Grigori Raspoutine

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 28 mai 2025
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Grigori Rasputin (by Imperial War Museums, CC BY-NC-SA)
Grigori Raspoutine
Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Grigori Raspoutine (1869-1916) était un prétendu saint homme et guérisseur de Sibérie qui gagna les bonnes grâces de la famille du tsar Nicolas II (r. de 1894 à 1917). Raspoutine était particulièrement apprécié par l'impératrice Alexandra Feodorovna (1872-1918) car apparemment il pouvait aider son fils et héritier du trône, Alexis, qui souffrait d'hémophilie. Des rumeurs sur le train de vie de Raspoutine et des inquiétudes quant à l'influence qu'il exerçait dans les allées du pouvoir finirent par conduire à son assassinat par un groupe cherchant à protéger le prestige déjà en déclin de l'autocratique dynastie des Romanov.

Jeunesse et apparence

Grigori Efimovitch Raspoutine vit le jour à Pokrovskoïe, un village de Sibérie, en 1869. Le nom de Raspoutine fut ensuite identifié au mot russe signifiant "libertin", mais cela fait partie de la mythologie qui entoure ce personnage controversé, puisque Raspoutine était le nom de son père et n'avait pas été choisi par lui, contrairement à ce que certains ont rapporté. Issu de la classe paysanne, Grigori aurait, selon la légende, volé des chevaux (bien qu'il n'existe aucun registre de police à ce sujet) avant de s'installer et d'épouser une paysanne locale, Praskovia Doubrovina, avec laquelle il eut plusieurs enfants.

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Raspoutine devint un starets, c'est-à-dire une sorte de saint homme non ordonné errant et un guérisseur. Il entreprit plusieurs pèlerinages, mais n'adhéra pas à un mode de vie ascétique comme la plupart des starets. Comme le résume l'historien A. Wood: Raspoutine n'était pas, comme on le décrit souvent, un "moine fou", mais un membre d'une secte religieuse extrême de flagellants aux mœurs sexuelles légères en Sibérie, connue sous le nom de "khlysty". (37). Cette appartenance est d'ailleurs également contestée. Comme l'affirme l'historien S. S. Montefiore, "il n'était pas membre de la secte et niait tout lien" (535), position reprise par D. Smith dans sa biographie de Raspoutine. Ce qui est plus certain, c'est qu'au cours de ses voyages, Raspoutine devint très habile à lire la psychologie des gens et à leur donner des conseils appropriés, généralement formulés dans un vague discours quasi-religieux abondamment saupoudré de citations bibliques et de proverbes folkloriques.

Raspoutine fut critiqué pour ses "arts obscurs" et l'influence qu'il exerçait sur l'épouse du tsar.

Raspoutine était une personne physiquement impressionnante, de grande taille, avec de longs cheveux et une longue barbe, généralement bien taillés et bien peignés. Il avait des yeux gris-vert profonds et un regard mystique et pénétrant. L'un des amis de Raspoutine (et de nombreux autres, hommes et femmes) a noté l'effet saisissant des yeux du Sibérien: "Le charme de cet homme réside dans ses yeux. Ils ont quelque chose qui vous attire et vous oblige à vous soumettre à sa volonté. Il y a dans tout cela quelque chose de psychologiquement inexplicable" (Smith, 105). Certaines femmes ont dit que le regard de Raspoutine leur semblait omniscient ou leur donnait même envie de crier.

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Rasputin & Family
Raspoutine et sa famille
Unknown Photographer (Public Domain)

La voix de Raspoutine était assez ordinaire, mais ses paroles étranges étaient généralement accompagnées de gestes tout aussi étranges ou ésotériques et d'un mouvement constant des doigts. Extrêmement tactile, il touchait souvent les mains des gens et embrassait les femmes. Contrairement aux articles de presse peu charitables, Raspoutine était propre et soigné, ce qu'ont confirmé beaucoup de ceux qui l'ont rencontré..

Le gourou de Saint-Pétersbourg

Raspoutine se rendit à Saint-Pétersbourg, la capitale russe, en 1903, où il vécut de la charité des gens aisés, pour lesquels il devint une sorte de gourou. C'est en 1905 qu'il entra dans la vie des Romanov, la maison régnante des tsars de Russie. L'héritier du trône (tsarévitch) et fils unique du tsar Nicolas II, Alexis (1904-1918), souffrait d'hémophilie. Raspoutine fut encouragé à essayer d'améliorer la condition d'Alexis. Étonnamment, Raspoutine semble avoir eu un effet positif sur son patient. Raspoutine aurait peut-être eu recours à l'hypnose (bien qu'il ait lui-même nié avoir une telle capacité), mais quelle qu'ait été la méthode utilisée, le résultat semble avoir eu un effet calmant sur le jeune héritier et sur sa mère, l'impératrice (tsarine) Alexandra Feodorovna, constamment préoccupée par son état. La réputation de Raspoutine monta en flèche après qu'Alexis eut été victime d'un accident et semblait sur le point de mourir, à tel point que les médecins royaux avaient déclaré qu'il n'y avait plus d'espoir et que le bulletin de décès du prince avait été préparé pour annoncer la triste nouvelle au peuple. Raspoutine, cependant, envoya à la famille royale un télégramme déclarant: "Dieu a vu vos larmes et entendu vos prières. Ne vous affligez pas. Le Petit ne mourra pas. Ne permettez pas aux médecins de trop l'importuner." (Hasegawa, 34). Le prince se rétablit effectivement. Raspoutine répéta le stratagème lors d'un deuxième épisode similaire, mais cette fois-ci, il rendit visite au prince en personne et le rassura en lui disant: "Ne vous inquiétez pas, il ne se passera rien."(ibid). Une fois de plus, le garçon se rétablit complètement. Dès lors, Raspoutine était un membre permanent de la cour royale.

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Le problème, c'est que Raspoutine ne se contenta pas d'écrire des télégrammes au bon moment et de calmer l'héritier du trône. Lorsque la nouvelle se répandit, cet homme étrange commença à être critiqué pour ses "arts obscurs" et l'influence évidente qu'il exerçait sur l'épouse du tsar et, par son intermédiaire, sur le tsar en personne. Les rivalités politiques et la presse spéculative firent en sorte que beaucoup de choses fausses furent dites sur Raspoutine, mais il est loin d'être facile de démêler la mythologie des événements réels.

Empress Alexandra Feodorovna & Alexei
Impératrice Alexandra Feodorovna et Alexis
Hulton Royals Collection (Public Domain)

Raspoutine prêchait une forme étrange de christianisme orthodoxe. L'un de ses principes les plus célèbres (mais qui n'était pas une idée originale) était que l'on recevait la rédemption par le péché, et donc que plus on commettait de péchés, mieux c'était. Raspoutine mettait en pratique ce qu'il prêchait, semble-t-il. L'historien H. Shukman note:

Patronné par l'impératrice elle-même, ses oracles mystiques et sa présence charismatique suscitaient chez de nombreuses femmes de haute naissance de Saint-Pétersbourg une réaction exaltée qui, lorsqu'elle était exploitée pour son appétit sexuel - que l'on disait insatiable - créait autour de lui une aura d'onctueuse débauche.

(374)

Ami ou ennemi de l'État?

Les ennemis du tsar publièrent des brochures de propagande, souvent accompagnées de caricatures obscènes, pleines d'histoires sensationnelles, comme l'idée que Raspoutine couchait avec la tsarine et ses filles. Les propos scandaleux étaient déjà assez graves, mais plus grave encore pour l'avenir de Raspoutine, il se retrouva également impliqué dans des intrigues politiques et financières. Raspoutine usa certainement de son influence pour que des amis obtiennent des postes au sein du gouvernement. Le tsar, quant à lui, appréciait Raspoutine car il voyait en lui une ligne de communication directe avec les Russes ordinaires. Le tsar déclara un jour: "Il n'est qu'un bon Russe, religieux et primaire. Lorsque je suis en difficulté ou assailli par des doutes, j'aime parler avec lui et je me sens invariablement en paix avec moi-même par la suite" (Hosking, 439). Le tsar interdit à quiconque à la cour de dire du mal de Raspoutine. En outre, les membres de l'Église orthodoxe qui s'exprimaient publiquement contre Raspoutine subissaient généralement des conséquences négatives, telles que le bannissement dans un monastère éloigné. L'image publique de Raspoutine et la façon dont il était perçu par la famille royale étaient très différentes.

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Grigori Rasputin, c. 1910
Grigori Raspoutine, vers 1910
C.E. de Hahn (Public Domain)

Les soupçons qui pesaient sur la crédibilité du saint homme semblent avoir été prouvés par un épisode tristement célèbre survenu en mars 1915, lorsque Raspoutine s'enivra dans un restaurant-boîte de nuit de Moscou, tripota les choristes, dansa comme un sauvage, se vanta dans un langage obscène d'avoir l'impératrice dans sa poche et s'exhiba de manière indécente devant toutes les personnes présentes. Raspoutine fut arrêté et passa la nuit dans une cellule de police. La presse fit ses choux gras de cette histoire, mais il ne s'agissait peut-être que d'une histoire entièrement concoctée par les ennemis de Raspoutine, car les preuves contenues dans les rapports de police et celles fournies par le personnel du restaurant ne confirment rien de tout cela. Comme toujours avec Raspoutine, c'était les anecdotes, même si elles n'étaient qu'un tissu de mensonges, qui posaient problème, et non les faits eux-mêmes. Des gens - des gens puissants - étaient de plus en plus déterminés à éliminer cet étrange Sibérien, d'une manière ou d'une autre.

LE TSAR NICOLAS CONTINUa DE REPOUSSER TOUTE CRITIQUE SUR LES RELATIONS DE RASPOUTINE AVEC LA FAMILLE ROYALE.

Les royalistes détestaient Raspoutine, mais les ennemis du tsar et de son régime autoritaire virent dans les controverses autour du Sibérien un moyen de contribuer à l'avènement d'une révolution. Les troubles s'aggravèrent après les désastres militaires de la Première Guerre mondiale (1914-18), puis s'amplifièrent lorsque, en août 1915, Nicolas quitta Saint-Pétersbourg pour prendre personnellement le commandement de l'armée russe. Raspoutine avait prévenu le tsar que la guerre ne serait qu'un désastre pour la Russie, et c'est bel et bien ce qui se passa.

En tant que commandant en chef, le tsar laissa à sa femme la responsabilité des hommes politiques de la capitale, et celle-ci avait à cœur de jouer un rôle actif au sein du gouvernement. Alexandra Feodorovna nomma et révoqua un certain nombre de ministres, à tel point que les critiques qualifièrent ces changements rapides de "saute-mouton ministériel". En outre, des rumeurs circulèrent selon lesquelles ces décisions étaient fondées sur des jugements de Raspoutine, lui-même influencé par des pots-de-vin. On prétendit même, sans fondement, que Raspoutine influençait les décisions militaires et qu'il existait une sorte de faction pro-allemande dans les allées du pouvoir (la tsarine était elle-même d'origine allemande). Alexandra demeurait convaincue de la loyauté et de l'utilité de Raspoutine. Elle écrivit à son mari:

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Oh, mon cher, je prie Dieu si passionnément de te convaincre qu'en lui [Raspoutine] réside notre salut. S'il n'était pas là, je ne sais pas ce qu'il adviendrait de nous. Il nous sauve par ses prières et ses conseils avisés... Il [Raspoutine] vit pour vous et pour la Russie.

(Hasegawa, 113)

Tsar Nicholas II, 1909
Tsar Nicolas II, 1909
Boissonnas & Eggler (Public Domain)

Tous les membres de la famille royale n'avaient cependant pas été envoûtés par Raspoutine. La mère du tsar, l'impératrice douairière, dit un jour à un ministre:

Ma pauvre belle-fille ne se rend pas compte qu'elle ruine à la fois la dynastie et elle-même. Elle croit sincèrement à la sainteté d'un aventurier et nous sommes impuissants à conjurer le malheur qui ne manquera pas de survenir.

(Hasegawa, 40)

Le premier ministre Pyotr Stolypine (1862-1911), à l'origine des réformes agraires de Stolypine, lui aussi considérait Raspoutine comme un charlatan. Stolypine remarqua l'effet particulier de Raspoutine sur les gens, bien qu'il ait été lui-même rebuté:

Il posait sur moi ses yeux pâles, marmonnait des mots mystérieux et inarticulés tirés des Écritures, faisait des mouvements étranges avec ses mains, et je commençais à éprouver un dégoût indescriptible pour cette vermine assise en face de moi. Cependant, je me rendis compte que cet homme possédait un grand pouvoir hypnotique qui commençait à produire sur moi une impression assez forte, mais certainement de répulsion.

(Smith, 151)

Tentatives d'assassinat

Comme le note l'historien T. Hasegawa, "plus que toute autre chose, l'affaire Raspoutine a contribué à l'érosion catastrophique du prestige de l'autocratie" (39). Mikhaïl Rodzianko (1859-1924), président de la Douma, le parlement russe, avertit le tsar que Raspoutine était profondément impopulaire auprès d'une grande partie de la société, mais sans résultat. Une partie croissante de l'élite politique, des classes aisées et des officiers de l'armée était indignée par l'influence que Raspoutine exerçait sur la famille royale et était prête à prendre des mesures drastiques. Mais ils furent devancés par une autre meurtrière en herbe. Au cours de l'été 1914, Raspoutine était de retour en Sibérie, où une paysanne le poignarda dans l'estomac. Cette femme était une fidèle d'un prêtre influent appelé Iliodor, qui avait dénoncé Raspoutine en tant qu'imposteur. Raspoutine fut admis à l'hôpital, mais il se remit de l'attaque.

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Rasputin & Tsar Cartoon
Caricature de Raspoutine, du tsar et de sa femme
Unknown Artist (Public Domain)

Le tsar Nicolas continua de repousser toute critique sur les relations de Raspoutine avec la famille royale. Le tsar considérait qu'il s'agissait d'une affaire entièrement personnelle, qui n'était ni de nature politique ni l'affaire du peuple. L'élite politique, elle, n'était pas d'accord. Il y eut au moins une tentative de soudoyer Raspoutine pour qu'il quitte la capitale.

Finalement, Raspoutine fut assassiné par des monarchistes de droite le 30 décembre 1916. Parmi les conspirateurs figuraient le grand-duc Dmitri Pavlovitch (1891-1942), cousin du tsar, le prince Félix Ioussoupov (1887-1967), époux de l'une des nièces du tsar, et Vladimir Purishkevitch (1870-1920), chef de l'organisation monarchiste, réactionnaire et antisémite des Cent-Noirs. Le groupe invita Raspoutine à une fête au palais de Yusopov, puis l'attaqua, ils empoisonnèrent d'abord le prêtre avec des gâteaux au cyanure et du vin de madère, le passèrent ensuite à tabac et lui tirèrent dessus à plusieurs reprises. Ensuite, ils firent un trou dans une rivière gelée voisine et poussèrent Raspoutine, pas encore tout à fait mort, à travers le trou dans le piège mortel glacé. Le corps sans vie de Raspoutine fut retrouvé deux jours plus tard. C'est ce que raconte l'histoire. La réalité est peut-être plus banale, puisque le rapport d'autopsie ne fait état d'aucune trace de poison. Il y avait trois blessures par balle, dont une au front, faites par un tir à bout portant.

Raspoutine fut enterré dans une église près du palais Alexandre à Tsarskoïe Selo, au sud de Saint-Pétersbourg. Aucun membre de la famille de Raspoutine ne fut invité à la cérémonie, mais la famille royale était présente pour assister à la descente du cercueil. Une enquête officielle sur le meurtre fut rapidement abandonnée lorsqu'il fut révélé qui en étaient les auteurs. Révéler les noms des comploteurs aurait sérieusement ébranlé l'autorité du tsar et montré au public à quel point l'autocratie était fracturée. Aucun des meurtriers ne fut traduit en justice.

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La violente révolution russe de 1917 (en fait deux révolutions, l'une en février et l'autre en octobre) déposa le tsar en mars et la Russie soviétique fut créée avec Vladimir Lénine (1870-1924) à sa tête. Raspoutine avait prévenu la famille royale qu'elle ne survivrait pas six mois après sa mort, et il avait écrit au tsar que la Première Guerre mondiale détruirait la Russie, "noyée dans son propre sang. La ruine sera grande, le chagrin sans fin" (Smith, 363). Lorsque le tsar et sa famille furent exécutés en juillet 1918, les corps furent dépouillés de leurs objets de valeur, et l'on remarqua que les quatre filles portaient chacune autour du cou une amulette contenant une image de Raspoutine et les mots d'une de ses prières.

Dans le chaos des années révolutionnaires, le cercueil de Raspoutine fut exhumé et son corps souillé par des soldats. Une légende s'est développée selon laquelle les restes de Raspoutine auraient ensuite été brûlés dans la forêt. Les crémateurs n'ayant pas mis suffisamment de combustible sur le bûcher, le corps n'aurait pas brûlé du premier coup, ce que les paysans locaux auraient considéré comme une preuve que Raspoutine avait bel et bien été un saint homme. Hélas, rien de tout cela n'est vrai, puisque la dépouille de Raspoutine avait été envoyée dans un crématorium sur ordre du prince Lvov. Dans la mort, comme dans la vie, Raspoutine a toujours attiré autour de lui un voile presque impénétrable de vérité, de rumeurs et d'affabulations.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur, à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que partagent toutes les civilisations. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2025, mai 28). Grigori Raspoutine [Grigori Rasputin]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-24529/grigori-raspoutine/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Grigori Raspoutine." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mai 28, 2025. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-24529/grigori-raspoutine/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Grigori Raspoutine." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 28 mai 2025, https://www.worldhistory.org/Grigori_Rasputin/. Web. 16 juin 2025.

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