Guerre de Red Cloud

Définition

Joshua J. Mark
par , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié sur 20 février 2024
Disponible dans d'autres langues: Anglais
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Fetterman Massacre (by Kim Douglas Wiggins, CC BY-SA)
Massacre de Fetterman
Kim Douglas Wiggins (CC BY-SA)

La guerre de Red Cloud (1866-1868) fut un conflit entre l'alliance Lakota Sioux-Cheyenne-Arapaho et le gouvernement américain au sujet de l'expansion vers l'ouest des États-Unis dans le territoire de la Powder River. Ce fut la seule guerre remportée par les Indiens des Plaines et elle stoppa l'expansion américaine dans la région jusqu'à la ruée vers l'or des Black Hills en 1876.

Red Cloud (Makhpiya-luta, 1822-1909) était un chef sioux oglala lakota qui s'opposa à la colonisation des terres sioux par les Blancs, à l'ouverture de la piste Bozeman en 1863 et, surtout, à la construction de forts avec garnison dans la région pour protéger les colons des attaques des Autochtones. Il comprit initialement que la piste Bozeman serait une voie de passage qui permettait aux colons blancs de traverser les terres sioux, mais après avoir réalisé que des forts seraient construits pour défendre la piste, il organisa un groupe de guerre pour chasser les Blancs de la région.

Il mena une guérilla à partir de 1866, ciblant la main-d'œuvre militaire et civile, et remporta sa plus grande victoire lors de l'engagement connu sous le nom de Combat-Des-Cent-Dans-La-Main, combat de Fetterman ou massacre de Fetterman, le 21 décembre 1866. D'autres engagements célèbres furent le combat de Hayfield (1er août 1867) et le combat de Wagon Box (2 août 1867), mais ces trois combats ne sont que les mieux documentés des nombreuses attaques organisées et exécutées par Red Cloud.

En 1868, le gouvernement américain chercha la paix, reconnaissant qu'il ne pourrait pas vaincre Red Cloud, et le traité de Fort Laramie de 1868 fut signé entre les deux parties, établissant la Grande Réserve Sioux (tout le Dakota du Sud actuel, une partie du Dakota du Nord et une partie du Nebraska) et promettant la terre aux Sioux pour toujours.

En 1874, cependant, une expédition menée par le lieutenant-colonel George Armstrong Custer (1839-1876) découvrit de l'or dans les Black Hills du Dakota du Sud et le gouvernement américain ignora le traité de 1868, ce qui entraîna la ruée vers l'or des Black Hills en 1876 et la grande guerre des Sioux (1876-1877). Red Cloud ne participa pas à cette guerre, ayant choisi de lutter pour les droits des Autochtones par le biais du système juridique plutôt que par un conflit militaire.

Contexte et premières hostilités

Le traité de Fort Laramie de 1851 définit et attribua des territoires spécifiques aux différentes nations.

La région de la Powder River (dans l'actuel nord-est du Wyoming) avait été revendiquée par la nation Crow jusqu'en 1820, date à laquelle les Cheyennes, alliés aux Sioux Lakota, les vainquirent lors de l'engagement connu sous le nom de bataille de Tongue River. Les Sioux étendirent ensuite leur territoire, menant des guerres avec d'autres nations, notamment les Kiowas, les Pawnees, les Utes et, bien sûr, les Crow.

Vers 1825, des colons blancs arrivèrent dans la région et, en 1835, ils établirent le poste de traite de Fort William. Les conflits entre les différentes nations autochtones et entre les groupes de différentes nations et les colons blancs au sujet des droits fonciers aboutirent au traité de Fort Laramie de 1851, qui définit et attribua des zones spécifiques aux différentes nations. Selon les Crow, la région de la Powder River leur appartenait, mais conformément à la tradition guerrière des Amérindiens, elle appartenait désormais aux Sioux qui les avaient vaincus en 1820. Le traité donna raison aux Crow, qui étaient en bons termes avec le gouvernement américain.

Le traité de Fort Laramie de 1851 promettait que toutes les terres en question seraient considérées comme un "territoire indien" et précisait que les États-Unis n'y avaient aucune prétention. En 1858, la ruée vers l'or de Pike's Peak entraîna cependant un afflux de prospecteurs blancs dans la région de l'actuel Colorado, ignorant le traité et amenant les mineurs et les colons à entrer en conflit avec les nations autochtones.

Parallèlement, le gouvernement américain encourageait les chasseurs blancs à abattre les bisons des Grandes Plaines. Les bisons étant la principale source de nourriture et d'habillement des Indiens des Plaines, cette situation aggrava les conflits entre les nations qui se disputaient des ressources moindres.

L'un des principaux articles du traité de 1851 stipulait que les Amérindiens autoriseraient les colons blancs à passer sans encombre le long de la piste de l'Oregon. Cependant, même lorsque les traités étaient signés par des chefs habilités à le faire, le gouvernement américain commettait systématiquement l'erreur de croire que la signature du chef d'un groupe d'une nation garantissait le respect de la convention par tous les citoyens de cette nation.

Red Cloud, 1880
Red Cloud 1880
John K. Hillers (CC BY-NC-SA)

Red Cloud, par exemple, était régulièrement présenté comme le chef des Sioux, alors qu'il n'était en réalité que le chef du groupe de Sioux connue sous le nom de Bad Faces (mauvais visages). En tant que tel, il ne pouvait parler qu'au nom des Bad Faces, et non de l'ensemble de la nation sioux, ni même d'un autre groupe. Certains groupes respectèrent le traité de 1851, d'autres, dont les chefs n'avaient pas signé le traité ou n'en avaient même jamais entendu parler, ne le respectèrent pas.

En 1863, de l'or fut découvert dans le Montana et la piste de Bozeman fut ouverte pour en faciliter l'accès. Selon l'interprétation des États-Unis, il s'agissait du territoire Crow, et les Crow respectaient le traité de 1851, y compris la stipulation selon laquelle les États-Unis pouvaient construire des forts dans la région. Pour les Sioux, il s'agissait du territoire des Sioux et ils n'avaient jamais accepté la construction de forts ni même, selon certains groupes, le respect du droit de passage le long des pistes de l'Oregon ou de Bozeman. En 1865, l'armée américaine lança l'expédition de la Powder River pour soumettre les Cheyennes, les Arapahos et les Sioux, mais elle n'aboutit à rien d'autre qu'à provoquer davantage ces nations.

Conseil et guerre de Fort Laramie

En juin 1866, des représentants américains parvinrent à amener les chefs des nations hostiles à la table des négociations à Fort Laramie. Parmi les délégués sioux se trouvaient Red Cloud et un autre chef sioux Oglala Lakota, Young-Man-Afraid-of-Hisorses ( "Jeune homme qui a peur de ses chevaux", traduction erronée de Tasunka Kokipapi, "Celui dont même le cheval est craint", en référence à sa réputation de guerrier, c. 1836-1893). Red Cloud avait autorisé les colons blancs à traverser les terres sioux, mais n'avait jamais accepté de colonie permanente.

Le colonel Henry B. Carrington (1824-1912), nouvellement arrivé, se joignit aux négociations et reçut l'ordre d'établir des forts dans la région pour protéger les colons blancs. Lorsqu'ils réalisèrent que les États-Unis avaient l'intention de construire des colonies permanentes sur les terres des Sioux sans leur permission, Red Cloud et sa délégation quittèrent la réunion avec colère. Red Cloud commença alors à réunir un conseil de guerre pour discuter de ce qu'il convenait de faire.

Colonel Henry B. Carrington
Colonel Henry B. Carrington
Unknown (Public Domain)

Dans les mois qui suivirent, tandis que Carrington et son commandement construisaient et fortifiaient Fort Phil Kearny et Fort C. F. Smith, Red Cloud et les Sioux, avec leurs alliés Cheyennes et Arapahos, lancèrent leur guerre. Les chercheurs Bob Drury et Tom Clavin décrivent un conseil de guerre tenu en novembre 1866, d'après des récits amérindiens à la première personne, qui aurait été similaire à ceux tenus plus tôt en juin.

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Là, sur les rives sablonneuses de Goose Creek, là où elle se jette dans la Tongue glacée, Red Cloud réunit ses sociétés de guerriers autour de lui pour finaliser ses plans visant à chasser l'homme blanc de la région de la Powder River et à vaincre les puissants États-Unis dans la seule guerre que la nation perdra face à une armée indienne. Le grand chef invoqua les esprits de ses ancêtres décédés pour raconter l'histoire de la survie, de l'espoir et de la victoire des Indiens. Il insista sur le fait que l'homme rouge s'était vu accorder cette terre par le Grand Esprit, comme un droit de naissance qui lui appartenait depuis toujours et qui lui appartiendrait toujours, dans cette vie ou dans la suivante. Lorsqu'il eut terminé son discours, d'autres Indiens prirent la parole et les feux de camp furent allumés avant que le calumet ne soit passé et que la danse de guerre ne commence. Puis, à travers des volutes de brume de tabac bleu, Red Cloud se retira dans une hutte de guerrier érigée dans un bosquet de cèdres au bord de la rivière. C'est là qu'il exposa à ses commandants de bataille sa stratégie pour la destruction finale des intrus blancs et de leurs forts dans la région de la Powder River. (15)

Red Cloud devint alors le chef de guerre reconnu de ce groupe particulier, ce qui serait mal compris plus tard par les auteurs euro-américains qui le désignèrent comme le chef des Sioux. En tant que chef de guerre, Red Cloud fut chargé de planifier et d'exécuter les engagements avec l'ennemi et, à la mi-juillet 1866, il se mit au travail.

Commandement de Carrington et guerre

Le colonel Carrington était un bureaucrate qui avait servi comme administrateur pour les Unionistes pendant la guerre de Sécession, mais qui n'avait aucune expérience des conflits armés. Avant de servir, il était avocat et s'intéressait à l'ingénierie. En 1866, il reçut l'ordre de se rendre dans l'Ouest pour construire les forts le long de la piste Bozeman, en raison de ses compétences en administration et en ingénierie. Il accepta le poste pour améliorer son dossier militaire en commandant un poste en territoire hostile.

Son second était le capitaine William J. Fetterman (c. 1833-1866), qui n'arriva au fort Phil Kearny qu'en novembre 1866. Fetterman avait commandé les forces unionistes au combat entre 1861 et 1865 et était très apprécié de ses troupes. Fetterman semble avoir eu peu de respect pour Carrington dès le départ, en raison de leur différence de service en temps de guerre, et le peu qu'il avait s'évapora sous ce qu'il considérait comme l'approche timide de son officier supérieur dans la gestion des hostilités amérindiennes.

Captain William J. Fetterman
Capitaine William J. Fetterman
Unknown Photographer (Public Domain)

Sur les 700 soldats sous les ordres de Carrington, 500 étaient de nouvelles recrues sans expérience du combat, et la plupart des autres n'avaient jamais combattu les Amérindiens. Outre les soldats, Carrington était responsable d'environ 300 civils qui participaient à la construction du fort Phil Kearny et d'autres postes, coupaient et transportaient le bois, et se rendaient régulièrement à l'extérieur du fort pour couper le foin afin de nourrir les chevaux et le bétail. Les femmes, les enfants et les autres personnes à charge des soldats et des civils, ainsi que la fanfare du régiment, constituaient le reste des résidents du fort.

Comme le gouvernement américain, conformément au traité de Fort Laramie de 1851, considérait que les terres appartenaient aux Crow et que les Crow étaient considérés comme des "Indiens amis", le commandement de Carrington n'était pas équipé pour la guerre, mais pour la construction de forts. Il n'était donc pas équipé des meilleures armes, comme le fusil à répétition Spencer, et ses fantassins étaient tous armés du mousquet Springfield à chargement par la bouche, beaucoup moins cher. Parmi les différences les plus significatives entre ces deux armes, le Spencer pouvait tirer jusqu'à 20 coups par minute, tandis que le Springfield ne tirait que 3 coups dans le même temps. Seuls la cavalerie et certains civils disposaient de l'armement le plus avancé.

Le fort Reno était déjà établi lorsque Carrington atteignit la région, et il commença alors la construction du fort Phil Kearney et du fort C. F. Smith. Il répartit son commandement entre les deux forts: 100 à Fort Reno, 200 à Fort C. F. Smith et 400 à Fort Phil Kearny. Des contingents de soldats accompagnaient les civils à l'extérieur du fort pour la coupe du bois et la fenaison.

Red Cloud commença par s'en prendre à ces troupes, harcela les forts et fit fuir les chevaux, les mules et le bétail. Il put envoyer une force de frappe contre Fort Phil Kearny et simultanément contre Fort C. F. Smith à 91 miles (146 km) de là, et, en même temps, intercepter les trains de chariots apportant des provisions et attaquer les trains de chariots des colons sur la piste de Bozeman. Lorsque les troupes les poursuivaient, les attaquants disparaissaient dans la nature. Les pertes ne cessèrent d'augmenter tout au long de l'été, principalement parmi les civils, et les déplacements sur la piste de Bozeman furent abandonnés à la fin du mois de juillet 1866.

Massacre de Fetterman

À l'automne 1866, Red Cloud perfectionna sa tactique de leurre-ambuscade-disparition et, le 6 décembre, il tua plusieurs troupes du 2e de cavalerie, ainsi que leur commandant, lorsque la cavalerie mordit à l'hameçon de ses leurres et les poursuivit sur la crête de Lodge Trail, une zone suffisamment éloignée de Fort Phil Kearny pour empêcher le déploiement rapide de renforts. Pour attirer les troupes hors du fort, Red Cloud poursuivit ses attaques contre les bûcherons et les détaillants de foin. Le matin du 21 décembre, un train de bois fut attaqué et Carrington ordonna au capitaine James Powell de diriger une force de secours. Fetterman s'y opposa, faisant remarquer qu'il était plus gradé que Powell, et le commandement lui fut donc confié.

Selon ses rapports ultérieurs, Carrington ordonna à Fetterman de ne relever que les bûcherons et de retourner au fort, et en aucun cas de poursuivre les hostiles sur la crête du Lodge Trail. Le lieutenant George W. Grummond, qui était d'accord avec Fetterman pour critiquer la passivité de Carrington, prit le commandement du détachement de cavalerie. Carrington aurait répété à Grummond les mêmes ordres que ceux donnés à Fetterman avant que les 81 hommes de la force de secours ne quittent le fort.

Les tenants et les aboutissants de l'affaire continuent d'être débattus, mais d'après les récits de Carrington et d'autres, y compris des témoins oculaires amérindiens, Fetterman ignora les ordres et, au lieu de se diriger directement vers les bûcherons, il coupa vers le nord en direction de la crête de Lodge Trail. Il tomba sur le jeune guerrier Crazy Horse (c. 1840-1877) et un petit groupe d'autres personnes qui se dressèrent sur leurs chevaux, leurs montrèrent les fesses et se moquèrent des soldats avant de s'éloigner. Grummond semble avoir mené une charge de cavalerie sur la crête et dans la vallée où le 2e de cavalerie avait été pris en embuscade le 6 décembre, suivi de près par l'infanterie de Fetterman. Une fois qu'ils eurent franchi la crête, Red Cloud lâcha sur eux une force estimée entre 1 500 et 3 000 guerriers, et tout les hommes de Fetterman furent tués en moins d'une heure.

Fetterman Fight
Massacre de Fetterman
Harper's Weekly 1867 (Public Domain)

Carrington, entendant le bruit des armes, envoya une autre force de secours sous les ordres du capitaine Ten Eyck, qui, rencontrant une autre bande de leurres, refusa de mordre à l'hameçon et attendit qu'ils ne se dispersent. Après avoir atteint la vallée et trouvé tous les hommes de Fetterman morts, il remarqua, sans surprise, que ceux qui possédaient les armes les plus avancées avaient résisté plus longtemps à leurs assaillants. Tous les soldats avaient été dépouillés et mutilés, conformément à la croyance autochtone selon laquelle l'esprit d'une personne entre dans l'au-delà sous la même forme que celle qu'elle a laissée sur terre. En coupant les mains, les pieds, la langue ou d'autres parties d'un ennemi, on s'assurait qu'il n'en avait plus lorsqu'il atteignait l'autre rive et qu'il ne pouvait donc pas profiter des plaisirs de l'au-delà. Le seul soldat dont le corps était resté intact était le clairon Adolph Metzger qui, désarmé comme le sont les clairons, combattit l'ennemi avec son seul instrument. Son corps fut retrouvé recouvert d'une peau de buffle en signe de respect pour son courage.

Les Sioux appelèrent cet engagement la bataille Des-Cent-Dans-La-Main car, avant la bataille, Red Cloud avait fait appel à un Deux-Esprits (un troisième sexe à la fois masculin et féminin) de son peuple, censé posséder des pouvoirs spirituels particulièrement puissants, pour qu'il approuve le lieu de l'embuscade. Le Deux-Esprits, après avoir accompli un rituel, déclara avoir reçu une vision dans laquelle il tenait 100 soldats dans chaque main. La bataille fut connue sous le nom de "massacre de Fetterman" dans les journaux du XIXe siècle dans l'ensemble des États-Unis.

Conclusion

Red Cloud dispersa son groupe de guerre pour l'hiver mais reprit ses attaques en avril 1867. Entre avril et juillet, il frappa à plusieurs reprises les forts, les équipes de travail civiles, les chariots de ravitaillement et les trains de chariots qui tentaient de traverser la piste de l'Oregon. En août 1867, il s'en prit à une équipe civile qui ramassait du foin à l'extérieur de Fort C. F. Smith. Ses guerriers étaient habitués à affronter les mêmes fusils à chargement par la bouche que les soldats avaient utilisés auparavant, mais après le combat de Fetterman, des fusils modernisés avaient été fournis au fort. Au lieu de l'intervalle de 30 secondes à une minute entre les tirs des fusils à chargement par la bouche, les fusils à chargement par la culasse pouvaient tirer de façon répétée. Par conséquent, les combats de Hayfield et de Wagon Box (près de Fort Phil Kearny) du lendemain furent tous deux des victoires pour les défenseurs.

Red Cloud s'adapte cependant aux nouvelles armes et poursuivit la guerre jusqu'en 1868. En août 1868, Fort Reno et Fort C. F. Smith furent abandonnés et les troupes se replièrent sur Fort Phil Kearny. Red Cloud ordonna que les forts abandonnés soient brûlés. Le gouvernement américain reconnut qu'il n'y avait aucun moyen de gagner cette guerre contre un adversaire qui pouvait apparaître sans avertissement n'importe où, frapper efficacement et disparaître, et chercha donc finalement à faire la paix. Red Cloud signa le traité de Fort Laramie de 1868 en novembre, établissant la réserve des Grands Sioux, fermant définitivement la piste Bozeman et mettant fin à la guerre. Le fort Phil Kearny fut abandonné puis brûlé.

En 1870, Red Cloud se rendit à Washington, D.C., où il rencontra le président Ulysses S. Grant (en poste de 1869 à 1877), puis à nouveau en 1875 (après la découverte d'or en 1874 dans les Black Hills, sacrées pour les Sioux, ce qui déclencha ce qui allait devenir la ruée vers l'or des Black Hills en 1876) afin de défendre les droits de son peuple. Bien que ses revendications aient été ignorées, Red Cloud continua à faire pression pour la reconnaissance des droits des Amérindiens par le biais du système juridique jusqu'à la fin de sa vie, refusant de recourir à nouveau à la guerre. Drury et Clavin commentent:

Le 10 décembre 1909, Red Cloud meurt paisiblement dans son sommeil à l'âge de quatre-vingt-huit ans. Sa mort fait la une des journaux dans tout le pays. Dans une longue appréciation, le New York Times note: "Lorsque Nuage Rouge a combattu les Blancs, il l'a fait au mieux de ses capacités. Mais lorsqu'il a signé le premier document de paix, il a enterré son tomahawk, et ce pacte de paix n'a jamais été rompu". Il a bien sûr été rompu à de nombreuses reprises - par le gouvernement américain. (363)

Les descendants de Red Cloud et d'autres l'ont souligné à maintes reprises jusqu'à aujourd'hui, mais le gouvernement américain poursuit la même politique qu'au XIXe siècle, c'est-à-dire qu'il fait des promesses qu'il n'a pas vraiment l'intention de tenir. Le Land Back Movement et d'autres organisations poursuivent actuellement les batailles juridiques menées par Red Cloud pour restituer les terres illégalement prises à leurs gardiens légitimes.

Questions et réponses

Qu'est-ce que la guerre de Red Cloud?

La guerre de Red Cloud (1866-1868) fut un conflit entre les Sioux, alliés aux Cheyennes et aux Arapahos, et les États-Unis pour mettre fin à l'expansion illégale de ces derniers sur les terres amérindiennes.

Pourquoi la guerre est-elle connue sous le nom de guerre de Red Cloud?

Le conflit est connu sous le nom de guerre de Red Cloud car il fut déclenché par le chef sioux Oglala Lakota Red Cloud, et c'est le nom qui lui fut donné par les journaux euro-américains.

Qu'est-ce que le massacre de Fetterman?

Le massacre de Fetterman, également connu sous le nom de bataille des Cent-Mains, est le principal engagement de la guerre de Red Cloud, le 21 décembre 1866, au cours duquel 81 soldats de Fort Phil Kearny, sous le commandement de William J. Fetterman, furent tués lors d'une embuscade tendue par les guerriers de Red Cloud.

Qui a gagné la guerre de Red Cloud?

Le chef Red Cloud gagna la guerre de Red Cloud en 1868.

À propos du traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

A propos de l'auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer ce travail

Style APA

Mark, J. J. (2024, février 20). Guerre de Red Cloud [Red Cloud's War]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Récupéré de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22676/guerre-de-red-cloud/

Le style Chicago

Mark, Joshua J.. "Guerre de Red Cloud." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. Dernière modification février 20, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22676/guerre-de-red-cloud/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Guerre de Red Cloud." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 20 févr. 2024. Web. 02 oct. 2024.

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