Constance II

Définition

Craig Morley
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 18 décembre 2012
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Disponible dans ces autres langues: anglais
Emperor Constantius II (by Mary Harrsch (Photographed at the University of Pennsylvania Museum of Archaeology), CC BY-SA)
Empereur Constance II
Mary Harrsch (Photographed at the University of Pennsylvania Museum of Archaeology) (CC BY-SA)

Constance II régna sur l'Empire romain entre 337 et 361 de notre ère. Il était le deuxième fils de Constantin le Grand et de Fausta. Constance II était un fervent adepte du christianisme arien. Il régna pendant 24 ans, ce qui en fait le fils de Constantin qui régna le plus longtemps et donc, sans doute, le plus grand succès.

Jeunesse

Ammien Marcellin relate sa vie et son règne avec force détails. Cependant, l'hostilité de l'historien a entaché à jamais la réputation de cet empereur pourtant couronné de succès. Il rapporte que son règne fut marqué par l'insécurité impériale, les intrigues de cour et l'incapacité à résoudre les controverses religieuses généralisées.

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Constance est responsable du massacre de ses cousins et de ses oncles, de la lignée de Théodora, lors du grand massacre de 337 de notre ère. Un tel massacre au sein de la famille impériale était sans précédent. En assassinant ses proches (tels que Dalmatius, Hannibalianus et Julius Constantius), qu'il considérait comme des opposants à son accession au trône et à celle de ses frères, Constance assura sa propre position au sein de l'Empire. Les deux seuls membres masculins de cette lignée de la famille impériale à avoir survécu furent Gallus et Julien. Ainsi, après ce massacre et le partage de l'empire entre les fils de Constantin, Constance put s'assurer les provinces les plus prestigieuses et les plus riches de l'est et, peut-être plus important encore, Constantinople, la nouvelle capitale de l'Empire romain. Après la mort de ses frères, Constantin II et Constant, il devint le souverain unique de l'Empire romain. Cependant, tirant les leçons de Dioclétien et de Constantin le Grand, il se rendit compte qu'il était impossible de gouverner et de sécuriser l'empire tout seul. C'est pourquoi, tout au long de son règne, il promut ses seuls parents mâles survivants, Gallus et plus tard Julien, au rang de césars.

Constance était particulièrement doué pour cimenter la stabilité interne de l'Empire.

Défense de l'Empire

La principale critique adressée à Constance concerne sa politique étrangère prudente et défensive. Cela est compréhensible, car la plupart des contemporains romains, même dans le Bas-Empire, étaient encore obsédés par l'idée de conquête et d'expansion. Pourtant, cette politique défensive permit de protéger les frontières de l'empire contre l'empire sassanide - qui avait repris du poil de la bête sous le règne de l'ambitieux et habile Chapour II - et la menace croissante des tribus germaniques à l'ouest. Sa politique fut également extrêmement importante pour protéger et conserver la force de travail limitée de Rome. Le cercle vicieux de l'usurpation, de la guerre civile et du meurtre dynastique avait conduit à une insécurité et à une vulnérabilité impériales accrues, rendant les campagnes étrangères agressives encore plus dangereuses et imprudentes. Les guerres civiles qui avaient ravagé l'empire avaient été particulièrement préjudiciables et avaient toujours représenté une énorme perte de main-d'œuvre pour les Romains. Par exemple, lors du conflit entre Constantin et Magnence, le meurtrier de ses frères, Constance perdit 40 % de ses hommes alors que l'armée de son rival n'en perdit que 2/3.

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Par conséquent, bien que la politique étrangère de Constance, axée sur la défense et l'endiguement, ait fait l'objet de nombreuses critiques, elle s'avéra beaucoup plus efficace qu'une politique agressive et constitua même un précédent pour la stratégie globale ultérieure de l'Empire romain.

Roman Emperor Constantius II
Empereur romain Constance II
Kotomi Yamamura (CC BY-NC-SA)

Constance était particulièrement doué pour cimenter la stabilité interne de l'Empire - un fait qui est souvent négligé compte tenu des guerres civiles sanglantes et des troubles qui avaient menacé l'Empire par le passé. Au cours de son règne, il dut faire face à de nombreuses menaces internes et à de nombreux adversaires. Parmi ceux-ci, citons:

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1) Vétranion: brièvement proclamé par les légions du Danube, il est rapidement éliminé.
2) Magnence: il survécut à trois années de guerre contre l'assassin de ses frères. Il finit par le vaincre à la bataille de Mons Seleucus. (proscrit plus tard les partisans de Magnence [Amm. Marc. 14.5.2-5])
3) Silvanus: le général d'origine franque fut éliminé par une ruse [Amm.Marc. 15.5.3-31].
4) César Gallus: soupçonné d'insubordination, il fut rapidement contrôlé et éliminé.
5) César Julien: il se rebella ouvertement contre Constance et réussit, principalement parce que Constance mourut avant qu'il n'ait pu livrer bataille.

Il est important de noter que Constance II fut le premier empereur romain à célébrer publiquement et de manière monumentale la victoire dans une guerre civile [Amm.Marc. 21.16.14]. Il s'agit là d'une décision totalement nouvelle et sans précédent de la part d'un empereur romain, surtout si l'on considère qu'au début de l'empire, Octave changea son nom en Auguste afin de prendre activement ses distances par rapport aux conflits civils. La décision de Constance souligne le fait que la capacité à se protéger contre les menaces internes était désormais une condition préalable majeure pour devenir un empereur prospère au cours du Bas-Empire.

Tout au long de son récit, Ammien critique Constance II pour sa paranoïa et sa sensibilité aux intrigues de cour et aux courtisans intrigants. L'historien affirme que cette paranoïa aurait créé une culture de la suspicion et de la peur à Rome [Amm.Marc.21.16.8-9 & 21.6.1-3 & 8-10]. Cependant, compte tenu de tous les plans et complots contre lui, ses soupçons semblent hautement justifiés - en effet, si plus d'empereurs romains avaient été aussi "paranoïaques", peut-être que moins d'entre eux auraient été victimes de coups d'État au palais et de rébellions militaires.

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Map of Byzantine Constantinople
Plan de Constantinople Pendant la Période Byzantine
Cplakidas (CC BY-SA)

Constantinople et Religion

Constance étant le plus ancien et le plus documenté des fils de Constantin, c'est sous son règne que nous pouvons le mieux voir comment les réformes introduites précédemment par Constantin le Grand se développèrent et fonctionnèrent. Cela est particulièrement vrai pour le règne de Constance, qui ne changea pas grand-chose, mais choisit de poursuivre les systèmes administratifs mis en place par son père. Par exemple, il veilla à la distinction entre les postes militaires et civils.

Sous son règne, Constantinople gagna en importance et devint plus clairement reconnue comme l'égale de la Ville éternelle, Rome. Sous Constance, la ville devint de plus en plus le centre de l'Empire. Il fut à l'origine de nombreux projets de construction importants dans la ville: greniers à blé, Horrea Constantia, thermes et bibliothèque. En outre, l'église des Saints Apôtres fut remodelée et l'approvisionnement en eau fut amélioré.

Après ses travaux dans la ville, l'orateur Themistios (Oration 3) déclara que Constantinople n'était plus une deuxième ville, mais une véritable rivale de Rome.

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Constance poursuivit également les politiques religieuses de la dynastie constantinienne. Avec l'édit de 365, il ordonna la fermeture de tous les temples païens, en interdit l'accès et interdit les sacrifices privés et publics, précisant que ceux qui désobéiraient seraient exécutés [Cod. Theod. 16.10.4]. Des lois comme celle-ci et d'autres furent spécifiquement conçues pour briser le pouvoir et l'institution des temples dans la pratique religieuse païenne. Les temples étaient au cœur de presque toutes les activités du paganisme, agissant comme des sites de célébration des cultes. La politique de Constance était donc manifestement une attaque directe contre le paganisme. L'empereur fit également enlever la célèbre statue de la Victoire du Sénat de Rome, car il estimait qu'aucun chrétien ne devait travailler à l'ombre d'un monument païen. Toutefois, d'autres pratiques furent autorisées, comme faire brûler de l'encens et de bougies, qui, fait intéressant, seraient plus tard adoptées par le christianisme.

Constance mourut d'une maladie en 361 de notre ère, alors qu'il marchait pour combattre son César Julien, qui s'était rebellé et avait revendiqué le titre d'Auguste.

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Bibliographie

  • Mitchell, S. A History of the Later Roman Empire A.D 284-641. Blackwell Publishing: Oxford, 2007

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Citer cette ressource

Style APA

Morley, C. (2012, décembre 18). Constance II [Constantius II]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-11662/constance-ii/

Style Chicago

Morley, Craig. "Constance II." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le décembre 18, 2012. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-11662/constance-ii/.

Style MLA

Morley, Craig. "Constance II." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 18 déc. 2012. Web. 26 avril 2024.

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