Tribun

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 07 décembre 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais, néerlandais, portugais
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Roman Citizen Voting (by Mark Cartwright, CC BY-NC-SA)
Un citoyen romain qui vote
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Le terme "tribun" désignait plusieurs fonctions dans la Rome antique, dont les deux plus importantes étaient les tribuni plebis et les tribuni militum. Les tribuns militaires étaient chargés de nombreuses tâches administratives et logistiques et pouvaient diriger une section d'une légion sous l'autorité d'un consul, voire en commander une seule sur le champ de bataille. Les tribuni plebis exerçaient un grand pouvoir politique car ils dirigeaient effectivement l'assemblée populaire de Rome, proposant des projets de loi à voter et pouvant personnellement opposer leur veto à la législation sénatoriale.

Tribuni Aerarii

Les tribuni aerarii d'origine étaient des fonctionnaires du Trésor chargés de collecter l'impôt payé à la République romaine par ses citoyens, le tributum. Ils redistribuaient ensuite les fonds pour payer les légions (stipendium). Cette fonction de trésorier fut supprimée par la suite, tout comme le tributum pour l'Italie romaine à l'époque impériale. Le titre tribuni aerarii fut ressuscité, quoique brièvement, lorsqu'il fut utilisé pour la troisième classe de jurés à partir de 70 avant notre ère, mais Jules César abolit ensuite cet usage également.

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Tribuni Militum

Le titre tribuni militum remonte au début de la Rome, lorsqu'il était utilisé par les commandants de tribus, le mot latin pour tribu étant tribus. Ce grade militaire fut créé au Ve siècle avant notre ère, lorsque Rome était en guerre contre les Veii, probablement parce que les deux consuls ne suffisaient pas à commander une armée plus nombreuse. Le rang de tribuni militum consulari potestate fut donc créé avec des pouvoirs consulaires. Au départ, ces tribuns étaient au nombre de trois, puis de six.

À l'époque républicaine, le terme "tribun" désignait un grade militaire supérieur pour lequel un minimum de cinq ans de service était requis et dont les membres étaient généralement des cavaliers (equites), et plus rarement des sénateurs. Chaque légion comptait six tribuns et, sous la République, les tribuns affectés aux quatre premières légions formées chaque année étaient élus par l'assemblée populaire. Les tribuns des autres légions étaient choisis par le commandant. À l'époque impériale, une légion comptait toujours six tribuns, mais l'un d'entre eux était toujours de rang sénatorial (tribunus laticlavius), tandis que les autres étaient des membres de la classe équestre (tribuni angusticlavii).

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Dans la République, le terme "tribun" désignait un grade supérieur de l'armée pour lequel un minimum de cinq ans de service était requis et les membres étaient généralement des membres de la classe équestre.

Sur le terrain, deux des tribuns étaient choisis par rotation quotidienne pour commander sous les ordres des consuls. Dans la République, un tribun pouvait commander seul une partie ou la totalité d'une légion pendant un ou deux mois, mais son rôle de chef a été réduit par l'introduction des légats sénatoriaux à partir du IIe siècle avant notre ère. Les tribuns commandaient souvent une cohorte de troupes urbaines et, à la fin de l'Empire, le titre était plus largement attribué aux officiers des légions, aux gardes prétoriennes, aux troupes auxiliaires, aux vexillations (groupes de travail spécialisés et temporaires) et aux Vigiles - la force permanente de lutte contre l'incendie à Rome.

Les tribuni celerum constituaient un autre type de tribun militaire. Dans les premières années de Rome, ils commandaient la cavalerie. Ils participaient également aux rituels qui accompagnaient le début et la fin de la saison des campagnes.

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En tant qu'officiers, les tribuns portaient une armure plus fine et un manteau (paludamentum) qui les distinguait des légionnaires ordinaires. Les tribuns avaient de nombreuses responsabilités administratives et logistiques, notamment la gestion de l'approvisionnement en nourriture des légionnaires, leur santé générale et la sécurité globale du camp de la légion - en choisissant chaque nuit, par exemple, la garde de nuit et le mot de passe du camp. Les tribuns élevaient également les nouvelles recrues et rendaient la justice, y compris les cours martiales, où le tribun pouvait imposer des amendes, réduire la solde, ordonner des châtiments corporels et déclarer la peine de mort pour les soldats coupables d'infractions aux règlements de l'armée. Pour l'aider dans ses tâches, le tribun disposait d'un certain nombre d'assistants (principales et librarii) chargés de préparer les rapports, les dossiers et les listes.

Tribuni Plebis

Selon la tradition, les premiers tribuns de la plèbe furent créés en 494 avant notre ère pour servir la comitia plebis tributa, l'assemblée de la plèbe de Rome (les citoyens ordinaires qui n'appartenaient pas à la classe aristocratique des patriciens). Le titre pourrait dériver des premiers chefs de tribus de la ville, et le rôle leur fut donc attribué, bien que la fonction de tribuni militum ait déjà existé. Le nombre initial n'est pas non plus clair et se situait entre deux et cinq. Un fait qui est certain est qu'il y avait dix tribuns en 449 avant notre ère.

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Les tribuns, qui devaient être eux-mêmes des plébéiens, étaient les officiers de l'assemblée populaire. À ce titre, ils rassemblaient la plèbe (ius agendi cum plebe), proposaient des projets de loi soumis au vote et adoptaient des résolutions contraignantes (plébiscites), d'abord à l'égard de la plèbe uniquement, puis, à partir de 287 avant notre ère avec la lex Hortensia, à l'égard de tous les citoyens romains. Outre l'adoption des lois nécessaires au fonctionnement de l'État et reflétant la volonté du Sénat, les tribuns pouvaient également proposer leurs propres projets de loi. Une autre fonction consistait à mener des poursuites publiques devant l'assemblée (iudicia populi). Ces poursuites pouvaient être engagées contre des personnes accusées de crimes tels que la corruption (ambitus) ou la trahison (perduellio). Les peines décidées par les tribuns allaient de l'amende à l'exécution.

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Les tribuns protégeaient la plèbe contre les abus des magistrats. En contrepartie, la plèbe prêtait un serment (lex sacrata) qui conférait aux tribuns une inviolabilité sacrée (sacrosanctitas) et la garantie que les plébéiens les protégeraient au péril de leur vie. D'autres pouvoirs étaient accordés aux tribuns, notamment:

  • coercitio - le droit d'imposer sa volonté et de réparer une insulte de la part de n'importe quel individu par le biais d'amendes, d'emprisonnement, de châtiments corporels ou de la peine de mort.
  • intercessio - bloquer ou opposer son veto à toute législation, tout décret ou toute action du Sénat ou de tout magistrat ou collègue tribun qu'il jugeait contraire aux intérêts de la plèbe.
  • ius auxilii - protection de la plèbe contre les sanctions arbitraires dont un magistrat la menace illégalement.

À partir du milieu du IIe siècle avant notre ère, un tribun, après avoir exercé ses fonctions, avait le droit d'entrer au Sénat. Les pouvoirs des tribuns en matière de législation devinrent si importants, notamment à la suite de leur pratique de partenariat avec les généraux de l'armée romaine, que Sulla réduisit leur capacité à proposer de nouvelles lois, à bloquer les propositions du Sénat et à se qualifier pour le Sénat en 81 avant notre ère. Toutefois, l'agitation populaire et durable suscitée par ces mesures conduisit au rétablissement des pleins pouvoirs des tribuns en 70 avant notre ère. Les tribuns avaient constamment lutté contre les classes supérieures aux IIe et Ier siècles avant notre ère et avaient acquis la réputation d'être des révolutionnaires au sein de l'appareil d'État. Comme le déclara si bien l'historien contemporain Polybe, "ils sont tenus de faire ce que le peuple décide et surtout de se concentrer sur ses souhaits" (Hornblower, 1505). Défendant la responsabilité publique et les intérêts des citoyens ordinaires, il n'est donc pas surprenant qu'à l'époque impériale, les tribuns aient finalement été réduits à un rôle politique négligeable par Auguste, qui s'arrogea lui-même la plupart de leurs pouvoirs, la tribunicia potestas.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2016, décembre 07). Tribun [Tribune]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15521/tribun/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Tribun." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le décembre 07, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15521/tribun/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Tribun." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 07 déc. 2016. Web. 04 oct. 2024.

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