Julienne de Norwich

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 03 juin 2019
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Disponible dans ces autres langues: anglais
Statue of Julian of Norwich (by Matt Brown, CC BY)
Statue de Julienne de Norwich
Matt Brown (CC BY)

Julienne de Norwich (1342-1416) était une mystique chrétienne et une anachorète surtout connue pour son ouvrage Le Livre des révélations (titre original de Julienne: Showings). On ne sait presque rien de sa vie car, en tant qu'anachorète (une femme qui vit dans la solitude, entièrement consacrée à Dieu), elle aurait été peu encline à parler des détails de sa vie antérieure, quelle qu'elle ait été, dans le monde. Même son nom est inconnu, car "Julienne de Norwich" provient de sa résidence à l'église St. Julian à Norwich, en Angleterre.

Selon son livre, à l'âge de 30 ans et demi, Julienne fut frappée par une maladie si grave qu'elle savait qu'elle ne survivrait pas. Le vicaire de la paroisse lui administra les derniers sacrements et elle commença à avoir des visions de Dieu. Ces visions durèrent toute l'après-midi du 13 mai 1373 (15) et une dernière vision le soir suivant (16 au total); elle se réveilla complètement guérie et, peu après, elle les mit par écrit.

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Cette première version de ses visions est connue aujourd'hui sous le nom de Texte court. À un moment donné dans les années 1390, Julienne reprit son œuvre et l'élargit pour créer le manuscrit connu aujourd'hui sous le nom de Texte long. Aucune des deux versions ne semble avoir été connue de son vivant, mais elle était très recherchée pour ses conseils spirituels et est devenue célèbre pour sa sagesse et sa piété. La mystique chrétienne Margery Kempe (c. 1373-c. 1438) lui rendit visite vers 1413 pour obtenir des conseils et, avec des legs qui lui furent laissés dans des testaments, elle corrobore l'historicité de Julienne.

Informations biographiques

Son livre de révélations brillantes et mystiques a intrigué et inspiré les lecteurs depuis qu'il fut publié pour la première fois par le moine bénédictin Serenus de Cressy (c. 1605-1674) sous le titre Seize révélations sur l'amour de Dieu en 1670. La beauté de l'œuvre et l'absence totale d'informations biographiques sur l'auteur ont encouragé les écrivains et les érudits ultérieurs à construire leurs propres biographies sur la base d'"indices" qu'ils ont relevés dans le livre et qui sont ensuite liés à la connaissance qu'ils avaient de la vie au Moyen-Âge.

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On ne peut rien affirmer de la vie de Julienne, puisque tout ce que l'on sait, c'est ce qu'elle mentionne dans son œuvre.

Ces récits de vie décrivent Julienne comme une veuve qui avait perdu sa famille à cause de la peste et avait renoncé au monde, une érudite qui avait tourné le dos à la société et une laïque qui n'était devenue anachorète qu'à la suite de ses visions, entre autres possibilités. En réalité, on ne peut rien affirmer de la vie de Julienne, puisque tout ce que l'on sait est ce qu'elle mentionne dans son œuvre, et l'on apprend ainsi qu'elle avait vécu à Norwich en tant qu'anachorète, qu'elle avait connu une maladie presque mortelle, qu'elle avait une mère qui s'occupait d'elle lorsqu'elle était malade et qu'elle était servie par une servante.

Son historicité est établie par les legs qui lui furent faits dans des testaments entre 1394 et 1416. L'un de ces legs mentionne une servante nommée Sarah qui l'aurait servie, ainsi qu'une autre servante nommée Alice. Elle est également mentionnée, en termes élogieux, par la mystique Margery Kempe dans son autobiographie (la première en anglais), The Book of Margery Kempe. Kempe avait eu des visions et des voix qu'elle croyait venir de Dieu, mais on s'était moqué d'elle et on avait douté d'elle. Elle s'était donc rendue à Norwich où ses visions lui avaient dit de chercher Julienne pour obtenir une validation. Son récit est le suivant:

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Et alors [j'ai] reçu l'ordre de notre Seigneur d'aller voir une anachorète dans la même ville qui s'appelait Dame Julienne... car l'anachorète était experte en ces choses et pouvait donner de bons conseils. (Chapitre 18)

La description que fait Kempe des réponses de Julienne à ses questions est tout à fait conforme aux visions de Julienne dans son œuvre. Ce détail valide l'historicité de l'auteur dans la mesure où Kempe ne mentionne jamais le livre de Julienne dans son autobiographie alors qu'elle ne manque jamais une occasion de parler à un lecteur d'un travail spirituel dont elle avait entendu parler. À un moment donné, Julienne dit à Margery:

Le Saint-Esprit ne recommande jamais rien contre la charité, et s'il le faisait, il irait à l'encontre de lui-même, car il est toute charité. (Kempe, ch. 18)

Ce sentiment pourrait tout aussi bien être interprété comme provenant des Écritures, mais Margery raconte que Julienne faisait référence à Saint Paul et Saint Jérôme et les reliait à son insistance sur la transcendance et l'immanence de l'Amour divin, qui faisait écho aux visions de Julienne.

Vie d'une anachorète

Le fait que les legs et les détails mentionnés dans son œuvre correspondent à la vie d'une anachorète au Moyen-Âge constitue un autre argument en faveur de l'historicité de Julienne. Le traité Ancren Riwle ("Règle de l'anachorète", un guide pour l'anachorète écrit vers 1127-1135) stipule comment un ou une anachorète doivent se comporter, comment ils doivent être enfermés après avoir prononcé leur vœu et comment ils doivent être pris en charge par l'institution à laquelle ils sont rattachés. La spécialiste Margaret Deanesly commente:

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Avant de s'établir, l'ermite, ou l'anachorète devaient demander l'autorisation de l'évêque, prouver qu'ils disposaient d'une dotation suffisante ou qu'ils avaient des chances d'être entretenus et qu'ils étaient dignes de ce nom. Les anachorètes devaient avoir suffisamment de fonds pour entretenir un ou deux serviteurs, car ils ne pouvaient pas aller chercher eux-mêmes leur nourriture. Beaucoup avaient des cellules dans les villes, où des aumônes leur étaient accordées... Leur travail principal était la prière, bien qu'ils aient pu donner des conseils spirituels à ceux qui le souhaitaient. Une cellule consistait généralement en deux ou trois pièces situées à côté du chœur d'une église. (211)

Un aspect intéressant de la vie de Julienne, comme en témoigne Margery Kempe, est qu'elle semble avoir été autorisée à parler aux gens face à face plutôt qu'à travers une petite fenêtre dans le mur (semblable à celle d'une cabine de confession catholique). Elle était très probablement issue d'une famille aisée qui aurait pu subvenir à ses besoins dans le cellule pendant la majeure partie de sa vie, car les legs destinés à son soutien n'apparaissent que plus tard, après 1394 (bien qu'il faille envisager la possibilité que des legs antérieurs aient été perdus). Le fait que sa mère ait été présente pendant sa maladie suggère également qu'elle était issue d'une famille aisée de la classe supérieure, car ces familles bénéficiaient toujours de privilèges spéciaux refusés à la classe inférieure, et il est certain qu'aucune anachorète de condition modeste n'aurait été autorisée à recevoir des visites de sa famille.

Drawing of St. Julian's Church, Norwich
Dessin de l'église St. Julian, Norwich
Norfolk Museums (Public Domain)

Une fois qu'une anachorète était entrée dans sa cellule, elle était considérée comme morte au monde. Les chercheurs Frances et Joseph Gies décrivent le rituel qui avait marqué le début de leur service et la manière dont elles passèrent ensuite leur vie:

Les femmes s'engageaient à vivre leur vie en tant qu'anachorètes enfermées dans des cellules attachées à des églises, des monastères, des couvents, parfois même des châteaux. Les anachorètes étaient enfermées dans leur cellule en disant une messe - généralement, comme pour les lépreux enfermés dans leurs colonies, celle des morts; de l'eau bénite était aspergée dans la cellule, la recluse se prosternait sur un cercueil, de la terre était répandue sur elle, et le prêtre officiant quittait la cellule avec l'instruction suivante: "Qu'ils bloquent l'entrée de la maison". Les cellules étaient généralement composées de plus d'une pièce, et souvent deux ou plusieurs anachorètes vivaient dans des cellules adjacentes, avec des serviteurs pour leur fournir de la nourriture et d'autres nécessités. Les recluses consacraient leur temps à la prière et parfois à des travaux tels que la broderie; elles étaient souvent consultées en tant que sages et conseillères spirituelles. (92)

Tout ceci est cohérent avec la vie de Julienne telle qu'elle est révélée dans son livre et dans celui de Margery Kempe. Il est possible, voire probable, que Julienne soit entrée dans les ordres religieux à un jeune âge, car de nombreuses jeunes femmes de l'aristocratie choisissaient cette vie plutôt que les intrigues de la cour, la domination dans le mariage et la perspective de mourir jeune en couches. Une autre mystique chrétienne célèbre du Moyen Âge, Hildegarde de Bingen (1098-1179), fut inscrite dans un couvent par sa famille à l'âge de sept ans et passa le reste de sa vie à l'écart du sort des communs.

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Maladie et visions de Julienne

Peu importe qui elle était, et ses origines, elle vécut une expérience de mort imminente à l'âge de 30 ans, qui l'amena à écrire le livre qui la rendit célèbre. Julienne écrit:

À l'âge de trente ans et demi, Dieu m'envoya une maladie corporelle dans laquelle je restai trois jours et trois nuits; la quatrième nuit, je reçus tous les rites de la Sainte Église, et je n'espérais pas vivre jusqu'au jour. Mais après cela, j'ai souffert pendant deux jours et deux nuits, et la troisième nuit, j'ai souvent pensé que j'étais sur le point de mourir, et ceux qui étaient autour de moi l'ont pensé aussi. Mais en cela, j'étais très triste et je ne voulais pas mourir, non pas qu'il y eût sur terre quelque chose pour lequel il me plaisait de vivre, ou quelque chose dont j'eusse peur, car j'avais confiance en Dieu. Mais c'est parce que je voulais continuer à vivre pour aimer Dieu mieux et plus longtemps et, en vivant ainsi, obtenir la grâce de connaître et d'aimer Dieu davantage tel qu'il est dans la béatitude du ciel. Car il me semblait que tout le temps que j'avais vécu ici était bien peu de chose et bien court en comparaison de la félicité qui est éternelle.(Texte court, ch. II; Texte long, ch. III)

Dans son premier chapitre, Julienne raconte qu'elle a prié pour ce type de maladie depuis son enfance, après avoir entendu l'histoire de Sainte Cécile qui avait reçu trois blessures au cou causées par une épée, mourut et fut transportée au ciel. Julienne dit qu'ensuite elle a prié pour obtenir trois grâces de Dieu:

  • se souvenir de la Passion du Christ
  • Avoir une maladie corporelle si grave qu'elle paraisse mortelle.
  • Recevoir trois plaies de Dieu: Contrition, Compassion et Désir de Dieu.

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Le souvenir de la Passion du Christ et les trois plaies, dit-elle, découleraient de la maladie qui la rapprocherait de la compréhension et de l'amour de Dieu. Elle écrit:

Dans cette maladie, je voulais avoir toute sorte de douleur, corporelle et spirituelle, que je devrais avoir si je mourais, toute crainte et assaut des démons, et toute autre sorte de douleur sauf le départ de l'esprit, car j'espérais que cela me serait profitable quand je mourrais, parce que je désirais être bientôt avec mon Dieu. (Texte court, ch. I; Texte long, ch. II)

Après s'être remise de sa maladie, Juliene écrivit le Texte Court qu'elle développa par la suite. Le texte court est le récit sans fioritures de ce qu'elle vit et de ce qu'elle pensait que les visions signifiaient, sans plus d'élaboration. Julienne était une fille de l'Église au Moyen Âge, à l'époque où il était entendu que la parole de l'Église et celle de Dieu étaient synonymes. De nombreuses visions semblaient contredire et critiquer les actions du clergé médiéval, voire l'enseignement de l'Église à proprement dit (en particulier en ce qui concernait les femmes), mais il fallut à Julienne des années de prière et de méditation pour réconcilier sa foi telle qu'elle l'avait apprise avec sa foi telle qu'elle l'avait vécue dans les visions. Les spécialistes de Julienne, Edmund Colledge et James Walsh, commentent:

En 1388, si ce n'est plus tard, elle comprit enfin pour la première fois la totalité des révélations, et ce que l'on trouve maintenant dans le texte long, mais qui n'est pas représenté dans le texte court et dans le chapitre récapitulatif introductif du texte long, nous montre quels mystères des révélations furent dévoilés pour elle et décrits par elle seulement après l'illumination finale. (26)

Parmi ces mystères, il y a la célèbre conviction de Julienne que, malgré les apparences contraires, Dieu assure à l'humanité que tout finira par s'arranger. Dieu est l'amour éternel, comprend Julienne, et ne peut offrir de lui-même que ce qu'il est; en Dieu, il n'y a donc pas de condamnation, seulement de l'acceptation.

Péché nécessaire et Mère Jésus

Julienne reçut ce message dans sa 13ème révélation, rapportée intégralement dans le chapitre 27 du Texte Long. Elle comprend que "tout aurait été bien" dans la vie, pour tout le monde, s'il n'y avait pas eu de péché mais, parce qu'il y en a eu, Jésus avait dû souffrir et mourir et des gens souffraiet et mouraient tous les jours. Elle reconnaît qu'il s'agit d'une ligne de pensée dangereuse parce qu'elle remet en question la volonté de Dieu et dit qu'elle sait que "l'impulsion de penser cela était grandement à éviter", mais elle ne peut pas s'en empêcher et pleure la souffrance de l'humanité causée par le péché et la mort.

Jésus la réconforte cependant en lui disant que le péché est nécessaire mais que "tout ira bien, tout ira bien, et toute chose ira bien". Elle comprend alors la nature du péché comme étant transitoire et n'ayant "aucune sorte de substance, aucune part dans l'être, et ne pouvant être reconnu que par la douleur qu'il cause" et reconnaît en outre que ce que l'on appelle "péché" est un aspect important de la vie dans la chair en ce qu'il "nous fait nous connaître nous-mêmes et demander la miséricorde". Elle intériorise les paroles de Jésus et conclut par la pensée réconfortante que, grâce à l'amour de Dieu donné gratuitement à tous, "il est vrai que le péché est la cause de toute cette douleur, mais tout ira bien et toutes les choses iront bien".

St. Julian of Norwich in Prayer
St. Julienne de Norwich dans la prière
Ian (CC BY-NC-ND)

Elle dépeint toujours Jésus comme un guide aimable et aimant qui explique et écoute patiemment sans porter de jugement. Le Jésus de Julienne est conforme à la figure des évangiles bibliques, mais pas tellement à la figure du Christ du Moyen Âge, régulièrement citée par les ecclésiastiques pour inspirer et justifier divers massacres et autres injustices. Comme Hildegard de Bingen, Julienne reconnaît dans le Divin un aspect féminin - tout aussi vital que l'aspect masculin - une force nourricière, immanente à la nature, qui attire les âmes vers elle, les réconforte et les élève.

Dans le 60ème chapitre du Long Texte, Julienne discute de la pénétration du Divin dans la conscience humaine. Elle écrit:

Je comprends trois façons de contempler la maternité en Dieu. La première est le fondement de la création de notre nature; la deuxième est sa prise de notre nature, où commence la maternité de la grâce; la troisième est la maternité de l'œuvre. Et en cela, par la même grâce, tout est pénétré en longueur et en largeur, en hauteur et en profondeur sans fin; et tout est un seul amour.(Texte long, ch. 60)

La maternité de la création est claire en ce que Dieu donne naissance à toutes choses; la maternité de la nature est Dieu prenant forme humaine dans le Christ; la maternité de l'œuvre est la relation continue de Dieu avec l'humanité par laquelle il attire les gens vers un but plus élevé. Julienne dépeint Dieu comme la Toute-Mère qui nourrit ses enfants:

Le service de la mère est le plus proche, le plus rapide et le plus sûr: le plus proche parce qu'il est le plus naturel, le plus rapide parce qu'il est le plus aimant et le plus sûr parce qu'il est le plus vrai. Personne d'autre que lui ne pourra jamais remplir pleinement cette fonction. Nous savons que toutes nos mères nous portent pour la douleur et pour la mort. Oh, qu'est-ce que c'est? Mais notre vraie Mère Jésus, elle seule, nous porte pour la joie et la vie sans fin, qu'elle soit bénie. Il nous porte donc en lui dans l'amour et le travail, jusqu'au moment où il a voulu souffrir les épines les plus aiguës et les douleurs les plus cruelles qui aient jamais existé ou existeront, et à la fin il est mort... Et il l'a révélé dans ces grandes paroles d'amour qui surpassent tout: Si je pouvais souffrir davantage, je souffrirais davantage. (Texte long, chapitre 60)

Le Jésus de Julienne est une mère, un ami, un confident, un protecteur et un sauveur, toujours présent mais jamais intrusif, disponible pour des conseils et des orientations mais jamais jugeant ou intimidant. Ses visions lui ont montré un Dieu transcendant qui était aussi proche que l'amour d'une mère et doux comme le meilleur des amis.

Conclusion

Même si son œuvre avait été popularisée de son vivant, elle aurait été ignorée par l'Église médiévale, qui avait besoin d'un Jésus beaucoup plus robuste et colérique, hérissé d'une juste rage masculine, pour atteindre ses objectifs. Cependant, ses Révélations devaient être connus au moins dans sa communauté, car le texte court survit dans une copie tandis que le texte long survit dans plus d'une copie, le travail des femmes scribes qui assurèrent la préservation de ses visions. Son œuvre n'est cependant jamais mentionnée par les auteurs médiévaux et, sans la publication de Serenus de Cressy au XVIIe siècle, le nom de Julienne n'aurait peut-être jamais été connu et l'œuvre de l'une des plus grandes mystiques de tous les temps aurait été perdue.

Même si, tout au long des Révélations de l'amour divin, Julienne se qualifie d'"inculte", il s'agit d'un simple artifice rhétorique couramment utilisé par les écrivains de l'époque pour demander l'indulgence du lecteur en cas d'offense (Colledge & Walsh, 19). Elle écrivait bien et était manifestement cultivée, car son œuvre témoigne d'une connaissance de la Bible, des écrits des Pères de l'Église (comme saint Jérôme), de la philosophie augustinienne et de la célèbre Consolation de la philosophie de Boèce, qu'elle aurait probablement lue dans la traduction de Geoffrey Chaucer (c. 1343-1400), son contemporain.

Son œuvre fut rééditée en 1901 dans une version complète, modernisée et introduite par Grace Warrack, qui se chargea de recopier minutieusement le livre de Julienne à la main. L'œuvre de Warrack trouva un public admiratif parmi les écrivains et les penseurs de l'époque. Le poète T. S. Eliot, dans ses Quatre Quatuors (1941), a popularisé le vers "All will be well and every manner of thing will be well", et d'autres artistes se sont inspirés de Julienne avant et depuis l'œuvre d'Eliot. Julian a été louée par des groupes démographiques aussi divers que l'Église moderne et les adeptes du New Age et de la Wicca, car sa voix est intemporelle et son concept d'un amour divin et global résonne au-dessus des différences doctrinales, des dogmes ou des divisions artificielles en articulant une vision de Dieu dans laquelle tout le monde est le bienvenu.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2019, juin 03). Julienne de Norwich [Julian of Norwich]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18155/julienne-de-norwich/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Julienne de Norwich." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 03, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18155/julienne-de-norwich/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Julienne de Norwich." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 03 juin 2019. Web. 29 avril 2024.

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