Écriture Maya

Article

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 12 février 2014
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Disponible dans ces autres langues: anglais, bosniaque, portugais, espagnol

Le système d'écriture hiéroglyphique maya était une combinaison sophistiquée de pictogrammes représentant directement des objets et d'idéogrammes (glyphes) exprimant des concepts plus abstraits tels que des actions, des idées et des sons syllabiques. L'écriture maya a survécu sur des sculptures en pierre, des stucs, divers artefacts manufacturés et des codex. On en trouve des exemples dans toute la Méso-Amérique. Déchiffrés au 20ème siècle, environ 75% des textes survivants peuvent être compris aujourd'hui.

Origines

Le système d'écriture hiéroglyphique des Mayas se développa peut-être à partir des systèmes moins sophistiqués des civilisations méso-américaines précédentes, tels que les Olmèques, qui n'utilisaient que des images littérales (pictogrammes), ou bien il put se développer de manière totalement indépendante ; les spécialistes ne s'accordent pas sur ce point. La date à laquelle les Mayas commencèrent à utiliser leur système d'écriture est plus sûre : la seconde moitié de la période préclassique moyenne, vers 300 avant notre ère. Cependant, le système d'écriture plus sophistiqué de cette époque eut certainement des systèmes antérieurs moins complexes présents dans les siècles précédents de la culture maya. À partir de la période Classique précoce, on observe une augmentation significative des monuments en pierre portant des inscriptions et la langue atteignit sa pleine maturité et s'épanouit tout au long de la période Classique (250-900 de notre ère).

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Mayan Glyphs
Glyphes mayas
Kwamikagami (Public Domain)

Sources

Les exemples les mieux préservés d'écriture maya proviennent souvent de monuments en pierre, le plus souvent des autels, des stèles et des éléments de sculpture architecturale, notamment autour des portes et des escaliers. La poterie est une autre source importante d'écriture, car les récipients portent souvent une écriture peinte ou inscrite. Des exemples d'écriture peinte, bien que beaucoup plus rares, subsistent également dans des grottes et sur certains murs intérieurs de bâtiments. Les artefacts inscrits en jade, en pierre verte, en coquillage et en os constituent une autre source, bien que les exemples de textes soient plus courts. Enfin, il existe des livres écrits. Ces volumes pliés et écrits sur du papier d'écorce avaient toujours été utilisés et, à partir du IXe siècle de notre ère, ils devinrent le support préféré des écrivains mayas, les inscriptions sur les monuments ayant pratiquement disparu. Malheureusement pour la postérité, seuls trois exemples ont survécu aux ravages d'un climat tropical et de prêtres espagnols zélés, et ils datent tous de la fin de la période postclassique. Les trois codex survivants - qui curieusement n'ont été écrits qu'à l'encre noire et rouge - sont actuellement conservés dans des musées à Paris, Madrid et Dresde. Quelques pages d'un quatrième texte maya ont également survécu et sont conservées au Musée national d'anthropologie de Mexico.

Le système

Le sens d'un texte donné doit être interprété à partir d'une triple combinaison d'images qui représentent littéralement des objets ou des actions réels (pictogrammes) ; de symboles (glyphes) qui se réfèrent symboliquement à des objets ou à des actions (et qui peuvent également indiquer des adjectifs, des prépositions, des pluriels et des nombres) ; et de glyphes phonétiques qui représentent des sons (par exemple une voyelle ou une consonne et une voyelle ensemble), une prononciation correcte, des préfixes, des suffixes, des pronoms et des temps. L'écriture maya est donc une combinaison de signes représentant des syllabes (syllabogrammes) et des mots (logogrammes). Parfois, les concepts peuvent être représentés de manière alternative, par exemple, un jaguar peut être indiqué par l'image d'une tête de jaguar ou par les glyphes phonétiques ba-la-ma ou par une combinaison d'une tête de jaguar et du glyphe ma.

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Maya Tikal Glyph
Glyphe Maya Tikal
wikipedia user: Authenticmaya (CC BY-NC-SA)

Bien qu'il existe environ 1 000 symboles différents dans l'écriture maya, les scribes d'une même période utilisaient entre 300 et 500 signes. Bien qu'il n'y ait que cinq voyelles et dix-neuf consonnes dans la langue maya, il existe en fait 200 signes syllabiques. Cela s'explique par le fait qu'ils pouvaient indiquer des combinaisons de voyelles et de consonnes et qu'un même son pouvaient également être représenté par plusieurs signes différents. En outre, la langue évolua au fil du temps pour produire des symboles plus esthétiques pour certaines inscriptions et les innovations ont pu combiner, ou réduire par simplification, des symboles plus anciens, ce qui rendit les signes de plus en plus abstraits. Cependant, les symboles représentant des mots entiers demeurèrent toujours plus courants que ceux représentant des syllabes, un fait qui s'explique peut-être par la révérence des Mayas pour la tradition, le caractère sacré de la langue et le désir de rendre le texte aussi accessible que possible à tous les lecteurs.

Le texte maya se lit en commençant en haut à gauche et en lisant horizontalement sur deux blocs, puis en descendant jusqu'à la rangée inférieure.

Les signes et les symboles étaient disposés dans des blocs qui étaient placés en double colonne. Le texte se lit en commençant en haut à gauche et en lisant horizontalement sur deux blocs, puis en descendant jusqu'à la rangée inférieure. Dans les textes très courts, les blocs de glyphes sont placés sur une seule ligne et sont lus de haut en bas dans les textes verticaux ou de gauche à droite dans les textes horizontaux. Les phrases suivent la structure verbe-objet-sujet et, si nécessaire, des adverbes sont placés avant le verbe.

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Degré d'alphabétisation des Mayas

Il est probable que seule une petite élite de la population maya savait lire, peut-être seulement la noblesse et les prêtres. Il est intéressant de noter qu'il nétait pas interdit pour les femmes de ce statut d'apprendre à lire et à écrire. Cette restriction quant à l'accès à l'alphabétisation correspondait à la croyance que l'écriture était sacrée. En effet, les Mayas croyaient que l'écriture avait été inventée par le dieu Itzamna, et dans le texte sacré du Popol Vuh, les Scribes Singes - les dieux Hun Batz et Hun Chuen, frères des Jumeaux Héros - sont les patrons de l'écriture et des arts en général. Ces deux dieux sont souvent représentés sur des poteries mayas, assis ensemble, stylo ou pinceau à la main, en train d'écrire dans un codex. Même si l'alphabétisation était alors très certainement limitée, il se peut que la population générale ait pu reconnaître des symboles courants tels que ceux représentant les dates et les souverains.

La production effective de textes était probablement limitée aux scribes sacerdotaux affectés aux ateliers des palais royaux. La fréquence élevée des signatures d'artistes sur les stèles, les poteries et les sculptures et leur absence notable dans les textes écrits suggèrent que les scribes ne bénéficiaient pas du statut des autres artisans. En effet, il se peut que les scribes n'aient pas été considérés comme des auteurs, mais plutôt comme des enregistreurs des déclarations des dieux et des souverains divins. Ceci est également indiqué par la nature très formelle de l'écriture maya où les phrases formalisées sont souvent répétées et par le fait que les sujets les plus courants des textes mayas sont les histoires du monde réel et de la mythologie, les textes qui déclarent la propriété d'objets particuliers et les textes dédiant des bâtiments et des monuments à des dieux spécifiques.

L'héritage

Le système d'écriture maya influença l'autre grande civilisation méso-américaine, les Aztèques, qui s'appuyèrent sur les progrès réalisés par les Mayas en incorporant encore plus d'éléments phonétiques dans leur écriture. Le système d'écriture maya continua à être utilisé jusqu'à la conquête espagnole, mais ce texte "païen" fut alors interdit. Malgré la destruction délibérée des textes mayas et l'interdiction de la langue, les Mayas continuèrent à l'utiliser en secret jusqu'au 18e siècle.

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Questions & Réponses

Qu'utilisaient les Mayas pour écrire ?

Le système d'écriture maya utilisait des hiéroglyphes. Ces symboles étaient une combinaison de pictogrammes représentant directement des objets et d'idéogrammes (glyphes) exprimant des concepts plus abstraits tels que des actions, des idées et des sons syllabiques.

Les Mayas ont-ils inventé l'écriture ?

Les Mayas n'ont pas inventé l'écriture en Méso-Amérique puisque des cultures antérieures, comme les Olmèques, utilisaient un système d'écriture. Le système d'écriture maya était plus sophistiqué, mais les historiens ne s'accordent pas sur les liens, s'il y en a, entre les systèmes des cultures antérieures et ceux des Mayas.

Combien de symboles y a-t-il dans l'écriture maya ?

Le système d'écriture maya utilisait 300 à 500 symboles à chaque période. Ces hiéroglyphes, au nombre de plus de 1000 au total, étaient une combinaison de pictogrammes, de glyphes et de symboles phonétiques.

Comment lit-on l'écriture maya ?

Les symboles de l'écriture maya étaient généralement présentés sous forme de blocs de rangées et de colonnes. L'écriture maya se lit en commençant en haut à gauche et en lisant horizontalement sur deux blocs, puis en descendant jusqu'à la rangée inférieure. Dans un texte simple où les symboles sont présentés sur une seule ligne verticale, le lecteur commence par le symbole du haut et se déplace vers le bas. Dans une ligne horizontale unique, les symboles sont lus de gauche à droite.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2014, février 12). Écriture Maya [Maya Writing]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-655/ecriture-maya/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Écriture Maya." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 12, 2014. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-655/ecriture-maya/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Écriture Maya." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 12 févr. 2014. Web. 19 avril 2024.

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