Découverte de l'Australie par les Hollandais

Article

Kim Martins
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 26 janvier 2022
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Disponible dans ces autres langues: anglais

Les navigateurs de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (Vereenigde Oostindische Compagnie ou VOC) du XVIIe siècle furent les premiers Européens à poser le pied sur le sol australien. Bien qu'il existe une forte théorie selon laquelle l'explorateur portugais Cristóvão de Mendonça (1475-1532) aurait découvert l'Australie en 1522, le premier débarquement européen enregistré fut effectué par le Néerlandais Willem Janszoon en 1606.

La VOC était une société commerciale fondée par les États généraux des Pays-Bas le 20 mars 1602. La VOC était la fusion de six compagnies privées des Indes orientales et fut créée principalement pour défier les Espagnols et les Portugais. Les États généraux accordèrent à la VOC un monopole de 21 ans sur tout le commerce à l'est du cap de Bonne-Espérance, ce qui permit aux Pays-Bas de dominer le commerce des épices en Asie du Sud-Est de 1602 à 1670.

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Dutch East India Company Logo
Logo de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales
Amsterdam Museum (Public Domain)

La demande européenne en épices telles que la noix de muscade, le macis, le poivre et les clous de girofle, ainsi qu'en porcelaine et en soie en provenance de Chine et du Japon, alimenta l'émergence d'un marché commercial mondial qui reliait l'Europe à l'Asie du Sud-Est. La VOC fut la première société multinationale dotée des pouvoirs d'un État-nation. Elle pouvait entretenir une armée, faire la guerre, négocier des traités et établir des colonies au nom de la République néerlandaise.

En 1637, la VOC valait 78 millions de florins néerlandais (environ 8,2 trillions de dollars) et, avant sa dissolution en 1799, en raison de la corruption et de la diminution des profits, la société avait envoyé plus de 4 700 navires en Asie. Les navires de la VOC se dirigeaient vers les deux principaux centres de commerce d'épices de l'archipel indonésien - les Moluques et Batavia (Jakarta) - ainsi que vers les comptoirs commerciaux de Taïwan, du Siam (Thaïlande) et du Tonkin (nord du Viêt Nam). Curieusement, la vaste masse continentale méridionale connue sous le nom de Nouvelle-Hollande (plus précisément, le littoral occidental et septentrional de l'Australie) n'était pas au centre des voyages de la VOC.

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Willem Janszoon

Le mappage de Janszoon fut le premier des voyages hollandais qui allaient cartographier près des deux tiers du littoral australien au XVIIe siècle.

Le lien entre la VOC et le continent australien commença le 26 février 1606 lorsque Willem Janszoon (c. 1570 - c. 1630) toucha terre à l'embouchure de la Pennefather, près de l'actuelle Weipa sur la côte ouest de la péninsule du Cap York (nord du Queensland). Janszoon, un marin d'Amsterdam, avait été chargé par la VOC d'explorer la côte de la Nouvelle-Guinée à la recherche d'opportunités commerciales et d'or.

À bord du Duyfken (Petite Colombe), il partit de Bantam (côte nord-est de Java) en novembre 1605 pour rejoindre les îles Kei. Il longea ensuite la côte sud de la Nouvelle-Guinée qu'il cartographia avant de se diriger vers le sud-est, en passant l'entrée du détroit de Torrès (qui sépare la péninsule du Cap York et la Nouvelle-Guinée). Janszoon ne savait pas qu'il s'agissait d'un détroit, et sa découverte fut laissée au navigateur espagnol Luis Váez de Torrès (en activité 1605-1607), qui le traversa avec succès en 1606 en route vers Manille aux Philippines. Le Dufyken atteignit la péninsule du Cap York, que Janszoon considérait un prolongement du sud de la Nouvelle-Guinée et cartographia 250 kilomètres (155 mi) de côte de Weipa au Cap Keer-Weer (Cap de retour). En se dirigeant vers le sud, Janszoon navigua dans la baie Vliege (aujourd'hui Albatross Bay) - le mot néerlandais vliege signifie "mouche", ce qui suggère que Janszoon et son équipage auraient rencontré l'ennuyeuse mouche bleue australienne.

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Le mappage de Janszoon fut le premier des voyages néerlandais qui allaient cartographier près des deux tiers du littoral australien au XVIIe siècle. Le journal de bord officiel du voyage n'existe plus, et la carte originale de Janszoon fut perdue par la suite, mais la VOC la fit copier lorsque le Duyfken revint à Bantam. Cette carte, connue sous le nom de "carte du Duyfken", fut découverte à la bibliothèque nationale autrichienne de Vienne en 1933. Elle avait été incluse dans l'Atlas secret de la Compagnie des Indes orientales qui n'était utilisé que par les navigateurs de la VOC et n'était pas disponible dans le commerce avant sa publication en 1670.

The Duyfken in the Gulf of Carpentaria
Le Duyfken dans le golfe de Carpentarie
Fred. B Sibed (Public Domain)

Le cartographe hollandais, Hessel Gerritsz (c. 1581-1632), regroupa plusieurs de ses cartes dans l'atlas. Il fut nommé cartographe officiel de la VOC en 1617, et tous les journaux de bord, cartes et plans devaient lui être soumis. Cela donna à Gerritsz un accès sans précédent aux archives de la VOC, et la première carte montrant la partie de l'Australie cartographiée par le Duyfken était la carte de Gerritsz de 1622, "Mar del Sur, Mar Pacifico" (Mer du Sud, Mer du Pacifique), qui authentifia le Duyfken de Janszoon comme le premier voyage néerlandais en Australie et confirma l'existence de la Terra Australis Incognita (Terre australe inconnue).

La carte Duyfken montre que Janszoon visita les îles Kei et Aru (dans les Moluques ou îles aux épices) avant de toucher terre à la rivière Pennefather, qu'il nomma R. met het Bosch (rivière avec le buisson). Le cap Keer-Weer est positionné sur la carte comme le point où le Dufyken dut faire demi-tour après un affrontement avec des peuples indigènes, les Wik - les premiers aborigènes, d'après les archives, à avoir eu un contact avec les Européens. Sur les 20 membres d'équipage du Duyfken, neuf furent tués lors d'une escarmouche, Janszoon déclara plus tard :

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neuf d'entre eux ont été tués par les païens, qui sont des mangeurs d'hommes ; ils ont donc été contraints de rentrer, ne trouvant rien de bon à faire là-bas. (cité dans Sharp, 17).

Cependant, l'affrontement se produisit vraisemblablement en raison de la tentative d'enlèvement d'indigènes. Les autorités de la VOC à Batavia donnèrent l'ordre aux équipages qui suivirent le voyage de Janszoon de capturer des adultes et des enfants afin que les langues indigènes puissent être apprises à des fins commerciales. Les histoires orales des anciens Wik ont conservé les récits de cette première rencontre avec les Hollandais.

Willem Janszoon's Expedition 1605-1606
Expédition de Willem Janszoon 1605-1606
Lencer (CC BY-NC-SA)

Janszoon ignorait que lui et son équipage étaient les premiers Européens à visiter les côtes australiennes. Il exécuta les instructions de la VOC d'explorer et d'identifier les opportunités commerciales, mais il ne trouva rien de valeur, et après avoir été en mer pendant près de quatre mois, le Dufyken repartit vers une base néerlandaise à Banda, au sud d'Ambon, où il arriva en juin 1606. En octobre 1623, Janszoon fut nommé gouverneur de Banda, mais sa place dans l'histoire australienne fut éclipsée par le deuxième voyage néerlandais à atteindre les côtes australiennes - celui de Dirk Hartog à bord de l'Eendracht.

La route Brouwer et Dirk Hartog

En 1611, l'explorateur néerlandais Hendrik Brouwer (c. 1581-1643) imagina une route plus courte entre l'Europe et l'Asie du Sud-Est qui évitait également les ports portugais de Malacca (en Malaisie) et de Ternate (en Indonésie). Le voyage moyen de douze mois était réduit de moitié en profitant des vents des Quarantièmes Rugissants dans le sud de l'océan Indien avant de tourner vers le nord-est jusqu'à Batavia. La route la plus rapide, connue sous le nom de route Brouwer, devint la route néerlandaise préférée autour du Cap de Bonne Espérance vers l'Asie du Sud-Est, mais comme les chronomètres n'avaient pas encore été introduits, les instruments de navigation ne pouvaient pas très bien calculer la longitude. De forts vents d'ouest forçaient parfois les navires néerlandais à dévier de leur route ou bien ils naviguaient trop à l'est avant de virer au nord et faisaient naufrage sur la côte ouest de l'Australie au XVIIe siècle. La route Brouwer conduisit très probablement à la découverte de la partie occidentale de l'Australie par les Hollandais en 1616.

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The Brouwer Route
Route Brouwer
Redgeographics (CC BY-SA)

Dix ans après la visite de Janszoon en 1606 dans le coin nord-est de l'Australie, l'explorateur néerlandais Dirk Hartog (1580-1621) navigua dans la baie des requins sur la côte ouest de l'Australie, à 850 kilomètres (528 mi) au nord de Perth. Son navire, l'Eendracht (Concorde), qui pesait 700 tonnes et comptait 200 membres d'équipage, toucha terre le 25 octobre 1616 à l'extrémité nord d'une île de la baie des requins, aujourd'hui connue sous le nom d'île Dirk Hartog.

Dirk Hartog, dont le nom apparaît également dans l'histoire sous les noms de Dijrck Hartoochz et Dirck Hatichs, était le fils d'un skipper et un marchand privé prospère avant d'être chargé par la VOC en 1616 de naviguer de Texel (une île au nord-ouest de la côte des Pays-Bas) à Batavia dans le cadre d'un commerce d'épices. Les navires de la VOC étaient ancrés et ravitaillés au large de Texel et attendaient des conditions météorologiques favorables. L'Eendracht était l'un des cinq navires qui prirent la mer le 23 janvier 2016, chargé de coffres de florins néerlandais.

La route Brouwer n'avait pas été empruntée par la VOC avant 1617, mais les navires néerlandais l'avaient très vite adoptée, naviguant à l'est du cap de Bonne-Espérance à travers l'océan sur 1 000 milles néerlandais (7 400 km ou 4 598 mi), avant de se diriger vers le nord jusqu'au détroit de la Sonde entre Java et Sumatra. Les sources historiques ne disent pas si Hartog reçut l'ordre de la VOC d'emprunter la route de Brouwer ou s'il décida de le faire lui-même car, avant l'adoption officielle de cette route, les capitaines de navires néerlandais pouvaient tracer leur propre route.

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Découverte accidentelle ou exploration délibérée ?

Il s'agit d'une question historique importante : la découverte de la côte ouest de l'Australie par Hartog fut-elle une découverte accidentelle ou une exploration délibérée ? Malheureusement, les journaux de bord de l'Eendracht ne sont pas dans les archives de la VOC, mais le journal de Hartog, le manifeste de l'équipage et les notes auraient été soumis aux Pays-Bas, comme l'exigeait la VOC. Hessel Gerritsz les utilisa pour créer la première carte de la côte ouest de l'Australie - une carte qui prit dix ans à produire (1618-1628). Le site de débarquement de Hartog fut noté, et "Eendrachtsland", l'un des premiers noms de l'Australie, fut enregistré sur la carte.

Il est probable que Hartog, un marin expérimenté, connaissait la route Brouwer, même si la VOC n'avait pas encore approuvé son utilisation. Le marchand le plus ancien sur le Trouw, l'un des cinq navires de la flotte, était Pieter de Carpentier (1586-1659), qui allait devenir le cinquième gouverneur général des Indes orientales néerlandaises en 1627. La structure de commandement de la VOC signifiait qu'un marchand principal, ou opperkoopman, responsable de la rentabilité du voyage et de l'enregistrement des affaires à bord et à l'extérieur d'un navire, avait un rang supérieur à celui d'un capitaine. De Carpentier avait navigué sur la route Brouwer et était un fervent partisan de l'adoption par la VOC de la voie la plus rapide vers l'Asie du Sud-Est. Le Trouw et l'Eendracht s'étaient arrêtés pour se ravitailler au cap de Bonne-Espérance et y étaient restés trois semaines en août 1616. L'Eendracht comptait également un marchand principal - Gilles Mibais (né en 1571). Bien qu'il soit fort possible que de Carpentier ou Mibais, en tant qu'officiers supérieurs, aient influencé Hartog pour qu'il prenne la route Brouwer, en l'absence de sources historiques, la découverte de l'Australie par Hartog doit être considérée comme accidentelle.

Map of Shark Bay Area Showing Dirk Hartog Island and Cape Inscription
Carte de la région de Shark Bay montrant l'île Dirk Hartog et l'inscription du cap
OpenStreetMap contributors (CC BY-NC-SA)

Hartog passa trois jours à explorer la côte et les îles voisines, les trouvant inhabitées. Avant de partir, il marqua le débarquement de l'Eendracht en clouant une plaque d'étain aplatie sur un arbre. Cette assiette, connue de générations d'écoliers australiens, s'appelle l'assiette de Dirk Hartog et est conservée au Rijksmuseum d'Amsterdam. L'endroit où elle fut clouée s'appelle Cape Inscription, et Hartog y a inscrit (traduit) :

1616 le 25 octobre est ici arrivé le navire l'Eendracht d'Amsterdam, le marchand supérieur Gillis Mibais de Liège, le capitaine Dirck Hatichs d'Amsterdam ; le 27 idem reparti pour Bantam, le marchand inférieur Jan Stins, le premier timonier Pieter Dookes van Bill, Anno 1616. (cité dans Van Duivenvoorde, 11).

81 ans plus tard, en 1697, le capitaine hollandais Willem de Vlamingh (1640-1698) trouva la plaque de Hartog très abîmée lorsqu'il débarqua au Cap Inscription sur le De Geelvinck (Roselin jaune) à la recherche d'un navire de la VOC qui s'était échoué sur la côte ouest de l'Australie. Reconnaissant sa valeur historique, il envoya la plaque aux autorités de Batavia.

Dirk Hartog's Plate
L'assiette de Dirk Hartog
Anonymous (Public Domain)

Curieusement, le fait de clouer la plaque en étain ne fut pas considéré une revendication de la terre découverte pour les Hollandais. Elle confirmait simplement leur arrivée et était une "pierre postale" - un message visuel laissé à un autre navire et à son équipage - mais elle devint la preuve la plus tangible d'une présence hollandaise en Australie 154 ans avant que le capitaine James Cook (1728-1779) n'entre dans Botany Bay le 29 avril 1770 et ne revendique l'Australie pour les Britanniques.

L'Eendracht navigua vers le nord jusqu'au cap Nord-Ouest, cartographiant la côte avant de naviguer vers Bantam. L'arrivée tardive de Hartog en décembre 1616 eut des conséquences financières importantes pour la VOC, notamment parce qu'il ne trouva rien d'intéressant pour le commerce néerlandais. Il quitta Bantam en décembre 1617 pour les Pays-Bas à bord de l'Eendracht qui transportait de la soie et du benjoin (résine balsamique utilisée en médecine). En 1619, Hartog entra au service d'Elias Trip (c. 1570-1636), un directeur de la VOC, et de Jacques Nicquet (c. 1571-1642), un marchand et collectionneur d'art, et navigua vers la mer Adriatique avant d'aider à la défense de la ville de Venise contre les Habsbourg espagnols. Il rentra chez lui et mourut d'une maladie inconnue en 1621 à l'âge de 40 ans.

Avant 1770 et la découverte de l'Australie orientale par Cook, 54 navires européens naviguèrent dans les eaux australiennes, 42 d'entre eux étaient des navires de la VOC.

Après les explorations de Janszoon et Hartog, toute une série de navires hollandais naviguèrent le long des côtes nord, sud et ouest de l'Australie, mettant les terres inconnues du sud sur la carte et arpentant 4 000 kilomètres (2485 mi) en 1628. En 1619, Frederick de Houtman (1571-1627) repéra et cartographia les îles Abrolhos, à 80 kilomètres à l'ouest de Geraldton, en Australie occidentale. En 1627, Pieter Nuyts (1598-1655), qui devint l'ambassadeur néerlandais au Japon, pénétra dans le Great Australian Bight et cartographia les îles St Peter et St Francis dans ce qui s'appelle aujourd'hui l'archipel de Nuyts (Australie du Sud). Cependant, de nombreux navires de la VOC s'échouèrent tout simplement sur des récifs après avoir été poussés hors de leur route par les quarantièmes rugissants. En 1628, par exemple, les vents de mousson poussèrent le Vianen, en route de Batavia vers les Pays-Bas, jusqu'à ce qu'il ne s'échoue le long de la côte de Pilbara et de la région de l'île Barrow en Australie occidentale.

Avant 1770 et la découverte de l'Australie orientale par Cook, 54 navires européens avaient navigué dans les eaux australiennes, 42 d'entre eux étaient des navires de la VOC. Cela pourrait laisser penser que la VOC avait un plan délibéré pour explorer le continent austral, mais la compagnie préférait le profit à la colonisation. L'accent était mis sur le lucratif commerce des épices, ce qui conduisit à l'établissement de postes commerciaux dans toute l'Asie du Sud-Est, mais la VOC n'établit pas de poste commercial en Australie parce que les voyages hollandais n'en rapportèrent aucune récompense commerciale, surtout si on les compare à l'exploitation facile des Indes orientales.

Abel Tasman
Abel Tasman
National Library of Australia (Public Domain)

Abel Janszoon Tasman (1603-1659) utilisa l'atlas secret de la VOC pour cartographier une longue section de la côte ouest de l'Australie avant de découvrir la Terre de Van Diemen (Tasmanie) en 1642. Grâce à la décision du pilote en chef de Tasman de naviguer vers l'est depuis l'île Maurice sur le 44e parallèle plutôt que sur le 48e, ils touchèrent terre en novembre 1642 et nommèrent l'île Anthoonij van Diemenslandt en l'honneur du gouverneur général des Indes orientales néerlandaises, Anthony van Diemen (1593-1645). Tasman avait été chargé de trouver une route entre Batavia et l'Amérique du Sud, et s'il tombait sur la grande terre australe, il devait découvrir :

...quelles marchandises leur pays produit, s'enquérir également de l'or et de l'argent, s'ils les tiennent en haute estime ; leur faire croire que vous n'êtes nullement avides de métaux précieux, que vous ferez semblant de les tenir en légère considération, en leur montrant du cuivre, de l'étain ou du plomb, et en leur donnant l'impression que nous accordons une plus grande valeur aux minéraux mentionnés ci-dessus. (cité dans Salmond, 8).

La VOC souhaitait obtenir des connaissances géographiques et des routes plus courtes qui permettraient à ses navires de traverser rapidement le Pacifique pour atteindre les richesses de l'Amérique du Sud, en particulier le Staten Landt (Chili). Les derniers navires de la VOC à être envoyés en Australie furent le Rijder et le Buis en 1756, et ils explorèrent le golfe de Carpentarie (nord de l'Australie). Les 150 ans d'histoire des navires de la VOC explorant et cartographiant l'Australie mettent en évidence le manque d'exploration systématique et ciblée de l'Australie par la VOC. En 1642, cependant, les contours des côtes nord et ouest de l'Australie avaient bel et bien été établis par les voyages de la VOC - une contribution importante à l'histoire australienne.

Des colonies européennes inconnues ?

Un aspect intrigant de la découverte et de l'exploration hollandaise est qu'environ 200 personnes furent abandonnées lorsque les navires de la VOC naviguant sur la route de Brouwer firent naufrage au large des côtes de l'Australie occidentale, ou lorsque des personnes se sont retrouvèrent échouées contre leur gré. Selon les récits oraux autochtones, les Européens qui atteignirent le rivage cohabitèrent et s'intégrèrent aux tribus locales, devenant ainsi la première présence européenne permanente en Australie.

L'hypothèse d'une ou plusieurs colonies de Hollandais échouées en Australie reste conjecturale.

Le premier cas de marins néerlandais échoués contre leur gré remonte à 1629, lorsque deux mutins du navire Batavia de la VOC furent abandonnés à Wittecarra Gully, près de Kalbarri, en Australie occidentale. Le Batavia , qui faisait route vers Batavia, heurta Morning Reef (îles Abrolhos) en juin 1629 avec 320 personnes à bord. Environ 275 survivants réussirent à atteindre le rivage sur les îles voisines, mais les mutins attaquèrent et assassinèrent 125 survivants. Un navire de sauvetage, le Sardam, abandonna les mutins en guise de punition. Quatre squelettes - dont un sans tête - furent découverts sur l'île Beacon, qui fait partie des îles Abrolhos, en 2015 et seraient ceux des survivants du Batavia .

En 1656, le Vergulde Draeck (Dragon cadeau), à destination de Batavia, fit naufrage au large de Ledge Point, à 105 kilomètres (65 mi) au nord de Perth, en Australie occidentale, et 68 marins s'échouèrent.

Les traces de ces naufrages suggèrent une influence néerlandaise sur les peuples indigènes. Des récits oraux font état d'Aborigènes aux traits européens et aux cheveux clairs ou roux et de langues indigènes comportant des mots à consonance néerlandaise. Par exemple, "Arnhem", utilisé dans le nom de la Terre d'Arnhem (Territoire du Nord), était le nom du navire Arnhem de la VOC qui navigua dans le golfe de Carpentarie en 1623 et qui est également une ville des Pays-Bas.

Dans la Perth Gazette de 1834, on rapporte que des Aborigènes avaient eu des contacts avec un groupe de Blancs à l'intérieur des terres de la Swan River, qui seraient des descendants des marins de la VOC. Cependant, l'existence d'une ou plusieurs colonies de Hollandais échouées en Australie demeure seulement un hypothèse.

Chart of the Malay Archipelago and the Dutch Discoveries in Australia
Carte de l'archipel malais et des découvertes hollandaises en Australie
National Library of Australia (Public Domain)

Le débarquement du capitaine James Cook à Botany Bay en 1770 éclipsa le fait que les premiers Européens à avoir accosté en Australie étaient des explorateurs néerlandais employés par la VOC. Plus de la moitié du littoral australien avait été cartographié par les Hollandais avant que Cook ne découvre l'Australie orientale et ne commence à dessiner les contours complets du continent austral.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Kim Martins
Kim est une écrivaine indépendante basée en Nouvelle-Zélande. Elle est titulaire d'une licence d'histoire et d'une maîtrise en sciences du chaos et de la complexité. Elle s'intéresse particulièrement aux fables et à la mythologie, ainsi qu'à l'exploration du monde antique.

Citer cette ressource

Style APA

Martins, K. (2022, janvier 26). Découverte de l'Australie par les Hollandais [The Dutch Discovery of Australia]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1933/decouverte-de-laustralie-par-les-hollandais/

Style Chicago

Martins, Kim. "Découverte de l'Australie par les Hollandais." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 26, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1933/decouverte-de-laustralie-par-les-hollandais/.

Style MLA

Martins, Kim. "Découverte de l'Australie par les Hollandais." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 26 janv. 2022. Web. 25 avril 2024.

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