Livre des Morts

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 24 mars 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais, arabe, persan, portugais, espagnol, Turc
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Book of the Dead of Aaneru, Thebes (by Mark Cartwright, CC BY-NC-SA)
Livre des Morts d'Aaneru, Thèbes
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Le Livre des morts des anciens Égyptiens est un recueil de formules magiques permettant à l'âme du défunt de naviguer dans l'au-delà. Ce titre célèbre a été donné à l'ouvrage par des érudits occidentaux; le titre réel se traduirait par "Le Livre pour sortir au jour".

Une traduction plus appropriée serait Le livre de vie égyptien, car l'objectif de l'ouvrage est d'assurer non seulement la survie à la mort corporelle, mais aussi la promesse d'une vie éternelle dans un royaume très semblable à celui que l'âme a laissé derrière elle. Les incantations donnaient cette assurance en détaillant avec précision ce qui attendait l'âme après la mort et le type de connaissances nécessaires pour atteindre le paradis.

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Bien que l'ouvrage soit souvent qualifié de "Bible de l'Égypte ancienne", il n'en est rien, même si les deux ouvrages ont en commun d'être d'anciennes compilations de textes écrits à des époques différentes et finalement rassemblés sous forme de livre. Le Livre des morts n'a jamais été codifié et il n'existe pas deux exemplaires identiques. Ces recueils étaient spécifiquement crées pour chaque individu qui pouvait se permettre d'en acheter un, comme une sorte de manuel destiné à l'aider après sa mort. L'égyptologue Geralidine Pinch explique:

Le Livre des morts égyptien est un terme inventé au dix-neuvième siècle pour désigner un ensemble de textes connus des anciens Égyptiens sous le nom de Formules pour sortir le jour. Après la première traduction du Livre des morts par des égyptologues, il est devenu, dans l'imaginaire populaire, la Bible des anciens Égyptiens. Cette comparaison est tout à fait inappropriée. Le Livre des morts n'était pas le livre sacré central de la religion égyptienne. Il faisait partie d'une série de manuels destinés à aider les esprits des défunts d'élite à atteindre et à conserver une vie après la mort. (26)

La vie après la mort était considérée comme une continuation de la vie sur terre et, après avoir traversé diverses difficultés et avoir été jugé dans la salle de la vérité, un paradis qui était un reflet parfait de la vie sur terre. Après avoir été justifiée dans la Salle de la Vérité, l'âme traverse le Lac des Lys pour se reposer dans le Champ des Roseaux, où elle retrouve tout ce qu'elle a perdu dans la vie et peut en jouir éternellement. Pour atteindre ce paradis, cependant, il fallait savoir où aller, comment s'adresser à certains dieux, que dire à certains moments, et comment se comporter dans le pays des morts.

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Avoir un Livre des morts dans sa tombe serait l'équivalent pour un étudiant d'aujourd'hui de mettre la main sur toutes les réponses aux examens dont il aurait besoin.

Histoire

Le Livre des morts est né de concepts décrits dans des peintures de tombes et des inscriptions datant de la troisième dynastie d'Égypte (c. 2670 - 2613 av. J.-C.). Sous la XIIe dynastie (1991 - 1802 av. J.-C.), ces formules magiques, accompagnées d'illustrations, étaient écrites sur du papyrus et placées dans les tombes et les sépultures avec les morts.

Leur but, comme l'explique l'historienne Margaret Bunson, "était d'enseigner aux défunts comment surmonter les dangers de l'au-delà en leur permettant de prendre la forme de plusieurs créatures mythiques et de leur donner les mots de passe nécessaires pour accéder à certaines étapes du monde souterrain" (47).

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Mais ils servaient aussi à donner à l'âme une connaissance préalable de ce qui l'attendait à chaque étape. Avoir un Livre des Morts dans sa tombe serait l'équivalent pour un étudiant d'aujourd'hui de mettre la main sur toutes les réponses aux examens dont il aurait besoin à chaque année scolaire.

Avant 1600 avant notre ère, les différents sorts avaient été divisés en chapitres et, à l'époque du Nouvel Empire (c. 1570-c. 1069 av. J.-C.), le livre était extrêmement populaire. Les scribes experts en sortilèges étaient consultés pour créer des livres sur mesure pour un individu ou une famille. Bunson note que "ces sorts et mots de passe ne faisaient pas partie d'un rituel mais étaient conçus pour le défunt, pour être récités dans l'au-delà" (47). Si quelqu'un était malade et craignait de mourir, il allait voir un scribe et lui demandait de rédiger un livre de formules magiques pour l'au-delà. Le scribe devait connaître le genre de vie de la personne afin de deviner le type de voyage auquel elle pouvait s'attendre après sa mort; les sorts appropriés étaient alors rédigés spécifiquement pour cette personne.

Book of the Dead of Tayesnakht, Thebes
Livre des morts de Tayesnakht, Thèbes
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Avant le Nouvel Empire, le Livre des morts n'était accessible qu'à la royauté et à l'élite. La popularité du mythe d'Osiris à l'époque du Nouvel Empire a fait croire aux gens que les sorts étaient indispensables car Osiris jouait un rôle très important dans le jugement de l'âme dans l'au-delà. De plus en plus de personnes souhaitant avoir leur propre Livre des morts, les scribes les ont satisfaites et le livre est devenu une marchandise comme une autre, destinée à la vente.

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De la même manière que les éditeurs proposent aujourd'hui des livres imprimés à la demande ou des ouvrages auto-publiés, les scribes proposaient différents "paquets" aux clients. Ceux-ci pouvaient inclure dans leurs livres le nombre de sorts qu'ils voulaient ou qu'ils pouvaient se permettre. Bunson écrit: "L'individu pouvait décider du nombre de chapitres à inclure, du type d'illustrations et de la qualité du papyrus utilisé. L'individu n'était limité que par ses ressources financières" (48).

Du Nouvel Empire à la dynastie ptolémaïque (323 - 30 av. J.-C.), le Livre des morts fut produit de cette manière. Il continua à varier en forme et en taille jusqu'à environ 650 avant notre ère, date à laquelle il fut fixé à 190 formules uniformes, mais les gens pouvaient toujours ajouter ou retrancher ce qu'ils voulaient du texte. Un livre des morts de la dynastie ptolémaïque, qui appartenait à une femme nommée Tentruty, contenait le texte des Lamentations d'Isis et de Nephtys, qui n'a jamais été inclus dans le livre des morts. D'autres copies du livre continuèrent à être produites avec plus ou moins de sorts en fonction de ce que l'acheteur pouvait s'offrir. Le seul sortilège que tous les exemplaires semblent avoir eu est la formule 125.

Formule 125

La formule 125 est la plus connue de tous les textes du Livre des Morts. Les personnes qui ne connaissent pas le livre, mais qui ont la moindre connaissance de la mythologie égyptienne, connaissent cette formule sans même s'en rendre compte. Le sort 125 décrit le jugement du cœur du défunt par le dieu Osiris dans la salle de la Vérité, l'une des images les plus connues de l'Égypte ancienne, même si le dieu à la balance n'est jamais décrit dans le texte. Comme il était vital que l'âme passe l'épreuve de la pesée du cœur pour gagner le paradis, savoir quoi dire et comment agir devant Osiris, Thot, Anubis et les quarante-deux juges était considéré comme l'information la plus importante que le défunt pouvait recevoir.

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Pharaoh, Book of the Dead
Pharaon, Livre des Morts
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Lorsqu'une personne mourait, elle était guidée par Anubis jusqu'à la salle de la vérité (également connue sous le nom de salle des deux vérités) où elle faisait la confession négative (également connue sous le nom de déclaration d'innocence). Il s'agit d'une liste de 42 péchés que la personne peut honnêtement affirmer n'avoir jamais commis. Une fois la confession négative faite, Osiris, Thot, Anubis et les quarante-deux juges se concertaient et, si la confession était acceptée, le cœur du défunt était alors pesé dans la balance contre la plume blanche de Maât, la plume de la vérité. Si le cœur était plus léger que la plume, l'âme passait au paradis; si le cœur était plus lourd, il était jeté sur le sol où il était dévoré par la monstrueuse déesse Ammut et l'âme cessait d'exister.

La formule 125 commence par une introduction au lecteur (l'âme): "Ce qu'il faut dire en arrivant dans cette salle de justice, en purgeant _____ [nom de la personne] de tout le mal qu'elle a fait et en voyant les visages des dieux." Le sort commence alors à indiquer très clairement à l'âme ce qu'elle doit dire lorsqu'elle rencontre Osiris:

Salut à toi, grand dieu, seigneur de la justice! Je suis venu à toi, mon seigneur, pour que tu m'amènes et que je puisse voir ta beauté, car je te connais, je connais ton nom et je connais les noms des quarante-deux dieux de ceux qui sont avec toi dans cette salle de justice, qui vivent sur ceux qui chérissent le mal et qui avalent leur sang en ce jour du décompte des caractères en présence de Ounennéfer [un autre nom d'Osiris]. Voici le double fils des chanteuses; Seigneur de la vérité est ton nom. Voici, je suis venu à vous, je vous ai apporté la vérité, j'ai repoussé le mensonge pour vous. Je n'ai pas commis de mensonge envers les hommes, je n'ai pas appauvri mes associés, je n'ai pas commis de faute sur la place de la Vérité, je n'ai pas appris ce qui n'est pas...

Après ce prologue, l'âme prononce la confession négative et est interrogée par les dieux et les quarante-deux juges. À ce stade, certaines informations très spécifiques sont nécessaires pour être justifié par les dieux. Il faut connaître le nom des différents dieux et ce dont ils sont responsables, mais aussi des détails tels que le nom des portes de la pièce et le sol qu'il faut traverser; il faut même connaître le nom de ses propres pieds. Lorsque l'âme répondait correctement à chaque divinité et à chaque objet, elle entendait la réponse suivante: "Vous nous connaissez, passez devant nous" et pouvait continuer. À un moment donné, l'âme doit répondre au sol au sujet de ses pieds:

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"Je ne vous laisserai pas me marcher dessus", dit le sol de cette salle de justice.

"Pourquoi ? Je suis pur.

"Parce que je ne connais pas les noms des pieds avec lesquels tu veux me marcher dessus. Dis-les-moi.

"Image secrète de Ha" est le nom de mon pied droit ; "Fleur d'Hathor" est le nom de mon pied gauche."

"Tu nous connais, entre par nous.

Le sort se termine par l'indication de ce que l'âme doit porter lorsqu'elle est jugée et par la façon de réciter le sort:

La procédure correcte dans cette salle de justice: Il faut prononcer ce sort en étant pur et propre, vêtu de vêtements et de sandales blancs, peint d'un rouge à paupières noir et oint de myrrhe. On lui offrira de la viande et de la volaille, de l'encens, du pain, de la bière et des herbes lorsque vous aurez placé cette procédure écrite sur un sol propre d'ocre recouvert de terre, qu'aucun porc ou petit bétail n'a foulé.

Ensuite, le scribe qui a écrit le sort se félicite d'un travail bien fait et assure le lecteur que lui, le scribe, s'épanouira ainsi que ses enfants pour avoir contribué à fournir le sort. Il s'en sortira bien, dit-il, lorsqu'il sera lui-même jugé et qu'il sera "accueilli par les rois de Haute-Égypte et les rois de Basse-Égypte et qu'il sera dans la suite d'Osiris". C'est un million de fois vrai". Pour avoir jeté le sort, le scribe était considéré comme faisant partie des rouages de l'au-delà et était donc assuré d'un accueil favorable dans le monde souterrain et d'un passage au paradis.

Priest, Book of the Dead
Prêtre, Livre des morts
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Pour le commun des mortels, et même pour le roi, l'expérience était beaucoup plus incertaine. Si l'on répondait correctement à toutes ces questions, si l'on avait le cœur plus léger que la plume de la vérité et si l'on parvenait à être aimable avec le passeur divin revêche qui faisait traverser le lac des Lys aux âmes, on se retrouvait au paradis. Le champ de roseaux égyptien (parfois appelé champ des offrandes) était exactement ce que l'on avait laissé derrière soi dans la vie. Une fois sur place, l'âme retrouvait les êtres chers qu'elle avait perdus et même les animaux de compagnie qu'elle aimait. L'âme vivait dans une image de la maison qu'elle avait toujours connue, avec exactement la même cour, les mêmes arbres, les mêmes oiseaux chantant le soir ou le matin, et ce pour l'éternité en présence des dieux.

Autres sorts et idées fausses

Entre l'arrivée dans la Salle de la Vérité et le départ en bateau pour le paradis, l'âme peut cependant commettre un certain nombre de faux pas. Le Livre des Morts contient des formules pour toutes sortes de circonstances, mais il ne semble pas que l'on soit assuré de survivre à ces péripéties. L'Égypte a une longue histoire et, comme dans toute culture, les croyances ont évolué au fil du temps, puis sont revenues en arrière et ont changé à nouveau.

Tous les détails décrits ci-dessus n'ont pas été inclus dans la vision de chaque époque de l'histoire égyptienne. À certaines époques, les modifications sont mineures, tandis qu'à d'autres, la vie après la mort est perçue comme un voyage périlleux vers un paradis qui n'est que temporaire. À certains moments de la culture, le chemin vers le paradis était très simple après que l'âme ait été justifiée par Osiris, alors qu'à d'autres moments, des crocodiles pouvaient contrarier l'âme, des virages s'avéraient dangereux ou des démons apparaissaient pour tromper ou même attaquer.

Dans ces cas, l'âme avait besoin de sorts pour survivre et atteindre le paradis. Les sorts inclus dans le livre comprennent des titres tels que "Pour repousser un crocodile qui vient prendre", "Pour chasser un serpent", "Pour ne pas être mangé par un serpent dans le royaume des morts", "Pour ne pas mourir à nouveau dans le royaume des morts", "Pour être transformé en faucon divin", "Pour être transformé en lotus", "Pour être transformé en phénix" et ainsi de suite.

Les sorts de transformation sont connus grâce à des allusions populaires au livre dans des productions télévisées et cinématographiques, ce qui a donné lieu à la compréhension erronée que le Livre des Morts est une sorte d'ouvrage magique de type Harry Potter que les anciens Égyptiens utilisaient autrefois pour des rites mystiques. Le Livre des morts, comme on l'a vu, n'a jamais été utilisé pour des transformations magiques sur terre; les sorts ne fonctionnaient que dans l'au-delà. L'affirmation selon laquelle le Livre des morts était une sorte de texte de sorcier est aussi erronée et infondée que la comparaison avec la Bible.

Book of the Dead, Ptolemaic Period
Livre des Morts, Période Ptolémaïque
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Le Livre des morts égyptien n'a rien à voir non plus avec le Livre des morts tibétain, bien que ces deux ouvrages soient souvent assimilés. Le Livre des morts tibétain (nom réel, Bardo Thödol, "la libération par l'écoute dans les états intermédiaires") est un recueil de textes destinés à être lus à une personne mourante ou qui vient de mourir et qui permet à l'âme de savoir ce qui se passe étape par étape. La similitude avec l'ouvrage égyptien est qu'il est destiné à réconforter l'âme et à la conduire hors du corps vers l'au-delà.

Le Livre des morts tibétain traite bien sûr d'une cosmologie et d'un système de croyances totalement différents, mais la différence la plus importante est qu'il est conçu pour être lu par les vivants aux morts; il ne s'agit pas d'un manuel que les morts doivent réciter eux-mêmes. Les deux ouvrages ont souffert de l'étiquette "Livre des morts" qui attire l'attention de ceux qui les considèrent comme des clés de la connaissance éclairée ou comme des œuvres du diable à éviter; en réalité, ils ne sont ni l'un ni l'autre. Les deux livres sont des constructions culturelles conçues pour faire de la mort une expérience plus facile à gérer.

Les sortilèges du Livre des morts, quelle que soit l'époque à laquelle les textes furent écrits ou rassemblés, promettaient la poursuite de l'existence après la mort. Tout comme dans la vie, il y avait des épreuves et des tournants inattendus sur le chemin, des zones et des expériences à éviter, des amis et des alliés à cultiver, mais finalement l'âme pouvait s'attendre à être récompensée pour avoir vécu une vie bonne et vertueuse.

Pour ceux qui restaient dans la vie, les sorts auraient été interprétés de la même manière que les gens d'aujourd'hui lisent les horoscopes. Les horoscopes ne sont pas écrits pour souligner les mauvais côtés d'une personne ni pour se sentir mal dans sa peau; de la même manière, les sorts étaient conçus pour que quelqu'un encore en vie puisse les lire, penser à l'être aimé dans l'au-delà et se sentir assuré qu'il était passé sans encombre au Champ des roseaux.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2016, mars 24). Livre des Morts [Egyptian Book of the Dead]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-14598/livre-des-morts/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Livre des Morts." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 24, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-14598/livre-des-morts/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Livre des Morts." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 24 mars 2016. Web. 10 nov. 2024.

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