Maeshowe

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Caroline Martin
publié le 24 octobre 2012
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Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais
Maeshowe (by Mali, CC BY-SA)
Maeshowe
Mali (CC BY-SA)

Maeshowe (prononcé « maize-o » ou « maize-ou ») est un grand cairn néolithique avec plusieurs chambres funéraires, datant de 3000 à 2800 av. J-C, dans la paroisse de Stenness aux Orcades, en Écosse. Selon le Dr Berit Sanders, de l'université de Lund, le nom signifie « monticule de prairie » et il provient du vieux scandinave ; l'emplacement actuel de Maeshowe et le site voisin des pierres debout de Maesquoy auraient été à l'origine des prairies (Orkneyjar.com). La construction du cairn et le long passage qui y mène ont conduit les spécialistes à désigner le site comme une tombe de passage, même si aucun vestige humain significatif (seulement des traces de fragments d'os et une partie de crâne) n'a été trouvé sur le site. Maeshowe est situé à proximité de nombreux autres sites néolithiques célèbres des Orcades, tels que la colonie de Barnhouse et la pierre de Barnhouse, les pierres debout de Stenness, le Ness of Brodgar, le cercle de Brodgar, la Watchstone, la Cometstone et le cairn d'Unstan et, au nord-ouest, le cercle de Bookan et le village de Skara Brae.

Le site a été fouillé pour la première fois en juillet 1861 par l’archéologue James Farrer, sur la recommandation de David Balfour, connu pour son travail à Skara Brae, et d'autres personnes ayant également travaillé à Skara Brae, comme George Petrie. Citant les mesures prises par Petrie, Farrer a décrit l'extérieur du cairn comme suit : « Le tumulus mesure environ 28 mètres de diamètre, 11 mètres de haut et environ 91 mètres de circonférence à la base. Il est entouré d'une tranchée de 12 mètres de large, dont la profondeur varie de 1 à 2 mètres. Il est situé sur le côté nord de la nouvelle route menant de Kirkwall à Stromness, à environ 9 km de la première et 14 km de la seconde. Il est distant d'environ 200 mètres de la route et de 2,4 km des Pierres de Stenness » (guternberg.org). Farrer a trouvé le passage d'entrée bloqué par des gravats et, apparemment à la suggestion de Petrie, a creusé à travers le sommet du monticule (un choix qui a été critiqué par les archéologues depuis). À cette époque, le monticule était de forme conique mais, lorsque le site a été pris en charge par le gouvernement en 1910, un toit en béton a été ajouté (en partie pour fermer la cavité faite par Farrer) et le monticule a pris sa forme actuelle (Orkneyjar.com). Maeshowe est considéré comme l'un des plus beaux exemples d'architecture néolithique et il a donné son nom à des tombes construites de manière similaire, s'étendant des îles Papa Westray et Sanday au nord jusqu’à Mainland l’île principale des Orcades. Le cairn a été déclaré site du patrimoine mondial en 1999 et il est actuellement sous la responsabilité de Historic Scotland.

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Comme c'est le cas pour de nombreux sites néolithiques, Maeshowe est aligné sur le solstice d'hiver et le soleil couchant à cette époque de l'année illumine le passage d'entrée et la chambre principale. Le fait que le cairn ait été construit sur le site d'une structure beaucoup plus ancienne est attesté par la découverte d'un trou d'emboîtement près du monticule qui suggère qu'un cercle de pierres se trouvait autrefois à cet endroit. La tranchée entourant le cairn semble similaire à celle entourant d'autres henges comme le cercle de Brodgar tout proche. Le monolithe voisin connu sous le nom de la pierre de Barnhouse est aligné directement avec le passage d'entrée de Maeshowe et, au solstice d'hiver, le soleil se couche sur le sommet de ce monument en pierre pour illuminer le cairn. Il est possible que la pierre de Barnhouse ait été érigée à l'origine pour remplir la même fonction qu'un henge qui se trouvait autrefois sur le site de Maeshowe et, dans ce cas, les bâtisseurs ont soigneusement construit le cairn pour l'aligner sur le site antérieur de Barnhouse (construit vers 3300 av. JC). Il a également été suggéré que la pierre de Barnhouse a pu être érigée pendant la construction de Maeshowe et que la structure antérieure du site était une maison ou un site rituel plutôt qu'un henge. Cette théorie est étayée par la structure huit de la colonie de Barnhouse (construite en 2600 avant J.-C.) qui semble avoir été construite à des fins rituelles et, comme Maeshowe, sur une plate-forme d'argile. Il a été suggéré que la structure huit a pu être érigée pour remplacer la structure qui occupait à l'origine l'emplacement de Maeshowe. Quel que soit le bâtiment d'origine, le cairn actuel est construit avec une telle précision que, vingt-deux jours avant et après le solstice d'hiver, le soleil se couche puis réapparaît depuis la colline voisine de Hoy's Ward (directement dans l'axe de la pierre de Barnhouse) pour créer ce que les spécialistes du phénomène appellent des « flashs solaires » - des éclairs de lumière projetés dans le passage d'entrée et la chambre principale. Ces éclairs ne sont pas l'illumination prolongée du solstice et il a été suggéré que le cairn a été construit exprès pour capter cette lumière par intermittence jusqu'au milieu de l'hiver, pour symboliser peut-être l'arrivée de jours plus chauds et plus lumineux.

Maeshowe excavation 1861
Fouilles de Maeshowe en 1861
Mr. Gibb (CC BY-SA)

Le passage d'entrée, sur le côté sud-ouest du monticule, fait 11 mètres jusqu’à la chambre principale et comprend la caractéristique intéressante de la soi-disant « pierre de blocage », une énorme roche taillée qui pouvait être tirée d'un renfoncement dans le mur pour fermer le passage, peut-être au cours de rituels. La chambre principale mesure 4,7 mètres avec des contreforts en pierre dans les coins qui soutenaient autrefois un toit en encorbellement (dont les dessins d'un M. Gibb d'Aberdeen, qui était membre de l'expédition de Farrer en 1861, montrent qu'il s'était effondré avant cette époque). Des inscriptions runiques (le plus grand groupe unique trouvé jusqu'à présent dans le monde) ainsi que la gravure d'un dragon sont taillées dans les murs de cette chambre et datent du 12ème siècle ap. JC, lorsqu'un groupe de scandinaves se réfugia dans le cairn pendant une tempête hivernale. Il est possible que ce même groupe ait emporté les objets de valeur ou les restes qui se trouvaient dans la chambre principale ou dans les trois chambres plus petites qui en dérivent (à l'est, au nord et à l'ouest). La Saga des Orcadiens (écrite vers 1230 ap. JC) décrit le pillage du cairn par les comtes nordiques Harald Maddadarson et Ragnvald, comte de More, au cours du 12ème siècle ap. JC. Comme beaucoup d'éléments de la saga sont aujourd'hui considérés comme légendaires par les spécialistes, on ne peut affirmer avec certitude que ces hommes, ou n'importe quels autres hommes, ont pénétré dans la tombe et l'ont pillée. Farrer semblait certainement penser qu'ils l'avaient fait, écrivant en 1862 que « [le cairn a] sans aucun doute été pénétré à une époque reculée, probablement par les hommes du Nord, qui, comme on le sait, n'étaient pas dissuadés par des sentiments religieux ou superstitieux d'ouvrir et de saccager tout endroit susceptible de les récompenser de leur peine. Qu'ils aient été les premiers à pénétrer dans le bâtiment, ou qu'ils l'aient trouvé dans un état de ruine relative, résultat naturel d'une grande ancienneté, ne peut maintenant être qu'une question de conjecture » (gutenberg.org).

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Outre le témoignage de La Saga des Orcadiens, l'affirmation persistante selon laquelle le cairn abritait autrefois des objets de valeur est suggérée par certains graffitis runiques qui mentionnent un « grand trésor » qui a été emporté du site mais aussi un grand trésor enterré à proximité du site. Personne ne sait si un tel trésor a jamais existé, et l'idée que Maeshowe ait pu contenir des restes humains, et les richesses qui en découlent pour l'au-delà, n'est que pure spéculation de la part des archéologues modernes, sur la base de ces preuves et des hypothèses des archéologues sur ce que le cairn a pu contenir. Les seuls artefacts découverts par l'équipe de 1861 étaient des os de chevaux et une partie d'un crâne humain. Il n'existe aucune preuve physique permettant d'affirmer qu'un grand trésor se trouvait dans le bâtiment, ni même qu'il s'agissait d'une tombe. De plus, il a été noté que le mot « trésor » pouvait facilement avoir une signification très différente pour une communauté ancienne que pour une communauté plus moderne. Le pot en poterie striée (Grooved ware), trouvé dans la structure huit de la colonie de Barnhouse, contenait quatorze morceaux de silex, un type de pierre très apprécié aux Orcades en raison de sa rareté et « une quantité qui aurait été considérée comme un trésor à l'époque » (Orkneyjar.com).

Le fait que la « pierre de blocage » de Maeshowe devait être mise en place en la tirant à partir de l'intérieur, et non de l'extérieur, du passage d'entrée, suggère qu'elle était utilisée pour sceller le cairn pendant des rituels de quelque nature que ce soit, et l'alignement sur le solstice d'hiver confirme la fonction cérémonielle du site. L'emplacement du cairn, aligné sur la pierre de Barnhouse, à proximité de la structure huit et, surtout, du site récemment fouillé du Ness of Brodgar, qui était très certainement un complexe rituel, renforce la théorie selon laquelle Maeshowe était utilisé à cette même fin. Au fur et à mesure que les fouilles se poursuivent sur le Ness of Brodgar et dans les zones environnantes, qui cachent sans doute des structures plus anciennes, l'objectif initial du cairn de Maeshowe pourra être mieux compris.

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Bibliographie

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Traducteur

Caroline Martin
Française, ayant vécu au Royaume Uni pendant 20 ans, Caroline Martin est totalement bilingue. Lectrice passionnée depuis son plus jeune âge, elle a développé un amour de l'histoire qui remonte a ses années sur les bancs de l’école. Elle s'intéresse maintenant beaucoup à l'histoire en général et à la géopolitique.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2012, octobre 24). Maeshowe [Maeshowe]. (C. Martin, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-11452/maeshowe/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Maeshowe." Traduit par Caroline Martin. World History Encyclopedia. modifié le octobre 24, 2012. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-11452/maeshowe/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Maeshowe." Traduit par Caroline Martin. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 24 oct. 2012. Web. 22 avril 2024.

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