Hei Tiki

Article

Kim Martins
par , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié sur 26 janvier 2021
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Disponible dans d'autres langues: Anglais, Portugais

Le hei tiki est une petite parure personnelle, façonnée à la main à partir de pounamu (pierre verte de Nouvelle-Zélande ou jade néphrite), et qui se porte autour du cou. Hei signifie quelque chose que l'on passe autour du cou, et tiki est un mot générique utilisé dans toute la Polynésie pour désigner des figures humaines sculptées dans le bois, la pierre ou d'autres matériaux.

The Hei Tiki
Un Hei Tiki
Vassil (Public Domain)

L'histoire culturelle et la mythologie du tiki sont importantes pour la zone géographique de l'Océanie lointaine appelée le triangle polynésien, qui comprend Aotearoa (Nouvelle-Zélande), Hawaï et l'île de Pâques qui forment ses coins et inclut plus de 1 000 îles.

Ces îles ont en commun diverses formes de tiki. Aux Marquises, on trouve d'anciennes sculptures en pierre et en bois représentant le tiki, dont l'existence a été constatée pour la première fois en 1595, avec l'arrivée des Européens dans l'archipel des Marquises, et le mot " tiki " apparaît dans les langues polynésiennes. Alors qu'il s'agit de tiki à Aotearoa et dans les îles Cook, il s'agit de ti'i en tahitien et de ki'i en hawaïen.

En tant qu'expression culturelle, l'ornement hei tiki en pierre verte porté par les Maoris d'Aotearoa est mondialement reconnu, mais ce que l'on ne sait peut-être pas, c'est la longue histoire du hei tiki, qui est spécifique à la Nouvelle-Zélande.

Les origines surnaturelles et physiques du Hei Tiki

Les tiki sont de grandes figures humanoïdes sculptées dans le bois ou la pierre. Ils étaient utilisés pour garder l'entrée des lieux considérés comme tapu (sacrés) ou pour protéger les sites.

Au sens strict, les tiki sont de grandes figures humanoïdes sculptées dans le bois ou la pierre, qui servaient à garder l'entrée des lieux considérés comme tapu (sacrés) ou à protéger les sites. Sur l'île de Pâques, par exemple, plus de 200 statues humanoïdes monolithiques, appelées collectivement Mo'ai, furent découvertes en 1722 par l'explorateur néerlandais Jacob Roggeveen (1659-1729). Ces statues (à l'exception de sept d'entre elles) sont tournées vers l'océan et regardent vers les villages du peuple Rapa Nui qui les protègent. De même, les Maoris d'Aotearoa plaçaient des figures tiki en bois sculpté à l'entrée d'un pa (village fortifié) ou d'un marae (lieu de rencontre).

Aux Marquises, on a retrouvé des statues tiki avec les mains reposant sur des ventres saillants. La croyance ancestrale dans cette partie de la Polynésie veut que le savoir rituel, la généalogie et la tradition orale soient conservés dans l'estomac, et que les mains du tiki protègent les souvenirs et les traditions sacrées.

Mo'ai Statues on Easter Island
Statues Mo'ai sur l'île de Pâques
Ian Sewell (GNU FDL)

Dans la mythologie polynésienne, le tiki représente souvent le premier être humain sur Terre créé par l'atua (divinité) Tane, qui, avec Hine-ahu-one, est considéré comme le géniteur de l'humanité. Dans certaines régions de Polynésie, les figures tiki sculptées étaient souvent considérées comme dépositaires du mana (prestige) d'un certain dieu. Un exemple est le tiki atua Kanaloa hawaïen, qui était le souverain du royaume de la mer et incarnait le pouvoir de l'océan (Tangaroa est l'équivalent maori).

Le hei tiki - un objet culturel porté autour du cou - est considéré comme un taonga tuku iho (héritage précieux) parce que chaque hei tiki est transmis d'une génération à l'autre et se rattache émotionnellement à la mémoire des tupuna (ancêtres vénérés). Il n'y a pas deux hei tiki identiques et chacun a sa propre personnalité imprégnée de wairua (esprit).

Maori Woman Wearing Hei Tiki in 1873 CE
Femme maorie portant un Hei Tiki en 1873
Foy Brothers (Public Domain)

Les origines anciennes du hei tiki se trouvent à Hawaiki (la terre ancestrale des Maoris, que l'on pense être située dans les îles de la Polynésie orientale). Une légende maorie raconte que l'explorateur Ngahue s'était disputé avec sa femme. Il s'enfuit de Hawaiki mais fut poursuivi par le redoutable poisson Poutini, et ils touchèrent terre dans la baie de Plenty (île du Nord d'Aotearoa). Poutini tomba dans un bassin profond et fut transformé en canoë de pierre verte. Ngahue revint à Hawaiki avec un morceau du pounamu pris à Poutini, qu'il transforma en premiers ornements hei tiki.

Une influence de l'Asie du Sud-Est a également été évoquée. Horatio Gordon Robley (1840-1930), un soldat de l'armée britannique qui avait grandi en Inde et en Birmanie (l'actuel Myanmar), arriva en Nouvelle-Zélande en 1864. Il remarqua des similitudes entre les hei tiki et les figures de Bouddha, en particulier la position des jambes et des mains tournées vers l'intérieur. Des illustrations dessinées à la main montrant le point de vue de Robley sur l'évolution du hei tiki peuvent être vues ici.

Major General Horatio Gordon Robley (1840-1930 CE)
Général de division Horatio Gordon Robley (1840-1930)
Unknown (Public Domain)

Les origines surnaturelles de ces histoires et croyances attribuent la source du tiki mana aux divinités polynésiennes et aux récits de la création, mais l'origine physique des hei tiki est incertaine en raison de l'absence de preuves archéologiques.

En tant que taonga précieux, un hei tiki était entretenu et transmis au sein d'une famille, ce qui explique la rareté des découvertes archéologiques. Il est très probable que les premiers pendentifs pounamu hei tiki soient apparus vers 1550-1600 (une période de l'histoire maorie connue sous le nom de période classique). La période classique se caractérise par des ornements à pendentif unique façonnés à partir de pounamu et souvent curvilignes, tandis que la période archaïque (avant 1450) se caractérise par des colliers souvent ornés de pendentifs. Les parures archaïques étaient également fabriquées dans des matériaux plus tendres tels que l'ivoire, le coquillage et la serpentine.

Environ 23 hei tiki ont été découverts dans l'ancien village de Whareakeake (péninsule d'Otago, Aotearoa), où l'on travaillait le pounamu, en 1900. On ne sait pas s'il s'agissait de tiki d'échange (pour le commerce avec d'autres iwi ou tribus maories) ou pour répondre à la nouvelle demande des collectionneurs européens.

Le hei tiki était utilisé comme substitut du défunt lorsque le corps ne pouvait être récupéré.

Les pendentifs tiki antérieurs de la période archaïque - bien que les exemples archéologiques soient rares - sont d'un style très différent, avec des lignes plus anguleuses, une tête droite, des mains reposant sur la poitrine, des jambes abrégées et de nombreux aspects différents. L'anthropologue néo-zélandais H.D. Skinner (1886-1978) a produit des esquisses de hei tiki de style archaïque, l'exemple le plus ancien étant un dessin d'un hei tiki de Doubtless Bay (Aotearoa) réalisé par l'explorateur français J. F. M. de Surville (1717-1770) en 1769. Te Papa Tongawera, le musée national de Nouvelle-Zélande, possède une collection en ligne de tiki des périodes archaïque et classique.

Ce que l'on peut établir à partir des documents historiques, c'est qu'un saut stylistique se produisit au cours du XVIe siècle, du style archaïque au style classique, lorsque les hei tiki furent de plus en plus façonnés en pounamu à l'aide de toki (une herminette) également fabriqués en pounamu. Ces herminettes étaient des objets très prisés et constituaient des taonga transmis de génération en génération.

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Utilisation et signification du Hei Tiki

L'ethnologue allemand Karl von den Steinen (1855-1929) a donné son avis sur la valeur artistique du hei tiki en déclarant que la parure maorie était "peut-être l'objet le plus laid que le génie artistique d'un peuple ait jamais créé après des années de travail" (cité par Skinner, 309).

L'aspect trapu et humanoïde du hei tiki, avec sa tête élargie (environ un tiers de la taille de la figure) et ses yeux proéminents, est cependant un résultat significatif de la créativité maorie, mais le hei tiki avait-il une signification autre que celle d'un oha tupuna ou d'un objet d'héritage porté en souvenir des ancêtres?

Il a été suggéré que lors des funérailles et des périodes de deuil, le hei tiki était utilisé comme substitut du défunt lorsque le corps ne pouvait être récupéré, et qu'il était placé sur le sol, chanté et pleuré. Lors du décès d'une personne importante, comme un chef, le hei tiki était enterré avec le corps et récupéré plus tard (lors du hahunga ou de la cérémonie de déplacement des os), car on lui attribuait alors un mana accru et une valeur particulière.

Portrait of Rangi Topeora Wearing Hei Tiki
Portrait de Rangi Topeora portant Hei Tiki
Gottfried Lindauer (Public Domain)

Le hei tiki est également fortement associé à la fertilité féminine, et les femmes le portaient pendant la grossesse et pour faciliter l'accouchement. La tête élargie de la forme tiki et la contorsion des membres suggèrent que le tiki est un embryon humain et peut-être celui d'un enfant à naître (un esprit particulièrement puissant). Les premiers visiteurs européens ont cependant vu des hommes porter le hei tiki, ce qui suggère qu'il était considéré comme un ornement personnel lié à des ancêtres vénérés.

Le hei tiki était également utilisé comme talisman protecteur. Lors de sa visite à Whangaroa en 1814-1815, John Liddiard Nicholas (1784-1868), qui accompagnait le révérend Samuel Marsden (1765-1838) dans l'un de ses voyages à Aotearoa, a remarqué un taua (groupe de guerre) d'environ 150 hommes qui portaient des hei tiki autour du cou.

Caractéristiques visuelles communes et types de hei tiki

Robley, en 1915, remarqua deux types de hei tiki. Le premier est connu sous le nom de type A de Robley, avec la tête du tiki reposant sur les épaules et les deux mains positionnées sur les cuisses. Le type B est plus rare: la tête du tiki est relevée, le cou est dégagé des épaules et une main est portée à la poitrine ou à la bouche, l'autre restant sur la cuisse. Les hei tiki de type B n'ont pas de côtes et une épaule est voûtée. Les deux types peuvent être vus sur le blog de Te Papa.

Certains hei tiki sont sculptés avec la tête inclinée vers la droite, d'autres vers la gauche. Cela ne semble pas avoir de signification particulière, mais l'angle courant de 45 degrés de l'inclinaison de la tête était bien établi vers 1769-1777. L'inclinaison de la tête peut également être due à l'utilisation des lames d'herminette rectangulaires utilisées pour couper et sculpter les hei tiki.

Les grands yeux typiques étaient faits de coquille de paua (ormeau) ou remplis de cire à cacheter rouge d'origine européenne.

Different Tiki Styles
Différents styles de tiki
British Museum (Public Domain)

Dans les années 1960, une théorie a été proposée par le chirurgien orthopédiste américain Charles O. Bechtol (1912-1998), qui considérait que la forme des hei tiki pouvait représenter neuf malformations congénitales. Bechtol a étudié les photographies, les dessins et les hei tiki disponibles à la Smithsonian Institution, au Musée d'histoire naturelle de Chicago et au Musée Bishop d'Honolulu. Il a conclu que l'inclinaison de la tête était due à un torticolis, une maladie dans laquelle les muscles du cou se contractent et se tordent, ce qui fait pencher la tête à un angle bizarre. Il a attribué l'épaule voûtée à l'anomalie de Sprengel, et les trois orteils et doigts typiques du hei tiki pourraient être dus à un syndactylisme (fusion des doigts). Le pied bot congénital est la raison qu'il donne pour expliquer que les pieds du hei tiki pointent vers l'avant.

Ces observations médicales sont intéressantes, mais rien ne permet d'affirmer que les Maoris auraient façonné le hei tiki pour représenter des anomalies. Au contraire, les preuves indiquent que les hei tiki sont des taonga avec des couches complexes d'interprétation culturelle.

Couleurs du hei tiki

Le pounamu néo-zélandais présente une merveilleuse qualité translucide avec différentes combinaisons de couleurs. Lorsque le pounamu est traité thermiquement, la dureté du matériau est renforcée et lorsque la surface est meulée, une couleur blanc nacré, gris-vert avec un reflet argenté est révélée. Cette couleur est connue sous le nom de variété inanga et était prisée par les Maoris, tout comme le kawakawa (nommé d'après les feuilles vert foncé de la plante indigène kawakawa). Le Kahurangi est d'un vert pomme éclatant et très translucide, le kokopu a des tons allant du brun rougeâtre au bleu avec des taches brunes distinctives, tandis que le Tangiwai est d'un bleu-vert olivâtre. Tangiwai est une bowenite bien qu'elle ait été incluse dans la catégorie pounamu. Il était rarement utilisé pour fabriquer des hei tiki car il est plus tendre que le pounamu.

Maori Mere Pounamu (Hand-Held Weapon) Showing Some Colour Ranges
Mere maori en pounamu (arme à main) montrant une gamme de coloris
Rudolph89 (CC BY-SA)

Une collection de hei tiki étudiée par Dougal Austin, conservateur principal de Matauranga Maori à Te Papa, a montré une nette préférence pour la variété inanga de pounamu, avec 65 % des hei tiki fabriqués à partir de cette variété, tandis que 15 % avaient été traités à la chaleur.

Du pounamu au plastique

Vers la fin du XIXe siècle, les hei tiki étaient devenus partie intégrante de la culture générale, de nombreux colons pakeha (Néo-Zélandais d'origine européenne) les portant comme ornements personnels et fabriquant des hei tiki. La notion de mana du whanau (famille) résidant dans le hei tiki et constituant un lien avec des ancêtres vénérés (et un objet culturel à part entière) a été remplacée par le mercantilisme. Aotearoa a vu l'essor de l'industrie joaillière pakeha, en particulier à Dunedin (île du Sud), et une réinvention coloniale du hei tiki. De nombreux hei tiki ont également disparu au profit de collections privées à l'étranger.

Entre 1867 et 1938, 50 000 à 100 000 imitations de tiki ont été fabriquées en Allemagne à partir de pierres vertes par une entreprise de joaillerie réputée et ont été importées sur le marché néo-zélandais. Les Hei tiki pouvaient être produits à grande échelle (souvent en plastique) à moindre coût dans des villes industrialisées telles que Birmingham au Royaume-Uni.

Dans une large mesure, l'appropriation illicite de hei tiki reflète le déclin des Maoris au cours du XIXe siècle. En 1896, la population maorie était d'environ 42 000 personnes. Bien que les chiffres exacts soient incertains, la population maorie pré-européenne estimée par le capitaine James Cook (1728-1779) en 1769 était d'environ 100 000 personnes. Le déclin de la population était dû aux maladies, à la perte de terres au profit des colons européens et aux victimes des guerres entre Maoris et colons (années 1840-1870).

Les jeunes sculpteurs maoris de tiki utilisent de nouveaux matériaux comme le Corian.

Au début du XXe siècle, le hei tiki est devenu un porte-bonheur et un objet impérial. Au moins un hei tiki en pierre verte prit la mer en 1905 avec les All Blacks (équipe de rugby néo-zélandaise) pour une tournée en Grande-Bretagne. L'image du tiki était synonyme de prouesses sportives et d'une identité pakeha en plein essor ou d'une identité plus large du Pacifique Sud.

Les Néo-Zélandais ont porté le hei tiki à la guerre: les prisonniers de guerre du camp de Millwitz, en Pologne, produisaient le bulletin du camp, The Tiki Times, l'équipage du H.M.S. Lord Plender portait toujours avec lui un bloc de bois sculpté d'un motif tiki, et les Beatles ont reçu de grands tiki en plastique en 1964, lors de leur tournée en Aotearoa.

Le mot "tiki" est entré dans le lexique populaire occidental et est devenu une icône de la culture pop avec l'ouverture de bars à thème tropical illuminés par des torches tiki enflammées. Les films tiki tels que Hei Tiki (1935), Pardon My Sarong (1942), South Pacific (1958) et Blue Hawaii (1961) ont enthousiasmé les spectateurs en leur donnant un aperçu d'un monde rempli d'alizés frais, de huttes au toit de palme et de vierges polynésiennes se baignant sous des chutes d'eau.

Résurgence culturelle

Dans les années 1970, la fascination pour les hei tiki en tant que culture pop, porte-bonheur et mascotte sportive a cédé la place à une attention sérieuse portée aux expressions contemporaines des hei tiki en tant que forme d'art maori, avec de jeunes sculpteurs maoris de hei tiki comme Rangi Kipa (né en 1996) qui utilise le Corian (fabriqué par DuPont) comme pont entre les conceptions maori et pakeha. Le pounamu est porteur d'une signification culturelle, tandis que des matériaux plus récents tels que le Corian, ou le travail de l'os de baleine et de l'ivoire, rendent le hei tiki accessible à une identité néo-zélandaise plus large.

Bien que de nombreux hei tiki se trouvent encore dans des collections privées d'"art tribal" à travers le monde (et sont donc déconnectés de leur whakapapa), de jeunes artistes maoris vont créer une forme d'art contemporain qui, espérons-le, permettra de restaurer le hei tiki en tant que taonga.

Bibliographie

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À propos du traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

A propos de l'auteur

Kim Martins
Kim est une écrivaine indépendante basée en Nouvelle-Zélande. Elle est titulaire d'une licence d'histoire et d'une maîtrise en sciences du chaos et de la complexité. Elle s'intéresse particulièrement aux fables et à la mythologie, ainsi qu'à l'exploration du monde antique.

Citer ce travail

Style APA

Martins, K. (2021, janvier 26). Hei Tiki [Hei Tiki]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Récupéré de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1659/hei-tiki/

Le style Chicago

Martins, Kim. "Hei Tiki." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. Dernière modification janvier 26, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1659/hei-tiki/.

Style MLA

Martins, Kim. "Hei Tiki." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 26 janv. 2021. Web. 02 mai 2024.

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