Trinité

Définition

Rebecca Denova
de , traduit par Jerome Couturier
publié sur
Disponible dans ces autres langues: anglais, arabe, espagnol
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Trinity (by Lawrence OP, CC BY-NC-ND)
La Trinité, Vitrail Église St-Etienne du Mont (Paris)
Lawrence OP (CC BY-NC-ND)

La doctrine chrétienne de la Trinité (du latin trinus, "triple") professe qu'il n'existe qu'un seul Dieu, mais en trois personnes éternelles et consubstantielles: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le Père est le Dieu d'Israël (le Dieu créateur de la Genèse), le Fils est le Jésus historique de Nazareth, et le Saint-Esprit est la présence ou l'esprit de Dieu, qui les unit. Le mot "trinité" n'apparaît nulle part dans la Bible; le concept fut finalisé lors du Premier Concile de Nicée en 325 ap. J.-C., après des années de débat. Ce fut, de la part des participants, une tentative d'articuler la croyance du Christianisme en l'unité de Dieu avec leurs affirmations concernant Jésus et leurs expériences de l'esprit.

Monothéisme Juif et Jésus Être Divin

Notre concept moderne de monothéisme est défini comme la croyance en un Dieu unique, mais les anciens n'exprimaient pas leurs vues en premier lieu par une croyance; ce qu'ils faisaient, leurs actes rituels étaient plus importants. Les Juifs reconnaissaient l'existence d'autres puissances: le "ciel" juif était peuplé de différents degrés de divinité - archanges, anges, chérubins et séraphins - mais il leur était ordonné de n'adorer qu'un dieu. Le culte dans le monde antique consistait en sacrifices.

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L'INNOVATION CHRÉTIENNE FUT DE DIRE QUE LE "SERVITEUR SOUFFRANT" ÉTAIT DIEU LUI-MÊME, QUI S'abaissa DANS LA MANIFESTATION DU JÉSUS DE NAZARETH PHYSIQUE ET TERRESTRE.

Nous ne savons pas exactement ce qu'il se passa lorsque les disciples vécurent la résurrection de Jésus, personne n'écrivit rien là-dessus. Cependant, la plupart des spécialistes s'accordent à dire que les disciples vécurent quelque chose de soit physique, soit spirituel, ou peut-être encore, une vision. Les Évangiles disent que Jésus "est monté au ciel" et que Saint Étienne l'a vu "debout à la droite de Dieu" dans sa vision avant sa mort (Actes 7:55). Au 1er siècle ap. J.-C., il y avait de nombreux récits racontant que les patriarches d'Israël et les martyrs Macchabées étaient au ciel, selon un concept connu sous le nom de "légitimation des Justes". Cela pourrait avoir été la compréhension initiale de Jésus comme étant maintenant parmi ceux qui sont au ciel.

Les Lettres de Paul

Paul, un Juif Pharisien écrivant dans les années 50-60 ap. J.-C., eut lui aussi une vision de Jésus au ciel. Une voix lui dit d'être l'apôtre des Gentils (les non-Juifs), et il créa des communautés de croyants dans tout l'Empire romain d'Orient. Mais, comme Paul l'a dit, la souffrance et la mort sur une croix du messie de Dieu étaient "un scandale pour les Juifs et une folie pour les Gentils" (1 Corinthiens 1:23). Un Chrétien primitif inconnu se tourna vers les passages du "serviteur souffrant" d'Isaïe 53-54 pour rationaliser ce qui s'était passé. Isaïe postula l'existence d'un "serviteur souffrant" fidèle à Dieu, mais qui souffrit, fut torturé et tué. Dieu le ressuscita d'entre les morts et le plaça à ses côtés sur son trône. Dans le contexte d'Isaïe, le "serviteur souffrant" était la nation d'Israël. Les premiers Chrétiens disaient que ceci était une prophétie pour Jésus de Nazareth, maintenant couramment appelé Christ (grec Christos, pour l'hébreu machiah, messie). Une des premières lettres de Paul reprend de nombreuses phrases d'Isaïe:

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[Jésus] étant véritablement de nature divine, n'a point regardé l'égalité avec Dieu comme une chose à utiliser à son avantage; il s'est au contraire abaissé, prenant la véritable nature d'un serviteur, fait à la ressemblance de l'homme. Ayant l'apparence d'un homme, il s'est humilié, se rendant obéissant jusqu'à la mort, et même à la mort sur une croix ! C'est pourquoi aussi Dieu l'éleva au plus haut et lui donna le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et sous la terre, et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (Philippiens 2:6-1)

Jésus-Christ, "étant véritablement de nature divine", donna naissance au concept selon lequel le Christ préexistait, et était présent lors de la création. Mais Paul dit aussi: "Mais, lorsque les temps furent accomplis, Dieu envoya son Fils, né d'une femme, sous la loi [de Moïse]" (Galates 4:4). Les Juifs concevaient Dieu comme désintéressé, se manifestant dans l'histoire pour le salut d'Israël. Dans les livres des Prophètes, dans les derniers jours, Dieu se révélerait à toutes les nations. L'innovation chrétienne ici consita à dire que le "serviteur souffrant" était Dieu lui-même, qui s'abaissa dans la manifestation du Jésus de Nazareth physique et terrestre.

Resurrection of Christ by Piero della Francesca
Résurrection du Christ, Piero della Francesca, Musée Municipal de Sansepolcro (Italie)
Piero della Francesca (CC BY-NC-SA)

La phrase "que tout genou fléchisse" reflète l'antique prosternation devant les images des dieux. Paul disait que tous devaient adorer Jésus. Pour autant que nous le sachions, cela signifiait des hymnes et des prières à Jésus, des demandes à Jésus, le baptême en son nom, des guérisons et des exorcismes en son nom, et sa présence invoquée dans des repas eucharistiques (1 Corinthiens 1:2; 1 Cor. 11:17-34); 2 Cor. 12:8-9; 1 Cor. 16:22; Romains 6:3).

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Jésus divin et rôle de l'Esprit

Au moment où les évangiles furent écrits (commençant avec Marc, vers 70 ap. J.-C.), l'adoration de Jésus était reflété dans les titres et les actions de ses disciples. Le terme "Fils de Dieu", qui avait été appliqué aux Prophètes, était compris maintenant littéralement. Dans le récit de Matthieu de la nativité de Jésus, la référence à Emmanuel ("Dieu est avec nous") reflète la divinité de l'enfant de Marie. L'ange annonce à Marie: "L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu" (Luc 1:35). Il y a aussi des références à la relation de Dieu avec le roi David: "Tu es mon fils, aujourd'hui je t'ai engendré." (Psaume 2:7; Actes 13:33).

AU FIL DU TEMPS, IL FUT AFFIRMÉ LITTERALEMENT QUE L'ESPRIT ÉTAIT PRÉSENT DANS CE QUI DEVINT LES SACREMENTS CHRETIENS.

Après que Jésus ait marché sur l'eau, "Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant lui, et dirent: Tu es véritablement le Fils de Dieu" (Matthieu 14:33). Ceux qui rencontrèrent le Jésus ressuscité "l'adorèrent" (Matthieu 28:17; Luc 24:52). Lorsque Jésus apparut aux disciples en Galilée, il dit: "Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit" (Matthieu 28:19). Ce n'est pas encore le concept de la Trinité, mais cela reflète le rituel primitif, fformalisé, du baptême.

L'"Esprit", "le Saint-Esprit" et "l'Esprit de Dieu" apparaissent 275 fois dans le Nouveau Testament, mais il ne s'agit pas encore une entité distincte de Dieu. Dans le Judaïsme, "l'esprit de Dieu" est équivalent au "souffle de Dieu" qui animait Adam, qui possédait les Prophètes, et qui était la présence de Dieu dans le Temple. De même, lorsque la colombe descendit sur Jésus lors de son baptême, cela symbolisait la présence de Dieu, reconnaissant Jésus comme son fils. Dans Actes, les disciples reçoivent le Saint-Esprit lors de la fête de la Pentecôte, Pierre dit alors: "Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés. Et vous recevrez le don du Saint-Esprit" (Actes 2:38). Dans les lettres de Paul, la possession du Saint-Esprit permettait aux croyants de "parler en langues", de prophétiser, d'enseigner et de guérir. Au fil du temps, la présence de l'Esprit était affirmée littéralement dans ce qui devint les sacrements chrétiens.

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Le Christianisme au IIe Siècle ap. J.-C.

Au IIe siècle ap. J.-C., la démographie des communautés chrétiennes avait changé, la majorité étaient maintenant des Gentils convertis. Les dirigeants de ces communautés (appelés rétrospectivement Pères de l'Église) étaient des hommes éduqués dans diverses écoles de philosophie. Plusieurs philosophes tels que Celse et Galien avaient critiqué les croyances chrétiennes. Les Pères de l'Église répondirent en les alignant avec des vues philosophiques partagées sur l'univers. L'évangile de Jean appelle le Christ le logos ("la parole"), concept désignant le principe de rationalité chez Platon. En alignant les deux, les Pères de l'Église affirmaient cela comme preuve de la préexistence du Christ.

L'Empire romain commença à persécuter les Chrétiens pour leur refus de participer aux cultes d'État et impériaux sous le règne de Domitien (r. de 83 à 94 ap. J.-C.). Non seulement ils étaient coupables d'athéisme (incrédulité envers les dieux), mais la Rome conservatrice avait également un préjugé de longue date contre les nouvelles religions. Les Juifs avaient été exemptés des cultes d'État depuis l'époque de Jules César (100-44 av. J.-C.), mais les Chrétiens n'étaient pas des Juifs, ni membres des cultes traditionnels autochtones. Les Pères de l'Église demandèrent aux empereurs romains d'exempter les Chrétiens des cultes d'État, mais du point de vue des non-Chrétiens, le Christianisme n'était pas du monothéisme, les Chrétiens adoraient deux dieux.

Holy Trinity
Sainte Trinité, Vitrail église St Étheldreda (Londres)
Fr Lawrence Lew, O.P. (CC BY-NC-ND)

Faisant appel au procédé littéraire de l'allégorie, le philosophe chrétien Justin Martyr (vers 100-160 ap. J.-C.) affirmait que chaque fois que Dieu apparaissait dans les récits, c'était en fait une forme du Christ préexistant. Par conséquent, les Chrétiens conservèrent l'unité de Dieu qui émanait sa parole (le logos) en Jésus-Christ. Le Christianisme n'était pas nouveau, les croyances des Chrétiens étaient basées sur les anciennes traditions des Juifs.

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Tertullien (155-200 ap. J.-C.) fut le premier à utiliser le terme latin de "trinité". Il la décrivit comme une "économie divine" comme si c'était dans la maison ou la monarchie de Dieu. Dieu le Père avait établit le plan divin, Dieu le Fils exécutait la volonté du Père, et Dieu l'Esprit animait la volonté de Dieu chez les croyants (Contre Praxeas, 27). Dans l'Empire romain d'Occident, les églises utilisaient ce qui était appelé le Vieux Credo romain, ou Credo des Apôtres (ou Symbole des Apôtres) au IVe siècle ap. J.-C. Il comprenait des croyances trinitaires, mais sans les concepts philosophiques qui firent partie de Nicée.

Controverse Arienne et Premier Concile de Nicée

En 312 ap. J.-C., l'empereur romain Constantin Ier (r. de 306 à 337 ap. J.-C.) se convertit au Christianisme et devint simultanément chef de l'Église chrétienne. Il promut l'unité de croyance dans tout l'Empire. Le concept de la Trinité aurait pu rester un simple projet intellectuel, mais une controverse émergea dans la ville d'Alexandrie, se propageant ensuite dans d'autres villes (318-321 ap. J.-C.). Arius, un presbytre d'Alexandrie, enseignait que si l'on croyait que Dieu avait tout créé, alors il avait dû créer le Christ à un moment donné. En effet, les termes mêmes de Père et de Fils indiquaient que le Christ était subordonné à Dieu. L'évêque d'Alexandrie excommunia Arius, mais d'autres chefs religieux se mirent du côté de ce dernier. Des émeutes éclatèrent alors entre les factions dans différentes villes.

En 325 ap. J.-C., Constantin convoqua un concile à l'échelle de l'Empire pour résoudre la question. Le défi consistait à articuler la manière dont l'unicité de Dieu se trouvait également dans sa transcendance (par la puissance de l'Esprit) et sa nature incarnée (dans le Fils). La réunion se tint à Nicée, près de la nouvelle capitale de Constantinople, encore en construction. Environ 217 évêques y assistèrent, accompagnés de leur entourage. Constantin prit en charge les frais de voyage, d'hébergement et de restauration de chacun. Lors des discussions du concile de Nicée, différents points de vue furent débattus:

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  • Monarchianisme: Dieu en tant que roi déléguait ses pouvoirs au Fils et au Saint-Esprit;
  • Subordinationisme ou Arianisme: le Fils était une créature, et subordonné au Père;
  • Sabellianisme (de Sabellius): union parfaite entre le Père et le Fils, le Père ayant donc été crucifié dans le Fils. Ce concept fut finalement déclaré hérétique.

First Council of Nicaea
Premier Concile de Nicée, Monastère du Grand Météore (Grèce)
Jjensen (Public Domain)

Les débats sur la Trinité étaient assez ésotériques et incluaient des conceptions philosophiques de l'univers. Le Christ était-il homo-ousios, un être semblable au Père, ou homoi-ousios, de la même essence que le Père? Il faut noter que la différence est d'un iota, une différence subtile en grec. Le Concile choisit la seconde option, car Dieu et le Christ étaient identiques en essence, et le Christ était une manifestation de Dieu lui-même sur terre. Au-delà de la théologie ésotérique, l'implication pratique du choix de l'identité du Christ à l'essence de Dieu était que cela préservait théoriquement le Monothéisme du Judaïsme traditionnel. L'identité du Christ à Dieu confirmait l'idée de sa préexistence et de sa contribution à la création de l'univers.

Ce choix renforçait le statut de l'empereur chrétien. Avec le temps, l'imminence du royaume de Dieu s'était estompée. Le royaume était encore à venir, mais dans l'intervalle, l'empereur chrétien devait représenter le Christ sur terre. Il devait donc jouir du même pouvoir que Dieu sur terre pendant son règne. C'est après le concile de Nicée que les empereurs chrétiens commencèrent à être représentés avec une auréole et les attributs du culte divin.

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Le Credo ou Symbole de Nicée

Le concept de credo (du latin credo, "je crois") était une innovation chrétienne. Avec la multiplicité des cultes autochtones, il n'existait aucune autorité centrale pour dicter ce que tous devaient croire. Le Credo adopté à Nicée (ou Symbole de Nicée) formalisait un système de croyances unique, promu par le pouvoir de l'empereur (et de ses légions). De ce fait, toute dissidence par rapport au Credo constituait désormais une trahison. Voici la traduction française du Symbole de Nicée:

Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, Créateur de toutes choses visibles et invisibles; et en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, Fils unique, engendré, du Père, c’est-à-dire de la substance du Père; Dieu de Dieu et Lumière de lumière; vrai Dieu de vrai Dieu; engendré et non créé, consubstantiel au Père; par qui toutes choses ont été faites, au ciel et sur la terre; qui, pour nous, hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux, s’est incarné, et s’est fait homme; a souffert, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux, et reviendra juger les vivants et les morts. [Nous croyons] aussi au Saint-Esprit. Mais la sainte Église catholique et apostolique anathématise ceux qui disent: "Il fut un temps où il n'était pas, et il n'était pas avant d'être engendré et d'être fait de ce qui n'existait pas, et ceux qui prétendent qu'il est d'une autre substance ou essence que le Père, ou qu'il a été créé, ou qu'il est susceptible de changement". (Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, Livre VIII, cité dans Schaff, Vol. 1)

Sous la présidence du Concile par l'Empereur, la plupart des évêques acceptèrent le Credo, mais deux le refusèrent: Eusèbe de Césarée, évêque de la cour de Constantin, et, bien sûr, Arius, qui avait été amené enchaîné d'Alexandrie. Tous deux furent envoyés en exil. Cependant, de retour chez eux, certains évêques contestèrent le Concile, c'est pourquoi il fallut en convoquer d'autres pour parvenir à une conformité. Ceux qui se rangeaient du côté d'Arius se dirigèrent vers l'est et le nord de la mer Noire (les Balkans et la Russie), convertissant des populations. Ces Ariens connurent un certain succès. Deux prêtres, Cyrille et Méthode, créèrent un alphabet, le cyrillique, encore utilisé dans les Églises orthodoxes orientales et russes. Beaucoup des envahisseurs ultérieurs de l'Empire romain (Goths, Wisigoths, Vandales, Huns) étaient des Chrétiens ariens.

Saint Cyril & Saint Methodius
St Cyrille et St Méthode, Khanty-Mansiysk (Russie)
Милютин Станислав Викторович (Public Domain)

Plus tard, Constantin changea apparemment d'avis; il rappela les évêques Eusèbe et Arius d'exil et les ramena à Constantinople. Il choisit même l'évêque Eusèbe pour le baptiser sur son lit de mort. Arius mourut peu après son retour dans des circonstances mystérieuses. Ses partisans prétendirent qu'il avait été empoisonné, mais ses ennemis pensèrent plutôt à une intervention divine. À la mort de Constantin, l'Empire fut partagé en trois parties entre ses fils, ce qui donna souvent lieu à des conspirations et à des guerres civiles. Avec l'accession au trône de Constance II (r. de 337 à 361), l'empire fut gouverné pendant un temps par un Chrétien arien.

Premier Concile de Constantinople

Le Premier Concile de Constantinople (381 ap. J.-C.) fut convoqué par l'empereur Théodose Ier (r. de 379 à 395) afin d'unifier les Églises d'Orient et d'Occident, après l'élection d'un évêque arien par Constantinople. Parallèlement, il fut reconnu que le concile de Nicée n'avait pas clarifié le rôle du Saint-Esprit. Le concile de Constantinople condamna toute forme d'Arianisme et ajouta des précisions au Credo de Nicée:

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[Parlant de Jésus]. . . et s'est incarné du Saint-Esprit et de la Vierge Marie, et s'est fait homme; il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert, et a été enseveli, et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures, et est monté au ciel, et est assis à la droite du Père. (cité dans Schaff, volume 14)

Ces détails supplémentaires furent ajoutés en réponse aux opinions chrétiennes gnostiques persistantes selon lesquelles Jésus ne devint pas humain, mais en eut seulement l'apparence. La fonction de l'Esprit est était aussi explicitée:

Et en l'Esprit-Saint, Seigneur et donneur de la vie, qui procède du Père, qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié, qui a parlé par les Prophètes. (cité dans Schaff, Volume 14)

Enfin, comme certains Chrétiens avaient souhaité un second baptême pour effacer leurs péchés après le premier, une ligne fut ajoutée à la fin:

Nous reconnaissons un seul baptême pour la rémission des péchés; nous attendons la résurrection des morts et la vie du monde à venir. (cité dans Schaff, Volume 14)

Querelle du Filioque et concept moderne

Au VIe siècle, certaines Églises ajoutèrent une clause à la description du Saint-Esprit: "Le Seigneur et donneur de la vie, qui procède du Père et du Fils (latin, filioque)". Plusieurs Églises orientales affirmèrent que cela diminuait la puissance de l’Esprit. Et, finalement, le débat autour de cette clause (et d’autres questions) aboutit à la séparation des Églises orthodoxes orientales des Églises latines occidentales en 1054.

Le Christianisme moderne résume ainsi le concept de la Trinité:

  • Les trois aspects du Dieu unique et éternel sont Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint-Esprit.
  • Dieu le Père est la source éternelle et incréée de la puissance.
  • Dieu le Fils (Verbe ou Logos) est la tendance éternelle de Dieu à s’exprimer, à créer et à se manifester sur terre.
  • Dieu l’Esprit relie le Père au Fils et se manifeste dans l’Église et dans la vie des croyants.

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Traducteur

Jerome Couturier
Je suis médecin, spécialisé en Génétique. J'aime l'Histoire et l'Antiquité depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu un interêt pour la recherche dans divers domaines scientifiques, dont l'archéologie.

Auteur

Rebecca Denova
Rebecca I. Denova, PhD, est Professeure émérite de Christianisme primitif au sein du Département d'Études des religions de l'Université de Pittsburgh. Elle a récemment publié un ouvrage, "The Origins of Christianity and the New Testament" (Wiley-Blackwell)

Citer cette ressource

Style APA

Denova, R. (2021, May 03). Trinité [Trinity]. (J. Couturier, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/Fr/1-19735/trinite/

Style Chicago

Denova, Rebecca. "Trinité." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. modifié le May 03, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/Fr/1-19735/trinite/.

Style MLA

Denova, Rebecca. "Trinité." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 03 May 2021, https://www.worldhistory.org/Trinity/. Web. 26 Jun 2025.

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