Gilgamesh, Enkidu et les Enfers est un poème sumérien antérieur à l'Épopée de Gilgamesh et mettant en scène ses personnages centraux. Il est parfois inclus dans les traductions modernes en tant que 12e livre, mais il est généralement omis car il ne correspond pas à la forme narrative de l'Épopée. Il est célèbre pour sa description des âmes dans l'au-delà.
L'historien Jeremy Black affirme qu'il est impossible de dater précisément le poème (comme tant d'autres), tandis que Alhena Gadotti soutient qu'il date de la période Ur III (2047-1750 av. J.-C. ou, selon les calculs de Gadotti sur la haute chronologie, vers 2100-2000 av. J.-C.). La vision du poème est similaire à celle de La mort d'Ur-Nammu, datée du règne de Shulgi d'Ur (2029-1982 av. J.-C.) de la période Ur III. Il s'agit de l'une des cinq œuvres sumériennes mettant en scène Gilgamesh. Elles ont été rassemblées et synthétisées pour en faire l'Epopée vers 2150-1400 av. J.-C.. L'historienne Stephanie Dalley en donne les noms suivants:
- Gilgamesh, Enkidu et les Enfers
- Gilgamesh et Humbaba (ou Huwawa)
- Gilgamesh et le Taureau Céleste
- La mort de Gilgamesh
- L'histoire du Déluge (la Genèse d'Eridu ou encore le Mythe d'Atrahasis)
Ce texte est généralement omis dans les traductions modernes, qui fondent le texte babylonien standard sur onze tablettes. Enkidu meurt dans la tablette 7, envoyant Gilgamesh dans sa quête du sens de la vie, qui constitue le reste de l'histoire. La réapparition soudaine d'Enkidu dans la tablette 12 n'a donc aucun sens, à moins qu'il ne s'agisse d'un fantôme, comme l'ont affirmé certains spécialistes. Cette interprétation n'est toutefois pas étayée par le texte.
Le début de la pièce, où le dieu Enki est battu par une tempête dans son bateau, est similaire à une scène célèbre du Mythe d'Adapa, tandis que l'incident impliquant la déesse Inanna et l'arbre halub est la même histoire que celle racontée dans le poème Inanna et l'Arbre Huluppu. Les lignes 151-303 constituent la section unique de l'œuvre, dans laquelle deux objets magiques aimés par Gilgamesh tombent dans le monde souterrain et Enkidu part les récupérer. Son rapport sur les âmes du royaume des ténèbres est considéré comme l'une des premières visions imaginatives de l'au-delà mésopotamien.
Résumé et commentaire
Le poème s'ouvre sur une époque indéterminée, «En ces jours, en ces jours lointains, en ces nuits, en ces nuits lointaines, en ces années, en ces années lointaines», lorsque les dieux s'étaient partagé leurs royaumes - An (Anu) le ciel, Enlil la terre, Ereshkigal le monde souterrain - et passe rapidement à l'action d'Enki, dieu de la sagesse, qui fait naviguer son bateau dans une tempête. Les vents de la tempête déracinent un arbre halub, qu'Inanna ramène dans sa ville d'Uruk et plante, dans l'espoir de le transformer en meuble une fois qu'il aura mûri (lignes 1-35).
Une fois qu'il a poussé, un serpent, un oiseau et une demoiselle s'installent dans l'arbre, empêchant Inanna de le récolter, et elle demande l'aide de son frère Utu-Shamash, le dieu du soleil, mais il refuse (lignes 36-90). Elle demande alors l'aide de son frère Gilgamesh, qui tue le serpent, chasse les autres, abat l'arbre pour elle et se fabrique deux objets magiques - l'ellag et l'ekidma - qui ne sont pas définis (lignes 91-150). Le chercheur Samuel Noah Kramer a été le premier à suggérer qu'il s'agissait d'un tambour de guerre et de baguettes.
Gilgamesh aime son ellag et son ekidma et joue avec eux sur la place de la ville, épuisant les jeunes qui doivent jouer avec lui, ce qui, selon l'interprétation de Kramer, est interprété comme si Gilgamesh les appelait à prendre les armes et à faire la guerre pour «se louer lui-même». Les femmes - mères, veuves et sœurs - se plaignent aux dieux et les objets tombent dans le monde souterrain. Gilgamesh tente de les rejoindre mais n'y parvient pas. Enkidu, présenté ici comme son serviteur, se porte alors volontaire et Gilgamesh lui donne des instructions strictes sur la façon dont il doit se comporter une fois arrivé (lignes 151-204).
Les lignes 205-303 racontent comment Enkidu ignore ces instructions, fait exactement le contraire et est retenu dans le monde souterrain. Gilgamesh fait appel à Enlil, qui l'ignore, puis à Enki, qui ordonne à Utu-Shamash de faire remonter Enkidu. Une fois revenu dans le monde, celui-ci raconte à Gilgamesh ce qu'il a vu en bas, dans un dialogue qui aurait servi, en partie, à encourager des valeurs culturelles telles que le mariage et la naissance de nombreux enfants, mais qui est surtout une vision lugubre du sort des âmes des morts, à l'exception des enfants mort-nés, qui «jouent à une table d'or et d'argent, chargée de miel et de ghee» (ligne 297). La pièce, dans sa forme actuelle, s'achève sur le sort de ceux qui meurent brûlés et n'ont plus de vie après la mort puisqu'ils se sont transformés en fumée.
Le Texte
La traduction qui suit est tirée du travail de Pascal Attinger en 2008-2009, actualisé en 2019, et disponible sur le blog Zenodo.org sous le titre "Bilgameš, Enkidu et le monde infernal (1.3.1)". La traduction de Attinger et les numérotation des lignes suivent en général l'édition contemporaine de Alhena Gadotti de 2014.
91 Comme le jour pointait et l'horizon s'éclairait,
comme les moineaux se mettaient à gazouiller à l'aurore,
Utu étant sorti de ses appartements,
sa soeur, la splendide Innana,
95 adressa la parole au preux Bilgameš:
"Mon frère, en ces jours lointains, quand furent fixés les destins,
quand des jours d'abondance s'écoulèrent dans le pays,
quand [An] eut pris pour lui le ciel,
[Enlil] la terre,
100 et que tout ce qui touche au kur eut été offert à Ereškigala comme leur don,
(alors,) lui s'en étant allé par bateau, s'en étant allé par bateau,
le vénérable s'en étant allé par bateau vers le kur,
Enki s'en étant allé par bateau vers le kur,
de petits (grêlons) crépitèrent sur le roi,
105 de gros (grêlons) crépitèrent sur Enki.
Les petits parmi eux étaient des marteaux,
les gros agitaient violemment les roseaux.
Le fond, la barque, celle d'Enki,
ils le recouvrirent: ils étaient des tortues se bousculant.
110 sq. Tels des loups, les flots à la proue du bateau se jetaient à l'envi sur le roi,
112 sq. tels des lions, les flots à la poupe se précipitaient contre (le bateau) au grand dam d'EnkiIl y avait un arbre — était-ce un chêne? était-ce un buis? —:
115 après avoir été planté au bord du pur Euphrate
et tandis qu'il s'abreuvait à ses eaux,
le puissant vent du sud l'arracha alors à la racine, lui cassa les branches;
l'Euphrate l'inonda de ses flots.
Moi, une jeune femme ayant respecté les ordres d'An,
120 ayant respecté les ordres d'Enlil,
je pris l'arbre dans mes mains et l'introduisis à Uruk.
On me fit alors entrer dans le jardin [florissant de la splendide] Innana.
Moi, la femme, ne plantai pas l'arbre avec mes mains, je le plantai avec mes pieds;
moi, [la femme], n''immergeai' pas l'arbre avec mes mains, c'est avec mes pieds que je le fis.
125 'Combien de temps faudra-t-il pour que je puisse m'asseoir sur un siège resplendissant fait avec
lui?', dis-je,
'Combien de temps pour que je puisse me coucher sur un lit 'florissant' fait avec lui?'
Après (à peine) cinq ans, (à peine) dix ans,
l'arbre était devenu (si) épais (que même) son écorce ne pouvait plus être fendue.
A sa base, un serpent insensible aux charmes y bâtit (son) nid,
130 à son faîte, l'oiseau Anzu y installa (ses) petits,
en son centre, Demoiselle-des-souffles y édifia (sa) maison".
La jeune femme, (sinon) toujours riante et joyeuse,
la splendide Innana, comme elle pleurait!
Après que sa soeur lui eut (ainsi) parlé,
135 le preux Bilgameš l'assista dans cette affaire.
Il sangla à sa taille un ceinturon de 50 mines,
(oui,) se harnacha de 50 mines !
138 sq. Il empoigna sa hache, celle pour les campagnes, (une arme) de sept talents et sept mines.
140 A la base (de l'arbre), il abattit le serpent insensible aux charmes,
à son faîte, l'oiseau Anzu prit ses petits et s'enfonça dans la montage,
en son centre, Demoiselle-des-souffles leva le camp :
(tous trois) s'enfuirent dans des lieux désolés.
L'arbre, il l'arracha à la racine, il en cassa les branches.
145 Les citoyens de sa ville, qui étaient venus avec lui,
coupent ses branches et en font des fagots.Il les donne à la splendide Innana pour son siège,
il les lui donne pour son lit.
Pour lui, il se fait avec son tronc une boule,
150 il se fait avec ses branches un maillet.
151 Lui qui désirait depuis toujours une boule, joue à la boule dans les larges rues,
lui toujours prêt à se vanter, se vante dans les larges rues.
153 sq. Comme lui, il chevauche la troupe (des) enfants des veuves,155 "Oh, ma nuque, oh, mes hanches", se lamentent-ils.
Celui qui a une mère : elle apporte à manger à son enfant ;
celui qui a une soeur : elle apporte à boire à son frère.
A l'approche du crépuscule,
ayant marqué l'endoit où se trouvait sa boule,
160 il la prit, la serrant contre lui, et l'apporta chez lui.
Au petit matin, comme il (recommençait à) chevaucher là où il avait fait une marque,
à la suite des accusations des veuves
et des appels à Utu des jeunes filles,
sa boule et son maillet tombèrent au fond du kur.
165 Il avança la main vers eux, mais ne les atteignit pas.
Il avança le [pied] vers eux, mais ne les atteignit pas.
Il s'assit à la porte Ganzir, en face du kur.
Les larmes montent aux yeux de Bilgameš, il sanglote:
"Oh ma boule, oh mon maillet,
170 ma boule dont je n'avais pas encore tiré tout le plaisir,
mon jeu dont je ne m'étais pas encore rassasié.
Si seulement ma boule s'était trouvée alors tout près de moi dans la maison du charpentier,si seulement l'épouse du charpentier s'était trouvée tout près de moi comme ma propre mère,
si seulement l'enfant du charpentier s'était trouvé tout près de moi comme ma petite soeur !
175 Ma boule est tombée dans le kur, qui me la rapportera ?
Mon maillet est tombé dans le Ganzir, qui me le rapportera ?"
Son serviteur Enkidu lui répondit :
"Mon maître, comme tu pleures! Pourquoi te tortures-tu le coeur ?
Moi, aujourd'hui, je vais te rapporter ta boule du kur,
180 je vais te rapporter ton maillet du Ganzir!"
Bilgameš répondit à Enkidu :
"Si tu descends aujourd'hui dans le kur,
je veux te donner un conseil, puisses-tu te pénétrer de mon conseil!
Je veux te dire quelque chose, prête attention à mes paroles!
185 Ne revêts pas ton vêtement propre,
(les morts) ne doivent pas reconnaître que tu es un étranger.
Ne te oins pas de l'huile parfumée d'une fiole,
à cause de ce parfum, ils ne doivent pas faire cercle autour de toi !
Ne frappe (personne) avec un bâton de jet dans le kur,
190 ceux qui ont été touchés par le bâton de jet ne doivent pas faire cercle autour de toi !
Ne prends pas de bâton manu dans la main,
les esprits trembleraient devant toi.
Ne mets pas de sandales à tes pieds,
n'ébranle pas (ainsi) le kur!195 N'embrasse pas la femme que tu aimes,
ne frappe pas la femme que tu détestes,
n'embrasse pas le fils que tu aimes,
ne frappe pas le fils que tu détestes,
car l'appel à la justice se saisirait de toi dans le kur".
200 Elle qui est couchée, elle qui est couchée,
la mère de Ninazu qui est couchée :
aucun vêtement ne recouvre son splendide giron,
aucune étoffe de lin ne cache sa pure poitrine.
Elle a [des doigts] comme une houe,
205 elle s'arrache [les cheveux] comme [des poireaux (?)].
Enkidu ne fit pas attention aux paroles de son maître.
Il revêtit son vêtement propre.
et (les morts) reconnurent qu'il était un étranger.
Il se oignit de l'huile parfumée d'une fiole,
210 et à cause de ce parfum, ils firent cercle autour de lui.
Il frappa quelqu'un avec un bâton de jet dans le kur,
et ceux qui avaient été touchés par le bâton de jet firent cercle autour de lui.
Il prit un bâton de bois manu dans la main,
et les esprits tremblèrent devant lui.
215 Il mit des sandales à ses pieds,
et ébranla (ainsi) le kur.
Il embrassa la femme qu'il aimait,
il frappa la femme qu'il détestait,
il embrassa le fils qu'il aimait,
220 il frappa le fils qu'il détestait,et l'appel à la justice se saisit de lui dans le kur.
Le héros Bilgameš, le fils de Ninsumuna,
se rendit seul vers l'Ekur, le temple d'Enlil.
Devant Enlil, il versa des larmes:
225 "Vénérable Enlil, ma boule est tombée dans le kur, mon maillet est tombé dans le Ganzir.
J'ai envoyé Enkidu pour les remonter, mais le kur l'a saisi.
Ce n'est pas Namtar qui l'a saisi, ce n'est pas un asag qui l'a saisi, le kur l'a saisi.
Il n'est pas tombé comme un homme à la bataille, le kur l'a saisi.
Ce n'est pas le spectre de Nergal qui n'épargne personne qui l'a saisi, le kur l'a saisi".
230 Le vénérable Enlil ne l'assistant pas dans cette affaire, il s'en alla à Eridu.
Il se rendit seul à Eridu, vers le temple d'Enki.
Devant Enki, il versa des larmes:
"Vénérable Enki, ma boule est tombée dans le kur, mon maillet est tombé dans le Ganzir.
J'ai envoyé Enkidu pour les remonter, mais le kur l'a saisi.
235 Ce n'est pas Namtar qui l'a saisi, ce n'est pas un asag qui l'a saisi, le kur l'a saisi.
Il n'est pas tombé comme un homme à la bataille, le kur l'a saisi.
Ce n'est pas le spectre de Nergal qui n'épargne personne qui l'a saisi, le kur l'a saisi".
Le vénérable Enki l'assista dans cette affaire.
Il adressa la parole au preux et juvénil Utu, enfanté par Ningal:
240 "Maintenant, après qu'on aura percé une ouverture dans le kur,
fais remonter du kur son serviteur!"
On perça pour lui une ouverture dans le kur
afin qu'il puisse faire remonter du kur son serviteur grâce à l'esprit des songes.Le prenant dans les bras, il l'embrassa.
245 Ils se pressent de questions.
(245a "Ne voudrais-tu pas me les dire, mon ami, ne voudrais-tu pas me les dire?")246 "Tu as vu les ordonnances du kur —
Ne voudrais-tu pas me les dire, mon ami, ne voudrais-tu pas me les dire?
— Si je dois te révéler les ordonnances du kur,
toi, assieds-toi et pleure! — Moi, je vais m'asseoir et pleurer!
250 — Après qu'elle avait touché [(ton) pénis], ton coeur s'en était réjoui.
Elle avait dit: 'Tu vas aller/Je vais aller vers [...].
[Sa vulve (?)] est devenue (maintenant) la proie de la vermine comme ...
c'est la poussière qui la remplit comme une crevasse".
Le seigneur dit "Hélas!" et s'assit dans la poussière.
(254a "Ne voudrais-tu pas me les dire, mon ami, ne voudrais-tu pas me les dire?")
255 "Celui qui avait un enfant, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Un clou est enfoncé dans (son) mur, ce qui le fait gémir amèrement.
— Celui qui avait deux enfants, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Il est assis sur deux briques et mange du pain.
— Celui qui avait trois enfants, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
260 — Il boit de l'eau à une outre (pendue) au crochet (fixé à la selle).
— Celui qui avait quatre enfants, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Comme quelqu'un attelant quatre ânes, son coeur est réjoui.
— Celui qui avait cinq enfants, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Ayant 'ouvert les bras' comme un bon scribe, c'est dans le palais qu'il entre d'un pas sûr.
265 — Celui qui avait six enfants, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Comme quelqu'un attelant une charrue, son coeur est réjoui.
— Celui qui avait sept enfants, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Il est assis sur un siège juste derrière les dieux et écoute les procès.— Celui qui n'avait pas d'héritier, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
270 — Il mange du pain (qui est) comme une 'brique de poutre'
— L'eunuque, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Comme un bâton alala qui a été incisé, il est appuyé dans le coin qui (lui) est échu.
— La femme infertile, l'as-tu vue? — Je l'ai vue. — Comment est-elle traitée?
— Comme un pot ..., elle git sur le côté, elle ne réjouit plus personne.
275 — Le jeune homme qui n'a pas dénudé le giron de son épouse, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. —
Comment est-il traité?
276 N22: — Il a achevé une corde [faite] main et verse des larmes amères] sur celle-ci.
N49: — Il achève [(un tissu) plié en trois], versant des larmes sur celui-ci.
Me2: — Il tient des roseaux 'travaillés à la main', versant des larmes sur eux.
277 — La jeune femme qui n'a pas dénudé le giron de son époux, l'as-tu vue? — Je l'ai vu. —
Comment est-elle traitée?
278 N22: — Elle a achevé des roseaux ['travaillés] à la main' [et verse des larmes amères] sur eux.
N49: — Elle achève des roseaux 'travaillés à la main' et verse des larmes amères sur eux.
M22: — Elle tient un tissu plié en trois, versant des larmes amères sur celui-ci.279 — Celui qui a été dévoré par un lion167, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
280 — 'Ah! mes mains, ah! mes pieds', dit-il amèrement.
— Celui qui est tombé du toit, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Ses os, on ne les a pas soignés.
— Celui qu'Iškur a renversé, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
284 — Il mugit comme un boeuf, il est mangé de vermine.
285 — L'homme (malade de) la saḫaršuba, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
— Il mugit comme un boeuf, il est mangé de vermine.
286a — Sa nourriture est à part, sa boisson est à part. Il mange des aliments qu'on lui tend, il boit des
boissons qu'on lui tend, il réside à l'extérieur de sa ville.
— Celui qui est tombé au combat, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment [est-il traité]?
288 — Là, sa mère ne soutient pas sa tête, son épouse verse des larmes sur lui,son cadavre repose dans la steppe.
289a Celui qui [...], l'as-tu vu? Comment est-il traité?
289b[...] ...
290 — Le fantôme qui n'a personne qui lui fasse des offrandes , l'as-tu vu? — Je l'ai vu. —
Comment est-il traité?
— Grattant (le fond des casseroles), il mange des morceaux de pain et des ... jetés dans la
rue.
— Celui qui enfonçait des poteaux d'amarrage, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il
traité?
— "Oh! si on pouvait le rapporter à ma mère!" (, dit-il). Après que quelqu'un a arraché un poteau
d'amarrage, l'eau se déverse sur lui.Il accumule les 'têtes de bois': (ce sont) ses morceaux de pain.
295 — Celui qui ne respectait pas les paroles de sa mère et de son père, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. —
Comment est-il traité?
— L'eau (de) pluie durant une année ..., il ne s'arrêtera pas crier.
— Celui que la malédiction de sa mère et de son père a frappé, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. —
Comment est-il traité?
— Il est privé d'héritier, son fantôme erre çà et là.
— Celui qui a discrédité le nom de son dieu, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il traité?
300 — Son fantôme mange une nourriture amère et boit de l'eau saumâtre.
— Celui qui est mort par la volonté de son dieu, l'as-tu vu? — Je l'ai vu. — Comment est-il
traité?
— Il est couché dans le lieu de repos des dieux.
— Les petits morts-nés, qui ne connaissent pas leur propre nom, les as-tu vus? — Je les ai vus.
— Comment sont-ils traités?— A une table d'or et d'argent, ils se régalent de sirop et de beurre.
305 — Celui qui a été brûlé, l'as-tu vu? — Je ne l'ai pas vu.
Son [fantôme] n'est pas là, sa fumée est montée au ciel.