Révolution Russe de 1905

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 30 mai 2025
Disponible dans ces autres langues: anglais, Turc
Imprimer l'article PDF
Demonstration on October 17, 1905 (by Ilya Repin, Public Domain)
Manifestation du 17 octobre 1905
Ilya Repin (Public Domain)

La révolution russe de 1905 remit en question le pouvoir absolu du tsar Nicolas II (r. de 1894 à 1917) en tant que dirigeant de l'Empire russe. Le dimanche rouge de 1905 commença l'année de manière désastreuse pour le tsar lorsque des soldats tirèrent sur une foule désarmée à l'extérieur du Palais d'hiver. Des grèves, des protestations et des mutineries suivirent, impliquant des paysans, des ouvriers de l'industrie, la classe moyenne urbaine, des intellectuels, des étudiants et des éléments de l'armée. Le tsar se maintint au pouvoir en promettant des réformes et un nouveau parlement représentatif, mais il retomba rapidement dans ses travers autocratiques jusqu'à ce qu'il ne soit déposé lors de la révolution russe de 1917.

L'autocratie des Romanov

Le tsar Nicolas II régnait sur l'Empire russe depuis 1894, mais son droit au pouvoir absolu commençait à être remis en question par de nombreux pans de la société russe. Cette société avait rapidement évolué au cours du dernier quart du XIXe siècle. Une classe ouvrière composée d'ouvriers d'usine s'était développée depuis l'industrialisation, tandis que de nombreux paysans avaient obtenu le droit de travailler leur propre terre. La classe étudiante s'était également développée de manière significative. Enfin, le nombre de professionnels tels que les médecins, les avocats et les enseignants ne cessait de croître. Les non-Russes réclamaient de plus en plus de droits nationaux au sein de l'Empire russe, en particulier les Finlandais, les Polonais, les Géorgiens et les États baltes.

Supprimer la pub
Publicité

Aucun de ces groupes n'était directement représenté dans la classification légale de la société russe en quatre niveaux: la noblesse, la haute bourgeoisie, les citadins et la paysannerie. La contestation du régime autoritaire du tsar couvait depuis un certain temps déjà, et divers troubles publics avaient éclaté contre l'autorité de l'État. Comme le note l'historien C. Read, "l'armée avait dû faire face à 19 troubles en 1893, 33 en 1900, 271 en 1901 et 522 en 1902" (74). Les assassinats à motivation politique n'étaient pas rares et faisaient des victimes dans les forces de police, les administrations locales et au niveau ministériel.

Le choc provoqué par le dimanche rouge se transforma rapidement en une détermination à pousser plus fort pour le changement.

Le mécontentement qui mijotait fut porté à ébullition par plusieurs nouveaux facteurs à partir de 1901. La formation de syndicats ouvriers dirigés par des fonctionnaires de police - une idée de "socialisme policier" qui venait de Sergei Zubatov, l'administrateur de la police de Moscou - se retourna contre eux car ces associations cachaient des radicaux au vu et au su de tout le monde. L'effondrement de l'économie mondiale de 1901 à 1905, qui augmenta considérablement le chômage, et les pertes subies par la Russie lors de la guerre russo-japonaise (1904-1905) entamèrent davantage encore le prestige du tsar et ajoutèrent aux malheurs de ceux qui réclamaient des changements politiques et économiques. Les actions de protestation devinrent de plus en plus violentes. Viatcheslav Plehve (1846-1904), ministre de l'Intérieur conservateur et détesté, fut assassiné par un membre de l'Union des révolutionnaires sociaux en juillet 1904. Dans les premiers jours de janvier 1905, de nouvelles mauvaises nouvelles parvinrent au tsar: Port Arthur (en Mandchourie), l'une des principales forteresses de la Russie et une base navale majeure, avait été capturée par les forces armées japonaises.

Supprimer la pub
Publicité

Gapon & Crowd, Bloody Sunday 1905
Gapon et la foule, Dimanche rouge de 1905
Unknown Artist (Public Domain)

Le dimanche rouge

À Saint-Pétersbourg, le 22 janvier 1905, une foule d'ouvriers et leurs familles, emmenés par le père Gueorgui Gapon (1870-1906), voulaient présenter au tsar une pétition en faveur de réformes. Gapon avait déjà créé (avec l'autorisation de l'État) un syndicat d'ouvriers d'usine à Saint-Pétersbourg, l'Assemblée des ouvriers d'usine et de fabrique russes. La pétition de Gapon recueillit un nombre impressionnant de 150 000 signatures. Les revendications portaient sur un système de gouvernement plus représentatif et une plus grande liberté d'expression et de presse. Les travailleurs voulaient le droit de former des syndicats, la fin des journées de travail de 12 heures, de meilleurs salaires et une assurance contre les accidents, trop fréquents dans les usines. Les travailleurs n'étaient pas non plus satisfaits de l'ingérence de la police secrète dans leurs affaires. Les paysans voulaient plus de terres et des crédits bon marché pour les acheter, un système fiscal plus équitable et de meilleures dispositions en matière d'éducation pour leurs enfants.

La foule ce dimanche-là n'était pas armée et beaucoup portaient même des photos du tsar. Comme la foule ne se dispersait pas, les soldats tirèrent alors qu'elle s'approchait du Palais d'hiver. Les manifestants furent ensuite chargés par la cavalerie cosaque. Plus de 1 000 personnes furent tuées et de nombreuses autres furent blessées lors de cet incident, qui fut immédiatement connu sous le nom de "Dimanche rouge". Le choc provoqué par le "Dimanche rouge" se transforma très vite en une détermination de toutes sortes de groupes sociaux à pousser plus fort pour le changement. Au cas où le tsar n'aurait pas encore pris conscience de la gravité de la situation, le 17 février, son oncle, le grand-duc Serge Alexandrovitch de Russie (1857-1905), gouverneur général de Moscou, fut assassiné lorsqu'une bombe fut lancée dans son carrosse. Pour la première fois de son histoire, la Russie était sur le point de connaître un soulèvement prolongé et généralisé contre l'autorité.

Supprimer la pub
Publicité

Grèves ouvrières

À la suite du Dimanche rouge, une grève générale fut déclenchée à Saint-Pétersbourg. Les étudiants se mirent également en grève et les lycées furent fermés. L'image idéale du tsar en tant que dirigeant juste et légitime était brisée, du moins dans les villes. Un ouvrier qui avait participé à la marche du dimanche rouge raconte: "Ce jour-là, je suis né une seconde fois, mais non pas comme un enfant qui pardonne et oublie tout, mais comme un homme aigri, prêt à lutter et à triompher" (Hosking, 409).

Tiflis Railway Strike, 1905
Grève des chemins de fer de Tiflis, 1905
Unknown Photographer (Public Domain)

En mai, l'Union des syndicats fut créée sous la direction du libéral Pavel Milioukov (1859-1943), une "fédération d'associations récemment constituées d'avocats, d'ingénieurs, d'instituteurs, de professeurs, de médecins, de pharmaciens, de vétérinaires, de journalistes, d'agronomes, de cheminots, de paysans, de féministes et d'activistes juifs" (Shukman, 107). Ce syndicat était issu de Union Libération (Soyuz Osvobozhdeniya), dirigée par Milioukov, qui réclamait un parlement représentatif en 1904.

Tout Comme les ouvriers, les paysans manquaient à la fois d'armes et d'une structure centralisée capable de coordonner les soulèvements.

D'autres grèves générales et locales suivirent en octobre. À Moscou, les imprimeurs se mirent en grève le 19 septembre, bientôt rejoints par d'autres professions. Les travailleurs de Saint-Pétersbourg se mirent également en grève. La situation devint vraiment problématique pour les autorités lorsque les cheminots de Moscou se mirent également en grève dans les premiers jours d'octobre. Moscou était le centre ferroviaire de l'empire, mais en quelques jours, les cheminots d'autres villes se joignirent à la grève, ce qui entraîna d'énormes perturbations. D'autres professions, comme les mineurs de charbon, les fabricants d'outils, les boulangers, les imprimeurs, les ouvriers du textile et les dockers, se joignirent à la grève, tout comme les étudiants et les intellectuels, non seulement en Russie, mais aussi dans tout l'empire. À la mi-octobre, de nombreuses villes étaient complètement paralysées. À Moscou, un journal rapporte:

Supprimer la pub
Publicité

Ni le gaz ni l'électricité ne fonctionnent... La plupart des magasins sont fermés, les entrées et les fenêtres sont barrées de grilles et de volets... Dans plusieurs quartiers de la ville, l'eau n'est disponible [qu'] à certaines heures.

(Hosking, 410-11)

Tsar Nicholas II, 1909
Tsar Nicolas II, 1909
Boissonnas & Eggler (Public Domain)

À Saint-Pétersbourg, le Soviet des députés ouvriers fut créé. Ce soviet (qui signifie "conseil"), dirigé par Gueorgui Stepanovich Khurstalev-Nosa (1877-1919) en tant que président et avec Leon Trotsky (1879-1940) en tant que député, "a commencé comme un comité central de coordination des grèves et s'est développé pour devenir le porte-parole de l'ensemble du mouvement ouvrier révolutionnaire" (Brown, 97). Des soviets virent le jour un peu partout, organisant les travailleurs en grève au niveau local et représentant les revendications des travailleurs auprès des chefs d'entreprise et des autorités locales. Les soviets réclamaient des changements, en particulier la limitation à 8 heures de la journée de travail. Le problème pour les révolutionnaires est qu'ils n'avaient pas d'organisation unifiée et centrale, ni de direction incontestée. Depuis 1903, la gauche était divisée entre les bolcheviks, dirigés par Vladimir Lénine (1870-1924), et les mencheviks, dirigés par Julius Martov (1873-1923), deux groupes qui ne s'entendaient pas sur l'ampleur de la base d'adhésion à favoriser et sur les meilleurs moyens d'obtenir des changements dans la Russie tsariste.

Révoltes paysannes

Au début du XXe siècle, la Russie restait une société semi-féodale, même si le servage avait été aboli en 1861. Un recensement national effectué en 1897 révéla que plus de 85 % de la population était composée de paysans. La population générale augmenta de 300 % au cours du XIXe siècle et le manque de terres était un véritable problème.

De nombreuses révoltes paysannes eurent lieu jusqu'en 1905 au cours desquelles les paysans, partisans traditionnels du tsar, s'emparèrent des terres qu'ils estimaient leur revenir de droit puisque c'était eux qui les travaillaient. Les "paysans ont dépossédé les propriétaires privés de leurs terres, de leur bétail et de leurs outils, détruisant souvent leurs maisons et tuant ces propriétaires au passage" (Shukman, 13). Certaines parties de la campagne devinrent rapidement incontrôlables, en particulier dans l'ouest de la Russie. Tant de fermes et de manoirs furent brûlés que la lueur rouge que les flammes créaient dans le ciel nocturne fut surnommée le "coq rouge". Tout comme les ouvriers, les paysans manquaient à la fois d'armes (en dehors des outils agricoles) et d'une structure centralisée capable de coordonner les soulèvements et de les transformer en un défi plus sérieux pour le gouvernement. La police et l'armée réprimèrent facilement les rébellions et des dizaines de milliers de paysans furent arrêtés, exilés ou fouettés en guise de punition.

Supprimer la pub
Publicité

Battleship Potemkin, 1905
Cuirassé Potemkine, 1905
Unknown Photographer (Public Domain)

La mutinerie du Potemkine

Le 14 mai 1905, le pays apprit la terrible nouvelle de la destruction de la flotte impériale de la Baltique lors de la bataille de Tsushima, dans le cadre de la guerre russo-japonaise en cours. La Russie perdit 21 navires, dont six cuirassés, tandis que les Japonais ne déplorèrent la perte que de trois torpilleurs. Odessa, siège de la flotte navale de la mer Noire, connut des éruptions de combats de rue entre manifestants, et la loi martiale y fut déclarée le 15 juin. Ce jour-là, le cuirassé Potemkine, navire amiral de la flotte, arriva au port. Plus tôt dans le mois de juin, les marins du Potemkine avaient organisé une mutinerie et pris le contrôle du navire. Les marins étaient fatigués de la discipline sévère de la marine et de la mauvaise nourriture, et il y avait depuis longtemps des tensions entre les officiers aristocratiques et les simples marins. Heureusement pour le tsar, les mutins du Potemkine s'abstinrent de tirer avec les canons du cuirassé sur les forces gouvernementales, et ils ne réussirent pas à convaincre les marins d'autres navires de se joindre à eux. Le Potemkine fit route vers la Roumanie. Des émeutes éclatèrent toutefois dans les bases militaires de Cronstadt (octobre) et de Sébastopol (novembre).

Compromis: le Manifeste d'octobre

Dans un premier temps, le tsar souhaita réprimer la révolution par la force. Détaché du monde réel dans son cocon autocratique, Nicolas s'était persuadé qu'il était de son devoir de maintenir le système en l'état: "J'ai juré à mon avènement de conserver intacte la forme de gouvernement que j'ai reçue de mon père et de la transmettre à mon successeur. Rien ne peut me délier de mon serment". (Service, 10). En outre, le tsar pensait que l'autocratie était en fait la meilleure forme de gouvernement. Nicolas confia un jour à un proche: "Je n'accepterai jamais une forme représentative de gouvernement parce que je la considère comme nuisible au peuple que Dieu m'a confié" (Montefiore, 521).

Les conseillers du tsar, dont l'homme d'État respecté Serge Witte (1849-1915), persuadèrent Nicolas de la folie de répondre à la violence par la violence, car cela ne pouvait que déboucher sur une guerre civile à l'échelle du pays. Le tsar devait faire des concessions, disaient ses conseillers. À la mi-février, Nicolas opta pour le strict minimum et proposa au peuple un parlement élu qui conseillerait le tsar et son conseil des ministres en matière de législation. Cette proposition ayant été rejetée parce qu'elle était loin de répondre aux attentes, Nicolas élabora une liste de propositions plus modestes, le Manifeste du mois d'août. Comme on pouvait s'y attendre, ces propositions furent également rejetées par la plupart des libéraux. Le tsar se rendit alors à l'évidence et annonça, le 17 octobre, une amnistie et des mesures de réforme plus profondes, toutes consignées dans un document connu sous le nom de Manifeste d'octobre.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

Stolypin Portrait, 1910
Portrait de Stolypine, 1910
Ilya Repin (Public Domain)

Ce Manifeste d'octobre, au moins, divisa l'opposition au tsar, car il satisfaisait largement les libéraux les plus modérés et ceux qui, dans la société, n'étaient ni paysans ni ouvriers. Ces deux derniers groupes et certains radicaux étaient prêts à se battre, mais Nicolas était aidé par la loyauté de la police et le retour de l'armée après la fin de la guerre russo-japonaise (que la Russie perdit de façon humiliante en août 1905). L'armée restait fidèle au tsar et, pour s'en assurer, la solde des soldats fut doublée et leur nourriture améliorée. L'armée fut utilisée avec la police et la police secrète (Okhrana) comme un outil à triple tranchant pour réprimer brutalement l'opposition.

Le Manifeste d'octobre de Nicolas garantit certains droits civils à ses sujets; la liberté de presse et de réunion fut accrue. Les syndicats, les partis politiques, les grèves et les réunions politiques d'étudiants étaient désormais autorisés. La police et les autres autorités surveillaient de près les activités politiques, quelles qu'elles soient, et les journalistes recevaient des amendes ou étaient emprisonnés pour tout ce qui était jugé trop radical. Nicolas créa également un nouveau parlement, composé du Conseil d'État (chambre haute) et de la Douma (chambre basse). La moitié des membres de la chambre haute étaient nommés, les autres étaient issus des classes supérieures. Les membres de la Douma étaient élus par l'ensemble de la population, bien que la plupart des votes aient été indirects. La Douma participerait à l'élaboration de toutes les lois futures. En fait, le tsar promit au peuple qu'il deviendrait un monarque constitutionnel.

La grève générale prit fin et les classes moyennes se félicitèrent du rétablissement de l'ordre public. Certains travailleurs en voulaient plus, et il y eut plusieurs grèves de moindre importance, mais les autorités avaient désormais le dessus. D'innombrables arrestations furent opérées parmi les meneurs de troubles. L'exception fut Moscou, où une grève se transforma en soulèvement armé en décembre 1905. Les gardes du régiment Semionovski du tsar, armés d'artillerie et de mitrailleuses, réprimèrent brutalement le soulèvement et tuèrent 3 000 civils.

Supprimer la pub
Publicité

Rasputin & Tsar Cartoon
Caricature de Raspoutine, du tsar et de sa femme
Unknown Artist (Public Domain)

La première Douma se réunit en avril 1906 mais n'offrait pas grand-chose en termes d'indépendance politique, puisque les ministres étaient directement responsables devant le tsar et que leurs pouvoirs en matière de finances étaient limités. La Douma devint encore moins représentative lorsque le système électoral fut modifié pour favoriser grandement les propriétaires terriens les plus aisés en 1907 (les femmes ne pouvaient pas voter, pas plus que les soldats et certains travailleurs). La noblesse terrienne avait peut-être été apaisée, mais la paysannerie et la classe ouvrière continuèrent à manifester leur mécontentement. En revanche, les partisans de droite du tsar s'indignaient qu'il ait dû s'incliner devant les masses et accusèrent une conspiration juive d'être à l'origine d'une situation aussi intolérable. Des organisations d'extrême droite et antisémites, appelées collectivement les "Cent noirs", virent le jour et s'attaquèrent non seulement aux Juifs, mais aussi aux ouvriers, aux libéraux et aux étudiants.

Suites de la révolution

La révolution de 1905 avait donc échoué en tant que révolution, dans la mesure où elle ne réussit pas à remplacer un pouvoir par un autre. Il s'en était fallu de peu, comme le note l'historien C. Read : "L'autocratie était assaillie de toutes parts et elle ne s'en est sortie que de justesse" (75). Malgré l'avertissement, Nicolas ne se rendit jamais vraiemnt compte de la précarité de sa position et continua à gouverner la Russie comme ses ancêtres et lui-même l'avaient toujours fait. Pyotr Stolypine (1862-1911) fut nommé Premier ministre en 1906 et ne tarda pas à employer les forces de police pour réprimer brutalement toute révolte persistante en Russie. Stolypine déclara la loi martiale en août 1906, rassembla les rebelles et les fit juger par des tribunaux militaires où les appels étaient interdits. Les principaux membres du Soviet de Saint-Pétersbourg furent arrêtés et nombre d'entre eux furent exilés à partir de décembre 1906.

Après les violences, Stolypine entreprit de réformer la Russie. Les services de santé furent améliorés, de même que le système éducatif; au cours de la décennie suivante, 50 000 nouvelles écoles primaires furent créées. Les réformes foncières de Stolypine permirent aux paysans de bénéficier d'une plus grande liberté de mouvement; ils pouvaient désormais obtenir des prêts bon marché pour acheter des terres et de meilleurs équipements, et ils pouvaient regrouper les bandes de terre disparates qu'ils travaillaient en une seule exploitation plus efficace. Les impôts furent réduits et la migration vers de nouvelles terres agricoles dans des régions inexploitées comme la Sibérie fut encouragée. Malheureusement, les réformes de Stolypine ne furent que partiellement efficaces. La détermination du tsar à éviter toute réforme plus profonde, la faiblesse de la Douma, les relations peu recommandables entre la famille royale et le mystique autoproclamé Grigori Raspoutine, puis l'entrée désastreuse de la Russie dans la Première Guerre mondiale (1914-18) aboutirent à la violente révolution russe de 1917 (en fait deux révolutions, l'une en février et l'autre en octobre), qui vit la chute du tsar et la création de la Russie soviétique, avec Lénine à sa tête. C'est Lénine qui reconnut que les événements de 1905 avaient été une "répétition générale de la révolution" (Wood, 34).

Supprimer la pub
Publicité

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur, à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que partagent toutes les civilisations. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2025, mai 30). Révolution Russe de 1905 [Russian Revolution of 1905]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-24510/revolution-russe-de-1905/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Révolution Russe de 1905." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mai 30, 2025. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-24510/revolution-russe-de-1905/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Révolution Russe de 1905." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 30 mai 2025, https://www.worldhistory.org/Russian_Revolution_of_1905/. Web. 16 juin 2025.

Adhésion