyne a le plus peur" (mountvernon.org).

Cowpens

Après les batailles de Saratoga, Morgan rejoignit l'armée principale de Washington à Valley Forge. Il resta aux côtés de Washington jusqu'au 18 juillet 1779, date à laquelle il présenta sa démission. Morgan invoqua sa mauvaise santé, mais la raison la plus probable est qu'il n'avait pas été retenu pour une promotion au grade de général de brigade. Il retourna à sa ferme de Winchester où il resta jusqu'à ce qu'il apprenne l'invasion de la Caroline du Sud par les Britanniques et la défaite du général Gates à la bataille de Camden (16 août 1780). Les Britanniques étant si près de menacer son État natal, Morgan se réengagea à contrecœur, rejoignant le département sud de l'armée continentale désormais sous le commandement du général Nathanael Greene. Le 13 octobre 1780, le Congrès nomma Morgan au rang de général de brigade et lui confia le commandement d'un corps de troupes légères.

La victoire de Morgan à Cowpens marqua un tournant dans la guerre du Sud, empêchant la Caroline du Sud de tomber sous le contrôle des Britanniques.

À la mi-novembre 1780, la majeure partie de l'armée du général Greene était composée de recrues mal équipées et non entraînées. Comme la formation d'une telle armée prendrait un temps précieux, Greene décida d'envoyer le général Morgan et 600 hommes harceler l'armée britannique le long de la rivière Catawba afin d'occuper l'attention des Britanniques pendant que Greene formait le reste de l'armée à Cheraw. Le plan fonctionna; Morgan se révéla être une épine dans le pied des Britanniques, en tendant des embuscades aux compagnies britanniques et en soutenant les milices patriotes opérant dans l'arrière-pays de Caroline du Sud. En janvier 1781, la fameuse British Legion (une unité d'élite de Loyalistes), dirigée par le lieutenant-colonel Banastre Tarleton, se lança à la poursuite de Morgan. Tarleton était un jeune officier agressif qui s'était rendu tristement célèbre en massacrant des troupes américaines qui tentaient de se rendre lors de la bataille de Waxhaws (29 mai 1780). Dans un premier temps, Morgan tenta de fuir Tarleton, mais ce dernier se déplaça si rapidement que Morgan comprit qu'il valait mieux se battre plutôt que de risquer d'être rattrapé. Il choisit comme champ de bataille un endroit appelé Cowpens, une prairie d'environ 500 yards (457 m) de long et de large. "Sur ce terrain", dit Morgan à ses officiers, "je battrai Benny Tarleton, ou j'y laisserai mes os" (Fleming, 188).

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Le 17 janvier 1781, à 3 heures du matin, Morgan apprit que Tarleton approchait à grands pas. Il réveilla ses hommes fatigués en leur disant: "Les gars, debout! Benny arrive" (Fleming, 199) et organisa son armée en trois lignes distinctes: la première était composée de tirailleurs, la seconde de miliciens et la troisième de troupes régulières continentales. Sa cavalerie, commandée par le lieutenant-colonel William Washington (cousin éloigné du général), était placée à l'arrière. Les tirailleurs attendirent que les dragons soient à "distance de tir" avant de tirer quelques balles et de se retirer derrière la deuxième ligne de la milice. De même, la milice attendit que les Britanniques s'approchent pour tirer deux salves, ciblant les officiers, et courir ensuite derrière les Continentaux. Bien que l'avance britannique se soit poursuivie, elle commença à faiblir; alors que les Britanniques se heurtaient à la troisième ligne américaine, la cavalerie du colonel Washington frappa la droite britannique tandis que la milice reformée attaqua sur la gauche. La victoire de Morgan à Cowpens marqua un tournant dans la guerre du Sud, empêchant la Caroline du Sud de tomber sous le contrôle des Britanniques.

Battle of Cowpens
Bataille de Cowpens
William Ranney (Public Domain)

Les années suivantes

Après Cowpens, Morgan s'associa à Gilbert du Motier, marquis de Lafayette, en Virginie, pour aider à poursuivre Tarleton ainsi que son ancien collègue Benedict Arnold, qui avait fait défection aux Britanniques. Cependant, Morgan était gravement atteint de rhumatismes et de sciatique. Très vite, il ne put plus monter à cheval et dut être transporté dans une litière. En raison de ces problèmes de santé, il démissionna à nouveau de l'armée continentale en juin 1781. Quatre mois plus tard, la victoire franco-américaine au siège de Yorktown mit fin à la phase active de la guerre, qui s'acheva officiellement avec le traité de Paris de 1783.

Morgan se retira à Winchester et reprit une vie d'agriculteur. En 1796, il possédait plus de 250 000 acres (101 000 ha) de terres; il construisit une grande maison sur la propriété qu'il baptisa "Saratoga" en référence à sa plus célèbre victoire. Il fut admis dans la Société des Cincinnati en reconnaissance de son service militaire et, en 1790, il reçut une médaille d'or pour sa victoire à Cowpens. En 1794, il reprit le service militaire pour aider à maîtriser la rébellion du Whiskey et fut promu général de division. En 1797, il fut élu à la Chambre des représentants en tant que membre du parti fédéraliste et n'effectua qu'un seul mandat. Après avoir quitté le Congrès en 1799, il retourna à Winchester où il mourut le 6 juillet 1802, à l'âge de 67 ans. Morgan laissa derrière lui un héritage de héros de la révolution américaine, avec de nombreuses villes et comtés américains nommés en son honneur.

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Questions & Réponses

Qui était Daniel Morgan?

Daniel Morgan était un pionnier et un soldat américain, surtout connu pour avoir dirigé un corps de fusiliers pendant la Révolution américaine.

Dans quelles batailles Daniel Morgan s'est-il battu?

Daniel Morgan a joué un rôle majeur dans les batailles de Québec (1775), Saratoga (1777) et Cowpens (1781).

Pourquoi les fusils étaient-ils peu courants en tant qu'armes militaires avant la Révolution américaine?

Avant la Révolution américaine, les fusils étaient peu utilisés comme armes militaires parce qu'ils prenaient deux fois plus de temps à charger qu'un mousquet et ne pouvaient pas être équipés de baïonnette.

Comment Daniel Morgan s'est-il fait des cicatrices dans le dos?

Les cicatrices sur le dos de Daniel Morgan étaient le résultat de 499 coups de fouet infligés par les Britanniques alors qu'il servait à leurs côtés dans la guerre de la Conquête. Cette quantité de coups de fouet, généralement mortelle, ne lui fit même pas perdre connaissance.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2024, avril 04). Daniel Morgan [Daniel Morgan]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22703/daniel-morgan/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Daniel Morgan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 04, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22703/daniel-morgan/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Daniel Morgan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 04 avril 2024. Web. 05 déc. 2024.

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