Art de la Guerre des Mongols

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 10 octobre 2019
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Disponible dans ces autres langues: anglais, chinois, indonésien
Mongol Warrior Reconstruction (by William Cho, CC BY-SA)
Reproduction de guerrier mongol
William Cho (CC BY-SA)

Les Mongols conquirent de vastes étendues d'Asie aux XIIIe et XIVe siècles grâce à leur cavalerie légère rapide et à leurs excellents archers, mais une autre contribution importante à leur succès fut l'adoption des tactiques et des technologies de leurs ennemis, qui leur permirent de vaincre des puissances militaires établies en Chine, en Perse et en Europe de l'Est. S'adaptant à différents défis et terrains, les Mongols devinrent des adeptes de la guerre de siège et de la guerre navale, des activités très différentes de leurs origines nomades dans la steppe asiatique. En outre, la diplomatie, l'espionnage et la terreur furent utilisés à parts égales pour gagner de nombreuses batailles avant même qu'elles ne commencent. En fin de compte, les Mongols établiraient le plus grand empire que le monde ait jamais connu, et leur impitoyabilité au combat jetterait une longue ombre de crainte sur ceux qu'ils allaient conquérir, les généraux se voyant attribuer des surnoms effrayants tels que "les chiens de guerre" et leurs soldats étant qualifiés de "cavaliers du diable".

Un État pour la guerre

L'une des principales sources de légitimité pour un chef de tribu mongol était sa capacité à mener avec succès une guerre et à acquérir du butin pour ses partisans. Sous Gengis Khan (r. de 1206 à 1227), le fondateur de l'Empire mongol (1206-1368), le peuple mongol fut donc réorganisé pour préparer spécifiquement l'État à la guerre perpétuelle. 98 unités appelées minghan ou "milliers" furent créées (puis étendues par la suite). Il s'agissait d'unités tribales censées fournir à l'armée une levée de 1 000 hommes. Le khan avait également sa propre garde personnelle de 10 000 hommes, les kesikten, qui constituaient l'armée d'élite permanente des Mongols et formaient les commandants des autres divisions. Une troisième source de troupes était constituée par les armées levées auprès des alliés et des États conquis, qui étaient plus nombreuses que les contingents mongols lors des campagnes en Chine et en Perse. Plus tard, lorsque Kublai Khan (r. de 1260 à 1294) établit la dynastie Yuan en Chine (1271-1368), les armées mongoles étaient entièrement composées de soldats professionnels.

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L'arme de prédilection des Mongols était l'arc composite, qui pouvait tirer des flèches deux fois plus loin que celles des armées adverses.

Les chefs mongols s'assuraient de la loyauté des soldats et augmentaient leurs chances de succès en promouvant les commandants sur la base du mérite plutôt que de l'ancienneté du clan, comme c'était le cas avant Gengis. La motivation était élevée car le butin était partagé équitablement, et il existait même un organe dédié, le jarqu, qui veillait à ce que le butin soit distribué correctement (par exemple, chevaux, esclaves, métaux précieux, textiles, produits manufacturés de haute qualité, et même de la nourriture). Les commandants pouvaient s'attendre à recevoir à la fois du butin et des terres ou un tribut de la part des peuples conquis. Les soldats ordinaires pouvaient également s'attendre à des récompenses, une certaine compensation pour leur conscription, à laquelle était soumis tout homme mongol âgé de 14 à 60 ans.

Mongol with Horse & Camel
Mongol avec cheval et chameau
Metropolitan Museum of Art (Copyright)

Tout en étant généreux en récompenses, Gengis insistait sur la discipline et tout soldat ou commandant qui désobéissait aux ordres était sévèrement puni, le fouet étant la méthode la plus courante. Un soldat ordinaire ne pouvait s'attendre à rien de moins que la peine de mort pour désertion, retraite sans ordre ou sommeil en sentinelle. Néanmoins, le khan accordait à ses commandants une grande autonomie sur le champ de bataille, et cette flexibilité était généralement récompensée.

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La planification et la logistique étaient un autre domaine soigneusement étudié, comme en témoignent les campagnes complexes menées dans le sud de la Russie et en Europe de l'Est entre 1237 et 1242, quand de multiples armées mongoles attaquaient leurs cibles individuelles avant de se regrouper à des moments et des endroits prédéterminés. L'excellent service de messagerie mongol, le yam, avec sa série de postes approvisionnés en fournitures et en chevaux frais, était d'une grande aide pour savoir où se trouvaient les alliés et les ennemis à tout moment. Les signaux de fumée étaient également utilisés comme moyen de communication entre les divisions séparées. Un autre point fort était la volonté de recruter des non-Mongols. Les Turcs ouïghours furent enrôlés en grand nombre, tout comme les Kurdes et les Khitans, tandis que les Coréens et les Chinois constituaient une part importante des forces qui envahirent le Japon en 1274 et 1281. En bref, les Mongols étaient perpétuellement prêts pour la guerre.

Entraînement et armes

Les guerriers étaient préparés dès l'enfance grâce à la tradition mongole qui consistait à faire participer les jeunes garçons et filles à des compétitions d'athlétisme, de courses de chevaux, de lutte, de chasse et de tir à l'arc. Les guerriers mongols - principalement des hommes mais aussi parfois des femmes - étaient donc déjà compétents dans l'utilisation des haches de combat, des lances (souvent accrochées pour tirer les cavaliers ennemis de leurs montures), des lances, des poignards, des couteaux longs et parfois des épées qui étaient généralement courtes, légères et à un seul tranchant.

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Les armées mongoles se déplaçaient extrêmement rapidement et tentaient de déjouer leurs adversaires en faisant preuve de rapidité et de coordination.

L'arme de prédilection des Mongols était l'arc composite, qui pouvait tirer des flèches deux fois plus loin que celles des armées adverses. En outre, les guerriers pouvaient tirer avec précision tout en chevauchant leur cheval à grande vitesse grâce à des étriers et à des selles en bois dont l'arrière et l'avant étaient hauts, ce qui donnait une meilleure stabilité et permettait à l'archer de se retourner et de tirer dans n'importe quelle direction, y compris derrière lui. L'arc composite était constitué de plusieurs couches de bois, de bambou ou de corne, ce qui le rendait à la fois solide et flexible. Comme il était tendu contre sa courbe naturelle, l'arc mongol nécessitait une certaine force pour être tiré, mais il tirait ensuite les flèches avec un haut degré de précision et de pénétration.

Les pointes de flèches étaient généralement faites d'os et, beaucoup plus rarement, de métal, tandis que les fûts étaient faits de bois, de roseau ou d'une combinaison des deux, et les plumes d'oiseaux. La conception des flèches variait en fonction de leur objectif - blesser à courte distance, tirer sur des cibles éloignées, transporter du poison, pénétrer une armure, ou même siffler comme un signal à d'autres unités. Un archer monté typique portait deux ou trois arcs et environ 30 flèches légères et 30 flèches plus lourdes dans un carquois. L'équipement standard comprenait également un lasso en crin de cheval, une bobine de corde, une hache, une lime pour fabriquer des pointes de flèches, un kit de réparation de couture, un sac en cuir pour la nourriture et pour servir de flotteur lors de la traversée de rivières, deux bouteilles en cuir pour les liquides et une marmite. Les hommes dormaient dans des versions légères de la tente yourte classique, une pour dix cavaliers.

Mongolian Saddle
Selle mongole
Gary Todd (Public Domain)

Pour les Mongols, les chevaux servaient à tout: un moyen de voyager, une source de richesse et un moyen de la mesurer, de la nourriture, et la source de leur grande mobilité dans la guerre. Les chevaux mongols étaient des bêtes relativement petites mais robustes, au poil dense et capables d'endurer des épreuves. Ils avaient une excellente endurance, ce qui permettait à la cavalerie de parcourir une distance impressionnante de 95 à 120 kilomètres (60-75 miles) en une seule journée. Les Mongols disposaient d'une cavalerie légère et lourde, et chaque cavalier avait généralement jusqu'à 16 chevaux de rechange, ce qui leur donnait une très grande marge de manœuvre. Sur le champ de bataille, les unités de cavalerie répondaient aux ordres transmis par les gongs et les tambours (même si, curieusement, la toute première attaque était toujours menée en silence). Les chevaux pouvaient également être une source de nourriture lors des campagnes en laissant couler le sang de leur cou. Ce sang complétait les rations sèches comme le fromage en grains et la viande séchée.

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Armure

Les armures mongoles étaient légères pour ne pas entraver la vitesse des cavaliers, mais si elles étaient portées, elles étaient généralement faites de feutre épais matelassé ou de cuir. Parfois, cette armure souple, comme les lourds manteaux que portaient de nombreux cavaliers, pouvait être renforcée par l'ajout de bandes de métal, d'os ou de cuir durci ou laqué, mais les armures en plaques et les cottes de mailles étaient rares, bien que celles capturées chez l'ennemi étaient parfois portées. S'inspirant des Chinois, ils pouvaient porter un maillot de corps en soie, qui avait l'avantage de s'enrouler autour de la pointe de la flèche si ils étaient touchés, protégeant ainsi la blessure et facilitant le retrait de la flèche.

La tête était protégée par un casque en fer ou en cuir durci, parfois doté d'un protège-cou et d'une pointe centrale ou d'une boule et d'un panache. Une alternative était le chapeau traditionnel mongol en fourrure avec des rabats latéraux et un bord relevé. Les boucliers, s'ils étaient utilisés, n'étaient généralement portés que par les fantassins et étaient le plus souvent petits, circulaires et fabriqués en osier ou en cuir durci. Les chevaux étaient parfois dotés d'une armure, fabriquée à partir des mêmes matériaux que ceux mentionnés ci-dessus. L'armure en plaques était limitée à la tête du cheval mais, sinon, certaines montures étaient entièrement recouvertes d'une armure rembourrée.

Statue of Bo'orchu
Statue de Bo'orchu
Gary Todd (Public Domain)

Tactiques

Planification

L'une des raisons du succès des Mongols dans la guerre était leur préparation avant même de rencontrer l'ennemi. Les espions, sous la forme de marchands itinérants, de prêtres et de transfuges, recueillaient des renseignements sur les forces et les faiblesses de l'ennemi et révélaient l'existence de dissidents au sein des alliés de l'ennemi (ou même de l'ennemi) susceptibles d'aider la cause mongole. Une grande réunion ou kurultai des chefs mongols était organisée avant une grande campagne pour discuter en détail des plans et des stratégies. Une fois sur le terrain, les renseignements continuaient d'être recueillis et les éclaireurs opéraient jusqu'à 110 kilomètres (70 miles) en avant et de chaque côté des colonnes mongoles dispersées pour s'assurer qu'elles ne seraient pas prises au dépourvu ni ne tomberaient dans une embuscade.

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Manœuvres

Les armées mongoles se déplaçaient extrêmement rapidement et tentaient de déjouer leurs adversaires en utilisant la vitesse et la coordination. L'objectif était de n'engager l'ennemi qu'en cas de nécessité absolue et de n'engager un grand nombre de soldats que lorsqu'un point faible spécifique avait été identifié. Cette stratégie était conçue pour donner un maximum de résultats pour un minimum de pertes. Les unités de cavalerie d'environ 1 000 hommes (un minghan) étaient subdivisées en unités de 100 (un jagun), elles-mêmes divisées en unités de 10 (un arban).

Une armée mongole en campagne était généralement divisée en ailes opérant de part et d'autre d'une force centrale et d'une avant-garde. En fait, même un camp mongol était divisé selon ces regroupements. Une armée de cavalerie mongole dépassait rarement les 10 000 cavaliers en un même lieu et à un même moment, même les très grandes campagnes comme en Europe ne contenaient probablement que trois de ces divisions de 10 000 hommes (tumens), le reste de l'armée, peut-être trois fois plus importante que la cavalerie mongole dans certains cas, était composé d'alliés qui menaient la guerre selon leurs propres traditions. Les Mongols étaient généralement inférieurs en nombre à leurs ennemis dans les batailles de campagne, mais ils surmontaient ce désavantage par une vitesse et une tactique supérieures. L'un des inconvénients des armées relativement petites était la difficulté de remplacer les pertes. Souvent, les troupes vaincues étaient enrôlées mais dans des campagnes comme celle de l'Europe de l'Est, où les loyautés étaient plus fortes, cela nécessitait parfois un retrait jusqu'à ce que des renforts puissent arriver de Mongolie.

The Mongol Scroll, 1293 CE
Rouleau illustré des invasions mongoles, 1293
Mōko Shūrai Ekotoba (Public Domain)

Une stratégie mongole classique consistait à attaquer avec une petite force puis à feindre une retraite qui ne faisait que ramener l'ennemi vers une force mongole plus importante. Une autre manœuvre privilégiée était le tulughma, c'est-à-dire l'attaque avec un corps central de cavalerie - la cavalerie lourde en première ligne et les unités plus légères derrière, qui se déplaçaient ensuite à travers les brèches dans les lignes de front - et tandis que ces dernières avançaient comme un seul homme, les unités de cavalerie se déplaçaient sur les ailes pour envelopper les forces ennemies. Cette tactique était une version à plus petite échelle du nerge, la stratégie de chasse mongole utilisée sur de vastes étendues de steppe pour piéger le gibier sauvage. Parfois, ces ailes étaient très étendues et permettaient ainsi aux Mongols d'encercler entièrement une armée adverse. Une réserve de cavalerie lourde se déplaçait alors pour tuer et les troupes ennemies qui s'échappaient étaient impitoyablement poursuivies, souvent pendant des jours après une bataille.

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L'embuscade était une autre tactique courante, tout comme l'utilisation de la fumée d'herbes brûlées ou de nuages de poussière pour masquer les mouvements des troupes, ou l'attaque au moment le moins attendu, par exemple pendant un blizzard. Les Mongols employaient également des stratégies inhabituelles pour déjouer leurs ennemis. Par exemple, ils utilisaient parfois des mannequins en feutre qu'ils plaçaient sur des chevaux parmi les unités de cavalerie pour faire croire à l'ennemi qu'il faisait face à une force bien plus importante qu'en réalité. Une autre stratégie innovante consistait à larguer des tracts à partir de cerfs-volants au-dessus de la ville Jin assiégée de Kaifeng (1232) afin d'encourager les gens à faire défection contre une récompense en espèces.

Terreur

L'une des stratégies les plus efficaces employées dans la guerre mongole était la terreur. Lorsqu'une ville était capturée, par exemple, toute la population civile pouvait être exécutée - hommes, femmes, enfants, prêtres, même les chats et les chiens - et une poignée de survivants pouvait s'échapper et raconter l'atrocité dans les villes voisines. Par conséquent, lorsque les villes apprenaient l'approche des Mongols, beaucoup se rendaient sans combattre dans l'espoir de clémence, qui était souvent accordée. Une stratégie encore plus subtile fut utilisée dans le conflit contre la dynastie Jin Jurchen du nord de la Chine au cours de la première décennie du 13e siècle, lorsque les Mongols mirent à sac des villes à plusieurs reprises, parfois la même ville plusieurs fois, et permirent ensuite aux Jin de les reprendre, les obligeant à faire face au chaos.

Une autre stratégie impitoyable consistait à utiliser des prisonniers comme boucliers humains lorsque les troupes mongoles avançaient sur une ville fortifiée assez imprudente pour opposer une résistance, voire à déguiser les prisonniers en guerriers mongols et à les faire défiler dans les premiers rangs afin que les défenseurs gaspillent leurs précieuses flèches pour tuer leurs propres compatriotes. Le traitement réservé aux morts par les Mongols était une autre source de terreur : les corps étaient mutilés et les guerriers prélevaient souvent des trophées sur les morts, généralement les oreilles de leurs victimes.

En résumé, les Mongols étaient invincibles dans les batailles pour toutes ces raisons combinées, comme le fait remarquer le célèbre historien militaire S. R. Turnbull :

La guerre mongole était donc une combinaison presque parfaite de puissance de feu, de tactiques de choc et de mobilité. Les mouvements eux-mêmes, construits sur un cadre solide d'expérience, d'entraînement et de discipline, étaient exécutés comme une horloge... Ils se croyaient invincibles, et la plupart des vaincus le croyaient aussi, les considérant comme une visite du ciel et une punition pour leurs péchés. (27-8)

Guerre de siège et guerre navale

Les Mongols avaient un autre atout dans leurs manches cuirassées, la capacité de s'adapter à de nouveaux types de guerre. La guerre de siège, par exemple, devint nécessaire lorsque les Mongols se heurtèrent à des ennemis tels que la Chine des Song, la Perse et les royaumes d'Europe de l'Est. Au début, la démolition des villes bien fortifiées mit à l'épreuve la détermination des Mongols, mais ils apprirent rapidement de leurs ennemis et de leurs conseillers locaux à utiliser des armes à poudre, comme de petits canons portatifs et des bombes contenant du feu grégeois, du gaz sulfureux ou des éclats d'obus, qu'ils lançaient par-dessus les murs des villes. Ils disposaient également de roquettes, d'arbalètes à triple tir et de grandes catapultes actionnées par torsion, par des contrepoids ou par des hommes tirant des cordes à levier multiples. Certaines catapultes étaient mobiles tandis que d'autres pouvaient être montées sur des navires.

Japanese Samurai Attack Mongol Ships
Des samouraïs japonais attaquent les navires mongols
Unknown Artist (Public Domain)

Certains sièges pouvaient durer des années malgré les bombardements, comme celui de la ville fortifiée Song de Xiangyang, abattu par des béliers et des catapultes conçus par deux ingénieurs islamiques. Ces armées statiques nécessitaient également un soutien logistique beaucoup plus important que les unités de cavalerie traditionnelles qui devaient vivre de la terre du mieux qu'elles pouvaient jusqu'à ce qu'elles ne soient ravitaillées par des trains de charrettes, de chevaux de bât et de chameaux, souvent gérés par des femmes mongoles. La maîtrise de la guerre navale fut un autre apprentissage difficile. Dans les années 1270, après la défaite des Song, les Mongols commandaient leur propre flotte navale, qui comptait 5 000 navires et 70 000 marins, utilisés en mer et sur les rivières. Des flottes massives composées de Chinois et de Coréens envahirent le Japon et l'Asie du Sud-Est, mais ces grands navires étaient en réalité conçus pour servir de transporteurs de troupes (ils étaient en fait assimilés à des navires de commerce) plutôt que de navires de combat. Comme toujours, la cavalerie devait l'emporter une fois l'expédition établie sur la terre ferme.

Déclin

Les Mongols ont beau s'être taillé un empire qui s'étendait de la mer Noire à la péninsule coréenne, leurs campagnes ne furent pas toujours couronnées de succès. Certaines villes s'avérèrent trop difficiles à détruire et le soutien logistique était un problème de plus en plus important à mesure qu'ils s'éloignaient de leurs foyers en Mongolie. Les deux invasions du Japon furent déjouées par une combinaison de résistance acharnée et de tempêtes. Les campagnes en Asie du Sud-Est connurent un certain succès mais donnèrent des résultats mitigés dans l'ensemble, les Mongols luttant pour faire face à la jungle tropicale, aux pluies torrentielles, aux maladies, aux armes inconnues comme les fléchettes empoisonnées des sarbacanes, aux éléphants de guerre et aux tactiques efficaces de guérilla de l'ennemi. Même en Chine, ils succombèrent à la nouvelle grande puissance de l'Asie de l'Est : la dynastie Ming. En 1368, les Mongols avaient été affaiblis par une série de sécheresses, de famines et de conflits dynastiques au sein de leur propre élite. En fait, on pourrait dire que les Mongols, autrefois nomades, ne furent vaincus que par eux-mêmes, car ils étaient devenus similaires aux sociétés sédentaires qu'ils avaient si longtemps combattues.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2019, octobre 10). Art de la Guerre des Mongols [Mongol Warfare]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18487/art-de-la-guerre-des-mongols/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Art de la Guerre des Mongols." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 10, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18487/art-de-la-guerre-des-mongols/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Art de la Guerre des Mongols." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 10 oct. 2019. Web. 19 avril 2024.

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