Peuples Autochtones d'Amérique du Nord

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 21 août 2023
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Sioux War Dance (by George Catlin, Public Domain)
Danse de guerre, Sioux
George Catlin (Public Domain)

Les peuples autochtones d'Amérique du Nord (également connus sous le nom d'Indiens d'Amérique, d'Amérindiens, d'Indigènes américains et de Premiers Américains) sont les premiers habitants de l'Amérique du Nord qui auraient migré dans la région il y a 40 000 à 14 000 ans et qui se sont développés en nations séparées dotées de cultures distinctes et sophistiquées. Ces nations autonomes se sont étendues de l'Alaska au Canada et au sud des États-Unis.

Les premières périodes de migration, d'établissement et de développement sont définies par des preuves archéologiques (pointes de lance, outils, structures monumentales) provenant de sites de toute l'Amérique du Nord et sont le plus souvent désignées par les termes suivants :

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  • Culture Clovis paléoindienne - c. 40 000 à 14 000 av. J.-C.
  • Culture Dalton - Folsom - c. 8500-7900 av. J.-C.
  • Période archaïque - c. 8000-1000 av. J.-C.
  • Période sylvicole - c. 500 av. J.-C. à c. 1100 ap. J.-C.
  • Culture mississippienne - c. 1100-1540 de notre ère

Au cours de la période archaïque, certaines populations autochtones passèrent d'un modèle de chasseurs-cueilleurs à un modèle social plus sédentaire, comme en témoignent des sites tels que Watson Brake (c. 3500 av. J.-C.), Poverty Point (c. 1700-1100 av. J.-C.), et d'autres de taille variable, développés dans toute la région au cours des époques des cultures sylvicole et mississippienne. Les cultures qui se développèrent à l'intérieur et autour de ces sites étaient distinctes les unes des autres mais partageaient une vision du monde qui incluait la croyance en un pouvoir supérieur et en des esprits désincarnés, la valeur de la communauté par rapport aux besoins individuels, la réciprocité dans l'interaction avec l'environnement et les autres, l'importance du rituel et de la tradition, la pratique de la guerre et de l'esclavage, et la conservation des ressources. Les femmes étaient très respectées dans les communautés et jouaient souvent le rôle de chefs ou de conseillères au sein du pouvoir.

Ces communautés distinctes se transformèrent en ce que l'on appelle parfois des "tribus" (mais que l'on appelle plus souvent aujourd'hui des "nations") entre 980 et 1030, date de la première implantation européenne en Amérique du Nord par Leif Erikson à L'Anse aux Meadows (Terre-Neuve). Au début de la colonisation européenne des Amériques, au XVe siècle, ces peuples constituaient des entités politiques et sociales très développées, associées à une région spécifique et à un certain territoire au sein de cette région. Bien que l'expansion européenne à travers le Canada et les États-Unis ait fini par priver les peuples autochtones de leurs terres ancestrales, les nations existent toujours aujourd'hui et l'image de l'"Indien disparu" est un mythe au même titre que le "noble sauvage" ou d'autres tropes similaires développés par les érudits européens et américains au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

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Régions et habitants

Dès la période archaïque, les Nord-Américains s'établirent dans différentes régions, développant des cultures et des identités tribales uniques.

On pense que les premiers immigrants arrivèrent d'Asie en traversant le pont terrestre de Béring (également connu sous le nom de Béringie), qui reliait la Sibérie actuelle à l'Alaska, et qu'ils arrivèrent avec des chiens déjà domestiqués. À la même époque, ou plus tard, des hommes seraient également arrivés par la mer, s'établissant le long de la côte ouest et jusqu'en Amérique du Sud. D'après les vestiges archéologiques, il semble y avoir eu plusieurs migrations sur de nombreuses années, mais on ne sait pas pourquoi les populations choisirent de se déplacer. De la Béringie, les peuples se déplacèrent dans la région de l'Alaska actuel, à travers le Canada et dans ce qui est aujourd'hui les États-Unis. À l'époque du dernier maximum glaciaire (vers 26 000 av. J.-C.), les migrants s'étaient établis aussi loin au sud que l'actuel Nouveau-Mexique. Avec le réchauffement de la terre et la fonte des glaciers, la Béringie fut submergée vers 10 000 avant notre ère, ce qui mit fin aux migrations par voie terrestre, bien qu'il soit possible que des personnes soient encore arrivées par la mer.

Tout ceci est le récit généralement accepté de la façon dont l'Amérique du Nord a été peuplée, mais il convient de noter qu'il ne s'agit que de théories. Personne ne sait réellement quand et comment les hommes apparurent sur le continent, et chaque nation autochtone a sa propre histoire.

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Inuit by John White
Inuit par John White
John White (CC BY-NC-SA)

Quoi qu'il en soit, et d'où qu'ils soient venus, les Nord-Américains s'établirent dans différentes régions dès la période archaïque, développant des cultures uniques et des identités tribales dont le nombre finit par dépasser les 500, avec une population de plusieurs millions d'habitants (un chiffre précis est contesté et se situe entre 6 et 70 millions ou plus). Pour des raisons d'espace, seules quelques-unes de ces entités tribales sont énumérées ci-dessous par région et par famille linguistique:

  • Arctique/Alaska - Eskimo-aléoute - Aléoute, Haïda, Inuit, Tlingit, entre autres
  • Canada - Inuit, Métis et plus de 50 nations distinctes regroupant plus de 600 communautés diverses.
  • Côte nord-ouest - (de l'Alaska au nord de la Californie) - Athabaskan, Chimakum, Chinook, Haïda, Salishan et Tlingit, soit plus de 60 entités tribales distinctes.
  • Forêts du nord-est - (des Grands Lacs aux vallées de l'Ohio et du Mississippi) - nations algonquiennes (Algonquin) et iroquoises, comptant plus de 50 entités sociopolitiques distinctes.
  • Bois du sud-est - (à peu près les États de l'Alabama, de la Floride, de la Géorgie, de la Louisiane, du Mississippi, de la Caroline du Sud et du Tennessee) - nations muskogean, yuchi, sioux et iroquois, comptant environ 50 tribus différentes.
  • Plaines et prairies - (de la vallée du Mississippi aux montagnes Rocheuses et au sud jusqu'au Rio Grande, en gros) - nations algonquiennes (Algonquin), sioux et caddos, comptant environ 40 tribus différentes.
  • Plateau - (en gros les États de Washington, de l'Oregon, de l'Idaho et certaines parties du Canada inférieur) - nations lutuami, salishan, shahapti et waiilatpuan, comptant plus de 20 tribus différentes.
  • Grand Bassin - (en gros les États du Colorado, du Nevada, de l'Utah, du Wyoming et une partie de l'Idaho) - les nations uto-aztèques, y compris les Shoshones et les Païutes, soit environ 10 tribus.
  • Californie - Hokan, Penutian, Ritwan, Uto-Aztèque, Yuki, soit environ 30 tribus.
  • Sud-ouest - (en gros les États de l'Arizona, du Colorado, du Nouveau-Mexique, de l'Utah et une partie du Haut-Mexique) - Athabascan, Pueblo, Tanoan, Uto-Aztèque, Yuman et Zuñi, soit plus de 50 tribus.

Développement communautaire et agriculture

Ces nations se développèrent à partir des communautés établies aux époques archaïque, sylvicole et mississippienne et, vers 1540, elles constituaient des entités sociopolitiques sophistiquées. L'expert Michael G. Johnson écrit:

La diffusion géographique complexe de tribus possédant une base linguistique ancestrale commune suggère des mouvements, des invasions, des migrations et des conquêtes continuels bien avant que l'homme blanc ne pose le pied sur le continent. Nous connaissons des cultures importantes qui sont allées et venues bien avant le contact avec les Européens, telles que les cultures Adena et Hopewell, qui étaient en partie basées dans le paysage mésoaméricain. Les Européens n'ont donc pas perturbé un "jardin d'Eden", mais plutôt un continent de groupes tribaux et de cultures pleinement dynamiques. (8)

Ces cultures se développaient déjà à l'époque Dalton-Folsom, ce qui témoigne d'une croyance en une vie après la mort, d'un monde des esprits et d'une priorité accordée à la communauté sur l'individu. Les Dalton-Folsom mirent au point des techniques de chasse et de construction, notamment des perceuses, des marteaux, des grattoirs, des couteaux et l'atlatl, un bâton muni d'une coupe à l'une de ses extrémités qui permettait de tenir la crosse d'une lance et de la lancer vers un objet avec plus d'élan que si elle était lancée à la main.

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Au cours de la période archaïque (c. 2100 av. J.-C.), le maïs fut introduit par les peuples mésoaméricains qui commerçaient avec ceux du sud-ouest de l'Amérique du Nord, encourageant ainsi l'abandon du mode de vie des chasseurs-cueilleurs au profit de l'agriculture et de l'établissement de colonies permanentes. Le maïs devint la culture de base des Nord-Américains au fur et à mesure que sa culture s'étendait du sud-ouest vers toutes les directions. Les haricots et les courges, également introduits de Mésoamérique, furent associés au maïs pour former les trois sœurs de l'agriculture: les tiges de maïs constituaient un treillis naturel sur lequel les haricots pouvaient grimper, les haricots transformaient l'azote pour les racines des trois espèces, et les feuilles des courges ombrageaient le sol, empêchant la pousse des mauvaises herbes et régulant l'humidité. Sur le plan nutritionnel, les trois cultures se complétaient et constituaient un régime alimentaire équilibré.

New World Native Plants
Plantes originaires du Nouveau Monde
Kbh3rd (CC BY-NC-SA)

Même après la généralisation de la culture des trois sœurs, la culture des chasseurs-cueilleurs se poursuivit, ces cultures servant de complément. Certaines nations, comme celles des Grandes Plaines, restèrent des chasseurs-cueilleurs plus longtemps que d'autres. Les peuples des régions boisées du sud-est commencèrent à ériger des sites monumentaux vers 5400 avant notre ère et développèrent la technologie qui permit la création de grands centres de population tels que Watson Brake, Poverty Point, Etowah Mounds, Serpent Mound, Pinson Mounds, Moundville et Cahokia - qui était autrefois le plus grand centre urbain du continent nord-américain. Ces centres - à l'exception de ceux comme Pinson Mounds ou Serpent Mound, considérés comme des sites religieux/astronomiques - pratiquaient le commerce local et à longue distance, établissant des routes bien connues entre les villes, des formes de troc et des méthodes de production/distribution.

Société, spiritualité et guerre

Comme nous l'avons vu, chacune de ces nations était une entité culturelle distincte, de sorte que toute discussion les concernant en tant que groupe se résume à des généralités. Dans l'ensemble, la culture amérindienne était influencée par les croyances spirituelles du peuple, selon lesquelles toutes les choses étaient imprégnées de la même force vitale et méritaient le respect. L'expert Jack D. Forbes commente :

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Il y a longtemps, les écrivains européens qualifiaient les coutumes des indigènes américains d'"animisme", un terme qui signifie "vie". Il est vrai que la plupart des Américains originels, voire tous, considèrent que l'univers tout entier est vivant, c'est-à-dire qu'il est animé d'un mouvement et d'une capacité d'action. Mais plus encore, les autochtones américains ont tendance à considérer ce monde vivant comme une création fantastique et belle qui engendre des sentiments extrêmement puissants de gratitude et de dette, nous obligeant à nous comporter comme si nous étions liés les uns aux autres. L'une des principales caractéristiques de la religion des Autochtones d'Amérique du Nord est la gratitude, un sentiment d'amour et de reconnaissance immenses pour les dons du Créateur et de la terre/l'univers. (2)

Chaque nation distincte se considérait comme faisant partie de toutes les autres, mais cela ne signifiait pas qu'elles vivaient toujours en paix ou qu'elles respectaient leurs territoires respectifs. Les guerres étaient menées pour les droits sur l'eau, pour empêcher les étrangers de chasser sur le territoire d'une nation, pour le prestige et le pouvoir de la tribu, et pour les captifs qui pouvaient être rançonnés ou gardés comme esclaves. Les armes courantes étaient l'arc et les flèches (apparus au cours de la période sylvicole), les lances, les couteaux et les tomahawks. Certains guerriers portaient également des boucliers en peau d'animal et des cuirasses en peau et en os d'animal. Les scalps, prélevés sur les ennemis tués au combat, servaient de trophées et encourageaient le prestige personnel, le respect et la position sociale. Contrairement à l'image perpétuée plus tard par les écrivains européens et américains, les nations autoctones d'Amérique du Nord organisaient des batailles rangées, échangeaient des prisonniers de guerre et concluaient des traités de paix les unes avec les autres.

Tadodaho Receiving Two Mohawk Chieftains
Tadodaho reçoit deux chefs mohawks
Hartley Burr Alexander (Public Domain)

La tribu de chacun était considérée comme la plus importante et, comme l'observe Johnson, "de nombreux noms [de tribus] se traduisent simplement par "le vrai peuple" ou "le peuple originel"" pour établir leur primauté, bien que, comme le note également Johnson, de nombreux noms de tribus connus aujourd'hui ne soient pas les mêmes que ceux que les autochtones américains connaissaient dans le passé (8). Il était de la responsabilité de chacun d'honorer les croyances de sa tribu et de respecter la terre de son peuple, mais il n'était pas tenu de faire preuve de la même courtoisie à l'égard des étrangers, à moins qu'un accord formel n'ait été conclu entre les nations dans le cadre d'un pacte mutuellement bénéfique. L'une des raisons pour lesquelles les Autochtones sont entrés en contact avec les Européens était l'avantage que les armes à feu et les chevaux leur donnaient sur leurs voisins.

Des guerres étaient menées, des terres étaient conquises et des captifs étaient emmenés parce que l'on pensait qu'il était nécessaire de faire vivre son peuple, mais il n'existait pas de concept de "propriété foncière" comparable au modèle européen. La terre et ses ressources n'appartenaient à personne en particulier, mais étaient un don du Grand Esprit à tous, collectivement, et l'on attendait de chacun qu'il rende la pareille par le biais de rituels de réciprocité qui maintenaient le cycle de la vie. L'expert Larry J. Zimmerman décrit l'un de ces rituels visant à garantir des récoltes abondantes:

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Au cœur des croyances amérindiennes de longue date se trouve l'idée que les rythmes de l'univers sont semblables à ceux d'un battement de tambour régulier. Pour être renouvelés, les rythmes et les cycles de la nature requièrent la participation de l'homme sous la forme de rituels qui marquent les points importants du cycle cosmique. Ces rituels de renouvellement de la Terre sont généralement basés sur les saisons ou sur les moments cruciaux du calendrier alimentaire. Ces cérémonies de première-nourriture sont d'une grande importance: elles célèbrent la fertilité et marquent le renouvellement d'un cycle de subsistance, qui va de l'apparition du premier saumon ou du premier bison à la croissance du maïs. (230)

D'une manière générale, tous les groupes autochtones américains adhéraient à cette même croyance de base, même si leurs formes d'expression différaient. Les nations s'entendaient généralement bien entre elles, pratiquaient le commerce et permettaient aux autres de vivre en paix, sauf en cas de conflit.

Gouvernement, vie quotidienne et inventions

Les femmes élevaient les enfants, construisaient les maisons et préparaient les repas; les hommes chassaient pour se nourrir et protégeaient le village des menaces extérieures. Les hommes et les femmes s'occupaient des récoltes et jouaient un rôle dans la gouvernance. Les familles individuelles faisaient partie d'un clan et ce clan faisait partie d'une tribu ou d'une nation. Le chef de la nation était reconnu comme le chef; il prenait des décisions après avoir tenu des réunions de conseil avec les chefs des clans qui composaient la tribu. Certaines nations se sont regroupées, comme les Haudenosaunee (Confédération iroquoise ou Ligue iroquoise), composées de cinq nations distinctes fonctionnant sous un gouvernement démocratique, ce qui influença les Pères fondateurs des États-Unis dans la formation de leur propre gouvernement. La Confédération Powhatan était composée de plus de 30 tribus qui rendaient hommage au chef des Powhatans et participaient à des rituels communs, tout en conservant une grande autonomie.

Les habitations différaient selon les régions et les besoins des populations. Les chasseurs-cueilleurs des Grandes Plaines préféraient les maisons portables, les tipis, en peau de bison; les Inuits construisaient des igloos et de grandes tentes en peau d'animal; les Pueblos construisaient leurs maisons en briques séchées au soleil; les habitants des régions boisées du nord-est vivaient dans la longue maison faite de jeunes arbres courbés et de nattes en roseau tressé. Ces maisons, comme nous l'avons vu, étaient généralement construites par les femmes mais étaient entretenues à la fois par les femmes et les hommes. La journée commençait au lever du soleil, parfois par un rituel d'accueil de l'aube et un repas préparé sur des feux ouverts ou des fours chauffés par des pierres chaudes sorties du feu. Le régime alimentaire typique se composait de légumes, de poisson, de viande, de baies et de noix.

Wupatki Pueblo
Wupatki Pueblo
Tony Fernandez (CC BY-NC-SA)

Les groupes de chasseurs étaient presque toujours des hommes, mais les femmes participaient à la construction des sites saisonniers et au nettoyage du gibier à mesure qu'il était ramené. Les femmes fabriquaient également des vêtements à partir de peaux et de fourrures d'animaux, parfois décorés de plumes d'oiseaux, qui avaient tous une signification symbolique. Les filles étaient élevées par leurs mères et leurs tantes et apprenaient à entretenir la maison et prendre soin de la communauté, tandis que les garçons étaient élevés par leurs pères et leurs oncles pour chasser, pêcher, se battre et protéger le village ou la ville. Les filles se mariaient généralement entre 13 et 15 ans et les garçons entre 15 et 20 ans. Ces unions étaient généralement arrangées par les parents, mais pas toujours, et la mariée s'installait généralement dans la famille de son époux.

La musique et les contes - souvent combinés - constituaient la forme de divertissement la plus courante, mais ils avaient également une fonction religieuse et médicale. Les histoires chantées au rythme des tambours étaient censées chasser les mauvais esprits d'une personne malade, favoriser les récoltes ou apporter la pluie. Ces rituels comprenaient également des danses ou la reconstitution d'une histoire ancienne. Le chaman de la tribu (souvent appelé "homme-médecine" ou "femme-médecine") ne se contentait pas de chanter ou de danser pour guérir les malades, il était également expert en plantes médicinales. Les Amérindiens inventèrent l'"aspirine" sous la forme d'écorce de saule et de son acide salicylique. Ils développèrent également des anesthésiques (à base de peyotl et de coca ou de datura) et aussi la seringue.

Les Autochtones d'Amérique du Nord sont à l'origine de l'invention ou du développement de nombreux autres objets, jeux et pratiques connus aujourd'hui. Ils furent les premiers à cultiver et à utiliser le tabac, le tournesol, les citrouilles et les arachides et inventèrent la parka, le kayak et le harpon. Les mathématiques et les observatoires astronomiques furent également développés à partir de la période archaïque, de même que la planification urbaine, les réseaux routiers, les théâtres en plein air et les temples. Les jeux de balle et de société étaient des formes de divertissement populaires, et le développement de technologies telles que l'atlatl permit d'améliorer la précision de la chasse. Le chewing-gum, la transformation du sirop d'érable, le lit superposé, le canoë, le hockey sur gazon et sur glace, la crosse, les lunettes de soleil, les mocassins, le tir à la corde et même le pistolet à eau furent imaginés pour la première fois par les peuples autochtones d'Amérique du Nord, sans parler des nombreuses autres inventions et innovations qu'ils empruntèrent à leurs voisins du Sud.

European Colonization of North America c.1750
Colonisation européenne de l'Amérique du Nord vers 1750
Simeon Netchev (CC BY-NC-SA)

Conclusion

Lorsque les Européens commencèrent à entrer en contact avec les premiers peuples d'Amérique du Nord à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, leur impact fut presque partout néfaste. Les maladies européennes, contre lesquelles les indigènes n'avaient aucune défense naturelle, tuèrent des milliers de personnes, tandis que les politiques et les guerres génocidaires des XVIIe et XIXe siècles, ainsi que l'esclavage et la déportation, réduisirent davantage encore la population, ce qui permit aux Européens de revendiquer de plus en plus de terres ancestrales. Avec le temps, les Autochtones finirent par être représentés dans l'imaginaire populaire uniquement à travers le prisme européen, ce qui leur donna volontairement une fausse image, comme le note Johnson:

Historiquement, l'Indien a été dépeint comme vaniteux, cruel envers les captifs, combattant courageux mais n'ayant aucun goût pour les batailles rangées, et sensible à l'alcool, ce qui entraînait des rixes, des perturbations familiales et de l'inertie. Plus récemment, l'Indien a été présenté comme étant en parfaite harmonie avec la Terre ou la nature, comme ayant une organisation sociale parfaitement démocratique et égalitaire, comme étant éminemment spirituel et attentionné envers les amis, les étrangers, les jeunes et les vieux. Ces dernières années, l'Indien a été dépeint comme un modèle de conservation, ne prenant que ce dont il avait besoin du monde naturel... Toutes ces images - partielles, déséquilibrées ou, au mieux, prises hors contexte - sont très trompeuses et devraient être prises avec une bonne dose de scepticisme. (8)

L'une des images les plus dangereuses est celle de l'"Indien en voie de disparition", qui encourage le mythe qui sert de titre à l'ouvrage "All the Real Indians Died Off" and 20 Other Myths About Native Americans" de Roxanne Dunbar-Ortiz et Dina Gilio-Whitaker. Comme le note Johnson (entre autres), "il y a probablement plus d'Indiens d'Amérique du Nord ou de personnes d'origine indienne en vie aujourd'hui qu'en 1492" (8). La croyance en l'extinction des peuples indigènes d'Amérique du Nord est simplement un moyen commode d'ignorer les politiques injustes et inefficaces du gouvernement des États-Unis à leur égard. Toutefois, l'activisme récent, et en particulier le recours persistant des défenseurs des Amérindiens au système juridique américain, laisse entrevoir la possibilité d'obtenir justice pour les peuples autochtones, de rétablir les faits historiques et d'établir clairement que les premiers habitants de l'Amérique du Nord n'ont pas disparu.

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Questions & Réponses

Quel est le nom des Autochtones d'Amérique du Nord ?

Les Autochtones d'Amérique du Nord sont appelés Amérindiens, Indiens d'Amérique, Indigènes d'Amérique, Peuples indigènes et Premiers Américains.

Quand les Autochtones sont-ils arrivés en Amérique du Nord et d'où venaient-ils ?

On pense que les Premiers Américains commencèrent à arriver en Amérique du Nord depuis l'Asie vers 40 000 av. J.-C. jusqu'à 14 000 av. J.-C., par une série de migrations à travers le pont terrestre entre la Sibérie et l'Alaska, connu sous le nom de Béringie, ainsi que par la mer.

Quelles sont les origines des peuples autochtones d'Amérique du Nord ?

On pense que les peuples autochtones d'Amérique du Nord étaient originaires d'Asie et migrèrent vers l'Amérique du Nord à partir de 40 000 ans av. J.-C.

Quelle est la plus ancienne ville autochtone d'Amérique du Nord ?

La plus ancienne cité autochtone découverte à ce jour en Amérique est Watson Brake, en Louisiane, datée d'environ 3500 av. J.-C..

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2023, août 21). Peuples Autochtones d'Amérique du Nord [Native Peoples of North America]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22171/peuples-autochtones-damerique-du-nord/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Peuples Autochtones d'Amérique du Nord." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le août 21, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22171/peuples-autochtones-damerique-du-nord/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Peuples Autochtones d'Amérique du Nord." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 21 août 2023. Web. 27 avril 2024.

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