Hoplite

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 09 février 2013
X
translations icon
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Greek Hoplite (by Johnny Shumate, Public Domain)
Hoplite grec
Johnny Shumate (Public Domain)

Un hoplite (de ta hopla qui signifie outil ou équipement) était le type le plus courant de fantassin lourdement armé dans la Grèce antique du VIIe au IVe siècle avant notre ère, et la plupart des citoyens ordinaires des cités-États grecques disposant de moyens suffisants étaient censés s'équiper et se rendre disponibles pour ce rôle en cas de besoin.

Athènes avait un système de service militaire obligatoire pour les jeunes de 18 à 20 ans, mais en temps de guerre, tous les citoyens masculins jusqu'à l'âge de 60 ans pouvaient être appelés sous les drapeaux. D'autres villes de la Grèce antique suivaient une politique similaire, ce qui signifie que les hoplites n'étaient pas des soldats professionnels et manquaient souvent d'une formation militaire suffisante, bien que certains États aient maintenu une petite unité professionnelle d'élite, l'epilektoi. La plus célèbre d'entre elles était la Bande sacrée de Thèbes, une unité composée de 150 paires d'amants masculins qui juraient de défendre leur partenaire jusqu'à la mort. Sparte, où tous les citoyens masculins de plus de 20 ans étaient membres d'une armée professionnelle permanente, était l'exception notable à cette approche consistant à n'appeler une armée qu'en cas d'absolue nécessité et, par conséquent, ses hoplites étaient célèbres pour leurs prouesses militaires.

Supprimer la pub
Advertisement
Les armes principales des hoplites grecs étaient une longue lance en bois de frêne(doru) et une épée courte(xiphos).

Armes et armures

Les armes principales des fantassins hoplites étaient une longue lance en bois de frêne (doru) et une épée courte (xiphos). La lance mesurait en moyenne 2,5 mètres de long et était munie d'une lame en bronze ou en fer et d'une pointe à quatre côtés (sauroter). L'épée était également en fer, avec une lame droite ou parfois courbe (machaira ou kopis) ne dépassant pas 60 cm de long. Il ne fait aucun doute que de nombreux hoplites portaient également un poignard (encheiridion) en guise d'assurance supplémentaire. La protection était assurée par un casque de bronze doublé de cuir, aux modèles variés, qui était souvent orné d'une crête et qui protégeait la tête, le cou et le visage. Les hoplites portaient également un corselet ou une cuirasse (thorax) en bronze ou en cuir (plus tard réduite à une veste en lin laminé plus léger - un linothorax), des jambières en bronze (knemides) pour protéger les tibias, et parfois des protège-bras. L'hoplite portait un grand bouclier circulaire (hoplon ou aspis) d'environ 80 cm de diamètre et pesant jusqu'à 8 kg. Il était fait de bois ou de cuir rigide, recouvert de bronze, et était tenu avec le bras gauche placé dans une bande centrale (porpax) et saisi par une courroie (antilabe) attachée au bord du bouclier. Les boucliers portaient souvent des motifs particuliers - le plus célèbre étant la forme en V inversé des hoplites spartiates - et des emblèmes - la gorgone de la mythologie grecque, associée à la transformation du spectateur en pierre, était particulièrement populaire. Les exemples de cuirasses et de casques qui ont survécu présentent également des décorations gravées. Avec son armure complète, l'hoplite devait porter environ 20 kg d'équipement. Un bon entraînement physique devait donc donner un avantage certain à l'un des deux camps (par exemple les Spartiates, bien entraînés et professionnels). C'est précisément parce que tout cet équipement représentait un investissement considérable que le fait d'être hoplite indiquait également que l'individu avait un certain statut dans la société grecque au sens large. En outre, la cuirasse de bronze et le bouclier de l'hoplite - pris, par exemple, comme butin après une campagne militaire - étaient souvent dédiés à des sites sacrés dans toute la Grèce antique, de Delphes à Délos.

Kylix with Black-Figure Hoplites
Kylix avec des hoplites à figures noires
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Phalange hoplite

Les Hoplites étaient organisés en régiments ou lokhoi (plusieurs centaines d'hommes) et combattaient en rangs de huit hommes ou plus (appelés phalanges). Il est intéressant de noter que la phalange avançait souvent avec un léger angle vers la droite, les hommes cherchant à rester derrière le bouclier de leur voisin. De ce fait, le flanc gauche rompait généralement la formation en premier, et c'est donc ce flanc qu'un commandant compétent attaquait en priorité, et il s'assurait donc d'avoir ses meilleures troupes sur son propre flanc droit. La phalange grecque avançait au pas ou plus rapidement, souvent accompagnée par la musique rythmée des joueurs d'aulos, et en poussant un formidable cri de guerre (paean). Lorsqu'ils s'attaquaient à l'ennemi, les hoplites enfonçaient d'abord leurs lances, généralement par en-dessus. Après ce premier contact, les lignes opposées se livraient généralement à une série de bousculades (othismos) et de combats rapprochés à l'épée qui ne s'achevaient que lorsque l'un des deux camps rompait les rangs. La poursuite des hoplites en retraite ne se faisait généralement que sur une courte distance afin de maintenir la protection de la formation rapprochée.

Supprimer la pub
Advertisement

Greek Hoplites Fighting
Combat de hoplites grecs
Jan van der Crabben (CC BY-NC-SA)

Les hoplites jouèrent un rôle déterminant dans la guerre grecque et dans les victoires des armées grecques sur la Perse à la bataille de Marathon (490 av. J.-C.) et à la bataille de Platée (479 av.-J.-C.) pendant les guerres gréco-persanes. Les faiblesses de la formation en phalange (attaque par les flancs, la cavalerie légère en arrière-garde) ou lorsque le terrain était accidenté furent parfois exploitées par des commandants plus rusés; cependant, la formation, bien qu'avec une infanterie plus légère, était toujours utilisée à l'époque hellénistique et au début de l'époque romaine.

Supprimer la pub
Publicité

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2013, février 09). Hoplite [Hoplite]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-567/hoplite/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Hoplite." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 09, 2013. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-567/hoplite/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Hoplite." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 09 févr. 2013. Web. 27 avril 2024.

Adhésion