Royaume d'Urartu

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 08 février 2018
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Disponible dans ces autres langues: anglais, persan
Bronze Bull Head from Urartu (by Osama Shukir Muhammed Amin, Copyright)
Tête de taureau en bronze d'Urartu
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

L'Urartu (alias Ourartou), également connu sous le nom de royaume d'Urartu ou de royaume de Van, est une civilisation qui se développa à l'âge du bronze et du fer dans l'ancienne Arménie, l'est de la Turquie et le nord-ouest de l'Iran à partir du IXe siècle avant notre ère. Contrôlant des territoires grâce à sa puissance militaire et à la construction de forteresses, le royaume s'enorgueillit d'une production artistique intense, notamment dans le domaine du travail des métaux. N'ayant survécu que deux siècles, le royaume disparut mystérieusement au 6e siècle avant notre ère et ne fut redécouvert en tant que culture antique distincte et reconnaissable que lors de fouilles menées au XIXe siècle.

L'histoire du royaume d'Urartu reste fragmentaire en raison d'un manque de sources écrites étendues et d'une dépendance excessive à l'égard de sources potentiellement biaisées provenant d'États ennemis contemporains tels que l'Assyrie. Néanmoins, les inscriptions, l'architecture et les objets qui ont survécu, ainsi que les recherches archéologiques en cours, ont permis de recréer une histoire suffisamment détaillée pour indiquer l'importance incontestable de l'une des cultures antiques les plus influentes de la région.

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Noms

"Urartu" vient de urashtu, le mot assyrien désignant le royaume, et signifie "lieu élevé", ce qui fait peut-être référence à la région montagneuse ou à la pratique courante de la culture consistant à construire des fortifications sur des promontoires rocheux. Pour les Babyloniens, ils étaient uruatri, , et pour les Hébreux, le royaume était connu sous le nom d'Ararat. Les Urartéens se nommaient eux-mêmes Biaina et leur État Biainili (ou Terre des Nairi).

Au 7e siècle avant notre ère, l'Urartu contrôlait un territoire qui s'étendait de la mer Caspienne au Haut-Euphrate.

Prospérité

L'Urartu était issu d'une confédération de royaumes qui s'étaient développés à partir du 14e ou 13e siècle avant notre ère. Un État reconnaissable et indépendant, connu sous le nom d'Urartu, se développa à partir du 9e siècle avant notre ère, combinant ces petits royaumes, probablement en réponse à une menace extérieure de l'Assyrie. La culture prospéra grâce à la colonisation d'un vaste plateau fertile bien alimenté par les fleuves. Les cultures comprenaient le blé, l'orge, le millet, le seigle, le sésame et le lin. La viticulture était également importante, la fabrication du vin dans la région étant peut-être la plus ancienne qui soit (bien qu'il y ait d'autres candidats). Les vestiges de fruits trouvés sur les sites d'Urartu comprennent des prunes, des pommes, des cerises, des coings et des grenades.

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L'élevage prospéra grâce aux excellents pâturages de montagne, et des moutons, des chèvres, des bovins et des chevaux étaient élevés. Les gisements minéraux de la région comprenaient l'or, l'argent, le cuivre, le plomb, le fer et l'étain. La situation sur les routes commerciales entre l'ancienne Méditerranée et les cultures asiatiques et anatoliennes était une autre source de prospérité. Bien que protégée par des montagnes au nord et au sud, la défense était perpétuellement nécessaire contre les attaquants de l'est et de l'ouest désireux de tirer profit des richesses de la région.

Urartu
Royaume d'Urartu
Artaxiad (CC BY-SA)

Gouvernement et territoire

Le gouvernement de l'Urartu fonctionnait autour d'une monarchie centralisée avec un cercle étroit de conseillers et un groupe beaucoup plus large d'administrateurs civils qui supervisaient les temples et les projets de construction tels que les forteresses, les routes et les canaux. La capitale forteresse, Tushpa, fut construite sur un promontoire de calcaire sur les rives orientales du lac Van, dans les hautes terres. Tushpa s'appellerait plus tard Van et compterait peut-être jusqu'à 50 000 habitants à son apogée. La capitale possédait également une nécropole royale composée de chambres creusées dans la montagne sur laquelle la ville était construite. Parmi les autres vestiges qui subsistent, citons un sanctuaire en plein air aux murs lisses et aux nombreuses inscriptions gravées dans la roche. Les gouverneurs régionaux représentaient le roi dans les provinces, rendaient la justice et collectaient les impôts en nature, qui étaient acheminés vers la capitale.

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Le premier monarque connu du royaume fut Arame, qui régna vers 860-840 avant notre ère. Les sources assyriennes mentionnent que le royaume commença à se développer vers 830 avant notre ère sous le règne de Sarduri Ier (r. d'environ 835 à 825 av. J.-C.), dont les descendants régnèrent pendant les deux siècles suivants. En 776 avant notre ère, Argishti Ier (r. d'environ 785 à 760 av. J.-C.) fonda une nouvelle ville, Argishtihinili, sur la plaine d'Ararat, qui devint plus tard la deuxième ville du royaume et fut rebaptisée Armavir. Puis, vers 685 avant notre ère, le roi Rusa II (r. d'environ 685 à 645 av. J.-C.) fonda l'importante ville septentrionale de Teishebaini (l'actuelle Erevan), également dans la plaine de l'Ararat. D'autres centres urartéens importants étaient Bastam, Karmir Blur, Adilcevaz et Ayanis.

L'État contrôlait de vastes zones de production agricole grâce aux campagnes annuelles de son armée et à un réseau de forteresses.

L'État contrôlait de vastes zones de production agricole grâce aux campagnes annuelles de son armée et à un réseau de forteresses. La politique des souverains à l'égard des tribus voisines plus faibles était parfois une politique de confédération et d'extraction de tributs sous forme de biens et d'esclaves plutôt que de conquête. Il existe cependant des cas notables de capture d'esclaves, comme les campagnes d'Argishti Ier contre les Hatti et les Dsopk dans les années 780 avant notre ère, au cours desquelles il aurait capturé 320 000 esclaves. Au VIIe siècle avant notre ère, l'Urartu contrôlait donc un territoire qui s'étendait de la mer Caspienne au Haut-Euphrate (d'est en ouest) et des montagnes du Caucase au nord à la chaîne du Taurus au sud. Toutefois, les spécialistes ne s'accordent pas sur l'étendue exacte de ce territoire.

Guerres

Tous les rois urartéens semblent avoir mené leurs armées au combat. Les armes, comme l'indiquent celles dédiées aux temples, comprenaient des épées, des lances et des javelots en fer et en bronze, ainsi que des arcs. De lourds boucliers étaient utilisés, avec de grandes bosses centrales décorées d'images de créatures mythiques, de taureaux et de lions. On trouve également des traces de casques et d'armures métalliques à écailles, portés au moins par l'élite. Le principal adversaire était l'empire néo-assyrien, bien qu'il y ait également des preuves de relations commerciales entre les deux États. Étant donné que les Assyriens utilisaient des chars, il semble raisonnable de supposer que leurs adversaires en utilisaient également, d'autant plus que les Urartéens étaient réputés pour leur élevage de chevaux. L'Urartu remporta quelques victoires au milieu du VIIIe siècle avant notre ère, mais le souverain assyrien Tiglath-Phalazar III (r. de 745 à 727 av. J.-C.) se montra plus agressif que ses prédécesseurs et assiégea Tushpa. Un autre conflit important entre les deux États eut lieu lors de la campagne de Sargon II (722-705 av. J.-C.) en 714 avant notre ère. Parmi les autres ennemis de l'Urartu figuraient les Cimmériens, les Scythes et enfin les Mèdes.

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Religion

Les offrandes de nourriture, d'armes et de biens précieux, les libations de vin et les sacrifices d'animaux étaient tous faits aux dieux dans des espaces rituels extérieurs dédiés et à de fausses portes sculptées dans des parois rocheuses, connues sous le nom de "portes des dieux". Le panthéon de la religion urartéenne contient un mélange de dieux uniques et de dieux hurriens, tels que le dieu des tempêtes et du tonnerre Teisheba, issu du hurrien Teshub. Le roi Ishpuini, au milieu du IXe siècle avant notre ère, promut Haldi (Khaldi) à la tête des dieux, une divinité d'origine étrangère, bien que son rôle et sa fonction soient obscurs, si ce n'est qu'il était associé à la guerre. Haldi est souvent représenté comme un homme debout sur un taureau ou un lion, symbole de sa puissance.

Bas Relief of Haldi
Bas-relief de Haldi
James Blake Wiener (CC BY-NC-SA)

Haldi, en particulier, eut des temples construits en son honneur, temples qui se distinguent par leurs tours carrées aux angles renforcés. L'importance de ce dieu était telle que les Urartéens étaient parfois appelés les Haldiens ou "enfants de Haldi". Le roi en place était connu comme le "serviteur de Haldi" et toutes les guerres étaient menées en son nom.

Une autre divinité importante était Shivani, le dieu du Soleil qui, étant donné sa représentation avec un disque solaire ailé, avait probablement été inspiré par le dieu égyptien de la même association, Râ. L'épouse de Haldi, Arubani, était la déesse la plus importante; Sielardi était la déesse de la lune et Sardi la déesse des étoiles. L'art urartéen reprend le symbole de l'arbre de vie, commun aux cultures mésopotamiennes, et il est généralement représenté avec un personnage se tenant de chaque côté et faisant des offrandes.

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Architecture

Les Urartéens étaient des architectes novateurs et ambitieux. Parmi les projets de construction les plus importants, citons le canal bordé de pierres, long de 80 kilomètres, qui amenait l'eau douce des montagnes d'Artos jusqu'à la capitale. Cet ouvrage, construit par le roi Menua (r. de 810 à 785 av. J.-C.), permit la prolifération des vignobles et des vergers, ce qui valut à Tushpa la réputation de ville-jardin.

Bien que peu de structures subsistent aujourd'hui, un exemple de temple urartéen figure sur un relief du palais du roi assyrien Sargon. Ce relief montre le temple de Haldi à Ardini avant qu'il ne soit mis à sac par les Assyriens en 714 avant notre ère. Le bâtiment possède un portique hexagonal (façade à six colonnes) et un fronton triangulaire, des boucliers sont suspendus aux murs extérieurs et une grande urne se dresse de part et d'autre de l'entrée.

Bien qu'il ne reste que peu de vestiges des fortifications du royaume d'Urartu, l'une des forteresses les plus importantes et les mieux préservées se trouve à Erebuni, près de l'actuelle capitale de l'Arménie, Erevan. Construite sous le règne du roi Argishti Ier, des sections impressionnantes des murs de fortification subsistent encore aujourd'hui. Les caractéristiques typiques des fortifications urartéennes sont d'immenses murs soutenus par des fondations en pierre faites de gros blocs carrés et contrebutés par des tours. Sur les reliefs assyriens des fortifications d'Urartu, ces tours sont crénelées et dotées de fenêtres. Leur survie depuis l'Antiquité témoigne de l'habileté des Urartéens à construire, d'autant plus que la région est soumise à de fréquents et puissants tremblements de terre.

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Section of Walls, Erebuni Fortress
Section de remparts de la forteresse d'Erébuni
James Blake Wiener (CC BY-NC-SA)

Les palais sont composés de plusieurs chambres et de salles plus grandes, le toit des premières étant généralement soutenu par une colonne centrale en bois et celui des secondes par plusieurs rangées de colonnes. D'autres caractéristiques sont les cours ouvertes et les entrepôts où de grandes jarres en poterie étaient enfoncées dans le sol pour contenir des denrées alimentaires, du vin et de la bière. Les plus grandes jarres creusées ont une capacité d'environ 750 litres chacune. Parmi les structures situées à l'écart des habitations, probablement en raison du risque d'incendie, on trouve des poteries et des fours de fusion.

Les murs intérieurs pouvaient comporter des fresques et parfois des cavités dans lesquelles étaient placées des plaques de bronze décoratives.

Les matériaux utilisés comprennent de grands blocs "cyclopéens" assemblés sans mortier, des blocs de pierre travaillés et des briques de terre. La couverture était réalisée à l'aide de poutres en bois ou de voûtes en berceau en briques d'adobe. Les sols étaient en pierre dans les bâtiments les plus prestigieux, les exemples conservés présentant soit de grandes dalles de basalte, soit des mosaïques polychromes en pierre de grande taille avec des motifs géométriques. Les murs intérieurs pouvaient être ornés de fresques, et parfois de cavités dans lesquelles étaient placées des plaques de bronze décoratives ou des pierres taillées de couleur rouge, blanche ou noire. Les portes étaient faites d'épaisses planches de bois et fermaient à l'aide d'un loquet de bronze à charnière.

Culture matérielle

La richesse et la prospérité du royaume d'Urartu sont attestées par de nombreux vestiges de sa culture matérielle, notamment des poteries, des objets utilisés comme dédicaces religieuses et des exemples de travail du bronze. Aucune sculpture en pierre de grande taille ne subsiste, sauf sous forme de fragments. Les fouilles ont révélé que les bâtiments publics et privés des villes urartéennes comportaient des peintures murales intérieures. Peints sur plâtre, les fragments qui subsistent montrent des scènes avec des animaux, des créatures mythiques, des processions de dieux et des scènes de la vie quotidienne telles que l'agriculture et la chasse. Les fonds sont généralement blancs, les contours sont dessinés en noir, et le bleu et le rouge sont les couleurs les plus couramment utilisées.

Urartian Horse Mural Fragment
Fragment mural de cheval urartéen
James Blake Wiener (CC BY-NC-SA)

Le travail du métal a une longue histoire dans la région, et remonte au 10e siècle avant notre ère. Les artisans du royaume d'Urartu produisaient des bijoux, des mors de chevaux, des casques, des boucles et des candélabres en bronze et en cuivre. De grands chaudrons en bronze, ornés de têtes humaines ou animales sur le pourtour, furent produits en grand nombre. Les objets en métal étaient coulés, estampés, incrustés d'or ou gravés de motifs. L'art urartéen se manifeste surtout dans les sculptures en bronze de forme ronde, qui montrent une influence de l'Assyrie, en particulier dans le choix des sujets - lions, taureaux, créatures mythologiques telles que griffons et centaures, et thèmes militaires, en particulier les cavaliers. L'art religieux comprend des figurines en bronze représentant des dieux importants tels que Haldi, Teisheba et Shivani. Certaines divinités ne sont pas identifiées, comme une déesse en os et des figures hybrides d'un homme-poisson, d'un homme-oiseau et d'un homme-scorpion. Les objets en bronze appartenant à la maison royale sont identifiés par des inscriptions qui ont également permis d'identifier des œuvres urartéennes trouvées en dehors de l'Asie, par exemple dans des tombes étrusques en Italie centrale. Parmi les autres matériaux utilisés dans l'art urartéen figurent l'ivoire, les pierres semi-précieuses et les cornes de cerf.

Les premières écritures urartéennes utilisaient de simples pictogrammes, mais le cunéiforme fut adopté et adapté à partir des cultures mésopotamiennes contemporaines voisines. Les inscriptions cunéiformes du royaume qui ont survécu, et dont il existe quelque 400 exemples, montrent que la langue urartéenne était apparentée au hurrien, les deux langues partageant probablement un ancêtre commun datant du 3e ou du 2e millénaire avant notre ère.

Déclin

Au VIIe siècle avant notre ère, le royaume d'Urartu connut une fin mystérieuse mais violente lorsque, entre 640 et 590 avant notre ère, ses villes furent détruites. L'État était probablement affaibli par des décennies de batailles contre les Assyriens, et il était peut-être trop sollicité pour contrôler son propre empire. Les auteurs de cette destruction ne sont pas connus, mais les Scythes sont un candidat, les Cimmériens un autre, et peut-être même des forces provenant des territoires administrés par les rois d'Urartu.

Des pointes de flèches à trois pointes, typiques des archers scythes, trouvées sur le site détruit de Teishebaini sont suggestives. La destruction de la ville par le feu, entre 594 et 590 avant notre ère, semble avoir été inattendue, alors que les greniers venaient d'être remplis et que les armes et les biens précieux semblent avoir été abandonnés à la hâte. Il est probable que les différentes villes d'Urartu ont succombé à différents moments à différents peuples sur une période de deux ou trois décennies.

Les territoires que le royaume d'Urartu avait autrefois occupés finirent par être repris par les Mèdes à partir de 585 avant notre ère environ, puis intégrés à l'empire achéménien de Cyrus le Grand au milieu du VIe siècle avant notre ère. La langue urartéenne survécut toutefois jusqu'à la période hellénistique. De nombreuses villes urartéennes deviendraient le siège d'établissements importants tout au long de l'Antiquité, et nombre de leurs noms urartéens subsistent aujourd'hui. Non répertoriée et inconnue des historiens de la Grèce antique, le royaume d'Urartu dut attendre les fouilles archéologiques du XIXe siècle pour s'imposer en tant qu'importante culture régionale de l'âge du bronze.

This article was made possible with generous support from the National Association for Armenian Studies and Research and the Knights of Vartan Fund for Armenian Studies.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2018, février 08). Royaume d'Urartu [Urartu Civilization]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16770/royaume-durartu/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Royaume d'Urartu." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 08, 2018. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16770/royaume-durartu/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Royaume d'Urartu." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 08 févr. 2018. Web. 27 avril 2024.

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